In need of some peace of mind
Mer 6 Nov 2019 - 11:44
Il avait survécu. Mieux encore : il n'avait tué personne malgré les pics d'agressivité bien plus violents qu'à l'accoutumée dont il avait fait preuve ces dernières semaines. Autant dire que son côté lunatique n'avait pas fait bon ménage avec les symptômes de cette épidémie et qu'il s'était par moments avéré être encore plus détestable que ce qu'il était d'habitude. Si Vaughn s'était vu mourir ? Oui. S'il en avait été effrayé ? Non. Aussi tragiquement que cela puisse être, le thanatologue était préparé, et ce depuis que cette putain de vie lui avait arraché les deux personnes qui composaient son monde. L'égoïsme avait toujours été dans sa nature, déjà avant, son boulot le poussant à porter un masque de bienveillance et de compréhension qui ne le représentait pas en temps normal. Mais il y avait pourtant l'autre côté du miroir, celui qui comportait un homme bien moins solitaire et nombriliste que ce qu'il montrait au monde. Rares étaient ceux qui parvenaient à passer outre toutes ses barricades et son caractère de chien, au mieux il était amical, mais il n'était que rarement réellement concerné. Alors oui, très égoïstement, il n'était pas plus terrifié que cela à l'idée de passer l'arme à gauche, son absence ne laisserait pas un vide trop important et au moins aurait-il la sérénité de se dire qu'il s'était battu jusqu'au bout, restant debout plutôt qu'à genoux.
Malgré tout, le quarantenaire restait humain, et il y avait bien l'une ou l'autre personne un peu au dessus du lot à ses yeux, notamment Quinn. Ils se fréquentaient depuis quatre mois déjà bien qu'aucune promesse ou aucune attache n'entrait en ligne de compte, rien de confirmé tout du moins et, si la brune avait souhaité garder le secret de leurs petites entrevues, Vaughn, lui, avait simplement jugé que ça ne regardait personne d'autre qu'eux. Au moins étaient-ils sur la même longueur d'onde sur ce point là. Le temps passant, il avait appris à l'apprécier en tant que personne, plus que juste pour son corps, appréciant les moments qu'ils passaient ensemble, qu'ils soient charnels ou plus sérieux. Pour autant, il ne savait pas grand chose d'elle, tout comme elle n'en savait pas beaucoup sur lui, sur son passé. Il y avait cependant des signes qui ne mentaient pas et, d'une certaine manière, Winchester avait compris que leurs histoires respectives n'était pas si différentes l'une de l'autre. Certaines choses se ressentaient alors même qu'elles étaient tues.
Il était rentré depuis quelques jours à la maison auprès de Clarke et Eve-Madeleine et, si l'épidémiologiste était passée le voir au dispensaire alors qu'il était en plein délire dû à l'épidémie, ils ne s'étaient pas réellement revus depuis qu'il était à nouveau sur pieds. Pour combien de temps d'ailleurs ? Qu'elle était l'échéance avant que son état ne reparte en chute libre ? Impossible à dire, à croire que la vie avait un carton plein de surprises. Mauvaises, pour la plupart. Le thanato avait donc pris la décision, ce soir-là, de passer au logement que Quinn partageait avec Friedrich, espérant qu'elle soit là même s'il appréciait plutôt bien son colocataire également. À bien y réfléchir, il ne savait pas réellement ce qui le poussait à se rendre chez elle, aucune raison précise, il en avait simplement envie, besoin, comme pour se sortir un peu de l'ambiance sombre qu'il avait eu à subir au dispensaire, un simplement moyen de remettre un pied dans une réalité bien plus légère.
Arrivé devant la porte de la maison, il toqua quelques coups, patientant jusqu'à ce qu'on vienne lui ouvrir. Peut-être n'y avait-il personne, tous les scientifiques avaient dû être dépêchés au laboratoire pour mettre en place une nouvelle formule du vaccin. Mais Davis devait bien leur laisser un peu de répit, pas vrai ?
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Re: In need of some peace of mind
Ven 22 Nov 2019 - 16:33
IN NEED OF SOME PEACE OF MIND
@vaughn l. winchester
@vaughn l. winchester
Penchée sur ses papiers, elle ne voit pas le temps passer. Le mauvais thé d’herbes a refroidi depuis longtemps dans la tasse rouge, mais il lui donne l’impression d’être de retour quatre ans en arrière. A l’époque, elle passait déjà des heures perdue dans ses travaux, un thermos de thé fumant à ses côtés, pendant que sa fille babillait dans sa chaise haute. Sa maternité ne l’avait jamais empêchée d’être un médecin à part entière – une chercheuse reconnue. Les premiers mois ont été difficiles, pourtant. L’accouchement a failli lui coûter la vie, ainsi qu’à Sarah. La cicatrice de la césarienne est un rappel constant de ce souvenir douloureux, dont elle se passerait bien. Il lui a fallu du temps pour accepter la déformation de son corps, causée tant par la grossesse elle-même que l’opération qui en a découlé. Laisser Samuel la regarder – et la toucher – à nouveau a été une bataille de tous les instants. Se couler dans son rôle de mère l’a été tout autant.
S’étirant sur sa chaise, Quinn jette un regard désespéré aux papiers étalés sur la table. Ils ont fini par trouver une explication à la défaillance du vaccin. Ne reste qu’à mettre au point une nouvelle version, plus performante. La blague. Quatre ans en arrière, la tache aurait déjà été ardue. Aujourd’hui, sans les moyens dont ils disposaient alors, elle relève du chimérique. De longs mois vont encore s’écouler avant qu’ils ne soient en mesure de produire un nouveau vaccin. Et ils seront encore nombreux à mourir. Elle n’a pas le choix, mais ce poids pèse déjà sur sa conscience. Quinn se sent responsable de toutes ces vies qu’elle peut faire basculer d’un côté ou de l’autre. Elle sait qu’elle n’est pas seule, qu’elle n’est pas June Phelbs. Que l’entièreté du camp ne repose pas sur ses épaules. Mais en tant que médecin, elle ne peut s’en empêcher. Elle a été formée en ce sens. Se sentir investie d’une mission de sauvetage est devenu une seconde nature.
Inévitablement, penser au vaccin fait flotter un visage familier dans son esprit. Un sourire à peine esquissé, parfois chargé de sarcasme. Des mots abrupts, lâchés avec les poings serrés. Un miroir dans lequel elle se reconnaît trop souvent. Si Samuel adoucissait les angles et calmait le caractère dur de Quinn, Vaughn l’exacerbe. Avec lui, elle se sent plus libre. Libre d’exprimer à voix haute ce qui la dérange. Libre de dire ce qu’elle ressent. Pourtant, elle reste discrète sur ses sentiments, sur son passé. Jamais elle n’a évoqué devant lui Samuel et Sarah. La mère et veuve est peu désireuse de revivre encore et encore la douleur qu’elle a eu temps de mal à étouffer – et qui la hante toujours. Peu désireuse de voir la pitié dans le regard d’un autre, qui a certainement vécu une expérience similaire. Car il n’existe plus un seul humain sur Terre qui n’ai pas connu le deuil. Pour autant, elle n’a pas envie de confronter sa souffrance à celle de ses comparses. Encore moins à celle de son amant.
Quelques coups frappés à la porte la tirent de ses réflexions. Elle se sait seule dans la maison. Friedrich aurait-il oublié ses clés ? Sans empressement, elle repousse sa chaise et se dirige vers la porte d’entrée. Sur le perron, elle découvre l’objet de ses pensées. « Vaughn. » Bien sûr, il a meilleur mine que la dernière fois qu’elle l’a vu, au dispensaire. Prétextant son statut de médecin, elle lui a rendu visite et s’est enquis auprès de ses collègues de son état, peu rassurant. La suite, elle n’en est pas fière. Rongée d’inquiétude à l’idée de perdre à nouveau quelqu’un, Quinn s’est muré dans un cocon d’indifférence. Se convainquant qu’en étouffant ses sentiments – indéfinissables – pour l’ancien thanatopracteur, elle parviendrait à se protéger. Qu’en ignorant leur relation, elle n’aurait pas à souffrir encore. Si elle a honte de son attitude, une question la hante. Vaughn saura-t-il lui pardonner ?
Se hissant sur la pointe des pieds, elle embrasse furtivement ses lèvres. Une main fugace effleure sa joue et s’aventure vers ses cheveux bruns. Un geste qu’elle s’autorise rarement en public. Toujours cette peur, qui la poursuit. Rendre officielle leur relation signifierait prendre le risque d’étaler une nouvelle fois sa souffrance aux yeux du monde si Vaughn venait à disparaître. Alors elle insiste pour rester discret. « Je suis désolée de ne pas être venue te voir. » Elle esquisse un sourire avant de glisser sa main dans celle du quarantenaire. Une légère pression l’invite à la suivre à l’intérieur et elle referme la porte derrière eux. « Comment tu te sens ? » La question est peu assurée. La culpabilité la ronge. Elle a failli, en tant que compagne et en tant que médecin. Elle craint le jugement de Vaughn, malgré le regard qu’il pose sur elle. Elle y lit une soif inattendue – et surtout, bienvenue.
S’étirant sur sa chaise, Quinn jette un regard désespéré aux papiers étalés sur la table. Ils ont fini par trouver une explication à la défaillance du vaccin. Ne reste qu’à mettre au point une nouvelle version, plus performante. La blague. Quatre ans en arrière, la tache aurait déjà été ardue. Aujourd’hui, sans les moyens dont ils disposaient alors, elle relève du chimérique. De longs mois vont encore s’écouler avant qu’ils ne soient en mesure de produire un nouveau vaccin. Et ils seront encore nombreux à mourir. Elle n’a pas le choix, mais ce poids pèse déjà sur sa conscience. Quinn se sent responsable de toutes ces vies qu’elle peut faire basculer d’un côté ou de l’autre. Elle sait qu’elle n’est pas seule, qu’elle n’est pas June Phelbs. Que l’entièreté du camp ne repose pas sur ses épaules. Mais en tant que médecin, elle ne peut s’en empêcher. Elle a été formée en ce sens. Se sentir investie d’une mission de sauvetage est devenu une seconde nature.
Inévitablement, penser au vaccin fait flotter un visage familier dans son esprit. Un sourire à peine esquissé, parfois chargé de sarcasme. Des mots abrupts, lâchés avec les poings serrés. Un miroir dans lequel elle se reconnaît trop souvent. Si Samuel adoucissait les angles et calmait le caractère dur de Quinn, Vaughn l’exacerbe. Avec lui, elle se sent plus libre. Libre d’exprimer à voix haute ce qui la dérange. Libre de dire ce qu’elle ressent. Pourtant, elle reste discrète sur ses sentiments, sur son passé. Jamais elle n’a évoqué devant lui Samuel et Sarah. La mère et veuve est peu désireuse de revivre encore et encore la douleur qu’elle a eu temps de mal à étouffer – et qui la hante toujours. Peu désireuse de voir la pitié dans le regard d’un autre, qui a certainement vécu une expérience similaire. Car il n’existe plus un seul humain sur Terre qui n’ai pas connu le deuil. Pour autant, elle n’a pas envie de confronter sa souffrance à celle de ses comparses. Encore moins à celle de son amant.
Quelques coups frappés à la porte la tirent de ses réflexions. Elle se sait seule dans la maison. Friedrich aurait-il oublié ses clés ? Sans empressement, elle repousse sa chaise et se dirige vers la porte d’entrée. Sur le perron, elle découvre l’objet de ses pensées. « Vaughn. » Bien sûr, il a meilleur mine que la dernière fois qu’elle l’a vu, au dispensaire. Prétextant son statut de médecin, elle lui a rendu visite et s’est enquis auprès de ses collègues de son état, peu rassurant. La suite, elle n’en est pas fière. Rongée d’inquiétude à l’idée de perdre à nouveau quelqu’un, Quinn s’est muré dans un cocon d’indifférence. Se convainquant qu’en étouffant ses sentiments – indéfinissables – pour l’ancien thanatopracteur, elle parviendrait à se protéger. Qu’en ignorant leur relation, elle n’aurait pas à souffrir encore. Si elle a honte de son attitude, une question la hante. Vaughn saura-t-il lui pardonner ?
Se hissant sur la pointe des pieds, elle embrasse furtivement ses lèvres. Une main fugace effleure sa joue et s’aventure vers ses cheveux bruns. Un geste qu’elle s’autorise rarement en public. Toujours cette peur, qui la poursuit. Rendre officielle leur relation signifierait prendre le risque d’étaler une nouvelle fois sa souffrance aux yeux du monde si Vaughn venait à disparaître. Alors elle insiste pour rester discret. « Je suis désolée de ne pas être venue te voir. » Elle esquisse un sourire avant de glisser sa main dans celle du quarantenaire. Une légère pression l’invite à la suivre à l’intérieur et elle referme la porte derrière eux. « Comment tu te sens ? » La question est peu assurée. La culpabilité la ronge. Elle a failli, en tant que compagne et en tant que médecin. Elle craint le jugement de Vaughn, malgré le regard qu’il pose sur elle. Elle y lit une soif inattendue – et surtout, bienvenue.
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Re: In need of some peace of mind
Mar 17 Déc 2019 - 13:21
Quinn lui ouvrirait-elle seulement la porte ? Au vu de la manière dont elle s'était faite distante depuis quelques temps, le thanato commençait à douter de ce fait bien qu'il ne cherchait pas réellement à comprendre les raisons de son éloignement. Elle devait avoir trop de trucs à gérer, trop de soucis en tête, et une part de lui se refusait à trop s'impliquer dans ce fait. S'en faire de la sorte pour elle prouvait qu'elle n'était pas n'importe qui à ses yeux, qu'il avait fini par s'attacher à elle malgré ses craintes et, si cette idée était difficile à digérer et à accepter, exprimer cette inquiétude à haute voix était encore plus inacceptable. Parce-qu'alors elle saurait. Elle saurait qu'elle est peu à peu devenue l'une de ses faiblesses, lui qui aspirait justement à ne plus laisser personne entrer dans son monde afin d'éviter de nouvelles pertes. Pas acceptable. Pas même envisageable. Alors il se fermait lui aussi, du moins à l'intérieur, parce-que son attitude n'avait en rien changé vis-à-vis de la brune.
Et finalement la porte s'ouvrit sur l'épidémiologiste. Le grand brun lui adressa un sourire, expression qui devait contraster avec ses traits encore tirés, son teint pâle et le manque de sommeil évident, mais qu'importait, ça n'avait aucune importance pour l'instant. Ce qui comptait était la brune juste en face de lui, ce baiser bref qu'elle pose sur ses lèvres, cette main dans ses cheveux. Comme si ces simples gestes ôtaient d'un seul coup un poids qu'il n'avait jusqu'alors par vraiment soupçonné, dont il ne prenait même pas réellement conscience, là. Un nouveau sourire alors qu'elle s'excusait de ne pas être venue le voir. Lui en voulait-il ? Oui et non. Oui parce-que, très égoïstement, il aurait apprécié de savoir qu'il n'était pas complètement seul, qu'il pouvait se battre pour autre chose que sa seule vie. Non parce-que, dans le fond, ils ne s'étaient rien promis, qu'elle ne lui devait rien. «C'est rien » souffla-t-il simplement en la suivant à l'intérieur, se gardant bien de dire qu'une part de lui ne s'était que confortée dans l'idée de se fermer afin de ne pas se laisser atteindre en plein cœur.
Une fois la porte refermée, le quarantenaire ne prit pas le temps de répondre à la question de Quinn, s'approchant plutôt de la concernée afin de passer ses bras autour d'elle, la prenant contre lui en venant déposer sa joue contre ses cheveux. «Mieux. » Inutile de s'étendre sur son état, il était en vie, les effets secondaires du vaccin dissipés, pas de quoi en faire toute une montagne. Se reculant juste assez pour déposer ses mains de par et d'autre du visage de son amante afin de planter son regard dans le sien, il la toisait quelques secondes. «C'est quoi cet air contrarié ? » Celui-ci et tous les autres à dire vrai, mais lui demander pourquoi elle s'était fermée d'un seul coup serait sans doute malvenu, autant comprendre ce qui la tourmentait là, tout de suite. Dans l'attente d'une réponse, le thanato se perdait dans ces prunelles claires, essayant tant de jauger ce qu'il se jouait en elle que de simplement se rassurer de sa présence.
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Re: In need of some peace of mind
Sam 4 Jan 2020 - 12:58
Voir Vaughn vivant, debout devant elle, la rassure. Elle a suivi l’évolution de son état en regardant chaque jour son dossier, mais n’a pas osé s’avancer jusqu’à son lit. Le faire l’aurait contrainte à admettre qu’elle tient à lui. Et accepter cela revient à accepter l’idée de le perdre. C’est un risque qu’elle n’est pas prête à prendre. Quinn connaît trop bien la fragilité de l’équilibre auquel elle est laborieusement parvenue. S’ouvrir à ses sentiments pour Vaughn et à la possibilité de sa mort brutale lui paraît une menace trop grande pour la stabilité de son esprit. Mais elle est coincée. Prise en tenaille par le sentiment de sécurité que lui apporte le brun et sa peur de souffrir. Elle voudrait se donner tout entière à lui, lui permettre de la connaître comme il se connaît. Lui parler de Samuel et Sarah sans avoir l’impression de les trahir tous les trois, d’une manière différente.
Vaughn écarte ses excuses simplement, comme s’il ne s’était rien passé. Elle se sent d’autant plus coupable. En vérité, elle ne sait pas réellement ce qu’elle attendait de lui. Qu’il tempête, qu’il lui reproche son absence, ou qu’il la réconforte ? Probablement tout cela à la fois. Parce qu’elle aimerait voir une ouverture. Une preuve qu’il tient à elle, pour ne pas être la première à abattre ses cartes. Mais l’ancien thanatopracteur est aussi meurtri qu’elle. Sans le savoir vraiment, elle devine dans ses yeux la souffrance des dernières années, le poids de ce qu’il a perdu. Comme elle, il est peu enclin à se laisser aller. Mais Quinn a besoin d’un roc, un soutien indéfectible sur lequel s’appuyer. Inébranlable dans ses fonctions de médecin et de chercheuse, sûre de son jugement, elle devient fragile une fois la porte de sa maison refermée.
Il la suit mais ne répond pas tout de suite à sa question. Protégés du regard des autres, il l’attrape par la taille et l’attire à lui. Elle se laisse faire de bonne grâce, passant ses bras autour de ses épaules pour raffermir leur étreinte. Son oreille pressée contre le torse du brun, elle écoute avec soulagement le battement régulier de son cœur. Sa voix profonde résonne dans sa cage thoracique et l’unique mot qu’elle prononce lui noue la gorge. Instinctivement, ses mains agrippent le tissu de son t-shirt et se contractent. Mieux. Il y a encore tellement à faire pour le mettre hors de danger. Pour les mettre tous hors de danger. Le savoir en vie est déjà un soulagement, mais elle espère tellement plus. « Tant mieux » soupire-t-elle. Ses poings se desserrent doucement, mais elle reste agrippée à lui, hissée sur la pointe des pieds. Pour le simple plaisir de sentir sa chaleur contre elle. De sentir son souffle animer sa poitrine, d’entendre battre son cœur.
Il s’écarte un peu, et elle a froid. Ses pupilles noisette scrutent son visage mais elle ne se détourne pas. Elle soutient son regard, ses mains effleurant doucement ses bras nus. Sa question lui fait froncer les sourcils. Un peu mal à l’aise, elle recule d’un pas, toujours enlacée par les bras musclés du thanato. Sous l’air innocent de la question, il y a autre chose. Un non-dit, une interrogation qui ne demande qu’à être exprimée. Mais surtout, elle la force à réfléchir sur elle-même. A être honnête. Et c’est un pas qu’elle peine à franchir. « Je me suis inquiétée… » Quinn mordille l’intérieur de sa lèvre inférieure, gênée. Elle ne veut pas admettre qu’elle ne supportait pas de le voir alité, malade. Mais elle n’a pas envie de s’abriter derrière une fausse excuse. Il mérite mieux que ça.
« J’avais peur que ce soit grave… » Sa voix n’est qu’un mince filet, aux accents coupables. En tant que médecin, elle aurait dû le considérer comme n’importe quel patient. Se présenter chaque matin, s’assurer de son confort, de son bien-être, et s’efforcer de le traiter le plus rapidement possible. En tant qu’amante, en tant que compagne, elle aurait dû être là. Lui tenir la main, éponger son front couvert de sueur, dormir d’un œil dans le mauvais fauteuil de la chambre, prête à bondir au moindre signal. Mais elle est restée terrée dans son laboratoire, penchée sur ses recherches, tâchant d’ignorer que l’homme qu’elle fréquente risque sa vie pour leur bien à tous. « Je n’étais pas prête à… » Sa gorge se noue un instant et elle déglutit. « Je ne voulais pas te voir comme ça. » Elle lâche son aveu du bout des lèvres. Pas très fière d’elle. Elle se sent idiote de le dire à voix haute. Parce que ce n’est pas elle qui a été malade. Parce qu’elle ne compte pas. Parce qu’elle aurait dû surmonter sa peur pour lui montrer son soutien.
Yeux baissés, elle mâche à nouveau sa lèvre. « Je suis heureuse que tu ailles mieux. » Dans sa bouche, cela sonne comme un nouvel aveu. Un aveu en filigrane, uniquement décelable pour celui qui sait écouter, et entendre. Elle glisse sa main dans celle de Vaughn et nouent leurs doigts les uns aux autres. Ce simple contact, chaud et rassurant, lui paraît à la fois satisfaisant et insuffisant. Parce que tout aurait pu se terminer dans ce dispensaire miteux ; parce qu’il lui a été rendu. Appuyant un instant son front contre le torse de Vaughn, dans un geste las, elle lève ensuite le nez et l’embrasse doucement. Un baiser délicat, comme une caresse, qu’elle dépose d’abord avec précaution. Sa main libre se perd dans la masse brune de ses cheveux, crochetant sa nuque pour l’attirer toujours plus près.
Vaughn écarte ses excuses simplement, comme s’il ne s’était rien passé. Elle se sent d’autant plus coupable. En vérité, elle ne sait pas réellement ce qu’elle attendait de lui. Qu’il tempête, qu’il lui reproche son absence, ou qu’il la réconforte ? Probablement tout cela à la fois. Parce qu’elle aimerait voir une ouverture. Une preuve qu’il tient à elle, pour ne pas être la première à abattre ses cartes. Mais l’ancien thanatopracteur est aussi meurtri qu’elle. Sans le savoir vraiment, elle devine dans ses yeux la souffrance des dernières années, le poids de ce qu’il a perdu. Comme elle, il est peu enclin à se laisser aller. Mais Quinn a besoin d’un roc, un soutien indéfectible sur lequel s’appuyer. Inébranlable dans ses fonctions de médecin et de chercheuse, sûre de son jugement, elle devient fragile une fois la porte de sa maison refermée.
Il la suit mais ne répond pas tout de suite à sa question. Protégés du regard des autres, il l’attrape par la taille et l’attire à lui. Elle se laisse faire de bonne grâce, passant ses bras autour de ses épaules pour raffermir leur étreinte. Son oreille pressée contre le torse du brun, elle écoute avec soulagement le battement régulier de son cœur. Sa voix profonde résonne dans sa cage thoracique et l’unique mot qu’elle prononce lui noue la gorge. Instinctivement, ses mains agrippent le tissu de son t-shirt et se contractent. Mieux. Il y a encore tellement à faire pour le mettre hors de danger. Pour les mettre tous hors de danger. Le savoir en vie est déjà un soulagement, mais elle espère tellement plus. « Tant mieux » soupire-t-elle. Ses poings se desserrent doucement, mais elle reste agrippée à lui, hissée sur la pointe des pieds. Pour le simple plaisir de sentir sa chaleur contre elle. De sentir son souffle animer sa poitrine, d’entendre battre son cœur.
Il s’écarte un peu, et elle a froid. Ses pupilles noisette scrutent son visage mais elle ne se détourne pas. Elle soutient son regard, ses mains effleurant doucement ses bras nus. Sa question lui fait froncer les sourcils. Un peu mal à l’aise, elle recule d’un pas, toujours enlacée par les bras musclés du thanato. Sous l’air innocent de la question, il y a autre chose. Un non-dit, une interrogation qui ne demande qu’à être exprimée. Mais surtout, elle la force à réfléchir sur elle-même. A être honnête. Et c’est un pas qu’elle peine à franchir. « Je me suis inquiétée… » Quinn mordille l’intérieur de sa lèvre inférieure, gênée. Elle ne veut pas admettre qu’elle ne supportait pas de le voir alité, malade. Mais elle n’a pas envie de s’abriter derrière une fausse excuse. Il mérite mieux que ça.
« J’avais peur que ce soit grave… » Sa voix n’est qu’un mince filet, aux accents coupables. En tant que médecin, elle aurait dû le considérer comme n’importe quel patient. Se présenter chaque matin, s’assurer de son confort, de son bien-être, et s’efforcer de le traiter le plus rapidement possible. En tant qu’amante, en tant que compagne, elle aurait dû être là. Lui tenir la main, éponger son front couvert de sueur, dormir d’un œil dans le mauvais fauteuil de la chambre, prête à bondir au moindre signal. Mais elle est restée terrée dans son laboratoire, penchée sur ses recherches, tâchant d’ignorer que l’homme qu’elle fréquente risque sa vie pour leur bien à tous. « Je n’étais pas prête à… » Sa gorge se noue un instant et elle déglutit. « Je ne voulais pas te voir comme ça. » Elle lâche son aveu du bout des lèvres. Pas très fière d’elle. Elle se sent idiote de le dire à voix haute. Parce que ce n’est pas elle qui a été malade. Parce qu’elle ne compte pas. Parce qu’elle aurait dû surmonter sa peur pour lui montrer son soutien.
Yeux baissés, elle mâche à nouveau sa lèvre. « Je suis heureuse que tu ailles mieux. » Dans sa bouche, cela sonne comme un nouvel aveu. Un aveu en filigrane, uniquement décelable pour celui qui sait écouter, et entendre. Elle glisse sa main dans celle de Vaughn et nouent leurs doigts les uns aux autres. Ce simple contact, chaud et rassurant, lui paraît à la fois satisfaisant et insuffisant. Parce que tout aurait pu se terminer dans ce dispensaire miteux ; parce qu’il lui a été rendu. Appuyant un instant son front contre le torse de Vaughn, dans un geste las, elle lève ensuite le nez et l’embrasse doucement. Un baiser délicat, comme une caresse, qu’elle dépose d’abord avec précaution. Sa main libre se perd dans la masse brune de ses cheveux, crochetant sa nuque pour l’attirer toujours plus près.
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