Re: Fireworks. - Ft. Ava.

Ven 3 Jan 2020 - 17:59

La blonde renifla sans ménagement puis ferma quelques secondes les yeux lorsque Charlie essuya la larme qui avait coulé de long de sa joue. Elle les rouvrit pour venir planter ses prunelles dans celles de son amie, leur proximité commençant à lui donner des rougeurs.

- Et dire qu’il y a à peine deux mois, on ne savait même pas comment on allait passer l’hiver. Et nous voilà, célébrant une nouvelle année au coeur de l’apocalypse. Une nouvelle année... à tes côtés.

Le sourire qui était déjà planté sur ses lèvres depuis un moment s’élargit un peu plus tandis qu’elle continuait de caresser du bout des doigts la joue de l’ex lieutenante. Lorsque Charlie mentionna la fameuse bouteille de jus de pomme que la photographe avait dû rudement négocier au No Man’s Land et s’était ensuite coltiné durant toute la fin d’après-midi sans savoir à qui elle était destinée, Ava fit enfin les liens. Rafaël, Lucia, ils étaient donc tous complices. Voilà pourquoi Rafaël n’avait jamais voulu lui dire à qui livrer la bouteille et surtout, voilà pourquoi Lucia l’avait éjectée des cuisines dès qu’elle avait essayé d’y mettre un pied alors que d’habitude la brune ne refusait jamais un coup de main. Voilà aussi pourquoi Salem lui avait souhaité une « bonne soirée » lorsque les deux jeunes femme s’étaient croisées sur le paquebot, Ava n’ayant pas réellement compris sur le moment pourquoi cette soirée serait plus bonne que les autres. Maintenant, elle comprenait. Elle comprenait et en était plus que ravie.

- C’était donc toi derrière cette fameuse commande de jus de pommes. Tu n’as donc aucun sens des priorités Charlie Ewing la taquina-t-elle.

Lorsque Charlie s’approcha un peu plus de la jeune femme, Ava ferma instinctivement les yeux tandis que sa partenaire venait poser ses lèvres contre son front. C’était par ces petits gestes que les deux femmes se montraient généralement leur affection et il n’en fallait généralement pas plus pour que les pommettes de la blonde se mettent à brûler. Dans ces moments-là, lesson coeur brûlait également d’envie de lui avouer ses sentiments et ce qu’elle lui faisait ressentir mais le cerveau de l’ancienne reporter avait toujours été un frein aux ardeurs de son petit coeur. Être amoureuse en plein milieu de l’apocalypse, quelle idée. Mais depuis qu’elles étaient sur le bateau, Ava voyait que l’amour y était possible et plus les jours passaient, plus la bataille qui faisait rage entre son coeur et son cerveau donnait son coeur gagnant.

- Charlie je... elle se dégonfla et hésita une seconde. Je ne veux plus vivre sans toi... souffla-t-elle finalement tandis qu’elle posait son front contre celui de la brune.

Ses joues la brûlaient et elle avait désormais peur d’affronter le regard de sa partenaire. Peur de tout lui avouer et que ce ne soit pas réciproque. Peur que leur relation ne soit plus la même.

Ven 3 Jan 2020 - 20:27

Ava disait vrai, encore deux mois auparavant, les deux jeunes femmes étaient assez inquiètent de comment elles allaient passer l’hiver. Si elles avaient déjà connu des périodes difficiles, les derniers mois avaient fait partit des mois les plus difficiles depuis le début de leur survie ensemble. Ces difficultés avaient même créé de vives tensions entre Charlie et Ava. Charlie avait vraiment eut peur qu’elles finissent par prendre des chemins différents, c’était un peu ce qui l’avait poussé à proposer à Ava de rejoindre ce groupe. Ce groupe, ce bateau, c’était leur salut. Charlie se rend bien compte que leur proximité met le feu aux joues d’Ava mais elle n’a pas envie de reculer. Pas le moins du monde.

- C’est le passé ça, c’est derrière nous. Maintenant, on va peut-être un peu plus pouvoir se concentrer sur.. Sur le futur.

Parler de futur, ça faisait bizarre à Charlie. Dans sa vie d’avant, elle n’y avait jamais vraiment pensé mais maintenant qu’elle était à bord de ce bateau, maintenant qu’elle était vraiment avec Ava et que leur vie n’était plus menacé à chaque seconde, elle avait envie de penser au futur. Un futur proche quand même mais le futur quand même.
Le sourire narquois de Charlie s’étire un peu plus sur ses lèvres lorsqu’elle voit Ava comprendre le petit manège qu’elle avait organisée tout au long de sa journée. Les membres du bateau avaient vraiment été d’une aide précieuse pour l’ancienne lieutenant. Depuis leur arrivée ici, personne n’avait posé de question déplacée sur la nature du lien qui unissait Charlie et Ava et ils l’avaient pas non plus posé de question lorsque Charlie leur avait demandé ce service. Tout ceci prouvait bien qu’elles avaient pleinement leur place ici.

- Le jus de pommes faisait partit de mes priorités aujourd’hui. Je sais que tu aimes bien ça et ça fait longtemps qu’on a eut l’occasion de boire quelque chose d’autre que de l’eau. Enfin.. C’est sans compter le repas de Noël mais j’ai l’impression que je l’ai rêvé.

Charlie s’apprêtait à en rajouter une couche pour fanfaronner concernant son plan de mettre Ava un peu à l’écart pour pouvoir préparer sa surprise mais la brune reprit son sérieux lorsqu’Ava posa son front contre le sien. En même temps, des mots franchirent les lèvres d’Ava et le coeur de Charlie rata un battement. Est-ce qu’elle avait bien entendu ? Charlie ferma les yeux quelques instants. Elle déglutit sans pour autant décoller son front de celui d’Ava.

- Moi non plus.. Je veux plus jamais qu’on soit séparées.

La brune avait murmuré. C’était comme un secret qu’elle confiait à Ava. Charlie garda les yeux fermés. À l’aveugle, elle attrapa la main d’Ava pour la serrer doucement dans la sienne. Le coeur de Charlie battait tellement la chamade qu’elle avait l’impression qu’il allait sortir de sa poitrine. Il y avait bien d’autres choses qu’elle voudrait dire à Ava mais les mots restaient coincés une fois de plus dans la gorge de Charlie alors elle espérait bien faire comprendre ce qu’elle avait sur le coeur à Ava par des gestes. Toute cette mise en scène faisait partit de ces gestes.

Mar 14 Jan 2020 - 20:12

- Notre futur...

Elle avait osé ces quelques mots dans un souffle. Ils lui étaient venus instinctivement et étaient sortis de sa bouche sans qu’elle n’ait le temps de vraiment y réfléchir. Ce n’étaient que deux mots et pourtant, ils signifiaient beaucoup pour les deux femmes.
Imaginer leur futur, c’était si... inédit. Jamais Ava n’y avait songé auparavant ou du moins, lorsque l’idée lui avait effleuré l’esprit durant quelques moments d’accalmies, elle n’avait jamais eu le temps de complètement émerger et Ava avait dû se focaliser sur le présent, survivre. Était-ce possible sur ce bateau ? Plus les jours passaient plus la blonde y pensait... et plus cette idée lui plaisait.
Un nouveau sourire s’étira sur les lèvres de la photographe lorsque Charlie mentionna le jus de pommes que Ava affectionnait tant. Et elle savait, elle savait que ce doux nectar sucré rappelait à chaque fois à Ava ses parents et le petit verger qu’ils cultivaient à Seaside. Lorsque Charlie et elle avaient trouvé refuge dans la maison familiale, elles avaient d’ailleurs pu profiter des dizaines de bouteilles soigneusement étiquetées et rangées dans le garde-manger. Une fois la maison quittée, le duo avait dû se contenter de jus de pommes industriel qui progressivement s’était raréfié jusqu’à devenir introuvable alors, avoir l’occasion de regoûter à un jus frais, c’était un véritable cadeau pour la jeune femme.

Un frisson lui parcourut l’échine lorsque Charlie lui répondit et Ava pressa la main de la brune lorsque celle-ci vint l’attraper. Pendant quelques secondes, elle n’entendit plus que les battements de son coeur qui tambourinait contre sa cage thoracique, envoyant des vagues de chaleur jusqu’au bout de ses extrémités. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, le regard de la blonde dérapa sur les lèvres de sa partenaire. Elles s’étaient déjà embrassées, de nombreuses fois même, mais à chaque fois dans des moments d’égarement si bien que le lendemain, c’était comme si le duo avait fait un bon en arrière. Aujourd’hui, Ava n’était plus égarée et n’avait plus envie de résister à cette folle envie qui bouillonnait en elle et à travers ses veines.
De sa main libre, Ava vint la poser sur la joue de l’ancienne lieutenante puis, tendrement, approcha ses lèvres des siennes jusqu’à les effleurer.

- Plus jamais murmura-t-elle, presque inaudible avant de planter ses lèvres contre celles de sa partenaire.

Quand il n’était pas mêlé aux larmes de l’une des deux femmes, leur goût n’était plus le même. Il était si doux et si... attirant. Plus rien de ce qui pouvait l’entourer n’importait, seulement le contact des lèvres de Charlie contre les siennes.

Ven 31 Jan 2020 - 22:45

Deux mots franchirent les lèvres d’Ava arrachant un frisson à Charlie. « Notre futur », Charlie s’était bien surprise à y penser plusieurs fois. Plusieurs fois elle s’était dit qu’elles pourraient s’installer quelque part avec Ava. Vivre loin des autres, loin des êtres humains, loin de tout. Mais ce n’était pas ce que voulait la blonde, Charlie savait pertinemment qu’elle avait besoin d’un contacte avec d’autres humains, c’était presque un besoin vital pour Ava. C’était peut-être à cause de ce manque de contacte avec d’autres êtres humains qu’Ava avait tant dépérit au cours de leurs dernières semaines d’errance. Mais, maintenant, tout était différent. Elles n’étaient plus seules, elles avaient trouvées leur place et elles pouvaient peut-être se risquer à penser au futur. En tout cas, peut-être bien pour la première fois de sa vie, cette idée ne répugnait pas Charlie. Au contraire même, elle trouvait l’idée rassurante.
L’ancienne lieutenant de Police se risqua à rouvrir les yeux en sentant la main d’Ava serrer la sienne. Charlie sentit les prunelles chocolats d’Ava se poser sur ses lèvres. Ce n’était pas la première fois qu’elle surprenait un regard de la sorte, à chaque fois la brune devait se retenir d’embrasser Ava. Il y avait bien eut plusieurs fois où elles s’étaient embrassées de manière un peu fiévreuse. Souvent après une dispute ou un moment bouleversant, à chaque fois Charlie était alcoolisée mais cette fois-ci, ce n’était pas le cas. La brune n’avait jamais été aussi sobre depuis des années. Charlie n’était pas sûre de ce qu’Ava pensait de tout ça puisqu’à chaque fois, le lendemain, c’était comme si rien ne s’était passé. Elle voulut détourner le regard pour se reconcentrer mais la main d’Ava qui se posa sur sa joue la força à observer un peu plus Ava. Les sourcils de Charlie se froncèrent lorsque la blonde vint effleurer ses lèvres du bout des siennes. Elle voulut dire quelques choses mais Ava plaqua ses lèvres contre les siennes et le coeur de Charlie rata un battement pour la deuxième fois de la soirée. Elles échangèrent un baiser l’espace de quelques secondes avant que Charlie ne recule légèrement, les sourcils toujours aussi froncés. On pouvait voir dans son regard qu’elle réfléchissait. Elle réfléchissait à toute vitesse.

- Ava.. Je..

Les mots restèrent coincés une nouvelle fois dans la gorge de Charlie. Quelques secondes passèrent alors dans un silence pesant avant que Charlie ne lâche la main d’Ava pour prendre son visage entre ses mains. Charlie embrassa alors Ava. Elle l’embrassa comme elle ne l’avait jamais embrassé auparavant. Le baiser se voulait doux, apaisant et chargé de tout ce que Charlie n’arrivait pas à dire à Ava. Les mots n’étaient pas le fort de la brune alors elle espérait que les gestes seraient assez pour faire comprendre à Ava ce qu’elle avait sur le coeur. Elle l’aimait et elle ne voulait plus jamais qu’elles soient séparées. Plus jamais. Charlie sentait une boule se former dans son ventre, est-ce que c’était ce qu’appelaient le commun des mortels « avoir des papillons dans le ventre » ? Aucune idée, en tout cas, elle savait qu’elle n’avait jamais ressentit ça auparavant.
Une des mains de Charlie s’égara alors dans les cheveux d’Ava tandis qu’elle l’embrassait un peu plus, d’une manière plus appuyée.

La dernière fois que leurs lèvres s’étaient rencontrées paraissait désormais si loin et si... fade. C’était au début de l’automne, un soir où Charlie avait trop bu, un soir de plus. Et, comme à chaque fois où la lieutenante buvait un verre de trop, une dispute avait éclaté au sein du duo. Leur survie était devenue un perpétuel cercle vicieux où les deux acolytes trouvaient des vivres dont de l’alcool, Charlie en abusait puis Ava craquait, puis elles se réconciliaient, Charlie promettait de faire des efforts puis cette même scène recommençait au prochain fond de bouteille trouvé dans la cave d’une maison à l’abandon.
Ce soir-là, Ava, encore fragilisée par sa cheville, avait failli se faire happer le bras en voulant échapper à un rôdeur que sa coéquipière avait raté d’un tir maladroit, son alcoolémie étant alors au plus haut après qu’elle ait dégoté du whisky parmi les décombres d’un vieux magasin. La blonde avait alors dû s’occuper elle-même des trois rôdeurs qui l’entouraient dangereusement puis, une fois les cadavres définitivement sans vie, avait déchargé toute sa colère sur son amie. S’il y avait eu une horde dans le coin, le duo l’aurait très certainement attirée mais heureusement pour elles, la seule horde qui trainait dans le coin n’était qu’à plusieurs kilomètres d’elles à cet instant.
Elle s’étaient criées dessus pendant quelques minutes, se jetant l’une à l’autre des reproches qu’elles se resservaient à chaque fois, avant que Ava ne craque et n’éclate en sanglots. Généralement, c’était à ce moment-là que Charlie se rendait compte qu’elle avait été trop loin dans ses propos et la brune commençait toujours par se renfrogner dans ce qui pouvait lui rester d’alcool avant de revenir vers sa coéquipière un peu plus tard. Quelques pleurs plus tard, les deux jeunes femmes finissaient enlacées l’une à l’autre et c’est dans ces moments-là que les choses pouvaient déraper, leurs lèvres se rencontrant le temps d’une soirée avant de tout effacer le lendemain.

Ce soir, c’était totalement différent, c’était même nouveau. Ava avait l’impression de redécouvrir ce corps qu’elle côtoyait depuis maintenant cinq années. Les deux femmes avaient toujours été tactiles l’une envers et la survie les y avait naturellement contraintes, l’étreinte d’un corps chaud contre le sien durant l’hiver pouvant parfois éviter l’hypothermie. Mais ce soir, les sentiments de la blonde étaient en train d’exploser en elle et elle réussissait plus à détacher son regard de son amie.

Lorsque Charlie se recula quelques secondes après que Ava ait sauté le pas et franchi cette barrière invisible et si fine qui les séparait auparavant, la respiration de la journaliste se coupa et elle eut l’impression que tout son corps s’arrêtait. Elle vit sa coéquipière pensive, ses sourcils froncés. Qu’allait-elle lui dire ? Ava venait-elle de briser une relation de plusieurs années en un instant ? Toutes ces questions qui se bousculaient dans sa tête furent mises à néant lorsque la brune vint prendre son visage entre ses mains et écraser ses lèvres contre les siennes. Les joues de la blonde s’enflammèrent, en réalité son corps entier s’enflamma et elle appuya ses lèvres contre celles de Charlie pour lui rendre tendrement son baiser. Naturellement, Ava glissa ses mains autour de la nuque de sa coéqupière et ne se détacha plus de ses lèvres pendant de longues secondes avant de doucement reculer son visage.
Ava planta ses prunelles dans celles de Charlie et souffla finalement ces quelques mots qui la chatouillaient depuis si longtemps et qu’elle n’avait jamais osé prononcer.

- Je t’aime Charlie.

C’était enfin dit et cela prenait désormais tout son sens. Ava aimait la femme qui se trouvait devant elle, c’était clair maintenant et elle ne voulait plus se le cacher.

Si au début leur baiser avait été maladroit, les deux jeunes femmes trouvèrent rapidement leurs marques. Après tout, ce n’était pas la première fois que leurs lèvres se rencontraient mais c’était bien la première fois qu’elles échangeaient un baiser de la sorte. Avant, les baisers échangés avaient toujours été suite à une dispute ou un événement marquant pour les jeunes femmes. La première fois qu’elles s’étaient embrassées, Charlie s’en souvenait. C’était à Seaside, dans la maison des parents d’Ava. C’était peu de temps qu’elles aient découvert les corps sans vie des parents d’Ava dans leur maison. Charlie et Ava avaient passées une longue journée à creuser deux tombes dans le jardin. Elles avaient un peu abusée de l’alcool puis il y avait eut quelques gestes de Charlie pour réconforter Ava. Les choses avaient ensuite dérapé le temps d’une soirée. Elles n’en avaient ensuite plus jamais parlé jusqu’à ce que la scène se reproduise. C’était ensuite devenu quelque chose d’assez courant entre les deux jeunes femmes sans qu’elles n’en parlent réellement.
Mais ce soir, c’était comme si ces 5 années à ne pas parler de ça sortait d’un coup et d’un seul. Lorsque Ava rompit le baiser, Charlie ne put s’empêcher de planter son regard dans celui de la blonde. Ava était peut-être bien la dernière personne sur cette terre que Charlie osait regarder dans les yeux. L’ancienne lieutenant n’avait jamais été déçue de ce qu’elle voyait dans les yeux d’Ava et elle avait toujours trouvé son regard apaisant. Des mots franchirent les lèvres de la blonde et un sourire s’étira sur les lèvres de Charlie. Elle déposa un bref baiser sur les lèvres de l’ancienne reporter.

- Je t’aime aussi Ava et.. Je crois que ça fait un moment.

Les mots qui venaient de franchir les lèvres de Charlie l’avaient surpris. Elle avait réussit à dire ce qu’elle ressentait sans trop de détour, sans trop hésiter. Dire ce qu’elle ressentait à Ava était.. Facile ? C’était plutôt inédit pour Charlie de pouvoir s’exprimer si facilement. Un léger sourire planait alors sur les lèvres de Charlie, elle se sentait bien, elle ne ressentait aucun poids dans sa poitrine ou quelque part dans son corps. Elle se sentait légère, comme libérée d’un poids et ça faisait bien longtemps qu’elle ne s’était pas sentit comme ça. Elle murmurait alors une nouvelle fois, histoire de voir si elle ne rêvait pas.

- Je t’aime Ava.

Mar 24 Mar 2020 - 15:32

Ce n’était que des mots et pourtant, leur prononciation par les lèvres de son amie provoqua un frisson général le long de l’échine de la blonde tandis qu’un doux sourire s’affichait sur ses lèvres. Elle planta alors ses prunelles dans celles de Charlie et vint tendrement caresser sa joue de la pulpe de son pouce.
Pourquoi ne se l’étaient-elles jamais dit plus tôt ? Cela crevait pourtant les yeux de tous ceux qui les avaient côtoyées ou qui les côtoyaient, de près ou de loin. Lorsqu’elles étaient dans la même pièce, les deux femmes ne pouvaient s’empêcher de jeter un œil à ce que faisait l’autre, au cas où celle-ci aurait besoin d’aide, bien sûr. Bien souvent, lorsque leur regard se croisait, le visage des acolytes s’illuminait et cela ne passait inaperçu aux yeux de personne, à part elles. Pourtant, plusieurs personnes avec qui elles avaient fait un peu de chemin ensemble avaient essayé de mettre le doigt sur ce secret de polichinelles mais les deux partenaires se refermaient alors comme des huîtres, comme si elles voulaient protéger à tout prix ce petit jardin secret qui leur était propre.
En réalité, les deux femmes s’étaient déjà prouvé leurs sentiments l’une pour l’autre, par des petites attentions, par quelques mots glissés par-ci et par là, mais jamais aussi explicitement.

Le jour où Ava s’était rendue compte qu’elle éprouvait plus que de l’amitié pour son amie ne datait pas d’hier, loin de là. La journaliste s’en souvenait encore. C’était un soir d’été, lorsque le duo avait vécu pendant plusieurs mois dans une petite maison de campagne sur la côte. Après avoir passé l’après-midi à chercher comment réparer la pompe à eau du puit adjacent à la maison, Ava était alors partie rejoindre Charlie sur la crique où celle-ci était partie chercher des coquillages en compagnie de Bughs, le chien errant qu’elles avaient trouvé affamé et vagabondant dans les parages. Le soleil était sur le point de se coucher et offrait sur la plage un spectacle dont la blonde ne se lasserait jamais. Alors qu’elle pensait retrouver Charlie entre deux rochers en train de se battre avec une moule dûment accrochée à son rocher, la blonde l’avait retrouvée à semi allongée sur le sable, Bughs étalé de tout son long à ses côtés. Ava s’était alors perdue dans la contemplation de ce moment et, le temps d’un instant, elle s’était surprise à rêver d’une vie aux côtés de Charlie qui ressemblerait à ce qu’elle voyait. Puis, la jeune femme s’était reprise, secouant la tête dans un soupir en se souvenant que ces moments ne seraient que rares dans cette vie, et qu’il ne fallait pas trop en rêver. Désireuse d’en profiter pendant qu’il durait, la blonde avait alors rejoint sa partenaire et leur chien sur la plage pour profiter du coucher de soleil en leur compagnie avant de revenir à la réalité.

- Depuis... un moment ? Interrogea-t-elle, désireuse de savoir ce qui avait rendu les sentiments de la brune réels.

En parallèle, Ava prit la main de son amie avec la même tendresse dont elle avait fait part jusqu’ici, l’invitant à s’asseoir avec elle sur le bord du lit plutôt que de rester debout devant la porte de la cabine comme elles le faisaient depuis quelques minutes. Puis, elle se leva quelques secondes pour attraper deux verres et la bouteille de jus de pommes et ainsi leur servir un verre à toutes les deux. Elle tendit son verre à Charlie puis lorsque celle-ci l’eut en main, vint entrechoquer son verre au sien, le sourire qu’elle avait sur les lèvres depuis plusieurs minutes ne la quittant plus.

- À... nous ? Proposa-t-elle, ses prunelles dévorant celles de son acolyte.