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Do not be angry with the rain. it simply does not know how to fall upwards.

Lun 20 Jan 2020 - 18:59

« Nous allons sortir. Entendu ? Je ne veux entendre que vos respirations. Nous ne pouvons pas rester ici. Stella vient avec nous. Si je vous entends je vous punis, sévèrement. Si vous pleurez, je vous punis. Il n’y a que le son de ma voix que vous écoutez. Il n’y a que mon signal qui vous fait parler. Est ce que c’est bien compris ? »

Éden les avait assis, les deux, Poppy avait à peine quatre ans, et Adriel venait de fêter sa deuxième année, il ne parlait pas, mais il comprenait. Le ton était donné et le message devait passer. Éden avait passé plusieurs jours sous les averses à préparer cette courte expédition, qui l’avait pourtant mise sous tension. Il s’agissait en effet de quitter cette petite cabine qu’elle avait mis quatre ans à construire mais qui aujourd’hui malgré tous ses efforts faisait défaut au confort de vie de ses enfants. Le chose était temporaire, et était préparée de manière à ce que tout reste en place le temps de leur absence. Poêle bâchée, bois protégée, denrées sèches conservées, denrées fraîches emportées, leur large lit avait été défait, les draps pliés et emballés, elle espérait et ferait au mieux.. Éden avait méticuleusement emballé tout ce dont elle pouvait avoir besoin, et avait cherché à fatiguer un moyen de transport pour ses enfants qu’elle ne pouvait pas porter, et dont la marche n’était pas assez rapide, traîner sous la pluie par ce temps n'était pas envisageable. Elle avait finit par trouver une remorque de vélo, celle que les parents dynamiques utilisaient pour emmener leurs enfants à l’école, quand les sonneries avaient encore leur mot à dire.

Elle avait choisi une maison oubliée non loin du bois, elle y avait déjà fait plusieurs aller-retour pour préparer l’arrivée de la petite famille, elle avait dépoussiéré les draps, placarder les fenêtres abîmés de matériaux divers et variés. La maison était petite, et ils y resteraient le temps que la pluie se calme. Quand il fut l’heure, elle vissa les capuches sur les têtes de ses enfants qui demeuraient silencieux. Elle ferma leurs anoraks, laissa Poppy monter et s’installer et Éden installa son fils, sur un tas de couverture. Elle fit glisser la fermeture du petit véhicule et siffla Stella qui prit le pas de marche. Et sous la pluie, la marche commence. Son pas est assuré, et son attention au maximum. Le moindre bruit l’alerte et elle regarde autour d’elle. L’état actuel dans lequel ils se trouvaient étaient certainement le plus vulnérable et elle ne tirait pas plus longtemps que nécessaire. La route en friche apparue devant elle, la petite remorque avait été ballottée, et dans celle ci, Adriel s’était endormi. Stella marchait à côté, aussi alerte que sa maîtresse, laissant savoir ce qui approchait d’un pas traînant. Elle arriva enfin, passa par le garage qu’elle ouvrit avec hâte avant de le fermer derrière elle et souffler, un long souffle de soulagement, son pouls cherchait le repos, elle l’avait senti dans ses tempes. Elle se laissa tomber par terre quelques secondes, la détermination ne flanchait jamais, mais parfois, elle était exténuée.

Poppy au son de la voix de sa mère fit glisser la fermeture éclair, elle avait les larmes aux yeux, qu’elle ravala, ce qui d’une certaine manière brisa la coeur de sa mère. La coréenne attrapa son fils, et sa fille qu’elle porta dans ses bras avant de les installer dans le salon. Les gestes étaient mécaniques, manteaux retirés, chaussures changées, Éden n’était ni sereine ni détendue, mais elle refit le tour du propriétaire pendant que Stella montait la garde autour des enfants.

Le lieu était humide, mais le fait qu’il s’agisse d’une maison proche de l’eau l’avait certainement habituée à une atmosphère plus humide. Elle voyait le temps qui était passé, quatre ans, qui n’avait étrangement pas eu un impact évident sur son visage. Trop occupée pour vieillir ou simplement une génétique un peu cliché. La maison était vide, les portes avaient été fermées, Stella était enroulée autour des enfants qui s’étaient endormis, ils avaient voyagé aux aurores, pour eux, ils étaient encore tôt.

Mais déjà, la porte d’entrée s’ouvrît. Ni une ni deux, Éden occupée dans la petite cuisine attrapa son fusil de chasse et se plaça entre le nouvel arrivé et des enfants qui dormaient.


« La place est prise. »



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Re: Do not be angry with the rain. it simply does not know how to fall upwards.

Ven 7 Fév 2020 - 16:36

Do not be angry with the rain. It simply does not know how to fall upwards.
⟶ RAINIER VALLEY, SEATTLE : 9 JANVIER 2020 ⟵


Ça faisait déjà plusieurs jours que cette pluie glaciale et impitoyable s’abattait en contenue sur tout Seattle. Une pluie torrentielle qui ne semblait pas pressée d'accorder le moindre instant de répit… Si Kilian avait alors profité de la situation pour refaire ses provisions en eau potable, il avait bien assez vite commencé à en avoir assez. Assez de cette humidité vicieuse qui s’imprégnait absolument partout – même au-delà des murs du "Squat", même au-delà de ce feu qui brulait en permanence dans sa cheminé. Et bientôt, ses réserves de combustible se retrouvèrent menacées alors que l’hiver ne faisait que commencer… Pire encore, il n’avait plus un seul vêtement de sec et son bras, à peine guéri de sa fracture, avait recommencé à lui faire un mal de chien. Comme si l’humidité était parvenue à s’infiltrer entre les parois de cet os fraichement ressoudé.

Puis, si ses préoccupations n'étaient pas déjà assez prenantes comme ça, les cauchemars s’étaient également mis de la partie. Venant peupler ses nuits de mauvais rêves mettant en scène d’importantes inondations dans lesquelles Kilian se retrouvait, à tous les coups, prisonnier des flots… Pris au piège par les eaux qui montaient dangereusement – et, surtout, par le fait qu’il ne savait pas nager. Ces cauchemars qui finissaient toujours de la même façon ; alors qu’il était sur le point de s’y noyer. Se réveillant en panique, cherchant à reprendre son souffle. Mettant de longues minutes avant de retrouver un semblant de calme, pour plonger de nouveau dans ces mêmes rêves, sitôt qu’il refermait les yeux…

Finch avait alors fini par prendre la décision de regagner le No Man’s Land – tant pour y chercher une solution contre cette pluie incessante, que pour échapper à ses cauchemars. Emportant avec lui ; quelques provisions, plusieurs bouteilles d’alcool et une poignée de vêtements détrempés qu’il comptait bien essayer de faire sécher autour des barils de feu qui brulaient habituellement dans l’entrepôt. Il se disait que, mieux valait dépenser les réserves de bois du NML, plutôt que de dépenser ses propres réserves… Toutefois, il n'avait jamais envisagé se retrouver entourer de tous ces malades. Ces vagabonds faiblards qui avaient finit par attraper froid et qui, au lieu de rester enfermer dans leurs refuges, étaient venu cracher leurs microbes un peu partout entre les murs de l'entrepôt. Une situation qui lui rappelait un peu trop cette épidémie de grippe ravageuse qu’il avait connu dans le Music Building du Central Washington University, deux ans plus tôt. Des souvenirs suffisamment déplaisants pour lui faire regretter d'avoir mis les pieds dans l’ancien centre de recyclage.

Mais les conditions des routes l’avaient empêchées de repartir. Se voyant bien obligé de cohabiter avec tous ces porteurs de maladies. Essayant de se faire oublier dans un coin reculé de l'entrepôt, pour ne surtout pas avoir à se mêler de leurs affaires. Observant, de loin, tout le déploiement qui fut fait pour soigner les souffrants, sans jamais vraiment y prendre part – si ce n'est que pour fournir l'alcool aux plus offrant. Mais évidemment, même dans un endroit comme celui-ci, les ressources médicales n’étaient pas inépuisables. C’était tout le contraire, même, et bientôt, le manque de médicaments se fit ressentir et les gens commencèrent à se tourner vers ceux que l’on appelait les "traders" pour en trouver. Ceux qui, comme Kilian, profitaient de la situation pour tirer leur épingle du jeu grâce au troc. Et pour le cogérant, si son alcool était une chose, s’en était une encore bien plus profitable que de mettre la main sur quelques comprimés.

Voilà donc pourquoi il se retrouvait là, à quelques milles à l’est du Industrial District. Sillonnant des routes devenues non seulement difficiles à traverser mais, par moment, carrément impraticable. Affrontant la pluie, le froid et ses démons de la nuit, parce que c’était ça être un "Récupérateur" pour le NML. Ne pas avoir froid aux yeux pour dénicher ce qui était le plus en demande par les temps qui court. Cherchant, par la même occasion, à fuir la contamination et, surtout, à réitérer ce qu'il avait déjà fait au CWU ; récupérer des médocs pour le groupe et s'en mettre plein les poches au cas où les choses tourneraient mal pour lui. Un plan qui avait plutôt bien marché par le passé et qui n'avait aucune raison d'échouer cette fois encore.

Il était donc parti aux aurores. Faisant des pauses, ici et là, pour tenter de se réchauffer, mais ses couches d'imperméables avaient déjà commencé à prendre l'eau. En un peu plus de deux heures, Kilian n’était parvenu à mettre la main que sur quelques sachets de tisanes sentant le vieux garde-manger et un flacon presque vide de comprimés contre la toux… Rien pour lui donner le goût de subir plus longtemps les intempéries de Dame Nature. Il commençait donc à envisager de regagner l'entrepôt, lorsqu’il franchi le seuil d’une énième maison du quartier. Y pénétrant, tête baissée, pressé de se mettre à l’abris de ce déluge glacial. Mais à peine passer le cadrage de la porte, ses sens en alerte le mirent en garde. Il n'était pas seul. Relevant brusquement les yeux, il braqua aussitôt son arme de poing vers la jeune femme asiatique qui le menaçait déjà de son fusil. Figés, comme deux prédateurs prêt à charger, ils se tenaient mutuellement en joue.

« À ta place, je ne ferais pas de bêtise. Tu ne voudrais tout de même pas que tes enfants se réveillent sans leur mère, pas vrai ?! » La scène qu’elle tentait de préserver derrière elle, tel une lionne protégeant sa progéniture, ne lui avait pas échappé. Même sous cette tension palpable, les pensées du cogérant filaient à mille à l’heure pour analyser la situation et chercher la moindre faiblesse à exploiter... Si Kilian se tenait aussi impassible qu'immobile devant elle, il n'hésiterait pas une seule seconde à faire feu à la moindre menace… Un geste offensif de la part de cette femme et le coup partait.

« Je suis ici pour des médocs, alors voilà ce que je te propose ; tu me file ce que je veux et je repars sans blesser personne, ou tu refuses et là, Il échappa un gloussement menaçant qui n’augurait rien de bon, et là, ça risque de très mal se finir pour ta belle petite famille. Penses-y... Tu as bien plus à perdre que moi dans cette histoire. »

Avec son bras qui le faisait souffrir, ses vêtements trempés et glacés qui lui collait à la peau en permanence, ses cauchemars qui l'avaient empêché de dormir depuis plusieurs nuits, Finch n’avait clairement pas la patience pour négocier sans la menace... Pas la patience, non plus, pour passer par quatre chemins. Il savait ce qu’il voulait – il le voulait maintenant – et n’hésiterait pas à user de la force si c’était nécessaire.
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Re: Do not be angry with the rain. it simply does not know how to fall upwards.

Sam 28 Mar 2020 - 12:32

Le coup d’oeil vers ses enfants fut rapide. Et cette pluie battante qui n’en finissait pas, qu’elle maudissait depuis le début. Eden était consciente que la moindre pluie pouvait avoir des effets dévastateurs. Toutes les petites choses que chacun pouvait considérer comme insignifiant prenait des ampleurs incroyables. Il n’y avait rien à faire sauf palier à la situation, espérer pour le mieux. Mais, parce qu’il y avait toujours un mais dans ce genre d’histoires. Le monde dans lequel Eden vivait n’était pas aussi simple. Le monde dans lequel tous vivaient rendait les situations si compliquées, si complexes, dangereuses et imprévisibles. Eden le savait, ce n’était pas des morts dont il fallait avoir peur, mais bien des vivants. C’était eux la réelle pandémie, l’humanité égoïste, méchante et violente, qui l’avait forgée, sans jamais pouvoir flancher. Mais quand le sort s’acharnait contre elle et sa famille, elle pourrait tout envoyer en l’air, rentrer dans la facilité, choisir la sécurité plutôt que de la liberté. Mais il y avait quelque chose qui l’en empêchait, son propre égoïsme peut être.

Le type en face d’elle ne présageait rien de bon. Et il ne fallait pas être clairvoyant pour voir ce qu’elle protégeait contre vent et marées. Et il en profitait. Et c’était toujours ce qu’elle avait redouté dans le cas où l’on découvrait qu’elle avait des enfants, ils étaient la faiblesse, l’opportunité sans doute pour celui qui sans scrupules cherchera à survivre sans jamais se soucier du prix moral. Le pire, c’est qu’elle comprenait. Que si elle se retrouvait dans le même cas de figure, elle ferait peut être la même chose, sa seule propriété c’était ses enfants, pour le reste, et pour les autres, il n’y avait que si peu de compassion, et si peu d’empathie. Ce n’était pas en se souciant de la survie de tout le monde, qu’elle pouvait se soucier de celle de ses enfants et de la sienne.

Et maintenant, comment devait-elle réagir ? Elle n’avait en aucun cas envie de se faire braquer par le premier venu, elle se félicitait silencieusement de n’avoir amené que le strict minimum, et le strict nécessaire pour ce campement de fortune qui les protègerait de l’humidité de manière, clairement médiocre, mais qui serait forcément mieux que le mois continuellement humide de leur cabine. Elle pouvait gérer deux enfants en bonne santé, mais certainement pas deux avec un virus, et elle ne voulait pas imaginer quel genre. Elle demeurait silencieuse face à l’homme. Aurait-elle du feindre l’ignorance ? Son coréen avait déjà été un allié quand elle s’était retrouvé face à d’autre survivants, faisant mine de ne pas comprendre, les gens frustrés l’avaient laissée tranquille. Mais il était trop tard, et elle doutait, qu’il fut assez bête pour croire à un stratagème aussi basique. Eden avait déjà ouvert la bouche, dans un anglais natif, qui ne tromperait personne. « Je n’ai pas de médicament à vous donner. » déclara t-elle sans balbutier, d’un ton sec, avant de siffler la chienne pour qu’elle se réveille. Le bouvier bernois, dressa sa tête avant de se mettre à grogner, réveillant les enfants à leur tour, qui comprirent très rapidement la situation. Poppy resta silencieuse alors qu’Ariel, commençait déjà à avoir les yeux humides.

« Je n’ai pas l’intention de me faire braquer par le premier saekki  qui décide de la jouer cow boy. » reprit-elle. « Je le répète, je n’ai pas de médicament à vous donner. Et si vous estimez que menacer mes enfants est le meilleur recours.. » Elle ne lâcherait rien. « Vous avez votre vie à perdre. A voir si vous estimez que ce n’est rien. »

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