La discussion avec Bates père était intéressante. L'homme était très bien connu du fort et je m'attachais souvent ses services en expéditions. Il était d'un naturel avenant, forcément car il occupait autrefois le poste de vendeur de voitures dans une concession Chevrolet à Seattle, il avait donc du bagout et savait se faire comprendre. Une qualité qui n'avait pas vraiment attiré ma sympathie auprès de lui... Bates se situait chez moi à la frontière de l'apprécier et de le mettre dans le panier de la plupart des autres hommes qui m'attiraient surtout mon animosité voire ma misandrie. Le dévouement et la loyauté de Bates le sauvait de cette attribution et je lui faisais un minimum confiance car sinon je ne l'aurai pas embarqué en expédition. Le souvenir de ma conversation avec Lisandro il y a peu me revint en mémoire lorsque Bates parla de lui et du fait que notre chilien s'était barré pour se reconstruire à l'extérieur après l'expédition et sa rupture. Je partageai son avis, j'espérai aussi qu'il allait bien... Nous étions penchés sur une carte de Tacoma repliée sur un support en plastique dur lorsque j'entendis une voix plutôt fluette à mes oreilles. Une voix féminine.

C'est moi en effet.

J'échangeai un regard avec Bates avant de regarder la jeune femme blonde qui se pointa auprès de nous. J'avais encore du mal à me souvenir d'elle... Elle était arrivée il y a peu celle là. Je ne savais pas qui l'avait ramené encore celle là mais ma foi, je faisais encore confiance aux personnes qui les amenaient. J'espérai seulement que nous n'avions pas pour vocation de ramener toute la misère de l'État chez nous, Fort Nisqually s'agrandissait mais nous n'avions pas de la place ni de la nourriture pour tout le monde. Certes nous étions beaucoup moins nombreux qu'avant la crise mais je nous considérai déjà bien nombreux ici. Les effectifs aptes à la défense et aux activités du fort s'agrandissaient, il y avait potentiellement plus d'ouvriers par exemple pour les travaux d'agrandissement mais le Conseil allait devoir sérieusement se poser la question de la démographie de notre havre.

Ce sera tout, Greg, merci. Nous en reparlerons. N'oublie pas Olympia.

D'un ton péremptoire et autoritaire, je congédia l'homme qui partit peu après, me laissant avec mon support que je gardai sous le bras et la jeune blonde à qui je ne donnais pas plus de la mi-vingtaine. J'avais l'impression de l'avoir déjà vue quelque part, c'était plutôt étrange.

Je suis en effet responsable des expéditions mais ce n'est pas moi qui est chargé de jauger les nouveaux. C'est le Conseil qui s'en occupe.

Je sortis un stylo de ma poche de jean avant d'annoter quelque chose sur une feuille en dessous de la carte fixée sur mon support mais je ne congédia pas pour autant la jeune femme devant moi. Je sentais bien qu'elle attendait quelque chose de moi, j'en voulais pour preuve son "je me présente à toi". Je rangeai peu après mon stylo avant de remettre mon support/carte sous le bras afin de la regarder et l'analyser sous mes yeux d'agente fédérale.

Comment tu t'appelles ? Que faisais-tu avant ?

Des questions banales mais qui me permettraient de me faire une première idée de la personne devant moi. Mes yeux l'auscultèrent pendant sa réponse. Une bouille d'enfant, de longs cheveux blonds, un corps menu mais élancé... C'était une jeune adulte avec encore son apparence d'enfant. Comment avait-elle pu survivre jusqu'à présent ? Peut-être avait-elle aussi des ennuis psychologiques... Le regard était direct et l'air plutôt déterminé, on ne faisait pas ce genre de regard sans un minimum de volonté et de concentration. Hm... Cela ne voulait rien dire, Selene faisait aussi le même genre de regard mais elle était quand même une timbrée. En revanche, la jeune blonde devant moi m'était inconnue, je savais seulement qu'elle était arrivée blessée il y a peu et que nous nous étions occupés d'elle. Elle partait déjà avec un mauvais point... Nous y avions laissé des ressources médicales précieuses pour une inconnue, elle avait intérêt à se agir pour nous au lieu d'être une branleuse comme quelques spécimens de jeune adulte dans le fort... Néanmoins, sa volonté de venir me voir me fit penser qu'elle était dans le bon état d'esprit. Je continuai de la fixer.

Je vois... Tu m'es quelque peu familière. Du moins je suis certaine d'avoir lu ton nom quelque part avant la crise... Bref. Alaina... Tu faisais partie d'un groupe ? Tu as survécu seule ?

D'autres questions, un peu plus ciblées mais qui me rendait curieuse de connaître les capacités de l'ancienne patineuse artistique. Elle voulait peut-être retourner dehors mais j'en déciderai après concertation avec le Conseil. Ce beau brin de jeune fille ne devait pas être jetée au casse-pipe immédiatement. Peut-être que je la recalerai pour qu'elle s'aguerrisse en entraînement avant de la prendre en expédition... Il y avait de toute façon peu de chances que je l'accepte du premier coup. Savait-elle même se servir d'une arme sans se blesser ?

Un parcours plutôt similaire à la plupart des gens du fort, nous avions tous vécus dans des groupes différents avant d'atterrir à Fort Nisqually et même moi en ayant vécu des années seule, je n'y avais pas échappé. Ainsi elle connaissait déjà Daniella ? Soit... En espérant que ça se soit bien passé. Je pris mentalement des notes sur ce qu'elle disait, elle savait donc déjà gérer un stock et soigner... Elle pourrait donner un coup de main à l'infirmerie en l'absence de Lisandro... Mais cela ne me regardait pas, je voulais savoir si elle savait aussi se défendre. Normalement oui car on ne survivait pas au dehors avec un minois comme le sien sans savoir au moins faire usage de quelque chose pour empêcher qu'on s'en prenne à soi. De l'expérience de terrain et de l'intendance... Hmmm peut être qu'on pouvait finalement faire quelque chose de cette petite. Je n'avais que faire de son ami qui lui avait appris à tirer, pour moi cette justification revenait à dire qu'on ne savait pas se servir suffisamment de son arme pour ne pas blesser quelqu'un de son côté. En la prenant correctement en main on pouvait sûrement pouvoir donner un rôle à cette jeune femme.

Très bien... Tu as plus ou moins le même vécu de survie que la plupart des gens parmi nous. Une bonne partie d'entre eux ont été récupérés par quelqu'un déjà installé ici, c'était également mon cas.

Cette fois je dégainai à nouveau mon stylo pour prendre quelques notes sur Alaina. Je relevai la carte repliée sur mon support pour trouver une feuille de papier blanche dessous, ce que je faisais à chaque fois que je me servais d'un support pour regarder telle ou telle chose. Je notai l'âge, le nom, un vague descriptif comme une estimation de la taille et la couleur des cheveux et des yeux, la corpulence et l'ancienne occupation. Enfin, je griffonnai quelques mots par rapport à une éventuelle occupation pour elle. Par habitude, cela ne prit pas plus de quelques secondes. Je réajustai mon chemisier noir en terminant peu après.

C'est un choix que je comprends et que je trouve logique. Tu es une ancienne patineuse pas une camionneuse. Je ne sais pas quelle doctrine d'affrontement avaient tes anciens groupes mais l'affrontement inutile n'est pas le genre de la maison. Ici, nous nous battons lorsque cela en vaut la peine. Nous ne sommes pas des militaires et la plupart d'entre nous ici n'ont pas suivi un entraînement spécifique ou martial mais nous savons nous battre et nous avons déjà dû anéantir des ennemis qui ne nous laissaient pas d'autres choix que l'action armée.

Le ton était direct et ferme, Alaina devait comprendre qu'elle était arrivée dans un groupe qui connaissait ce que l'adversité voulait dire et ce qu'être en péril signifiait. Je lui sous entendais la solidarité qui unissait les gens qui vivaient ici et la solidité des liens entre nous, signe qu'elle devait aussi devoir faire sa place de résidente parmi les membres de Haven.

Néanmoins si cela te rassure, nous sommes davantage occupés à développer notre communauté et nos relations avec d'autres groupes au dehors, d'où l'intérêt de notre organisation et de notre Conseil. Nous ne passons pas notre temps à nous entretuer comme les parasites du dehors qui en ont profité une fois que la crise a anéanti notre société. Ici, nous voulons en rebâtir une nouvelle et si tu aspires aussi à ce but, tu devrais pouvoir te faire ta place sans problème parmi nous. Nous ne sommes plus dans une problématique de survie comme lorsque l'on est seul au dehors ou que la seule préoccupation du groupe est de savoir quoi bouffer ce soir, Alaina. Nous avons depuis longtemps passé ce stade même si la nourriture, la sécurité ou encore l'approvisionnement sont des choses auxquels nous faisons toujours face mais nous travaillons à pouvoir vivre avec le plus d'autonomie possible. Les travaux d'agrandissement du fort que tu as peut-être pu voir ou constater sont la traduction matérielle et tangible de cette volonté.

Je jaugeai de la réaction de la jeune femme après ma déclaration afin de voir comment elle réagirait avant de reprendre note de cela en deux ou trois mots en conséquence sur mon support. C'est vrai que cela pouvait sonner pompeux ou prétentieux mais pour moi, les faits étaient là et si personne encore ne lui avait fait part de l'objectif à long terme de Haven, la patineuse était désormais informée. Mais nous devions revenir à davantage de terre-à-terre.

Je vais être franche avec toi Alaina, c'est non pour t'envoyer dehors. Du moins, c'est un non temporaire. Tu viens à peine de te remettre et tu dois encore appréhender ton nouvel habitat. Je ne doute pas que tu possèdes des qualités qui ont pu t'être utiles en survie mais je souhaite que tu t'aguerrisses avant. Serena et Duncan, deux membres du Conseil dispensent des entraînements physiques et de maniement des armes, je t'invite à y participer. Il m'arrive aussi de venir voir les entraînements afin de procéder à une sélection. Et puis, si cela t'aide à t'investir, tout le monde ou presque, mis à part quelques personnes que je considère comme inaptes, part en expédition à un moment ou à un autre, il y a un système de roulement parmi les effectifs. Ton tour viendra.

J'adoucis légèrement mon expression pour essayer d'encourager la jeune femme. Concrètement, cela se traduisit par une expression moins sévère et la naissance d'un discret sourire en coin. Je n'oubliai pas non plus l'initiative de l'ancienne patineuse d'être venue me voir afin de se présenter, c'était donc un geste à prendre en compte, d'où aussi ma relative sympathie sur le moment. D'un ton plus neutre, je poursuivis ma prise d'informations d'elle.

Parle moi de ton ressenti à propos des goules, ou des morts comme tu le dis. Tu remarqueras d'ailleurs que la plupart des gens ici les appellent des "rôdeurs". Je ne trouve personnellement pas le terme approprié mais ça a l'air de convenir pour les autres... Bref, les goules. Les autres vivants à part, ils sont la menace numéro 1 au dehors. Si tu dois aller expédition, on peut tomber sur un nid à un moment ou à un autre. J'ai besoin de savoir ce que tu sais sur eux et comment tu gères une rencontre avec une goule. Je ne te demande pas une réponse type ou une liste exhaustive d'actions à faire quand tu croises un mort mais comment tu as géré tes confrontations contre eux, si jamais tu as vu des gens que tu connaissais bien en devenir une... et que si tu as la phobie des goules, c'est le moment où jamais de me le dire... Oh et tiens, on t'as déjà fait visiter le fort en entier ?

Je fis ma dernière phrase sur un ton un peu pince-sans-rire car quelque part, je me doutais bien qu'elle n'en avait pas la phobie sinon elle ne m'aurait pas parlé de sa préférence pour les tuer mais on ne savait jamais, je voulais savoir ce qu'elle savait sur ces connaissances en matière de goules. Si elle voulait marcher un peu en en parlant, je n'étais pas trop contre.

La jeune femme partageait au moins le but et l'objectif commun à ce fort et c'était ce qui était le plus important. Je n'avais bien entendu aucun moyen de m'en assurer, je ne pouvais que compter sur sa parole. Je voulais la croire car les signaux qu'elle m'envoyait m'avaient l'air positifs mais il ne fallait rien prendre pour argent comptant, le seul moyen que nous avions de vérifier les propos d'Alaina était sur le long terme. Je me contentai surtout de l'écouter pour le moment. Je n'avais en réalité que faire de l'avis de la jeune femme sur ma décision de ne pas la faire sortir, ça lui plaisait ou pas, peu m'importait. Je retenais seulement le fait qu'elle soit plutôt respectueuse de la hiérarchie. C'est un bon point ça... Je griffonnai une note dessus avant de planifier de l'emmener visiter le reste de Fort Nisqually.

Je vais te faire un peu voir le reste, donc. Mais tu as une question en suspens, Alaina. Je t'écoute.

Sa réponse à propos des goules était bien plus intéressante... Je pris quelques notes supplémentaires sur ses réponses, notamment le fait qu'elle avait déjà dû se grimer avec des restes ou de la tripaille de goule. Elle en avait déjà fait par le passé... Ma foi c'était aussi un bon point, ainsi on aurait pas à lui faire passer l'étape douloureuse d'être en contact avec les boyaux et le sang croûteux de goule. Elle venait de me faciliter un peu la tâche. Le reste de sa réponse était néanmoins un peu plus anecdotique car j'avais l'information principale que je voulais : Alaina ne craignait pas les goules. Je mis néanmoins un petit point d'interrogation dans ma prise de notes. En effet, elle me disait ne pas avoir eu à tuer des gens auxquels elle tenait qui étaient devenus des goules. Hm... Cela souleva une légère inquiétude en ce qui me concernait, que se passerait-il donc si jamais quelqu'un à qui elle tenait ici devenait une goule ? Elle n'avait donc jamais vraiment expérimenté ce genre de traumatisme. Je ne me disais pas que c'était une mauvaise chose mais j'aurai été un peu plus confiante si elle était déjà passée par cette étape. Elle n'avait pas eu par exemple à tuer son propre père devenu un mort-vivant... Je ne lui fis cependant pas part de ma réflexion.

En effet, j'ai eu la réponse que je souhaitais. Comme je te le disais, je n'attends pas une réponse type ou une liste exhaustive de chose, ce n'est pas un entretien d'embauche. Comme tu vas être dans la rotation tôt ou tard des effectifs des expéditions, j'ai besoin de me faire une idée sur qui va être présent. Je ne suis pas profileuse mais avoir un début de profil est utile. Je te remercie toutefois pour tes réponses. Savoir que tu as déjà dû te balader avec des restes de goule pour traverser une horde est apprécié, nous avons déjà dû le faire, en groupe notamment.

Je rangeai mon stylo et mit mon support sous le bras, la feuille tournée vers moi et la carte repliée sur mes notes. D'un geste de la main, j'invitai Alaina à marcher à côté de moi. Nous nous écartions de la maison principale qui servait de QG, de lieu de réunion du Conseil et de mon lieu de travail avec bureau. Je lui indiquai les premiers bâtiments sur notre droite qui étaient la garderie et l'école pour les enfants ainsi qu'un lieu qu'Alaina devait déjà connaître, l'infirmerie. Lisandro étant déjà parti, cela était assez étonnant de constater les lieux sans la présence rassurante du chilien. À cette heure ci de la journée, les enfants étaient en classe aussi j'évitai de me montrer trop démonstrative pour ne pas déranger élèves et enseignants.

À l'origine ici, c'était un lieu touristique. En lieu et place de l'accueil et de la boutique du fort, c'est désormais garderie et école pour les plus jeunes. Nous n'avons pas que des enfants, aussi des pré-adolescents voire des adolescents. L'enseignement demeure fondamental pour nos jeunes et pas seulement apprendre à sa battre et à survivre. Nous avons de la chance d'avoir d'anciens enseignants parmi nous. Je suppose que ce lieu là là-bas t'est familier ? Notre infirmerie. L'équipe que tu as là est en permanence affectée à l'infirmerie et comme avant la crise, ce sont des gens hors du commun qui font beaucoup avec peu voire très peu. Mais contrairement à avant, les aider et les soutenir matériellement est en tête de mes priorités. À chaque expédition, les fournitures médicales sont en tête de priorité avant le carburant ou les munitions.

La visite avait débuté et se poursuivait. Un peu plus loin, je lui montrai le petit mirador ou plutôt la petite tour du fort à l'angle de la palissade. À l'intérieur, je saluai la sentinelle de loin lorsqu'il me leva le pouce pour me dire qu'il n'y avait rien à signaler. Je ne m'attardai guère sur les maisons d'habitation où les résidents du fort étaient logés ni même sur le dortoir où une bonne partie des membres de Haven dormaient. L'entrepôt et les toilettes sèches étaient deux lieux indispensables, je montrai à Alaina où est ce que nos ressources étaient stockées -le lieu était de toute façon connu de toutes et tous- l'endroit où elle pouvait faire ses besoins à l'ancienne, voire une forge dont on se servait peu avant mais qui aujourd'hui tournait beaucoup afin d'aider aux travaux d'agrandissement du fort. Puis ce fut au tour des lieux d'entraînement. Pour le moment personne ne s'entraînait au tir mais quelques personnes, sous la direction de Serena, s'exerçaient au corps à corps avec quelques mannequins voire deux personnes faisaient du sparring. C'était gentil comparé à ce que je faisais avec la latina que je saluai au passage, mais fait comme ça, c'était bien pour eux.

C'est ici que nous nous entraînons. Là nous avons des cibles et suffisamment de distance pour entraîner nos membres aux bases du tir. Nous faisons malheureusement peu de tir car nos munitions ne nous permettent pas d'en faire fréquemment. En revanche, ce que tu vois là, nous le faisons souvent. Nous ne sommes pas des militaires mais la femme que tu vois là qui les entraîne en est une. C'est Serena. C'est donc vers elle que tu devras te tourner afin de t'aguerrir.

L'étape suivant fut de faire le reste du fort, faisant un crochet par les chevaux de l'écurie, l'intendance gérée par Ludwig et nos ressources alimentaires comme le poulailler ou encore le potager. Je n'avais pas grand chose d'autre à lui préciser, elle avait tout sous les yeux et ce n'était pas une demeurée. L'intendance contenait notre équipement, nos armes et nos munitions, nos légumes provenaient du potager... Le lavoir était un endroit qui pouvait intéresser Alaina car là elle pouvait faire sa lessive. Comme les toilettes sèches c'était un lieu important pour notre hygiène. Enfin, nous revenions à la maison principale, notre départ.

Nous avons fait le tour du fort, tu connais désormais tous les lieux nécessaires. Je pense que de mon côté, je n'ai pas grand chose d'autre à t'apprendre ou à rajouter. As-tu des questions ? Je ne suis pas la plus qualifiée et la plus informée mais je tâcherai de te répondre.