Clint ? appela soudainement Andrea.

Elle était la première debout normalement, si on enlevait ceux qui se couchaient tard à cause des rondes constantes qui maintenaient la sécurité du campement. Elle lui adressa un regard surpris, déjà parce qu’elle n’était pas au courant qu’il était déjà rentré, et ensuite parce qu’elle n’avait plus pour habitude de croiser qui que ce soit. Elle vint se poster à quelques pas de l’homme, ramenant son gilet contre elle pour être sûre de ne pas sortir la morsure du froid.

Qu’est-ce que tu fais là si tôt ? S’inquiéta-t-elle.

Difficile de savoir qui de lui ou elle avaient l’air plus fatigué. L’homme rentrait de plus de dix jours chez leurs « alliés » dans Seattle, et visiblement les travaux n’avaient pas été de tout repos. Ici, les choses stagnaient un peu sans lui pour donner le La. Autant Andrea avait tout fait pour motiver les troupes et permettre de continuer le chantier, autant sans Clint, elle n’assurait pas forcément le résultat. L’homme était plus que doué pour ça, et pour cause : ça avait été son métier. Maintenant que les barricades et les portes tenaient le choc, que la horde était passée sans faire davantage de victimes, qu’ils voyaient une saison plus chaude où ils auraient l’occasion de se développer… C’était Andrea qui n’avait plus totalement la foi.

Il fallait bien admettre qu’avec tout ce qu’elle traversait, ses nuits n’étaient pas de tout repos. Sa présence aussi matinale n’était d’ailleurs pas vraiment anodine : elle peinait à trouver le vrai sommeil, du genre réparateur. Avec tout ce qui la travaillait et ce qui lui incombait, la brune enchaînait les nuits particulièrement courtes, à force de tourner en rond dans son lit dans l’espoir de trouver l’épuisement complet qui lui permettrait de fermer les yeux. Dernièrement, elle profitait de trois ou quatre heures régulières, et s’obligeait à faire une sieste pour tenir le coup, avec sa fille. Annabella heureusement ne semblait pas trop souffrir de l’absence de son père, elle ne se doutait pas non plus du départ qui se produirait le lendemain.

Tu as pu faire le tour de ce qu’on a fait en ton absence ? Souffla la métisse avec une petite moue gênée. C’est pas trop catastrophique ? Elle l’espérait. C’est cool que tu sois revenu, Ludwig m’a aidé les derniers jours mais c’était un grand n’importe quoi…

C'était la première chose qu'il avait faite en rentrant. Fort Nisqually était presque devenu son bébé, et s'occuper de tous ses projets étaient devenus plus qu'un devoir, c'était une raison d'être. Il était un peu perdu dans ses pensées, faisant quelques calculs dans sa tête en observant les matériaux entreposés pour les travaux en cours. Une voix douce et interrogative vint le sortir de sa rêverie, le faisant se retourner tranquillement vers la source. "Hm?" Il avait reconnu la tonalité d'Andrea et glissa son regard sur elle alors qu'elle s'installait à ses côtés et l’interrogeait sur sa présence si matinale. "J’arrivais pas vraiment à dormir..."

Ses yeux passaient d'une pile de matériaux à l'autre, prenant une sorte de compte mental dans sa tête avant de réaliser qu'il négligeait peut-être la présence humaine de la jeune femme à ses côtés. Le chantier était peut-être important, mais les gens qui y vivaient, c'était ça la réelle ressource. Enfin, le terme ressource n'était peut-être pas le meilleur. Il fit un fin sourire, en se retournant un peu plus vers elle et découvrir ses traits fatigués. "Et toi? Ça va?" Il se doute un peu que non, sans connaître l'étendue de ses souffrances. Il n'a jamais été père, mais il osait imaginer qu'avoir un nouvel enfant peut être épuisant. Avoir toutes ses responsabilités en plus ne doit être qu'un poids supplémentaire difficile à porter.

Il vient glisser une main dans ses cheveux en bataille pour les replacés, se disant qu'il devrait aller faire un tour chez Shawna maintenant qu'il est rentré, puis son regard s'éclaira lorsque ses questions se dirigèrent vers les travaux. "Hmm ça a l'air d'aller. J'avais donné des directives avant de partir. Elles semblent avoir été respectées... On dirait qu'il y a eu un problème de gestion de pertes par contre... Je crois qu'on va manquer de bois." Ça restait toujours le plus compliqué sur un chantier, la gestion. Les techniques d'assemblage et de renfort, ça pouvait s'apprendre assez rapidement, mais gérer le gaspillage, s'assurer de respect les délais et travailler dans le bon ordre, ça restait le vrai défi.

"J'suis pas mécontent d'être rentré non plus..." Finit-il par répondre d'une voix plutôt calme. Il restait poli, car pour être honnête, il avait détesté cette escapade à Seattle. Il était toujours disponible pour aider le camp dans ses missions à l'extérieur, mais l'idée de faire confiance à ses gens le répugnait un peu. À l'intérieur du camp, à quelques exceptions près, tout le monde s'aidait, mais là-bas, même si on pouvait sentir un certain esprit cohésion entre les membres de leur groupe, ça puait quand même le chacun pour soi. Après... Clint s'en foutait un peu, il avait sacrifié plus qu'une personne pour protéger les siens, mais la différence c'était qu'il ne vendrait pas sa mère pour dix secondes de dignité. Dans leur cas, il était moins sûr.

"Est-ce que j'ai manqué quelque chose?" C'était une façon pour lui d'en apprendre plus sur ce qu'elle considérait être « du grand n'importe quoi ». Andrea était au courant d'à peu près tout ce qui se passait dans le camp, elle pourrait vite le mettre à jour sur les informations importantes à savoir.

Ma fille aime beaucoup faire la fête dans son berceau a trois heures du matin pour se rendormir deux heures après, expliqua Andrea.

C’était un pieu mensonge. Ça n’était pas Annabella qui la tenait réveillé le soir, c’était davantage le vide immense dans son lit. Sa fille s’amusait en effet dans ces heures-là, mais elle trouvait ça adorable, ça lui mettait du baume au cœur. Comme de pouvoir la regarder dormir ensuite. Cependant, l’absence de Lisandro dans ses draps lui pesaient sur l’estomac, et elle peinait à garder la face. Surtout que l’homme était parti pour plusieurs jours, ou semaines, elle ne savait même pas.

Tu sais, on dit qu’il faut dormir quand le bébé dort, mais quand elle le fait je suis censée devoir faire autre chose… soupira-t-elle. Qu’importait ! Il fallait se concentrer sur des choses importantes, qui lui permettrait de se changer les idées. Tu penses qu’il faut qu’on aille en reprendre beaucoup ? S’inquiéta-t-elle.

Et là encore, elle ne pouvait pas s’en empêcher. L’idée de devoir renvoyer des gens dehors lui causait beaucoup de soucis. Si elle avait laissé l’organisation et la surveillance des ressources du campement à Ludwig, ce qui était de celle du troc, elle avait une certaine hâte à la confier à Selene qui saurait prendre la main dessus. Autant dire que d’ici là, ça n’allait pas être de tout repos pour elle. Et elle ne pouvait le cacher à Clint :

Avec le passage de la horde, je suis un peu frileuse a l’idée de les envoyer dehors, je ne sais pas encore comment ça se passe à Tacoma… fit-elle. Et puis, elle lui devait des explications sur le fameux « grand n’importe quoi ». Elle fit un point sur comment elle avait tenté d’empêcher Ashton de se clouer la main à une barricade, de comment elle avait essayé de négocier avec ceux qui creusaient les trancher pour le faire avant son retour en leur promettant des cookies qu’elle n’avait pas pu négocier avec Olivia puisque cette dernière avait fini aliter. Autant dire qu’ils n’avaient pas été très contents de ses gâteaux – ou de ce qui en avaient surtout le nom. Nous reprenons aussi avec le troc, Kara a accepté nos règles sans sourciller ce qui est déjà une bonne chose, mais ça demande une grosse organisation pour nous.

Un autre soupir lui échappa, elle plongea sa main fraiche dans sa poche, la fermant en poing pour essayer de la réchauffer.

Je ne sais pas si tu as eu le temps de passer à l’avant-poste de Kent récemment, mais nous pensons n’en faire qu’une façade… ajouta-t-elle alors. Avec ce qu’il s’est passé à la Marina, nous ne voulons pas prendre le risque que nos ressources soient découvertes à nouveau, nous pensions avoir un autre véritable avant-poste, et celui de Kent pour recevoir les troqueurs.

À travers sa barbe légère de quelques jours, il eut un sourire attendri aux paroles de la jeune femme. Clint n'avait jamais eu d'enfant et n'avait jamais vraiment ressenti le besoin d'en avoir, mais ça ne voulait pas dire qu'il n'aimait pas ses petits humains énergiques. Il ne savait vraiment pas s'il aurait été un bon père. Quoiqu'à bien y réfléchir, il avait été le père de tellement de jeunes hommes voulant percer dans le domaine dans la construction, qu'il en avait eu assez sur les épaules pour se considérer comme un père plutôt présent.

"Lisandro ne te laisse pas faire tout le boulot j'espère?" Dit-il peut-être un peu naïvement à la volée. Être parent dans un univers comme aujourd'hui, il se demandait si le Chilien serait à la hauteur des responsabilités que sa compagne pouvait avoir. C'est peut-être pour cette raison qu'il s'empressa d'ajouter son support à la situation compliquée de la trentenaire. "Si de mon côté je peux t'aider... Tu sais que je suis là pour toi. Et pour tout le monde." Il avait senti le besoin d'ajouter que son support était plutôt offert à la communauté pour qu'il n'y ait pas d’ambiguïté dans l'atmosphère.

Avec le passage de la horde, on pouvait sentir dans l'air une certaine nervosité chez la plupart des habitants du fort, comme si les fondations qu'ils s'étaient bâties avaient soudainement été secouées pour les ramener sur une réalité qu'ils essayaient peu à peu d'oublier. La vérité étant qu'on était plutôt chanceux d'avoir un abri pour se cacher des monstres, car ceux-ci étaient encore présents, et en grand nombre, à l'extérieur des murs. Clint acquiesça donc rapidement aux paroles de la jeune femme, sans pour autant oublier l'importance que peut représenter ses travaux. "Je vais faire le décompte, mais je pense que ce n’est rien qui n'entrera pas dans une ou deux camionnettes... Je m'en occuperai avec quelques bras volontaires."

Il était plutôt heureux d'apprendre que les règles avaient été acceptées pour le troc, même s'il restait un peu septique face à tout ça. Il devrait malheureusement s'y faire, car ils ne pouvaient pas trop se passer de faire des échanges avec d'autres groupes, même si la confiance était difficile. L'idée de faire de Kent une façade pour les rencontres était assez ingénieuse, sauf qu'il n'hésita pas à donner son opinion sur le sujet. "Faudra faire attention à ne pas trop diluer nos forces par contre." Plus ils avaient d'endroits à protéger, plus ils avaient de chance d'être attaqués sur plusieurs fronts. D'ailleurs, ça ne plaisait à personne de se retrouver en petit nombre dans un avant-poste.

"Avez-vous déjà une idée en tête?" L'entrepreneur était prêt à sortir s'il le fallait. Explorer Tacoma à la recherche d'un avant-poste intéressant qui pourrait être à la fois sûr et viable pour des projets d'avenir. Il y avait une multitude de bâtiments abandonnés, mais ils n'étaient probablement pas tous intéressants pour l'installation d'un avant-poste permanent.

Lisandro… Répéta Andrea d’une voix blanche avant de porter sur son voisin un regard troublé. Il avait sorti ça naturellement que l’évidence la frappa : il n’était pas au courant de son départ. Elle ne pouvait pas en vouloir à Clint : l’homme venait tout juste de rentrer, et il ne trempait jamais dans les dramas qu’il y avait à droite et à gauche. Là-dessus, il était fiable. Il est parti à l’avant-poste avec quelques autres et, disons que nos relations sont très compliquées actuellement, expliqua-t-elle à son voisin.

Elle pinça les lèvres, évitant son regard. Elle avait la gorge sèche, elle se sentait nulle, mais Andrea fit de son mieux pour garder bonne figure. Elle était leader, après tout. Inflexible sur bien des points, on comptait sur elle. S’effondrer pour de vulgaires histoires de cœur – même s’il s’agissait d’une histoire de plus de deux ans, d’une enfant aussi – ça n’était pas pour elle. Elle était plus forte que ça, et pour sa fille, elle le serait cent fois.

Avec son amputation, tu sais… C’est… Je comprends, il a besoin de se reconstruire, fit-elle, amère cependant.

C’était gâché, de toute façon. Fini. Alors, mieux valait avancer et faire comme si tout ça ne la touchait pas, pour qu’elle arrive à se convaincre de son mensonge.

De nouveau, elle offrit un sourire à Clint, qui ourla ses lèvres :

Maintenant que tu en parles, entama-t-elle avec un petit air de chipie : Je dois bien admettre que ton aide ne serait pas de refus, oui, confia-t-elle au brun avec sérieux. S’il était digne de la confiance de Selene, et de beaucoup d’autres au sein du campement, il avait également la sienne. Andrea ne craignait pas de lui confier des tâches importantes, tout comme elle lui confierait sa vie à l’extérieur sans sourciller : Si tu pouvais prendre totalement à ton compte la gestion des travaux, ça serait… Disons, parfait ?

Elle hocha la tête alors, et poursuivit sur sa lancée. Avec Clint, elle avait l’impression de pouvoir être parfaitement pragmatique, canalisée sur ses idées et ses ambitions.

Tu as passé beaucoup de temps à l’avant-poste déjà, ajouta-t-elle. Pas vraiment, souffla-t-elle au sujet des idées. On connait aussi bien toi, comme moi, Tacoma, la Marina était stratégiquement bien, Kent est pas mal aussi mais… On a besoin de plus, fit-elle.

Car, oui. Ce qu’ils avaient là conviendraient le temps de cette année. Mais Andrea voyait à deux, ou trois ans plus loin. Quand la communauté continuerait à s’agrandir, qu’ils n’auraient plus assez d’espace, de champ, de verger pour tout contenir. Que Tacoma ne serait plus suffisamment grande pour eux.

"Ouais j'imagine..." Qu'il répond sans trop savoir quoi penser de la situation entre Andrea et son compagnon de vie. Si c'est bien ce qu'elle dit, et qu'il s'agit juste d'un passage obligé pour faire le deuil de son bras, ça peut être compréhensible, mais il est père maintenant, et laisser toutes les responsabilités à sa femme lui paraissait un peu égoïste. Peut-être avait-il besoin de temps, mais il ne devrait pas oublier que sa femme aussi avait un deuil à faire et qu'elle avait besoin de lui. Enfin, ça n'était pas vraiment de ses affaires, et même s'il connaissait plutôt bien la jeune femme, il doutait être assez près d'elle pour commencer à la conseiller sur sa vie amoureuse.

"Rien que ça?" Qu'il lui dit avec un sourire en coin, pensant à tous les projets à venir et la responsabilité que ça engendrait. "Bah ça sera avec plaisir. C'est ce que je sais faire de mieux après tout." Ça n'était pas son premier projet et ça ne serait certainement pas son dernier, alors prendre cette responsabilité sur ses épaules lui semblait tout simplement naturel.

Discuter avec Andrea lui semblait tellement simple, car elle allait toujours ou presque droit au but. Du moins, c'était l'impression qu'il avait eue avec elle depuis toujours, qu'il n'y avait pas de détour et rond constant autour du pot, ce qui pouvait être rafraîchissant avec toute l'hypocrisie que ce monde pouvait contenir, surtout depuis que les gens avaient besoin de mentir pour survivre.

Il acquiesce à ses commentaires à propos des avant-postes. "Il nous faudrait un endroit à mi-chemin. Et quelque chose qui ne donne vraiment pas l'impression d'être une cache." Il semble réfléchir à tous les endroits qu'il avait pu croiser lors de ses voyages entre le fort et Kent. "J'ai en tête un endroit qui serait plutôt touristique, genre un stage ou un musée..." Bien qu'il avait grandi dans le secteur, il était loin de connaître la carte de Tacoma sur le bout des doigts, il lui faudrait probablement faire une reconnaissance.

"Tu voudrais qu'on fasse une reconnaissance ensemble? Enfin... Si tu peux quitter le fort." Il avait bien entendu en tête le fait qu'elle devait avoir besoin de quelqu'un pour s'occuper de son enfant le temps qu'il serait parti. Ils pourraient remonter l'Highway 5 entre ici et Kent dans le but de noter les endroits intéressants et potentiels.

Pourquoi pas, j’imagine qu’être cacher dans un endroit où les autres trouveraient ça trop évident, c’est pas une si mauvaise idée, souffla-t-elle en réfléchissant.

Les idées de Clint étaient bonnes à prendre, très clairement. Elle y songea en regardant autour d’elle, à la recherche d’une illumination. Mais sans voir concrètement quel état la situation sur le terrain, il lui était difficile de vraiment pouvoir prendre une décision. Est-ce qu’un musée serait judicieux ? Est-ce qu’il y en avait des encore viables dans la zone ? Est-ce qu’ils arriveraient à l’aménager en conséquence ? C’était difficile de faire, de fait, des plans sur la comète quand il fallait gérer la survie d’une cinquantaine de personnes.

Je peux, fit-elle franchement de fait, alors qu’il lui demandait si elle pouvait quitter le fort et si ça valait le coup qu’ils fassent ça ensemble. Après tout, vu que la décision leur revenait, autant qu’ils fassent le déplacement pour établir le lieu de concert : Selene raffole de la compagnie d’Annabella, alors… elle haussa les épaules.

Même si la pianiste reprenait progressivement des fonctions importantes à Fort Nisqually, et qu’elle suivait en parallèle sa thérapie qui portait des fruits conséquents, elle ne lésinait pas lorsqu’il fallait soulager Andrea d’une partie des tâches qui lui incombaient. En l’absence de Lisandro, qui avait définitivement pris ses distances avec elle et sur qui elle ne pouvait visiblement pas compter, la présence de Selene a ses côtés était une véritable bouffée d’air frais. La brune se donnait à deux cent pour cent pour qu’elle ne parte pas en dépression. Les temps étaient durs mais elle avait le soutien de ses amis les plus précieux avec elle.

On a qu’à faire ça demain ? proposa-t-elle à Clint avec un sourire. Elle était motivée, oui. D’autant plus qu’elle n’était pas en reste lorsqu’il s’agissait d’être à l’extérieur. Ca a l’air un peu précipité dit comme ça, mais je pense que plus vite nous statuons sur la question, mieux ça sera pour l’aménagement. assura-t-elle dans la foulée avec confiance. Et puis, même si Tacoma est encore pleine de rôdeurs, on sait se débrouiller dehors.

En tout cas, ni Clint, ni Andrea, n’avaient grand-chose à prouver à ce sujet.