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Anybody, anymore, anywhere
Mar 21 Avr 2020 - 20:02
ANYBODY, ANYMORE, ANYWHERE
feat Bruce
Archie était enfin sorti de la léthargie dans lequel il était plongé depuis une semaine.
Mais il n’était pas beau à voir, et à vrai dire, il aurait préféré ne pas s’en rendre compte. Amaigri, plus qu’il ne l’était déjà, des cernes tel des traits de charbon noirs soulignant son regard éteint, poussiéreux, exsudant une odeur rance de transpiration… Si d’habitude, Archie était un jeune homme oubliable, aujourd’hui il se trouvait repoussant. Un triste épouvantail avec la capacité de se mouvoir, même s’il n’avait nulle part où aller.
Alors il faisait des allers-retours de la voiture dans laquelle il dormait, au hangar délabré qu’était le No Man’s Land. Une fois sur place, il traînait. C’était toujours mieux que quand il restait prostré dans un coin, mais pas encore très productif. Il avait un peu de réserve de nourriture dans son coffre, mais dans une volonté de les conserver le plus longtemps possible, il n’y touchait pas, préférant offrir ses menus services de réparations contre une maigre pitance. Une pomme par-ci, une barre de céréales par là… Pas grand chose en somme, seulement de quoi le maintenir en vie à défaut de le maintenir debout.
Archie n’était pas très doué pour survivre seul. Et il en faisait les frais aujourd’hui.
Jamais il n’avait imaginé se retrouver dans cette situation. Ils avaient déjà essuyé des attaques. Ils savaient se défendre. Alors pourquoi diable les rôdeurs avaient-ils réussi à les prendre par surprise ? Pourquoi personne ne les avait entendu arriver ? Pourquoi avaient-ils choisi de le cacher lui, plutôt que de fuir ? C’était injuste, terriblement injuste que lui soit en vie, et pas les autres. Il ne le méritait pas, il ne savait rien faire ou presque. Il n’avait pas le tempérament d’un survivant, seulement une horrible chance qui lui collait à la peau.
Il ressentait, sans pouvoir mettre le mot dessus, la fameuse culpabilité du survivant. Dieu qu’il aurait préféré mourir à la place de Jeff… Et puis après tout, à quoi bon ? C’était un raté, incapable de se servir convenablement de ses dix doigt, combien de temps tiendrait-il avant de crever lui aussi ? Sauf que ce ne serait pas au combat, oh non. Ce ne serait pas comme Jeff, ou Brita. Ou même Hélène. Glorieusement. Ils s’étaient certainement battu avec acharnement. Ils avaient certainement mis à mal les rôdeurs qu’ils les avaient attaqués. C’étaient des battants, eux. Des vrais héros.
Et lui ? Lui n’était qu’une misérable merde qui aurait dû y passer à leur place, voilà ce qu’il était.
Tout ce qu’il avait refoulé pendant des jours, les visages qu’il avait volontairement oublié un temps, les cris, la soudaineté et la violence du deuil… Tout lui explosa à la gueule, sans prévenir. Maintenant que son corps avait un tant soi peu retrouvé de force, son mental pouvait s'effondrer sans crainte de l’achever tout à fait. Alors, Archie se prostra sur lui-même et pleura. Longtemps. Douloureusement. Bruyamment même. C’était des vrais sanglots, de celui qui n’a plus personne, plein de morve, de larme, de sel, de rancoeur, d’amertume et de désespoir. Ces sanglots lui déchiraient les entrailles, lui charchutaient le larynx et lacéraient ses joues.
Archie pleura. Longtemps. Il en avait besoin, après tout.
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Re: Anybody, anymore, anywhere
Mar 21 Avr 2020 - 20:22
Papa disait qu’on devait toujours se montrer généreux avec ceux qui ont moins de chances que nous. Il ne disait pas qu’on devait forcément donner aux moins riches, que parfois, les gens plus riches avaient moins de chances. Il fallait, d’après papa et je suis d’accord avec, simplement partager le bonheur et ce qu’on a avec les gens pour que le monde tourne rond. Il y a toujours des gens qui veulent du mal aux autres et il faut savoir les combattre le moment venu.
Je vous parle de ça car alors que je me promenais au No man’s land, je cherchais des pièces de décoration pour ma voiture, j’ai vu un truc qui m’a fendu le cœur. J’ai vu une voiture un peu plus loin, à l’écart des étales et pis j’ai aussi vu un gamin qui pleurait… Un petit jeune, tout petit et tout maigre ! On aurait dit qu’il n’avait pas mangé depuis des jours. Il m’a brisé le cœur, tant pis pour la décoration. Je suis allé le voir. Papa, regarde, je suis avec toi et tes conseils après tout ce temps.
Je me suis approché, le pauvre, il pleurait tellement qu’il ne m’a même pas entendu arriver. Je pose une main sur son épaule et il sursaute comme une de mes poules ! Je le regarde et j’lui demande :
- Ça va petit ? Il t’arrive quoi ?
Il avait le visage tout rouge, les traits tout creusés, comme s’il n’avait pas mangé depuis des jours. Je m’agenouille devant lui et je le regarde avec un air concerné. Ma troisième copine trouvait que c’était rigolo qu’un géant comme moi se mette en boule presque, pour parler à quelqu’un. Une grosse boule de billard couleur ébène.
- Je m’appelle Bruce, dis moi, pourquoi tu pleurs ? Tu as faim peut-être ? ça fait combien de temps que tu as pas mangé ?
Je prends une boite dans mon sac et je la pose devant lui… on dirait que c’est pas la faim, il ne se jette pas dessus. Je décide de m’assoir par terre, je croise les jambes, comme un enfant bien sage et je le regarde :
- Ma mère me disait que les garçons qui pleuraient avait des problèmes, pas car ils étaient faibles, mais car ils ne trouvaient pas de solution à leurs problèmes. Alors il faut les aider, elle disait toujours ça. Alors j’vais t’aider petit. Dis-moi ce qui ne va pas et Bruce fera tout ce qu’il peut pour t’aider.
Je le regarde en peut d’en dessous, je sais que j’ai l’air idiot, mais je m’en fiche, il est tout triste le petit, et personne ne s’en occupe. L’apocalypse à vraiment rendu les gens méchants.
Je vous parle de ça car alors que je me promenais au No man’s land, je cherchais des pièces de décoration pour ma voiture, j’ai vu un truc qui m’a fendu le cœur. J’ai vu une voiture un peu plus loin, à l’écart des étales et pis j’ai aussi vu un gamin qui pleurait… Un petit jeune, tout petit et tout maigre ! On aurait dit qu’il n’avait pas mangé depuis des jours. Il m’a brisé le cœur, tant pis pour la décoration. Je suis allé le voir. Papa, regarde, je suis avec toi et tes conseils après tout ce temps.
Je me suis approché, le pauvre, il pleurait tellement qu’il ne m’a même pas entendu arriver. Je pose une main sur son épaule et il sursaute comme une de mes poules ! Je le regarde et j’lui demande :
- Ça va petit ? Il t’arrive quoi ?
Il avait le visage tout rouge, les traits tout creusés, comme s’il n’avait pas mangé depuis des jours. Je m’agenouille devant lui et je le regarde avec un air concerné. Ma troisième copine trouvait que c’était rigolo qu’un géant comme moi se mette en boule presque, pour parler à quelqu’un. Une grosse boule de billard couleur ébène.
- Je m’appelle Bruce, dis moi, pourquoi tu pleurs ? Tu as faim peut-être ? ça fait combien de temps que tu as pas mangé ?
Je prends une boite dans mon sac et je la pose devant lui… on dirait que c’est pas la faim, il ne se jette pas dessus. Je décide de m’assoir par terre, je croise les jambes, comme un enfant bien sage et je le regarde :
- Ma mère me disait que les garçons qui pleuraient avait des problèmes, pas car ils étaient faibles, mais car ils ne trouvaient pas de solution à leurs problèmes. Alors il faut les aider, elle disait toujours ça. Alors j’vais t’aider petit. Dis-moi ce qui ne va pas et Bruce fera tout ce qu’il peut pour t’aider.
Je le regarde en peut d’en dessous, je sais que j’ai l’air idiot, mais je m’en fiche, il est tout triste le petit, et personne ne s’en occupe. L’apocalypse à vraiment rendu les gens méchants.
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Re: Anybody, anymore, anywhere
Mer 22 Avr 2020 - 12:11
Il était seul, et il pleurait. Il ne savait pas depuis combien de temps. C’était récurrent ça d’ailleurs, ces derniers jours, de perdre la notion du temps. Il ne savait plus ni quel jour on était, ni quelle heure c’était. Il s’en fichait à vrai dire. Demain n’existait plus vraiment dans sa tête, l’instant présent était tout ce qu’il y avait, tout ce qu’il lui restait. Et pour le moment, il était seul, il pleurait. Et c’était tout.
Enfin… Presque.
- Ça va petit ? Il t’arrive quoi ?
Surpris, légèrement hébété, Archie releva la tête qu’il avait préalablement enfoui dans ses genoux, pour tomber face à face avec une masse sombre et énorme, tout en muscle, dont le physique ô combien impressionnant contrastait violemment avec le sourire prévenant et les yeux inquiet. Surpris, Archie fut incapable de lui répondre et se contenta de le fixer, confus, ne comprenant pas ce que ce géant lui voulait.
Cela n’eut pas l’air de déranger le dénommé Bruce. Il continua de lui parler, gentiment, patiemment. Il lui donna même à manger, comme ça. Mais surtout, Bruce se proposait de l’aider. De lui trouver une solution.
Désorienté, effrayé à l’idée de se retrouver seul et de devoir prendre des décisions, de devoir justement trouver des solutions à ses futurs problèmes par ses propres moyens… Le gentil géant venait de lui dire les mots qu’il fallait, qu’il attendait.
Alors, Archie s'effondra une seconde fois, de tristesse et de soulagement. Il se laissa basculer en avant, contre le géant qui s’était assis devant lui (et faisait encore le double de sa taille), et laissa les larmes couler. C’était une façon maladroite de s’en remettre à Bruce, d’accepter silencieusement son aide. De se décharger de la responsabilité de sa pauvre carcasse. Ca faisait du bien. Il se sentait un peu moins seul, d’un coup, le temps d’un instant.
Au bout de quelques minutes de sanglots intarissables, Archie parvint à se calmer légèrement. Entre deux hoquets douloureux, il tenta de parler à Bruce, de lui expliquer. Tout gentil qu’il avait l’air d’être, avoir un ado inconnu pleurer sur son épaule d’un coup méritait tout de même une explication.
- Je… J’suis le… Le seul survivant. On… On s’est fait attaqué par les… Les rôdeurs et… Et Jeff et… Ils sont tous morts… J’ai pu le cacher, mais pas eux. Et maintenant… Maintenant j’sais plus quoi faire… J’ai nulle part où aller… Et j’sais pas me battre, j’sais pas me débrouiller tout seul… J’vais crever là j’pense, c’est sur… Je… Ils auraient pas du mourir, non non non…
Dire les choses à voix haute leur donnait une toute autre dimension. Elles devenaient palpables, concrètes. Réelles. Il se remit à pleurer de plus belle, frappé par la réalité de ce qui lui arrivait.
Enfin… Presque.
- Ça va petit ? Il t’arrive quoi ?
Surpris, légèrement hébété, Archie releva la tête qu’il avait préalablement enfoui dans ses genoux, pour tomber face à face avec une masse sombre et énorme, tout en muscle, dont le physique ô combien impressionnant contrastait violemment avec le sourire prévenant et les yeux inquiet. Surpris, Archie fut incapable de lui répondre et se contenta de le fixer, confus, ne comprenant pas ce que ce géant lui voulait.
Cela n’eut pas l’air de déranger le dénommé Bruce. Il continua de lui parler, gentiment, patiemment. Il lui donna même à manger, comme ça. Mais surtout, Bruce se proposait de l’aider. De lui trouver une solution.
Désorienté, effrayé à l’idée de se retrouver seul et de devoir prendre des décisions, de devoir justement trouver des solutions à ses futurs problèmes par ses propres moyens… Le gentil géant venait de lui dire les mots qu’il fallait, qu’il attendait.
Alors, Archie s'effondra une seconde fois, de tristesse et de soulagement. Il se laissa basculer en avant, contre le géant qui s’était assis devant lui (et faisait encore le double de sa taille), et laissa les larmes couler. C’était une façon maladroite de s’en remettre à Bruce, d’accepter silencieusement son aide. De se décharger de la responsabilité de sa pauvre carcasse. Ca faisait du bien. Il se sentait un peu moins seul, d’un coup, le temps d’un instant.
Au bout de quelques minutes de sanglots intarissables, Archie parvint à se calmer légèrement. Entre deux hoquets douloureux, il tenta de parler à Bruce, de lui expliquer. Tout gentil qu’il avait l’air d’être, avoir un ado inconnu pleurer sur son épaule d’un coup méritait tout de même une explication.
- Je… J’suis le… Le seul survivant. On… On s’est fait attaqué par les… Les rôdeurs et… Et Jeff et… Ils sont tous morts… J’ai pu le cacher, mais pas eux. Et maintenant… Maintenant j’sais plus quoi faire… J’ai nulle part où aller… Et j’sais pas me battre, j’sais pas me débrouiller tout seul… J’vais crever là j’pense, c’est sur… Je… Ils auraient pas du mourir, non non non…
Dire les choses à voix haute leur donnait une toute autre dimension. Elles devenaient palpables, concrètes. Réelles. Il se remit à pleurer de plus belle, frappé par la réalité de ce qui lui arrivait.
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Re: Anybody, anymore, anywhere
Mer 22 Avr 2020 - 13:04
Comme faisait maman, quand mon petit frère était triste, j’ai entouré le petit de mes bras et je l’ai serré doucement contre moi. Mais le pauvre quoi, comment il peut en arriver là ? Il est si seul que ça ? Il est si maigre, on pourrait le prendre pour une fermeture éclair s’il se mettait de profil et qu’il tirait la langue. J’avais entendu ça dans un dessin animé et ça m’avait beaucoup fait rire.
- Bruce est là, ça va aller petit. Tu ne crains plus rien avec moi, mon oncle disait toujours qu’on devait former une équipe. Il était fan de foot et… que bah même les faibles qui savent pas faire grand choses peuvent être utile. Il faut donner sa chance à tout le monde.
J’attends que le petit sèche ses larmes, il a vraiment pas une histoire marrante quand même… J’ai eu de la chance de ne pas connaitre ça pour moment. J’espère qu’on connaitre jamais ça avec Anatole. Ni même avec n’importe qui, sauf les racistes, eux ils peuvent se faire manger, c’est pas grave.
- Je suis désolé pour tes amis… Je suis sûr que c’était des gens très bien. Tu sais, souvent on dit que les meilleurs s’en vont en premier. Si c’est vrai, ça veut dire que tes amis étaient des gens très bien et que du coup, ils sont au paradis ou n’importe où, où vont les gens bien.
Maman me disait souvent que nous on avait un dieu, c’est pour ça qu’on allait à l’église tous les dimanches. Moi je n’aimais pas ça, mais ça faisait plaisir à Maman, donc je mettais mon beau costume et je souriais devant tout le monde. Moi je ne sais pas s’il y a un dieu ou un paradis et je m’en fiche. Que ce soit dieu ou la science qui a créé l’univers, je sais juste qu’il faut que ce soit un bel endroit et que les méchants doivent être punis.
- Dis… Si tu as nulle part ou aller, je peux t’aider. J’habite avec un ami pas loin d’ici. On est sur un terrain vague, dans des caravanes. On pourrait peut-être d’héberger… Lui et moi on chasse souvent des primes et tout. Tu pourrais t’occuper un peu du camp pendant qu’on est dehors. Je t’apprendrais à faire la cuisine, on pourrait décorer ta caravane, tu serais pas tout seul tu sais.
Je sais que c’est précipité de lui proposer ça comme ça, mais il est tout triste… J’aime pas le voir comme ça et puis quelqu’un de méchant pourrait lui faire du mal. Je ne peux pas laisser passer ça ! Et en plus, il a une voiture en plus, ça pourrait servir s’il a une voiture. J’aimais bien les voitures, j’en achetais une tous les ans. Jamais deux fois la même, mais je prenais jamais une voiture car elle était rapide, j’en prenais une car je la trouvais belle. On se moquait parfois de moi dans l’équipe, car un jour j’ai acheté une ford mondéo tout équipé. Alors que tout le monde avait des Ferrari, des corvettes et tout. Mais moi je m’en fiche, j’aimais ma ford et puis je ne rentrais pas dans une Ferrari ; j’ai essayé.
- Mon ami tu le connais peut-être c’était un acteur, Anatole il s’appelle. Il a joué dans pleins de film et moi, je sais pas si tu me reconnais, je jouais au foot à Seattle.
- Bruce est là, ça va aller petit. Tu ne crains plus rien avec moi, mon oncle disait toujours qu’on devait former une équipe. Il était fan de foot et… que bah même les faibles qui savent pas faire grand choses peuvent être utile. Il faut donner sa chance à tout le monde.
J’attends que le petit sèche ses larmes, il a vraiment pas une histoire marrante quand même… J’ai eu de la chance de ne pas connaitre ça pour moment. J’espère qu’on connaitre jamais ça avec Anatole. Ni même avec n’importe qui, sauf les racistes, eux ils peuvent se faire manger, c’est pas grave.
- Je suis désolé pour tes amis… Je suis sûr que c’était des gens très bien. Tu sais, souvent on dit que les meilleurs s’en vont en premier. Si c’est vrai, ça veut dire que tes amis étaient des gens très bien et que du coup, ils sont au paradis ou n’importe où, où vont les gens bien.
Maman me disait souvent que nous on avait un dieu, c’est pour ça qu’on allait à l’église tous les dimanches. Moi je n’aimais pas ça, mais ça faisait plaisir à Maman, donc je mettais mon beau costume et je souriais devant tout le monde. Moi je ne sais pas s’il y a un dieu ou un paradis et je m’en fiche. Que ce soit dieu ou la science qui a créé l’univers, je sais juste qu’il faut que ce soit un bel endroit et que les méchants doivent être punis.
- Dis… Si tu as nulle part ou aller, je peux t’aider. J’habite avec un ami pas loin d’ici. On est sur un terrain vague, dans des caravanes. On pourrait peut-être d’héberger… Lui et moi on chasse souvent des primes et tout. Tu pourrais t’occuper un peu du camp pendant qu’on est dehors. Je t’apprendrais à faire la cuisine, on pourrait décorer ta caravane, tu serais pas tout seul tu sais.
Je sais que c’est précipité de lui proposer ça comme ça, mais il est tout triste… J’aime pas le voir comme ça et puis quelqu’un de méchant pourrait lui faire du mal. Je ne peux pas laisser passer ça ! Et en plus, il a une voiture en plus, ça pourrait servir s’il a une voiture. J’aimais bien les voitures, j’en achetais une tous les ans. Jamais deux fois la même, mais je prenais jamais une voiture car elle était rapide, j’en prenais une car je la trouvais belle. On se moquait parfois de moi dans l’équipe, car un jour j’ai acheté une ford mondéo tout équipé. Alors que tout le monde avait des Ferrari, des corvettes et tout. Mais moi je m’en fiche, j’aimais ma ford et puis je ne rentrais pas dans une Ferrari ; j’ai essayé.
- Mon ami tu le connais peut-être c’était un acteur, Anatole il s’appelle. Il a joué dans pleins de film et moi, je sais pas si tu me reconnais, je jouais au foot à Seattle.
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Re: Anybody, anymore, anywhere
Jeu 23 Avr 2020 - 17:26
Archie laissait le gentil géant parler, tandis qu’il continuait de pleurer. Au fond, il n'était encore qu’un gosse, bloqué à l’âge de 14 ans. Son monde s’était écroulé trop vite pour lui permettre de grandir. Et si certain survivant de son âge avait pris 10 ans d’un coup, frappé par la nécessité de murir pour survivre… Archie ne faisait pas parti de ceux là. Il avait toujours eu de la chance qu’on le protège, qu’on le préserve que ce soit pour de bonnes raisons ou non. Maintenant, il regrettait presque de ne pas avoir pu s’endurcir comme les autres, dont les visages marqués et durs hantaient le No Man’s Land, reflet de ce qu’il ne serait jamais. Après tout, il ne pensait pas survivre suffisamment longtemps pour en avoir l’occasion, maintenant qu’il était seul.
Il était et resterait un gamin, et cela lui faisait du bien de l’assumer, là maintenant tout de suite. Un adulte était là pour lui, même s’il ne le connaissait pas, et c’était tout ce dont il avait besoin. Ca, et manger un peu. Mais il s’en occuperai plus tard. Le chagrin lui avait complètement coupé l’appétit, même si son corps continuait de réclamer l’énergie nécéssaire à le maintenir en vie, envers et contre tout.
Mais chaque chose en son temps, il mangerait un peu plus tard. Les mots réconfortant du géant d’ébène étaient plus important pour l’instant.
Au fur et à mesure que Bruce parlait, les sanglots s’apaisaient. Jusqu’à ce qu’il n’en reste que quelques hoquets douloureux, qu’il essayait de réprimer tant bien que mal. Une fois qu’il eut repris son souffle, il s’écarta du colosse, essuyant du revers de sa manche sale ses joues striés de larme.
…. Attends, quoi ?
L’esprit encore confus par le deuil et embrouillé par la faim, Archie avait écouté son interlocuteur d’une oreille distraite, plus concentré sur son timbre de voix posé et réconfortant que sur le sens de ses mots. Il s’était laissé bercé, transformant sa détresse en une douce hébétitude dont il fut sorti par les dernières paroles de Bruce.
-Je… Vous… Vous m’aideriez ? Genre…. Vraiment ?
Une fois de plus, prononcer les choses à voix haute les rendait plus percutantes, réelles. Il n’imaginait plus qu’on vienne à sa rescousse. C’était bien le cas.
-Je sais m’occuper d’un camp, c’est ce que je faisais tout le temps avec les autres ! J’sais faire que ça d’ailleurs mais je vous jure que je m’applique, et que je me plains pas quand je travaille parce que t’façon je peux rien faire d’autre ! Et je cuisine un peu aussi même si j’ai encore pleins de choses à apprendre ! Vraiment vous le regretterez pas je vous jure ! Et puis j'ai une voiture aussi, je pourrai vous la prêter !
Les mots sortaient comme un fleuve intarissable de sa bouche, lui laissant à peine le temps d’articuler et de reprendre son souffle. Il devait offrir un spectacle des plus grotesques, sa fébrilité et son excitation mêlées à la rougeur de ses joues ainsi que des traces un peu boueuses laissées par ses larmes.
Archie avait oublié toute notion de raison. Il ne connaissait ce type ni d’Eve ni d’Adam, il avait oublié aussi vite qu’il l’avait entendu l’aspect chasseur de prime, et le danger de partir avec un inconnu qui pourrait le briser en deux d’un claquement de doigt pour le dépouiller de tout ce qu’il avait ne lui effleurait même pas l’esprit.
Il était désespéré et seul. Bruce lui apportait une solution. Qu’importe les risques, il se jetait à corps perdu sur la perche qu’on lui tendait. Ce serait certainement la seule, raison de plus alors.
Reprenant son souffle, essayant de se maîtriser pour ne pas passer pour plus ridicule qu’il ne l’était, Archie secoua la tête d’un air penaud.
-Anatole p’t’être mais vous euh… Je vous reconnais pas, désolé... Mais mon grand-frère ouais, lui il doit vous connaître ! Moi le sport c’était pas mon truc, je préfère l’e-sport. Et… Moi aussi j’étais dans une équipe à Seattle.
Il était et resterait un gamin, et cela lui faisait du bien de l’assumer, là maintenant tout de suite. Un adulte était là pour lui, même s’il ne le connaissait pas, et c’était tout ce dont il avait besoin. Ca, et manger un peu. Mais il s’en occuperai plus tard. Le chagrin lui avait complètement coupé l’appétit, même si son corps continuait de réclamer l’énergie nécéssaire à le maintenir en vie, envers et contre tout.
Mais chaque chose en son temps, il mangerait un peu plus tard. Les mots réconfortant du géant d’ébène étaient plus important pour l’instant.
Au fur et à mesure que Bruce parlait, les sanglots s’apaisaient. Jusqu’à ce qu’il n’en reste que quelques hoquets douloureux, qu’il essayait de réprimer tant bien que mal. Une fois qu’il eut repris son souffle, il s’écarta du colosse, essuyant du revers de sa manche sale ses joues striés de larme.
…. Attends, quoi ?
L’esprit encore confus par le deuil et embrouillé par la faim, Archie avait écouté son interlocuteur d’une oreille distraite, plus concentré sur son timbre de voix posé et réconfortant que sur le sens de ses mots. Il s’était laissé bercé, transformant sa détresse en une douce hébétitude dont il fut sorti par les dernières paroles de Bruce.
-Je… Vous… Vous m’aideriez ? Genre…. Vraiment ?
Une fois de plus, prononcer les choses à voix haute les rendait plus percutantes, réelles. Il n’imaginait plus qu’on vienne à sa rescousse. C’était bien le cas.
-Je sais m’occuper d’un camp, c’est ce que je faisais tout le temps avec les autres ! J’sais faire que ça d’ailleurs mais je vous jure que je m’applique, et que je me plains pas quand je travaille parce que t’façon je peux rien faire d’autre ! Et je cuisine un peu aussi même si j’ai encore pleins de choses à apprendre ! Vraiment vous le regretterez pas je vous jure ! Et puis j'ai une voiture aussi, je pourrai vous la prêter !
Les mots sortaient comme un fleuve intarissable de sa bouche, lui laissant à peine le temps d’articuler et de reprendre son souffle. Il devait offrir un spectacle des plus grotesques, sa fébrilité et son excitation mêlées à la rougeur de ses joues ainsi que des traces un peu boueuses laissées par ses larmes.
Archie avait oublié toute notion de raison. Il ne connaissait ce type ni d’Eve ni d’Adam, il avait oublié aussi vite qu’il l’avait entendu l’aspect chasseur de prime, et le danger de partir avec un inconnu qui pourrait le briser en deux d’un claquement de doigt pour le dépouiller de tout ce qu’il avait ne lui effleurait même pas l’esprit.
Il était désespéré et seul. Bruce lui apportait une solution. Qu’importe les risques, il se jetait à corps perdu sur la perche qu’on lui tendait. Ce serait certainement la seule, raison de plus alors.
Reprenant son souffle, essayant de se maîtriser pour ne pas passer pour plus ridicule qu’il ne l’était, Archie secoua la tête d’un air penaud.
-Anatole p’t’être mais vous euh… Je vous reconnais pas, désolé... Mais mon grand-frère ouais, lui il doit vous connaître ! Moi le sport c’était pas mon truc, je préfère l’e-sport. Et… Moi aussi j’étais dans une équipe à Seattle.
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Re: Anybody, anymore, anywhere
Ven 24 Avr 2020 - 2:34
Maman serait contente de me voir faire la charité comme ça, le gamin il a commencé à me parler dans tous les sens. Je l’ai pas tout de suite interrompu car c’est pas poli d’empêcher les gens de parler et au moins il ne pleure pas pendant ce temps. En fait, il m’a même fait rire, c’est rigolo de voir comment il veut prouver qu’il peut être utile. J’lui pose une main énorme sur son épaule toute frêle et je le rassure :
- Calme-toi petit ! Calme-toi ! Pas la peine de t’emballer, je vais te prendre avec moi quoi qu’il arrive !
Oui je vais le prendre avec moi, il est trop triste et trop fragile pour que je le laisse ici, maman et papa ne me le pardonneraient jamais, je le sais alors je ne vais pas le faire ! Et puis j’ai envie que quelqu’un m’aide à faire la cuisine. Alors il va venir ! Pis j’aime bien comment il me parle de lui disant qu’il était un sportif d’e-sport. C’était une plaisanterie dans les vestiaires :
- E-sport, tu veux parler des jeux vidéo ? une de mes nièces en faisait aussi avant tout ça, elle jouait à un truc qui s’appelait Lol, je ne sais pas ce que c’est mais elle semblait si contente de m’en parler que j’étais content pour elle ! Tu jouais à Lol toi aussi ou alors à CS ? C’était quoi d’ailleurs Cs ?
Je n’ai jamais rien compris aux jeux vidéo, mais c’est pas grave, si les gens aiment ça. Pourquoi je serais allé les juger ? Mais je ne comprenais pas pourquoi les gens me demander de poser pour une couverture de jeu vidéo, pour que des gens jouent avec un personnage à mon image dans un jeu. Ils pouvaient tout simplement aller jouer en vrai et puis, s’ils voulaient me voir, j’étais toujours là pour recevoir mes fans. Mais je m’égare, il faut ne pas s’égarer dans ses pensées, sinon on ne retrouve pas le chemin et puis on loupe des trucs intéressant.
- Dis, si t’as rien à faire, on peut aller directement au terrain vague. Tu as encore besoin de pleurer ? je suis là, on peut rester autant que tu veux tu sais.
Je lève le petit, qu’il se remette sur ses pieds. Il est si minuscule, ma main est plus grosse que sa tête. Il est adorable, je crois que je vais l’adopter et le protéger ! J’espère que ce n’est pas un raciste !
- Calme-toi petit ! Calme-toi ! Pas la peine de t’emballer, je vais te prendre avec moi quoi qu’il arrive !
Oui je vais le prendre avec moi, il est trop triste et trop fragile pour que je le laisse ici, maman et papa ne me le pardonneraient jamais, je le sais alors je ne vais pas le faire ! Et puis j’ai envie que quelqu’un m’aide à faire la cuisine. Alors il va venir ! Pis j’aime bien comment il me parle de lui disant qu’il était un sportif d’e-sport. C’était une plaisanterie dans les vestiaires :
- E-sport, tu veux parler des jeux vidéo ? une de mes nièces en faisait aussi avant tout ça, elle jouait à un truc qui s’appelait Lol, je ne sais pas ce que c’est mais elle semblait si contente de m’en parler que j’étais content pour elle ! Tu jouais à Lol toi aussi ou alors à CS ? C’était quoi d’ailleurs Cs ?
Je n’ai jamais rien compris aux jeux vidéo, mais c’est pas grave, si les gens aiment ça. Pourquoi je serais allé les juger ? Mais je ne comprenais pas pourquoi les gens me demander de poser pour une couverture de jeu vidéo, pour que des gens jouent avec un personnage à mon image dans un jeu. Ils pouvaient tout simplement aller jouer en vrai et puis, s’ils voulaient me voir, j’étais toujours là pour recevoir mes fans. Mais je m’égare, il faut ne pas s’égarer dans ses pensées, sinon on ne retrouve pas le chemin et puis on loupe des trucs intéressant.
- Dis, si t’as rien à faire, on peut aller directement au terrain vague. Tu as encore besoin de pleurer ? je suis là, on peut rester autant que tu veux tu sais.
Je lève le petit, qu’il se remette sur ses pieds. Il est si minuscule, ma main est plus grosse que sa tête. Il est adorable, je crois que je vais l’adopter et le protéger ! J’espère que ce n’est pas un raciste !
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Re: Anybody, anymore, anywhere
Sam 25 Avr 2020 - 1:04
Ca allait un peu mieux. Il ne pleurait plus, au moins. Il avait peut-être triste mine, certainement même après cette semaine de privation. Mais il se sentait allegé d’un poids. Il n’avait que trop refoulé ses larmes et son chagrin ces derniers temps, jusqu’à en être submergé, se noyant à l’intérieur, s’en enveloppant comme une enveloppe protectrice, l’isolant du monde qu’il ne voulait pas affronter. On s’habitue vite, à la tristesse. C’est qu’elle demande moins de courage que le bonheur. Et le courage, Archie n’en possède presque pas. Alors, il s’est laissé sombrer dans ce torrent, oubliant à quel point cela faisait du bien de remonter à la surface.
Bruce l’en avait extirpé, à la seule force de son sourire avenant et de ses mots gentils. Et il lui en était reconnaissant.
-Je connais LoL oui, mais moi je jouais à CS. C’est un FPS ou faut attaquer des terroristes ! Ou être les terroristes et attaquer les autres. J’étais super bon j’vous jure ! Avec ma team on a déjà gagné des tournois nationaux et tout, même si c’était qu’en semi-pro. J’suis sur qu’on serait passé en pro si.. S’il y avait pas eu tout ça quoi..
Ca lui fait du bien de parler de CS. Ca fait longtemps qu’il n’avait pas eu l’occasion, et qu’en il en parlait à son frère et sa copine, on lui demandait de fermer son clapet. Alors qu’on lui pose des questions sur l’e-sport… C’était inespéré. Rien que pour ça, Bruce méritait d’être suivi. Même s’il pouvait lui broyer le crâne à une main. Mais il était gentil, et il lui posait des questions sur CS, rien que pour ça il était digne de confiance non ?
-Non, non ça va… le jeune adulte aux allures d’enfants se passe une main dans les cheveux, un peu honteux, ne faisant qu’accentuer son côté juvénile. Mais il finit par sourire timidement à la masse immense qui lui fait face, faisant un effort pour se sentir moins impressionné.
-Merci hein… Pour m’avoir consolé.
Bruce le relève, sans effort aucun. Il est si massif qu’il pourrait l’expédier au loin d’une pichenette, pense Archie. Il se promit de ne jamais lui donner une raison de le faire, il ne s’en relèverait probablement pas. Et puis, ce n’était jamais une bonne idée de se mettre à dos un gars qui avait plus de muscle au centimètre carré que lui tout entier, aussi gentil pouvait-il se montrer de prime abord.
-C’est loin ? On peut y aller avec ma voiture mais… Mais c’est moi qui la conduit d’accord ?
Il y tient, à sa voiture. La conduite, il l’a appris sur le tas, et pas toujours dans des conditions idéales. Elle est loin d’être parfaite et il le sait. Mais cette voiture, une magnifique Delorean, il y tient. C’est la dernière chose qu’il lui reste de Jeff après tout, il l’avait trouvé avec lui. Sa, et son fusil de chasse, mais ça… Niveau valeur sentimentale, c’est autre chose.
Bruce l’en avait extirpé, à la seule force de son sourire avenant et de ses mots gentils. Et il lui en était reconnaissant.
-Je connais LoL oui, mais moi je jouais à CS. C’est un FPS ou faut attaquer des terroristes ! Ou être les terroristes et attaquer les autres. J’étais super bon j’vous jure ! Avec ma team on a déjà gagné des tournois nationaux et tout, même si c’était qu’en semi-pro. J’suis sur qu’on serait passé en pro si.. S’il y avait pas eu tout ça quoi..
Ca lui fait du bien de parler de CS. Ca fait longtemps qu’il n’avait pas eu l’occasion, et qu’en il en parlait à son frère et sa copine, on lui demandait de fermer son clapet. Alors qu’on lui pose des questions sur l’e-sport… C’était inespéré. Rien que pour ça, Bruce méritait d’être suivi. Même s’il pouvait lui broyer le crâne à une main. Mais il était gentil, et il lui posait des questions sur CS, rien que pour ça il était digne de confiance non ?
-Non, non ça va… le jeune adulte aux allures d’enfants se passe une main dans les cheveux, un peu honteux, ne faisant qu’accentuer son côté juvénile. Mais il finit par sourire timidement à la masse immense qui lui fait face, faisant un effort pour se sentir moins impressionné.
-Merci hein… Pour m’avoir consolé.
Bruce le relève, sans effort aucun. Il est si massif qu’il pourrait l’expédier au loin d’une pichenette, pense Archie. Il se promit de ne jamais lui donner une raison de le faire, il ne s’en relèverait probablement pas. Et puis, ce n’était jamais une bonne idée de se mettre à dos un gars qui avait plus de muscle au centimètre carré que lui tout entier, aussi gentil pouvait-il se montrer de prime abord.
-C’est loin ? On peut y aller avec ma voiture mais… Mais c’est moi qui la conduit d’accord ?
Il y tient, à sa voiture. La conduite, il l’a appris sur le tas, et pas toujours dans des conditions idéales. Elle est loin d’être parfaite et il le sait. Mais cette voiture, une magnifique Delorean, il y tient. C’est la dernière chose qu’il lui reste de Jeff après tout, il l’avait trouvé avec lui. Sa, et son fusil de chasse, mais ça… Niveau valeur sentimentale, c’est autre chose.
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