(Horacio) - Boum, boum, ciao
Sam 23 Mai 2020 - 14:08
Renard
Prénom(s) : Horacio, Pascal. Sa mère, d'origine hispanique, a tenu à tout prix à lui donner un prénom qui lui rappelait son pays.
Âge : 48ans. Et l'envie d'être immortel, au moins dans l'esprit des gens.
Date de naissance : 21 Juin 1971. Il ne fête plus son anniversaire.
Lieu de naissance : Paris, France. Sans doute était-elle digne de lui, il ne saurait plus dire aujourd'hui à quoi elle ressemble.
Nationalité : Française, d'origine. Suisse, d'adoption. Américaine par défaut désormais.
Groupe : Travelers
Ancien métier : Banquier
Célébrité : Leonardo Dicaprio
Menteur
Egoïste
Arrogant
Précieux
Intelligent
Charmant
Tenace
Observateur
Horacio était un homme qu’elle savait menteur, autant en affaire que dans la pudeur de sa vie privée. Mais ce trait, qui lui avait servi mainte fois pour surprendre des clients et les mettre dans sa poche, jouait contre lui aujourd’hui. D’autant plus alors qu’elle cherchait à combler les vides. Comment elle pourrait réparer les brèches ? Avec quoi elle guérirait les failles ? Il n’y avait personne d’autre à part elle pour parvenir à le comprendre, tout du moins le pensait-elle. Parce qu’il arrivait sans arrêt à lui donner l’impression qu’elle dominait, qu’elle existait, qu’elle était le point crucial de sa propre énergie. Tout ça pour quoi ? Il n’avait fait que profiter d’elle, la dompter, comme on le ferait avec un animal. Un coup, une caresse. Et son sourire surtout.
Elle s’en rendait folle, à ne pas pouvoir faire autre chose que succomber à son charme quand elle détestait son égoïsme. C’était à croire souvent que la raison l’avait quitté tout simplement. Ça n’était qu’aujourd’hui, alors qu’il était trop tard, qu’elle parvenait à la voir : Il n’y avait plus que cette malice dans ces yeux, qu’on ne pouvait décrire comme bonne ou mauvaise, seulement affirmer qu’il avait une idée derrière la tête, l’une de celle qui ne plaisait jamais à qui que ce soit. Ils étaient là, pourtant. Vivants. Mais à quel prix ? Qu’est-ce qu’Horacio mettait en jeu, à chaque fois qu’il parlementait avec le diable ? Par amour pour cet homme, ou ce qui devait en être, elle s’y était faite, elle avait accepté les mensonges et les manipulations sans jamais se plaindre.
Pourtant, il l’avait vu tellement de fois poignarder dans le dos, dans des contrats trop bien dosés, dans des jeux où il était le seul à connaître les règles. Il l’avait vu mentir sans vergogne, droit dans les yeux, et il avait vu en face, voir ces gens lui donnaient le bon dieu sans confession. Horacio endormait la vigilance des autres, avec toutes les belles histoires qu’il pouvait inventer, juste pour obtenir ce qu’il désirait. L’homme était fait de touche de couleurs, différentes, certaines lumineuses, d’autres sombres. Entre les mensonges et les coups bas, il ne dérogeait jamais : il croyait avant tout en lui, et c’était pour ça qu’il séduisait. Il était l’Homme.
L’esprit d’Horacio s’était affuté avec le temps et les bassesses du monde, il n’était pas moins vif que la veille, ses traits restaient semblables, et son intelligence touchait dans le mille lorsqu’il le fallait. C’était que désormais, il calculait le prix des hommes sans sourciller de son immoralité. Il riait de tout avec un cynisme qui lui faisait froid dans le dos, dans une zone de non-droit à laquelle il s’était fait. Il ne s’arrêtait pas pour verser des larmes : il laissait ça aux gens qu’il jugeait ennuyeux, terne, sans saveur. Sa capacité à observer et dénicher rapidement les informations dont il avait besoin pour vivre lui permettait de partir à la conquête d’un monde désolé. D’en être le roi. Un roi sur un tas de cendres, qui se moquait bien de ce qui restait derrière lui. Son sourire charmant et sa capacité à minauder comme un chat devait aider, pas vrai ?
C’était lui, son homme. Ludmila le regarda encore, alors qu’il dardait sur elle une œillade déçue. Son cœur se serra, les larmes montèrent dans ses yeux. Avait-elle déjà vu de la fierté à son égard ou ne s’était-elle que bercé d’illusions ? Avait-elle eu de l’importance pour lui, ou n’était-ce que des rêves avec lesquels elle s’était bercée ? Il chassa du dos de sa main dédaigneuse la prise qu’elle avait sur lui, refusant qu’elle le touche. Comme si elle était désormais une chose qui le dégoûtait. C’était des restes de sa vie d’avant, ce dédain maniéré qu’elle trouvait abject. Au fond, pourquoi l’avait-elle tant aimé, tant défendu ? Le déclic de l’arme lui fit regretter toutes ces années. Elle avait eu tort de croire qu’un trésor se cachait chez lui : il n’y avait que des cailloux.
Avant ça, Horacio était un chasseur qui golfait à l’occasion sans vraiment se satisfaire de ce qu’on appelait « sport ». Il avait appris avec son père a manipuler une arme et à tirer, à pouvoir passer une journée et une nuit à l’extérieur sans avoir peur de ce qu’on y trouverait. Quand la société avait sombré, l’homme s’était tourné vers les mêmes vices, pour s’aider dans sa survie. Son tempérament précieux l’obligeait tout de même à faire attention à ce qu’il portait : des vêtements à sa taille avant tout, de couleurs assorties. Le confort était à privilégier, mais l’aspect en général importait davantage dans toutes les premières impressions. Il se devait d’être présentable, rasé, propre, presque apprêté.
Même lorsque les temps étaient durs.
1971 – 1990 : Lola. Elle le trouvait beau, et lorsqu’ils étaient jeunes, elle le trouvait terriblement gentil avec elle. Elle avait rencontré Horacio lorsqu’elle n’avait que sept ans. Sa mère était l’employée de ses parents fortunés, une femme de ménage tout ce qu’il y a de plus ordinaire. La demeure parisienne près de Pont de l'Alma de la famille Renard était suffisamment grande pour qu’elle soit contrainte de venir plusieurs fois par semaine. Au fur et à mesure, elle s’illustra par ses compétences, et fut demandée également pour faire la cuisine certains soirs, ou les chambres des enfants tous les matins. Car, Horacio avait une sœur et un frère plus jeunes que lui : il était l’aîné. Un père médecin bien français, une mère restauratrice aux origines d’Espagne, tous deux de bonnes familles, attachés aux traditions.
L'enfance d'Horacio fut partagée entre les soirées mondaines, les réunions de famille, les cours particuliers de divers activité, l'apprentissage à l'école, le piano, la chasse avec son père et un de ses oncles, leur seconde demeure en Espagne où le reste de sa famille se trouvait...
Pompeux. Lola ne les aimait pas.
De fait, elle se devait pourtant d’accompagner régulièrement sa mère qui n’avait pas les moyens de la faire garder. Sur ce temps-là, elle faisait ses devoirs en essayant de tuer les heures avant de rentrer. Elle ne pouvait le nier : au début, elle détestait ce monde-là, à la fois froid et fascinant. Et puis, il n’avait suffi que d’une discussion avec Horacio pour qu’ils deviennent amis. Il avait déjà de l’allure et du bagou pour son âge, et au fur et à mesure des journées qu’ils passèrent ensemble, ils développèrent l’un pour l’autre des sentiments. Entre l’amour timide et adolescent, il y avait aussi de la tendresse. Lola les pensait sincères, encore aujourd’hui, car ils étaient trop jeunes pour se mentir à ce sujet. Ils vécurent une relation cachée durant quelques mois quand ils eurent quatorze ans, mêlée à l’innocence de leurs conditions.
Horacio était différent en ce temps-là. Souriant sans doute, et intense dans sa manière d’être avec elle. Il vivait d’une passion honnête, sans voir les nuances qu’il y avait entre eux. Qu’importait son statut au fond, n’est-ce pas ? Lola était belle et intelligente, jamais il n’avait pensé que la précarité de sa famille avait une quelconque importance. Mais un jour, après qu’Horacio ait voulu officialiser la chose, son père le prit à partie. Lola n’entendit rien de cette discussion, elle sut cependant que quelque chose avait changé chez lui à cet instant-là. Ils restèrent ensemble encore quelques mois, mais le garçon commença à la considérer différemment. Son père n’eut de cesse de lui rappeler d’où elle venait…
Et lui dire qu’un homme de son nom ne se mariait pas avec une femme de sa trempe.
Dès lors, il n’y eut que des allés et retours entre eux. Des ruptures et des étreintes enflammées. Le garçon était partagé entre ses envies d’être à ses côtés et la volonté étouffante de son père de le conditionner. Elle aurait voulu s’enfuir avec lui, l’emmener loin sans doute, le soigner de ce poison. De ce bras de fer contre ce paternel contrôlant, elle n’eut aucune chance de s’en tirer. La vie de son ami, et amant, était déjà tracée. Dès l’instant où il était né avec ce nom, qu’il se devait d’être impeccable et qu’importait les coutures, le nom de Renard ne pouvait être entaché par des amourettes idiotes.
Un jour, l’adolescent embrassa cette idée, et Lola ne fut plus qu’un agréable souvenir, sinon un agréable jouet.
1991 – 1999 : Marie-Anne. Il ne s’agissait pas d’amour. Mais quand les ordres de père étaient donnés, ils se devaient d’être respecté. Et l’homme n’eut rien besoin de dire : lorsqu’il lui présenta la famille de Marie-Anne, avec insistance, en posant sur la jeune fille un regard confiant, Horacio n’eut qu’à sourire pour assurer qu’il avait compris le message.
Loin de lui, la voix de Lola le suppliant de redevenir l’enfant qu’il était, l’adolescent passionné qui la regardait avec tendresse. Il n’en gardait qu’une boule dans le ventre en y songeant, mais son choix était fait. Comme celui, peut-être faux, de suivre la voie toute tracée de son père : de grandes études, des « amis » riches, les écoles privées, les chiffres enfin. Il n’avait même pas encore terminé son diplôme dans la finance quand leurs familles les poussèrent vers le mariage.
En 1993, Horacio se trouva dans un costume sur-mesure, à attendre au bout de l’allée de l’église une femme qu’il trouvait un brin ridicule dans sa longue robe meringue. Il n’en dit rien. Qu’importait après tout, n’est-ce pas ? La cérémonie fut belle, les convives satisfaits, l’ambiance terriblement lisse et contrôlée. Après ça, ils rentrèrent, enfantèrent sans passion, et quand son premier fils, Luis, fut né, il était à peine embauché dans une grande banque parisienne pour faire ses marques. Horacio était doué avec ça de toute façon, suffisamment pour que, aidé par les contacts de son père, il n’eut aucun mal à gravir les échelons.
Et Marie-Anne ? Il la trouvait idiote. Il aurait aimé la défier d’exiger quoi que ce soit de lui, alors qu’elle avait accès à son compte en banque et qu’il entretenait une famille de flemmards pensant que tout lui était dû. Son deuxième fils, Martin, vit le jour peut-être pour sauver un mariage sans amour depuis le tout début, et n’eut comme les autres, aucune véritable considération de son père.
Lola n’était plus qu’un vague souvenir tendre dans son esprit, et sur les quelques photos que Marie-Anne ne supportait pas. Alors, lui se consolait de cette solitude dans les bras d’Erin.
2000 – 2005 : Erin. Elle était son assistante à l’époque, sa secrétaire la majorité du temps, et une jeune fille si fraîche qu’il avait eu envie de ne l’avoir que pour lui. Il le disait : elle lui faisait du bien. Ça n’était pas que pour le sexe, tout du moins aimait-il le croire. Elle devint sa maîtresse rapidement après son embauche, et il trompa Marie-Anne durant plusieurs années. La jeune-femme réclamait plus cependant, plus de lui, de sa passion, de son amour. Mais avec le recul, Horacio ne faisait que maintenir une illusion, même pour lui.
Marie-Anne se rendit compte de ses infidélités, Erin n’était pas la première mais elle serait la dernière de ses trahisons. En 1999, les deux divorcèrent, laissant une famille déjà branlante dans un état qui ne l’intéressait pas. Il se réfugia chez Erin, dès lors, tournant l’histoire à son avantage à lui : ça n’était pas son ex-femme qui l’avait jeté, c’était lui qui avait demandé le divorce pour pouvoir la retrouver elle parce qu'il l'aimait.
Le mensonge tint le coup durant trois longues années avant que la vérité n’éclate. Erin le prit mal évidemment, et ouvrit les yeux sur sa personnalité : son supérieur et compagnon n’était pas aussi bon qu’elle ne l’imaginait. Il avait d’autres maîtresses, encore et toujours, des femmes qu’il collectionnait comme certains le feraient avec des timbres. Et il se moquait de briser des vies.
Ils mirent deux ans à se séparer. Entre les disputes et les coups bas, Horacio récupéra ses billes, fit congédier Erin et la laissa sans le sou.
2007 – 2008 : Christelle. Elle était la fille d’un des amis de ses collègues, avec qui il était parti en vacances dans les Alpes, accompagné de ses fils. Luis avait eu un coup de cœur pour elle : la jolie suisse avec un joli visage ovale, des yeux verts et une longue chevelure brune qui donnait envie de plonger dedans. Il ne s’agissait que de deux petites semaines dans un chalet, mais Luis semblait vibrer pour elle, comme un véritable coup de foudre. Qu’importait ce point cependant, la jeune femme avait d’autres ambitions sans doute, et Horacio n’eut aucune peine a capter ses œillades mutines qu’elle lui adressait par moment. Lorsqu’elle était avec des gens de son âge, l’ennui transpirait de ses traits. Mais lorsqu’elle lui parlait, c’était comme si elle se révélait.
Il comprit le message, et profita d’un tête-à-tête pour lui faire découvrir ce qu’était un véritable homme. La jeune femme gémit dans ses bras, et jamais Horacio n’éprouva une quelconque culpabilité de piquer le gibier de son fils aîné. La soirée suivante, le père de Christelle proposa au banquier de le rejoindre en Suisse et de travailler avec lui. Il n’eut besoin que d’une œillade complice avec sa fille pour accepter dans la foulée, et quitter le tumulte de Paris et s’installer à Zurich dans le mois.
2010 – 2012 : Kristen. Elle avait du caractère, et une beauté mystérieuse. Kristen était américaine, une femme d’affaire redoutable qui n’avait eu de cesse de le séduire. Horacio, lui, s’occupait des comptes de son entreprise qu’elle cachait en suisse pour ne pas être imposé dessus. Leurs mails, au-début terriblement professionnels, se transformèrent progressivement en un jeu qui amena du piquant à son quotidien réglé comme une horloge depuis qu’il vivait ici. Un jour de novembre 2010, Kristen débarqua à Zurich, l’attendant dans son bureau. La tension sexuelle fut palpable entre eux, suffisamment pour qu’ils se retrouvent le soir-même dans une chambre d’hôtel pour en profiter.
S’il s’agissait d’une relation, Horacio ne pouvait pas la qualifier de très saine. Elle était riche, lui aussi. Ils ne mirent que quelques mois supplémentaires à se marier, et Horacio, à quitter la Suisse pour l’état de Washington où elle vivait, pour s’installer avec elle. Ils vivaient tous deux dans une grande maison en plein Seattle, dans les quartiers riches. Lui avait repris le travail dans l’US Bank Branch en plein quartier des affaires. Il s’investissait en parallèle dans les affaires d’une certaine Yue Hasegawa. Il gardait encore quelques contacts avec ses fils, dont Luis qui comptait venir le visiter et lui présenter sa fiancée, Alexia.
Et… Il pouvait le dire aujourd’hui : c’était la plus grosse erreur de sa vie. Sans doute qu’il n’était pas fait pour le mariage de manière générale, mais devoir batailler avec une femme comme elle pour se tirer d’un divorce en préparation après quatre ans de vie commune ne fut pas des plus faciles.
Dans tout ça, peut-être que l’apocalypse fut un moindre mal.
Octobre 2015 : Abigail. Il y avait eu les informations et les messages à la télévision. Progressivement, la fin du monde s’installait et le mois d’Octobre 2015 fut charnière sur ce point. Et un charnier aussi, si on veut jouer sur les mots. Horacio et Kristen mirent du temps à comprendre que le point de non-retour avait été atteint, et pas seulement au sujet de leurs mariages. Quand leurs entreprises respectives fermèrent, pour une durée indéterminée, que les communications se coupèrent et plus tard, que les militaires débarquèrent pour les parquer dans des safe zone. Elle et Horacio se retrouvèrent au Century Links Field, mais prirent soin de se trouver chacun d’un côté opposé du stade pour ne pas avoir à se croiser.
Il n’eut aucune idée du temps qu’il allait passer ici, ni d’où se trouvait Luis à l’heure qu’il était. Le garçon et sa compagne avaient réussi à passer l’aéroport, devait rejoindre un hôtel où s’installer puisque son père n’avait pas de logement à lui proposer et Kristen se refusait à les accueillir pour lui casser les pieds. Les deux jeunes avaient dû se retrouver dans une autre safe-zone, sans pouvoir en savoir plus que lui sur toute cette histoire.
Finalement, les jours devinrent des semaines, les semaines des mois, et Horacio se fit à cette vie en se liant d’amitié avec une de ses voisines de tente : Abigail. Cette dernière était avec son fils unique, un certain Sullivan, qu’elle élève seule. Il était bien plus âgé qu’elle, mais ça ne fut pas ça qui arrêta cette dernière pour lui faire comprendre qu’il lui plaisait. Durant le mois de décembre, ils se mirent ensemble, si on pouvait appeler ça ainsi. La relation fut de courte durée, puisque durant le courant du mois de janvier 2016, le campement tomba à cause d’une horde et d’une épidémie de légionellose.
Les habitants du stade, jusqu’ici pris en charge par les autorités compétentes, se retrouvèrent pour la majorité confrontée à ces morts pour la première fois. Ce fut pour cette raison qu’il y eut une hécatombe aussi importante. Abigail, Sullivan et lui s’en tirèrent de justesse en s’enfuyant. Ils imitèrent du mieux qu’ils purent les autres. Sullivan se fit presque embarquer dans une nuée de monde durant la fuite, et manqua d’être piétiné. Horacio lui sauva la vie en l’attrapant dans ses bras. Ils furent contraints de continuer à pied dans le froid de l’hiver, et de trouver un abri à peine viable.
Sans ressources, sans armes, Horacio s’équipa comme il le put, il parvint à trouver un couteau de cuisine dans son refuge, et appris sur le tas comme les autres ce qu’il devait faire. Le lendemain de la chute, Sullivan contracta une fièvre dangereuse. Après coup, Abigail lui confia que le garçon avait une marque de morsure sur l’épaule. Il mit des jours à s’éteindre, et revint à la vie quelques heures après sa mort. Horacio fut obligé de le tuer, quand bien même Abigail tenta de l’en empêcher. Il y avait de la confusion chez eux, lié au traumatisme sans doute, à l’incompréhension de cette maladie.
Les morts vivaient. Les morts cherchaient à les dévorer. Lorsqu’on se faisait mordre, on mourrait et on se transformait…
Et il apprit autre chose, quelques semaines après : alors qu’ils avaient quitté le dernier lieu de Sullivan, s’abritant dans une autre maison laissée à l’abandon pour récupérer des ressources et y passer la nuit, Abigail se pendit à la barre de douche. Il la retrouva en rentrant de ravitaillement, le sac rempli de conserve. Animée et limitée dans ses mouvements par la corde qui lui serrait le cou.
Horacio la contempla un moment, méprisant. Il l’abandonna finalement sans la libérer de son sort.
Avril 2016 : Ludmila. Le groupe s’était créé progressivement. Il avait d’abord rencontré Ludmila et sa sœur, puis une famille de trois personnes les avaient accueillis chez eux. Au moins d’Avril, ils s’étaient retrouvés à plus de vingt sur le terrain des Miller, près de Mont Rainier. Chacun participait à la vie en communauté, puisqu’il n’y avait pas le choix. Les récoltes commençaient à peine à rendre, et les ravitaillements étaient encore très réguliers. Ils furent tous contraints de se confronter à ce qu’était le quotidien avec des morts, même si le plus gros des hordes se trouvaient à Seattle et ses environs. L’éloignement géographique permettait de s’offrir une autre existence.
En rejoignant Horacio et les autres, Ludmila l’avait bien compris. Et elle trouvait essentiel que les relations entre chacun soient bonnes, notamment entre elle et le quadragénaire de qui elle s’était rapidement entichée. D’abord de quelques signes discrets, la rouquine s’était montrée plus entreprenante peut-être, notamment lors d’une partie de chasse avec lui. Horacio n’ayant rien fait pour susciter tout ça, il fit cependant son possible pour entretenir cette fascination qu’il éveillait chez elle. Ludmila était douce, agréable, appréciée. Elle pourrait arrondir les angles entre lui et les autres, même s’il avait appris à se faire estimer aussi.
Ses qualités de chasseur, son côté charmeur, tout ça avait été à son avantage. Il parvenait à nourrir le groupe à l’occasion en ramenant du gibier, comme le lui avait appris son père durant son adolescence en France.
Les deux officialisèrent le mois suivant leur relation aux yeux des autres. La différence d’âge pouvait gêner, mais ni l’un ni l’autre ne la prient en compte et Horacio fit en sorte de se montrer culpabilisé par ça. Les réactions de Ludmila, brisée lorsqu’il prenait ses distances en prétextant ne pas vouloir lui voler les plus belles années de sa vie, étaient suffisamment bruyantes pour pouvoir jouer avec et attirer les faveurs des autres. Dans l’intimité du couple, les débuts étaient idylliques, il enrobait Ludmila d’une tendresse folle pour la ramener dans ses filets. Et par instant, il instillait le doute. Il devait la garder pour lui, rien que pour lui, et ne laisser personne d’autres s’en faire à son sujet.
Mars 2017. Les hordes avaient commencé à se déplacer des grosses agglomérations vers les campagnes, et le campement où ils se trouvaient était tombé en quelques minutes. Les barricades avaient cédé en un rien de temps sous le poids des morts, puis il y eut les morsures, les gens dévorés, et Horacio eut à peine le temps de s’emparer de son fusil et de trainer Ludmila avec lui après qu’ils eurent vu sa petite sœur se faire dévorer sous ses yeux. La rouquine mit des jours à retrouver la capacité de parler, encore horrifiée par ce qu’ils avaient vécu là-bas. En tête à tête avec son sauveur et bourreau, elle s’était renfermée également, déjà malmené par les émotions contraires qu’il lui faisait vivre.
Au bout du compte, après sa grossesse avortée, Ludmila eut comme un éclair de lucidité le concernant. Elle comprit alors qu’il se moquait de sa douleur pour la perte de leurs enfants après quatre mois d’une grossesse qu’elle désirait plus que tout, qu’elle ne lui servait que d’exutoire.
Et qu’elle était piégée à ses côtés.
Septembre 2017 : Ludmila. Ils avaient trouvé un groupe tous les deux, et Ludmila avait fait la rencontre de Joseph. Il avait à peu près son âge et se montrait prévenant avec elle. Horacio n’eut aucun mal à le remarquer et à noter les œillades discrètes qu’ils s’échangeaient. Joseph ne l’aimait pas, peu sensible à ses charmes. Difficile de savoir ce que lui rappelait Horacio, ni ce qu’il éveillait chez lui pour qu’il soit aussi braqué contre lui. Il n’empêchait : alors qu’ils venaient de s’intégrer dans cette nouvelle communauté, après plusieurs mois d’errance, Ludmila lui échappait.
Lui avait repris ses activités d’avant, comme au Mont Rainier. La chasse, les ravitaillements, et les longues discussions pour s’attirer la sympathie des gens. Il y avait cependant quelque chose d’inédit : la colère de voir la rouquine se défaire de lui pour se nouer à Joseph. Les deux jeunes gens se rapprochaient chaque jour un peu plus, et c’était un fait qui lui était insupportable. Il se fit plus rond pour essayer d’endormir la méfiance de Ludmila, chercha à la ramener vers lui, se montrant doux comme un sucre durant plusieurs semaines. Cela fonctionna, mais le sentiment de trahison restait river en lui : elle pouvait lui échapper et ça lui était tout bonnement insupportable.
Alors, un jour de septembre 2017, lors d’une sortie en ravitaillement, Horacio s’arrangea pour que Ludmila se fasse mordre. Il ne la ménagea pas : il l’attrapa par le cou, la maintint avec force contre une grille derrière laquelle se trouvait un mort, et le laissa la mordre à l’épaule. Elle parvint à se dégager de la morsure, mais était condamnée. Et alors que le fusil d’Horacio était braqué sur son crâne, qu’elle tenta de le supplier de l’épargner, que les larmes lui montaient aux yeux, l’homme ne se contenta que d’un soupir déçu avant de tirer.
Il prit le temps de feindre ses émotions. L’homme était amer de tout ça, il aurait aimé ne pas en venir à ces extrémités, mais il n’y avait qu’une manière de lui échapper. En portant le corps sans vie de Ludmila jusqu’au campement, il avait fait en sorte de pleurer, les yeux rougis, la voix chevrotante, il fut pris en charge et la jeune femme enterrée dans la soirée. Joseph fut le plus anéanti par la nouvelle, d’autant plus qu’il ne croyait pas à la version de l’accident. Il chercha à le tuer, en fut empêché de justesse. Horacio garde de cette rencontre une balafre sur la joue qui avait eu besoin de points pour se remettre.
Une chose en entrainant une autre, Horacio se défendit : il n’avait pas tué Ludmila, elle était sa compagne, elle avait porté son enfant et il l’aimait. Cependant, Joseph avait cherché à la détourner de leurs relations, lui avait monté la tête, il était persuadé qu’ils avaient une liaison tous les deux. C’était lui l’homme trahit et bafoué. Et ça n’enlevait rien aux faits : elle était morte, par accident.
Les autres prirent la décision de mettre Joseph à la porte, mais Horacio l’empêcha. C’était lui qui partirait. Sans sa compagne, il ne voyait pas l’intérêt à de rester. On tenta de le retenir, mais il ne pouvait pas prendre le risque que le vent tourne encore, et que d’autres le percent à jour.
2018 : Daniel. Il n’avait pas mis longtemps à retrouver un autre groupe, et il avait fait en sorte de maintenir ses distances avec chacun de ses membres. La solitude lui était plus profitable, même si l’entraide était essentielle à sa survie. La chasse continuait à lui être utile, à lui comme aux autres, et il ne prit pas part à la tournure que prit le groupe en question. Il y avait un fond de domination : les forts contre les faibles, qui devaient les servir après avoir été brisé. Et puis, peut-être, pour plus tard, commencer à leur rapporter quelque chose pour peu qu’ils soient suffisamment ruinés moralement pour se laisser faire.
Horacio comprenait le principe, mais n’était pas satisfait du traitement qu’on leur infligeait. Ils devaient être brisé, mais la santé physique de ces personnes qu’on estimait comme faible était importante : les maladies ne vendaient pas. Elle ruinait juste. Ça n’était pas rentable de devoir jeter les déchets et d’en trouver d’autres. Pour cette raison, il tenta de « prendre soin » de Daniel. Sans éprouver une quelconque pitié à son égard ni même lui adresser un quelconque mot, Horacio chercha à lui redonner une santé pour ne pas le perdre trop rapidement.
Cet acte fut considéré comme une trahison par le chef du groupe. Horacio chercha à expliquer son fonctionnement et de ce qui tenait de la logique à ses yeux, surtout en termes d’affaire où il était des plus doués comparés à eux, à l’évidence. Ça ne fonctionna pas. Sans doute que son charme naturel pour une fois ne prit pas. Baron chercha à le tuer, Horacio eut tout juste le temps de s’enfuir mais se trouva blessé d’une balle dans l’épaule.
Il mit des jours à rejoindre le No Man’s Land, il connaissait grâce à Baron et aux autres. A trouver de quoi se soigner et lutter contre un début d’infection et une fièvre carabinée.
Juillet - Novembre 2019 : Ellie. Au No Man’s Land, Horacio avait repris ses activités mais pour lui : le troc était essentiel, de fait, et lui était des plus profitables lorsqu’on y songeait. Il y faisait ses affaires et rencontra un beau matin de novembre une jeune femme du nom d’Ellie. Elle lui faisait penser à Ludmila, dans son physique surtout. Mentalement, Ellie état beaucoup moins avenante que la rouquine avant leur relation. Plus méfiante. Mais consciente aussi que seule, elle aurait du mal à s’en sortir. Horacio lui proposa son aide : les affaires fonctionnaient assez bien de son côté pour avoir besoin de quelqu’un, il pouvait chasser et vendre, et pour sa part trouver d’autres clients, pourquoi pas ?
La collaboration vit donc le jour le mois suivant, et ils décidèrent de partager leur abri. Mais Horacio avait son tempérament, et peinait à accepter qu’on le contredise. Ellie pour sa part, avait ses idées et sa manière de faire. La patience du banquier, déjà épuisé par cette survie, était à bout. Alors, certes : les affaires d’Horacio consistaient la majorité du temps à endormir la vigilance des gens et à tirer un meilleur bénéfice sur ses chasses souvent médiocres. A se faire passer pour la victime, à donner l’impression qu’on lui devait tout ça. Il abusait de la gentillesse de chacun, ses négociations et manipulations étaient subtiles, ses mensonges nombreux, ses promesses systématiquement brisées.
Quand Ellie chercha à le confronter, lui ne chercha pas à discuter. Alors que le froid de l’hiver prenait doucement place, qu’ils avaient fait un feu pour supporter le froid ambiant, il se laissa aller à de la violence à son état le plus brutal et volcanique. Il se saisit de la jeune femme et imprima violemment son visage sur les braises brûlantes. Qu’importait ses hurlements, ses suppliques pour qu’il la relâche. Il ne le fit que lorsqu’il fut satisfait. Elle le traitait de monstre ? Certes. Il en était un.
Et il était prêt à embrasser cette évidence désormais.
Grace à elle.
Janvier – Mai 2020 : Horacio. Ellie était partie rapidement après ce qu’il appelait l’incident. Elle n’était pas reparue dans le coin, rendue trop hideuse pour ça, par sa faute. Entre temps, il y avait eu nombre de bousculement autour du No Man’s Land. Daniel était devenu un régulier du lieu, et se montrait sympathique à son égard quand lui n’éprouvait que peu d’intérêt. Pour autant, il lui semblait important de feindre de bonnes relations avec tout le monde. Il rejoignit le réseau de Kara pour continuer à faire des affaires et trouver des alliés. Horacio tâchait de faire bonne figure auprès des autres, de se faire la réputation d’être un homme bon, à la recherche de son fils ainé dans la région. Même s’il s’en moquait : il n’avait que peu d’espoir que Luis soit toujours vivant. Et lui devait penser avant à son image, son confort et sa survie.
Son ancienne maison, avec Kristen, avait été pillé bien avant son arrivée et mit en véritable chantier. Horacio avait fait en sorte de la remettre en état et de pouvoir y vivre tout seul. Il avait pu retrouver ses affaires, son bureau, sa bibliothèque, et passait le temps qu’il pouvait à lire des vieux bouquins qui lui permettaient de tuer le temps. Cependant, le reste était consacré à la chasse et au commerce régulier auquel il s’adonnait au No Man’s Land. Entre les négociations et les moments où on espérait pouvoir utiliser sa gâchette pour veiller sur une cargaison, Horacio rythmait sa petite vie comme il le pouvait. Il mangeait à sa faim, buvait à sa soif, savait où aller pour coucher, et se satisfaisait presque de cette solitude.
• Âge irl : Trop vieille pour toi
• Présence : Trop régulière pour toi
• Personnage : Inventé [X] / scénario/prédef [ ]
• Code du règlement : Madisson est une patate de l'espace
Google est mon ami
• Qu'est-ce qui vous a convaincu de vous inscrire ? :
A l'époque, l'ennui
• Crédits (avatar et gifs) :
Moi & Tumblr
passeport :≡ recensement de l'avatar. - Code:
Leonardo Dicaprio • <bott>Horacio P. Renard</bott>
≡ recensement du prénom. (prénom utilisé uniquement)- Code:
• Horacio
≡ recensement du nom. (nom utilisé uniquement)- Code:
• Renard
≡ recensement du métier. - Code:
• Banquier
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Re: (Horacio) - Boum, boum, ciao
Sam 23 Mai 2020 - 19:29
Hâte de le voir en jeu !
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