Re: But if the sun will rise, bring us tomorrow - FEAT. Daniella

But if the sun will rise, bring us tomorrowDaniella & Corray
Mon coeur de resserre. Je peux ressentir sa profonde inquiétude à travers le mètre qui nous sépare. Elle n'espère même pas vivre encore cinq ans. Un vide se creuse entre mes côtes. Un reflet. L'impression d'être devant un miroir. L'impression de déjà vu. Déjà ressentit. Comme une mauvaise journée qu'on revit en boucle. Je pose mes iris vertes sur son visage discrètement. Je les laisse glisser le long de son visage. Une caresse que j'aurais aimé lui donner. J'avale ses paroles. Essayant de ne pas me laisser engloutir par toutes ses émotions. Me raccrochant à ses sourires tristes et discrets. Je prends une respiration.

" On est d'la mauvaise herbe Dani. On nous tue pas comme ça ! On aura beau être brûlés, arrachée et coupés. On finira par repousser à un autre endroit."

J'ai un sourire tendre. Une pointe de tristesse. Mais honnête. J'y crois vraiment. L'espoir est un sentiment que je porte en moi depuis toujours. Peu importe à quel point la situation est merdique. On s'en sort toujours. On essaie. On continu d'avancer. On donne le meilleur de soi. Je revois un instant le visage doux de ma mère. Ses cheveux blonds et court. Son parfum de cannelle. Ce sont ses mots. C'est sa voix, qui transperce ma mémoire. Même si elle n'est plus là. Elle vit encore. A travers moi. Je lui ai promis.

"Et je sais que c'est facile à dire. Mais, arrête de trop y réfléchir. ça n'y changera rien. Comme me l'a dit Andréa vous êtes une grande famille. Jimmy est bien entouré. Et je suis certain que tu es une super maman."

Je lui souris de toutes mes dents en lui poussant un peu l'épaule. C'est vrai. Jimmy a de la chance de l'avoir. Que quelqu'un s'inquiète pour lui. Des fois je me dis que c'est mieux que mes parents ne soient plus là. Ma mère aurait sûrement été dans le même état d'inquiétude. Voir pire que ça. Me connaissant et connaissant mes stratégies de combats très bancales. Je souris en soufflant du nez quand elle me dit que ça aurait été dommage que je meurs dehors. Je serais mort. La faim au ventre. Les tripes en vrac. La solitude en tant que compagne. Triste mort. Je me suis toujours vu mourir dans mon lit. Paisible. Content de mon vécu. Mais maintenant la réalité est toute autre.

Je souris quand elle me parle de passer une nuit dehors. Dans le camps. Je me dis que ce n'est pas une si mauvaise idée. Mais pas aussi agréable que la forêt. Ce qui me plaît, c'est d'avoir l'impression d'être perdu et à la fois chez sois. De s'endormir et de se réveiller en même temps que tous les animaux sauvages. Mes insomnies ont réapparuent depuis que je suis ici.

" Arf mais c'est pas pareil ! T'as pas la surprise au réveille de savoir si un animal ou quelque chose t'as pas croqué un bout de fesse pendant la nuit. Où est le frisson Daniella ?! Je sur-joue ma dernière phrase laisse un rire franc s'échapper. "

A ma question suivante l'asthénosphère plus sérieuse reprends la barque. Elle me raconte tout. Toute sa vie d'avant. Avec des détails en moins je suppose. J'ai soudainement l'impression de ne pas être si intéressant que ça. Elle en a tellement baver. Et moi ? J'ai eu la vie que la plupart des gens auraient rêvé. J'ai envie de lui poser mille questions. De la connaître vraiment. Réellement. De savoir de quoi elle a peur. Ses rêves. Ses envies. Je dois avouer être un peu surpris et pris de court. Je ne m'y attendais pas. Et c'est aussi ce qui me fais apprécié ce moment. Je l'observe assise à mes côtés. Surement gênée de ce qui vient de lui échapper. Chercher a détourné son attention sur le dessin qu'elle est en train de faire dans la poussière.

" Je sais qu'on vit dans un monde qui n'est plus du tout le même. Qu'on a pas le temps de prendre vraiment soin de sois. Que certaines fois on doit juste survivre. Je pose ma main sur son genou, cherchant des yeux son regard. Sache que tu es une femme forte. Je n'ai pas vécu la moitié de ce qu'il t'es arrivé. Et je t'admire. Je suis persuadé que tu es capable de faire de traverser beaucoup de choses. Malgré le fait que tu penses surement le contraire."
:copyright:️ DABEILLE

T'as pas faim ? .

Il a raison et sa phrase me fais sourire. Je regarde mes chaussures et répète doucement " Ah un autre endroit ouai .. " je souris. Je suis vraiment loin dans mes pensées. Ailleurs , entre ici et le no man's land , à tacoma dans ma maison . Sa phrase qui suit est douce , une grande famille. Je souris alors qu'il pousse mon épaule avec la sienne. Je tourne mon regard pour le planter dans le sien - Merci Corray. Je suis vraiment sincère. J'apprécie ce qu'il fait pour moi. Essayer de me remonter alors que je ne suis pas au mieux de mon moral. Je pose ma main se la sienne pour la serrer doucement avec une certaine tendresse. On a tous besoin d'un Corray dans sa vie ! C'est ce que je me dis à ce moment précis. Ses mains sont immenses comparées aux miennes et je souris bêtement. On part sur l'idée de dormir à la belle étoile. Oui je le fais parfois ici , souvent au no man's land mais il faut toujours un coté sécuritaire et ce n'est pas toujours le cas dehors . Je le fixe et fronce un peu les yeux avant de lui demander calmement. - Je suis sur que tu apprécierais encore plus ici . Pas de mordeur qui te mord les fesses .. Puis on a quand même les étoiles c'est déjà pas mal non .. Quand au frisson ?... ouai ok là j'ai pas d'autres idées ! Je ris à mon tour . Je crois que c'est bel et bien finis les anciennes nuits à la belle étoile comme avant . Enfin peut être pas mais quelqu'un doit forcément monter la garde.

La discussion continue et elle fait plaisir. Vraiment . Néanmoins sa question me laisse un peu perplexe car je ne sais pas quoi répondre. Comment je vais moi ? Ce que je veux moi ? Vivre .. voilà ce que je veux . Rire pour rien et me sentir bien mais je ne sais pas vraiment quoi lui répondre. Je n'ai jamais réellement voulu quoi que ce soit j'ai toujours fait les choses pour les autres. Je dessine avec un bâton des formes qui n'ont pas de signification juste pour ne pas le regarder dans les yeux . Il me dis que ce n'était plus pareil qu'avant et je souris . Pourquoi j'ai cet envie de me confier à lui ? Il pose sa main sur mon genou et mon regard se tourne vers le sien alors qu'il me complimente. Cela me rappelle la lettre de mon amie Romy et mon coeur se serre . Je lui souris tristement avant de lui répondre d'un ton calme. - Ne te méprends pas Corray je n'ai pas été forte avant tout ça et l'épidémie à surement été ce qui m'a sauvé la vie. Je ... je suis restée avec un mec qui me battait plus ou moins tout les jours. Je préférais me bourrer de drogues et d'alcool que de lui faire face et de partir. Pourtant j'ai eu de l'aide tu sais . James , mon meilleur ami qui est mort quelques temps après l'épidémie , mon amie Roza ... Duncan même , celui qui est au conseil ici . On a eu une aventure et il m'a demandé de le suivre mais je ne l'ai pas fait ... Désolé de te décevoir Corray mais je ne suis .. enfin je n'étais pas forte autrefois . Je souris tristement et me relève avant de tendre ma main vers lui . - On bouge ? T'as assez bossé. dis je pour cacher le fait que j'ai besoin de marcher.

On avance vers le campement . Un silence s'installe entre nous jusqu'à ce que je le brise . - C'était pas pour me plaindre tout à l'heure s'était .. j'sais pas en faite . Pour que tu te fasses pas de fausses idées sur moi je crois. je ne sais pas quoi lui dire de plus . j'ai pas envie qu'il pense que je me moque de lui. On arrive aux camps et je me tourne vers lui . - Bon et bien on se vois plus tard ? Je vais chercher mon blondinet . Je viens déposer un baiser sur sa joue avant de m'éloigner vers l'école en lui faisant un signe de la main. J'aime bien cet homme.

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