Ma mère est née à San Diego Californie et a rencontré mon père à Las Vegas dans des circonstances troubles. Après 2 jours et trois nuits à goûter aux sept pêchés cardinaux, ils quittent la Ville-jeux sans oublier de glisser un ultime jeton dans la braguette d’un bandit manchot... pour rien.

Traversant les Etats-unis du sud au nord dans un Van d’occasion, et vivant de je ne sais quelle rapine, ils atterrissent au Canada, pays natal de « Daddy cool », avec dans leur bagage un petit garçon aux cheveux bruns et longs, non déclaré, né comme un petit sauvage entre le van et un campement hippie : moi.

Alcooliques placides, hédonistes blasés, junkies d’occasion, la cool attitude sera le livre sacré de Vlad et Angelica, père et mère donc, jusqu’à ce qu’ils décident de se pendre ensemble un matin de novembre 1984, en me laissant seul auprès d’une indienne Salish, chrétienne, qui va m’adopter, m’inscrire à l’école et me proposer une vie moins « baba », mais nettement plus « regular ».

Je m’appelle Rafaël Batchik, j’ai 10 ans, et jusqu’à lors, je suis simple figurant dans ma vie aventureuse.

Je rentre à l’école et obtient la nationalité canadienne (lieu de naissance « Vancouver »). Pauvre, élevé par une indienne, brun, le teint légèrement mat, l’illusion est parfaite pour faire de moi l’Indian boy de service. Malgré toutes les petites brimades, j’obtiens mon droit de vivre auprès de la communauté de gosses du bourg de banlieue et je suis bon élève.
Pas d’amis, je continue de voyager, immobile, grâce aux livres de la bibliothèque de l’école. Jules Verne est mon favori puis très vite les récits des grands explorateurs anglais du 19ème. Mais les années passent, et il faut se résoudre à prendre des voies simples. Qu’à cela ne tienne, si la lecture est mon dada, poursuivons. J’obtiens facilement une bourse et j’entre au Collège  de Vancouver en 1990 où j’obtiens quelques années plus tard, mon visa pour devenir enseignant en Lettres.

J’en profite pour décrocher également mon diplôme de fumeur de joints, mon dépucelage avec la bibliothécaire, Simone Vangard, et mon intérêt grandissant pour la photo. Elle aime bien se faire prendre en photo Simone, surtout lorsque je suis déshabillé. J’ai toujours peu d’amis et ça ne me manque pas. Mon appareil argentique est mon compagnon, les rues de Vancouver et la côte alentour sont mon Lac Tanganyika et mes sources du Nil.
Je suis Rafaël, j’ai désormais 24 ans et Simone est très amoureuse de son jeune artiste.

La photo c’est bien mais prof de lettre ça paie. La vie est emmerdante. Simone veut un enfant. Rafaël veut partir. Je pars, ou plutôt je fuis en bon homme que je suis et pour en pas être rattrapé, je file en Californie… à la recherche de la mère. Le voyage s’arrête vite à San Francisco.

C’est un joli squat gris adossé à un escalier, on ne frappe pas mais on reçoit à bras ouvert à deux pas du quartier de Mission district. Adieu Simone, bonjour Agatha, Beatrice, Cindy, et quatre ans de ma vie nouvelle à réinventer le maraîchage naturel urbain, découvrir le Street art, un peu l’homosexualité, beaucoup internet et vivre en communauté. Comment la magie s’est faite ? Impossible à dire, je ne suis pas un analyste des comportements humains mais il y a eu un truc et ma personnalité a su se fondre dans le groupe. J’étais le premier surpris et le premier heureux. On ne refait pas l’Homme.

Le squat est évacué, adieu mes salades d’artichauts crus « à la Dimitrios » et retour à Vancouver par le train jusqu’à Seattle puis le bus ; je souhaite profiter de la vue et m’abandonner à la contemplation. Dans mon sac, l’équivalent de 2000 photos à sortir.

Mais il est dit que Vancouver ne voulait pas de moi. Le temps du trajet, je sympathise avec un universitaire bavard de Seattle, Carl, qui m’invite à découvrir cette ville fantastique. M’extirpant tout ce qu’il peut de moi, il est séduit et m’assure que je ne serai pas déçu.

C’est le printemps. J’y reste 3 jours… une semaine… un mois… l’été. En septembre, je décroche un boulot d’assistant chercheur chez les Jésuites de le Seattle University, merci Carl, tout semble si facile. Carl est devenu mon meilleur ami, Cathrin sa femme est ma meilleure amie. Leurs deux enfants sont mes meilleurs amis aussi. Je suis installé au 3300 Sierra Drive South, je suis le roi du vélo, une demi-heure le matin et 1h le soir car je m’arrête toujours boire un café chez Barolo, un italien réputé de Westlake avenue. Amateurs de photos tous les deux, le patron et moi-même discutons beaucoup de nos clichés respectifs et exposons sur ses murs pour mon plus grand bonheur. Je ne comprends pas. Je ne suis pas un mec sympathique au prime abord et pourtant, le courant passe.

Côté université, mon travail de bibliothécaire et enseignant chercheur me rapproche de Simone, mais par la pensée seulement. Je me consacre à mes quelques élèves et au club de photo auquel assistent tous les profils de l’université : élèves, enseignants, appariteurs, et même Bob Fish, le gardien des clés de l’école, 70 ans pile cette année 2006, qui, en fin de journée fait le poireau devant la salle du club pour fermer derrière nous et qui parfois, fais le modèle pour quelques élèves.
Parfois, ça se termine chez Barolo où j’offre les cafés. Il y a les sœurs jumelles Wikpetty, le jeune bellâtre Simon Wilson… la petite Teresa dont le ventre s’arrondit toujours plus chaque semaine… Bob Fish aussi lorsqu’il s’est engueulé avec sa femme.

Les années filent, la vie est simple, chaque jour se calque au précédent, la vie est douce et apporte son lot de surprises. Je m’extasie peu, surtout le weekend quand Carl et Cathrin me présentent encore une nouvelle amie absolument « amaaaazing », mais les surprises, je veux dire les vraies… celles qui bousculent, renversent, émeuvent, ça… ça me plait.

Bon… la dernière je n’ai pas trop aimé.

RÉDIGEZ ICI LA SURVIE DE VOTRE PERSONNAGE.

POUR NE PAS AVOIR A RÉSUMER EN DÉTAILS TOUTES LES LONGUES ANNÉES DEPUIS OCTOBRE 2015, NOUS VOUS DEMANDONS DE DÉCRIRE UN MINIMUM DE 5 MOMENTS MARQUANTS DE LA SURVIE DE VOTRE PERSONNAGE.

IL PEUT S'AGIR DE SA PREMIÈRE CONFRONTATION AVEC UN RÔDEUR, DE SA PREMIÈRE RENCONTRE AVEC UN CAMP, D'UN PREMIER ACCIDENT, D'UN PREMIER MEURTRE, ETC...

POUR CELA, UTILISEZ LE FORMAT :

• DATE / LIEU : Description de votre moment fort.

→ VOUS POUVEZ FAIRE AUTANT DE DATES CLEFS QUE VOUS LE SOUHAITEZ.

→ IL PEUT S'AGIR DE DATES FIXES (type "le 5 mai 2017") OU DE PÉRIODES (type "février 2018", "hiver 2019", etc...).

→ SI VOTRE PERSONNAGE EFFECTUE UN ROAD-TRIP, NOTAMMENT S'IL TRAVERSE PLUSIEURS ÉTATS, FAITES CLAIREMENT APPARAÎTRE LES DIFFÉRENTES ÉTAPES DE SON TRAJET (EN CITANT LES VILLES PAR EXEMPLE) POUR QU'ON AIT UNE IDÉE DE SON ITINÉRAIRE.

→ PLUS IL Y AURA DE DÉTAILS, MIEUX CE SERA : LE BUT EST QUE L'ON COMPRENNE TOUTES LES ÉPREUVES PAR LESQUELLES VOTRE PERSONNAGE EST PASSE. IL N'Y A PAS DE MINIMUM DE LIGNES IMPOSE MAIS UN TEXTE FOURNI FERAIT ENVIRON 10-15 LIGNES PAR ÉVÉNEMENT MARQUANT.

→ L'UNE DE CES DATES DEVRA OBLIGATOIREMENT SE TROUVER EN OCTOBRE 2015 AU DÉBUT DE L’ÉPIDÉMIE ; UNE AUTRE DEVRAIT SE TROUVER DANS LES 6 DERNIERS MOIS AVANT LE "PRÉSENT".

RACONTEZ ICI A QUOI RESSEMBLE UNE JOURNÉE DE VOTRE PERSONNAGE AUJOURD'HUI. S'IL EST DANS UN CAMP, COMMENT PARTICIPE-T-IL A LA VIE COMMUNE ? QUELLE EST SA RELATION AVEC L'AUTORITÉ ? S'IL EST TRAVELER, QUELLES SONT SES HABITUDES AU JOUR LE JOUR ? ETC...