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Survivant par hasard. - Chris Edison -

Mar 16 Juin 2020 - 13:19


Chris William Edisontell me more about you

prénom(s) : Chris William
nom : Edison
date de naissance : 30.12.1993
âge : 27

ville de naissance : Seattle
métier : Tatoueur
groupe : Gentle Bastards

avatar :Arnas Fedaravicius

what i am

qualites
•Passionné
•Empathique
•Adaptable
•Assidu
•Médiateur
defaults
•Hypersensible
•Exigeant
•Solitaire
•Manque de confiance
•Réfléchit trop
Equipement :
Mon amour du baseball "en cage" m'a apporté plus que je ne l'espérais : un équipement pas dégueu contre les rôdeurs.
J'ai la panoplie complète. Les jambières, la protection de torse et même le casque avec la grille devant.
Et par-dessus tout, j'ai une arme : Ma batte en aluminium. j'ai hésité à prendre celle en bois.. Un peu plus lourde, donc plus de dégâts en vue. Mais plus fragile, aussi. Et comme j'avais pas de semi-remorque sur moi.. je l'ai laissée chez moi finalement.
Je planque un couteau-papillon, aussi. Un truc que je m'étais acheté avant tout ça. Je te raconterai à l'occasion...

Mes affaires sont rangées dans un grand sac de sport que je porte sur le dos.Y'a rien de bien fou, quelques fringues, de quoi dessiner, aussi. Quelques réserves de bouffe et une lampe de poche. Avec des piles, quand j'en trouve.
     
Details physiques :
Brun.. les yeux vairons. Ça a son charme, il paraît.
Je suis.. assez grand ? 1m85, à toi d'en juger. J'ai toujours été plutôt fin. Pas au sens maigrichon ou sans musculature, mais j'ai pas le profil du capitaine d'équipe à la fac, 'voyez ?
Ceci étant, je fais pas mal de sport depuis l'adolescence, alors je peux me vanter d'être globalement plutôt bien foutu. regarde-moi ces jolis abdos ! Ma grande fierté, de toi à moi.
Quoi ? Ah, oui.. Ouais, alors. J'ai cette sale cicatrice, là, ouais. Ça, ça date de l'attaque des Scarescrows.. J'ai failli y laisser ma peau, clairement. Une entaille qui me traverse le bide de part en part. A priori, c'est resté assez superficiel. Enfin, ça a rien touché de vital, quoi. C'est ce qui m'a sauvé.
Puis tant qu'on y est, j'ai une cicatrice à l'arcade, la petite, là. C'est bien plus ancien, une bagarre à la sortie du lycée. Il m'avait aussi pété le nez cet enfoiré. Mais ça se voit pas, ça.
J'ai une sale brûlure, aussi, sur la cuisse. Celle-là.. je te raconterai. Elle est guérie depuis des années mais je la hais toujours autant.
M'ah, je vois que t'as remarqué mes bras... ouais, on appelle ça des scarifications. Ado à problèmes et mal dans sa peau, ça te parle ? Enfin, je t'ai déjà assez parlé de moi.

Bon puis, t'as pas pu rater mes tatouages... Sur le mollet, et.. sur le reste.. Une passion, je t'ai dit ! Bon je te ferai pas tout voir, je montre pas mon cul au premier venu, ho. Mais globalement.. j'en suis assez fier, ouais.

Psychologie

Défauts/Qualités :
Un jour, vers mes 16 ans, ma mère m'a amené dans un institut spécialisé psy. J'ai passé des tests, répondu à des questionnaires et passé des entretiens. Ça a pris des semaines, et j'ai eu beau lui répéter qu'elle se trompait.. Elle m'a pas écouté. Et bon, j'avoue, j'avais tort. Le verdict est tombé : je suis " HPI". Haut potentiel intellectuel.
Je pourrais me la péter un peu.. Mais en fait non. Ça me rend pas plus malin que les autres. Juste.. différent. Et ça conditionne pas mal de mes émotions et réactions.
Tu veux quoi ? Des exemples..? Sérieux, tu saoules. Ok, ok..

Je suis Hypersensible. Le nom parle de lui-même nan ? Toutes les émotions me parviennent comme.. décuplées. Je ressens tout plus fort. La joie, la tristesse. J'ai du mal à contenir ce que je ressens, souvent. Ça déborde. Les colères finissent en hurlement, les chagrins en torrents de larme, les bonheurs en... torrents de larmes aussi, oui.
Ça passe aussi par une hypersensibilité physique. je supporte pas du tout certains sons, par exemple. Ou le contact de certains tissus sur ma peau. Pour toi c'est insignifiant, pour moi c'est l'enfer.

Ça veut aussi dire que je suis empathique. J'ai généralement pas trop de mal à décrypter les sentiments des autres, à me mettre "à leur place" dans une situation. Ça joue souvent en ma faveur, je vais pas faire genre. C'est plus simple de convaincre quelqu'un quand tu devines ce qu'il ressent. Je suis pas médium hein ! Pas de connerie comme ça. Mais du coup les gens me font assez facilement confiance, en général. 'fin... Quand on pouvait encore faire confiance à quelqu'un, t'as compris l'idée.

A côté de ça, et je crois pas vraiment que ça soit en lien avec le fait d'être HPI, j'ai une sainte horreur des conflits. Je suis du genre à les fuir, tu vois ? Mais bon, le truc c'est que j'accepte assez bien qu'on m'oppose des arguments ou des idées. Faire des concessions, trouver des compromis.. ça m'fait pas peur. Y'en a qui veulent avoir raison à tout prix. Moi je préfère quand tout le monde trouve son compte. Je dirais que je suis du genre... Médiateur ?

Le souci c'est que ça se retourne contre moi, des fois. J'ai pas vraiment confiance en moi. Pas du genre, un peu comme tout le monde, nan. Moi c'est le niveau au-dessus... T'es prêt ? Parce que je te préviens, je suis gratiné. Je fourmille d'idées. Mais.. en général je renonce avant de les proposer. Le temps de les penser, et d'un coup je les trouve à chier, insignifiantes. Mauvaises. Je te parle même de devoir prendre la parole devant des gens, ou de me mettre en avant. Là, c'est panique à bord certifiée. Crise de panique, plus précisément. Oui, ça m'est arrivé. Puis bon, pas la peine de me faire des compliments : Je vais te répondre que tu te fous de ma gueule.
C'est assez auto-destructeur, au final. Je me sens tellement nul que quand je pète les plombs, je détruis ce qui m'entoure. Relationnellement parlant, j'entends.
C'est sans doute mon plus gros démon, ça. Mon manque de confiance en moi.

Enfin, revenons à plus positif, tu veux bien ? Je suis du genre passionné. Quand quelque chose m'intéresse, je m'y plonge à corps perdu. Je deviens incollable sur le sujet ! Je tente tout, j'apprends tout. Un exemple ? J'en ai même deux, mon gars ! Le tatouage, et la faune marine. Je me suis intéressée très tôt aux deux. J'ai dessiné, dessiné, dessiné..  Des poissons, du coup, principalement. D'une pierre deux coups, comme on dit. J'ai regardé des milliers de vidéos sur ces deux sujets. J'ai lu des millions d'articles, de bouquins, de témoignages, de reportages.
Et je peux en parler pendant des heures. Malheureusement, les intéressés pour la faune marine ne sont pas foule...

On me dit aussi souvent que je suis perfectionniste. Moi je dirais plutôt.. assidu. Quand j'ai une tâche, je fais toujours tout mon possible pour la mener à bien. Et pour le faire correctement, pas genre à bâcler la fin pour aller manger plus vite quoi. Le mauvais côté c'est que des fois.. je mets un peu trop de temps à faire ce que je dois. je fignole les détails. J'ajuste, je retouche. Bref. Nan, je suis pas perfectionniste, j't'ai dit.

Mais je t'accorde que je suis du genre exigeant, ceci dit. Envers moi, du coup. Mais aussi envers les autres. A tous points de vue. Si je demande à quelqu'un d'effectuer une tâche, il a intérêt à ce que ce soit bien fait. Vraiment bien fait. Et puis.. pareil dans mes relations. Si je donne ma confiance à une personne, la moindre petite connerie risque de me décevoir plus que de raison et de tout foutre en l'air. Ouais, c'est chiant, mais.. je fais pas exprès ? Je me soigne, ho ! Enfin, j'y travaille quoi.

Je suis plutôt solitaire, en même temps. Je me sens rarement à ma place dans un groupe. Je me sens.. A part, décalé. Pas à ma place. Alors je préfère rester seul, la plupart du temps... Comme ça j'ai pas besoin de me forcer ou de faire semblant. J'ai toujours été le mec bizarre, depuis l'école. Celui qui a pas de pote dans la classe. Puis, celui qui va pas fumer avec les autres pendant les pauses. Celui qui n'est pas dans la cours royale des élèves populaires.
Ah, et je suis un peu agoraphobe, aussi.. Fous-moi dans une foule et tu vas me voir me fondre dans le mur le plus proche.

Ce qui me sauve, dans tout ça, c'est que je suis devenue assez adaptable, avec le temps. Quand t'as toujours été mis à l'écart.. Et quand ça t'a porté préjudice, surtout, tu finis par apprendre. A faire semblant. Tu te fonds dans la masse. Tu parles de la même chose que les autres, même si tu t'en fous profondément. Le dernier match de baseball ? Ouais, une belle victoire. La politique ? Ah ça, un vaste sujet hein !
Bref, je m'adapte aux autres. A ce qu'ils attendent de moi. Le plus souvent ? Une oreille pour écouter leurs malheurs. je fais ça très bien.

Bon, t'es mignon mais je sais plus trop quoi ajouter, c'est déjà pas mal, non..?
Ah si ! Allez, un dernier pour la route. Je réfléchis trop. Ça a l'air de rien, mais ça te pourrit la vie, ce genre de conneries ! T'es toujours là à te triturer la tête.. Et si je fais ça ? Quelles conséquences, pour qui, comment ? Qu'est-ce que j'ai oublié de faire ? Est-ce que j'ai bien fait de dire ça ? De faire ça ? De répondre ça ? Est-ce que j'aurais pas mieux fait de répondre comme ça ? Pourquoi il est arrivé tel truc ? Est-ce que c'est de ma faute ?
Je ressasse, je réfléchis. parfois j'oublie qu'il y a un avenir devant, et pas juste un passé derrière. Ou un présent, maintenant.

Bon allez, fini de parler de ça, encore un peu et tu me fais payer une consultation psy, hein ?

Evolution :
J'ai jamais été bien dans ma peau. Toujours en marge du reste du monde, toujours entre deux eaux. On m'a cachetonné pour soigner mon "terrain dépressif" comme ils disent, avec plus ou moins de succès suivant les périodes.
L'épidémie a clairement tout bouleversé pour moi. Toutes les normes sociales auxquelles je tentais de me conformer ont volé en éclat.. J'ai parfois du mal à savoir si c'est un mal ou un bien, de ce point de vue-là.

J'en ai bavé.. j'ai été bien obligé de m'endurcir un peu. Enfin, j'ai pas fait exprès. Mais ça s'est fait. Arrive un moment où t'es forcé de sortir de ta zone de confort, si tu veux survivre. Je suis moins sensible, et j'ai bien dû passer au-delà de mon manque d'assurance pour aller vers d'autres survivants, commercer, m'imposer pour pas me faire arnaquer ou pire que ça. J'étais très renfermé avant toute cette merde.. ça m'a forcé à sortir de ma coquille.
Avec tout ce qui m'est tombé sur la gueule, j'ai arrêté d'attendre et de regarder.. Je n'ai plus autant de scrupules à m'imposer et à me salir les mains. Mon sens de la justice en prend parfois un coup et ça m'aide pas à passer de bonnes nuits, certaines fois. Mais si faut foutre sur la gueule de quelqu'un pour être en sécurité ou même.. pour avoir à bouffer en échange. Je serai pas le dernier à y aller, aujourd'hui.
J'ai appris à survivre.




Story of survival

Pre-apocalypse

Je suppose qu'on commence par le début, comme on dit. L'enfance. Je suis né le 30 Décembre 1993 à Seattle. Qu'on soit clair tout de suite : J'ai jamais vécu ailleurs. Bon je suis partie en vacances ici ou là, mais c'est tout. En plus on était pas vraiment blindés de fric, donc autant te dire que j'ai jamais quitté le pays...
J'ai peu connu mon père. Il a quitté ma mère quand j'étais très jeune, et elle m'a élevé seule. Elle n'a jamais refait sa vie. Je voyais mon paternel de temps en temps, pour les vacances. J'en garde pas un souvenir impérissable.. On n'avait pas grand chose en commun.
Ma mère était.. Une sacrée femme. Elle travaillait énormément pour joindre les deux bouts et m'offrir une enfance décente. Elle était serveuse dans un bar du Quartier, et régulièrement elle allait s'occuper de mômes pour arrondir les fins de mois.
Résultat, je la voyais assez peu, elle bossait tard, rentrait tard, partait tôt quand elle ne dormait tout simplement pas, épuisée par ses jobs. J'ai vite été assez autonome. Me faire à bouffer, aller et revenir de l'école. Ou à la supérette du coin. J'aimais pas ça, d'ailleurs. Sortir seul, devoir parler aux caissières.. l'enfer. Mais c'était ça ou bouffer du pain rassi, des fois. Donc le choix était vite fait.
Puis ça mis à part, ça m'allait bien. La solitude m'a jamais dérangé. Des milliers de bouquins à lire, un ordinateur plein à craquer de conneries à lire, regarder, faire. Et puis le sport. Tout seul, évidemment. Mais j'y ai vite pris goût à vrai dire. J'allais dans ces espèces de cage de Baseball, la plupart du temps. Une machine t'envoie des balles à pleine vitesse et tu te défoules à coup de batte bien sentis ! Je peux me vanter d'être assez précis dans la discipline, très entre nous. Je courais très souvent, aussi. J'allais me vider l'esprit avec mes écouteurs et ma paire de baskets.
J'ignorais que ça me servirait bien plus tard.. Courir vite et viser la tête des rôdeurs, combo gagnant.

Je me suis pris de passion pour les tatouages et.. les animaux marins. Me juge pas comme ça, c'est super intéressant, ok ? Et oui, je l'ai déjà dit. Et alors ?
Pour la faune marine, c'est venu très tôt. Après une visite scolaire d'un aquarium géant. Je me souviens encore des petites anémones, des méduses, de la multitude de poissons multicolores, et évidemment de cet énorme requin. Tout un monde différent du mien qui m'a instantanément plu. J'ai voulu tout savoir sur eux, leur fonctionnement physique, leurs interactions, leurs lieux de prédilection. C'est un milieu incroyablement riche et méconnu. Mystérieux.

Je devais avoir genre, une dizaine d'années quand j'ai voulu devenir tatoueur. Ça tient à pas grand chose... j'ai vu un reportage sur les yakuzas. Et j'ai commencé à dessiner, des silhouettes, des tatouages. J'y passais des heures, des quantités de feuilles et de crayons astronomiques. De mauvaise qualité généralement, vu le prix du matos.. Mais je m'en foutais. Je dessinais. Et tu commences à me connaître.. Fallait que je m'améliore, encore, toujours. C'était jamais assez bien. Alors je recommençais.. Encore, et encore. J'ai fini par trouver mes petites œuvres "pas si mal". Ce qui est.. déjà plus que ce que peux penser de moi habituellement, soyons honnête. Mes gribouillages sont devenus plus complexes, j'ai commencé à dessiner des créatures marines... Évidemment. Puis à me diversifier progressivement.
Et j'ai commencé à m'intéresser aux techniques de tatouage, à leurs significations, aux spécificités selon les pays.. avec forcément un attrait tout particulier pour les tatouages japonais, mon premier amour.  Bordel, t'imagines pas tout ce qu'on peut-... Ouais pardon, je m'égare, pardon.
Tu veux te foutre de moi, un peu ? Je m'étais mis en tête de me tatouer une méduse sur le bras. J'ai cherché un peu sur le net, et j'ai fini par me lancer avec une aiguille et de l'encre de Chine. Ben on va pas se mentir... C'était pas une franche réussite. Ma mère a dû passer une partie de ses économies pour me le faire sabler et effacer. Elle a pas aimé non plus a priori.

Côté scolarité, c'était... Ouais, "compliqué" sera le bon mot. J'étais pas mauvais élève en soi, j'étais pas bon non plus. Le milieu du peloton quoi. Les profs disaient à ma mère qu'avec quelques efforts je serais l'excellence de l'établissement. Laisse moi rire. Ça m'intéresserait juste pas. Du coup j'étais très bon dans les domaines qui me bottaient, très médiocre dans les autres, le tout pour une moyenne... Moyenne.
A côté de ça, faut ajouter un petit détail, si je peux dire. Je t'ai parlé de mon côté solitaire, tout ça. L'impression d'être différent des autres. Ben manifestement ils l'avaient senti aussi. J'étais le souffre douleur des petites terreurs du coin. Enfin, au début. Je disais rien, je laissais faire. Puis quand j'ai plus supporté, j'ai commencé à rendre les coups.. mais toujours hors des établissements scolaires. C'est con à dire mais je voulais pas me faire virer, ma mère avait pas besoin de ca. J'ai pris de sacrées raclées, mais.. j'en ai donné de belles aussi !
Au fil du temps, je suis passé du mec bizarre à martyriser, au mec bizarre à pas trop emmerder. Et là... C'était royal pour moi.

Passons en 2009, A mes seize ans. J'ai commencé à bosser, encore et toujours pour ma mère. Enfin, pour l'aider financièrement je veux dire. Des petits boulots de merde, plongeur dans un resto, employé de nuit dans une supérette. Ce genre de job où tu as tout ton temps pour réfléchir, parce que tes tâches te prennent moins d'un pour-cent de ton cerveau quoi.
C'est cette année-là qu'on m'a diagnostiqué HPI, comme j'ai dit plus tôt. Ça a pas changé grand chose pour moi. On avait mis un nom sur ma bizarrerie... Mais ça s'est arrêté là. On avait pas le fric pour pousser d'avantage le suivi.
Mais j'ai pu me renseigner un peu par moi-même.. Et j'ai mis un mot sur ce que j'étais. Je crois que ça m'a soulagé, d'un sens.

2011.. Mes 18 ans. Il s'est passé pas mal de trucs à partir de là.
Déjà, j'ai pris mon indépendance. J'ai quitté l'appartement de ma mère.. En partie pour ne plus vivre à son crochet, et d'autre part. Ben, pour me prendre en main, quoi. T'as compris l'idée. Je me suis trouvé un minuscule appart', dans un quartier.. je vais pas dire mal famé, mais c'était pas le haut du panier, comme on dit.
Pour être honnête, ce qui a motivé mon choix, c'est que l'appart était juste au-dessus d'un salon de tatouage. C'était ça ou un aquarium géant.. et faut avouer que c'est moins courant. Bref, ma chance, c'est que le tatoueur avait besoin de quelqu'un pour faire le ménage dans son salon. Tu penses bien que je m'y suis précipité. Et j'ai été pris. Souvent je venais une heure avant la fermeture et je le regardais bosser. Dessiner, tatouer, manipuler son matos pour le ranger ou autre. Je me sentais comme un gosse devant le sapin au matin de Noël.
Il s'appelait Danny, c'était un vieux mec sympa. Ça lui faisait plaisir de me montrer, de m'expliquer. Je passais mon temps à lui poser des questions... Au bout de quelques mois, je lui ai montré mes dessins. Je crois que ça lui a plu. Il m'a dit que si je m'entraînais, que je me faisais un book correct et que je passais une formation sur l'hygiène dans le milieu du tatouage.. il me parrainerait et m'accompagnerait. Tu parles, j'ai sauté sur l'occasion ! C'était.. un rêve de gosse qui se concrétisait.

Je me suis serré la ceinture pour me payer la formation, et j'ai passé tout mon temps libre à me faire un book digne de ce nom. Danny.. Je crois que je lui rappelais son fils. Il l'a jamais dit ouvertement, mais il a tellement fait pour moi.
Quand il avait pas de rendez-vous, il me prêtait son matos pour que je m'entraîne. Le matériel "fixe", du moins. Et moi je me démerdais pour payer l'encre et tout le côté "consommable". Y compris la peau de porc. .. Ouais, au début c'est super chelou et un peu.. dégueu. Déroutant. Mais on s'y fait. Mes premiers essais ressemblaient à rien, une horreur ! Mais je me suis amélioré, semaine après semaine.

C'est aussi cette année-là que j'ai rencontré Roza Votiakova. Ha... Roza. Et son accent russe reconnaissable entre tous. Son franc parler. Ses tatouages, putain ! Pardon, je m'emballe. Une tatoueuse, donc. C'est elle qui m'a fait tous les miens ! Et vu le temps que ça a pris.. on a eu le temps de faire connaissance. Elle est devenu ce qui ressemble le plus à une amie pour moi. Sans doute ma première, d'ailleurs. Elle m'a guidée quand j'ai commencé à m'entraîner à tatouer. Des conseils, des idées, des corrections.
... Et de longues, loooongues soirées dans mon canapé avec des joints. Voire de quoi sniffer, de temps en temps. Elle m'a fait sortir de ma coquille. Je me sentais moins bizarre, avec elle. Et je l'appréciais vraiment. On s'est perdu de vue.. Quand tout est parti en couille.

2012... Une mauvaise année. La pire avant l'invasion.
Putain, j'aime pas raconter ça.
Il s'est passé un sale truc. J'avais l'habitude d'aller me chercher un peu de shit de temps en temps, toujours au même dealer. Une petite ruelle crade.. J'aimais pas y aller. Mais voilà, c'était mon petit plaisir perso de temps en temps.
Un soir. Je rentrais du baseball. Il m'avait donné rendez-vous, mais j'étais en avance, alors je me suis posé contre un mur pour l'attendre. J'ai entendu un bruit derrière moi.. en me retournant j'ai vu un homme qui m'arrivait droit dessus. Il avait pas l'air de vouloir parler, tu vois..? Et j'ai vu la lame dans sa main. J'ai agi par réflexe. J'avais tout mon matos d'entrainement.. La batte dans ma main. je l'ai levée, il s'est jeté sur moi. La batte a atterri en plein sur sa tempe. Ça l'a stoppé net. Il a vacillé.. Et il a basculé en arrière. L'arrière de sa tête a heurté le bord de la benne à ordure en métal, dans un bruit que j'oublierai jamais. Il est tombé au sol.. Il bougeait plus.
J'ai pas attendu de voir s'il se relevait, j'ai récupéré mes affaires et je suis parti en courant.

Ma chance, c'est qu'il n'y a pas de caméras, dans ces coins là de la ville.. Deux jours plus tard, il passait aux infos. Je l'ai tué. J'ai tué un mec. Les flics ont pensé à un règlement de compte entre bandes... Personne a démenti, évidemment. L'affaire a certainement été classée sans suite. Et moi je suis resté muré dans mon silence de meurtrier.
Je peux pas m'empêcher de me dire, pourtant.. Que c'était lui ou moi. Je sais pas c'qu'il me voulait. Mon fric, sans doute ? Quoi d'autre.. Dans ce coin, ya que des dealers et des camés. j'y suis plus retourné, d'ailleurs. Fini les petits joints du vendredi soir.

Et je pensais reprendre ma vie comme avant... Avec une mort sur la conscience. Mais c'était sans compter sur le karma. Quelques semaines plus tard, un mec taillé comme un monstre m'est tombé dessus. Un coup à la tempe. Noir.
Quand j'ai repris connaissance, j'étais assis sur une chaise au milieu d'une espèce d'entrepôt. Je pouvais pas bouger, et mon crâne était sur le point d'éclater. Y'avait plusieurs personnes devant moi, le visage masqué, c'était... complètement flippant.J'ai pas mis super long à comprendre ce que je foutais ici, forcément.
Par contre j'ai rien compris pour tout le reste.. L'un d'eux me sembla être le chef, c'est lui qui parlait le plus. Il avait l'air de croire que j'avais tué l'autre type volontairement. Un des autres mec l'a appelé Cormac.. ça j'm'en souviens.
Moi qui croyais que personne m'avait vu... Leçon numéro 1 : les ruelles ont des yeux et des oreilles.
Bref, apparemment ma... victime avait planqué un truc qui appartenait au patron du mec. Et forcément, une fois mort. Il pouvait plus cracher le morceau. Alors Mr Masque pensait que je savais quelque chose à ce sujet. J'ai pris des coups.. j'ai répété encore et encore que j'en savais rien. J'ai pris d'autres coups.J'avais tellement peur, bordel. J'avais l'impression d'être dans un film d'horreur. Ou.. quelque chose comme ça. Je sais pas combien de temps ça a duré, j'étais juste terrifié. A un moment.. j'ai senti une brûlure sur ma jambe. Le genre de brûlure à te faire hurler de douleur. Sauf que le coup que j'ai pris dans le ventre m'a coupé le souffle. Juste avant de reperdre connaissance, j'ai entendu le mec dire un truc du genre.. "ça c'est pour te rappeler de pas jouer avec nous.". Quelque chose comme ça.
Je me suis réveillé dans une ruelle.. Encore. Je hais les ruelles.
J'avais cette putain de brûlure sur la cuisse. Et j'ai vomi.
J'en ai jamais su plus et je voulais surtout pas en savoir plus. J'ai enfoui tout ça dans un coin de ma tête.


En 2013, à mes vingt ans.. Danny m'a finalement pris comme "apprenti" dans son salon. Après deux ans à me faire dessiner sur de la peau de cochon et à me donner des conseils pour m'améliorer en dessin.
Je me souviens de la première fois où j'ai encré une vraie peau. J'avais du mal à retenir mon excitation. Danny était au-dessus de mon épaule, et la cliente était une habituée, couverte de tatouages. C'était une "simple" retouche, un petit ajout. Mais j'avais l'impression d'avoir entamé le plafond de la chapelle Sixtine.
J'ai su que j'avais trouvé ma voie. J'ai pu lâcher un peu mes autres petits boulots, je passais encore plus de temps à dessiner. Danny se foutait de moi.. Gentiment, hein. Il disait que j'allais le foutre au chômage, un jour.
Moi qui avais toujours été un élève médiocre.. je peux dire sans me vanter que j'étais devenu un travailleur assidu et sérieux.

Qu'est-ce que je peux te raconter d'autre.. Des ? Nanas ? Haha, nan désolé mon gars. C'est pas tellement mon truc. C'est même.. pas mon truc du tout, si tu vois c'que je veux dire.
En fait avant toute cette merde, je m'intéressais juste pas aux femmes. Ado, j'avais pas la libido débordante de mes camarades de classe.. Et c'est pas rien de le dire. J'ai bien tenté de regarder du porno, mais franchement, ça m'a pas botté. Même pas une demi-molle, tu vois le truc. Et bon, comme j'avais personne avec qui parler de ce genre de sujets.. Je me suis jamais posé plus de questions. Plus tard, je veux dire, à l'âge adulte, j'ai bien remarqué que j'avais un certain succès. Mais même là.. J'étais pas attiré. Enfin j'y reviendrai plus tard.

Post-apocalypse

Octobre 2015, Seattle ~ Au commencement il n'y avait rien.
J'étais chez moi quand tout a commencé. En fait je dormais après avoir un peu abusé la veille, avec Roza. Une bombe aurait pu tomber sur mon appart que ça m'aurait sans doute pas sorti de mes songes. Quand j'ai fini par émerger, j'ai allumé la TV. Des infos. Seconde chaine ? Des infos. Troisième chaine...? Ok, il se passait un truc bizarre, j'ai fini par regarder ce que ça disait. Ça parlait d'une situation inédite, des gens qui en attaquaient d'autres. Des morts qui ne l'étaient pas vraiment. Les images étaient.. putain, une boucherie. Je me souviens être resté un moment devant l'écran à me demander si c'était une blague. Une.. très mauvaise blague.
Puis je suis allé à la fenêtre. Et j'ai vu que c'était pas une blague. C'était la panique dans la rue, je comprenais rien à ce que je voyais. Des gens qui couraient. Des gens qui criaient. Des voitures qui n'avançaient plus, évidemment.  J'ai refermé la fenêtre, et je suis retourné sur mon canapé. J'crois qu'on appelle ça la "sidération", quelque chose comme ça.
Après quelques heures, je suis allée vérifier que ma porte était bien verrouillée.. Et j'ai décidé de suivre les instructions : "restez chez vous.". Comme si j'allais aller me balader, tiens. J'ai passé deux jours comme ça. Deux jours à regarder un écran qui passait en boucle les mêmes messages d'alerte, tu parles d'une idée anxiogène.
Après ces deux jours.. J'ai entendu crier. L'appartement au-dessus du mien. Des grognements inhumains, masculins.. Et des hurlements féminins. Ça a duré quelques minutes, j'entendais leurs pas courir sur le parquet, les corps s'entrechoquer. Et puis finalement un bris de glace, et deux ombres qui passent devant ma fenêtre pour s'écraser au sol. Je me suis précipité pour regarder en bas. En quelques secondes, la rue qui semblait vide s'est remplie de ces "rôdeurs", venus se servir au buffet froid.

Les semaines qui ont suivi, j'ai vidé mes réserves de bouffe. Puis.. celles des appartements voisins. J'écoutais à la porte, je tapais contre. Et si y'avait pas de bruit.. j'entrais, pour peu qu'elle soit pas verrouillée. Les gens étaient partis précipitamment, la plupart était ouverte.
J'ai pu tenir comme ça jusqu'en décembre.


25 Décembre 2015, Seattle ~ A quoi serviraient les morts, sinon à aimer les vivants davantage ?
Je me suis rendu compte que j'avais plus le choix. Fallait que je sorte. J'avais épuisé mes réserves. Celles de l'immeuble.
J'ai regroupé mes affaires dans mon sac de sport. Ce qu'il me restait de bouffe, deux fringues de rechange, mes affaires de dessin que je me suis pas résolu à laisser là, un briquet, des couverts, ma gourde. Ma lampe de poche et toutes mes piles d'avance, même celles de la télécommande. Et puis une couverture de survie, un truc que ma mère m'avait acheté quand j'avais aménagé. J'ai mis mon matos de baseball, et par-dessus mon manteau de neige. J'ai pris ma batte, mon couteau, et je suis sorti. J'étais terrifié..
Ma chance c'est que les lieux avaient été désertés depuis un moment, alors les rôdeurs étaient rares, attirés ailleurs sans doute. Je me suis faufilé entre les voitures, sans bruit. J'ai marché pendant longtemps.. Je savais pas bien où aller.
C'est en fin de journée que c'est arrivé.. j'étais entré dans un bar pour m'y réchauffer. J'avais verrouillé derrière moi, fait le tour des lieux pour vérifier que c'était sécurisé. Et, tu sais. Dans les films, c'est toujours à ce moment-là qu'une créature sort de nulle part.
Ben ce nulle part, c'était la chambre froide. Quand je l'ai ouverte pour tenter d'y trouver de quoi bouffer, c'est elle qui en a jailli et a tenté de me bouffer. Elle était jeune. Elle avait dû être jolie, et serveuse certainement. Sans doute enfermée là par un survivant. Il aurait pu laisser un mot, cet enfoiré ! En tout cas elle était là, devant moi. Ma batte était à un mètre derrière moi. Et j'ai rien su faire d'autre que crier "T'approches pas !!". Franchement, à quoi je m'attendais ?
Elle a sauté, j'ai attrapé la poêle qui dépassait à côté de moi et j'ai frappé de toutes mes forces. Elle est partie sur le côté et s'est redressée aussitôt. J'ai pris conscience qu'elle ne ressentait rien.. Et que c'était elle ou moi. Ça te rappelle un truc ? Ouais, à moi aussi. J'ai sauté en arrière et chopé ma batte, le cul par terre. Quand elle s'est jetée sur moi, elle l'a pris en pleine gueule, assez fort pour tomber elle aussi. Je me suis redressé et j'ai frappé à nouveau, jusqu'à ce que son crâne se fende. Elle a arrêté de bouger. Et j'ai pleuré.

A partir de là j'ai vécu un moment en solo. Je fouillais des apparts, des magasins. Je tuais les rôdeurs qui se dressaient sur mon chemin. A chaque fois, j'avais cette phrase qui s'inscrivait dans mon crâne. "Eux ou moi".
J'ai croisé quelques survivants, on s'échangeait des nouvelles et des vivres. On était toujours très méfiant les uns des autres. J'avais du mal à ne pas me dire que l'humanité régressait à tous points de vue. On aurait dû s'entraider, tous. Mais à la place, on se fuyait et on se craignait. Puis j'ai compris pourquoi.


13 Mars 2016, banlieue de Seattle ~ Le regard est un choix.
J'avais trouvé une moto avec de l'essence, j'étais le roi du monde, sur ma route post-apocalyptique. Je me prenais même à faire le malin, slalomant entre les carcasses de bagnoles et les  rôdeurs. Un coup de pied à gauche, un coup de batte à droite. C'est con à dire, mais j'avais fini par perdre mon empathie envers ces créatures. Comme un mur qui s'était refermé sur une part de mon humanité. L'instinct de survie je suppose.
Au milieu de journée, j'ai vu une silhouette plus loin. Une silhouette humaine et bien vivante, à en croire les grands gestes qu'il faisait. Alors j'ai ralenti, et j'ai roulé jusqu'à une trentaine de mètres de lui. C'était un quarantenaire, semblable à tous les autres survivants que j'avais croisé jusque là. On s'est présenté, et il m'a proposé de partager un repas, et pourquoi pas faire quelques échanges. J'ai évidemment accepté, et je me suis approché. Ça a été comme toujours : On restait sur nos gardes, à quelques mètres l'un de l'autre... On a discuté un peu, il me disait avoir de la vodka et des conserves de raviolis. "Raviolis aux trois fromages", qu'il a dit. Je lui ai proposé des médocs en échange, il a tout de suite accepté. Un peu trop vite même.. Il a pas demandé à savoir ce que j'avais d'autre, ça m'a mis la puce à l'oreille. Tout le monde veut toujours savoir ce qu'on a, négocier, tirer la couverture à soi. Enfin, je t'apprends rien.

Alors je me suis méfié... On a posé nos armes, l'un et l'autre. Moi ma batte, lui sa barre-à-mine. En fouillant dans mon sac pour sortir une boite d'anti-douleurs, j'ai chopé mon couteau et je l'ai glissé dans ma manche, puis je me suis approché. Ben tu diras que j'ai du flair, de la chatte, du cul, ou une chance de cocu, mais j'avais raison de pas lui faire confiance. Quand j'ai été près de lui, il a eu un grand mouvement de bras et a chopé un truc dans sa poche. C'était un surin. J'ai pas réfléchi.. La boîte de médocs est tombée, le couteau a glissé dans ma paume. En une demi-seconde, il se plantait dans son ventre. J'ai vu la surprise dans ses yeux. La douleur. Tout s'est déroulé au ralenti, la lame est ressortie pour se replanter une seconde fois, un peu plus haut.. Un peu au hasard. Son arme a résonné en tombant au sol, et en baissant le regard j'ai vu mes mains couvertes de sang. C'était chaud et poisseux.
Et encore une fois.. Encore une putain de fois, c'était lui ou moi.
Sauf que cette fois, je n'ai pas pleuré. Je suis resté là à le regarder tomber à genoux. Il a émis un gargouillis infâme et du sang lui est sorti de la bouche dans un hoquet, alors qu'il tendait la main vers moi, comme un appel à l'aide.
Et tu sais quoi..? J'ai attrapé sa main. Et je l'ai serrée. Il a eu l'air.. Reconnaissant, rassuré. Et moi j'ai compris que c'était qu'un pauvre mec qui avait fait de mauvais choix de survie.


Septembre 2016, banlieue de Seattle ~ Est vrai ce qui est beau. Le reste est invention.
C'est à ce moment-là que j'ai rencontré ceux que j'allais accompagner pour un bon bout de chemin. Je visitais les restes d'une pharmacie. C'est prisé, les pharmacies.. Et il restait pas grand chose dans les décombres. J'ai entendu du bruit, et j'ai voulu me planquer. J'ai mis le pied sur un truc qui traînait.. J'ai glissé. Ça a fait du bruit. Et je me suis tordu la cheville. J'ai cru que j'allais crever bouffé par des rôdeurs. Puis j'ai entendu des voix, j'ai vu des armes braquées sur moi, et là j'ai cru que j'allais crever buté par des survivants. Une vieille a dit "Mais c'est qu'un gosse !", et un mec a répondu "Le dernier aussi, ça l'a pas empêché de vouloir nous buter. Lâche ta batte gamin."
Moi j'avais vraiment mal à la cheville, j'avais la trouille, et j'étais un peu con alors j'ai gueulé : "Ho je suis pas un gosse ! Vous vous calmez, le club du troisième âge ?!"
J'ai entendu quelqu'un pouffer sur la gauche et le mec a plissé les yeux, regard assassin. Je me suis repris en laissant la batte rouler vers eux et en levant les mains. Je leur ai dit que j'étais pas un pillard, juste un solitaire à la recherche de quoi survivre. En les observant, j'en ai dénombré une dizaine. On aurait dit une famille, plutôt qu'un groupe de survivants. Je veux dire.. Y'avait une vieille, une nana avec un bébé dans les bras, quelques mètres plus loin. Le mec qui semblait le patriarche de ce petit monde, et celle qui semblait être sa femme. Et quelques autres... Dont cette petite jeune qui me quittait pas des yeux. Une petite rousse mignonne.

La nuit allait tomber, alors ils ont décidé de rester là et de sécuriser les lieux, le temps de "prendre une décision", comme a dit le mec. Ils m'ont attaché, et la vieille, elle, a regardé l'état de ma cheville. Y'avait pas grand chose à faire à part attendre et la mobiliser le moins possible, selon elle.
Je les ai entendu parler un moment. Certains disaient que me laisser là et blessé serait un meurtre, les autres qu'embarquer un blessé serait un suicide. Et la petite rousse, elle.. est restée là, à me regarder. Je connaissais ce regard, je lui plaisais. Et en une fraction de seconde.. J'ai décidé de ce que j'avais à faire.
La séduire. Me rapprocher d'elle. Faire en sorte qu'elle veuille que je reste. Ils étaient une famille, ou du moins ils fonctionnaient comme ça, alors sa voix aurait un impact.. Et il serait en ma faveur, il le fallait.

Alors, j'ai fait ce qu'il fallait faire. Créer un lien, une proximité. Échanger nos noms, puis parler de nous. La faire rire. Ça a attiré l'attention des autres de nous voir discuter, d'entendre une des leurs rire avec moi. J'ai croisé le regard de la vieille. Et j'ai su que c'était gagné. Je resterais pas seul ici avec ma cheville en vrac.
Ils ont attendu le lendemain pour me proposer de les accompagner. Par sécurité, je suppose ? Et c'est comme ça que je me suis retrouvé avec eux. La jeune s'appelait Anna. Elle était plus jeune que moi de quelques années. Une ado paumée, en manque d'affection et de repères. Et j'allais devenir tout ça pour elle.
J'ai joué les jeunes amourachés, quand bien même je ressentais rien de plus qu'une certaine affection pour elle. Et même passé le temps de ma guérison.. je suis resté. J'avais découvert la sécurité et le confort de vivre au sein d'un groupe. Ma seule croix, c'était Anna.Tout le monde était tellement uni, et tellement heureux de voir la petite rousse en bonne compagnie que je ne pouvais que continuer sur ma lancée. La quitter, ça aurait été synonyme de quitter le groupe.

Comme je m'y attendais, les "Robinson" -du nom de Nanny Robinson, la doyenne- étaient purement pacifistes. On posait notre campement ici ou là, on troquait parfois avec d'autres groupes. Mais on restait le plus autonome possible.
Je vais pas jouer la comédie du bonheur... On a eu des moments de merde aussi. Des mauvaises rencontres. Des connards qu'ont tenté de nous la foutre à l'envers. J'ai pas les mains propres.. Loin de là. Mais j'ai arrêté de culpabiliser : J'ai fait ce que je devais faire pour survivre et faire survivre les membres Robinson.


Juillet 2017, banlieue de Seattle ~ L'amoureux est un être complexe qui cherche aussi à rendre heureux.
Bon. On passe à une partie un peu plus... intime.
On a trouvé un autre survivant, à cette époque-là. Il était.. beau. C'est débile, c'est ce qui m'est venu en premier en le voyant. Il était beau. Sale comme pas permis, pourtant. Il puait le sang et la transpiration. Ses fringues étaient dans un état terrible. Et il était affamé. Faut dire qu'il y avait pas grand chose dans cette zone, peu d'habitations et toutes déjà visitées mille fois. On a partagé quelques vivres avec lui, et accepté qu'il passe un temps avec nous, en échange de sa participation active à la vie du groupe.
Je me suis rapproché de lui petit à petit, on s'entendait bien.. très bien. La dernière fois que je m'étais senti aussi bien avec quelqu'un, c'était avec Roza. Sauf que là.. Pas de fumette, pas de défonce, et à la place. Cette sensation bizarre dans le ventre. Je m'inquiétais pour lui quand il partait la journée. J'avais du mal à retenir un sourire con quand il revenait le soir.

Bref. Tu veux un dessin..? ... Putain, t'es lourd. Mais puisque t'insistes :
Un soir dans mon lit de fortune, j'ai pensé à lui. Je l'ai imaginé là. Près de moi. Et ça m'a plu, même si.. ça m'est venu par surprise. Ah, oui. J'ai oublié de préciser : J'étais en train de me branler.
Sur le coup, je l'ai chassé de ma tête, mais.. il y est revenu. Et la fois d'après aussi. Et la suivante.
J'ai plus osé le regarder en face, les premiers temps. J'avais le ventre en feu quand il approchait et des palpitations s'il avait le malheur de me toucher. Il a forcément fini par s'en rendre compte.. Et moi par réaliser que je lui plaisais aussi.
On a flirté.. Quand on se retrouvait seul à seul. Quand les autres étaient avec nous, on faisait mine de rien. Je savais pas comment gérer ça. Je venais de découvrir que j'étais gay.

Il est resté un moment avec nous.. Avant de reprendre sa liberté. Et moi je suis resté avec Anna et mes papillons dans le ventre quand je pensais à lui.

Février 2018, No Man's Land ~ Tout être humain a le droit d'être en contradiction avec lui même.
Un survivant nous avait parlé d'un endroit assez récemment monté, le No Man's Land. Un endroit où pas mal de monde s'était regroupé et où il était possible de troquer tout et n'importe quoi.
Merde, t'imagines ? C'était une grande première. Et c'était aussi attirant que flippant. On avait la trouille que ce soit un traquenard, ou une merde comme ça. Mais on y est allé quand même.

Et ça a été un moment assez étrange.
On retrouvait un semblant de civilisation. Il y avait de la vie, partout, tout le temps. On avait perdu l'habitude, mais crois-moi qu'on y a vite repris goût. C'était pas un Paradis non plus, les survivants sont pas des tendres... Et regroupés tous ensemble, ça fait de sacrées étincelles. Le NML fait pas figure d'exception.
Enfin, quoi qu'il en soit on a passé un moment là-bas, on a échangé des vivres, des connaissances, des infos.

Et il y a eu des évolutions côté coeur, aussi. J'ai fini par dire à Anna que je ressentais rien pour elle. Et elle a répondu... Qu'elle le savait bien. Que c'était pour ça qu'elle m'avait jamais forcé à rien avec elle. Et je me suis rendu compte que je m'en étais pas rendu compte. J'étais toujours vierge et elle n'avait jamais rien tenté envers moi. Je m'étais toujours figuré que c'était par.. timidité ? Inexpérience ? En je découvrais, comme deux ronds d'flan. Que c'était parce qu'elle avait deviné bien avant moi que j'étais homosexuel.
Finalement rien ne changeait vraiment entre nous. J'avais toujours la même affection pour elle. Et elle le même amour pour moi.

Après quelques semaines, on a décidé de repartir. Rester dans les alentours et rester en contact et en commerce avec les membres du NML. Ça nous offrait un semblant de stabilité et de sécurité, on savait que, quelles que soient nous trouvailles, on pourrait en tirer quelque chose là-bas. Et troquer de quoi vivre décemment.
Et ça a été le cas pendant un bon moment.


Mars 2019, Alentours du No Man's Land ~ Sur terre, personne n'est indispensable, sauf l'ennemi.
On venait d'apprendre que le No Man's Land avait été attaqué. On n'avait pas de détails, tout ce qu'on avait comme infos, c'est que ça avait été une vraie boucherie et que les agresseurs étaient des monstres sans pitié ni morale. On entendait parler de corps mutilés, cloués comme des épouvantails. Et qu'ils n'avaient laissé aucun survivants.

Bien sur, on s'est tenu sur nos gardes.Et en même temps.. ça semblait tellement fou, tellement "trop" qu'on pensait que c'était exagéré. Comme souvent avec les potins. Franchement, qui serait assez cinglé pour faire ce genre de choses ?
Moins d'un mois plus tard.. Nanny a disparu. Elle était partie seule chercher des plantes médicinales, comme ça lui arrivait régulièrement. La zone était sécurisée.. Ou c'est ce qu'on croyait. On l'a cherché toute la journée du lendemain, sans succès. Puis.. le surlendemain. On l'a trouvée. Où, ce qu'il restait d'elle. Crucifiée comme une Madone sur une croix de bois. Une Madone dévisagée et mutilée, les entrailles pendant de son ventre et jusqu'au sol.
C'était tellement atroce, inhumain. Qu'on a pas su comment réagir. On a flippé, paniqué. Fallait qu'on parte. Mais pour aller où ? Et s'ils nous suivaient ? Qu'est-ce qu'on devait faire ?
On a plié bagage aussi vite qu'on le pouvait et on a bougé en espérant qu'ils nous suivent pas. Mais.. ils nous ont suivi. On a eu la paix quelques jours, et on a cru être en sécurité... La perte de Nanny avait mis tout le monde à mal. Et c'était que le début.

Deux jours plus tard, un autre membre des Robinson a disparu. Il n'était pas parti longtemps. Et pourtant ça a suffi. Le lendemain, on l'a retrouvé lui aussi, cloué à un poteau. Les yeux crevés, les membres arrachés. Et une pancarte autour du cou. "Qui veut être le prochain ?".
Cette fois, on n'a même pas eu le temps de l'enterrer. On a eu... le temps de rien. La nuit même, ils ont attaqué. L'Enfer venait de nous tomber dessus. Je me souviens de leur atroces masques. De leurs hurlements de bêtes, plus effrayants encore que ceux des rôdeurs. Les silhouettes qui courent, à peine visibles sous la lune et à la lueur du feu de camp. Les appels à l'aide de ma famille. Le bébé qui pleure pour se taire d'un coup sec.
J'étais là, débraillé, ma batte à la main. Tellement sidéré que je savais pas qui attaquer, ou comment faire. Une femme m'a foncé dessus, j'a levé mon arme mais elle a été plus rapide. J'ai senti sa lame me pénétrer dans le ventre et le traverser de part en part. Anna a surgi et lui a planté son piolet dans l'épaule. La femme lui a enfoncé son couteau entre les côtes. Une fois, deux fois. Et ma batte s'est cette fois abattue sur elle. Elle a vacillé et je l'ai perdu de vue quand Anna m'est tombée dans les bras. Elle tremblait. Elle mourrait.

Je suis tombé à la renverse, affaibli par ma propre blessure qui par chance, mais je l'ignorais encore, était autrement plus douloureuse que grave. Elle est morte dans mes bras, et moi j'ai perdu connaissance.
Quand j'ai à nouveau émergé.. l'aube se levait. Et il ne restait plus rien des Robinson. Des cadavres. Des épouvantails accrochés ici et là. Et un nom : Scarescrows.
Quand j'ai entendu des bruits de pas approcher, j'ai cru qu'ils étaient venue m'achever.. Mais non. C'était un mec, seul. Armé d'une hache. On aurait dit un viking sorti droit d'un film historique. Il s'est approché de moi et j'ai bêtement bafouillé quelque chose comme "si tu m'approches, j'te tue..!"
Ça l'a fait grassement rire, forcément. J'avais même pas la force de bouger un bras et j'étais à demi-enseveli sous un cadavre dont il a eu la bonté de me débarrasser d'un coup de godasse.

Ce mec, il s'appelait Elrik Cloudstorm, et je peux dire qu'il m'a clairement sauvé la vie.
Il a désinfecté ma blessure et l'a soignée grossièrement. Il m'a fait bouffer et reprendre des forces, il a veillé sur moi le temps que je sois en état d'être transporté pour voir un doc.
Il était brut de décoffrage, mais il a fait ce qu'il fallait pour me tenir en vie. Et on a fini par sympathiser, le temps qu'il est resté dans le coin. Il s'est révélé étonnamment attentionné, et protecteur. J'avais l'impression d'avoir un grand frère, après avoir perdu toute ma famille.
Puis.. Il a repris sa route. Et moi la mienne.


Avril 2019, Alentours du No Man's Land ~ Ne baisse pas les bras : tu risquerais de le faire une heure avant le miracle.
J'étais à nouveau seul. Les Robinson avaient été un simulacre de famille à mes yeux.Les liens que l'on crée pour survivre ne sont pas comme ceux d'avant, aujourd'hui ceux auxquels tu donnes ta confiance sont ceux auxquels tu laisses une possibilité de te trahir. Mais là on ne parle plus de se piquer son mec ou de se pourrir sa réputation sur Instagram. On parle de vie ou de mort.
Je leur avais fais confiance.. Mais c'est eux qui étaient morts. J'ai eu un passage à vide, je ne savais plus bien où aller, quoi faire. Ça faisait trois ans que j'avançais avec eux sans me poser de questions. C'est la doc qui m'a soigné, qui m'a sorti de cette léthargie qui s'installait, un peu malgré elle. Tout service est payant, et la reconnaissance pour une vie sauvée ne remplit pas nos assiettes, hein ? Donc j'avais une dette envers elle, et j'allais la payer. J'avais de nouveau un objectif.
J'ai entendu dire qu'un petit groupe commençait à s'installer du côté de No Man's Land et qu'un certain Bill cherchait de la main d'oeuvre. C'était un type ... original, au premier contact. Mais du genre sympa. Il faisait dans le divertissement, de petits jeux contre des paris. Je mettrais pas ma main à couper qu'il trichait pas un peu des fois. Mais il était cool. Il y avait Zola, aussi. Une drôle de nana que je voyais changer de caractère aussi souvent qu'elle changeait d'interlocuteur. Au début on était.. super méfiants l'un envers l'autre. Elle me testait, moi je la trouvais fausse.. A force de se côtoyer, on a fini par s'apprécier et se comprendre mutuellement.

Bill avait donc besoin de "petites oreilles", comme il disait. Des gens pour lui ramener des infos, des potins. Des trucs à monnayer et troquer. Il payait bien, et je pouvais squatter avec eux quand je savais pas où poser mon cul pour la nuit.
De temps en temps il avait besoin d'un garde du corps, et je faisais volontiers office de bodyguard.
Petit à petit j'ai remonté la pente, indépendant mais souvent fourré avec eux, oscillant entre ce qui allait devenir "la cage" et le NML.


30 Janvier 2020, Alentours du No Man's Land ~ La capacité de résistance des humains à l'horreur dépasse l'imagination.
Un nouveau tournant dans ma vie. Ça faisait neuf mois que j'étais à peu près posé, et que je vivais en échangeant mes services contre ce dont j'avais besoin. La majeure partie du temps auprès de Bill, parfois en accompagnant des groupes pour nettoyer une zone de ses rôdeurs, ou pour aller récupérer tel ou tel truc dans un coin ou un autre.
Ce jour-là, un type s'est approché de moi pour m'interpeller. A priori on m'avait recommandé à lui parce que j'étais "du genre sérieux et fiable". Vrai. Je le suis. Du moins, je fais tout pour.
Il avait une mission pour moi, grassement 'payée'. Il voulait que je lui ramène une nana. Morte ou vive.. Mais plutôt morte de préférence. Je savais pas ce qu'il lui voulait. Je savais pas pourquoi et j'ai pas cherché à savoir. Sans réfléchir j'ai accepté.

La mission n'a pas été difficile, si tu veux tout savoir. Le plus dur a été de trouver la cible. J'ai écumé un quartier entier avant de la repérer, ça m'a pris deux jours. J'ai attendu la nuit. C'était une jeune femme au teint café au lait et les cheveux en dreads. Je me demande encore pourquoi ce mec voulait sa peau, et pourquoi il a pas fait le boulot lui-même.. Quoi qu'il en soit, elle s'est endormie. Je suis arrivé sans bruit près d'elle et ma lame lui a tranché la gorge. Elle a eu ce regard de surprise qu'ont tous les humains, quand ils comprennent que leur heure est venue. Elle est morte sans un bruit.
Et pour la première fois, ma tête était vide : Non.. Cette fois, ce n'était pas elle ou moi. J'avais tué de sang-froid.

Survie

Je squatte le plus souvent auprès de Bill et Zola, avec lesquels je suis devenu ami. J'suis pas de leur groupe, mais j'ai confiance en eux.

Mes journées s'égrainent suivant les missions qu'on peut me filer..
Si j'ai rien de particulier à faire, je passe volontiers la matinée à flâner dans mon lit de fortune, et le reste de la journée à dessiner ou bouquiner. J'ai gardé mon attrait pour la solitude, je préfère de loin de planquer dans un coin qu'errer au milieu du NML. Enfin, ça empêche pas qu'on sache facilement où me trouver au besoin. Faut dire que je change rarement de spot..
Depuis peu on peut me voir assez souvent à la cage, quand il y a des combats. Ça me plait pas mal et j'ai bien envie de m'y tenter d'ici peu.
Bon, il va sans dire que je m'entraîne souvent, aussi. Quasi-quotidiennement. J'ai pas envie de m'encroûter et de mal finir, t'vois le genre.

Puis, bon. Quand mes réserves commencent à baisser je vais voir pour vendre mes services. Le NML est là pour ça, j'ai rarement du mal à trouver des clients.

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• Pseudo (sur internet) : Nagaan
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Re: Survivant par hasard. - Chris Edison -

Mar 16 Juin 2020 - 13:21

Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Rebievenue dans le coin Chrisounet !  :smile6: :smile42:
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Re: Survivant par hasard. - Chris Edison -

Mar 16 Juin 2020 - 13:32

Rebienvenuuue!






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ANAPHORE
Jude Lim
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Re: Survivant par hasard. - Chris Edison -

Mar 16 Juin 2020 - 14:22

Rebienvenue par ici et bonne suite de rédaction :smile2:
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Re: Survivant par hasard. - Chris Edison -

Mar 16 Juin 2020 - 16:12

Il est làààà drama
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Re: Survivant par hasard. - Chris Edison -

Mar 16 Juin 2020 - 16:12

(Re)bienvenue Chris !!! I love you
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Re: Survivant par hasard. - Chris Edison -

Mar 16 Juin 2020 - 20:05

Ohhhh re-bienvenue!
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Re: Survivant par hasard. - Chris Edison -

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