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Alan Nielsen • Médiocratie en Post Apocalypsia

Mar 16 Juin 2020 - 18:56


ALAN NIELSENtell me more about you

prénom(s) : ALAN
nom : NIELSEN
date de naissance : 21 JUILLET 1970
âge : 50 ANS

ville de naissance :  LAS VEGAS
métier : GALERISTE ET PROPRIÉTAIRE DE LA MORK'S GALERY
groupe : THE EXPENDABLES

avatar : CLAES BANG

what i am

qualites
Poli
Cultivé
Observateur
Ambitieux
Pragmatique
defaults
Hypocrite
Vaniteux
Manipulateur
Violent
Egocentrique
Equipement :
Cherchant absolument les moyens de se défendre les plus efficaces possibles, Alan a appris avec les années à se servir d'une arme, même s'il reste plus à l'aise avec les armes blanches. Son arme principale est un pistolet qu'il a trouvé par chance en fouillant une maison lorsqu'il s'était installé dans l'une de ses petites résidences pavillonnaires abandonnées par leurs propriétaires, un Beretta 87, qu'il conserve depuis ses années de cavales.

Un sac de voyage est donc nécessaire pour transporter toutes ses affaires. Cependant et depuis le début de l'épidémie, Alan garde toujours deux sacs différents : un plus important pour transporter son barda : quelques ustensiles de cuisine, des vêtements et un sac de couchage ; puis un autre, plus petit et qu'il emmène toujours avec lui lorsqu'il part en expédition, dans lequel il garde un nécessaire de premier secours agrémenté de ce qu'il a eu la chance de stocker – notamment quelques bandages et du désinfectant principalement – mais aussi un briquet, un couteau de chasse qu'il possède depuis de nombreuses années désormais et qui appartenait à un ancien camarade de survie et une gourde en métal de camping.
     
Details physiques :
Il suffisait d'un coup d'œil à Alan pour comprendre qu'il s'agissait d'un homme distingué. De son mètre quatre-vint-quatorze, le cinquantenaire était, avant l'Apocalypse plutôt en forme. Sa vie étant rythmée de rendez-vous professionnels, de soirées mondaines et de voyages, ce directeur de galerie avait une silhouette tout à fait satisfaisante. On pouvait dire qu'il vieillissait bien. En effet, Alan réalisait, comme beaucoup de citadins de San Francisco, un footing, tous les deux jours, au petit matin ou le soir, le long des plages près de son loft au Nord-est de la ville. Cela lui permettait de garder une certaine ligne, un certain maintient et un certain tonus, qui lui permettait de se vêtir de ses plus beaux costumes.

Avec l'Apocalypse, les habitudes esthétiques d'Alan se sont vues bouleversées. Cependant, le cinquantenaire a toujours refusé de s'abaisser à porter n'importe quel vêtement. Son goût pour les apparences fut la chose le plus difficile à conserver pendant ces longues années de survies. Depuis le début de l’année, le galeriste retrouva le plaisir de trouver des vêtements à sa convenance, qui jouent un rôle important sur son rôle à jouer auprès du groupe.

Si l’Apocalypse et les années lui ont fait perdre une carrure sèche et développée, Alan garde tout de même une certaine prestance, mais aussi une certaine endurance : la survie ne laisse pas le temps au corps de récupérer, une chance qu'Alan ait entretenu une assez bonne hygiène de vie avant tout cela. Son nez est volontaire et son sourire caractéristique, qui peut se montrer aussi séducteur que redoutable. Ayant besoin de lunettes de vue depuis ses quarante-cinq ans, Alan retrouva une paire de lunettes dans un motel abandonné en janvier 2019, qu'il garde dans ses affaires depuis pour lire de précieux livres qu'il emprunte ici et là et qu'il annote avant de les abandonner derrière lui. Les lunettes ne sont pas complètement à sa vue, mais son propriétaire était apparemment hypermétrope, comme lui, car elles lui conviennent. Cependant, il est fréquent qu'il ait mal au crâne s'il est amené à lire trop longtemps en les portant.

Compte-tenu de son caractère vigilant et méticuleux, Alan n'a pas vraiment changé hormis ces quelques détails, depuis l'Apocalypse, sans prendre compte des quelques égratignures et cicatrices dû aux aléas de la vie de survivant.

Psychologie

Avant l'Apocalypse, Alan était ce qu'on pouvait appeler un « successful guy », un homme à l'aise financièrement, ambitieux, qui arrivait à déceler les bons plans et surtout à convaincre l'audience par son éloquence. Alan était cet homme, ce bourgeois tout droit venu de Las Vegas, qui ne partait « de rien » d'après ses amis : un « self-made man ». C'était à moitié vrai : en tout cas, Alan n'était pas quelqu'un qui attendait après les autres pour prendre des initiatives, il avait toujours été un peu solitaire dans l'âme, préoccupé par des questions existentielles, très cultivé, toujours penché sur des projets. Dans sa jeunesse, il arrivait à Alan d'avoir des coups de sang, très silencieux, presque méticuleux. Dans l'enfance, il s'agissait d'un petit garçon intimidant qui savait se faire obéir et pouvait même se montrer assez manipulateur envers les adultes, qu'il savait charmer. Les coups de sang et de violence étaient déjà arrivés, surtout à l'adolescence, mais avec l'âge, Alan apprit à se contenir et à garder sa rancœur au fond de lui, calculant son prochain coup comme s'il avait à faire avec un plateau d'échec.

Passé les quarante ans, Alan était devenu très célèbre dans son milieu. Le monde de l'art contemporain de la région connaissait son nom et sa galerie, des musées l'appelait sans arrêt pour obtenir des prêts d'œuvres qu'il avait acheté. Il s'agissait d'un directeur passionné, investi et surtout très à l'aise socialement. Alan était l'homme de la situation pour faire rire l'audience des soirées mondaines, ces soirées chics où les nouveaux bourgeois côtoient les artistes émergents tout droit sortis d'école d'art de Paris ou New York. Il était cet homme d'âge mûr qui avait souvent à son bras quelques étudiantes en art plus jeunes que lui ou des femmes d'affaires délicieuses et plantureuses. Cependant, son côté beaucoup trop arriviste et opiniâtre ne l'aidait pas à faire durer ses relations. Ce n'était peut-être pas ce qu'il cherchait après tout.

Lorsque le monde bascula en un cauchemar sans nom, Alan dû admettre certains de ses défauts, qui apparaissaient au grand jour, compte tenu des circonstances. S'il parvenait à garder son calme et son pragmatisme lorsqu'il s'agissait de prendre des décisions, il est vrai que son naturel vaniteux, pour ne pas dire précieux, fût chamboulé. Il dû prendre sur lui pour aller au-delà de ses aprioris et craintes au début de l'épidémie, pour devenir finalement un survivant plutôt alerte, précautionneux et toujours aussi méthodique. Cependant, sa tendance méfiante voir calculatrice s'est montrée beaucoup plus aiguisée depuis l'Apocalypse. Du temps où les mondanités étaient encore quotidiennes pour Alan, ce dernier parvenait à cacher sa méfiance derrière des politesses et des sourires faux. Depuis la chute du Monde, il lui fallut se montrer parfois plus direct. Cependant, malgré la nécessité de survie qui l'obligeait à se dépasser et mettre ses manières de côté, Alan Nielsen reste un très bon orateur, capable de soudoyer les gens en usant de flatteries, fausses promesses et sourires ravageurs... Ou en les menaçant d'une arme, ce qui est tout aussi efficace.

La survie a forcé Alan a faire des choses dont il n'est pas très fier, mais son égocentrisme l'a poussé à se montrer direct et sans pitié lorsque cela est nécessaire. Lorsqu'il le faut, il ne fait pas dans le sentimental et se montre même arrogant et pédant. Alan peut être un allié très agréable, de bonne compagnie comme le pire des Mister.




Story of survival

Pre-apocalypse

LAS VEGAS – juillet 1970 :

Visualisez cette petite banlieue de Woodcrest, à Las Vegas. Dans l’une de ses maisons habitaient le couple Nielsen, qui choisissaient avec bonheur la couleur du papier peint pour la venue de leur enfant à venir. Madame Nielsen avait déjà choisi le prénom. Son mari quant à lui, s’en était contenté, haussant les épaules avant de presser celles de sa femme. « Comme tu voudras chérie. Si ça peut te faire plaisir. » Avait-il dit. Mr Nielsen faisait tout pour que sa femme soit heureuse. L’arrivée d’Alan – « Parce que c’est chic sans être trop m’as-tu-vu tu vois chéri ? – était une formalité dans une vie déjà sous le signe du succès pour Oswald Nielsen. Ses ancêtres des pays de l’Est lui aurait ri au nez en le voyant bien fier, aux commandes de sa banque américaine, filant le parfait rêve américain, lui qui était d’origine étrangère. Sa douce, devenue Mrs Nielsen depuis cinq ans maintenant, s’accommodait parfaitement à leur maison, à ce petit jardin clôturé et des appareils électroménagers dernier cri qu’elle accumulait dans sa cuisine. Le parfait cliché américain. C’est dans ce tableau que voyait le jour Alan : un beau et gros bébé qui faisait la fierté de ses parents et de leur entourage.

Si Mr et Mrs Nielsen n’arriverait jamais à faire un second enfant, ils mirent tout leur argent, leur temps et leur énergie pour faire en sorte que leur chérubin ne manque de rien. Très tôt, Alan se montra être un enfant patient, observateur mais aussi toujours curieux. Très poli avec les invités, il faisait la fierté de ses parents qui le traînait devant leurs différents convives, les patrons, les amis, la famille éloignée. Alan avait très vite compris une chose : s’il apparaissait comme le petit garçon qu’on lui demandait d’être, s’il jouait de cela et s’il affichait un sourire angélique, les adultes lui mangeaient dans la main. Cela n’en faisait pas moins un petit garçon de bonne compagnie et même plutôt sympathique. Seulement, il savait tourner les situations à son avantage.

Jusqu’à ses onze ans, il fût considéré comme le parfait petit homme, un élève plutôt moyen mais incroyablement doué pour charmer les maîtresses de ses deux grands yeux bruns en amande, connus également des adultes de l’établissement qui ne l’avaient même pas comme élève. Simplement parce qu’il était serviable, éloquent malgré son jeune âge et qu’il avait le sens de l’observation. Il restait toutefois un petit garçon assez solitaire, préférant la seule compagnie de ses livres et de son imagination à celle de ses camarades et pouvait se montrer, surtout dans la petite enfance, assez autoritaire et même parfois un peu intimidant envers eux.

À l’adolescence, Mr Nielsen considéra davantage son fils comme « un homme », un vrai, de par sa carrure notamment. À quinze ans, il mesurait déjà près d’un mètre quatre-vingt-sept et faisait la fierté de sa mère.  « Tu peux faire tout ce que tu veux dans la vie mon grand garçon. » Lui avait-elle dit avec affection en ajustant son costume pour la remise des diplômes de fin d’étude, quelques années plus tard. Alan souriait à sa mère, cette brave petite femme si influencée par la société dans laquelle elle vivait. En un sens, c’était peut-être grâce à elle si Alan avait développé un goût si délicat pour l’esthétique, en peinture, en vêtement, en ameublement. Alan avait un œil observateur de plus en plus aguerrit qui l’avait mené à s’intéresser à l’Art. « Très saillant, j’aime beaucoup. » Avait commenté Alan en s’observant dans le miroir, avant de partir pour la remise des diplômes, offrant son bras à sa mère.

LAS VEGAS – juillet 1991 :

« Souffle chéri ! » Murmurait Lindsey en se penchant vers son petit ami qui s'apprêtait à souffler les bougies de son épais gâteau d'anniversaire. Alan lui accordait l'un de ses sourires ravageurs en pressant son épaule avant de se pencher à son tour et souffler les bougies. Tout le monde applaudit autour d'eux, sa mère prenant mille-et-une photos avec un Leica dernier cri qu'elle venait de lui offrir. Alan fêtait ses vingt-et-un ans. Il était étudiant en Histoire de l'Art et passait son temps dans les musées de Los Angeles où il faisait ses études. Lindsey était sa petite amie, une fille brillante et présentable à ses parents. Ils s'étaient rencontrés à l'Université et envisageaient de fonder un foyer ensemble, du moins, c’était ce qu’Alan avait promis à sa dulcinée.

Cette image était celle que le jeune Alan avait de la normalité de la vie, qu’on lui demandait d’afficher aux yeux du monde. Les choses étaient censées être ainsi aux yeux de ses parents, c'était ce qu'on lui avait inculqué. La réalité de leur intimité était toute autre. Revenus à Woodcrest pour célébrer son anniversaire, Alan découvrait la fièvre de sa jeune petite-amie, la débauche d'une vie sexuelle totalement débridée en dehors du cadre normatif de la vie de banlieusard imposée depuis toujours par leurs parents respectifs. Il quittait la chambre d'ami pour la rejoindre dans l'intimité de sa chambre d'adolescent, tout en montrant une image parfaite et exemplaire à sa famille.

LOS ANGELES – septembre 1993 - 1994 :

« Je ne t'aime pas Lindsey. Tu es une muse, un bijou, mais je ne t'aime plus. » Annonçait Alan avec un sourire sincèrement désolé à cette adolescente complètement folle de lui. Plus le temps passait, plus le jeune homme s'impliquait dans la sphère dans laquelle il se mêlait de plus en plus. Le monde de l'Art, les grands lettrés. Plus ce dernier lisait d'ouvrages à propos d'artistes qu'il considérait comme des génies, comme Rothko ou Yves Klein, plus Alan se sentait nourrit par ses lectures et changeait petit à petit de comportement. Bien sûr, Alan gardait cette éducation classique, formaté avec un certain goût pour les apparences et le paraître, mais voyait désormais Lindsey comme une muse devenue trop fade à son goût.

Au fur à mesure, Alan se forgeait une réputation de séducteur au sein de ses camarades de l'Université. Il fréquenta pendant quelques temps l'une des enseignantes, Mrs Mork. Ils avaient commencé à se voir en secret, puis peu à peu, la rumeur se confirma au sein du petit groupe d'étudiants de la classe de cette enseignante de l'Art du XIXème siècle. Les étudiants la surnommaient après cela Mrs Robinson, ce qui amusa grandement Alan qui se jouait de cette situation. Il ne pouvait nier que le surnom était bien trouvé et tentait d'expliquer à sa nouvelle muse qu'il n'y avait rien de négatif là-dedans.  « Le Nouvel Hollywood, c'est flatteur ma chérie... » La rassurait-il en venant l'embrasser dans le cou. « Comment fais-tu pour rester si serein ? Les autres élèves, tes camarades... Ils savent tous. Je vais forcément avoir des problèmes et tu le sais... Ça ne te fait donc rien ? » Avait-elle répondu en se passant les ongles sur la lèvre inférieure. Alan chassa ses doigts d'un geste de la main et se mit à rire, un rire qui était presque froid et distant par rapport à la réalité. Son verre de vin à la main, Alan n'en avait que faire des remarques des étudiants de son âge, qui jugeaient ce qu'ils ne connaissaient pas. « Ils ne savent pas ce qu'ils ratent... Et je vais m'occuper de la bande de cet idiot de boursier... Ils ont trop chauffés mes nerfs. » Avait-il conclu en apposant un regard impératif à Mrs Mork. Il la désirait : elle était belle, ses formes pulpeuses se devinaient sous sa robe patineuse à croquer. Les jeunes étudiants de l'âge d'Alan ne connaîtrait jamais, d'après lui et à leur plus grands malheurs, l'expérience d'une femme de son âge et surtout, son audace.

Cette bande de boursier dont parlait Alan était un groupe d'étudiants qui voyaient vraiment d'un mauvais oeil la relation du jeune homme avec l'enseignante. Ils ne tardèrent d'ailleurs pas à faire courir le bruit de cette relation, après que l'un d'entre eux l'ait surpris avec Mrs Mork. C'est en cet instant que la face cachée d'Alan se découvrit, avec un style plutôt froid, en accord avec cet air désinvolte et désintéressé qu'il affichait au quotidien. À une fête étudiante, Alan attendit ce fameux étudiant, responsable du déclenchement de l'affaire internet, qui provoqua justement le licenciement de Mrs Mork. Sans vraiment s'annoncer ni même exposer les faits à l'étudiant, Alan s'acharna sur lui, un sourire presque naissant sur les lèvres. Ce qui rebutait le jeune Nielsen, c'était d'être traîné dans la boue et d'avoir provoqué le renvoie de cette femme, si précieuse à ses yeux, à cause d'un idiot qui n'avait pas su garder l'information pour lui. En voyant du sang sur sa chemise, Alan afficha un air satisfait, se penchant sur le visage tuméfié de l'étudiant. « Un mot sur tout ça et c'est la fin de tout. Tes études, tes chances de réussir... Tu pourras dire au revoir à Los Angeles et retourner dans ton petit patelin de campagne, me suis-je bien fait comprendre ? » Si l'étudiant s'était tu, Alan avait dû traîner tout le reste de ses études, une réputation d'homme à éviter, quelqu'un d'étrange et de peu recommandable. Mais les rumeurs lui passaient au dessus de la tête : il avait Mrs Mork. Quand bien même son renvoi avait freiné son ascension sociale, elle restait un excellent contact qui n'allait pas tarder à l'aider à se faire un nom.

Grâce à Mrs Mork, Alan accéda à un monde qu'il aurait eu du mal à atteindre à son jeune âge dans une configuration classique. Malgré la perte de son emploi, Mrs Mork était connue dans le milieu : elle avait été la nièce d'un artiste d'art contemporain avant-gardiste très célèbre, assez proche de John Cage et de Merce Cunningham. C'est ce lien du sang qui lui permis de rester crédible aux yeux du reste du monde, qui avait eu vent de l'affaire de l'Université malgré tous ses efforts pour étouffer le bruit de cet affaire. Alan, prenant de l'expérience et présentant toujours comme un jeune homme distingué, tiré à quatre épingle, passait sans problème dans les réunions comme quelqu'un de plus âgé, comme un collaborateur venu du Grand Est, que Mrs Mork adorait exposer malgré tout comme un trophée. Il était cependant hors de question de révélé qu'il ne s'agisse que d'un ancien élève. Elle l'emmena dans quelques dîners, qui lui permirent de se faire connaître de la scène de l'art actuel, un sujet qui le passionnait : dans ces dîners, Alan se détachait de sa muse intellectuelle pour se concentrer sur le relationnel, la conversation avec ces personnes si importantes dans leur milieu. Il était jeune, beau et entreprenant. Mrs Mork lui fit rencontrer Timothy Andrews, un galeriste parti de rien, ayant connu le succès grâce à la venue d'un artiste de Pop Art dans sa galerie. Andrews était un ami de Mrs Mork, qui le supplia presque pour l'engager et lui montrer les ficelles du métier. Ce dernier céda à son amie d'enfance, apprenant cependant la facette du métier la plus difficile à Alan, qui rêvait jusqu'alors que de succès et de reconnaissance : un début difficile, un amas de tâche ingrates à effectuer qu'Alan exécutait sans rechigner. Andrews observait commencer Alan d'un oeil méfiant mais aussi encourageant, pensant que ce jeune homme aurait un avenir prometteur, avec un culot pareil et une voix envoûtante comme la sienne. Avec les années, Mrs Mork vieillissait, Alan prenait de l'assurance et de l'allure, volant bientôt de ses propres ailes. Ils restèrent amants pendant de nombreuses années, même après que leurs chemins se soient séparés.

LAS VEGAS – 1997 :

Des années de travail, des années à supporter les remarques de Timothy Andrews, qui pouvait être le meilleur des alliés comme le pire des patrons. Alan ravalait parfois sa colère et ses envies de tout plaquer. Pourquoi ? Parce qu'il se rendait compte que ce métier était tout ce qu'il désirait. Il avait goûté grâce à Mrs Mork et ensuite à Andrews, le goût des soirées mondaines, des rencontres avec les artistes, des négociations de prix d'oeuvres qui étaient presque inestimables. Alan savait : il voulait réussir, quand bien même ses premières années étaient entâchées par les tâches ingrates, les remarques cinglantes de son patron et des journées pleine de doute lorsque des artistes et même parfois des clients, se montraient bien ingrats et impolis envers lui. « Car c'est aussi ça le métier. Le client croit qu'il est le roi. Il l'est en quelque sorte. Mais nous sommes une parcelle entre l'argent, l'artiste et le client. Les maîtres du jeu, c'est nous. » Avait annoncé un jour Mr Andrews, plein de sagesse, en aidant Alan à nettoyer la galerie avant de la fermer, après une soirée de happening qui avait tourné sous le signe du lait : une oeuvre avant-gardiste mais puante et dégoulinante qui avait presque dégoûté le jeune homme du métier l'espace d'une soirée.

Quelques années plus tard, Alan se savait beaucoup plus à l'aise dans le milieu mais aussi plus en accord avec le travail d'Andrews, qui commençait à comprendre toute l'ambition du jeune homme... Il continuait de collectionner les conquêtes... « Bébé, il y a un Monsieur qui a appelé, à propos de sa femme qui serait à l'hôpital.  » Annonçait une jeune fille en arrivant dans la chambre d'Alan, portant comme seul vêtement la chemise de ce dernier. Alan habitait un appartement à Los Angeles et travaillait dans la galerie Andrew's, où il parvenait à faire son bonhomme de chemin. Cette fille s'appelait Clara, peut-être Amelia, Alan ne s'en rappellerait plus bien désormais. C'était une étudiante en art qui était tombée sous le charme du jeune galeriste. Alan avait arqué un sourcil en voyant la jeune femme appuyée contre l'encadrement de la porte, un téléphone à la main. Il devinait que sous sa chemise, elle ne portait rien du tout. Lorsqu'elle se retourna pour aller poser le téléphone, Alan sauta du lit pour l'enlacer en apercevant la courbe de son intimité se dessiner doucement. « Si c'est Monsieur Enrikson, qu'il arrête avec sa pitié, je lui ai dit que je ne faisais pas de réservation...  » Alan et cette jeune fille s'étaient alors accordé un moment d'intimité, avant que le téléphone ne se remette à sonner, quelques heures plus tard. Cette fois, Alan alla décrocher lui-même. Debout, nu devant le guéridon sur lequel était posé le téléphone, la voix de son père fatigué se fit entendre à l'autre bout de la ligne.

« Alan ! Je t'ai appelé deux fois déjà depuis hier soir ?! Qu'est-ce que tu fiches bon sens ? » La voix de son père n'était plus aussi distinguée ou pleine d'assurance, comme c'était le cas lorsqu'il était enfant. Alan fronça les sourcils et eut un petit rire mal à l'aise. « Pardon papa, les affaires, tu sais bien. Ça marche plutôt bien en ce moment, je commence à me demander si je ne vais pas investir moi-même !  » Il y eut un petit silence au bout de la ligne. Alan entendit soupirer à l'autre bout du fil, avant d'entendre la voix de son père qui résonna presque dans son esprit : « Ta mère est à l'hôpital. Dépêche-toi. »

Cette fois-ci, Alan avait bien retrouvé la voix dure et expéditive de son père, si souvent absent mais si à cheval sur la tenue qu'un homme digne de ce nom. Alan resta sans voix après cette annonce, prit une grande inspiration et dit à son père qu'il arrivait dès qu'il le pouvait. Il chassa bien vite cette jeune étudiante de son appartement, après qu'il ait compris que le "Monsieur" dont elle parlait quelques heures plus tôt était son père. Cette idiote n'avait même pas pris la peine de noter le nom de son interlocuteur, avait pensé Alan pendant toute la durée du trajet.

Arrivé à Las Vegas, son père l'accueillit sur le parking de l'hôpital. Il portait toujours son éternel costume de travail mais paraissait épuisé. Il avait passé la cinquantaine et ne se doutait probablement pas devoir gérer de sitôt la perte de sa femme, qui ne tarderait plus à rendre son dernier souffle. Les médecins avaient visé juste, il s'agissait sans nul doute d'un cancer foudroyant. Cela faisait à peu près un mois qu'ils étaient au courant, mais ils n'avaient pas appelé leur fils pour le prévenir. Sa mère avait insisté, car elle ne voulait pas « l'inquiéter, lui qui est si occupé ».

« Je suis là maman. Ça va aller, tout va bien. » Dit-il en tenant les mains de sa mère, assommée par les médicaments. Elle entrouvrit les yeux, eut un demi-sourire en essayant de caresser la joue de son fils, qu’elle rata de quelques centimètres. « Mon… Beau garçon… » Avait-elle articulé difficilement avant de sombrer dans un sommeil dont elle ne se réveillerait pas. Elle mourut la nuit suivante. Mr Nielsen accueilli quelques jours son fils dans la demeure familiale de Woodcrest. En regardant autour de lui, Alan constata que cette maison, qui paraissait si sophistiquée et « tendance » comme le disait si souvent sa mère, était désormais bien triste à voir. Il encouragea son père à la vendre, mais celui-ci refusa catégoriquement. Il céda cependant la part de l’héritage qui revenait à Alan. « Ne gâche pas cet argent. » Avait prévenu son père. Alan lui avait adressé en retour, ce sourire ravageur dont il avait le secret, dévoilant des dents impressionnantes. « Ne t’inquiète pas pour ça… »

SAN FRANCISCO – 2005 :

Petit à petit et avec une notoriété de plus en plus grandissante, Alan se concentra sur les affaires. Il savait tout ce qu’il fallait faire pour mettre en valeur une œuvre d’art, la marchander, la brader, inventer parfois même des anecdotes à propos d’artistes qu’il n’avait jamais rencontré, vanter d’autres qui n’étaient même pas encore sortis des écoles d’Art. Les clients buvaient la plupart du temps, les paroles d’Alan qui était connu comme ce grand galeriste séduisant de Los Angeles, travaillant pour la galerie d’Andrews.

Passé trente ans, cela ne suffisait plus à Alan, il lui fallait quelque chose de plus grand. Au fur et à mesure de ses voyages, il rencontrait certaines personnalités, qui lui permettaient d’agrandir son carnet d’adresse et de gagner en notoriété.

En octobre 2004, Alan reçu un coup de téléphone, une invitation à venir prendre un café : c’était Mrs Mork. Ils se fréquentaient encore de temps à autre. Après tout, elle avait été celle qui lui avait ouvert les portes dans le monde de l’Art, des artistes mais aussi des acheteurs et des vendeurs. Cela faisait bien deux ans qu’Alan ne l’avait pas revu. Quand il s’assit à sa table dans un café du coin, ce fût un choc : Mrs Mork avait désormais soixante-quatre ans mais paraissait vraiment plus âgée, comme abîmée par le temps. C’était la maladie de Charcot, qui la détruisait petit à petit. « Ecoute Alan, je ne veux ni de ta pitié, ni quoi que ce soit d’autre.  Je sens que ça va aller de plus en plus vite. Il fallait qu’on se voit. Je dois te donner ta part. » Alan comprit très vite qu’il s’agissait d’argent. Cet argent, Mrs Mork ne voulait le donner à personne d’autre : elle n’avait pas de famille, pas de mari, n’avait jamais réussi à faire d’enfants. Sa vie avait été ponctuée de rencontre comme celle-ci : Alan avait croisé sa route et elle voulait rester dans l’esprit de quelqu’un à tout jamais et elle avait réussi. Alan n’avait jamais aimé autant une femme comme il avait aimé Mrs Mork, sa Mrs Robinson. Sa fin heureuse du Lauréat.

C’est ainsi qu’en février 2005 commencèrent les travaux de la Mork’s Galery, qu’Alan avait créé dans une rue à la mode de San Francisco. Ses relations et son compte en banque lui avait permis de voir les choses en grand, de faire connaître cet endroit aux yeux du monde comme « l’endroit où l’Art explose ». Les étudiantes en Art défilaient chaque jour dans cette galerie, Alan continuait de voyager plusieurs fois par trimestre, dans de nombreuses grandes villes du pays mais aussi dans d’autres pays du monde pour rencontrer différents artistes émergents et d’autres grands noms de l’art contemporain. La machine était véritablement lancée.

SEATTLE – 2012 :

Alan et sa galerie était désormais connue dans toute la région. Le quarantenaire appréciait sa condition et continuait d’étendre sa notoriété via quelques actions marquantes : quelques voyages pour rencontrer des artistes précieux, des commandes spéciales pour la galerie, des éditions limitées, des rencontres avec les artistes, des conférences dans les écoles d’Art ou les instituts de recherche, même quelques livres sur Damien Hirst, Yayoi Kusama ou Jean-Michel Basquiat. Alan devenait une figure imposante du milieu, apparaissant dans ses habituels costumes taillés sur mesure – compte tenu de son mètre quatre-vingt-quatorze – et de son sourire ravageur.

Il visita une énième fois la ville de Seattle cette année-là, où il fit la connaissance de plusieurs personnalités lors d’une énième soirée de charité organisée par la galerie au domicile d’un artiste émergent, provenant du street-art, qui avait justement pour but de récolter des fonds pour la maladie de Charcot. Alan y fit la rencontre de Bruce Marksman, un géant comme lui, au cœur beaucoup plus pur, entraîneur pour la National Football League. Il parvint même à lui vendre l’une des œuvres de l’artiste pour la bonne cause, un sourire en coin, plein de tendresse l’espace d’un instant pour cet homme profondément bon. Car n’allez pas croire qu’Alan méprisait les autres. Il ne méprisait pas ses clients, ni les artistes, ni même les étudiants qu’il lui arrivait de rencontrer. Alan se sentait simplement « au-dessus » de beaucoup d’entre eux, prenant alors la peine d’apporter sa prestance et son savoir. Dans un milieu comme celui de l’art contemporain, ou la majorité de son travail consistait en parti à mettre en valeur le travail des autres, Alan passait pour un homme parfaitement charmant, bon orateur et globalement de bonne compagnie. Les femmes voyaient en lui un parfait gentleman, galant, toujours à l’heure et impressionnant lors des instants d’intimité. Alan avait du culot et du pouvoir dans un milieu où il avait trouvé parfaitement sa place.

SEATTLE – 2014 :

Alan se trouvait en plein cœur de Seattle lorsque les événements éclatèrent. Une énième soirée de gala qui tourna rapidement au vinaigre pour notre galeriste et projeta ce dernier dans le tumulte de l’Apocalypse naissante.

Post-apocalypse

SEATTLE – le 11 octobre 2015 :

Cette soirée-là était mémorable. Alan était au bras de la jeune sœur d’un rappeur de renom, qui donnait une petite fête dans sa maison de Seattle. Il s’agissait bien évidemment d’un étage entier privatisé pour servir de demeure à cette star d’un jour, le lieu idéal pour une petite sauterie. Dans celle-ci, les générations et les styles étaient confondus. Alan paraissait bien étrange, en costume cintré et noir aux côtés de cette star du rap, tout de fourrure et de chaînes en or vêtu. Cependant, il venait de signer pour l’achat d’une copie de la pièce de l’infinie de Yayoi Kusama, réalisée spécialement pour la Mork’s Galery. « C’est pour un clip mec, c’est putain d’inspirant… Et puis, quand tu m’as raconté pour la vieille qui prenait ses cach’tons pour halluciner et créer ses œuvres, y a pas à dire j’ai signé di-rect’ ! T’es l’roi de ces conneries ! » La star de la soirée semblait déjà planer et bien loin de la réunion d’affaire qu’ils avaient eu deux jours plus tôt. Mais Alan, alors dans la fleur de l’âge, avait assez d’expérience pour être habitué à cette ambiance et cet univers. Il lui était arrivé de se retrouver dans quelques sauteries de ce genre et de consommer la même chose que les autres, mais la plupart du temps, Alan restait en retrait et s’amusait de constater la tournure que prenait la soirée, suivant les circonstances. Il paraissait alors toujours aussi à part, presque inaccessible.

La soirée tourna au vinaigre lorsque, les sens embourbés par l'alcool et la drogue, le rappeur, sa jeune soeur et Alan se retrouvèrent en virée en voiture de luxe, de la musique particulièrement forte dans les oreilles. Alan supportait la soirée parce qu'il y avait gros en jeu, beaucoup d'argent. Peut-être aussi que tout au fond de lui, cette histoire l'amusait. Il avait consommé quelques pilules proposées par un ami de la star d'un jour et se sentait beaucoup plus léger. C'est là que la limousine percuta alors un civil, les bras ballants, un air complètement perdu sur le visage, la mâchoire étrangement désarticulée. Tout le monde sorti de la voiture, les yeux écarquillés. Le chauffeur de la voiture, complètement paniqué, prit la fuite. Le rappeur, outré mais également paniqué, tenta de voir si la victime était en vie. Cependant, celle-ci était couverte de sang, du sang plus ancien, datant de plusieurs jours certainement. Les sourcils froncés, Alan vit le corps de cette personne sur le sol, à quelques mètres de la voiture. Ils se trouvaient alors dans une ruelle plutôt sombre... Observateur, Alan regarda autour de lui. S'ils se faisaient découvrir dans cet état, ils risquaient des ennuis. La jeune soeur du rappeur insulta de tous les noms le chauffeur du véhicule avant d'apparaître totalement paniquée : la victime était en train de bouger, affichant alors un regard révulsé. Ils prirent alors la fuite à bord du véhicule, décidant de se cacher quelques temps chez Alan le temps que l'affaire se tasse, espérant ne pas entendre frapper à la porte du domicile les services de police.

Ce qu'ils avaient rencontré sur la route n'était pas juste une victime, mais l'une de ses personnes revenues à la vie. Petit à petit, ils entendirent, redescendant des substances qu'ils avaient prit, d'affreuses nouvelles concernant des attaques qui se multipliaient à travers le pays. Quelques jours plus tard, l'air grave, le jeune rappeur secoua la tête, l'air beaucoup plus sérieux que d'ordinaire.
« Mec, on s’tire d’ici, toi et moi on peut pas crever bêtement hein ? » Avait-il annoncé, de la poudre blanche encore présente sur le coin de ses narines. Alan avait suivi, parce qu’il était véhiculé et que son instinct lui faisait comprendre de ne pas rester là. Que pouvait-il craindre de quelques jours dans une maison de campagne, à attendre d'avoir davantage de nouvelle sur cette histoire ? Mais d'un autre côté qu’allait devenir la galerie ? Qu’allait devenir sa résidence de San Francisco ? Et son billet de retour alors ?

Quelques jours plus tard, Alan allait vite comprendre que ces interrogations seraient désormais désuètes. Son seul regret ? Ne pas avoir de costume de rechange.

COUGAR MOUNTAIN ZOO – Janvier 2016/Novembre 2016 :

Le rappeur n’était plus que Clarence. Avec sa sœur Betty et Alan, ils fuirent au début de l’épidémie en dehors de la ville. « Il aurait été préférable d’avoir des armes… Quelque chose. Contre ces choses. » Avait déclaré un Alan déconfit devant les premières violences et morts qu’ils croisèrent sur leur route. Clarence n’avait pas toujours été un rappeur bling bling. Betty et lui avaient grandi près de Coaldfield, au sud-ouest de la cité d’émeraude. C’est tout naturellement qu’ils s’étaient alors dirigés vers les forêts environnantes. Il n'était pas alors question d'une maison de campagne agréable, mais d'une cabane de randonneur complètement inconnue du jeune rappeur. Alan tombait de haut : lui qui avait accepté de le suivre en pensant être à l'abri dans un magnifique cottage hors de prix, se retrouvait complètement dépaysé dans un environnement qui ne lui était absolument pas familier.

Il n’était pas étonnant de voir Alan faire comme il le pouvait dans cet environnement. Le quarantenaire avait grandi à Las Vegas, dans un quartier résidentiel. Toute sa vie, il n’avait connu que l’urbanisme, la société de consommation puis le monde urbain et branché des grandes villes dans lesquelles il avait fait carrière. Découvrir la survie en forêt était quelque chose de nouveau pour lui. Ils avaient pris des vivres et s’étaient réfugiés dans une petite maison de repos pour les randonneurs, en pleine forêt. « C’est ridicule, je suis sûr que nous aurions pu trouver un groupe, dans un endroit… Plus civilisé. » Alan n’était pas à l’aise avec cet endroit mais faisait de son mieux pour s’accoutumer à leur routine. Il ne fallut pas longtemps au trio pour justement faire la connaissance d’autres personnes : des touristes venus justement faire un tour des forêts de la région à l’époque du début de l’épidémie, qui n’avaient pas trouvé d’autres endroits où se réfugier. L’idée saugrenue du père de famille, un certain Ted Krause. La famille ne parlait que quelques mots d’anglais, mais venaient tout droit de Berlin. Pour son plus grand bonheur, les études et le métier d’Alan avaient exigé à ce qu’il parle d’autres langues. Alan maîtrisait le français, l’espagnol, l’allemand et possédait quelques bases de chinois. Il se rapprocha alors de la famille Krause en essayant de faire cohabiter au mieux les deux groupes désormais obligés de vivre ensemble.

Désormais, c’était Alan le médiateur, le négociateur en ce qui concernait les vivres et l’organisation. Clarence lui, s’occupait des tâches ingrates qu’exigeait une vie en forêt, ce qui allait parfaitement au directeur de la galerie Mork qui pouvait alors s’adonner à son passe-temps favori : déléguer et superviser.

Alan apprit à s’adapter à cette vie dure, délaissant à contrecœur son apparence et ses manières pour survivre dans un environnement de plus en plus compliqué au fur et à mesure des saisons. Il retrouvait aussi quelque fois une pat de lui enfouie tout au fond, presque cachée, honteuse d'exister. Une facette de sa personnalité plus sanguine, plus chaude, plus violente, qui prenait presque du plaisir à s'exprimer lorsqu'il était question de se défendre contre les créatures qui avaient envahies le monde... Et bientôt aussi, contre d'autres êtres humains. C’est au mois de novembre qu’Alan fût amené à tuer pour la première fois. Il ne s’agissait pas d’infectés, mais du fils Krause lui-même. « Vas-y putain, fais-le ! Il mérite que ça c’t’enfoiré ! » Avait gémit Clarence en voyant le cadavre de sa sœur sur le sol près de l’endroit où elle dormait. Depuis quelques mois elle repoussait les avances de plus en plus insistance d’Oscar, le fils aîné de la famille de touriste. Il y eut une dispute, des coups et la jeune sœur du rappeur fini par chuter. Sa tête avait tapé le coin d’une table avec un élan impressionnant. Elle gisait sur le sol, morte. « Ich wollte das nicht tun ! Nein ! » Avait gémit le jeune homme en se protégeant le visage. Alan, d’ordinaire calme et distant, sentait la pression monter. La vie dans la forêt, les conflits entre les personnes présentes depuis des semaines, son camarade Clarence prostré à côté du corps de sa sœur… Si Alan n’était qu’un opportuniste, il n’en restait pas moins humain. La survie lui avait aussi appris à être loyal envers les personnes qui se montraient honnêtes avec lui. Clarence était beaucoup plus jeune que lui, il aurait pratiquement pu être son père. Il n’avait jamais jugé le directeur de galerie et avait toujours tout accepté, exécutant tous ses ordres sans rechigner. « Sie können nicht erneut starten » Avait alors répondu Alan au jeune homme en saisissant une hache qui leur servait alors à couper du petit bois pour alimenter la petite cheminée de fortune de la maisonnette. La mère de l’adolescent hurlait à la mort, retenue par Gregory, un garde forestier qui avait rejoint leur groupe quelques mois plus tôt. En rentrant de la chasse, Ted découvrit le corps de son fils ensanglanté sur le sol de la maison. Alan se tenait debout, la hache à la main. Du sang avait giclé sur sa chemise blanche, sur son visage. Il se tourna vers le père de famille et jeta la hache au pied du corps de Betty, qui était attaché à son lit, les yeux révulsés, transformée en l’une de ses choses. « Dein sohn hat es verdient. » Avait-il simplement expliqué à son père avant de prendre ses affaires.

Alan avait quelque chose d’étrange dans le regard, quelque chose de redoutable. Il avait regardé de haut en bas le père de famille, qu’il dominait d’une vingtaine de centimètres. Il fit un geste de la main à Clarence qui le suivit. Celui-ci avait fait plusieurs sacs de provision. Gregory hocha la tête : le garde-forestier, court sur patte mais large d’épaules, accepta de les suivre. Alan avait compris une chose : s’il le voulait vraiment, il pouvait inspirer la peur et pouvait céder à des pulsions qu’il ne soupçonnait pas jusqu’alors. Pourtant, dans un coin de sa tête, elles avaient toujours été là : son air détaché, son adoration pour des œuvres fantasmagoriques d’artistes dérangés, son goût pour le haut-de-gamme et la distinction osée. Alan était un violent refoulé qui avait toujours noyé sa véritable nature dans la bienséance. Cette nature, il avait décidé d’en jouer pour ne laisser rien ni personne se dresser sur son chemin.

SEATTLE – SEWARD PARK – Août 2017 :

Avec le temps, Alan avait appris à jouer un rôle qui lui plaisait. « Tu vois Clarence, l’apparence joue pour beaucoup. » Avait-il expliqué au jeune homme en réajustant une cravate qu’il venait de sortir de sa collection. Ils habitaient désormais une maison près de Seward Park et avaient rejoint un groupe de survivants. Très vite, Alan avait réussi à se faire une place au sein de ce groupe. Il était redevenu ce galeriste doué pour manipuler, flatter et convaincre les autres, cette fois-ci non plus pour acheter des tableaux hors de prix ou vanter un artiste de renom, mais pour manipuler les autres et faire en sorte de les charmer. C’était ce qui leur avait valu une place dans ce groupe, une place de choix. Pourtant, au début, ils avaient attiré la curiosité mais aussi la méfiance de la part des survivants qui avaient élu domicile dans cet endroit. Un géant, brun, aux grandes dents et au regard pénétrant et son acolyte de dix centimètres de moins, de vingt ans son cadet et au look totalement à l’opposé de son camarade : Clarence et Alan étaient le ying et le yang, pas seulement à cause de leurs couleurs de peau mais également à cause de leur tempérament. Le garde forestier quant à lui, s’était fondu dans la masse du groupe, trop insignifiant aux yeux du galeriste.

Alan était la force tranquille : la plupart du temps de bonne compagnie, il fût mêlé très vite aux différents conflits qui se dressèrent au cours de leur séjour à Seward Park, parce qu’il avait l’éloquence mais aussi la force d’intervention. Dans les moments critiques, Alan se transformait en une personne sans cœur et sans culpabilité à l’idée de punir ceux qui selon lui, le méritait. Clarence quant à lui, était hargneux la plupart du temps, faussement vantard mais avait, au fond de lui, un cœur grand comme ça, une générosité et une sensibilité qui contrastait avec les textes crus de son rap.  
Des conflits, il y en eut plusieurs : en interne évidemment, mais aussi et petit à petit avec d’autres groupes. L’époque était aux règlements de compte faciles, à la course aux provisions et au territoire. Certains s’apparentaient à des animaux se battant pour un os à moelle. Une attitude qui dégoûta très vite Alan de ce genre de comportement. « Ça ne peut pas continuer comme ça Julia et tu le sais. Que sommes-nous ? Des animaux ? Des Hommes des cavernes. Non… Bien sûr que non… » D’une voix doucereuse, couché dans le lit de Julia, l’une des têtes du campement, Alan parvenait une fois de plus à user de ses charmes pour mobiliser ceux qu’il choisirait pour partir d’ici. Sans le savoir, Alan allait provoquer un conflit interne qui allait le pousser une fois de plus à en venir aux poings et aux armes, pour finalement partir en emmenant avec lui Julia, Clarence et cinq autres survivants du campement qui décidèrent de suivre Alan plutôt que de rester sous la gouverne du chef, qui resta boiteux après son altercation avec le géant.

SEATTLE – JEFFERSON PARK – Février 2018/Décembre 2018 :

Le chef de groupe qu’Alan avait mis au tapis s’appelait Guile. Ce dernier ne digéra pas le soulèvement provoqué par le directeur de la galerie de San Francisco. Si Alan était impressionnant pour beaucoup de ses congénères, pensant être à l’abri dans son nouveau campement près du parc Jefferson, il ne se doutait pas qu’il avait réveillé la colère et la haine de l’ancien chef de Seward Park. « Pourquoi le costume ? Parce qu’il faut savoir faire bonne impression. » Avait assuré Alan en ouvrant un sac, dans la maison dans laquelle il résidait. Ce sac contenait des costumes flambant neuf, ramené d’une ancienne boutique haut-de-gamme qu’Alan aurait pu fréquenter si le monde n’avait pas volé en éclat. Clarence avait entendu parler par les veilleurs de leur petit groupe d’une activité non loin de là. En enfilant une veste de costume, s’observant dans un miroir craquelé, Alan esquissa un sourire pour lui-même avant d’observer le visage inquiet de son plus fidèle camarade dans le miroir. « Qui veux-tu que ce soit ? Guile ? Ce canard boiteux n’aurait aucun intérêt à venir ici. Sont restés avec lui ceux qui croyaient en lui, grand bien lui fasse ! »

La nuit suivante, il y eut des tirs, des cris et des bruits de mordeurs dans tout le parc. Guile avait ligué à ses côtés quelques collaborateurs et s'était mis en tête de se venger de ceux qui avaient fait tuer des innocents dans l'émeute du campement de Seward Park. Quelques personnes s'étaient donc ralliées à sa cause, réunissant quelques armes, mais attirant sur leur trajet quelques infectés. Une petite sauterie qui selon eux, ne devait punir que les responsables de l'émeute de Seward Park et épargner les autres. Un plan complètement stupide et pour cause : Guile n'avait pas pensé à la vague d'infectés qui avait été attiré par le bruit environnant, au début de l'affrontement.

Quand Alan se retrouva au milieu du carnage, blessé à l’épaule, tenant le corps convulsant de Clarence, criblé de balles, le regard de l’ancien directeur de galerie s’assombrit. Un acolyte de Guile l'avait eu en joug : Clarence c'était alors jeté devant le corps de son ami, aussi grand soit-il. Si une balle s'était logée dans son épaule, c'était le jeune rappeur qui s'était prit la salve de balles à sa place.  Il n’y avait plus de costumes, plus d’acolytes, plus de pouvoir. Il venait de subir la colère d’un homme dont il ne connaissait finalement pas le passif, qui avait décidé de remettre l’homme distingué qu’il était à sa place. La vague de revenants fût finalement la porte de sortie d'Alan, qui fuit l'affrontement avant que Guile puisse mettre la main sur lui, prit de court par les événements qu'il n'avait pas imaginé ainsi.

C’est à cette époque qu’Alan comprit qu’il avait peut-être cherché à attirer beaucoup trop l’attention sur lui. En fuite vers le sud, délaissant ce campement ravagé par les tirs, habité désormais par les infectés. Alan avait décidé de se faire discret désormais, beaucoup plus alerte et méthodique cette fois-ci non plus pour charmer les autres survivants mais en espérant que cet homme ne viendrait pas le traquer pour le tuer. Evidemment, Alan ne savait rien de la raison pour laquelle Guile s’était acharné sur lui : dans l’émeute qu’avait provoqué le galeriste à Seward Park, la femme de cet ancien éboueur avait péri. Guile avait tenu pour responsable Clarence et Alan pour cet incident dont le galeriste n’était même pas au fait. En découvrant le carnage de Jefferson Park, Guile ne retrouva aucune trace du corps d’Alan, mais observa celui de Clarence, étendu sur le sol, le visage recouvert d’une veste de costume. Nielsen était encore vivant, il le retrouverait et il le tuerait. Cette scène de bataille sanglante, beaucoup trop sanglante pour ne pas  lui montrer la vérité en pleine face : Guile avait causé à son tour tant de pertes pour qu'au final, le responsable de la mort de sa femme soit encore vivant. Il fallait qu'il meurt, par tous les moyens. C'est sur cette pensée qu'il fuit la scène avant d'être lui-même encerclé par les infectés.

SEATTLE – BELL HARBOR MARINA – Novembre 2019 :

« J’vais d’buter l’bourgeois ! J’vais t’choper et j’vais t’buter, rien à foutre si j’crève après ça ! T’as tué Susan ! Elle est morte à cause de toi ! » Hurlait dans l’énorme paquebot Guile, armé d’un fusil à pompe, une machette à la ceinture. Il avait fini par retrouver Alan. Pourtant, le directeur de la galerie Mork avait fait de son mieux pour se faire petit. Il avait voyagé seul la plupart du temps, depuis presque un an, depuis l’attaque et la mort de Clarence. Il avait abandonné ses excentricités vestimentaires pour mener une vie plus dure, plus rustre, essayant au maximum de restreindre ses contacts humains. Seulement, le peu de contact qu’il eut au fil des mois avait aidé un Guile habité par la rage de la vengeance à remonter jusqu’à lui.

Pendant ces longs mois de survie, Alan avait appris à se débrouiller davantage. Si la solitude lui pesait, surtout au début, regrettant la présence du rappeur avec qui il s’était finalement lié d’amitié, Alan avait appris à apprécier le calme de la solitude, à prendre confiance en lui et à faire moins de manière quant il s’agissait d’éliminer des infectés ou se nourrir par ses propres moyens. Il avait traîné dans les allées désertes de Seattle, longeant la côte Ouest pour avoir accès à la source de nourriture qui était la plus abondante : le poisson. Il s’était réfugié dans un énorme paquebot près du marché de Pike Place lorsque Guile l’avait retrouvé. Cela faisait des mois qu’Alan n’avait parlé à personne, il ne se doutait pas devoir affronter l’homme qu’il avait détruit sans même le savoir.

Cependant, l’ancien galeriste l’avait cru armé et accompagné de fidèles acolytes. Guile n’avait plus de groupe et avait mené une vie similaire à la sienne depuis qu’il s’était lancé dans la traque de son antagoniste. « C’est ridicule. Simplement ridicule. » Avait pesté Alan en se protégeant des tirs de fusil de l’ancien éboueur. Si Alan n’avait pas été si rouillé, il aurait très certainement pu raisonner Guile et aurait même pu en faire un allié. Seulement, avec le temps, Alan était devenu plus rustre. Son yang avait envahi le blanc de son ying. La bête qu’il était lorsqu’il se lâchait était prête à en découdre avec l’homme, qui malgré son handicap de mobilité, était animé par une force vengeresse impressionnante. Il y eut un combat, un coup de feu retourné contre son adversaire et Alan finit par tenir Guile dans ses bras, le visage en sang. Il lui avait tiré dans la gorge, le sang avec éclaboussé une fois de plus le grand brun qui sentait l’épuisement de cette traque beaucoup trop longue. Il était vainqueur de ce duel mais perdant dans la finalité de celui-ci. Que faire désormais ? C’était en parti à cause de Guile qu’Alan s’était coupé des autres. Comment retrouver une vie qui en valait la peine, une vie digne de son intelligence ?

SEATTLE – SOUTH LAKE – Janvier 2020/avril 2020 :

La lumière au bout du tunnel. Alan trimballait avec lui quelques affaires qu’il cachait comme un trésor, dans une vieille ambulance abandonnée d’une petite ruelle déserte. Cette ruelle était un ancien cul-de-sac : la palissade du fond avait été renversée par une troupe de marcheurs depuis des années et la végétation semblait reprendre ses droits. Mais Alan ne pouvait se résoudre à traîner davantage dans cette ruelle, à dormir dans cette ambulance, entouré de housse de costumes. Il fallait qu’il réfléchisse et qu’il se trouve un endroit qui serait son foyer. Il lui fallait retrouver son aisance et son aura de business man, car Alan n’était pas grand-chose de plus : un géant seul depuis bien trop longtemps, au charisme en stase, cherchant à briller une fois de plus.  

Si toutes ces années n’avaient pas été faciles, si Alan avait eu l’impression de tout perdre, cela avait presque semblé être un test du destin, comme pour mesurer sa capacité à se relever. Il fallait qu’il se refasse, sans risquer de tomber sur un groupe de psychopathes. Près de South Lake, sur un terrain où la nature avait repris ses droits, Alan trouva le Saint Graal : une caravane magnifique, haut de gamme, exactement du genre qu’il aurait pu acheter avant l’Apocalypse. Elle était inoccupée. Quelques hommes traînaient dans la jungle de ronces environnante. Les premières fois, Alan fit des trajets nocturnes pour ramener ses affaires à l’intérieur et déblayer un peu la bête. Un jour au petit matin, il sorti de cette caravane, revêtant l’un des costumes qui se trouvait dans les housses qu’il avait ramené à l’intérieur, il tomba nez à nez avec l’un des hommes qui s’était aussi établi dans le campement : c’était Bruce Marksman, qu’il avait rencontré dans ce dîner de charité.

Les mois étaient passés et petit à petit, Alan s’occupa de réhabiliter la caravane de luxe qu’il s’était approprié, tout en découvrant les différents éléments qui composeraient bientôt le groupe auquel il appartient. Quand il fût question de créer un véritable groupe, Alan apparut alors avec cette éloquence et son charisme d’antan, un véritable phénix qui renaissait de ses cendres : Berlin entrait définitivement dans la partie.

Survie

Depuis qu’Alan a rejoint le groupe de joyeux lurons, les journées se font sous le signe de l’organisation. Après tellement d’années de fuite, de galère et d’inconfort, le galeriste prit un malin plaisir à prendre soin de son nouveau chez lui. Cette caravane ne cessait de demander réparation, ajustement et aménagement, au grand plaisir du cinquantenaire. Alan y a aménagé tout un coin pour entreposer ses housses de costumes, un autre pour recevoir ses camarades mais aussi quelques personnes avec qui il est amené à négocier pour le groupe, lorsque cela ne se fait pas dans la caravane centrale de Connor. Les anciens compartiments servant à entreposer des bouteilles de vins de grand cru servent à Alan pour y entreposer de nombreux livres, du livre d’art au roman ; il n’est donc pas rare de retrouver le cinquantenaire assit dans un fauteuil à l’entrée de sa caravane, en train de lire.

Alan prête main forte lorsque cela est nécessaire, parce qu’au fil des années, le galeriste a appris à se débrouiller, mais il préfère rester dans son nouveau chez lui. Ce n’est pas une retraite pour lui, mais bien une remise en activité. Son métier lui a appris à être patient et à laisser les choses venir à lui. Une fois que ces choses se présentent lui, Alan sait jouer du verbe pour tourner la situation à son avantage, c’est pour cela qu’il est devenu le négociateur du groupe. En plus d’être un bon orateur, Alan est également un bon camarade, quelqu’un qui a la conversation facile, toujours poli, toujours pertinent. Il n’est donc pas rare de le voir parfois en grande conversation avec quelques autres camarades du campement. Ce qu’il déteste faire ? La surveillance de ce lopin de terre qui n’en est encore qu’à ses débuts. Alan n’aime pas non plus partir en ravitaillement. Pourtant, lorsque cela est nécessaire, le directeur de la galerie Mork n’en reste pas moins un excellent pêcheur, grâce à tout ce temps passer près de la baie de Seattle. Il est donc tout à fait possible qu’Alan parte parfois pêcher près du Mohai ou près de son ancien endroit de prédilection,  l’aquarium de Seatte. Mais la plupart du temps, Alan préfère revêtir un costume, au moins une chemise et un veston pour organiser les affaires du campement, prenant un malin plaisir à retrouver des affaires à traiter dans sa nouvelle vie, après tant d’années de galère, loin de sa vraie nature de business man.

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Re: Alan Nielsen • Médiocratie en Post Apocalypsia

Mar 16 Juin 2020 - 19:09

Rebienvenue avec ce personnage !



Oh, my eyes are seein' red. Double vision from the blood we've shed. The only way I'm leavin' is dead : That's the state of my head
Melvin J. Black
Melvin J. Black
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Re: Alan Nielsen • Médiocratie en Post Apocalypsia

Mar 16 Juin 2020 - 20:31

Dracula !! R'bienvenue ! o/
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Re: Alan Nielsen • Médiocratie en Post Apocalypsia

Mar 16 Juin 2020 - 20:55

re-bienvenue
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Re: Alan Nielsen • Médiocratie en Post Apocalypsia

Mar 16 Juin 2020 - 20:57

Zelda Anderson a écrit:Dracula !! R'bienvenue ! o/

Alan Nielsen • Médiocratie en Post Apocalypsia 8213423e70c0171fec9c105735fc9081
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Re: Alan Nielsen • Médiocratie en Post Apocalypsia

Mar 16 Juin 2020 - 21:04

Re-bienvenue !
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Re: Alan Nielsen • Médiocratie en Post Apocalypsia

Mar 16 Juin 2020 - 21:20

Merci Alan Nielsen • Médiocratie en Post Apocalypsia 4081257363
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Re: Alan Nielsen • Médiocratie en Post Apocalypsia

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