L'histoire de la naissance de Kassidy est plutôt simple, elle est même un peu cliché. Ses parents sont tombés amoureux au lycée, et n'ont cessé de s'aimer au fil des années. Au contraire, on peut même dire que leur amour s'est intensifié au fil des mois, des années qui ont suivi la fin de leurs années lycée. Ils avaient à peine dépassé le début de vingtaine lorsqu'on leur annonça la naissance proche d'un premier enfant. Ils étaient jeunes, l'un n'avait pas encore terminé ses études pendant que l'autre était incertaine quant à son avenir professionnel. Avaient-ils les épaules pour accueillir un enfant sous leur toit, pour l'éduquer correctement ? La question s'est posée, mais ils ont estimé en avoir la réponse assez rapidement puisque quelques jours après avoir appris la joyeuse nouvelle, ils étaient sûrs, même certains qu'ils allaient faire de cet enfant leur roi, ou leur princesse.

C'est en février que Kassandra, Kassidy ou même Kassie comme on a décide de l'appeler, se décida enfin à pointer le bout de son nez. Jolie petite fille, on s'est rendu compte après les premiers examens qu'elle était en parfaite santé. Kassandra serait de ceux qui ont la chance de naître dans de bonnes conditions, de recevoir une bonne éducation et de vivre et d'être élevée dans un foyer chaleureux et aimant. Elle est de ceux à qui la vie a décidé de donner une chance... Un père avocat, une mère infirmière. Financièrement, elle ne manqua donc de rien. Et malgré leurs heures de travail qui pouvaient paraître un brin envahissantes, les deux parents ont toujours fait de leur mieux pour être le plus présent possible auprès de leur fille, ne souhaitant absolument pas l'habituer à la présence d'une nourrice ou d'une baby-sitter.

Elle faisait partie du schéma parfait rêvé de ses parents. Une fille, un enfant unique, une jolie maison dans un beau quartier, une jolie voiture et deux bons jobs. Tout était défini de façon à ce qu'ils vivent tous une vie parfaite, une vie sans encombre. Ils éduquèrent Kassidy de la meilleure des façons possibles, lui donnèrent les valeurs que la famille aimait représenter. Le respect, l'amour, la générosité. Ils voulaient en faire d'elle une jeune fille parfaite, la fameuse petite fille que les autres parents à l'école rêveraient d'avoir. C'est ce qu'elle est devenue. Cette fillette irréprochable, celle qui fait des erreurs mais qui sait se rattraper par des sourires mignons, par des yeux doux et une voix mielleuse.

Elle a toujours eue une relation assez fusionnelle avec ses parents, notamment avec son père qu'elle a toujours considéré comme son prince charmant, "le garçon le plus parfait du monde". Celui qui savait la faire sourire lorsqu'elle avait un bobo, celui qui savait la motiver lorsqu'elle restait bloquée sur un exercice de mathématiques. Celui qui avait toujours les mots pour toutes les situations...

C'est à cinq ans que Kassidy s'introduit dans le système scolaire, comme pas mal d'enfants américains. Dès ses premiers pas à l'école, la jeune fille découvrit que l'école, sans devenir son endroit préféré, serait de ces endroits qu'elle aimerait fréquenter. Non pas seulement pour apprendre mais aussi pour partager, pour s'amuser et sociabiliser. On découvre assez rapidement de gros problèmes de timidité, une timidité maladive, une sensibilité importante qui provoque pas mal de moqueries de la part de certains élèves, moqueries auxquelles elle parvient assez rapidement à s'habituer mais qui gardent quand même une grande influence sur sa timidité et qui même l'intensifient.

Elle fournit de bons résultats scolaires, mais ses parents (sur les conseils de son institutrice) décidèrent de l'emmener voir un pédopsychiatre dans le but d'en découvrir un peu plus sur sa timidité, mais surtout de trouver un moyen pour elle d'aller au-delà... mais les nombreux rendez-vous auxquels elle assista ne furent pas aussi fructueux que prévus. Au final, ses parents arrêtèrent de s'y intéresser et c'est la jeune fille qui dût se lancer dans une intense session de travail personnel, de travail sur soi. Evidemment, elle ne parvint jamais à se débarrasser de cette timidité qui lui pourrissait la vie... mais elle apprit plutôt à vivre avec, et à agir en conséquences.

Elle a passé son enfance dans sa ville de naissance, Redmond. Ville dans laquelle elle a tous ses repères les plus précieux, ville dans laquelle tous les membres de sa famille vivent. C'est là où elle se sent le mieux, cette ville qu'elle n'a jamais quitté plus de quelques jours...

Kassandra n'est qu'une fille normale, banale. Elle n'a rien de spécial, et rien ne pouvait réellement prédire qu'elle serait de ceux qui survivraient à la transition entre nos deux mondes... Et pourtant.

— Septembre 2015 : C'est la routine chez les Taylor. La vie se passe calmement, on ne peut pas dire que quoi que ce soit ait changé... Kassandra prend du plaisir à aller chaque jour à l'école, surtout depuis sa rentrée en début septembre. À dix ans, elle a soif de connaissances. Papa et maman continuent de travailler, ils vivent leur vie habituelle, suivent leurs petites habitudes. On entend parler de petits incidents qui n'ont rien d'inhabituels dans les journaux. Ils soupirent en lisant ces monstruosités dont ils aimeraient tant protéger leur fille mais ne s'en inquiètent pas plus que ça...

— 10 octobre 2015 : Les parents de Kassandra assistent comme tous les soirs au journal de vingt heures, écoutent les nouvelles infos et les prennent au pied de la lettre. On parle de nouveaux cas de violence à Seattle, à quelques pas du domicile familial des Taylor. On évoque la possibilité d'une intoxication via l'alimentation... Tout le monde s'inquiète à la maison, la jeune blondinette observe l'écran du salon avec beaucoup d'incompréhension. Elle lit l'inquiétude sur le visage de sa mère sans pouvoir mettre de mots dessus. Son père, lui, semble davantage détendu, pensant certainement que ce n'est rien, que les médias en font trop et qu'au pire des cas, le gouvernement ferait le nécessaire pour régler le problème au plus vite. Sa mère part quand même dans un état de psychose, décide de se débarrasser d'une grande partie de la viande stockée dans le frigidaire et d'alimenter la famille que d'aliments dits "sûrs" comme des légumes ou d'autres aliments frais.

— 14 octobre 2015 : Les informations s'intensifient, les cas se multiplient selon multiples sources sur internet. La peur prend le contrôle du domicile familial. On entend parler d'un cas d'infection dans l'école primaire où Kassidy étudie. Un couvre-feu est instauré, on entend des sirènes de police de façon assez fréquente, la lumière colorée des gyrophares qui patrouillent jour et nuit dans les quartiers autour de Seattle inquiète tout le monde, surtout les plus jeunes qui ne comprennent rien à la situation. Le patriarche se rend finalement compte de l'importance de la situation et décide de prendre des mesures drastiques. Kassidy, comme beaucoup de ses camarades, est retirée de l'école et passe beaucoup de temps avec son père (lorsqu'il n'est pas au travail), ainsi qu'avec la voisine d'à-côté, tandis que sa mère est réquisitionnée pour venir en aide aux cas les plus sérieux à l'hôpital. La peur prend contrôle de beaucoup de monde. L'enfant est spectatrice de scènes irréalistes en utilisant la tablette de la famille. Elle y voit des photos choquantes, des vidéos floues, bancales mais inquiétantes. Elle se rend compte que les fameux "C'est rien, tout va bien" de ses parents qui essaient tant de la rassurer ne veulent peut-être rien dire. Kassandra recommence à se glisser dans le lit de ses parents en pleine nuit jusqu'à ce que ça redevienne finalement une habitude. La petite fille est anxieuse, nerveuse. Elle n'ose pas poser de questions à ses parents mais ils se doutent bien qu'elle ne va pas bien. Ils cherchent à la rassurer comme ils le peuvent, mais l'inquiétude ne la quitte pas et ne la quittera jamais.

— 17 octobre 2015 : C'est désormais réel, bien réel. Des camions militaires se mettent à balayer les rues, on voit des barrages s'élever à la télé, des zones de quarantaine sont créées. On entend des messages d'alerte passer en boucle à la radio, à la télévision. Maman est anxieuse, Papa fait les quatre cent pas, s'interroge sur un possible plan. Il se dit qu'ils pourraient peut-être quitter le pays rapidement, ou aller chez de la famille dans l'état d'à-côté, mais c'est impossible. Maman et papa perdent leur calme. Le quotidien est désormais rythmé de disputes, de mots que Kassandra ne comprend pas mais qu'elle sait blessants. Le monde part en vrille, et ils ne peuvent rien faire pour le stopper. Ils n'ont qu'à attendre, attendre qu'un vaccin pour ce fameux virus soit créé, attendre que les forces de l'ordre parviennent à gérer l'épidémie... mais les images qu'elle voit à la télévision inquiètent Kassandra au plus haut point. S'apercevant de l'effet que ces images ont sur elle, ses parents décident de retirer la télévision et la tablette de son quotidien. Sa mère décide de passer le plus clair de son temps avec elle. Elle lui lit des histoires, la câline quand elle en a besoin. Son père passe de nombreux coups de fil et se renseigne du mieux qu'il peut afin de trouver refuge dans l'une des zones de quarantaine.

— 19 octobre 2015 : C'est un film. Un vrai film catastrophe. Kassandra, quand ses parents ont le dos tourné, s'amuse à soulever les rideaux pour jeter un œil dehors... elle ne reconnait plus le quartier dans lequel elle a été élevée. La maison de sa meilleure amie, de la voisine d'en face a des vitres brisées. Un camion militaire campe leur allée de garage, on entend des hélicoptères sillonner dans le ciel toute la journée, même la nuit. Ces visions pourraient pousser son anxiété au maximum mais la présence de forces de l'ordre autour de chez eux apaise l'enfant qui a été élevée avec cette idée que les forces de l'ordre sont là pour la protéger. Ils font le tour du quartier, proposent des vivres, des bouteilles d'eau à ceux qui en ont le plus besoin. Son père lui dit que ce sera bientôt terminé, que tout va s'arranger... et elle lui fait confiance. Mais les camions quittent bientôt le périmètre et Kassandra découvre son quartier totalement dévasté par l'épidémie, avec ses maisons inanimées, avec ces voisins qui quittent le quartier à la hâte.

— 20 octobre 2015 : Kass est réveillée en pleine nuit par des voix, par les cris de ses parents qui n'arrivent pas à s'entendre. Elle n'a pas le temps de se lever, ni même de se demander ce qu'il se passe qu'elle voit la porte de sa chambre s'ouvrir et ses deux parents entrer, visiblement en conflit. C'est le grand jour. Son père veut l'emmener hors de la ville, direction une zone de quarantaine, un refuge dont il a entendu parler sur un groupe Facebook. Sa mère, elle, veut faire confiance au gouvernement et croit que la situation va se calmer dans les jours qui viennent. Le père de famille sort la fillette de son lit et l'emmène jusqu'au garage où il la mettra à l'arrière de la voiture familiale. La situation est tendue, Kassidy observe ses parents hurler, prononcer des mots qu'elle-même n'a pas le droit de dire à haute-voix. L'un essaie de raisonner l'autre... ils hurlent pendant une bonne vingtaine de minutes avant d'enfin se mettre d'accord. Le paternel se met au volant, la mère de famille décide de sortir proposer à des voisins/amis de la famille de les accompagner. Mais les minutes passent et elle ne revient pas. Son père sort à la recherche de sa femme, laissant sa fille seule dans une voiture verrouillée. Elle ne le reverra revenir qu'une heure plus tard, le visage détruit par une mauvaise nouvelle dont il ne parlera jamais à sa fille mais qu'elle est assez grande pour comprendre. Père et fille prennent la route direction une zone de quarantaine sur Seattle.

— 21 octobre 2015 : Ils y sont arrivés la veille, en début d'après-midi. Ils ont passé beaucoup de barrages routiers, ont dû procéder à beaucoup de contrôles mais ils y sont arrivés et sont parvenus à intégrer une zone de quarantaine après qu'on leur ait posé de nombreuses questions et qu'on ait contrôlé leurs poignets, leurs cous et d'autres membres du corps susceptibles de se faire mordre. La famille Taylor découvre un grand complexe sportif réaménagé en refuge. Des lits d'appoint, des stocks et des stocks de vivres mais aussi beaucoup de monde. Un peu plus d'une centaine de personnes occupe le refuge. On attribue à la petite famille de quoi se nourrir et les laisse s'installer dans un coin de la salle de sport. Père et fille restent collés l'un à l'autre, Kassy ne veut quitter les bras de son père tandis que celui-ci part à la pêche aux nouvelles en faisant la connaissances d'autres réfugiés. Ils y resteront finalement deux nuits. Deux nuits durant lesquelles Kassidy n'arrivera pas à fermer l’œil, ni à avaler quoi que ce soit après ce qu'elle a vu à l'extérieur, après avoir entendu les autres enfants parler. Elle pense encore à ces corps qui jonchaient le sol, à ces flaques de sang sur les trottoirs.

— 23 octobre 2015 : La famille quitte la zone de quarantaine en plein milieu de la journée. Il y a beaucoup trop de monde, le stock de vivres semble se vider sans se remplir. La cohabitation semble devenir de plus en plus compliquée alors que d'autres réfugiés continuent d'y entrer. C'est le père de Kassandra qui propose finalement de s'en aller et de rejoindre le petit chalet de chasse de la famille à Gazzam Lake. N'ayant l'habitude de s'y rendre que quelques fois dans l'année, il est sûr et certain d'y trouver des vivres ainsi qu'une arme... et peut-être même que des cousins ont eu la même idée ?

Ils font le nécessaire pour quitter la zone de quarantaine assez rapidement, on essaie de les raisonner, de les convaincre qu'ils sont plus en sécurité ici que dehors, mais rien n'y fait. Ils veulent tenter le tout pour le tout, convaincus que ce refuge ne fera, de toute façon, pas long feu. Ils quittent le refuge de Seattle avec le véhicule familial. Kassandra est assise sur les genoux de son père qui lui ordonne de fermer les yeux, lui-même choqué par ce qu'il observe à travers les vitres du véhicule. Des corps inanimés sur les trottoirs, des civils en train de se battre ou de dévaliser des commerces de proximité, sûrement à la recherche de vivres. Malgré les barrages routiers et la grande quantité de véhicules vides stoppés au milieu de la route, ils parviendront à parcourir quelques kilomètres avant que l'un des voyants du tableau de bord ne se mette à clignoter et annonce un réservoir vide.

Garés sur le bord de la route Springbridge Rd NE, le père de famille se saisit d'un bidon d'essence dans le coffre et en compagnie de sa fille dont il tient fermement la main, ils marchent ensemble et suivent ces panneaux qui indiquent une station service à proximité. Ils parcourent la route à pied dans le silence le plus complet. Ils observent des véhicules abandonnés, des corps inertes autour de ceux-ci. La plus jeune tourne la tête, regarde ailleurs.

C'est finalement les mouvements d'une femme dans sa voiture qui attirera à nouveau son attention, à quelques mètres de la fameuse station service. Semblant coincée dans sa voiture, le duo père-fille s'approche calmement du véhicule, pensant rencontrer une femme appelant à l'aide, mais il n'en est rien. Son père appelle la femme, essaie d'attirer son attention en ouvrant la portière. Mais à peine il ouvre la portière que celle-ci se glisse en dehors du véhicule pour se jeter sur lui et lui mordre le visage. L'homme parvient tardivement (et en hurlant) à se saisir du couteau dans la poche arrière de son jean et à la neutraliser sous les yeux de sa fille horrifiée. Kassidy hurle de toutes ses forces, se met à pleurer face à cette scène monstrueuse qu'elle n'aurait jamais pensé voir de sa vie.

Elle sursaute lorsqu'elle aperçoit une bande d'hommes ensanglantés sortir d'un arbuste. Ils marchent bizarrement, sont recouverts de sang et grognent comme des chiens enragés. Kassidy est agenouillée près du corps inerte de son père qu'elle essaie de secouer de ses bras minuscules. Elle ne sait pas quoi faire. Elle continue de pleurer, d'hurler, et d'appeler les rôdeurs à s'approcher. Elle ordonne à son père de se réveiller, mais il est mort. Sous tension, elle récupère le sac de son père ainsi que le couteau qu'il tient avant de fuir en plein milieu de la route.

Elle court aussi vite que possible, aussi vite que son petit corps et son coeur secoué lui permet jusqu'à ce qu'un inconnu ne lui vienne en aide et lui ordonne de monter prendre refuge dans son véhicule. Abattue, inquiète, choquée et toute secouée, elle l'écoute et se cache à l'arrière de la berline. Elle ne peut se retenir de pleurer, d'appeler son père... mais il ne reviendra pas, il ne reviendra jamais.

C'est ensemble que l'adulte et la fillette reprennent leurs esprits. Kassidy explique finalement à celui qui prétend s'appeler Clayton que son père pensait pouvoir trouver refuge près de Gazzam Lake, qu'ils étaient en train d'aller chercher de l'essence quand une femme s'est jetée sur son père et l'a mordu. Elle lui explique ensuite qu'elle s'est mise à pleurer, à crier, que des hommes aussi bizarres que la dame sont arrivés et se sont mis à la pourchasser... Et c'est à deux qu'ils quittent la scène de crime et roulent quelques kilomètres.

— Novembre 2015 : C'est dans une habitation abandonnée que le barbu décide de s'installer avec la petite fille, jugeant le coin "discret" et "abandonné". Il se dit que c'est un bon endroit pour s'arrêter le temps d'un moment et se reposer. C'est dans cette maison qui n'est pas la sienne que Kassidy se rapproche de celle qu'elle voit désormais comme son protecteur. L'adulte et l'enfant se rapprochent, Kassidy ne supporte pas le fait de devoir le quitter, même si cela ne concerne que quelques minutes. Elle a du mal à rester seule, et cela se fait bien ressentir. Ses pensées sont hantées par des visions sanglantes. Les hommes qui la pourchassaient, le cadavre de son père, la dame qui l'a mordu. Elle n'arrive pas à fermer les yeux, et lorsqu'elle y parvient le temps d'un instant, elle se réveille en sursaut et réclame auprès de Clay son père qu'on ne peut plus lui rendre. L'homme parvient tout de même à la calmer autant que possible, à la rassurer et en lui rappelant qu'il sera toujours là pour elle. Des mots doux qui parviennent à la calmer le temps d'un instant et qui lui rappellent qu'elle n'est pas seule, qu'elle ne le sera jamais.

C'est quelques jours plus tard qu'ils sont obligés de quitter leur petit coin tranquille pour partir en quête d'un nouvel endroit, désormais en manque de vivres. Clayton jugeant la forêt plus sûre, c'est par le parc qu'ils passent pour finalement rejoindre la route principale "Fletcher Bay Rd NE".

Kassidy se surprend à s'habituer aux visions monstrueuses qu'elle aperçoit autour d'elle, mais essaie quand même de détourner le regard autant que possible pour ne pas avoir à les regarder. Elle se surprend à apprécier le calme qui règne autour d'eux, le chant des oiseaux et le vent qui souffle contre la peau de son visage marqué par les larmes.

C'est après quelques minutes de marche que le calme se rompt et qu'ils aperçoivent une escorte de véhicules s'approcher dans leur direction. Kassidy a directement le réflexe de se cacher derrière son protecteur lorsque les véhicules s'arrêtent à proximité pour s'adresser au grand brun. C'est lui seul qui décide de parler avec l'homme qui s'est arrêté et qui se présente comme "le chef" de leur groupe. L'inconnu lui pose des questions sur leurs identités à tous les deux, sur leur périple et leurs aventures qui les ont menés jusqu'ici. Le grand brun la surprend en la faisant passer pour sa fille auprès de l'homme mais elle ne réagit pas, lui faisant entièrement confiance, lui qui est désormais la seule personne qui lui reste.

C'est après une longue discussion et une courte inspection de l'état de santé du duo qu'on leur ordonne de monter dans l'un des véhicules et qu'on les emmène à Fort Ward, un camp que le conducteur du véhicule présente comme un "camp sécurisé" où ils seraient tranquilles. Une fois sur place, on emmène l'homme et la fillette devant l'un des responsables du camp qui leur explique son mode de fonctionnement et continue de poser tout un tas de questions à Clayton. Kassidy, elle, décide de rester silencieuse et ne dit pas un mot. On leur attribue un logement temporaire et leur annonce que le lendemain matin, ils auraient une visite guidée et une explication des règles du camp. Après une bonne douche et un repas qui remplit le ventre vide de la petite fille, elle a enfin l'occasion de fermer les yeux dans des draps propres, elle qui n'a pas fermé l’œil depuis plusieurs jours.

— Décembre 2015 : Kassidy a du mal à s'habituer à la vie à Fort Ward. Elle se sait en sécurité, elle est surprise par toute la vie qu'elle aperçoit à travers les vitres de leur nouveau nid douillet mais n'a pas la force, ni l'envie de sortir pour sociabiliser comme Clayton parvient à le faire avec beaucoup de facilité. Mais elle n'en a pas envie, n'en a pas le pouvoir. Les cauchemars ne veulent pas s'arrêter, elle continue d'avoir peur et de craindre l'arrivée de monstres dans le camp. C'est Clayton qui décide de lui ramener quotidiennement quelques livres de la bibliothèque pour la divertir. C'est Clayton qui reste la seule personne à qui elle est d'accord pour adresser un mot.

— Janvier/février 2016 : La vie suit son cours à Fort Ward. La neige qui commence à s'entasser à l'extérieur attire l'attention de Kassandra qui, avec beaucoup de tristesse, pense aux nombreux Noëls et Thanksgivings passés en famille. Ce sont ses premières fêtes de fin d'année qu'elle doit passer sans sa famille... et comme pour beaucoup, elle n'a pas la tête à fêter quoi que ce soit. Elle passe la plupart de son temps dans sa chambre, observe curieusement quelques enfants du camp jouer avec la neige, mais ça ne la motive pas à sortir, elle n'en a pas envie. Les cauchemars deviennent moins fréquents mais sont toujours présents. Clayton, quand il doit s'absenter, laisse la jeune fille sous la garde de jeunes mères... ce que Kassidy accepte sans rechigner. Mais elle reste silencieuse et ne veut parler à personne d'autre qu'à lui.

— Mars/juin 2016 : Clayton doit mettre les mains à la pâte et disparaît momentanément de façon quotidienne pour aller aider à la construction de la barricade de protection du camp. Kassandra se met donc à le voir de moins en moins, la présence de nourrices sous leur toit se fait donc plus fréquente, et la petite fille se voit obligée de communiquer, de sociabiliser pour ne pas devenir folle avec elle-même. Elle se met à communiquer avec les jeunes femmes qui s'occupent d'elle, se fait approcher par d'autres enfants à qui elle accepte d'adresser la parole... elle ne reprend pas tout de suite gout à la vie, mais aperçoit définitivement un petit bout de lumière au loin, au bout de ce long tunnel...

— Juillet 2016 : C'est enfin en juillet que Kassidy se met réellement à reprendre goût en la vie. Les rendez-vous de jeu chez l'un, chez l'autre se font de plus en plus récurrents. L'enfant fait la connaissance de beaucoup d'enfants qu'elle se met à apprécier et avec qui elle apprécie jouer. Kassidy regagne le sourire pour la première fois depuis son arrivée à Fort Ward et continue d'essayer de se débarrasser de ces cauchemars qui lui pourrissent la vie. Elle continue de penser à ses parents mais se souvient de ces mots de Clayton qui l'ont percutée : "Ils voudraient que tu continues de vivre."... Et c'est ce qu'elle a bien l'intention de faire.

— Septembre 2016 : Clayton disparaît temporairement de la vie de la fillette après que celui-ci ait été sélectionné pour faire partie du groupe de membres chargés de protéger le camp. Kassidy vit avec beaucoup de douleur cette séparation "forcée" mais finit par s'en remettre assez rapidement, désormais confiée à des voisins chez qui elle continue de vivre comme avant. Elle lit des livres, continue d'apprendre et passe le reste de son temps à jouer avec les deux enfants du couple qui l'hébergent. Elle attend chaque soir que Clayton vienne la récupérer pour la ramener chez eux. Elle aime lui poser des questions sur sa journée, lui rappeler à quel point il lui manque et apprécie toujours ce petit baiser qu'il lui donne sur le front quand il la met au lit... Ces moments nocturnes sont ceux qu'elle passe ses journées à attendre pendant que lui s’entraîne avec beaucoup de force.

— Octobre/novembre 2016 : La vie à Fort Ward est calme, Kassandra semble même s'y être habituée... Les moments passés avec Clayton les lient d'avantage l'un à l'autre, et lui permettent même de souffler et d'oublier ces mauvaises images qui l'hantaient jusqu'ici. Elle en a même honte, mais elle pense de moins en moins à ses parents... Son protecteur, Clayton, semble avoir pris une place importante dans la vie de la jeune fille qui se surprend parfois à avoir les mêmes réflexes qu'elle avait avec son père en la présence de Clay. Les bisous sur la joue le matin au réveil, les batailles de chatouilles, les blagues nulles qu'il aime lui raconter et qui la font rire, ou encore cette habitude sacrée du coucher quand il la borde et lui embrasse le front. Elle est heureuse d'avoir croisé son chemin et de pouvoir le compter dans sa vie.

— Décembre 2016 : C'est son second Noël passé à Fort Ward et même si Kassidy n'en parlait pas trop, elle était excitée à l'idée de le fêter avec Clayton dans d'autres circonstances et une ambiance totalement différente de l'année passée. Kassandra s'est rapprochée de Clayton qu'elle voit désormais de plus en plus comme un père. Et celui-ci l'a surprise en lui offrant une maison de poupées entièrement faite de bois.

— Février 2017 : Elle n'y pense plus, ça n'a plus vraiment d'importance... mais penser que Clayton aurait pu oublier l'anniversaire de la petite blonde serait une grossière erreur. C'est l'anniversaire de ses douze ans, une étape qui pourrait être importante pour une fille de son âge dans un autre monde, mais plus dans celui-ci. Elle a passé une grande partie de l'après-midi à s'amuser chez la voisine, et c'est en rentrant chez elle qu'elle a la surprise de voir ses copains/copines de Fort Ward dans le salon. Une petite fête d'anniversaire surprise, c'est bête mais c'est pile ce qu'il lui fallait pour se rappeler que le monde actuel n'est peut-être pas aussi mauvais que ça, au final...

— Mai 2017 : Elle ne sait pas où il l'a trouvé, elle ne sait pas par quel moment l'idée lui est venue en tête, mais Kassandra est plus qu'heureuse lorsqu'elle voit Clayton rentrer avec un chien et lui annoncer que ce serait désormais le leur, mais surtout le sien. Il est beau, il est mignon, il est petit et il aime les câlins. Elle décide de l'appeler Bulle. Comme un mignon petit poisson. Ça fait jalouser beaucoup de ses copains, mais étant une fille plutôt gentille, elle s'amuse à le sortir et aime même parfois laisser les autres le caresser...

— Août 2017 : La vie à Fort Ward est tranquille. Kassandra qui est maintenant âgée de douze ans n'a plus réellement de doutes quant à sa vie à Fort Ward... elle qui était dans un état lamentable lors de son arrivée a su s'en remettre grâce à l'aide et à la compagnie de Clayton, mais aussi grâce aux autres enfants qui ont su lui montrer qu'eux non plus n'avaient pas perdu la joie de vivre malgré tous les malheurs qui leur sont arrivés. Il lui aura fallu du temps mais aujourd'hui, Kassandra est parvenue à oublier la vie d'avant, mais aussi à tourner la page avec cet homme qu'elle considère désormais comme son père. Il lui arrive d'ailleurs de l'appeler "Papa" par habitude. Ça sort sans qu'elle le fasse exprès, elle apparaît toute gênée et fait comme si de rien n'était.

— Novembre 2017 : Un séisme aux conséquences assez importantes secoue l'état de Washington de façon assez inattendue. La barricade en partie effondrée, certains rôdeurs parviennent à se glisser à l'intérieur du campement. C'est ainsi que Kassandra croit presque perdre la vie alors qu'elle est en train d'aider les voisins à se glisser hors de chez eux après les effondrements. L'un des rôdeurs parvient à lui attraper la jambe durant un moment d'inattention, elle sent presque sa mâchoire se refermer dessus mais heureusement pour elle, l'un des membres du camp parvient à lui mettre une balle dans la tête avant que cela ne se produise. Cet événement traumatise énormément Kassandra qui, dès ce jour-là, refuse catégoriquement de sortir de chez elle.

— Janvier 2018 : C'est Merl, un habitant de Fort Ward qui passe pas mal à la maison pour rendre visite à Clay qui la motive et lui redonne la force de sortir de chez elle à coup de mots doux et de conseils qui lui sont fortement utiles. Il lui fait un grand discours sur sa vie d'avant, mais aussi sur sa fille décédée. Il lui donne le pendentif de celle-ci, pendentif qu'elle porte toujours autour de son cou et qu'elle n'enlève jamais.

— Février 2018 : L'anniversaire des treize ans de Kassandra qui est heureuse de dire "qu'elle devient une femme". Cette année, pas d'anniversaire surprise mais une petite fête à la maison. Avec l'accord de Clay, elle a décidé d'inviter ses amis les plus proches pour un après-midi jeux de sociétés. Uno, de multiples jeux de cartes... c'est drôle et tout le monde semble s'être amusé. Même qu'ils ont pu manger du gâteau au yaourt... et c'est pas tous les jours que ça arrive.

— Septembre 2018 : Mois surréaliste, mois franchement compliqué auquel elle ne penserait pas survivre... et pourtant, elle s'en est bien sortie. Il y a une situation dont Kassandra ignore beaucoup de choses en dehors du camp. Clay est envoyé en renfort pour sauver des membres du camp pris en sandwich par des rôdeurs. Kassidy attend sagement à la maison, assise en boule avec les doigts croisés, en espérant qu'il s'en sorte et que tout se passe bien... sauf que cette fois-ci, rien ne va. Clay rentre au camp avec une morsure. Elle passe par tous les états en un rien de temps. Les larmes, les cris. Elle lui donne ce qu'elle pense être le dernier câlin de sa vie... mais après une mêlée de tests, ils apprennent tous que Clayton est immunisé contre le virus H1R1. Fausse grande sueur, on a jamais vu Kassandra sourire autant... La nouvelle est surprenante, mais elle parvient à l'accepter.

— Novembre 2018 : Une nouvelle adolescente fait son entrée au camp. Elle est brune, elle a le même âge que Kassidy et en plus d'être mignonne, elle est carrément gentille. Il ne faut pas bien longtemps pour que les deux filles se lient d'amitié et deviennent rapidement ce qu'on pourrait appeler des meilleures amies. Zelda met un peu de piquant dans le quotidien de K qui est un peu trop "calme", Kassidy apaise Zelda. Comme des adolescentes, il leur arrive de se prendre la tête et de bouder le temps de quelques jours... mais Kassidy s'attache réellement à cette fille au fil des semaines. Elle est convaincue qu'elle est ce qu'il manquait dans sa vie, la meilleure amie, la sœur qu'elle a toujours voulue avoir.

— Février 2019 : Kassidy découvre un trait de personnalité qu'elle n'aurait jamais suspecté chez elle : son côté casse-cou. Et ça, c'est grâce à Zelda qui l'emmène dans ses plans foireux et ses bêtises quotidiennes... Ce jour-là, Kassandra veut imiter Zelda et décide de grimper sur l'une des voiturettes de golf près du golf de Fort Ward pour danser. Certains adultes roulent des yeux, d'autres rigolent. En tout cas, tous sont choqués lorsqu'ils la voient glisser et se fracturer l'avant-bras sur le bitume. Conséquences : le port d'une écharpe et les leçons de Clayton qui voit sa petite fille devenir adolescente.

— Octobre 2019 : Fin d'année 2019. Tout se passe bien pour Kassandra qui est en bonne santé et qui suit le développement de n'importe quelle fille de son âge. Sauf que l'adolescente se met soudainement à se plaindre de douleurs au niveau du nombril, mais aussi de maux de tête et de nausée. On croit d'abord qu'elle a simplement attrapé quelque chose de bénin avant de suspecter un cas d’appendicite... qui en est finalement réellement un. C'est Ismaël, chirurgien du camp, qui l’opère.

Kassandra passe les jours qui suivent à son domicile et est surprise d'apprendre que sa meilleure amie doit emménager dans la chambre voisine à la sienne. Cette simple nouvelle lui fait oublier la douleur et ravive des petits sourires chez la blondinette malgré la douleur.

— Décembre 2019 : Les fêtes de fin d'année que Kassidy attend impatiemment. Tout se passe bien, Kassidy est heureuse d'être entourée de personnes qu'elle aime de tout son cœur, mais surtout de Clay, son père adoptif et sa meilleure-amie Zelda... Zelda qui l'aura initiée à un monde qu'elle ne connaissait pas auparavant. Lors d'une soirée "filles" alors que Clay était au dispensaire, Zelda introduit son amie au monde de l'alcool mais aussi de la drogue en lui faisant boire son premier verre de whisky et en lui faisant fumer son premier joint. Les filles manquent de mettre le feu à une partie de salon, et c'est Clay qui rentre le premier pour leur hurler dessus et les punir aussi sévèrement qu'il le faut.

— Avril 2020 : Kassandra a quinze ans. Adolescente qui se cherche, jeune femme qui veut faire comme les autres. Elle se lie d'amitié, mais aussi d'amour avec Sean, un garçon du camp avec qui elle se met à flirter à coup de regards intéressés, de sourires qui veulent tout dire. Ils échangent même un baiser, le premier baiser de la jeune femme avant qu'elle ne décide finalement de s'en désintéresser. Non pas que Sean n'est pas charmant, bien au contraire... C'est juste qu'avec un peu de recul, elle ne le voit pas comme étant plus qu'un simple ami. Et c'est Zelda qui profite de cette situation pour récupérer l'attention du bel adolescent sous les yeux désintéressés de Kassandra qui permet cette relation qui naît entre les deux.

À la mi-avril, la doyenne du camp est soudainement retrouvée assassinée à son domicile. La population se retrouve confinée dans l'école le temps qu'on mette la main sur le coupable. Kassandra se retrouve donc confinée en compagnie du reste des membres du camp ainsi que Misha (colocataire) et Clayton. N'étant pas vraiment proche de la femme décédée, Kassidy se trouve quand même attristée mais surtout paniquée par la présence d'un meurtrier au sein des leur. Elle confie ses doutes et ses peurs aux deux adultes qui trouvent les mots pour la rassurer. Clay se fait attaquer ce jour-là par une femme vaccinée (Valentine). Bien que celle-ci ne soit pas responsable de ses actions, une grande haine s'est emparée de l'adolescente qui s'est mise à l'incendier une fois celle-ci contrôlée. Dès que l'adolescente l'aperçoit, elle voit désormais rouge et l'évite le plus possible.

Misha et Clay sont envoyés en renfort à l'avant-poste d'Agate pour donner un coup de main lors d'une attaque des New Eden. En chemin, leur groupe est attaqué. Les deux adultes ressortent tous les deux blessés et touchés d'une balle dans la jambe. Informée assez rapidement de la situation, Kassidy est peinée, très inquiète... Après une grande discussion avec sa meilleure amie, Kassidy s'est mise en tête d'essayer de se former davantage pour peut-être pouvoir rejoindre Clay à l'extérieur lors de missions importantes (et d'enfin occuper un rôle plus important au sein du camp)... et c'est Zelda qui trouve les bons mots pour la motiver davantage dans ce choix.

Voilà désormais un peu moins de cinq ans que Clayton et Kassidy ont gagné le camp de Fort Ward et en ont fait leur petit nid douillet. Lors de leur arrivée, rien ne pouvait réellement prédire que la jeune blondinette saurait s'habituer et se poser des repères dans un lieu pareil, peu après la perte de ses parents et ses premières visions d'horreur qui l'ont traumatisée pendant des mois... Pourtant, le cadre de vie de Fort Ward et beaucoup de ss membres participèrent au changement de Kassidy. Merl l'a aidée à se calmer, Clayton lui a fait ressentir l'amour qui lui manquait tant dans sa vie, les autres enfants l'ont fait se sentir normale. Il lui aura fallu du temps pour s'habituer à ce style de vie bien différent de celui qu'elle avait il y a quelques années, mais les bonnes conditions de vie au camp, tous ses membres mais surtout la sécurité du camp l'a fait se sentir chez elle... et elle ne s'est jamais autant sentie en sécurité qu'ici.

Comme à peu près chaque enfant du camp, elle a repris les études, s'est remise à étudier bien qu'il lui arrive de se demander si ça a vraiment un intérêt dans le monde actuel. Elle apprend, se renseigne sur le monde d'avant qu'elle n'a, au final, que très peu connu. Il lui arrive de s'ennuyer mais les autres élèves savent la divertir, puis c'est pas comme si les profs sont aussi lourds qu'avant, alors... Ça se passe toujours dans de bonnes conditions, dans la bonne humeur avec la jauge de motivation au max. Après les cours, quand sa meilleure amie n'est pas en mission ou trop occupée pour l'accompagner, Kassidy rejoint Zelda. C'est sa source de bonne humeur, Z. La petite soeur que ses parents auraient dû lui donner, cette fille qui est arrivée sans crier garde mais qui fut finalement la plus belle surprise faite à Kassandra. Ensemble, elles refont le monde. Ensemble, elles enchaînent les bêtises, les fous rires, mais aussi les réflexions intéressantes qu'elles sont sûrement les seules à se faire. Elles ont chacune de l'influence sur l'autre. Zelda la décoince, Zelda réveille en elle des pulsions que Kassandra ne savait pas existantes. Kassidy l'apaise, lui donne un peu de calme, de douceur. Elles ont besoin l'une de l'autre pour survivre.

Calme comme une image, elle a su faire aller au delà de sa timidité. En cinq ans, elle a eu l'occasion de découvrir beaucoup de membres du camp et de sociabiliser avec pas mal de monde. Pas du genre à faire de bêtises graves, ni du genre à se faire remarquer, on ne peut pas dire que Kassandra y soit vraiment "connue". Elle s'est toujours faite très petite, à part ces derniers mois, depuis l'arrivée de Zelda dans sa vie.

Elle aime beaucoup aider au camp. Il lui arrive assez fréquemment de tourner autour du camp, de proposer un coup de main à ceux qui en ont le plus besoin. Il lui arrive d'aider dans les plantations, d'aller mettre un nez dans les élevages, d'aider au dispensaire ou même d'aller ranger des bouquins à la bibliothèque. Elle n'a pas de rôle attitré, elle vogue là où le vent l'emmène. Elle aimerait bien exercer la même activité que sa meilleure amie mais sa "peur" de l'extérieur et son manque de compétences (elle qui a toujours porté très peu d'intérêt aux entraînements et aux missions) l'empêche d'exploiter pleinement ses capacités. Elle espère un jour pouvoir sortir avec Zelda, se rendre bien plus utile qu'en rangeant des bouquins... peut-être un jour, qui sait ?