"Death was on sale today".

Nothing suffocates you more than the passing of everyday human events
And isolation is the oxygen mask you make your children breathe in to survive
But I'm not a slave to a god that doesn't exist
I'm not a slave to a world that doesn't give a shit

Posé dans un coin je laisse mon regard se baladé sur les visages qui passent devant moi. Appuyé nonchalamment sur une caisse en bois je m'avachis d'avantage à chaque minute qui passe. Je reste là au cas où quelqu'un aurait besoin de mes services et viendrait me confiner une mission ou l'autre, mais aujourd'hui c'est complètement mort. A croire que c'est une des journées où personne n'a envie de se taper sur la gueule. Je grimace et pousse un soupire écœuré alors que je fouille ma poche pour en sortir une clope que je me cale entre les lèvres. Je l'allume et regarde la fumée se dissiper dans la brise légère de cette fin d'après midi. Il me reste quelques heures avant de prendre mon servie à la taverne et j'espère que la soirée se révélera plus intéressante que cette journée. Dans un geste mécanique, je mène ma clope à mes lèvres et en recrache la fumée. L'ennui aurait le don de me pousser dans mes retranchements et tout mon corps semble hurler au besoin de se dégourdir. De se défoulé. Je pousse un grognement et me redresse pour poser mes coudes en appuis sur mes cuisses. A cet instant mon regard se plisse et se focalise sur une silhouette un peu plus loin. Ces longs cheveux blonds, ses yeux bleus et cette allure de guerrière des temps anciens. Je penche la tête sur le côté.

Kara. Je me suis vaguement renseigné l'air de rien parce que dès l'instant où j'ai posé les yeux sur elle, les souvenirs me sont revenus de plein fouet. Cette jeune femme qui nous racontait chercher sa sœur et cette description si juste qui m'a rapidement imposé l'évidence. Il ne me manquait que la confirmation de son prénom et ce n'est pas une information difficile à obtenir dans ce coin et sans attirer l'attention de qui que ce soit. Je la détaille alors qu'elle est en pleine discussion avec un gars. On reconnaît sa sœur en elle, certains détails qui ne trompent pas. Le regard, certaines mimiques et quelque chose de vague dans la posture. Je bascule alors à nouveau vers l'arrière et prends le temps de terminer ma clope tranquillement. Comment s'appelait elle déjà? Quelques instants de réflexion avant de retomber sur son nom. Michelle. Ce n'est en effet pas la première chose qui me vient à l'esprit lorsque je repense à elle. Plutôt les cris, la chaleur de son entre jambes et son sang qui gicle sur un mur après que tous les gars du groupe lui soient passé dessus. Je me laisse aller à un sourire empli de nostalgie alors que l'écho de sa voix étouffée par l'angoisse et la douleur me berce d'une chaleur réconfortante.

Je me déplie lentement tel un animal sauvage et je me recule vers la ruelle avoisinante. Déserte. Je m'empare d'un de mes couteaux dont je pose la lame contre le mur et que je viens briser dans un coup de pied sec et violent. L'objet retombe, brisé en deux à sa base et je le glisse dans la poche de mon manteau. Je sors alors de ma cachette et me dirige lentement vers elle. J'attends qu'elle termine sa discussion et lorsque le gars s'éloigne enfin je fais quelques pas supplémentairement dans sa direction.

B’jour. C’est toi qui répare les lames ? J’ai étendu parler de tes talents et j’aurais besoin de ton aide…

Et je pose devant elle la lame brisée qui en toute ironie jubilatoire est justement celle qui a fini par trancher la gorge fragile de sa sœur. Tout cela est terriblement savoureux. Je recule d’un pas pour la laisser contempler l’ampleur des dégâts. Mon regard bleu turquoise qui remonte sur elle et un sourire qui se dessine sur mes lèvres.

Idriss, son géant et fidèle allié est friand de détails quant au deuxième convoi sur le départ pour l'avant poste de The Haven. Encore une belle affaire que voilà et qui devrait apporter à tous les acteurs du troc de quoi se remplir la panse, les légumes et fruits frais ne manquent pas chez leur plus puissant collaborateur. La blonde à tresses et dreadlocks ne perd donc pas de temps pour lui résumer la marche à suivre pour cette fin d'organisation et ce tout en gagnant son petit coin. Son stand qui s'étend sur deux grandes tables recouvertes de peaux de vache et surmontées par deux grosses vitrines contenant son râtelier d'armes en vente. Derrière celles-ci, une énorme tente privée dont l'intimité est préservée par une grande bâche.

L'armoire géante qu'est Idriss finit par obtenir toute ses réponses en l'espace de quelques secondes supplémentaire. Celui-ci gratifie la forgeronne et leader du troc d'une tape sur l'épaule avant de s'en retourner à ses occupations. Elle n'a cependant pas encore l'occasion de souffler, une silhouette s'approche et se dessine progressivement face à elle. Elle la détaille de haut en bas avec une attention bien particulière et quand il sera enfin à sa portée son regard se portera avant tout vers ses prunelles d'un bleu encore plus pur que le sien. Fait assez rare pour être soulevé.

Elle lui rend son bonjour d'un signe de tête, sans plus, elle n'est pas du genre à se laisser aller en terme d'amabilité comme de small-talk. "Entre autres, oui." Dire qu'elle répare simplement les armes est bien loin de son rôle actuel au No Man's Land, l'acier restant cependant sa passion première, elle prend sur elle pour cacher son engouement alors qu'elle se saisit de ce pauvre couteau pour observer ça de plus près. L'acier de la lame n'est pas mauvais, l'arme n'est certainement pas à jeter, seul hic, la réparation sera conséquente si elle veut assurer un nouveau maintien solide pour l'avenir, un point important, c'est là où repose finalement toute sa réputation : la qualité de ses services.

En seconde réflexion vient le pourquoi et finalement le comment il en est arrivé là. Pour ça, elle ne voit qu'une possibilité, le type aux beaux yeux a du utiliser ce couteau pour le confondre avec un pied de biche afin de forcer une ouverture jusqu'à en faire briser l'attache, logique, mais elle est quand même bien loin du compte finalement. "Hum. Ce n'est pas joli." Elle le marmonne pour elle-même et à juste titre finalement, le type s'en moque très certainement de ce qu'elle en pense, ce qu'il veut, c'est une réparation. Aussi, elle n'insiste pas plus et pousse sa réflexion silencieuse tout tapotant simplement du bout de ses doigts épais et rugueux le manche de la machette qui pend à sa hanche dans son étui de cuir.

Relevant par la suite son regard clair vers le concerné, elle repose la lame et le manche sur la vitre de son râtelier et reprend : "Je peux te réparer ça, ce sera prêt pour demain, par contre tu vas perdre un peu en longueur de lame, quatre centimètres, au minimum." Passage obligatoire pour y créer une nouvelle attache solide, par chance pour lui, la lame n'est pas de l'ordre des petits gabarits, il devrait remarquer à peine la différence. Sans quoi, elle aura directement proposé de la recycler. "Ça t'intéresse ? Sinon, j'ai d'autres couteaux si tu es dans l'urgence mais ce sera plus cher, fatalement." Elle joint geste à la parole et lui désigne la vitrine en face d'elle, celle où repose un petit lot de couteaux en tout genre.

"Entre autres, oui."

Je hoche la tête et la regarde observer l'arme. Il semble que je m'intéresse uniquement à son verdict alors que je continue à tenter de trouver toutes les similitudes possibles avec sa sœur. Peut-être que si elle aussi, elle hurlait comme une truie ce serait encore plus flagrant. Je reste impassible, mais je ricane à l'intérieur. Presque comme un gamin devant un nouveau jouet.

Hum. Ce n'est pas joli.

En effet. J'ai fait ça comme un bourrin. Comme je me suis fait sa sœur. Je continue de savourer ces pensées délicieuses alors que je relève les sourcils comme si j'étais intéressé par ce qu'elle me raconte. Je la regarde manipuler l'arme avec une jubilation parfaitement dissimulée. Ses doigts qui parcourent les deux parties du couteau avec intérêt.

Je peux te réparer ça, ce sera prêt pour demain, par contre tu vas perdre un peu en longueur de lame, quatre centimètres, au minimum.Ça t'intéresse ? Sinon, j'ai d'autres couteaux si tu es dans l'urgence mais ce sera plus cher, fatalement.

Mon regard suit sa main qui désigne les autres armes et reviens lentement se poser sur elle.

Non, rien d’urgent. J’ai tout ce qu’il faut. Et pas de problème pour le perte de longeur. J’ai plus un attachement sentimental pour celui-c i. Un cadeau d’un ami. Pleins de bons souvenirs.

Je lui adresse un léger sourire de remerciement. Que de bons souvenirs en effet, qui continuent de se marquer dans ma rétine en superposition à son visage. Super moment entre pote que d'avoir réduit sa douce sœur à un objet, à néant. Un trou à foutre, un simple défouloir. J'entends encore les rires de mes compagnons d'aventures lorsqu'elle n'était même plus capable de hurler pour défendre son honneur et sa vie. Le sang qui lui coulait entre les jambes, ses yeux exorbités et cette envie  qu'on abrège au plus vite ses souffrances. C'est terriblement savoureux de voir quelqu'un prier pour qu'on lui prenne la vie. C'est le signe le plus révélateur d'un boulot bien fait. Je m'éloigne de ces douces pensées pour en revenir au principal.

Pour le paiement ? Tu penses à quoi ?

Et je décide de lancer le jeu. Parce que c'est savoureux et que si j'attends trop longtemps ça risque de sonner faux. Je pose une main sur la table et me penche vers elle. L'air presque impliqué et embêté de poser ma question.

Tu t’appelles bien Kara ? Ptêtre ma question est mal venue mais si j’additionne les éléments...Enfin tu n’aurais pas une sœur ?

Je me redresse doucement. Mon regard qui se pose dans le sien. L'air de presque redouter sa réponse et de pas être certain de moi quand à l'intérêt de la poser. Je guette sa réaction alors que je baisse doucement la tête tout en continuant de la regarder.

Rien d'urgent qu'il dit, ok, pas de problème. Pour la valeur sentimentale de l'objet, là aussi elle plonge dedans, elle peut très bien comprendre ce fait et c'est même un discours qui lui revient souvent, c'est devenu tristement courant de récupérer l'arme d'un proche décédé, tout du moins, c'est le constat silencieux qu'elle en tire. Loin de se douter de ce qu'il en est vraiment de cette arme et du drame conséquent vis à vis des Moreau, elle ne se pose aucune question et se contente de ses réflexions qu'elle juge satisfaisantes et correctes.

"Pour le paiement... Ce qui t'arrange, je gère aussi le troc au No Man's Land, donc on va dire que je suis pas chiante, je prends absolument de tout." Il lui arrive bien souvent de mélanger les deux, si on lui apporte des médicaments pour une arme et qu'elle n'en a pas besoin, elle prend tout de même, met ça dans les stocks destinés au troc et va par exemple se servir en légumes derrière pour équilibrer la donne. C'est donc ouvert à proposition le concernant, il a le champ entièrement libre.

L'hameçon est lancé par la suite quand le sujet de la sœur tombe sur la table. Elle tique, se raidit légèrement et redresse son museau vers lui pour plonger son regard sérieux dans le sien. Elle ne mord pas encore, il faut dire que pas plus tard que la semaine dernière, un abruti a osé souligné qu'elle et Oxana étaient sœurs, tout ça parce qu'elles étaient toutes deux blondes et quadragénaire. Cependant, Tyler vient de citer de son prénom et ça, ça suffit à lui mettre la puce à l'oreille pour qu'elle mordille doucement l’appât.

Un ange passe, très clairement, il a même eu le temps de se torcher tranquillement en chemin pour bien finir son affaire avant de s'envoler vers de nouveaux horizons. Pendant ce temps, quelques longues secondes, le visage de la forgeronne est devenu bien pâle. "Quels éléments ?" La disparition de Michelle remonte au printemps 2016, l'on peut dire qu'elle l'a déjà enterré depuis le temps. Autant là, elle commence doucement à la déterrer et l'espoir d'une réponse qui lui convienne fait naître de bien douloureux chocs dans sa poitrine, comme si son cœur allait exploser sa cage thoracique pour terminer en déco sur sa vitrine dans une jolie marre rouge. Sa main soudainement tremblante vient par réflexe se poser sur le manche de sa machette pour l'enserrer entre ses doigts. "Parle." Souffle t-elle la seconde suivante, au cas où il aurait envie de la faire mariner un peu. Pourtant il a tout du type coopératif mais la forgeronne n'a soudainement plus la moindre patience, sans compter qu'avec son rôle actuel au sein du No Man's Land, elle n'a plus l'habitude d'attendre et l'on lui dit ce qu'elle veut entendre quand elle le demande.

Il y a bien des différences entre elle et Michelle, l'espoir dans ses yeux bleus doit cependant être semblable à ceux de sa sœur. Pour les gestes, il y a bien leurs postures de sensiblement identiques : le menton haut, le dos droit, c'était une formation de famille ça, les Moreau étaient des gens fières. Pour le reste, ses bras sont deux fois plus épais que ceux de sa sœur (ainsi que la majorité des femmes) et sa coiffure au mélange de tresses et dreadlocks n'était pas non plus le genre de sa sœur, plus propre sur elle. Pour cause, Michelle était la commerciale de la famille et ne battait surtout pas le fer. Michelle était aussi la gentille, le cœur sur la main, l'extravertie et elle, la silencieuse, l'observatrice et l'introvertie. Le jour et la nuit ou presque et leurs différences étaient leur force, à l'époque...

"Pour le paiement... Ce qui t'arrange, je gère aussi le troc au No Man's Land, donc on va dire que je suis pas chiante, je prends absolument de tout."

Je hoche la tête. Il semblerait que la demoiselle soit bien placée ici et ce serait donc très certainement un avantage de l'avoir dans ma poche plutôt que de me la mettre à dos. Il va falloir que je la joue fine et pour ce qui est du paiement, j'ai tout ce qu'il faut chez moi. Je pourrais même piocher dans ce que j'ai looter à Allia l'autre soir. Puisqu'elle n'est pas difficile il n'y a aucun souci à se faire. Je trouverai. Je dévie alors vers le cœur du sujet. Sans vraiment prendre de détour parce que au final c'est pour ça que je suis en face d'elle. Un petit bonus que je m'accorde de peut-être voir la peine se dessiner sur son joli visage. Peine infligée par ma main. Détail que je me garderai bien évidemment d'évoquer. Elle devient pale à vue d'œil et je laisse se peindre sur mes trais un air préoccupé.

Quels éléments ?

Regard bleu qui se pose sur sa main tremblante. L’espoir ou la crainte qui se réveille en elle. Douce jubilation en moi alors que je penche la tête d’un coté puis de l’autre.

Parle.

Je ne vais pas me faire prier. Ce n’est pas le but. D’une voix hésitante, j’entame alors de lui répondre.

Ça date pas mal maintenant. Je me souviens sur la route d’avoir croiser une nana, elle n’arrêtait pas de parler de sa sœur et de tenter de rassembler des infos ...Elle parlait d’une Kara si je me souviens bien. Une forgeronne. Y’en a pas dix j’imagine. Je ne retombe pas sur son prénom…

Michelle. Je fais exprès de ne pas le dire. Semant le flou pour protéger mes arrières. Je me souviens de bien plus que son prénom. Je n'oublie rien des vies que j'ai ôtés et encore moins si c'était lié à une partie de plaisir non consentie. Chérissant les regards, les voix, les odeurs de mes victimes. Me ressassant bien souvent les moindres détails de chaque meurtre avec un plaisir sans mesure. Les cris, le sang. Je me souviens à peine du visage de mes parents, mais eux je ne les oublie pas. Jamais. Petits trésors de vice et de perversion. Le souvenir de sa douce sœur n'échappe aucunement à la règle même si j'ai dû la partager. Nostalgie de ces moments d'égarements sur la route. Je me ferais d'ailleurs un plaisir d'ajouter la sœur à mon palmarès. Je demande si ses cris de désespoir me rappellerait ceux de sa sœur et si son intimité est aussi savoureuse. Je sais que je n'en ferai rien et qu'elle n'est pas en danger. Je suis bien résolu à me faire une place ici et si je dois me laisser aller à tuer tout de même ce sera certainement quelqu'un avec beaucoup moins d'attaches et d'importance. Fantasmer un peu ne fait pas de mal. Un frisson qui me glisse dans le bas du dos, mais strictement rien qui ne transparaît sur mon visage. Rien d'autres que cet air impliqué et embarrassé. Être porteur de mauvaises nouvelles ce n'est jamais censé être fun. Je m'empresse d'ajouter.

Je peux me tromper. C’est à toi de me le dire…

Et je sais que je ne me trompe pas. Pas un seul doute la dessus. Ma main se glisse dans ma poche et mon regard se pose dans le sien.Attendant qu’elle me confirme ce que je sais déjà.

Il ne tarde pas à apporter des réponses, bon point pour lui, la blonde n'est pas en état de tenir longtemps ainsi à osciller entre l'espoir et la crainte. Pourtant, au fond d'elle, elle sait très bien ce qu'il est, si Michelle n'a pas pu rejoindre la forge familiale après autant d'années, c'est forcément qu'elle n'est plus de ce monde, aucune autre explication ne peut tenir, aucune. Elle en mettrait sa main à couper, quand il s'agit de regarder la réalité en face, elle est censée être bonne.

Elle écoute néanmoins la suite avec une attention toute particulière, retirant dans le même temps sa main du manche de sa belle machette. Les mots qui défilent lui retournent doucement les tripes, l'homme à raison, il n'y a pas plus de doute possible comme il n'y a pas beaucoup de Kara forgeronne dans le secteur, il n'y en a bien qu'une. "Michelle...Elle s’appelait Michelle." Souffle t-elle tout bas pour apporter réponse à son interlocuteur avant de regagner un profond silence. Son regard bleuté vrille par la suite vers l'entrée du No Man's Land d'où un long soupir quitte ses lèvres sèches. Il faut qu'elle se ressaisisse, elle a un nom ici et une réputation, pas question de craquer devant un client ou de laisser quoique ce soit paraître. L'exercice est compliqué, son regard la trahit et ses jambes sont à deux doigts de flancher, elle se recule aussitôt d'un pas pour s'installer sur le tabouret de bar juste derrière elle.

Une profonde inspiration plus tard, elle reprend avec un peu plus de conviction : "C'était ou ?" Dans les environs d'Everet, très certainement, c'est ici qu'elle a perdu sa piste. Pour le quand, elle a déjà obtenu sa réponse avec le fameux "ça date pas mal" et elle est bien consciente qu'il va être difficile pour son interlocuteur d'être plus précis tant il est aisé de perdre le fil du temps en ces temps d'apocalypse.

Déception et soulagement se mêlent dans ses pupilles qui s'en retourne vers celles de son vis-à-vis. "Elle... tu sais où elle est allée après ?" À quoi bon le savoir finalement ? Elle ne va pas repartir presque quatre ans après pour rechercher un cadavre. Non, vraiment, elle ne sait pas pourquoi elle a posé la question. "Non...Laisse tomber..." Autant faire marche arrière, l'ignorance peut-être bon pour le deuil, non ? "Merci de m'en avoir informé." Elle lui fera un prix sur la réparation, loin de se douter que l'homme désolé en face d'elle n'est autre que l'assassin de Michelle et que la lame sous son nez n'est autre que l'arme du crime. Putain, ce que le monde est moche quand même, la vie est une pute.

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