Déambulant à la manière d'un trash, les vêtements salis par des jours sans avoir pu se changer, puant la transpiration, le regard vide et la patte boiteuse, il était clair que Sirius était épuisé. Il ne savait pas bien qu'elle heure il était, sûrement la fin d'après-midi. Il avait courut pas mal de temps aujourd'hui afin d'esquiver au mieux les morts-vivants qui semblaient sentir son odeur pestilentielle à des kilomètres. Se grattant la tête, peut-être avait-il des poux, il cherchait un abri. N'importe quoi, temps qu'il pouvait se sentir en sécurité et qu'il l'était vraiment le temps qu'il puisse récupérer et qu'il puisse réfléchir aux jours à venir. Traversant des petites ruelles discrètes mais labyrinthiques, il vit un parking avec quelques véhicules laissés à l'abandon. Espérant pouvoir crocheter une voiture sans qu'une alarme ne se déclenche, il s'y rendit sans plus tarder.

Sur ce parking, une voiture rouge lui attira l'œil dans un premier temps, puis, dans un second temps, c'était un camping-car étrangement... Propre, neuf ? Ni une, ni deux, il toqua une première fois pour voir s'il y avait un trash ou quelqu'un à l'intérieur. Attendant une petite minuté, l'absence de réponses le fit entrer. Bizarrement, la serrure n'était pas ouverte, un oubli du propriétaire, en tout cas, il eu un bon coup de bol qui lui remonta un peu le moral. Aujourd'hui, un rien pouvait aider l'esprit à se satisfaire... Stupéfait, l'endroit était clairement habité, mais surtout, il fut surpris par la grande propreté et modernité du véhicule.

"- Il y a quelqu'un ?"

Personne, sûr. Pouvait-il croire que le ou les propriétaires seraient assez bons pour l'héberger une nuit ? Un endroit aussi bien soigné pouvait tant appartenir à quelqu'un de minutieux et bienveillant, qu'une personne mal attentionnée. Pourtant, en regardant un peu plus dans les tiroirs et les meubles, le jeune homme blond remarqua des conserves blanches... Du lait pour bébé ? Il y aurait un nourrisson ici ? En regardant sur une étagère, il vit également un petit doudou et quelques autres affaires pour bébé. S'asseyant sur le divan et s'affalant sur la table pour souffler un peu de sa  rude journée, Sirius se mit à cogiter...

Après avoir fouiller un peu plus le camping-car, il avait tiré la conclusion que la femme et le bébé qui vivait là semblait être les seuls, il n'avait rien trouvé de spécifique qui pourrait appartenir à un homme. Dans raisonnement s'offraient donc à lui : soit la femme allait être docile et serait d'accord pour le laisser dormir une petite nuit, soit au contraire, il pourrait s'attirer les foudre d'une mère surprotectrice en voyant un intrus aussi pouilleux qui lui...

Mais cela était sans compter les bras de Morphée qui l'avait emporté avant qu'il ne trouve un papier pour écrire un message à la propriétaire en prévision de son sommeil, pour la prévenir qu'il n'avait aucune mauvais intention...

Et merde. La première pensée qui traversait l’esprit de Sirus à ce moment là…

“- Oh toi !
- Hein !”

D’un sursaut, le jeune homme blond s’était réveillé, un très léger filet de bave dans le coin des lèvres, après avoir été secoué par une femme pointant une arme sur lui, droit vers son crâne. Instinctivement, il leva les mains pour montrer qu’il se rendait. Prit totalement au dépourvu, il répondit en bégayant un peu sous la pression de la jeune femme :

“- Pa-pardon ! Je cher-cherchais un abri et j’ai trouvé cette caravane vi-vide… Je-je croyais pouvoir t’attendre avant de m’endormir... mais… J’suis désolé, j’ai aucune mauvaise intention !”

Râlante à juste titre, la jeune dame fit remarquer avec insistance l’odeur pestilentielle du Lloyd ainsi que toute la crasse qu’il venait de mettre dans cette belle caravane. Regardant autour de lui avec une certaine naïveté, il comprit qu’il avait trop bougé dans la caravane à son arrivé et n’avait pas prit soin de faire attention avec ses godasses pleines de boues. Il se détendit un peu en voyant que la brune ne faisait que jauger la “dangerosité” de son squatteur. Voulant à tout prix la rassurer, Sirius utilisa la paroles qui était clairement sa meilleure arme, le tout en prenant du mieux possible un ton très calme et doux en dépit de sa forte monté d’adrénaline provoqué par la surprise du réveil par un cri et une arme pointée sur soi.

“- Je… Je vais t’aider à tout nettoyer… Non, je vais tout faire seul pour me faire pardonner mais… Crois-moi, je n’ai pas l’intention de faire du mal à une femme qui a un enfant… Même de mal à personne tout court.”

Il se mit à réfléchir à la situation. Que dire dans un moment pareil ? Quels gestes adopter pour ne pas se faire tirer dessus face à une personne sur la défensive ? Sans compter qu’un type de personne qu’il ne faut jamais, au grand jamais, mettre en colère, c’était bien une mère voulant protéger son enfant. Le blondinet se demandait aussi où était l’enfant en question. Mais actuellement, il devait se présenter plus amplement pour expliquer sa présence ici. Il se déplaça légèrement pour se mettre juste en face de la femme afin qu’elle puisse voir les deux glock qu’il avait à son harnais, le but étant de la laisser les prendre par sécurité pour elle si elle le souhaitait.

“- Je m’appelle Sirius Lloyd. Je viens de Vancouver et cela que quelques jours que je suis arrivé à Seattle. Je cherchais un abri hier soir avant que la nuit n’attire des trashes, sans compter que j’étais totalement épuisé de mon très long voyage et de la survie à mon arrivé ici. Comme j’ai vu que ta caravane était ouverte je suis rentré et je n’ai pas fait attention je me suis bêtement écroulé là à m’endormir…”