L'appel à la mort. | Tyler

Nous étions le 20 juillet cela ne faisait pas un mois que nous étions arrivés ici ; cela ne faisait pas un mois que nous avions quitté le camps. J'avais eu tord. Tellement tord. Je marchais d'un pas lasse pensant à tout ce qu'il venait de ce passer aujourd'hui. Ce matin je m'étais levé un peu plus tard que les autres jours , il faisait déjà bon et le soleil était présent. C'était le " maman " plaintif de Jimmy qui m'avait réveillé de façon un peu abrupte. Je l'avais regardais là devant moi entrain de pleurer en s'excusant. Mais de quoi ? Il se tenait le bras tout en pleurant. Répétant inlassablement qu'il était désolé. Je m'étais approché le coeur battant la chamade ; j'avais regardais ce petit bras blessé pour y voir l'horreur. Une marque de dent. Je m'étais alors affolée lui demandant ce qu'il s'était passé et surtout quand. Mais c'était trop tard déjà il me disait se sentir malade. S'était il y a longtemps m'avait il dis. Il me l'avait caché. Si bien caché. Mais là il avait mal et il avait peur. Il s'était levé dans la nuit en entendant un grognement pour faire " comme maman " . Comme j'avais eu tord de l'emmener avec moi. Comme j'avais eu tord d'écouter ce que ma conscience me soufflait. J'étais là , seule et impuissante à regarder mon petit garçon souffrir alors que la vie le quitter. Je lui promis qu'il retrouverait sa maman et son papa et il promis de m'attendre.

Doucement il se libéra de la vie. Combien de temps cela avait mis ? Combien d'heures ? Je n'aurais pas su le dire . Il n'avait même pas pus me dire quand ce rôdeur l'avait attrapé. Je l'avais doucement enveloppé dans le draps du lit où il était resté. J'avais mis dans ses petites mains son jouet préféré et d'un mouvement lent et difficile j'avais fait entrer la lame de mon couteau dans son petit crâne pour lui offrir le repos éternel. Est ce que j'avais mal ? oui c'était certain. La douleur était atroce plus forte que je n'avais jamais ressentis. Je m'étais relevée et avait fais mes affaires en silence comme pour ne pas le réveiller . Laissant ses jouets avec son corps qui dormirait ici pour toujours. Je me promettais de ne jamais revenir ici . Cela était bien trop douloureux.

Une fois les affaires rassemblaient dans la voiture et les deux rôdeurs errants achevés avec violence je décidais de rouler encore et encore jusqu'à rejoindre le no man's land. Là j'avais réussis à échanger quelques vivres contre de l'alcool . De l'alcool c'est bien tout ce dont j'avais besoin . Mon ancienne toxico qui vivait en moi remonter doucement à la surface je n'avais qu'une envie s'était tuer , frapper , boire et oublier. Oublier toute ma vie , oublier que mon fils venait de mourir ; oublier que je l'avais rencontré. Marchant sans but , avec uniquement mon couteau sur moi je ne me montrait pas prudente. Je portais la bouteille à ma bouche bien trop souvent pour ne pas finir saoule et dans mon sac les autres bouteilles se faisaient entendre. Mes pas résonnaient entre les murs et je fini par me poser contre un des murs alors que les larmes coulaient sur mes joues sans même m'en rendre compte.

Je passais ma main sur mon visage en soupirant doucement avant que mon regard se pose sur un homme fumant une cigarette proche de moi. Je fronçais les sourcils et m'approcha en marchant pas aussi droit que je ne l'aurais voulu - Salut l'inconnu .. T'en a une pour moi .. on fait un troc ? lui dis je en lui montrant la bouteille qui avait été bien entamée . Le bleu de mon regard se plongeant dans le sien espérant cette cigarette. Pourrais je tuer pour l'avoir ? Peut être bien . APrès tout je n'avais plus rien à perdre aujourd'hui je n'avais plus rien ...

Les nuits sont longues à la taverne, mais le boulot est intéressant. Mal avait raison, ça me permet de faire le point sur les têtes du coin et de laisser traîner mes oreilles. Toujours à l'affût d'une information ou l'autre qui pourrait m'être utile par la suite. Un moyen aussi pour qu'on se familiarise avec mon visage. Faire partie du décor et ne pas attirer l'attention sur moi. Je m'en sors plutôt pas mal pour le moment, même si ça me fatigue de la jouer mec sympa qui sert des verres pendant des heures durant. J'ai besoin de me retrouver seul et de me ressourcer. Meilleur moyen de bien encaisser le prochain service que d'avoir rechargé mes batteries. Je ne suis pas de ceux qui se plaisent dans les contacts sociaux. Tout cela a le don de m'épuiser

Aujourd'hui, je ne travaille pas et j'ai bien l'intention d'en profiter pour me défouler un bon coup. Grasse matinée seul chez moi, inventaire de mes possessions et esprit malade qui se balade aux grès de souvenirs teintés de sang et de violence. La vie sans règle sur la route me manque même si je sais pertinemment que sur le long terme ce n'était plus une solution viable. Je dois faire avec et avalé mes pulsions tant que je le peux. Je ne sais pas combien de temps je pourrai le faire, mais il est évident que lorsque j'y succomberai j'aurai trouvé la bonne personne. Seule, faible et isolée. Quelqu'un qu'on ne recherchera pas trop vite. J'ai le temps, il ne serait pas sage d'agir trop vite et l'attente, le calcul, la planification sont au moins aussi savoureux que l'acte en lui-même.

J'ai finalement choisi de m'emparer de ma batte de base-ball pour aller casser du rôdeur. Pour le moment c'est le meilleur moyen de me défouler sans risquer de conséquences. J'ai bien mon flingue dans ma poche au cas ou la situation se complique, mais tant que je peux en choper de manière isolée, je préfère leur faire goutter de la batte. Voir voler les morceaux c'est bien plus fun. Maigre pioche pour aujourd'hui alors que je n'en ai trouvé que trois pour satisfaire mes pulsions. Il y'a des jours plus productifs que d'autres. Je m'appuie alors contre un mur, la batte qui repose en équilibre à côté de moi et j'allume une clope que j'estime bien méritée.

A peine posé, je remarque une demoiselle un peu plus loin. Les larmes coulent sur son visage avant qu'elle vienne les chasser d'un revers de la main. Il est évident qu'elle n'est pas dans son assiette et qu'elle passe une mauvaise journée. Mon regard glisse sur la bouteille entre ses doigts. Et en plus elle est bourrée ! Est-ce vraiment raisonnable de se mettre dans un état pareil dans un coin isolé? Ma langue frappe doucement contre mes dents alors qu'elle se dirige vers moi la démarche peu assurée. Proie en apparence parfaite. On verra bien ou ça nous mènera.

Salut l'inconnu .. T'en a une pour moi .. on fait un troc ?

Je relève un sourcil et hausse les épaules. Ma main glisse dans la poche intérieur de mon manteau et je lui tends la clope demandée.

Tiens. Et tu peux l’avoir sans échanger. T’as l’air d’en avoir bien plus besoin que moi.

Je craque une allumette et m’approche d’elle pour allumer la cigarette entre ses lèvres. J’en profite pour renifler le parfum de désespoir qui émane d’elle et en savourer les effluves. Je me recule d’un pas et pose mon regard dans le sien.

T’as personne pour te consoler ? Tu devrais pas traîner la dans cet état.

Moyen détourné de faire le point sur ses fréquentations et de savoir si quelqu’un attends son retour.

J'avais trop bu. Pas de quoi vomir mais plutôt de quoi supporter le choc. Je n'en avais plus rien à faire de ce qui pourrait m'arriver en faite je crois que je recherchais la mort sans vouloir me la donner. Comme ci je laissais faire le destin en lui montrant le chemin. C'est avec cette pensée que je m'étais retrouvé dans cette ruelle déserte mais aussi face à cet homme fumant sa cigarette. Je ne savais pas si il était clean ou pas. Peut être que j'espérais à vrai dire que ce soit un fou. Un tueur et que ma vie allait se stopper ce soir. C'était triste ? Oui certainement mais j'étais épuisée par tout ça. Je voulais juste arrêter de vivre. C'était pas trop demandé si ? Grace à l'alcool je n'avais pas hésité à m'approcher pour lui demander une cigarette. Lui proposant un peu d'alcool en échange. Le troc était toujours numéro un dans ce nouveau monde je le savais parfaitement. Il me l'a donnait gratuitement assurant que j'en avais plus besoin que lui . Je la prise sans faire de manière . - Tu peux pas savoir à quel point ! dis je en le laissant s'approcher pour m'allumer la cigarette. Je le remercie d'un signe de tête en aspirant la nicotine comme un petit bonheur. Je garde un peu la fumée avant de la souffler par le nez et de plonger mon regard dans le sien quand il me demandait si j'avais personne pour me consoler . - Plus maintenant . Puis j'ai pas vraiment peur ;; au pire je risque quoi ? D'mourir ? Bah ce serait bien une première qu'elle veuille de moi celle là ! j'avais parlé sans vraiment réfléchir. Fumant la cigarette en dégustant chaque inspiration . Alexander n'était plus là pour me réconforter. L'amour n'avait pas voulu de moi et maintenant mon fils avait perdu la vie. J'étais seule à nouveau comme après la mort de James . J'étais simplement pas faite pour ça . Pour le bonheur qu'on pouvait voir parfois. J'avais eu l'espoir un instant mais non vraiment ce n'était pas pour moi . Je devais me faire une raison.

. Je repris une gorgée de ma bouteille en détaillant l'homme par dessus le goulot. - T'as pas chaud avec ton manteau ? On aurait pus croire à un sous entendu mais même pas . J'étais en débardeur et je me disais simplement qu'il faisait plutôt chaud pour mettre un manteau. Peut être que j'étais simplement habituer à être dehors depuis trop longtemps . Même quand j'étais au camps j'étais parfois obligé de rester dehors , soit pour m'occuper des tour de guets soit juste pour avoir un peu de solitude. Je regardais la ruelle déserte. J'avais mes armes s'était déjà ça mais serait je capable de m'en servir dans mon état ? Mon couteau certainement , mon arme à feu beaucoup moins mais je ne pouvais pas nier que j'en avais pas l'envie. Enfin si peut être celle de tuer , vraiment , pour me soulager . C'était pourtant vraiment pas moi mais là j'avais envie de passer mes nerfs .

Mon regard était toujours dans le sien pourtant je ne vacillais pas. L'alcool ? Je le connaissais depuis ma jeune adolescence j'étais habille même avec ce genre de chose dans le sang . Tirer par contre s'était une autre histoire. Pourtant je n'étais pas mauvaise . - Tu sais , c'est aussi dangereux pour les femmes que les hommes aujourd'hui . T'as personne pour te défendre au cas où ? J'étais franchement pas d'humeur à trouver une petit amie jalouse qu'une fille parle à son mec en pleine nuit . Je crois que ci ça arrivait j'allais lui mettre mon poing dans le gueule c'était pas non plus le moment . Un grognement se fit entendre et je posais la bouteille au sol avant de coincer la cloppe entre mes lèvres pour sortir mon couteau. C'était une habitude aujourd'hui ,un peu partout les morts étaient là surtout la nuit et l'on était aussi habitué . C'était notre univers aujourd'hui. Je m'approchais de lui en utilisant toute ma concentration. Quand il arriva à ma hauteur je posais rapidement ma main sur son épaule du moins ce qu'il en restait sans m'appuyer avant de planter mon couteau dans son crâne . Il tomba au sol et je fis ses poches , un briquet , je le testais , il ne marchait plus . Par contre je n'eus aucun remord un couper son doigt d'un coup de couteau pour récupérer l'alliance que je glissais dans ma poche . ça pouvais se troquer. Je reviens vers l'homme à la cigarette l'air de rien . Il ne faisait pas encore nuit noir mais bientôt il faudrait bouger pour ne pas prendre de risque inutile.

Tu peux pas savoir à quel point !

Elle confirme donc son désarrois et sa position de proie facile. A croire qu'il ne reste pas beaucoup de volonté en elle. Je creuse donc un peu plus loin pour savoir si elle est aussi seule qu'elle en a l'air. Savoir quel sort il serait sage de lui réserver.

Plus maintenant . Puis j'ai pas vraiment peur ;; au pire je risque quoi ? D'mourir ? Bah ce serait bien une première qu'elle veuille de moi celle là !

Pas peur de la mort donc ! Voilà une perspective bien peu savoureuse. Savoir qu'elle pourrait peut-être se laisser faire n'a rien de tentant et je montrerais presque une pointe de déception à ses paroles. Il est évident qu'elle ne peut pas en saisir l'origine, ni comprendre pourquoi je parais déçu. Tout au mieux cela peut passer pour de la considération pour ce qu'elle dit. J'aime voir mes victimes pleines de vie et s'accrocher à ce que je leur arrache. Se battre férocement pour le droit de respirer que je leur prends sans aucune retenue. Petit plaisir de collectionneur que de prendre aux autres ce qui leur est le plus cher. Sans ça il n'y a aucun plaisir. Je me contente de répondre à sa question d'un air blasé.

Plus maintenant ? T’as perdu les tiens ? T’sais quand on a plus d’attaches on n'a plus rien à perdre alors c’est pas plus mal...Tu vas peut-être te découvrir une nouvelle vie quand tu pourras oublier le chagrin. Et si tu le transforme en colère… Va savoir ce que tu pourrais accomplir.

Haussement d'épaules et je tire sur ma clope en la regardant. Curieux de savoir où cet échange va nous mener et quel potentiel elle a pour satisfaire mon intérêt. Savoir si elle est exploitable ou si elle a sa place crevée au fond d'une benne à ordure. Elle est plutôt très jolie et cela même avec les yeux gonflés par la tristesse. Ce serait probablement du gâchis, mais aussi un tel plaisir de la prendre de force dans ce coin ou personne ne peut l'entendre crier. Je continue de peser le pour et le contre. Rien ne presse.

T'as pas chaud avec ton manteau ?

Je secoue la tête en signe de négation. Serait-ce une invitation ? Pas certain. Je préfère avoir tout mon matos sur moi et qu’il soit dissimulé par mon long manteau. Avoir un peu chaud ne me dérange pas et ce manteau est d’ailleurs bien moins chaud qu’il en à l’air. Et pour partir casser du rôdeur il est plus prudent de se protéger au mieux.

Tu sais , c'est aussi dangereux pour les femmes que les hommes aujourd'hui . T'as personne pour te défendre au cas où ?

J'éclate d'un rire qui résonne dans la ruelle. Je ne crains pas grand-chose. Je suis prudent, j'ai l'habitude. Et je suis prêt à tout pour sauver ma peau en cas de besoin. Pas de place pour la moindre hésitation. Personne n'est invincible, je le sais, mais je n'ai certainement pas besoin de qui que ce soit pour me protéger. Tout au plus je pourrais envisager d'être accompagné pour pouvoir pousser la personne dans la gueule du loup au besoin. Oui ça c'est utile. Un grognement se fait entendre et je m'empare de ma batte quand je constate qu'elle semble déterminée à s'en occuper. Je ne vais pas me faire prier et je la laisse prendre les risques, accroché à ma batte au cas ou elle aurait trop confiance en elle et se ferait attrapée comme une merde. L'alcool n'aidant pas. Mais elle s'en sort et en vient à bout rapidement, récupérant l'alliance en coupant un doigt sans y réfléchir à deux fois. Bien ! Au moins elle a de la ressource et pas peur de se salir les mains. Je hoche la tête d'un air approbateur et je lui réponds finalement.

Non personne pour me défendre . Pas besoin. Si y’a pas un peu de danger ce n’est pas drôle et j’aime chasser seul. Cela dit si t’as besoin de te défouler on peut en trouver quelques uns et les exploser contre les murs. Ça fait toujours un bien fou. Ou alors on se mets à l’abri et on cuve toute la nuit. Voir si t’arrive a te souvenir de ton prénom en fin de course. Alors miss on en reste là ou on trouve un moyen de te faire un peu oublier tes problèmes ?

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