Letting go is a compromise | Tomas et Sari
Lun 24 Aoû 2020 - 23:34
Sari ne saurait quel mot utiliser pour définir sa relation avec Tomas. Elle avait beau ne jamais avoir connu quelque chose de sérieux, elle savait bien qu’ils étaient loin d’être un couple. Ils se fréquentaient, c’était certain. Ils ne voyaient personne d’autres ; quand ils en avaient l’occasion, ils passaient du temps ensemble ; quelques étreintes platoniques ici et là ; plus rarement, un baiser. Rien à voir avec la passion grandissante et la proximité affectueuse qui justifiaient l’exclusivité où s’enfermaient la plupart des gens amoureux. Souvent, elle avait peur que le Norvégien se lasse. Pour s’accrocher à ce point, il devait être sacrément mordu. Et ce serait se moquer de la planète entière de dire qu’il ne l’attirait pas. Elle l’aimait même, mais... Pas autant qu’elle ne le devrait au bout de plusieurs mois à se fréquenter ainsi. Il y avait beau n’exister aucune règle dans une relation, chaque couple pouvant aller à la vitesse qu’il le désirait, elle... sentait que quelque chose n’allait pas. Plus ça devenait sérieux, plus elle prenait peur. Leur relation était allée si vite, au début, avait fleurie de manière si naturelle, et depuis... Ils stagnaient. C’était en grande partie de sa faute, impossible de le nier. Sari avait grand mal à se laisser aller, il y avait toujours une certaine pudeur, une certaine distance, et c’était ironique quand on connaissait son passé amoureux. Avec Tomas, c’était différent, elle tenait sincèrement à lui et n’avait pas envie de faire n’importe quoi. Surtout à une époque où beaucoup perdaient leurs proches du jour au lendemain.
Tomas ne lui reprochait jamais cette distance. Ce n’était simplement pas dans sa nature, semblait-il, même si ses griefs auraient été légitimes. Il ne les avait jamais verbalisé, mais... Sari sentait parfois que cette situation le chagrinait. Mais voilà, elle avait peur. Tomas était tellement attentionné, serviable, optimiste, et bourré de qualités qu’elle recherchait chez un partenaire... Il serait très facile de tomber follement amoureuse de lui, beaucoup trop facile, et... Elle redoutait, dans ce cas de figure, qu'il ne retourne pas ses sentiments avec autant d’intensité. Elle était responsable du marasme dans lequel ils s’enfonçaient, mais... Par la déesse, Tomas ne lui facilitait pas la tâche ! Qui envisageait une relation avec une autre tout en espérant aussi fortement retrouver un jour son épouse, à pat lui ? Comment se projeter avec quelqu’un, qui, si le choix lui était donné, retournerait immédiatement aux côtés de la mère de son enfant ? Penser à cette femme, Elena, lui laissait toujours un goût amère dans la bouche. Nul doute que s’ils s’étaient rencontrés avant, elle n’aurait pas eu la crainte d’être reléguée pour toujours au second plan, derrière une disparue coincée en Europe, mais Tomas, contrairement à elle, avait eu une famille avant l’apocalypse.
Sari frappa du pied dans un caillou, l’envoya valser loin de l’atelier où elle fabriquait un tabouret, et se mit à bouder, seule, sur sa chaise, les bras croisés. C’était rare de la voir de mauvaise humeur. Et pourtant... Après une bonne demi-heure à ruminer, elle se leva soudainement et se mit en quête du blond, bien déterminée à crever l’abcès.
« De mauvais poil, Sari ? » L’asiatique pivota vers la source de la voix, un cinquantenaire souvent affecté aux réparations et au bricolage. Elle regarda brièvement le sol, un peu honteuse, avant de lâcher un « Oui. » et de continuer sa quête. Cette dernière s’avéra fructueuse. Elle trouva le Norvégien avec Cynthia, Odile et Brenda. Elle ne dit rien, restant un peu à l’écart mais bien visible, attendant poliment que Tomas la remarque et la rejoigne. Brenda la vit en premier et fronça aussitôt les sourcils. Pour une raison inconnue, Brenda ne l’aimait pas et Sari le lui rendait bien ; elle n’avait aucune tolérance pour les personnes totalement dépourvues d’amabilité. Si Tomas l’avait acceptée dans son cercle rapproché, c’est bien que la trentenaire devait posséder des qualités, mais... Sari n’avait jamais eu l’occasion de les observer jusqu’à présent.
De manière assez puérile, elle rendit sa grimace à Brenda. Sari retrouva une expression décontractée et mature juste à temps, avant que Tomas ne se retourne. Avec un sourire et un mouvement de tête, elle l’invita à le suivre. L’asiatique le vit embrasser le front de sa fille, à laquelle elle adressa un coucou de la main, avant qu’il ne lui emboîte le pas.
« Chut ! » commanda-t-elle alors qu’il ouvrait la bouche. Elle lui prit la main et l’entraîna à l’écart, à l’abri, derrière quelques arbres. Sans plus de cérémonie, elle l’attrapa par le col, et colla ses lèvres sur les siennes. Dans ce baiser, bien plus sincère que toutes les pâles parodies qu’ils avaient pu échanger jusqu’à présent, elle déversa toute son affection et sa frustration. Elle le relâcha soudainement, un instant béate. Il était tout décoiffé à cause des mains qu’elle avait passées sans merci dans sa chevelure. Un sourire en coin tordit son visage : elle l’avait surpris, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Elle rit puis l’embrassa à nouveau, plus brièvement et doucement, avant de se décoller de lui et de le regarder. Sa gorge se serra un instant, en observant les traits qu’elle commençait à connaître par cœur, ceux de l’homme qu’elle pourrait avoir... et en même temps, non. À nouveau amère, elle lâcha les mots qu’il n’attendait probablement pas après une telle démonstration d’affection :
« Par la Déesse, ce que tu m’agaces ! »
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Re: Letting go is a compromise | Tomas et Sari
Mar 25 Aoû 2020 - 19:09
C’est derniers jours, tout se passait bien. Mon projet avançait bien, mais il me prenait beaucoup de temps, deux mois d’efforts intensif à enchainer les expéditions dans Tacoma, les sessions d’études des manuels. Mais surtout préparer nos dériveurs. J’avais l’espoir de donner mon premier cours dans le courant de la semaine. Justement, je parlais de ça avec mon petit groupe et ma chère fille. Nous évoquions les divers étapes qu’ils nous restaient à franchir. Et il y avait un débat aussi, savoir si nous devions tenter de ramener un navire même si la marina n’était pas sécurisé. Débat toujours pas résolu d’ailleurs. Mais on s’en fiche, pendant qu’on parlait, j’ai vu que Brenda faisait une drôle de tête. Forcément, un peu plus loin j’ai vu la très belle perle d’Asie qui attendait que je lui accorde mon attention.
J’ai laissé ma chère fille à la garde de Brenda pour rejoindre Sari. Dire si nous étions en couple était compliqué, ça allait lentement et comme j’avais peu de temps libre, j’avais beaucoup de mal à faire avancer notre relation. Elle m’entraina à l’écart et alors même que je commençais à parler : « Sa… » J’ai reçu ce qu’on appelle communément une pelle, un long baiser langoureux qui m’a fait me taire et fermer les yeux… ça faisait tellement du bien. Une sorte de récompense pour tous ces efforts de ces dernières semaines. Une patience récompensée… Oui je suis accro et non, je n’ai pas honte. Tais-toi Cynthia ! Quand elle finit par arrêter de m’embrasser et qu’elle lâcha quelques mots. Je la reprends en passant mes bras autour d’elle et en disant : « J’imagine que ça veut dire bonjour. Laisse donc ta déesse en paix, elle t’a rien fait la pauvre. » C’est vrai quoi, c’est juste moi qui l’agace. Laissons nos dieux faire leurs affaires.
Alors que je suis en train de l’étreindre, je lui glisse quelques mots, il est temps pour nous de se poser les vrais questions : « Va falloir qu’on parle de nous, tu ne crois pas ? Deux mois de statu quo, quelques embrassades, je n’ai pas beaucoup été là, j’en suis désolé. Mais quelque chose me dit, ce baiser surtout, que tu es lasses de cette situation… et si on se donnait une vraie chance ? »
J’ai posé mon front contre le sien, vu la différence de taille, je me suis cassé le dos, mais le geste était trop mignon pour que je le laisse passer. « Cesse donc de faire des grimaces à Brenda, ça ne te va pas, je préfère quand tu me souris. J’ai fourré ma main dans la sienne et j’ai commencé à nous faire déambuler à travers le camps. « ça te dirait de voir les dériveurs ? on pourrait marcher un peu sur la plage aussi. Autant profiter du temps ! » Une balade romantique sur la plage… Certes, celle-là ne valait pas les Fjords de chez moi, ni le sable blanc de Bali, mais c’était toujours un début non ?
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Re: Letting go is a compromise | Tomas et Sari
Jeu 8 Oct 2020 - 19:39
« Bonjour, oui. »
La salutation était à la fois forcée et attendrie. Il était bien rare de la voir de mauvais poil. Ce que Tomas l’agaçait, avec son côté charmeur capable de la désamorcer en quelques secondes ! Elle se laissa étreindre, la tête posée contre son torse, profitant de ce moment de calme et d’apaisement.
« J’invoque ma déesse si je veux ! » protesta-t-elle d’une voix fluette, les bras passés autour de sa taille. « Elle n’en prendra pas ombrage, les dieux indonésiens ne sont pas rancuniers. » Contrairement à certaines divinités monothéistes qui s’amusaient à détruire le monde pour un "oui" ou pour un "non". Sari, quand elle était de mauvaise humeur, allait couper du bois, cuisiner, ou dans ce cas précis, râler sur Tomas. Ce n’était peut-être pas sain, mais au moins, elle ne faisait pas disparaitre des civilisations entières sous un tsunami. Son visage s’enfouit davantage contre le tissu rêche des vêtements du Norvégien ; celui-ci se pencha pour mettre des mots sur le malaise qu’il y avait entre eux. Il semblait aussi las qu’elle. L’Asiatique inspira profondément avant de relever la tête et de la secouer.
« Ne t’excuse pas. Tu gagnes en responsabilités et j’ai également été beaucoup occupée. » Elle éclipsa sa question, triturant à la place le tissu entre ses doigts, peu décidée à quitter ce cocon agréable – quoiqu’un peu trop chaud pour la saison. La jeune femme rit doucement quand Tomas posa son front contre le sien, avant de prendre une mine catastrophée : « Quoi ?! Oh non, tu veux dire que tu m’as vu ? Mais j’avais fait attention ! » La honte ! Ses joues rosirent, gênée qu’il l’ait surpris en train d’exécuter un geste aussi puérile. Fichu Brenda et son hostilité injustifiée. Bougonne, elle le laissa rompre le contact, mais il le rétablit bien vite en l’entraînant à travers le camp.
« D’accord pour les dériveurs et la plage. Ça fait si longtemps que je n’ai pas marché sur du sable ! Et j’ai hâte de voir ton travail. » Main dans la main, ils sortirent de l’enceinte principale, s’enfonçant dans le bois à présent sécurisé, en direction de la côte. Elle aimait ces moments suspendus ; on pouvait presque oublier que dehors, l’apocalypse faisait chaque jour de nouvelles victimes. Elle ne remercierait jamais assez The Haven pour la sécurité – même relative – que le groupe lui offrait.
« À propos de ce que tu as dit tout à l’heure... » Elle s’interrompit quelques instants pour sauter, à la suite du Norvégien, d’une haute pierre moussue. « Je veux bien nous donner une vraie chance. Mais... » Elle fixait fermement le bout du sentier, droit devant elle, où les arbres s’éclaircissaient. « Ça va dans les sens. Il faut que tu sois prêt à nous la donner aussi. »
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