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L'apocalypse avant l'heure.

Lun 31 Aoû 2020 - 11:48


Quelque part au Nord-Est de l’Irak, dans une vallée tribale, un des cœurs des insurgés talibans. Une maison à deux étages entouré d’un mur de terre où se trouve l’unité de Logan.
Premier jour de combat, 11 heure du matin.

Le plan était simple. C’est d’ailleurs pour ça que les plans sont rassurants. On le faisait avant sur papier, maintenant, on en fait des maquettes, des power-points, des animations en trois dimensions… Mais à chaque fois, peu importe l’évolution technologique du plan, il manquait de réalité. Les cibles ne bougeaient jamais, les adversaires n’avaient aucun autre rôle que celui de pièces immobiles. Mais dans la réalité, c’était bien différent. Dans la réalité, la météo n’était pas la bonne, les adversaires, plus nombreux que prévus, les reliefs, pas aussi bien cartographiés que prévu… Il y avait toujours une part de chance, de malchance, de hasard. D’ordinaire, nos opérations – les opérations des SEALs je veux dire – étaient de petites opérations : entrer, sortir, découvrir, voler des informations, enlever des personnalités adverses, liquider un terroriste de haut vol… Une petite équipe, deux hélicoptères, un moyen d’entrer et un chemin de sortie, et le tour était joué ! Cette opération-ci, était toute autre…

Nous devions, mon équipe et moi-même, être déployés de nuit en hélicoptère, au cœur du territoire taliban, et marcher, de nuit, jusqu’à un village enclavé. De ce village, dans la demeure principale, nous devions rester 48 heures dans le but d’attirer les feux vers nous. Durant le même temps, des éléments de l’armée conventionnelle – des américains, mais aussi des Irakiens – devaient faire un mouvement de faux pour passer par le vallon, seul chemin permettant d’entrer et sortir de la zone. Entrer par cet endroit, c’était acculer l’ennemi contre les versants et les à-pics vertigineux, et s’assurer un gigantesque coup de filet – ou massacre.

La dépose – c’est comme ça que l’on dit lorsqu’un hélicoptère nous dépose sur une drop-zone – s’était bien passée, et ma compagnie avait rejoint vers 4h du matin le compound que nous devions occuper. Nous devions nous y terrer, rester discret, et ouvrir le feu lorsque la situation le demandait. C’était sans compter sur les imprévus.

Au matin, vers 6h30, un petit groupe de femme prit le chemin de notre compound. Nous avons fait tout notre possible pour rester discret, et camoufler les meurtrières creusées pour tirer, et la porte que nous avions brisée. Elles toquèrent, appelèrent, mais devant l’absence de réponses, firent demi-tour. Quelques minutes après, deux hommes, armés, firent leur apparition, et tentèrent la même chose. Mais ces derniers furent moins patients. Ils enfoncèrent la porte, et nous étions là pour les cueillir. A l’aide de silencieux, nous les avons éliminés sans aucune difficulté. Mais c’est là que les choses se sont compliquées…

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Premier jour de combat, 14h25

« EN APPROOOOOCHE ! »
C’était l’enfer. Le plan c’était d’attirer le feu le temps que l’armée conventionnelle face sa manœuvre, et bien pour attirer les feux, on les attirait ! De l’intérieur de la montagne, cinquante Talibans sortirent, armés jusqu’aux dents, et équipés d’armes lourdes, très lourdes. Ils mitraillaient la maison pour nous empêcher d’utiliser nos meurtrières et nos postes de tirs. Il y avait tellement de balles qu’on vivait dans un perpétuel panache de poussières. Et c’est là qu’un RPG vint frapper le mur derrière lequel je m’étais abrité.

J’avais entendu le lieutenant crier l’approche d’un projectile, mais tout s’est passé beaucoup trop rapidement. La roquette pénétra sans difficultés les premiers centimètres de l’épais mur de terre, et l’explosion qui s’en suivit provoqua un trou béant de 2 mètres de haut pour 1 mètre de large. Je fus soufflé, et projeté au milieu de la salle, les débris de terres brulées et les éclats d’ogives retombant sur moi, alors que la déflagration m’aura privée de tous mes sens. C’était comme si j’avais pris 3 grammes d’alcool d’un coup dans chaque bras. Je ne sentais plus mes doigts, j’avais autant de vertiges que durant une cuite mémorable, et des acouphènes terribles…

Je sens aussi une forte chaleur sur ma jambe. C’est un morceau de l’ogive chauffé à blanc. Deux de mes camarades me sautent dessus, l’un d’eux, manque de se bruler en dégageant le métal chaud. Ils font un rapide check-up. J’ai quelques plaies, mais rien de grave. Par contre, mon ouïe ne revient pas assez vite à mon goût, j’entends qu’on me parle, mais c’est comme si l’on avait bouché mes oreilles.
« Apte au combat ! Aller ! Bouge toi l’cul Logan ! »

J’ai l’air complètement ahuris. Mes yeux manquent de s’exorbiter, je crache tout ce que je peux, et je peine à me redresser pendant quelques instants, mais enfin, j’y parviens. Et v’la que l’enfer reprend. Ça tire de partout, des roquettes nous passent juste au-dessus de la tête, et leurs mitrailleuses manquent presque de faire tomber tout un pan de mur. Heureusement pour nous, « Popeye », notre sniper, a remarqué un taliban avec deux téléphones et une radio. Pensant faire face à un chef, il tir, et l’abat d’une balle en pleine gorge. Instantanément, les tirs s’arrêtent. C’est ça que j’aime bien aussi chez les Talibans : privés de leurs chefs, ils ne savent même plus utiliser une arme.

Ce répit est accueilli comme une bénédiction. Fort heureusement, nous ne comptons aucun blessé grave, seulement quelques bleus, brûlures et plaies superficielles.

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Deuxième jour de combat – 9h50.

La nuit avait été calme, au début du moins. Dotés de lunettes à vision nocturne, notre avantage était clair. Mais les Talibans – ou un chef un peu zélé allez savoir – ont décidé de reprendre le combat. Mais leurs tirs se firent moins précis, et ce fut un carnage dans leurs rangs. Franchement, je crois que cette nuit a été une des nuits les plus productives pour moi. J’ai rarement dû faire autant de victimes. M’enfin, ça, faut être militaire en zone tribale pour apprécier.

Par contre, ils n’ont sans doute pas kiffé, les Talibans. Parce qu’à partir de 8h du matin, ils ont repris leur orchestre infernal. Mais cette fois-ci, ils se sont mit à tirer au canon de 20 millimètres. Et ça, ça fait des beaux trous, et surtout, ça fait de la bouillie quand ça touche un bonhomme… Et ce n’est pas beau à voir.

Et les salops, ils avancent. Bordel ils avancent. A couvert grâce à leurs tirs, ils se sont approchés jusqu’aux murs extérieurs du compound. Ceux qui étaient loin nous tiraient dessus, et ceux qui étaient proches, bah… On pouvait pas lever la tête pour les avoir.
« Bon, Logan, face de pet, gunner et tomtom, vous sortez d’la maison et vous nettoyez les alentours du compound. »
« Hein ? Tu veux qu’on sorte avec c’te bordel dehors ? »
Demanda face de pet.
« Vache… Eh, lieut’nant, j’vous aime bien hein, mais j’ai pas envie d’crever ici. Renchérit Tomtom, un des infirmiers du groupe.
« J’vais balancer c’que j’ai avec ma 240, mais ça va faire pas lourd 80 bastos pour qu’vous bougiez tous. » Indiqua Gunner.
- Vous allez la fermer bande de tafioles ! Si t’étais pas prêt à crever, fallait faire police militaire ! Doc ! Dis-je ensuite en direction de Tomtom. Tu passeras en troisième. Et l’premier qui prend un bastos, si ça l’tue pas, il continue !

Et on est sorti. On est sorti par le trou dans le mur, celui-là même qui avait été provoqué par un RPG la veille. Je faisais le fier là, devant mes gars, parce que c’était mon rôle d’adjudant de compagnie. Mais en vérité, j’avais les couilles qui tremblaient tellement, qu’on les entendait probablement jusqu’en Suisse. Gunner est sorti le premier, et s’est jeté contre le muret qui était à moitié écroulé devant nous. Puis ce fut moi, puis Tomtom, puis Face de pet. Gunner ouvrit le feu sur la ligne de tir devant lui, où on avait vu des Talibans lever la tête, sans doute ahuris devant notre sortie du bâtiment. Les balles de la mitrailleuse firent leur office, et les Talibans baissèrent la tête.
« Go ! »

C’était le signal. Gunner nous indiquait qu’il faisait une pause dans ses tirs, et qu’on pouvait passer devant lui. Les têtes des Talibans devaient – normalement – être suffisamment baissées pour qu’on puisse sortir en « sécurité ». Sécurité tu parles…

Face de pet sort le premier, et fonce à gauche pour faire le tour du compound de ce côté. Il tire. Je ne sais pas s’il a des cibles, mais il tire. Gunner renvoi une salve bien comme il faut, puis me fait signe. Je fonce, mais je pars à droite, afin de faire le tour du compound par l’opposé de Face de pet, et faire la manœuvre plus rapidement. Et Gunner reprend ses tirs.

J’avance. Bordel j’avance, mais alors c’est un enfer. Plus j’avance, et plus j’essuis de tirs. Je prends de la poussière en pleine gueule de la part des balles qui finissent leurs courses contre le mur, à quelques centimètres devant moi. Ils visent bien les salops, mais pas encore assez juste pour contrebalancer avec ma vitesse de déplacement. J’entends qu’on parle arabe, droit devant moi. J’observe à ma gauche, une petite tranchée, à peine assez profonde pour me protéger en étant recroquevillé. Je m’y jette, et une balle ricoche sur mon casque, transformant mon saut en un misérable plat. J’ai la gueule dans la poussière, littéralement. Je peste, je crache, mais j’avance, recroquevillé, plié en deux. La tranchée continue sur quelques mètres, puis tourne à droite. Et là… C’est le strike. Trois Talibans, armés de Kalashnikovs et qui tirent sur le toit empêchant mes copains de lever la tête. Je mets genou à terre, et j’ouvre le feu. Trois balles pour le premier, deux pour le second, et trois pour le dernier. Et je passe au-dessus. Soudainement, j’entends geindre. Je me retourne, et je vois le second essayer de se relever, ou du moins, de ramper. Je l’achève d’une balle dans le crâne. Et je reprends mon avancée.

Je n’ai le temps de faire que quelques pas, quand une grenade explose devant moi. Je suis projeté en-dehors de la tranchée. Le bruit me fait mal à l’oreille, j’ai l’impression d’avoir le tympan percé, je n’entends plus rien. Je me roule machinalement jusque dans la tranchée, et je sens mon oreille se libérer. Ouf ! Pas de tympan percé ! Juste un débris dans le conduit auditif. Je me met des claques tout seul, et je reprends mon chemin…

Jusqu’à-ce qu’un Taliban déboule devant moi. Ne s’attendant pas à voir quelqu’un ici, je l’abats sans sommation. Deux autres arrivent. Je tire à nouveau, plusieurs salves, jusqu’à entendre le bruit typique du chargeur vidé. Le premier Taliban du duo est tué net, mais le second n’est que blessé. Il tire à la Kalashnikov, et m’atteint de deux balles dans l’abdomen. Une au flanc droit, et une à gauche de l’ombilic. La première traverse totalement, mais pas la seconde. Je tombe en arrière, et lui aussi.

Je ne ressens aucune douleur, tant l’adrénaline est forte. Je me tortille dans cette tranchée trop étroite, mais je ne parviens pas à prendre mon pistolet à la hanche. J’essaie, j’essaie, j’essaie… Et je vois le Taliban qui rampe pour en finir avec moi. J’ai la main sur ma crosse, mais je ne parviens pas à extraire l’arme. Le Taliban tire, mais manque… Et je vois deux filets de sang jaillir de son dos. C’était Face de pet, il venait de faire le tour du Compound.
- Bordel, j’ai jamais été aussi content d’voir ta sale gueule !

Il rit, et me donne sa main pour me relever. Il y parvient, et m’aide à avancer afin de m’extraire. Finalement, il parvient à nous ramener tous les deux, jusqu’à l’intérieur de la baraque.

« ON A UN BLESSE ! LOGAN EST BLESSE ! »

Ah bordel…
Logan J. Castle
Logan J. Castle
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