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Flagrant délit de mauvaise foi || Valérian

Mer 30 Sep 2020 - 22:10

La musique s’écoule de ce vieux tourne-disque trouvé des mois plus tôt et installé dans le studio de danse créé de toutes pièces par Bill lors de notre arrivée ici, mais les notes de musique n’ont pas leur effet habituel, et au lieu de me porter, de me transporter, de faire voler mes pieds avec légèreté sur ce plancher usé, je reste assise là, au beau milieu de la pièce, en fixant l’éclat de verre à quelques centimètres de ma main. J’ai le cœur lourd, l’impression que ma tête pèse une tonne, encombrée par toutes ces pensées qui viennent me hanter, et pourrir chaque instant que j’ai la bêtise de passer seule. Et ce qui est sans doute encore plus ironique, c’est que j’ai toutes les peines du monde à supporter la présence de mes pairs ces temps-ci. M’isoler est devenu une nécessité, autant qu’une punition. Et si j’ai élevé le fait de feindre, de faire semblant, de porter un masque insondable au stade d’art, Bill n’est pas dupe, et sent bien que quelque chose se trame, derrière mes sourires, et mon implication pour la réhabilitation de la Cage. Je sais qu’il compte sur moi, plus que jamais depuis que notre gagne-pain a pris l’eau, et la pression que je me mets sur les épaules, seule, m’écrase un peu plus chaque jour, venant s’ajouter à cette culpabilité que je ne parviens pas à garder sous scellé.

Dans un geste rageur, j’envoie balader le morceau de verre d’un grand mouvement de la main, plissant à peine les yeux quand le tranchant entaille le bout de mon index d’une estafilade. Je connais ce chemin dangereux, celui sur lequel mes pensées tortueuses m’ont déjà conduit par le passé, mes avant-bras en portent d’ailleurs encore les stigmates, et je refuse de m’y livrer une nouvelle fois. Le corps vibrant d’une fureur à peine contenue, je quitte le studio après avoir enfilé un sweat large, celui de Samson il me semble, et quitte la Cage, sans un regard pour mes acolytes. « -Gardez un œil sur Bill. » Le ton est sec, froid, dur. A peine le pied posé en dehors de l’édifice, la pluie cingle mon visage, mais ne calme en rien cette tornade de sentiments qui m’étrangle, et menace de me faire exploser à chaque instant depuis quelques jours. Je lance à ces cieux aussi gris que mon humeur quelques jurons, puis enfile la capuche, et m’éloigne sans attendre des lieux avant que l’un de ses ressortissants n’ai la bonne idée de venir me traquer, ce qui me ferait assurément perdre le peu de contrôle que je parviens encore à garder, pour maintenir les apparences.

Depuis l’enlèvement de Bill, l’énième devrais-je plutôt dire, mes excès de mauvaises humeurs sont plus nombreux, plus violents aussi, même si pour l’instant j’ai toujours réussi à m’isoler pour laisser la rancœur s’écouler loin d’éventuels témoins. Mais pour combien de temps ? La question se pose. Je marche vite, les mains plongées dans la poche ventrale du sweat, tête baissée sous la capuche pour me préserver de la pluie…à tel point que je ne vois pas le survivant arriver à l’angle d’un bâtiment. Notre rencontre est…violente, et pour cause, mes cinquante et quelques kilos ne font pas le poids face à cette armoire à glace, manifestement taillée à même le roc. Je me retrouve au sol dans une position tout sauf élégante, l’insultant déjà de quelques jolis noms d’oiseaux en espagnol, avant de me relever rapidement, le cul mouillé. Et ouais, ça n’arrange rien à mon petit caractère. « -Putain, t’es bigleux ou quoi ? » Ouais ouais, c’est bien celle qui marchait en regardant ses pieds, perdue sous sa capuche trop grande qui ose demander ça. Le type me dépasse de je ne sais combien de tête, je suis même obligée de lever le nez pour pouvoir voir sa sale face, doit bien faire le double de mon poids, et son tour de bras me fait méchamment penser à un tronc d’arbre. Et vous savez ce que j’en pense ? « -Ah…t’es con en fait, c’est ça ? T’as tout misé sur les muscles, parce que tu sais que t’as rien dans la cervelle ? » Chercher la merde, dites-vous ? Pas de ça avec moi, voyons.
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Re: Flagrant délit de mauvaise foi || Valérian

Jeu 15 Oct 2020 - 17:39

Un grommellement échappa à Valérian lorsqu’une bourrasque happa soudain la capuche rabattue sur sa tête, exposant à la pluie et au vent sa tignasse sombre - parfaitement disciplinée. « Bon sang ! » grogna-t-il en l'attrapant pour la remettre en place, forçant aussitôt l’allure pour rejoindre le No man’s land. Ce temps de merde n’en finissait plus ! L'horizon grisâtre était en effet continuellement barré de trombes d’eau, lesquelles se déversaient inlassablement dans les rues de Seattle et faisaient jaillir de ses égouts des cloaques fangeux parfaitement nauséabonds. De quoi ravir l’odorat ! Merveilleux !

Équipé de solides baskets et d'un parka, Valérian faisait route jusqu’au No man’s land dans l’espoir de s’y réapprovisionner en cigarettes. Plus les mois passaient et plus il était effectivement compliqué de mettre la main sur ce type de marchandises. Ce qui n’arrangeait pas l’humeur massacrante du grec et condamnait ses yeux à être quotidiennement écrasés par deux sourcils franchement mécontents.

Alors que Valérian approchait de l’entrepôt, son regard accrocha soudain deux silhouettes qui se percutaient au coin d’un bâtiment - avec une force telle que l’une d’entre elles perdit l'équilibre et fut projetée au sol dans un « splash ! » sonore. À travers le clapotis de la pluie, la voix d'une femme s’éleva alors et le grec eut l’impression d’en reconnaître le timbre à la fois grave et véhément. Était-ce… ?

Mais oui. Piqué par la curiosité, Valérian s’approcha des deux silhouettes et reconnut finalement Zola Saltzman qui faisait face à une véritable armoire à glace. Quelle formidable poussée de croissance que voilà ! songea le grec, les yeux écarquillés, à la vue du mastodonte. Et Zola le traitait d’idiot ? Il était, tout compte fait, peut-être temps de mettre les voiles ; la situation risquant de prendre d’ici peu une tournure fâcheuse. C'était ce à quoi la raison de Valérian s’exhortait en tout cas, quoique ses jambes fussent incapables de bouger. Zola allait se faire massacrer. Et lui n’avait pas la moindre envie d’intercéder en sa faveur. Alors pourquoi était-il incapable de déguerpir ?

Merde alors. Jurant dans sa barbe, Valérian s’avança finalement vers le duo tandis que se serrait dangereusement le poing du colosse et s’exclama, une fois arrivé à la hauteur de Zola : « Te voilà ! » Il posa une main sur l’épaule de la jeune femme et dressa un index accusateur sous son nez. « Ça fait une éternité que je te cherche ! Tu n’imagines pas le sang d’encre que je me suis fait pour toi ! Le sang d’encre, oui ! »
 
Manifestement dans tous ses états, Valérian se tourna vers le colosse qui le dévisageait d’un air perplexe. « Merci de l’avoir retrouvée, monsieur ! Merci ! Ma soeur est d’une stupidité navrante. Elle passe le plus clair de son temps à se perdre et à débiter des âneries. Si elle vous a adressé la parole, n’en prenez pas ombrage. Je crains - effectivement - qu’elle ne comprenne pas un traître mot de ce qu’elle dit et répète bêtement les insultes qu’elle a pu entendre çà et là. Comme un perroquet, vous voyez ? »

Il secoua la tête d’un air navré. « C’est d’une tristesse… Tout ça à cause d’une dégénérescence cérébrale qui lui grille les neurones de jour en jour. Pauvre petite. »


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Re: Flagrant délit de mauvaise foi || Valérian

Jeu 15 Oct 2020 - 22:02

Son regard me lance des éclairs, et pour toute réponse, je lui lance un sourire, insolent à souhait, qui a le mérite de lui faire serrer le poing. Il n’est visiblement pas très patient, pas très enclin non plus à se faire emmerder par la première petite nénette venue, et je compte bien tirer profit de cette situation. Je m’attends à recevoir une patate à chaque seconde, je crois même que j’espère que ce soit le cas. Alors, histoire d’aggraver mon cas, j’en remets une petite couche, en faisant ouvertement une grimace. « -Qu’est-ce qui se passe, Simplet ? Tu comprends pas ? J’ai parlé trop vite pour toi, ou y’avait juste trop de mots dans ma phrase ? » Sa réponse ressemble à un grognement, un grommèlement à peine formulé qui me fait brièvement penser que j’ai peut-être effectivement à faire à un type pas tout à fait fini. Le sourire provocateur retrouve mes lèvres, son bras s’arque sensiblement, je me prépare déjà au choc…mais le coup ne vient jamais.

Par contre, celui qui vient, et que je n’avais clairement pas prévu dans ce tableau parfait, c’est Valérian. Quoi ? Comment ça, me voilà ? Qu’est-ce qui lui arrive à lui, maintenant ? Mon expression indique clairement que je ne pige rien à la situation, ni à cette arrivée sortie de nulle part. Il pose sa main sur mon épaule, et mon regard se pose quelques instants sur cet index accusateur qu’il pointe sur mon visage, avant de se lancer dans un sermon qui me fait tirer la gueule. Monsieur ? Comment ça, Monsieur ? Il veut pas lui cirer les pompes et lui baiser la main, tant qu’il y est ? Ma bouche s’entrouvre dans une expression clairement outrée par ses propos, alors que je fusille le grec du regard dès qu’il daigne tourner son visage vers moi. D’un geste sec de l’épaule je fais dégager sa main, avant de serrer la mâchoire, et de lui enfoncer deux doigts entre les côtes. « -Tu vas voir, le Perroquet. » Mes dents sont tellement crispées que je doute qu’il ai pu entendre quoi que ce soit, et pour la peine, je fusille du regard le type qui me regarde comme si j’avais effectivement une case en moins. Mes poings se serrent à leur tour, alors que je fais un effort considérable pour me tourner vers mon supposé frère, avant de faire semblant d’étudier plus longuement l’inconnu. « -Parle doucement, il comprend pas tout le débile. Oh…mais je me souviens de toi ! Tu te rappelles, Val, on l’a vu au No Man’s Land, l’autre jour. »

Valérian me fait passer pour une dégénérée, et bien qu’à cela ne tienne, je vais entrer dans son jeu à pieds joints, alors même que ses mots me donnent envie de lui arracher les yeux, et de les lui faire gober. Je lui adresse un sourire qui se veut innocent, bien que mes yeux, eux, ne puissent mentir à cet instant. « -Mais…tu te souviens pas qu’on l’a croisé l’autre jour ? Quand tu l’as vu, tu m’as dit que tout ce qui est petit est mignon, et que tout ce qui est grand est con, et que vu la taille de celui-ci, de la connerie, il devait en avoir à revendre, et qu’il devait pas avoir la lumière à tous les étages. C’était bien lui, non frérot ? Oui, pas de doute, c’était bien toi ! » Je force un sourire débile sur mon visage, mais adresse au grec un regard noir, trop obnubilé par mon besoin de castagne pour ne serait-ce que comprendre pourquoi il est intervenu, pour comprendre ses motivations. Là, tout ce que je vois, tout ce que je ressens, c’est impuissance qui s’est muée en colère sourde, et qui pulse dans mes veines, se répand dans mon corps, empoisonne mon esprit. J’ai besoin de faire mal. Ou d’avoir mal, plutôt. La souffrance, physique, a toujours été mon exutoire, bien malgré moi.

Je repose mon regard sur l’armoire à glace qui n’a pas bougé, pour relancer les braises à peine tiédies de cette rencontre inattendue. « -C’est lui qui m’a dit que les gros balèzes ils avaient rien dans le sac, que c’était si facile de vous faire chialer si on trouvait votre point faible, et que vous faisiez de la muscu pour compenser un manque. Alors, tu compenses quoi, toi ? Val a parié sur le fait que t’arrivais plus à la lever, que ça te frustrait, et que t’enchainais les développés couchés en espérant un miracle. » Je fixe lourdement son entrejambe d’un air peiné, prends cet air innocent que je sais revêtir d’un claquement de doigt, garde un silence qui se veut embarrassé, même si une part de moi, sombre, se délecte de ce qui se passe juste là, sous mes yeux. « -Oh, alors c’est ça…tu bandes mou ? Mon pauvre…Moi je pensais que c’était peut-être ta maman qui t’aimait pas assez quand t’étais môme, ou que tu te faisais harceler par tes petits camarades d’école, ou peut-être juste que tu la tenais plus droite… » Le regard du colosse passe de Valérian à moi, puis à Valérian à nouveau, alors que je vois ses muscles rouler sous son pull, sa mâchoire se serrer autant que la mienne, alors qu’il commence gentiment à fulminer, comme s’il se demandait réellement lequel de nous deux il allait cogner en premier. « -Oh je répète tout ce qu’on me dit, surtout ce que me dit mon frère, c’est pas de ma faute, je suis demeurée, ça tourne plus rond là-haut… » Et je fais tourner mon index à hauteur de ma tempe, pour appuyer une situation qui n’existe que dans la bouche du grec.
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Re: Flagrant délit de mauvaise foi || Valérian

Sam 5 Déc 2020 - 18:35

Si l’expression parfaitement indignée de Zola amusa beaucoup Valérian, il n’en démontra rien et s’obstina dans son mensonge avec un plaisir tout particulier. Par cette manoeuvre, il espérait prendre au dépourvu le colosse et faire comprendre à la jeune femme à quel point il avait été stupide à ses yeux de se mesurer à une telle armoire à glace. Tout comme il avait été stupide de sa part d’intervenir. Pourquoi n’avait-il pas pu s’en empêcher ? C’était tout bonnement absurde ! Il risquait en effet de finir encastré dans un mur pour les beaux yeux d’une jeune femme qu’il connaissait à peine ! D’une très jolie jeune femme, certes, mais tout de même !

Une exclamation de surprise échappa au grec lorsque Zola enfonça sans crier gare deux doigts entre ses côtes ; outré, il dévisagea alors sa voisine. Celle-ci affichait une expression à la fois furieuse et déterminée qu’il jugea aussitôt de très mauvais augure. Les muscles des mâchoires saillants, Zola dévisageait en effet intensément l’inconnu ; s’apprêtant de toute évidence à se jeter corps et âme dans la mêlée. Lorsqu'elle prit la parole, Valérian resta toutefois interdit, incapable de déterminer où la jeune femme voulait en venir : « Eh bien… Peut-être ? » répondit-il d’un air perplexe à sa question.

Valérian se tendit imperceptiblement lorsque Zola lui adressa ensuite un sourire prétendument innocent, qui avait en vérité tout l’air d’un rictus carnassier, avant de se lancer à son tour dans un laïus qui horrifia le grec. Au lieu de s’indigner, de souligner le mensonge éhonté de Valérian, elle se l’appropria en effet pour le retourner contre son auteur et faire de lui la cible principale de l’armoire à glace. Blême, le grec resta silencieux tout au long de cette tirade et, bien qu’il s’efforçât de garder contenance, eut le sentiment de se décomposer intérieurement tandis que se braquaient dans sa direction les yeux noirs du colosse - dans lequel il devina la violence qui menaçait de s'abattre sur sa personne.

« En vérité… » balbutia-t-il à ce moment-là, avant que Zola n’enfonce le clou et n’insulte franchement la virilité du colosse, dont les poings étaient à présent si serrés que leurs jointures menaçaient d'en éclater la peau. Si Valérian ne s’était pas retrouvé dans une position aussi délicate, il aurait volontiers reconnu l’habileté de la jeune femme et le tranchant de sa répartie. Mais il était sur le point de recevoir l’un de ces énormes poings dans la figure, aussi devait-il se dépêtrer au plus vite de ce fâcheux malentendu - quitte pour cela à renvoyer la balle à Zola : « Tout cela est intéressant. Oui, très intéressant. À ceci près que tu as complètement déformé mes propos, chère soeurette. » Il désigna l’homme qui les dévisageait tous les deux d’un air furieux, en soufflant bruyamment comme un taureau. « Si nous avons effectivement croisé ce très respectable monsieur au No man’s land, il semble que tu n’aies toutefois pas compris un traître mot des remarques que j’ai faites à son sujet. » Il hocha la tête. « Parce qu’il s’agissait de compliments, et pas des moindres ! Après tout, qui ne serait pas impressionné à la vue d’une silhouette aussi musculeuse, d’un port aussi altier et d’une démarche aussi conquérante ? » Il en faisait trop ? À peine ! « En vous voyant, cher monsieur, je me suis dit : ça c’est un homme, un vrai ! Et j’ai dit à ma soeur : « quelle connerie ça serait de s’en prendre à quelqu’un de cette taille ! Il faudrait décidément ne pas avoir la lumière à tous les étages pour commettre une telle folie - d'autant plus lorsqu'on est une petite nana. » »

Un sourire narquois fit frémir les lèvres de Valérian : « Après quoi, j’ai ajouté qu'il faudrait en effet chercher à compenser un manque, une frustration pour qu’une telle personne ose s’en prendre à vous, monsieur ; et qu'elle ne devrait par conséquent pas s'étonner de venir chialer dans les bras de son frère après s’être fait botter les fesses par le gros balèze que vous êtes ! »

Valérian adressa un sourire poli au colosse et haussa les épaules. « Je crains donc que toutes ces insultes ne soient le fruit de l'esprit malade de ma soeur... (il s'interrompit brusquement) Ce qui voudrait dire que… » Le grec écarquilla exagérément les yeux. « Ce qui voudrait dire qu'elle aurait finalement recouvré la santé ? Après toutes ces années, un miracle aurait-il eu lieu ? Les prières de ma pauvre mère - paix à son âme - auraient-elles enfin été exaucées ?! » Valérian secoua la tête, visiblement ébranlé par une vive émotion : « Mais oui, je crois bien qu’elle est guérie ! C'est un véritable miracle ! » s'exclama-t-il en écartant les bras, théâtral à souhait.

Une expression carnassière remplaça vite ce prétendu soulagement et Valérian enfonça le clou : « Si je n’aurais pas cautionné la violence à l’égard d’une demeurée, je comprendrais donc désormais que vous souhaitiez apprendre les bonnes manières à ma très chère soeur, et vous y encouragerais même ! » dit-il d'un air enjoué, avant de se tourner vers Zola, radieux. « En vérité, je suis même persuadé qu'elle mérite une correction ! » Oh que oui !


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Re: Flagrant délit de mauvaise foi || Valérian

Dim 6 Déc 2020 - 20:33

Est-ce que j’ai conscience que je suis potentiellement en train de mettre Valérian dans une position compliquée ? Oui, clairement. Est-ce que c’est un argument suffisant pour que j’arrête mes conneries ? Absolument pas. Sans doute même sans s’en apercevoir il vient de titiller l’esprit joueur qui sommeille très souvent en moi, et cette colère qui me consume, juste-là à fleur de peau, et qui ne m’aide en rien à voir que de nous deux, c’est bien lui le plus raisonnable, et qu’il essaye juste de m’éviter de sacrés ennuis. Alors, sans me démonter, et avec une aisance qui se devine facilement, je rebondis sur le bobard du survivant, et en fait toute une histoire, sous son regard, sans flancher une seule seconde dans mes positions, ne lésinant pas sur les mensonges pour enfoncer le grec dans la mouise jusqu’au cou. Et vu la tête que tire l’autre décérébré, je crois que ça a plutôt l’air de bien fonctionner, et qu’il gobe plutôt bien mes bobards, qui le mettent hors de lui. Il faut dire que les hommes ont cette fâcheuse tendance à moyennement bien prendre qu’on puisse faire la moindre remarque sur leur sacro-sainte virilité.

Je hausse les sourcils quand Valérian semble retrouver ses esprits suite à mon petit numéro, suffisamment pour prétendre que j’ai mal compris tout ce qu’il m’a fictivement dit. « -Tiens donc… » Je le fixe en haussant les sourcils, croisant les bras sur ma poitrine, prête à lui adresser une oreille plus qu’attentive quand il commence à me reprendre sur absolument tout ce que j’ai dit, laissant sous-entendre que si certaines paroles ont bien été dites, c’est surtout moi qui ai tout interprété et compris de travers. Et je dois bien admettre que pour le coup…je le trouve plutôt habile Valérian, et qu’il parvient même le miracle de m’arracher un léger sourire en coin face à cette longue tartine de faux compliments qui fait à l’armoire à glace, un léchage de cul en bonne et due forme, oui, qui ne semble pourtant pas le dérider pour autant. Mon petit doigt me dit qu’il ne lâchera l’affaire que quand il aura cogné, sur l’un ou sur l’autre d’entre nous. Quand il évoque le fait que c’est plutôt moi qui cherche à compenser quelque chose en m’attaquant à plus costaud que moi, je plisse les yeux, et lâche aussitôt : « -T’es plus petit que moi, je te signale. » C’est dit d’un ton mesquin, presque boudeur, comme le ferait une gosse à qui on vient de faire une réflexion, et qui ne sait pas quoi répondre. Je crois qu’avec un « c’est celui qui dit qui est », j’aurai été tout autant crédible.

Je m’offusque et manque de m’étouffer tout en lui jetant un regard noir s’il croit vraiment que je suis du genre à venir chialer dans les bras de qui que ce soit. Et il continue sur sa lancée, évoquant un quelconque miracle quant à cette maladie fictive qui me ronge le cerveau, faisant de moi sa petite sœur tarée, et dont je semble tout à coup guérie. « -Ce qui est surtout un miracle c’est que tu sois encore en vie avec toutes les conneries que tu débites. » Le sourire est arrogant à souhait quand il se pose sur lui, alors que le grec continue sur sa lancée, imperturbable, sans comprendre que je ne demande effectivement rien d’autre que de me faire castagner, le temps d’avoir assez mal physiquement pour oublier tout le reste. Mais je lui accorde volontiers un +1 pour l’effort qu’il met dans son plaidoyer, les mimiques parfaitement adaptées sur son visage, la gestuelle qui va de pair. Un vrai acteur, ce Valérian. Je me demande quels autres talents se cachent derrière sa belle gueule. Et à ce petit sourire vilain qui étire désormais ses lèvres, je sens qu’il n’a pas encore tout à fait terminé son show…et il finit par inciter lourdement le balèze à me cogner dessus, en évoquant l’apprentissage de ces bonnes manières qui semblent me manquer. Il est malin, le grec. J’aime bien ça, je dois bien l’avouer. Même si ne nous leurrons pas, ce n’est plus à mon âge qu’on peut m’apprendre de quelconques bonnes manières. « -Quitte à recevoir une correction, j’aurai préféré que ça reste en famille. » C’est dit suffisamment bas pour que les paroles et le sourire qui accompagne ces propos, charmeur et arrogant à souhait, échappent au géant toujours crispé.

Mais parce qu’une partie est lancée, et que c’est très vilain de lâcher le jeu en cours de route, je saute pieds joints dedans, laisse mes bras se décroiser, et pendre le long de mon corps, alors que j’affiche une moue peinée, presque scandalisée, parvenant aisément à faire briller mon regard de quelques fausses larmes. « -Alors c’est ça que tu veux pour ta petite sœur ? Que je me fasse corriger par un inconnu, alors que j’ai simplement repris tes propos ? C’est là toute l’affection que tu as pour moi ? » Je lâche le petit hoquet de tristesse qui va bien, les traits crispés de peine, alors que je porte une main sur ma poitrine. « -T’avais promis à maman de toujours me protéger, mais regarde-toi, à livrer ta petite sœur si innocente en pâture au premier venu, pour ton bon plaisir… » J’ai la voix qui tremblote, c’est presque trop facile de faire semblant, je pourrais presque même me faire peur pour le coup, et je tourne mon visage ravagé par cette trahison vers le mastodonte, bras grands écartés, face à lui : « -Allez-y…frappez moi…faites ce que vous avez à faire…apprenez-moi les bonnes manières, puisque mon grand frère est incapable de le faire ! »

Sauf que le type, à l’air de plus trop savoir où il en est, et si ses traits sont toujours crispés, comme s’il était constipé, son regard passe plusieurs fois de Valérian à moi, comme s’il était en train de réfléchir à tout ça. Enfin…d’essayer quoi. « -Allez-y, n’ayez pas peur…n’importe quel frère aimant aurait couru pour prendre les coups à la place de son adorable petite sœur, mais pas le mien, non…non, le mien me jette aux inconnus pour qu’ils me corrigent. Alors allez-y, ça lui fera plaisir, et j’aurai peut-être le droit de manger de nouveau, comme ça… » Oui, je sais pas, ce dernier argument est sorti tout seul, et je l’ai pas retenu. A la mention de cette fausse privation de repas, l’inconnu pose longuement son regard sur moi, glisse ses yeux sur ma silhouette, alors que je lui sors ma meilleure puppy face, identique à celle de cette petite gamine accro aux licornes, dans ce dessin animé avec des bestioles jaunes, et une sombre histoire de moche et de méchant. Bref, le genre de regard qui a l’air de fonctionner sur lui, alors qu’il serre de nouveau le poing pour river son regard noir sur Valérian, sans bouger pour autant.

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Re: Flagrant délit de mauvaise foi || Valérian

Sam 2 Jan 2021 - 8:42

En proie à une franche perplexité, la brute faisait courir son regard de Zola à Valérian, incapable de déterminer lequel des deux frapper en premier. Aussi larges que des assiettes, ses mains étaient fermées et formaient des poings disproportionnés qui, s’ils s’abattaient sur l’un d’entre eux, seraient capables de les encastrer dans le béton. Valérian en avait la certitude ; c’est pourquoi il s’appliquait à flatter de façon outrageuse la brute, dans l’espoir de désamorcer sa colère et l’amadouer un tant soit peu - comme un molosse à la gueule écumante à qui l’on aurait tendu une friandise.    

Ces flatteries n’eurent toutefois pas l’effet escompté. Au contraire : le masque de colère de la brute se durcit en effet et ses yeux foudroyèrent Valérian, avec une intensité telle qu’il se fendit d’un sourire mièvre et décida, à cet instant, de refiler le bébé à Zola. Elle voulait se mesurer à cette brute ? Eh bien qu’il en soit ainsi ! Jamais il n’aurait dû se mêler à cette affaire, jamais ! Si Zola Saltzman voulait se faire raboter la figure par une armoire à glace, grand bien lui en fasse.

Sans vergogne, il s’attela donc à braquer l’attention de la brute vers Zola. Elle n’avait eu aucun scrupules à faire de lui la cible de ce monstre, pourquoi en aurait-il eu ? Ah ! Valérian devait toutefois reconnaître le culot de la jeune femme, ainsi que son jeu d’actrice pour le moins dire convaincant. Elle rebondissait avec une facilité déconcertante sur ses mensonges, pour en broder d’autres et retourner la situation à son avantage.

Si les yeux de Zola se plissèrent au fil du monologue de Valérian, elle ne parut toutefois pas s’en offusquer, mais plutôt s’en amuser ; et plus particulièrement lorsqu’il incita la brute à lui apprendre les bonnes manières. Le regard piqué d’arrogance, elle fit alors une allusion qui élargit sensiblement le sourire du grec, ravi. À peine eut-il fini sa tirade que Zola reprenait la main, meilleure actrice que jamais : s’il n’en laissa rien paraître, Valérian se retint de pouffer à la vue de ses yeux embués de larmes et son air dévasté. À vrai dire, il était tant absorbé par ce jeu engagé avec la jeune femme qu’il en avait presque oublié la brute à côté d’eux...

Les yeux plissés par l’amusement, le grec contempla Zola jouer le rôle de la soeur éprouvée, lâchement abandonnée et ne reprit la parole que lorsqu’elle se fut tu : « Comment oses-tu parler de maman ? » siffla-t-il d’un ton furieux. « Comment oses-tu ? Dois-je te rappeler ta responsabilité dans ce qui lui est arrivé ? » Visiblement oui. « C’est de ta faute, si elle est morte ! (il se tourna vers la brute, dans tous ses états.) Elle a causé sa mort en provoquant un homme, il y a quelques années de ça. Hystérique, Zola s’est mise à l’insulter, à l’implorer de la frapper, de lui apprendre les bonnes manières... Au point de se rouler au sol comme une chatte en chaleur, l’écume à la bouche et le regard fou. (malgré lui, ses lèvres frémirent.) Elle l’a harcelé, encore et encore… Jusqu’à… Jusqu’à ce qu’il ne perde patience. » Submergé par l’émotion, Valérian marqua une pause dans son récit et se pinça l’arête du nez. « Notre mère s’est interposée juste avant que le coup de feu ne parte et… »

Il secoua la tête, les traits tordus par l’affliction. « Je suis désolé, je… Je n’y arrive pas, c’est trop difficile… » Le grec fit mine d’essuyer des larmes inexistantes dans sa manche, puis, après avoir pris une profonde inspiration, se ressaisit courageusement. « C’est moi qui suis depuis en charge de Zola... ainsi que de nos six petits frères et soeurs. Une tâche dont je m’acquitte honorablement, compte tenu sa propension à nous mettre en danger. J’ai tant fait pour elle, tant sacrifié… »  

Valérian secoua la tête, désemparé : « Mais ce n’est jamais suffisant aux yeux de cette ingrate ! Jamais ! Voyez comme elle ment ; voyez comme elle me fait passer pour fautif, quand, en vérité, c’est elle qui vous a outrageusement insulté, monsieur ! » Ses yeux glissèrent vers Zola et un sourire goguenard étira ses lèvres. « Je lui aurais très... Volontiers donné la fessée, mais je crains qu’elle n’y prenne bien trop plaisir. Elle ne demande qu’à être corrigée, c’est une évidence. Si je ne suis pas assez fort pour lui remettre les idées en place, je suis sûr que vous, monsieur, vous y parviendrez ! Oui, une simple gifle de votre part devrait lui faire le plus grand bien ! Je vous en conjure, vous devez m’aid... »

Il n’eût pas le loisir de finir sa phrase : avec un grognement sourd, la brute le saisit en effet brusquement par le col pour le plaquer contre le mur le plus proche et l’y immobiliser. Papillonnant des yeux, le grec vit alors le deuxième poing du colosse se fermer et prendre du recul pour lui asséner un coup puissant.

Bon sang. Pourquoi se retrouvait-il constamment dans ce genre de situation ?

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Re: Flagrant délit de mauvaise foi || Valérian

Sam 2 Jan 2021 - 21:59

Boum ! Fin de l’acte II, prestation au top, l’Oscar de la meilleure actrice est décerné par le jury à l’unanimité à Zola Saltzman. Le géant aux poings serrés a l’air d’avoir gobé mon histoire de A à Z, c’est peut-être le coup des larmichettes dans le regard, de la privation de nourriture, mais en tout cas, il tourne son regard bovin vers Valérian, manifestement prêt à accorder cette correction, et l’apprentissage des bonnes manières, au frère plutôt qu’à la soeur. Mais c’est sans compter sur la répartie et la verve du grec, qui à son tour enfile son plus beau masque, et son plus beau costume, pour jouer ce rôle qui n’est pas le sien. Je croise les bras sur ma poitrine, et le fixe d’un regard dans lequel pétille une étincelle de malice qu’il parvient sans mal à allumer, de ses remarques, acerbes certes, mais parfaitement placées.

J’hausse les sourcils à cette histoire de matricide qu’il livre à l’armoire à glace, portant une main sur mon cœur, comme si cette mère avait réellement existé, et que sa mort reposait réellement sur ma conscience. Son jeu est sans doute au moins aussi bon que le mien, et je ne peux retenir un sourire en coin, que l’inconnu ne peut pas voir. Valérian est doué, bien trop doué pour que la partie se termine ainsi, si rapidement. Il joue l’affliction, la peine avec une facilité que je ne lui envie guère, ayant démontré mes capacités juste avant. Mais en revanche, s’il croit s’en tirer si bien, c’est mal me connaître. “-Tu sais très bien que c’était un accident, un simple accident. Mais tu as toujours voulu me faire porter le chapeau de ta culpabilité. Tu aurais dû être avec nous, pour nous aider, t’avais promis que tu serais là ! Mais non...non, t’as été égoïste, comme toujours, et t’as préféré aller retrouver ta vieille blonde...quand je pense que c’est avec elle que papa trompait maman...tu me dégoûtes !” Je lui crache ça au visage, mais le grec n’a pas dit son dernier mot, et reprend sa tirade de plus belle, pour m’incriminer devant les yeux de notre taureau, qui a l’air de plus en plus largué par la situation, par cette partie de ping-pong verbal entre nous.

Il me traite d’ingrate, de menteuse, rejette toute la faute de cette altercation sur moi, et ça, au moins, ce n’est pas un mensonge. En revanche, un sourire en coin trouve mes lèvres aux nouvelles paroles de l’Exilé, sourire qui devient malicieux à souhait à ses mots, à cette fessée évoquée. “-Oh oui, vas-y frérot, fais ton devoir, je t’en voudrais pas, et corrige moi jusqu’à ce que je retienne la leçon…” que je balance avec détachement, alors même que Valérian n’a pas fini sa phrase, me foutant pas mal de cette histoire de politesse et de couper la parole. Vu tout ce qu’on s’envoie depuis tout à l’heure, on est plus vraiment à ça près. Il prononce encore quelques mots, mais n’a pas le temps d’en dire davantage que l’armoire à glace semble en avoir entendu trop, il chope Valérian par le col, et le plaque contre le mur, alors que j’écarquille subitement les yeux. Hé ! Bordel, c’est moi qui devait me faire cogner dessus !

Je vois le mastodonte armer son bras en arrière, près à coller une sacrée droite à mon frère d’un jour, et sans réfléchir, je saute pour m’accrocher dessus de tout mon poids, le déséquilibrant et l’empêchant de frapper Valérian, avant de lui grimper sur le dos façon koala...mais koala teigneux quoi. “-Hé, c’est mon frère espèce de sale abruti à la con. Y’a que moi qui ai le droit de le maltraiter, et certainement pas un bouseux comme toi !” Une main accrochée autour de son cou, le serrant autant que possible, agrippant ses vêtements entre mes doigts, je balance mon autre poing serré dans ses côtes, donne des coups de pieds, mords même son oreille jusqu’au sang, alors que le type pousse un hurlement de douleur. Il lâche le grec, rue dans tous les sens pour essayer de me déstabiliser, et m’agrippe à mon tour par mon sweat pour me balancer quelques mètres plus loin avec une facilité déconcertante. J’arrive heureusement à limiter la casse en faisant une roulade plus ou moins artistique qui ne me causera que quelques bleus, et me relève au moment où l’armoire à glace fonce sur moi façon taureau enragé qu’on aurait un peu trop piqué, le regard hargneux au possible, l’écume aux lèvres. Oh oh...ça sent pas très bon tout ça.

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