Somebody Save Me

Aujourd’hui, Luisa souhaitait sortir un peu en solo, faire de la marche tout en cueillant des plantes qui suffirait à faire des médicaments pour la tente médicale. Il fallait continuer à prendre ce que la nature leur offrait. Après ces pluies d’il y a quelques semaines, il n’était pas exclu que Luisa tombe sur quelques perles bien précieuses. Kaycee en aurait sûrement besoin en ces temps difficiles.

La trentenaire partit donc avec un beretta 92 qu’elle avait apprit à manier grâce à ses entraînements avec Kerwan et son couteau de chasse, qui ne la quittait plus depuis le début de l’épidémie. Elle prit un sac en bandoulière avec elle, avec des ficelles et un ciseau. Elle resterait dans le centre de Seattle, avec la nature ayant repris ses droits, il n’était pas indispensable d’aller s’aventurer plus loin.

Au bout de deux heures, en suivant les recoins qu’elle commençait à repérer et connaître, elle trouva ce qu’elle cherchait. En prenant soin de ne pas abîmer la plante, cette dernière se retrouva directement dans son sac. Elle se trouvait à ce qui pouvait être une grande avenue à l’époque. Un carrefour assez large recouvert de détritus, de véhicules pourrissant sur les allées et de broussailles. Luisa ramassait ce dont elle cherchait depuis un moment n’ayant croisé que deux ou trois charognes sur son chemin.

Mais un bruit lui parvient. Plusieurs voix. Et merde. Essayant de rester accroupis, elle attendait que les voix s’éloignent. Il s’agissait de deux hommes qu’elle vit apparaître sur l’avenue gauche. Elle ne bougea pas. Elle recula en restant sur la pointe de ses pieds. C’était sans compter sur un morceau de bois qu’elle fit craquer sous ses chaussures. Elle manqua un battement lorsque qu’un coup de feu siffla à quelques mètres d’elle. Trop à découvert, elle préféra se manifester pour montrer qu’elle n’était pas un cadavre STOP ! Je suis pas l’un deux, remballez vos armes ! Les mains en l’air, Luisa avait pris un peu plus d’assurance, mais pas suffisamment pour leur faire baisser leurs armes.

Ils ricanaient. T’as faillis perdre la tête, jeune fille Super, elle était petite okay mais n’était pas suffisamment jeune pour être une fille ! Ils avaient un peu plus de la cinquantaine, un portait un chapeau de cow-boy. Son ami gardait la trentenaire en joue, et Luisa avait toujours ses mains levés. C’est quand vous voulez pour baisser votre arme. A croire que je suis menaçante.

Tu caches quoii dans ton sac ? Le cow-boy ne l’écoutait même pas. Ils s’approchèrent. De dix ils passèrent à cinq mètres d’elle. Luisa la peur au bide, se retrouvant seule et toute petite face à eux, se prépara au pire et empoigna son couteau … les yeux ne quittant pas ceux de ces adversaires.

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Somebody Save Me

Luisa n'avait pas intérêt à montrer un soupçon de peur. Elle était armée face à ces deux individus et si jamais elle cachait son Beretta dans son dos. Ne l'ayant pas pris à temps, elle se retrouvait avec simplement un couteau tendu en l'air car un de ces Messieurs la tenait en joue. Pour les présentations c'était loupé ! Ils n'avaient pas l'air franchement agréable. Une petite femme devant eux c'était sûrement ce qu'ils avaient rêvé de mieux. Luisa ne se laisserait pas faire. Un geste de travers et la mexicaine promis de les mettre à terre dès qu'elle le pourra. C'était beau de rêver ...

Pose ton couteau, et mon ami baissera son arme il avait le sourire moqueur qui aurait pu la faire flancher mais pas aujourd'hui. Alors qu'elle s'apprêtait à lui répondre, ce dernier la prit par surprise en lui arrachant le couteau des mains. L'autre mec ne baissait pas son arme pour autant. Vous avez ce qu'il vous faut maintenant laissait moi repartir.

Pas d'problème, juste tu nous laisse ton sac en partant. Elle voulait sortir son arme de son dos, mais l'autre pantin qui n'avait pas bronché avait son doigt posé sur la détente. La tuer pour lui prendre son sac ? Sans témoin aux alentours ? Bien évidemment qu'il le ferait sans culpabilité. Une personne de plus à leur tableau de chasse, ce n'était rien et c'est ce qui faisait angoisser Luisa. Il pourrait très bien la tuer tout de suite, mais elle ne savait pour quelle raison, il lui demandait son sac avec mise en garde sans mettre fin à ses jours. Alors la conclusion de la trentenaire était qu'ils avaient sûrement besoin d'elle pour ... s'amuser. Elle ne voyait que ça et son cœur reprit un rythme effréné.

Alors qu'elle enlevait une sangle de son sac à dos, elle vit en arrière plan une brune qui lui fit signe de se taire. Alors il y aurait bien un témoin à cette situation. Ou bien elle avait plutôt l'air de s'avancer derrière les deux hommes pour les faire taire. Luisa remit alors la sangle sur son épaule en lançant Tout compte fait, je me le garde ! L'inconnue derrière fit son entrée et sans ménagement tira une balle dans la tête du possesseur d'arme. Luisa étonnée de cet élan spontanée de la part de la jeune inconnue, tira partie de la situation en décrochant de son dos son Beretta. Elle étaient désormais deux à viser le cow-boy.

La mexicaine en profita pour arracher des mains de l'étranger son couteau qu'elle récupéra. Qui c'est qui joue au con maintenant ? fit-elle en lançant un regard à sa sauveuse. L'homme pensait sûrement s'en tirer, il baragouina quelque chose avant de prendre la fuite essayant de se planquer derrière une carcasse de véhicule. Mais Luisa tira avant même qu'il ait fait trois pas, dans sa jambe. Il ira pas bien loin ...

Alors qu'il gesticulait et hurlait de douleur, Luisa s'adressa pour la première fois à la jeune inconnue Merci fit-elle timidement avant de reporter son attention à l'homme qui suppliait de le laisser en vie. Très bonne réflexion !

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