The blindest blind
Sam 31 Oct 2020 - 19:02
The blindest blind Taquine et solaire, une naïade vint titiller notre petit émissaire, qui fraîchement éveillé, ne se rendait pas compte de l'effet qu'il faisait. |
Un matin comme les autres. Comme beaucoup d'autres. Si le campement vivait avec la pleine connaissance d'une menace invisible planant au-dessus de leurs têtes, il existait encore des moments de calme où le naturel de chacun pouvait s'exprimer. Les moments favoris de Joey étaient les matins. Le matin avait toujours été son moment clé de la journée, depuis l'enfance. À l'époque, il savait qu'à cette heure, personne ne criait, tout le monde dormait et le monde semblait presque beau. Son père, de son vivant, étant un lève tard, ce qui permettait à la famille Adams d'avoir quelques heures de répit, pourvu qu'ils restent silencieux. Alors, bien souvent, il leur arrivait de sortir. Joey se rappelait des petits déjeuners sur la terrasse de leur petite maison bancale et délabrée. Rien n'était neuf, les chaises étaient branlantes mais les tartines et les œufs de sa mère délicieux.
Quand il s'était retrouvé le seul homme de la maison, le jeune photographe partait quelques fois à l'aurore en pleine nature, qu'il vente ou qu'il neige, simplement pour passer un moment seul avec le monde, en tête à tête. Même en pleine Apocalypse, le matin était un moment que Joey appréciait, tout particulièrement dans ce campement qu'il considérait désormais comme sa maison. Il logeait encore dans le dortoir principal, attendant avec impatience la venue des mobiles homes qui allaient lui permettre d'avoir un chez lui rien qu'à lui. Enfilant sans vraiment prêter attention un jean, un t-shirt à manche longue et un pull à grosse mailles, un peu trop grand, noir de jais, Joey bailla à s'en décrocher la mâchoire et se passa une main sur cette dernière. Une barbe mal rasée se profilait, ce qui était le cadet des soucis du jeune homme.
Il se dirigea alors vers l'un des lieux de rencontre, encore peu fréquenté à cette heure de la journée. Il attrapa un bol et se servit du porridge, collant et réconfortant à souhait dans une période si morose. Inspirant grandement l'air frais qui se faisait ressentir, Joey sorti donc avec son bol, cuillère, et s'assit sur une chaise de jardin parmi celles disponibles. Pendant un instant, le campement semblait presque désert, avant que ne se fasse entendre les pleurs matinales d'un bébé. Sûrement le petit d'Olivia... Effy était trop âgée maintenant pour pleurer avec cette intonation, pensa Joey en esquissant un petit sourire. Un observateur de l'univers, voilà ce qu'il était dans ces moments. Son regard azur se perdit dans la contemplation des environs, tandis qu'il portait une énième cuillerée à sa bouche.
Oh, n'allez pas croire que Joey n'acceptait pas la compagnie de bon matin, bien sûr que non. Simplement, le jeune homme n'était pas accompagné et savait très bien se contenter sa propre présence. C'était quelque chose qu'il avait réappris, ici, auprès de The Haven : prendre du temps pour se retrouver. Pendant trop longtemps il s'était concentré sur le fait de se rendre utile, de se maintenir occupé sans arrêt, pour ne pas sombrer, pour ne pas se concentrer sur sa morosité. Désormais, celle-ci s'était adoucie et l'esprit de Joey était davantage concentré sur la contemplation du paysage et ses relations au sein du campement, quelles qu'elles soient. Après avoir avalé une autre cuillerée, Joey bailla à gorge déployée une nouvelle fois, haussant les sourcils, avant de s'étirer en posant le bol sur ses genoux.
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Re: The blindest blind
Dim 1 Nov 2020 - 3:47
the blindest blind
@Joey A. Adams & Janessa A. Clarke.
La nuit fut longue..fraîchement longue même. Sur le ventre, sur le côté droit puis gauche, sur le dos.. Janessa avait tout essayer pour trouver le sommeil. Mais il fallait bien se rendre à l'évidence, depuis cinq ans la jeune femme n'avait pas retrouvé d'équilibre concernant son sommeil. Et cette nuit, quelques flash back lui remontaient en mémoire, revoyant certains visages devant-elle. Impossible alors pour elle de vider son esprit et de s'endormir paisiblement. Ce n'était pas que son lit était inconfortable, non, mais bien ses pensées qui lui faisaient des mauvais tours. La fraîcheur s'était en plus bien installée cette nuit-là, recouvrant d'une légère buée les fenêtres de la pièce dans laquelle elle se trouvait. Elle sentait son coeur palpiter par moment, gardant les yeux fermés pour s'obliger à dormir. Mais pourquoi lutter?
L'aube s'annonçait et le soleil commençait à peine à se lever. Autant vous dire que Janessa, les yeux grands ouverts dans son lit, ne mit pas longtemps à se décider pour se retirer. Soupirant, elle se leva, laissant sa couverture en boule sur son matelas. Attrapant son jean noir et un vieux pull, elle s'habilla. Par habitude, elle se serait lever et se serait mit à courir pendant de longues heures. Mais ce matin, aucune envie d'aller s'épuiser un peu plus pour la jeune femme. Regardant son visage marqué de fatigue dans un miroir penché, elle se débarbouilla avec de l'eau froide essayant d'y voir plus clair. Mais c'était cause perdue. Refaisant son chignon, Janessa restait silencieuse. Essayant de ne pas réveiller son entourage. Marchant limite sur les pointes des pieds, elle attrapa une veste marron qui devait tenir chaud et quitta son logement. Personne en vue, pas étonné vu l'heure matinale.
Très vite, elle attrapa une tasse qui lui semblait propre et y versa de l'eau chaude avec quelques feuilles de thé à infuser. Janessa ne déjeunait pas forcément le matin. Son estomac avait bien rétrécit depuis le temps et même si d'autres survivants avaient pour habitude de se faire littéralement un repas en guise de petit déjeuner, ce n'était pas son cas. Une boisson chaude vu la température était largement suffisant. Mais à l'extérieur, elle vu cette silhouette familière assise sur une de ces chaises. C'était bien lui, il n'y avait pas de doute. Marchant alors dans sa direction, la jeune femme restait silencieuse, voyant qu'ils étaient en fin de compte les plus courageux pour se lever aussi tôt. Essayant d'être discrète, sans faire de bruit, Jane' se rapprocha de lui. Le voyant s'étirer, elle sourit légèrement amusée et se pencha près de son oreille. Tenant sa tasse chaude à deux mains, elle lui glissa au creux de son oreille en chuchotant. " Bouh.. " Voyant la réaction du jeune homme, Janessa ricana doucement tout en récupérant à son tour une chaise afin de prendre place près de lui. " Oouuh, toi, t'as du mal à émerger ! " Elle voyait bien son visage encore endormi, sa petite mine matinale et son regard légèrement absent. M'enfin, elle pouvait pas en dire autant vu qu'elle n'avait littéralement rien dormit et qu'elle lui montrait désormais son visage marqué. En effet, des cernes venaient à se dessiner sous ses yeux et ses joues un peu plus creusées. Croisant les jambes, elle s'adossa assise sur cette chaise, bloquant sa main gauche entre ses cuisses pour se tenir un peu plus chaud. Elle ramena sa tasse à ses lèvres, soufflant légèrement sur l'eau chaude et en bu quelques gorgées.
L'aube s'annonçait et le soleil commençait à peine à se lever. Autant vous dire que Janessa, les yeux grands ouverts dans son lit, ne mit pas longtemps à se décider pour se retirer. Soupirant, elle se leva, laissant sa couverture en boule sur son matelas. Attrapant son jean noir et un vieux pull, elle s'habilla. Par habitude, elle se serait lever et se serait mit à courir pendant de longues heures. Mais ce matin, aucune envie d'aller s'épuiser un peu plus pour la jeune femme. Regardant son visage marqué de fatigue dans un miroir penché, elle se débarbouilla avec de l'eau froide essayant d'y voir plus clair. Mais c'était cause perdue. Refaisant son chignon, Janessa restait silencieuse. Essayant de ne pas réveiller son entourage. Marchant limite sur les pointes des pieds, elle attrapa une veste marron qui devait tenir chaud et quitta son logement. Personne en vue, pas étonné vu l'heure matinale.
Très vite, elle attrapa une tasse qui lui semblait propre et y versa de l'eau chaude avec quelques feuilles de thé à infuser. Janessa ne déjeunait pas forcément le matin. Son estomac avait bien rétrécit depuis le temps et même si d'autres survivants avaient pour habitude de se faire littéralement un repas en guise de petit déjeuner, ce n'était pas son cas. Une boisson chaude vu la température était largement suffisant. Mais à l'extérieur, elle vu cette silhouette familière assise sur une de ces chaises. C'était bien lui, il n'y avait pas de doute. Marchant alors dans sa direction, la jeune femme restait silencieuse, voyant qu'ils étaient en fin de compte les plus courageux pour se lever aussi tôt. Essayant d'être discrète, sans faire de bruit, Jane' se rapprocha de lui. Le voyant s'étirer, elle sourit légèrement amusée et se pencha près de son oreille. Tenant sa tasse chaude à deux mains, elle lui glissa au creux de son oreille en chuchotant. " Bouh.. " Voyant la réaction du jeune homme, Janessa ricana doucement tout en récupérant à son tour une chaise afin de prendre place près de lui. " Oouuh, toi, t'as du mal à émerger ! " Elle voyait bien son visage encore endormi, sa petite mine matinale et son regard légèrement absent. M'enfin, elle pouvait pas en dire autant vu qu'elle n'avait littéralement rien dormit et qu'elle lui montrait désormais son visage marqué. En effet, des cernes venaient à se dessiner sous ses yeux et ses joues un peu plus creusées. Croisant les jambes, elle s'adossa assise sur cette chaise, bloquant sa main gauche entre ses cuisses pour se tenir un peu plus chaud. Elle ramena sa tasse à ses lèvres, soufflant légèrement sur l'eau chaude et en bu quelques gorgées.
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Re: The blindest blind
Dim 1 Nov 2020 - 9:49
The blindest blind Taquine et solaire, une naïade vint titiller notre petit émissaire, qui fraîchement éveillé, ne se rendait pas compte de l'effet qu'il faisait. |
L'arrivée de Janessa était toujours le synonyme d'un moment passé avec quelqu'un de confiance. Comme sa soeur, Janessa était adorable et gentille. En sa présence, Joey savait qu'il passerait du temps avec une personne profondément bonne. Mais contrairement à sa soeur, Janessa était taquine, beaucoup plus solaire et surtout semblait parfois chercher la présence de Joey, qui lui, ne voyait en cela que de la franchement camaraderie. Quel imbécile... Ce dernier sursauta d'ailleurs lorsqu'elle lui murmura d'une voix adorable son arrivée. Il faillit renverser son bol de poridge, prit d'une mine stupéfaite avant de se détendre en voyant de qui il s'agit.
« Oh ! C'est toi ! » Commença le jeune homme en riant, ses fossettes se creusant sous le poids de ce sourire sincère qui incrusta son visage. « Mmh, je prends mon temps. Dans tous les cas on sera en forme bien avant tout le monde. » Répondit-il ensuite de ce même sourire profondément gentil en arquant un sourcil, un brin espiègle. Il était vrai que Joey était l'un des premiers prêt au travail. Il ne rechignait jamais à la tâche si bien que les gens étaient presque surpris de le voir parfois couché dans son lit. Car le lit de Joey était bien souvent vide en l'absence de son propriétaire. Lève tôt net couche tard, le jeune homme dormait peu, ce qui se lisait parfois sur son visage plus blafard que d'ordinaire.
Il détourna en cet instant son regard du paysage pour observer quelques secondes son amie. Un petit sourire en coin de dessina sur ses lèvres quant il l'observait lapper son thé encore trop chaud. « Comment ça se fait que tu sois debout si tôt ? » Demanda-t-il alors, son regard azur concentré sur le visage en coeur de la jeune femme. De mémoire il était souvent seul à cet heure-ci, sauf quand une Hope ébouriffée sortait de sa maison pour s'asseoir en silence avec celui qu'elle avait choisi comme point d'encrage, silencieuse.
Il prit une autre cuillerée de poridge qu'il mâcha alors distraitement en reportant son attention sur le paysage du Fort encore inanimé. Au loin, le duo entendit les cheveux émerger eux aussi, en discutant avec leur façon. Seul le vent les accompagnait par moment. « Tu vois c'est exactement pour ce genre de moments que ça vaut le coup. » Commenta alors d'une voix douce et calme Joey sans regarder Janessa, avant de finalement décrocher son regard pour le reporter sur elle. Mais au même moment, un énième bâillement le prit, ce qui fit pouffer de rire le jeune photographe qui porta immédiatement une main devant sa bouche. « Ouf... Pardon ! »
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Re: The blindest blind
Dim 1 Nov 2020 - 18:39
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@Joey A. Adams & Janessa A. Clarke.
En cette matinée qui débutait froidement, Janessa ne pensait pas retrouver Joey en ce lieu. Cela faisait bien quelques jours qu'elle ne l'avait pas croisé donc encore moins échanger quelques paroles en sa présence. Il lui avait manqué, c'était un fait. Mais elle ne le lui dirait pas, c'était une vérité. A l'entendre rire, la jeune femme ricana doucement en prenant place à ses côtés. Il semblait encore bien endormi et lui fit cette contestation. Oui il avait bien raison de prendre son temps. Il en avait sur ce campement. Un hochant de tête venait lui donner accord. " C'est sur.. " Tous les deux, se retrouvant assit sur ces chaises, en voyant le soleil se lever doucement seraient forcément mieux réveillés que les autres survivants. D'autant plus que l'humidité venait à se déposer sur leurs peaux. Portant sa tasse chaude à la bouche, elle avala quelques gorgées qui venaient à la réchauffer de l'intérieur, coulant le long de son oesophage. Elle se sentait bien, sans rien autour d'eux, juste lui et elle. Curieusement il lui demanda comment cela se faisait qu'elle soit déjà debout. Perspicace ce jeune homme. Replongeant son regard dans le sien, elle répondit avec un gout amer. " Je n'ai rien dormis de la nuit. J'en avais marre de rester dans ce lit à attendre.. " le sommeil ne s'était jamais présenté à elle durant la nuit " j'ai bien fais de me lever en fin de compte..et toi, t'es tombé du lit pendant un rêve? " autrement dit qu'elle avait bien fait de se lever avant tout le monde et de se retrouver ici avec lui, rien que tous les deux. Cela faisait un moment qu'ils ne s'étaient pas retrouvés seuls, en tête à tête. Laissant cette épidémie de côté à cet instant...
Simultanément, elle rejeta son regard face à elle. Voyant tout ce qui pouvait bien se tenir devant eux. Silencieuse, elle savourait ce calme qui s'accompagnait des hennissements de leurs chevaux. C'était paisible de les entendre, rare également car ce calme allait certainement très vite s'effacer lorsque tout les survivants se seraient bien réveillés. Buvant doucement son thé, elle profitait de ce moment à côté de lui gardant les jambes croisées. Pour le coup, elle ne se posait plus de questions. Elle l'écoutait toujours aussi attentive lorsqu'il lui parlait mais resta silencieuse. Elle se rendait compte que la vie pouvait tout aussi redevenir un peu plus calme et apaisante. C'était bien l'une des rare fois qu'elle voyait le campement ainsi.. Aucuns flashbacks ne lui revenaient en tête, non, elle en avait déjà vu tellement durant la nuit. Elle essayait simplement de se vider la tête. Elle l'entendit soudainement bailler et le regarda alors une nouvelle fois. Prise d'un rire, Janessa rétorqua sans hésitation en le décoiffant de sa main libre. " Hé ben mon Jo', tu t'ai dépensé cette nuit ou quoi? " Elle lui sourit amusée de le voir aussi fatigué et désormais décoiffé. Lui donnant même ce surnom qui persistait et en insistant bien sur le "mon". Non, il ne lui appartenait pas mais elle avait tant d'affection pour lui... Mais elle ne le quittait pas des yeux et son sourire venait à disparaître de ses lèvres. Réalisant à cet instant, qu'ils étaient toujours en vie. Calmement, d'une voix douce, elle reprit en le fixant profondément dans les yeux. " Qu'est-ce qu'on est devenu... " C'était à la fois une question mais aussi une remarque. Elle n'avait que vingt-cinq ans et avait tué un grand nombre de rôdeurs. Quand l'épidémie avait commencé, elle n'avait seulement que vingt ans et très vite elle avait du apprendre à s'en sortir, à tuer, à trouver par ses propres moyens de la nourriture, à protéger sa soeur et elle par la même occasion, à ne plus faire confiance. Et autres choix qu'elle a du prendre pour en arriver jusqu'ici. Sur le moment, elle n'attendait pas forcément de réponse mais cherchait surement un peu plus de réconfort en lui..
Simultanément, elle rejeta son regard face à elle. Voyant tout ce qui pouvait bien se tenir devant eux. Silencieuse, elle savourait ce calme qui s'accompagnait des hennissements de leurs chevaux. C'était paisible de les entendre, rare également car ce calme allait certainement très vite s'effacer lorsque tout les survivants se seraient bien réveillés. Buvant doucement son thé, elle profitait de ce moment à côté de lui gardant les jambes croisées. Pour le coup, elle ne se posait plus de questions. Elle l'écoutait toujours aussi attentive lorsqu'il lui parlait mais resta silencieuse. Elle se rendait compte que la vie pouvait tout aussi redevenir un peu plus calme et apaisante. C'était bien l'une des rare fois qu'elle voyait le campement ainsi.. Aucuns flashbacks ne lui revenaient en tête, non, elle en avait déjà vu tellement durant la nuit. Elle essayait simplement de se vider la tête. Elle l'entendit soudainement bailler et le regarda alors une nouvelle fois. Prise d'un rire, Janessa rétorqua sans hésitation en le décoiffant de sa main libre. " Hé ben mon Jo', tu t'ai dépensé cette nuit ou quoi? " Elle lui sourit amusée de le voir aussi fatigué et désormais décoiffé. Lui donnant même ce surnom qui persistait et en insistant bien sur le "mon". Non, il ne lui appartenait pas mais elle avait tant d'affection pour lui... Mais elle ne le quittait pas des yeux et son sourire venait à disparaître de ses lèvres. Réalisant à cet instant, qu'ils étaient toujours en vie. Calmement, d'une voix douce, elle reprit en le fixant profondément dans les yeux. " Qu'est-ce qu'on est devenu... " C'était à la fois une question mais aussi une remarque. Elle n'avait que vingt-cinq ans et avait tué un grand nombre de rôdeurs. Quand l'épidémie avait commencé, elle n'avait seulement que vingt ans et très vite elle avait du apprendre à s'en sortir, à tuer, à trouver par ses propres moyens de la nourriture, à protéger sa soeur et elle par la même occasion, à ne plus faire confiance. Et autres choix qu'elle a du prendre pour en arriver jusqu'ici. Sur le moment, elle n'attendait pas forcément de réponse mais cherchait surement un peu plus de réconfort en lui..
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Re: The blindest blind
Dim 1 Nov 2020 - 19:24
The blindest blind Taquine et solaire, une naïade vint titiller notre petit émissaire, qui fraîchement éveillé, ne se rendait pas compte de l'effet qu'il faisait. |
Passer du temps ici et avoir le luxe d'observer l'étirement du soleil dans le ciel était une chance. Le soleil ne resterait pas longtemps libre de ses mouvements car bien vite, les nuages grisâtres automnales n'allaient pas tarder à recouvrir l'horizon. Joey soupira à cette idée même si l'optique de sortir du campement ou d'y réaliser des travaux ne lui faisait pas peur, même sous un ciel maussade et un temps humide. Ce dernier n'allait pas tarder à être d'ailleurs désagréable mais pour le moment, il prenait plaisir à prendre son petit déjeuner à l'extérieur, à l'air frais.
Apparemment, Janessa avait eu le sommeil agité. Est-ce que cela était commun pour elle ? Joey avait le sommeil agité, elle avait sûrement dû le découvrir lors de leurs premières rencontres, quand le jeune photographe était encore à l'infirmerie, blessé à la jambe par cette branche dans laquelle il s'était encastré. La fièvre l'avait gagné à l'époque et Ludwig avait veillé sur lui après l'avoir amené dans le campement. C'était dans cette infirmerie qu'il avait pu croiser la route des soeurs Clarke pour la première fois.
Joey afficha une mine compatissante en jetant un oeil à la jeune femme, s'attardant un instant sur ses cheveux foisonnants et frisés qui gigotaient joyeusement autour du visage de la jeune femme tandis qu'elle s'exprimait. Un sourire doux s'afficha sur le visage du jeune homme qui prit une nouvelle bouchée de poridge. Mais le rire de Janessa le fit presque sursauter tandis qu'elle venait lui ébourrifer les cheveux. Joey avait parfois des réflexes étranges en cas de contacts soudain. Les stigmates d'une enfance rythmée par les coups de pression et la violence physique de son père. Cependant, se rendant compte que son geste d'esquive était un peu étrange, Joey esquissa un sourire et se mit à rire avec la jeune femme pour noyer le poisson. Il ne toucha pas à ses cheveux, alors ébourrifés. De toutes façons, ils étaient une cause perdue. Il n'arrivait jamais à les dompter et se contentait de les laisser vivre leur vie.
« Nan c'est juste que... Tu sais bien, j'arrive jamais à faire une nuit complète. Et j'ai hâte d'avoir un vrai chez moi... Quand les mobiles homes seront prêts. » Expliqua-t-il alors d'une voix amusée, comme une excuse qu'il se trouvait. Bien sûr, Joey ne se plaignait pas d'avoir un toit sur la tête : cela faisait un an qu'il vivait dans le dortoir et n'avait jamais rien dit sur sa condition. Il était bien content d'avoir un lit, un endroit où ranger ses affaires personnelles. Sur sa tête de lit étaient accrochés les dessins que Ludwig avait fait de sa mère et de sa soeur, des portraits robots plutôt fidèles qui étaient la seule trace de sa famille. D'ailleurs, sa mémoire s'accrochait à ses dessins tandis que le vrai visage de sa mère s'effaçait petit à petit. Joey s'était même étonné de ne plus se rappeler du son de sa voix.
La question de Janessa sembla résonnée en Joey qui se surprit pourtant à esquisser un sourire. « Je trouve qu'il y a de l'amélioration non... Je veux dire... On s'en sort bien. Et tu sais... Ça fait maintenant plus d'un an que je suis ici, avec vous tous... Et je me dis tous les jours que c'est une chance. Si je ne m'étais pas retrouvé avec cette branche enfoncé dans la jambe, je n'aurais jamais pu vous rencontrer. » En disant cela, sincère et totalement transparent, Joey porta son regard azur sur Janessa et s'autorisa un sourire sincère.
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