Fascination Street
Jeu 24 Déc 2020 - 10:21
Retour au bercail. C'était en tout cas comme ça que Tori le voyait. Elle avait eu de la chance pour cette fois, qu'Erik ait du travail pour elle, suffisamment en tout cas pour lui offrir un mois entier quasiment à l'abri. Sortant à peine d'une pneumonie carabinée qui la faisait encore tousser aujourd'hui malgré les soins de la femme de son voisin. Elle soupira un temps, collant ses mains contre le chauffage du véhicule pour tenter de faire passer l'impression à ses doigts qu'ils n'avaient plus d'articulation.Merci pour ton travail au fait, on refera appel à toi à l'occasion si tu es toujours dans le coin, souffla Erik à côté d'elle. Tori hocha la tête alors que le véhicule ralentissait enfin. Le sac chargé de provision, un autre qu'on lui avait accordé à l'occasion, elle allait avoir un peu de marche jusqu'à l'appartement qu'elle squattait - en espérant qu'il ne soit pas pillé entre temps - mais ça irait.Je te dépose pas trop près, sinon ça va être chiant de repartir !
La japonaise hocha à nouveau la tête et porta un sourire sur son voisin. La main sur la poignée de la porte, elle fut sur le point de sauter du véhicule pour passer à autre chose quand la voix de l'agriculteur s'éleva à nouveau :Tu as un abri dans le coin, non ? Demanda-t-il, par sécurité.T'es sûre que tu veux pas t'installer avec nous ? La ferme est pas très grande mais toi non plus, on peut te faire de la place, fit-il avec humour.
Posant une main sur le cœur, Tori fut contente qu'il suggère l'idée mais refusa poliment. En des signes simples des doigts, qu'elle lui avait appris rapidement, la japonaise lui répondit :
C'est bon, merci, elle ne voulait pas abuser de son hospitalité et puis... les groupes, même restreints, ça n'était clairement pas pour elle. Elle ne s'y sentait pas du tout à l'aise généralement.Comme tu veux, Tori, à très vite ! Trancha Erik avant de repartir.
Il lui fallut une heure quasiment pour atteindre le No Man's Land, où elle comptait faire un premier arrêt. Pas forcément très rassurée, elle put voir - de loin, l'agitation autour. Les sourcils froncés, ça ne fut qu'une fois à l'intérieur qu'elle avisa autour d'elle : les débris de verre, les munitions abandonnées et surtout, les traces de sang sur le sol. Une vive angoisse monta en elle, mais en même temps, une certaine confusion : tout le monde semblait faire comme si c'était normal. En titubant à moitié, elle secoua la tête et avisa un homme qui passa à sa droite :
Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demanda-t-elle, pas vraiment poliment. Et pas vraiment lisiblement pour le premier qui venait. Mais qu'importait, elle devait comprendre !
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Re: Fascination Street
Mar 29 Déc 2020 - 22:57
Accalmie d'après l'orage, retombée brutale des vents rouges qui ont sifflé, saigné, hurlé entre les murs du No Man's Land. A personne, mais un peu à tout le monde, cet édifice d'errants et de misère. Comme ça qu'ils l'ont défendu, en tout cas, comme étant à eux, en front commun. Pas certain de comment ça s'est terminé, Gary, ni de ce qui s'est passé, véritablement. Etranger aux courants qui régissent le monde, aux efforts organisés, à la violence gratuite; l'existence à l'instant T, à oublier de voir les choses en entier, tout morcelé qu'il est. Et bientôt, ils se sont retrouvés seuls, les survivants vagabonds, le sol sali carmin, des balles perdues ou non gisant cadavres au milieu des flaques. Les esprits sont restés tendus, Gary lui-même vaguement perturbé par cet élan de haine, par cet assaut vécu presque personnel, à lui qui n'a pourtant presque plus de personne. Cet entrepôt, ce dépotoir d'humains sans attaches, c'est un morceau de lui, et il lui en reste trop peu pour les laisser à d'autres. Pour ça qu'il a suivi Archibald, levé les armes et fondu sur les sans-visages, les masqués, les sans-noms. Deux mains à la batte, baseballeur au rabais, à frapper sans distinction les crânes, bras, épaules, ou corps à portée de coup comme autant de balles lancées.
Puis l'incident passe, le murmure encore agité des conversations alentours a fini de l'atteindre, et il retombe naturellement dans sa bonne humeur, et dans son quotidien, comme si leur chez eux ne portait pas toujours les stigmates de cette épreuve. Plaies nettoyées avec les quelques provisions médicales qu'ils ont troqué il y a quelques temps, ne reste plus qu'à reprendre le chemin de leurs riens. Dans l'une de leurs escapades récentes avec Archibald, ils ont trouvé une vieille balle de tennis. C'est donc tout naturellement qu'ils entreprennent de jouer avec, debout à côté de leurs affaires. Dans un lancer magnifique, la balle rebondit, passe au-dessus de la tête de Gary, et part se perdre plus loin dans l'entrepôt. «J'y vais! » qu'il s'exclame, tout heureux de courir après sa balle, à la manière d'un cabot d'avant.
A mi-chemin, la balle récupérée, on l'interpelle. Ou du moins, c'est ce qu'il s'imagine, le regard posé sur une jeune femme qui fait quelques gestes dirigés vers lui. Il sourit, s'approche, agite ses mains en vaste coucou. Connaît pas la langue des signes, Gary, en a même oublié l'existence, au milieu de tout le reste. «C'est une devinette? On fait des mimes?» qu'il demande alors bruyamment, excité à la perspective d'un nouveau jeu. Les sourcils se froncent, la main libre vient gratter le menton, Gary pensif. «La réponse, c'est corde à sauter?» Sans surprise, il manque tout à fait le message, n'imagine pas un instant que l'on puisse s'étonner de l'état du No Man's Land. «Moi c'est Gary! On joue au foot, tu veux venir?» Ce disant, il désigne d'un geste la balle de tennis qu'il tient à la main, vaguement rougie. «On n'a pas de raquettes, par contre, mais on a des mains, et toi aussi!» Bonnes intentions à foison, étalées en grand sur son visage souriant alors qu'il regarde l'inconnue attentivement, ou presque.
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Re: Fascination Street
Mer 30 Déc 2020 - 12:03
Tori fut dans l'attente évidente d'une réponse de la part de son vis-à-vis sans parvenir à l'obtenir. A la place, l'homme lui fit "coucou" ouvertement et lui parla. La japonaise enfonça un peu sa tête dans ses épaules pour tenter de se faire discrète sans forcément y parvenir. L'homme se rapprocha et si elle l'observa avec une pointe de méfiance, elle tâcha de ne pas avoir l'air agressive envers lui. Après tout, ne cherchait-il pas à l'aider ? N'avait-il pas la politesse de lui répondre ?
Au foot ? Répéta-t-elle alors en fronçant les sourcils, pas certainement de comprendre ce qu'il voulait.
Ils n'avaient pas de raquettes, mais ils avaient des mains ? De quoi lui parlait-il ? Elle avait toutes les peines du monde à saisir, loin de se douter de ce qu'il se passait. Autour d'eux, il y avait encore les débris de verre et les traces de sang, elle fut presque bousculée par un duo qui sortait un cadavre masqué du hangar et ça devait évidemment peser son poids. Pinçant les lèvres, la brune ne sut quoi lui répondre. Et surtout, comment se faire entendre. Ce fut là qu'elle eut l'illumination :
Attend, fit-elle d'un index levé pour lui demander un peu de patience.
Elle espérait qu'il savait au moins lire, ce qui n'était pas donné à tout le monde. Anxieuse, elle tira de son sac, de la poche avant, un carnet et un crayon mal taillé. Ouvrant le premier, elle griffonna du deuxième sur les feuilles avant d'aviser autour d'elle un instant. Personne qu'elle connaissait au moins de vue et qui pourrait la traduire. Dommage. Quelques mots, alignés justement, le plus lisiblement possible ; elle confia son carnet à son vis-à-vis pour qu'il puisse s'en emparer et voir par lui-même de quoi il était question :
Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? Répéta-t-elle donc avec un regard soucieux.
Evidemment, Tori avait déjà vu le No Man's Land sale, elle avait connu des agressions, mais dans cet état ? Jamais. Et c'était ça qui lui faisait peur. Si la zone devenait invivable pour eux, elle n'avait aucune idée de comment elle pourrait rencontrer de nouveaux chercheur de têtes, reprendre ses activités de saisonnière dans la région pour boucler les mois compliqués. Absolument toute sa survie dépendait de ça... et Tori se refusait à rejoindre un groupe.
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ANAPHORE- Tori H. Watanabe-Hayworth
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Re: Fascination Street
Dim 10 Jan 2021 - 21:04
Bien longtemps que le sang n'a plus d'effet sur son humeur. Sauf, bien sûr, s'il venait à quitter son corps en trop larges quantités. Là, sans doute, Gary perdrait-il d'un rien sa joie de vivre. La mort a cet effet, paraît-il. Mais l'état déplorable du No Man's Land, le verre brisé, les cadavres, les traces de sang ne sont plus facteurs d'inquiétude depuis des années. Comme tous, il a dû s'habituer à la destruction perpétuelle. Contrairement à beaucoup, cependant, il n'en a pas tiré de leçons particulières. Lui, il a juste accepté le rouge comme l'une des teintes principales de cette nouvelle vie. De temps à autre, il s'arque d'intuitions empruntées à des réflexes oubliés, des instincts d'avant, quand les yeux qu'il posait sur le monde en voyaient encore les détails, et qu'il savait en tirer les bonnes conclusions. Aujourd'hui, des conclusions, il n'en tire plus. Ou du moins, pas des pertinentes. Ersatz de pensées mâchonnées entre les dents de la déraison, l'optimisme brûlant en remplacement du bon sens, Gary vit l'apocalypse d'intuitions bancales en indifférences comiques. Alors il est incapable de s'imaginer que la première question d'une nouvelle venue soit dirigée vers des événements passés, pas quand lui s'amuse avec une balle et ne pense déjà plus qu'à peine quelques heures plus tôt, il tapait dans le tas à grands coups de batte contre des agresseurs sans visages.
Elle lui indique d'attendre, et pour patienter il fait rebondir sa balle mouillée, ce qui l'oblige à faire quelques pas de droite et de gauche pour la rattraper chaque fois qu'elle lui échappe. Lorsqu'il aperçoit le carnet entre les mains de la jeune femme, cependant, il s'immobilise, l'observe avec une attention grandissante. Oh, t'écris un poème? Une chanson? Tu tiens un journal? Y'a des blagues, dedans? Le tout débité trop vite, à vouloir pencher par-dessus son épaule pour essayer de lire en temps réel, sans aucun respect pour les distances que l'apocalypse a imposées entre les êtres.
Elle lui passe finalement le carnet, et il le prend dans une exclamation de joie. Puis il lit les mots et fronce les sourcils, se gratte le crâne de sa main libre, celle qui tient également la balle, qu'il frotte du coup distraitement contre ses cheveux. Ben, on joue au foot, qu'il répond comme si c'était une évidence. Comprend pas la question, alors il se prépare à se lancer dans un historique complet du No Man's Land, comprenant qu'elle parle du passé sans saisir de quelle période il s'agit. Ca se distingue pas entre l'hier et l'il y a trois ans. Ben on est rentrés, avec Archie. Ca fait deux ans, maintenant. Ou deux semaines, je sais plus, faudra lui demander. Et depuis on a joué au ping-pong et au foot. A nouveau, il désigne la balle dans sa main. Et avant, ou après, y'a des sans-visages qui sont venus, mais ils étaient pas gentils. Ils ont attaqué notre maison. Et j'ai récupéré un nouveau carnet, aussi! Illumination dans le regard à la pensée de ce carnet vert trouvé il y a des mois dont il avait oublié l'existence. Tout le temps empilé en un seul grand moment qui est l'avant. Et toi, il s'est passé quoi? Il penche la tête sur le côté, lui sourit, et jette un œil au carnet qu'il tient toujours entre ses doigts. J'peux écrire un mot dedans, j'peux avoir ton crayon? Et déjà il essaie de chercher dans son esprit quoi écrire sur les pages de la jeune femme, l'air pensif qui s'invente sans savoir à quoi se vouer.
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Re: Fascination Street
Jeu 14 Jan 2021 - 19:39
Tori réalise qu'en face d'elle, elle a une locomotive qui se prend pour un être humain. Peut-être est-ce ainsi depuis toujours ou alors peut-être est-ce le choc de ce qu'il vient de vivre et de traverser. Là-dessus, elle ne peut pas vraiment dire de quoi il en retourne puisqu'elle ne comprend rien de ce qu'il dit. La japonaise essaie pourtant mais peine à faire le tour des questions qu'il pose et des explications qu'il donne, comme si elle n'avait pas les jambes pour suivre sa cadence. Elle le regarda avec étonnement, bien incapable de tout saisir et se dit qu'il vaut sans doute mieux jeter l'éponge.
Elle hausse les épaules à sa question, parce qu'elle n'a pas croisé de sans-visage là où elle était. Sans doute à l'abri il faut dire, et sans doute suffisamment loin pour ne pas s'inquiéter d'avoir à vivre ou mourir. C'est aussi pour ça qu'elle n'aime pas trop le No Man's Land, dans ces moments-là d'autant plus. Elle n'a d'ailleurs pas en tête de s'attarder de trop dans le coin, surtout si les gens dangereux qu'il décrit sont encore dans la zone. Il faudra probablement mieux pour elle de mettre tout simplement le large et de se faire oublier. Un autre travail l'attend sans doute ailleurs, la saison reviendra plus vive et dynamique qu'avant, plus faste.
Je travaillais, explique-t-elle tout simplement à l'homme.
Elle ne peut pas lui dire mieux que ça : elle a passé ces derniers jours les mains dans la terre. Ses doigts encore sales en sont témoins d'ailleurs, et elle sait qu'elle aura probablement du mal à retirer le noir de ses ongles meurtris. Mais il vaut toujours mieux ça que de mourir ici après tout, alors elle ne cherche pas plus loin. Il lui demande s'il peut écrire sur son carnet et en croisant son regard d'enfant trop grand pour ces chaussures d'adultes, elle n'a pas à cœur de lui refuser. Il faut dire que ça a l'air de lui faire surtout plaisir, et après ce qu'il vient probablement de vivre, n'est-ce pas le minimum qu'elle puisse faire ?
Va y, fait-elle en lui confiant le crayon et le carnet.
Il s'échappe dans son monde presque immédiatement. Elle a tout juste le temps de le regarder resplendir, une fois le crayon en main et les annotations sur le carnet qu'elle se fait toute petite à côté pour ne pas le déranger. En fait quand elle l'attrape doucement par le bras pour le tirer sur le côté, c'est parce qu'elle se rend compte qu'ils sont au milieu et que lui n'a pas l'air de le voir. Ou d'en avoir quelque chose à faire ! Il est ailleurs, donc, dans un endroit qu'elle n'accèdera jamais, pas par le biais de l'écriture en tout cas, ça c'est sûr.
Tu as faim ? Demande-t-elle en langage des signes cette fois. Elle tire de son sac une pomme qu'elle lui montre. Ce n'est pas son dernier fruit mais les autres finiront en compotes très prochainement. Tu n'as pas été blessé par ces sans-visages ? Enchaine-t-elle finalement, soucieuse peut-être.
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Re: Fascination Street
Lun 15 Fév 2021 - 17:36
Il s’occupe peu de ce qu’elle comprend de ses paroles, et s’attelle aussitôt à l’instant suivant. Elle travaillait, qu’elle lui annonce, et il s’intéresse pas trop à ce que ça veut dire. Travailler, ça peut vouloir dire plein de choses, et puis rien aussi. Archie, souvent, il travaille sur ses dessins. Lui, des fois, il travaille ses aptitudes au foot, et puis parfois, ils travaillent à la chasse aux trésors, et des fois… Trop de possibilités à lister. Alors ça l’intéresse pas de savoir ce à quoi elle travaille. Il aimait déjà pas travailler avant tout ça, mais encore moins maintenant.
Par contre, ce qui l’intéresse beaucoup plus, c’est qu’elle accède à sa requête, et qu’elle lui confie son carnet et son crayon. Il sautille sur place, abandonne sa balle sur le champ, qui part rouler dans les pattes de quelqu’un, pour réceptionner les objets. Lorsqu’il formule de telles demandes spontanées, qu’il en a après les possessions des gens, les réponses sont souvent négatives, quand elles ne sont pas ouvertement hostiles. Alors de se voir autoriser à laisser sa trace dans le carnet de cette jeune femme, ça le fait piétiner de joie. Oh trop bien, je suis super content ! Et c’est à peu près tout ce qu’il a le temps de dire avant d’être complètement absorbé par sa nouvelle tâche. Coucou, qu’il écrit d’abord en très gros, puis il essaie de se souvenir du prénom de la jeune femme, mais il s’en souvient pas, alors il écrit le premier qui lui passe par la tête, et c’est le sien, Gary.
L’espace d’une seconde, il donne l’impression de réfléchir, puis il s’élance, et inscrit de mémoire une recette de pâte à pancakes. Utilisable et inratable, si on ne compte pas les difficultés techniques apportées par le rassemblement des ingrédients, et les commentaires qu’il ajoute sur le comment se les procurer. 2 œufs (tu peux poursuivre un canard), 20 cl de lait (p't'etre échanger une vache). Tout occupé par sa mission, qu’il estime de la plus haute importance, il sent pas les regards désapprobateurs qu’on lui lance, ni même qu’on le déplace hors de leur chemin. Ses pieds bougent lorsque la jeune femme le tire, mais il faut encore quelques moments pour qu’il relève la tête vers elle, après avoir conclu sa recette par le dessin d'un smiley géant, et un ps: pense à garder ton visage.
Juste à temps pour la voir faire quelques gestes qui lui font froncer les sourcils jusqu'à ce qu'elle sorte une pomme de son sac. Oh t'as trouvé une pomme! Il a l'estomac qui gronde en réponse, et pose le carnet contre son ventre. C'est pour moi? Tu veux quelque chose en échange? J'ai un carnet, et un crayon, mais en fait c'est déjà les tiens. Alors ça marche pas. Puis elle lui indique autre chose, et il lui semble comprendre, alors il hoche négativement la tête. Il relève le bas de son T-shirt pour révéler quelques hématomes. A part des verts comme ça, et un peu du sang sur le bras, non pas trop. Ils m'ont laissé mon visage, j'aurais pas voulu plus avoir de visage comme eux. Sûrement que les reliquats de l'inquiétude qu'il a ressentie plus tôt traînent encore au fond de lui, parce qu'il perd le sourire un instant. Dans la précipitation, il lui tend ses possessions, et fait quelques pas désordonnés. Il l'aime bien, il la trouve gentille alors il veut pas vraiment s'éloigner d'elle, mais d'un seul coup, il cherche Archibald des yeux, agité par l'absence de cheveux blonds dans son champ de vision. Toi t'as un visage, ils t'ont pas blessée non plus? Moi c'est Gary, ils ont pas pris mon nom non plus. L'idée qu'ils ne lui ont finalement rien pris semble lui apporter du réconfort, et son regard retrouve enfin celui de la jeune femme. J'peux avoir la poire alors?
Par contre, ce qui l’intéresse beaucoup plus, c’est qu’elle accède à sa requête, et qu’elle lui confie son carnet et son crayon. Il sautille sur place, abandonne sa balle sur le champ, qui part rouler dans les pattes de quelqu’un, pour réceptionner les objets. Lorsqu’il formule de telles demandes spontanées, qu’il en a après les possessions des gens, les réponses sont souvent négatives, quand elles ne sont pas ouvertement hostiles. Alors de se voir autoriser à laisser sa trace dans le carnet de cette jeune femme, ça le fait piétiner de joie. Oh trop bien, je suis super content ! Et c’est à peu près tout ce qu’il a le temps de dire avant d’être complètement absorbé par sa nouvelle tâche. Coucou, qu’il écrit d’abord en très gros, puis il essaie de se souvenir du prénom de la jeune femme, mais il s’en souvient pas, alors il écrit le premier qui lui passe par la tête, et c’est le sien, Gary.
L’espace d’une seconde, il donne l’impression de réfléchir, puis il s’élance, et inscrit de mémoire une recette de pâte à pancakes. Utilisable et inratable, si on ne compte pas les difficultés techniques apportées par le rassemblement des ingrédients, et les commentaires qu’il ajoute sur le comment se les procurer. 2 œufs (tu peux poursuivre un canard), 20 cl de lait (p't'etre échanger une vache). Tout occupé par sa mission, qu’il estime de la plus haute importance, il sent pas les regards désapprobateurs qu’on lui lance, ni même qu’on le déplace hors de leur chemin. Ses pieds bougent lorsque la jeune femme le tire, mais il faut encore quelques moments pour qu’il relève la tête vers elle, après avoir conclu sa recette par le dessin d'un smiley géant, et un ps: pense à garder ton visage.
Juste à temps pour la voir faire quelques gestes qui lui font froncer les sourcils jusqu'à ce qu'elle sorte une pomme de son sac. Oh t'as trouvé une pomme! Il a l'estomac qui gronde en réponse, et pose le carnet contre son ventre. C'est pour moi? Tu veux quelque chose en échange? J'ai un carnet, et un crayon, mais en fait c'est déjà les tiens. Alors ça marche pas. Puis elle lui indique autre chose, et il lui semble comprendre, alors il hoche négativement la tête. Il relève le bas de son T-shirt pour révéler quelques hématomes. A part des verts comme ça, et un peu du sang sur le bras, non pas trop. Ils m'ont laissé mon visage, j'aurais pas voulu plus avoir de visage comme eux. Sûrement que les reliquats de l'inquiétude qu'il a ressentie plus tôt traînent encore au fond de lui, parce qu'il perd le sourire un instant. Dans la précipitation, il lui tend ses possessions, et fait quelques pas désordonnés. Il l'aime bien, il la trouve gentille alors il veut pas vraiment s'éloigner d'elle, mais d'un seul coup, il cherche Archibald des yeux, agité par l'absence de cheveux blonds dans son champ de vision. Toi t'as un visage, ils t'ont pas blessée non plus? Moi c'est Gary, ils ont pas pris mon nom non plus. L'idée qu'ils ne lui ont finalement rien pris semble lui apporter du réconfort, et son regard retrouve enfin celui de la jeune femme. J'peux avoir la poire alors?
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Re: Fascination Street
Mar 16 Fév 2021 - 12:36
C'est d'un œil distrait qu'elle regarde vaguement par-dessus l'épaule du jeune homme pour discerner ce qu'il écrit. Elle n'est pas sûre de tout comprendre à dire vrai, d'autant qu'il bouge beaucoup et ne parvient pas à rester en place. Confuse, elle s'inquiète aussi de ne pas pouvoir récupérer son carnet après coup, elle en a besoin, c'est son seul moyen de communiquer avec les autres. De se faire comprendre. Parce que du reste, Tori n'ose pas articuler quoi que ce soit. Sa voix est coincée dans le fond de sa gorge, endormie depuis des mois sans parvenir à en sortir. Elle est nerveuse de fait, jusqu'à ce que l'homme propose un échange pour la pomme qu'elle veut lui donner.
Mais il le confirme : il s'agit de son carnet et de son crayon alors il ne peut pas l'extorquer. Cependant, elle secoue la tête. S'il veut procéder à un échange, cette pomme contre ses affaires, pomme qu'elle a déjà prévu de lui donner, c'est quasiment équitable. Il lui demande, confus lui aussi, s'il peut avoir la poire et elle esquisse une petite grimace. Sa main tend le fruit pour qu'il le saisisse et elle esquisse un sourire timide. Tout ça a l'air de lui faire bizarrement plaisir, comme si le sucre le comblait d'un manque. La faim, elle connait, et c'est sans doute ça qui l'étreint actuellement. Peut-être, ça et l'angoisse. Après l'adrénaline du combat, n'est-ce pas normal d'être vidé de ses forces ?
Feuilletant ce qu'il a écrit sur son carnet, la japonaise ne comprend pas toutes les indications, elle fronce les sourcils avant de relever les yeux vers lui. Du bout de sa mine, elle écrit son prénom quand lui termine de se présenter :
Tori, elle le lui montre pour qu'il l'enregistre dans un coin de son esprit.
Gary n'est vraisemblablement pas bien méchant, sans doute davantage un grand enfant un peu perdu dans le coin. Ses dents croquent dans la pomme, et elle jette un regard en arrière. Si ces hommes masqués ont été mis en fuite, ça ne veut pas dire qu'ils ne reviendront pas à un moment. Peut-être aurait-elle du accepter la proposition de rester à la ferme encore un moment. Ceci étant, sans doute sera-t-elle mieux toute seule, elle n'en est pas persuadée. Comme si une mouche venait de la piquer, la petite brune griffonne rapidement sur ses pages encore vierge :
Tu cherches Archie ? Demande-t-elle spontanément. On peut partir ensemble, avec lui, toi et moi, un peu plus loin pour éviter les sans-masques, fait-elle.
Pourquoi cette proposition ? Elle ne le sait pas elle-même. Elle espère silencieusement que cet Archie n'est pas un monstre et qu'il ne lui fera pas de mal si elle le ramène à son abri de fortune. Mais Gary, lui, n'a pas l'air d'un manipulateur sans coeur... Alors elle se dit que ça devrait bien se passer, et surtout, qu'elle pourra rentrer un peu plus en sécurité.
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