En soit, c'est pas plus mal finalement d'avoir été obligé d'aller à cette soirée à la cage. Bon, ça contrait un peu mes plans de base mais d'un autre côté j'aurais eu l'air fin en refusant d'y aller parce que j'avais autre chose en vue pour qu'au final Salem soit déjà là-bas et ne réponde jamais à mon invitation par talkie. Bon, par contre me retrouver dans un espèce de bain de foule improvisé c'est vraiment pas mon truc. Donc à part faire le pied de grue près de la porte en gardant Paco près de moi j'ai pas fait grand chose.

Je sais pas trop combien de temps est-ce que j'ai fini par attendre – toujours au même endroit – pendant que Salem était partie aider une autre fille à s'occuper de l'autre crétin d'Anton. Tout ce que je sais, c'est que ça m'a vraiment énervé que ce crétin arrive encore à me foutre en l'air ma soirée. Alors qu'il en a certainement pas conscience. Je veux dire, y'en avait plein des membres de son groupe alors pourquoi il avait fallu que ça soit elle qu'ils viennent chercher ?

Combien de clopes je suis sorti fumer en attendant ? Je sais pas trop, en tout cas Paco a certainement pu sentir toutes les odeurs du coin et marquer son territoire au point de plus rien avoir dans la vessie quand il levait la patte contre tel ou tel objet. Ouais, j'aurais peut-être dû penser à lui apporter un truc à boire mais j'avais pas prévu de rester si longtemps. Au bureau, y'a largement ce qu'il faut. Enfin, bref.

Ce n'est qu'au bout de cette attente interminable que j'ai vu la blonde revenir vers moi avec un large sourire aux lèvres. Il nous a pas fallu plus longtemps pour quitter cet endroit et, heureusement pour nous, mon ancien lieu de travail était vraiment pas loin de la cage. C'est donc après quelques minutes de marche – rythmées par le récit de ce qu'avait infligé la mécanicienne à l'ancien flic – animées par des rires que nous sommes arrivés à destination.

Là, je sais pas pourquoi, mais je sens une boule se nouer dans ma gorge. Parce que je stresse, tout simplement. J'ai jamais fait ça, tenter de jouer la carte du romantisme. J'en ai jamais eu l'occasion et je voyais surtout pas l'intérêt. Mais là... Je sais pas, j'avais juste envie de faire les choses bien. Alors, me raclant la gorge après avoir récupéré la clé de la porte blindée et en m'étant mis devant pour ouvrir à la magnifique blonde à mes côtés, je m'écarte pour la laisser entrer. Mademoiselle, dis-je tout en m'inclinant légèrement en étant imité par hasard par Paco – qui lui évidemment pensait simplement qu'il y avait un truc à bouffer qui était tombé par terre et qui expliquerait pourquoi je prenais cette position inhabituelle. Au moins, ça fait son petit effet.

Lorsqu'elle entre, je la suis rapidement et referme à clé derrière nous. Je me précipite pour allumer les différentes bougies présentes un peu partout histoire de nous éclairer et récupère un panier contenant des trucs à grignoter que j'ai galéré à trouver, posé sur le rebord de fenêtre pour le garder au frais. C'est que je suis pas complètement con non plus, hein. Déposant le tout sur le plaid que j'avais disposé au sol en l'agrémentant d'un maximum de coussins – sur lesquels Paco se vautre déjà – je viens glisser une main dans mes cheveux en exprimant dans ce geste toute ma gêne et mon incertitude. Est-ce que ça va lui plaire ? J'aimerais beaucoup, parce que le pire c'est que j'ai encore d'autres surprises en réserve.

Je euh... Est-ce que ça te plaît ? J'préviens, si elle me répond que non parce que c'est pas son truc, je saute par la fenêtre. Et une fois au sol, je creuse pour m'enterrer le plus profondément possible. Histoire de plus être retrouvé quoi. Ouais, bonne idée.