D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Steve en avait entendu des choses sur l'Alaska. Beaucoup disaient que seuls les fous vivaient dans ce coin perdu du monde, d'autres racontaient qu'il n'y avait que les criminels qui cherchaient à se faire oublier ou encore beaucoup insinuaient que seuls ceux qui avaient une fierté mal placée acceptaient encore d'entretenir des terres là-bas. Pour le jeune Lee, l'histoire n'était pas tout à fait la même. Sa mère était originaire de ce bout de monde. Elle avait quitté sa terre natale pour rejoindre la grande ville et trouver un travail dans le journalisme. Elle y était parvenue, intégrant un petit journal local et avait tout pour s'épanouir. Des amis, un boulot parfait et un amant attentionné. Les deux jeunes gens ne voulaient pas d'une histoire sérieuse mais à mesure qu'ils se fréquentaient, ils se rendaient compte que ça fonctionnait. Leur vie changea lorsque la mère de la jeune journaliste tomba malade, l'obligeant ainsi à rentrer. Le jeune compagnon, d'abord réticent à l'idée de suivre son aimée, prit tout de même sur lui, la rejoignant dans cette aventure. En quelques semaines, il tomba amoureux de son nouveau royaume, du paysage et du calme apparent. Tout ne fut pas rose, cependant puisqu'ils durent renoncer aux rêves de grandeurs pour se contenter d'emplois banals et nécessaires pour survivre. La pêche pour lui, le secrétariat pour elle. Les années furent triste lorsque la mère de madame Lee décéda, sans avoir pu obtenir un peu de repos, sans avoir pu rencontrer son unique petit fils, Steve. Le garçon ne fut pas immédiatement une bonne nouvelle. Le couple ne roulait pas sur l'or, économisait sur les repas sans parler du logement miteux qu'ils avaient. Comment pouvaient-ils espérer élever un enfant dans ces conditions ? Le coeur lourd, Lee mère voulu renoncer à cette grossesse mais son époux refusait ce choix. Après des jours de discussions et de négociation, Steve pu officiellement faire parti de la famille, un 30 juillet.

Stoot, de son surnom, était un bon garçon. Rapidement, il comprit qu'il fallait se serrer la ceinture, qu'il ne fallait pas être égoïste et ne pas demander des choses superflues s'ils voulaient pouvoir se remplir l'estomac les soirs ou se réchauffer, l'hiver. Pourtant, parfois, il ne pouvait s'empêcher de détester ses parents de les maintenir bloquer dans ce foutu trou qu'était Hooper Bay. Pourquoi devait-il subir ? Il n'avait jamais de réponse à cette question mais une chose était sûre, c'est que sa mère aussi, parfois, ressentait la même chose que lui. Les années passants, Stoot se découvrit une répulsion pour l'école, comme une phobie développée par les années d'humiliation de la part de ses professeurs qui lui répétaient qu'il n'était bon a rien. Etait-ce de sa faute à lui, si ces croulants ne parvenaient pas à capter son attention ? A contrario, le petit blond s'éprit de tous les sports. Bouger, sentir son coeur battre, ses muscles chauffer, l'adrénaline et l'amour de la compétition... Il adorait ça et se donnait à coeur joie, exprimant ainsi son besoin de liberté, sans doute. C'est aussi probablement pour cela qu'à ses 15 ans, il annonça à ses parents qu'il ne voulait plus aller à l'école. Son père refusa catégoriquement alors que sa mère prétendait que cela méritait réflexion. Au final, le garçon irait en cours jusqu'à ce qu'il trouve quelque chose à faire de ses dix doigts. Le déclic se fit l'année suivante. Steve, âgé de 16 ans, rencontra un homme. Mark Stuartson, un prestigieux Marine. C'était le frère d'un ami du jeune Lee, revenu de mission pour les fêtes de fin d'année. Stoot avait été tant impressionné par l'allure du soldat qu'il avait posé mille et une questions, toutes plus pressantes que la précédente et à la fin de la journée, c'était devenu une évidence flagrante pour lui. Il voulait s'enrôler et fit part de son désir à ses parents. Les adultes posèrent des questions pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'une décision prise sur le tas et finalement, ce fut le père Lee qui décida d'envoyer son fils à San Diego, auprès de son grand-père qui avait lui-même servit le pays. Puisqu'il fallait avoir minimum 17 ans pour intégrer un centre de formation, Albert Lee, le grand-père de Steve, prit l'initiative d'inscrire son descendant à une centre de camp de découverte, lui permettant ainsi d'apprendre et de perfectionner son corps jusqu'au jour où il serait appelé. Pour lui, il fallait qu'un homme défende sa patrie et protège sa famille aussi, il avait été heureux de participer à l'avenir du jeune homme. Lorsqu'enfin le jour J arriva, Steve n'y tenait plus. Dans le bus menant au centre de formation, il eut l'agréable surprise de constater que les autres recrues semblaient majoritairement à peine plus âgés que lui. Autre chose le frappa à l'arrivée : La pression que les instructeurs exerçaient immédiatement, les portes à peine ouvertes. C'était un nouveau départ.

13 semaines. C'était le temps qu'il avait fallut pour former les recrues et durant ce laps de temps, Steve s'était transformé. D'un adolescent pressé de découvrir son destin, il était passé à un adolescent droit dans ses chaussures, maniant les armes de mort et maîtrisant le corps à corps. Lors de la cérémonie de fin, comme chacun de ses camarades, il avait le menton haut, jurait d'être un protecteur des Etats-Unis et de faire la fierté de sa famille mais aussi du Corps de Marines. Les semaines à se faire hurler dessus, à devoir repousser ses limites, à soutenir ses camarades, à se faire soutenir, toute cette expérience avait changé Stoot. Face à la fierté de ses parents et de son grand-père, il se sentait à sa place, comme si cet univers n'avait attendu que lui durant tout ce temps. Le combat, cependant, n'était pas terminé puisqu'il avait choisit d'être dans l'infanterie, ce qui demanderait encore pas mal de semaines pour enfin être vu comme un Marine prêt au combat.

De 2006 à 2007, Steve eut une vie militaire plutôt "tranquille". Entre les missions simples, les cours pour obtenir un diplôme un jour et éventuellement évoluer en grade, les entraînements, on ne pouvait pas dire que le blond voyait beaucoup du pays. Jusqu'au jour où on annonça que sa brigade partait rejoindre l'Irak, début 2008. Et s'il se sentait prêt à accomplir son devoir, Stoot devait aussi dire qu'il avait été difficile de subir des pertes, de se réveiller un matin en sursaut parce que le bruit sourd d'une explosion avait retenti jusque dans ses entrailles, de tirer sur un humain pour la première fois, aussi. Son premier déploiement avait été si compliqué qu'il en avait été malade les deux jours suivants, jusqu'à ce qu'une de ses collègues, présente depuis plus longtemps que lui, le rassure. Tout irait bien ensuite. Tout finirait par aller mieux. Hannah Samson-Walker avait été, ce jour là, sa meilleure alliée. Les ordres suivants devinrent plus évidents à exécuter même s'il arrivait que parfois, le jeune homme hésitait. Heureusement, lorsque son bataillon retrouvait les Etats-Unis, Stoot pouvait retrouver Hannah avec qui il avait entreprit une relation. L'avantage qu'ils avaient étaient celui de ne pas appartenir à la même branche militaire puisqu'elle faisait partie de l'US Army. Au début, les parents Lee ne comprirent pas leur couple puisque la femme était plus gradée que son jeune compagnon et surtout elle avait bien quatre années de plus. Pourtant, la jeune femme qu'ils se complétaient sur de nombreuses choses et c'était cela qui avait fait chavirer son coeur. Elle avait été sa première relation amoureuse et furent séparés par la force des choses, la jeune femme trouvant la mort lors d'une ultime tentative terroriste. En repos, chez ses parents à ce moment là, Steve n'apprit que plus tard cette perte, rendant cette séparation bien plus difficile, d'autant que le retrait des troupes avaient été lancés et qu'elle devait quitter le pays les jours suivants.

En fin 2010, Stoot posa ses valises à Seattle. Il avait demandé sa mutation pour se rapprocher de la famille d'Hannah car il ressentait encore ce besoin constant de l'avoir dans le coeur, encore endeuillé. Chaque semaine, le jeune homme allait entretenir la tombe de celle qu'il avait aimé et cherchait à se faire une nouvelle place dans le monde. Pourtant, ce passage en Irak le fit réfléchir. Est-ce qu'il devait continuer sur la voie des Marines ? C'était dans ses genes, encré dans sa peau par le tatouage d'ancre et d'autres petites carabistouilles qu'il s'était imposé avec les autres membres de son ancienne division pour signifier leur appartenance. Etait-ce une preuve de faiblesse que de vouloir voir ailleurs ? De toute façon, il pouvait bien aller dans l'armée de terre, il se savait Marine pour toujours et c'était cette idée qui lui fit choisir la voie de branche de son ex. L'avantage d'avoir un passif militaire, c'était que rien ne pouvait l'effrayer, par même devoir prouver à son entourage et à ses futurs collègues qu'il pouvait faire aussi bien que les autres. S'il lui avait fallut quelques mois pour faire les démarches, les entrainements, les "mises à niveau" et toute la merde qu'il fallait pour faire parti d'un nouveau bataillon, Stoot y était parvenu. A présent, s'il ne portait plus la tenue des Marines, il le restait en son âme mais donnait son corps à l'US Army, sous le commandement d'un certain Armand Phillips. Jusqu'en 2015, Steve eut une vie banale de soldat banal. A dire vrai, il s'était mit à regretter son choix à plusieurs reprises car il avait la sensation de ne faire que du gardiennage et les sensations d'adrénaline que lui offrait son précédent boulot n'étaient pas les mêmes que l'actuel. Au moins n'avait-il pas à se plaindre puisqu'il avait un toit sur la tête et une paie suffisamment conséquente pour ne manquer de rien. Au moins pouvait-il aussi se rassurer en se disant qu'il n'était pas seul. Avec le temps, les missions, les entraînements, les soirées tranquilles ou les barathons, il avait pu lier de solides amitiés, notamment avec Armand, son supérieur qui, avec le temps était devenu un confident sur beaucoup de choses. Peut-être même le considérait-il comme un oncle ou un parrain, parfois, quand il devait aller se plaindre d'une peine de coeur ou qu'il avait besoin de conseils sur des démarches administratifs, quand il doutait ou toute autre chose qu'un jeune de 25/26 ans ne comprenait pas encore seul.

2015 - 2016 : L'année n'avait pas si mal commencé pour Steve. Après ses années de service, le marine avait pu grapiller le grade de Sergent, un bel exploit quand on considérait qu'il n'était pas non plus très vieux dans la branche militaire mais il fallait croire que ses efforts payaient. Vint pourtant les mordeurs, en octobre. N'importe qui aurait pu croire à une mauvaise blague et c'était ce à quoi il croyait, Stoot. Il imaginait déjà qu'il s'agissait d'un groupe de junkies ayant trouvés une nouvelle drogue aux conséquences folles ou une secte qui écoutaient un précepte monstrueux venant d'un gourou monstrueux. Est-ce qu'il fallait vraiment s'en inquiéter ? La réponse fut oui. Rapidement, il fut rapidement mit à contribution, comme le reste de sa garnison. Ils devaient faire des contrôles, repousser des émeutes, s'assurer de la sécurité. En somme, tout devait vite se calmer mais ce n'était jamais le cas. Plus les jours passaient, moins ça allait. Finalement, avec la loi martiale, le besoin de protection faces aux problèmes de plus en plus importants, les ordres du bataillon de Lee les envoyait a Century Link Field. Là, ils étaient en charge de protéger la population qui devait se tasser. Repousser les... Trucs. Assurer la sécurité. Jouer des rations, assurer un maximum médical. Tout laissait croire qu'il s'agissait d'un détachement de longue date mais personne n'en parlait. Jusqu'à ce que le camp perde l'eau courante et le courant, que les réserves s'amenuisent et qu'il faille organiser des expéditions. Malheureusement, tout ne se passait pas toujours bien et les militaires en venaient à perdre des troupes... Les civils comprenaient alors qu'ils étaient tous dans la même merde, d'autant que le gouvernement était tombé et qu'il revenait aux soldats de reprendre les rennes de leur société. Et si tout se passait à peu prêt correctement, malgré des difficultés à satisfaire tout le monde, il fallait admettre que les premiers mois s'étaient avérés formateurs. Jusqu'à l'hiver du moins. Les températures rudes a surmontées n'aidait pas le camp à tourner à plein régime et chaque habitant du stade devenait de plus en plus faible. Probablement était-ce pour cela qu'ils avaient été incapables d'arrêter le flot des morts déferler dans le camp. S'ils avaient tous commencé à se battre, beaucoup avait abandonné l'idée et avait cherché à fuir. Steve faisait parti de ceux qui tirait sur chaque monstre pour permettre à un survivant de s'en tirer. Pourtant rien n'y faisait, comme les autres, rien ne retenait la vague mortelle qui s'abattait sur eux. Rejoignant Armand, Jed et les autres survivants qui fuyaient, le Marine ne put que regarder ce camp tomber entre les dents des démons alors que certains cris et détonations lui revenaient aux oreilles. Ils avaient perdus...
Après cette défaite, bon nombre des survivants n'avaient plus l'envie de se battre, plus le moral, beaucoup avaient d'ailleurs perdus des proches qu'il était désormais impossible de revoir. Ils étaient des centaines à avoir pu en réchapper mais à mesure que les jours avançaient, ils perdaient des têtes. Certains fuyaient, d'autres se suicidaient et certains se faisaient avoir par les bouffeurs lorsqu'il fallait les affronter voire les fuir. Le groupe ne devait même pas rassembler une centaine de têtes lorsqu'ils parvinrent à Walla Walla, maintenu par une troupe de l'armée, soutenu par des civils. Ce fut du baume au coeur de se faire accueillir par des compagnons. L'espoir de ce camp redonnait à Stoot l'envie de se battre, c'est pourquoi à chaque sortie, il n'hésitait pas à se proposer et ce, même lorsque le groupe devait affronter les pillards de la région jusqu'à les exterminer tous. Le bien commun importait plus que le reste. Cette année là, il fit la connaissance de Jenna Campbell. Elle avait intégré le groupe au début de l'été, ramené par une patrouille qui les avaient trouvé, elle et le reste de son groupe, bloqués dans un bâtiment. Si les deux jeunes ne parlèrent pas immédiatement, ce fut à cause d'un autre soldat qu'ils se rencontrèrent. L'homme prétendait avoir sauvé la rouquine et réclamait une récompense. Si Stoot avait prévu de passer à côté du duo sans s'en préoccuper, le fait que l'autre soit violent l'avait poussé à réagir. D'abord amical et poli, le blond se prit un poing dans la tronche et réagit immédiatement en ripostant. Les deux hommes se valaient mais Steve eut le dessus en venant couper le souffle de l'autre qui abandonna et s'enfuit rapidement. Plus tard, dans l'année, une sombre nouvelle vint cueillir le groupe. Le Colonel Richardson, meneur des troupes depuis bien longtemps déjà, s'était fait mordre. Cette annonce choqua. L'homme avait pu tirer l'ensemble des survivants vers le haut et devoir renoncer à lui, c'était impensable. Le bougre n'étant pas du genre à se laisser faire par la mort et au bout de deux semaines, on vint affirmer que Richardson avait survécu et qu'il était fin prêt à reprendre du service. Des mots mentionnant Dieu se firent entendre. Stoot ne croyait pas en ce vieux barbu mais puisqu'il s'agissait d'un miracle, il était tenté d'y croire. Toujours cette année là, les premières démonstrations de force : un couple se retrouva pendu, les corps à la vue de tous et le Marine n'appréciait pas ce genre de punitions. Ils n'étaient pas des barbares.

2017- 2018: Le groupe n'avait de cesse de grossir et le "prestige" de Richardson suivait le même chemin. L'homme mettait en place des choses qui révolutionnaient la survie depuis sa nécessité en 2015. Le camp s'étendait, s'améliorait et chaque personne compétente dans un domaine était sollicité. C'était peut-être aussi pour ça que le colonel parvenait à avoir le soutient de nombreux survivants. Absolument tout était mit en place pour préserver l'ensemble de la communauté, y comprit des pires racailles puisque de plus en plus souvent, les mises à mort étaient fréquentes. De son côté, Steve officialisa sa relation avec Jenna en début d'année. Le marine était fou amoureux de sa rouquine et elle lui rendait bien. Elle avait un sale caractère et il refusait de se laisser faire alors les disputes éclataient mais elles ne traînaient jamais puisque les amoureux se réconciliaient aussi vite qu'ils s'étaient énervés. Après Hannah, Stoot avait eu du mal retenter sa chance mais avec Jenna, c'était une évidence. Ils n'avaient eu besoin que de quelques mots, quelques piques, quelques heures pour que la magie opère. Dans le camp, en même temps, une propagande pro création se mit en place, incitant donc les femmes à être moins présentes dans l'effort quotidien pour se préserver et être plus utiles au repeuplement. Lui en fut dégoûté mais la femme le rassura. Si elle avait un enfant, ce ne serait que par amour et non parce qu'on l'y encourageait. En même temps, les minorités, tels que les homosexuels, femme comme homme, furent roulés dans la boue. Certains tentèrent bien des choses mais Richardson fit le nécessaire pour que rien ne perturbe la tranquillité de son jardin.
Au début de l'année suivante, Jenna et Steve s'unirent pour le plaisir de plus grands nombres ralliés aux propos pseudos religieux de celui qui se faisait désormais appeler Adonaï. Richardson était comme la réincarnation de Jésus pour certains et nombreux étaient ses partisans. Le camp gagna le nom de New Eden, ce qui répugna un chouïa Stoot qui ne pouvait que se retenir de lever les yeux au ciel à chaque fois qu'il entendait ce nom. Heureusement qu'à côté, de nouvelles choses se créaient. Des avant-postes, des murs protecteurs, le retour de l'électricité... Que demander de plus ? Le bonheur personnel de Steve se poursuivit à l'annonce de sa prochaine paternité. Il fit alors tout le nécessaire pour que son épouse ne manque de rien, ramenant tous les jours des objets de l'extérieur pour combler leur nid. L'homme imaginait déjà ses jours heureux avec son enfant dans les bras. Hélas, la vie était une sacrée pute quand elle le désirait. En fin d'année, vers octobre, Jenna ressenti des contractions. Le bébé n'était pas à terme mais il semblait déterminé à sortir. Inquiet, le militaire sorti en trombe de sa petite bicoque pour demander à ce qu'on aille lui chercher un médecin. Le vieux croulant qui intervint ne se pressa pas et prit ses aises avant de s'occuper de la rousse. Le futur père se sentait mal, son coeur battait à tout rompre, il sentait que ça puait. Les minutes devinrent des heures et il ne cessait de se faire du mouron. Puis, enfin, le médecin quitta la chambre et posa un regard vide sur le jeune homme qui attendait au salon. Le vieux expliqua les raisons de la mort et haussa les épaules. La rage s'empara du marine qui vint poser ses mains sur la gorge du vieux bonhomme, cherchant à le tuer tandis qu'il pleurait sans même s'en rendre compte. Son coeur venait de se briser à jamais. Il venait de perdre tout ce qui comptait à ses yeux. Armand, heureusement, l'empêcha de faire une connerie, ce soir là.

2019- 2020- 2021: Après ça, plus rien n'eut d'importance aux yeux de Steve. Le nouveau paradis qui s'avérait être un enfer sans nom, continuait de s'étendre. De plus en plus de gens les rejoignaient, de plus en plus d'avant postes voyaient le jour et ils ne cessaient de devenir puissants. Pourtant une politique à double tranchant était de mise. Pour le bien de l'humanité il fallait devenir donner de sa personne et quiconque refusait l'effort d'aller contre sa propre volonté et son désir s'en retrouvait puni. C'était pitoyable mais Steve ne s'en occupait plus. Son coeur n'était plus que amas de cendres alors que sa joie de vivre était morte avec sa femme et sa fille qui n'avait pas pu ouvrir les yeux. Plus rien n'avait d'importance. Le sergent Lee n'était plus l'homme qu'il avait été puisque depuis ces pertes, il s'était montré plus inconscient, plus violent, froid. Il ne souriait plus, n'avait plus envie de discuter et chaque sortie était un prétexte pour jouer avec la mort, comme s'il la provoquait pour qu'elle vienne le chercher. Il avait besoin de s'épuiser au travail pour ne pas avoir à souffrir.
Lorsqu'ils captèrent des voix venant de Seattle, il fut presque immédiatement décidé qu'ils enverraient un hélico en repérage tandis que des équipes suivraient au sol. L'aîné des Phillips se proposa, évidemment suivit du cadet, faisant ainsi de Steve un volontaire. Néanmoins, l'appareil de Jed s'écrasa et Armand demanda à ses hommes de se dépêcher de le retrouver. C'est ainsi que les soldats de New Eden purent entrer en contact avec les survivants qui avaient décidé de rester proches de la terreur. Et comme ailleurs, l'opération de séduction débuta. Entraide, troc, paroles mielleuse, il fallait tout faire pour recruter le plus de gens possible. Steve fut missionné plusieurs fois. Cette fois, il s'agissait d'accompagner un convoi d'un point A à un point B. Chose simple, somme toute mais voilà, tout ne pouvait pas être tranquille et une attaque leur tomba dessus.Des coups de feux furent tirés dans tous les sens et plusieurs cadavres jonchèrent le sol. Le Marine fut gravement blessé et grâce à l'intervention d'une jeune femme, Kaycee Barnett, il eut la vie sauve. La petite blonde, maligne comme tout, le mit à l'abris sous une voiture, caché par un corps. La voir se faire kidnapper sous ses yeux sans qu'il puisse réagir fit enrager Steve mais ses forces le quittaient. Cette bataille entre abandon et survie fut la plus longue de sa vie. Il ne voulait pas mourir, en réalité. Plus tard après cette attaque, il émergea dans une clinique médicale, faisant ainsi la rencontre de Kendale Barnett, le père de la blondinette. Conscient qu'il avait une dette éternelle envers le duo, le soldat se promit de tout faire pour les aider, quelques soient les problèmes qu'ils pouvaient avoir, déterminé à rembourser ce qu'il devait à la famille de médecin.
Ailleurs, rien n'allait. Une guerre avait été déclarée avec un autre groupe pour des raisons qui ne préoccupaient pas vraiment Steve qui se contenterait de servir les siens, comme à chaque fois. Armand faisait parti de ceux-là et lorsque que ce dernier décida de trahir Richardson et son foutu camp, en libérant une espionne, Stoot le couvrit, sa loyauté envers cet ami de toujours étant bien trop importante pour la trahir. Idem lorsque le commandant dû faire de la prison pour la perte de Bellevue, lui jurant de veiller sur sa nièce. Ce qu'il fera lorsque plusieurs tempêtes de rebellions secouent le camp principal après la perte de l'avant poste de George. Le répression, les punitions et les morts... Walla Walla était désormais loin de ses premiers jours de gloire.

Steve est de ceux qui se donnent à fond. Pour New Eden, il va au delà du danger, se porte volontaire pour de nombreuses missions et part à la conquête du monde pour permettre à l'humanité de se relever. Du moins, c'est ce qu'il fait croire depuis de nombreuses années, déjà. Il n'a jamais été en accord avec la façon d'agir du colonel Richardson, surtout depuis que ce dernier s'était avéré intouchable par la maladie des mordeurs. Il déteste tout ce que représente désormais ce camp qu'il a rejoint il y avait déjà des années et déteste tous les partisans du système de vie. Lorsqu'il se retrouve hors de l'enceinte du camp, auprès des survivants du No Man's Land, Stoot essaye de tout faire pour décourager quiconque voudrait le rejoindre. Il sait qu'il risque gros pour ça mais il veut protéger les dernières personnes qui comptent pour lui et compte bien nuire à sa façon.