Une dette à payer
Sam 13 Fév 2021 - 17:44
J'ai quitté l'infirmerie il y a deux jours. Je sais pas si c'est parce qu'ils jugent que je suis entièrement remise, ou juste qu'ils deviennent dingues à me voir devenir dingue d'être enfermée. Je me sens bien mieux, ils ont vraiment fait du bon boulot. Je ne regrette pas d'avoir accepté de les laisser m'amener ici, ils n'auraient sûrement pas pu en faire autant à l'entrepôt. J'ai eu de la veine de tomber sur eux, et je frissonne en pensant à l'ironie de ma situation. Dans ce monde qu'est devenu le nôtre, les chances de mourir à cause des Errants étaient bien plus nombreuses que d'y passer parce qu'un plafond vous tombe sur la tête. Réussir à survivre seule pendant si longtemps et risquer la vie pour un truc aussi con n'a pas fini de me faire méditer.
Je suis contente d'avoir pu retrouver mon pick-up et mes affaires intactes en sortant du bâtiment médical. J'avais bien compris qu'ils avaient jugé mon état préoccupant, et nettement plus urgent que de penser à mes affaires. J'ai appris en me levant ce matin qu'Andrea voulait me voir. Même si ça ressemblait à une invitation, j'avais pigé que c'était davantage une convocation. C'était l'un des leaders du camp et sans me coller la pression, je tenais à faire une impression acceptable.
Je soupire en regardant mes frusques. J'ai pas grand-chose, et pas eu le temps de faire une lessive. J'enfile un débardeur noir et une chemise à carreaux rouge et gris. Il me reste un seul jean propre, et je l'ai sur le cul depuis déjà trois jours. Je l'inspecte avant de le remettre, il faudra s'en contenter. Je soupire à nouveau en essayant de brosser mes cheveux. Merde, c'est seulement maintenant que je réalise l'importance d'avoir l'air présentable. Est-ce que c'est le genre de femme à se formaliser de parler à une sauvage hirsute, qui doit plus tenir de l'ourse que de l'humaine ?
Inutile que je me colle la pression, je sais que je peux être utile à leur camp. Je suis pas du genre à fanfaronner, ni à faire dans la fausse modestie. Ma polyvalence peut leur être utile, j'en ai conscience, et je sais qu'elle aussi.
J'ai fait ce que j'ai pu avec mes cheveux, je sors du baraquement qui sert de dortoir et je fais un tour rapide du camp avant l'entretien. Je repère les différents bâtiments et les points de sécurité, les différents lieux, pour me repérer.
J'ignore celui chargé de me suivre, je comprends leur prudence, elle est normale.
Je repère l'endroit où je dois la rencontrer et je me renseigne auprès de mon gardien attitré de l'heure qu'il est. Déçue de pas pouvoir sortir avant, j'entre dans la bâtisse et celui qui joue les ombres m'indique quelle porte est la bonne.
J'entre après avoir frappé, il me reste quelques notions de vie civilisée.
La pièce est neutre, et remplie de l'essentiel. J'observe la femme qui me fait face, m'attardant sur les traits de son visage, l'expression de ses yeux. J'essaie de déterminer quelle direction prendra cette conversation. Positif ou négatif ?
Je me rends compte que ça me ferait vraiment chier si elle voulait que je parte, si j'avais pas la possibilité de leur renvoyer l'ascenseur. Je prends les devants, indécise, lâchant sans préambule.
Merci.
Mot lâché sans préambule et sans explication, et je vois dans son regard qu'elle pige pas.
Pour les soins. Mes affaires. Bonjour.
Je me rappelle un peu tard que les gens commencent en général par se saluer. Ma voix est éraillée, légèrement rauque, signe évident qu'elle fonctionne trop rarement.
Je sais qu'il va falloir que je fasse des efforts sur mes interactions futures. A l'entrepôt, même si je croisais beaucoup de monde, je me contentais de dire ce que je cherchais, ce que je proposais en retour. Quelques mots suffisaient. Je suis pas habituée aux longues phrases, en fait, ça me gonfle un peu. J'ai toujours trouvé que les gens en faisaient trop. Avant les Errants, quand le monde était à peu près normal, chaque fois que je m'étais arrêtée dans une ville, les réactions des autres me déroutaient. A quoi bon parler du temps qu'il fait quand il suffit de lever la tête pour le constater par soi-même ?
Mais je divague, je ferais mieux de me concentrer sur ce qui se passe.
J'ai réfléchi, je reste. J'ai une dette.
Je sais pas si j'ai le droit de me montrer exigeante. Peut-être qu'elle a l'intention de m'annoncer le contraire. Demander mon départ, maintenant que je suis guérie ? J'en doute. Je leur ai coûté du temps, et du matos de soins. J'en doute, mais je peux pas en être sûre.
Je préfère finalement me taire, la laisser parler. J'ai pas envie de me la foutre à dos, d'entrée de jeu. Je suis prête à faire des efforts. Pour m'intégrer, rester le plus longtemps possible.
Je me mords la langue pour pas l'ouvrir à nouveau. J'attends qu'elle parle, c'est plus sage.
Je suis contente d'avoir pu retrouver mon pick-up et mes affaires intactes en sortant du bâtiment médical. J'avais bien compris qu'ils avaient jugé mon état préoccupant, et nettement plus urgent que de penser à mes affaires. J'ai appris en me levant ce matin qu'Andrea voulait me voir. Même si ça ressemblait à une invitation, j'avais pigé que c'était davantage une convocation. C'était l'un des leaders du camp et sans me coller la pression, je tenais à faire une impression acceptable.
Je soupire en regardant mes frusques. J'ai pas grand-chose, et pas eu le temps de faire une lessive. J'enfile un débardeur noir et une chemise à carreaux rouge et gris. Il me reste un seul jean propre, et je l'ai sur le cul depuis déjà trois jours. Je l'inspecte avant de le remettre, il faudra s'en contenter. Je soupire à nouveau en essayant de brosser mes cheveux. Merde, c'est seulement maintenant que je réalise l'importance d'avoir l'air présentable. Est-ce que c'est le genre de femme à se formaliser de parler à une sauvage hirsute, qui doit plus tenir de l'ourse que de l'humaine ?
Inutile que je me colle la pression, je sais que je peux être utile à leur camp. Je suis pas du genre à fanfaronner, ni à faire dans la fausse modestie. Ma polyvalence peut leur être utile, j'en ai conscience, et je sais qu'elle aussi.
J'ai fait ce que j'ai pu avec mes cheveux, je sors du baraquement qui sert de dortoir et je fais un tour rapide du camp avant l'entretien. Je repère les différents bâtiments et les points de sécurité, les différents lieux, pour me repérer.
J'ignore celui chargé de me suivre, je comprends leur prudence, elle est normale.
Je repère l'endroit où je dois la rencontrer et je me renseigne auprès de mon gardien attitré de l'heure qu'il est. Déçue de pas pouvoir sortir avant, j'entre dans la bâtisse et celui qui joue les ombres m'indique quelle porte est la bonne.
J'entre après avoir frappé, il me reste quelques notions de vie civilisée.
La pièce est neutre, et remplie de l'essentiel. J'observe la femme qui me fait face, m'attardant sur les traits de son visage, l'expression de ses yeux. J'essaie de déterminer quelle direction prendra cette conversation. Positif ou négatif ?
Je me rends compte que ça me ferait vraiment chier si elle voulait que je parte, si j'avais pas la possibilité de leur renvoyer l'ascenseur. Je prends les devants, indécise, lâchant sans préambule.
Merci.
Mot lâché sans préambule et sans explication, et je vois dans son regard qu'elle pige pas.
Pour les soins. Mes affaires. Bonjour.
Je me rappelle un peu tard que les gens commencent en général par se saluer. Ma voix est éraillée, légèrement rauque, signe évident qu'elle fonctionne trop rarement.
Je sais qu'il va falloir que je fasse des efforts sur mes interactions futures. A l'entrepôt, même si je croisais beaucoup de monde, je me contentais de dire ce que je cherchais, ce que je proposais en retour. Quelques mots suffisaient. Je suis pas habituée aux longues phrases, en fait, ça me gonfle un peu. J'ai toujours trouvé que les gens en faisaient trop. Avant les Errants, quand le monde était à peu près normal, chaque fois que je m'étais arrêtée dans une ville, les réactions des autres me déroutaient. A quoi bon parler du temps qu'il fait quand il suffit de lever la tête pour le constater par soi-même ?
Mais je divague, je ferais mieux de me concentrer sur ce qui se passe.
J'ai réfléchi, je reste. J'ai une dette.
Je sais pas si j'ai le droit de me montrer exigeante. Peut-être qu'elle a l'intention de m'annoncer le contraire. Demander mon départ, maintenant que je suis guérie ? J'en doute. Je leur ai coûté du temps, et du matos de soins. J'en doute, mais je peux pas en être sûre.
Je préfère finalement me taire, la laisser parler. J'ai pas envie de me la foutre à dos, d'entrée de jeu. Je suis prête à faire des efforts. Pour m'intégrer, rester le plus longtemps possible.
Je me mords la langue pour pas l'ouvrir à nouveau. J'attends qu'elle parle, c'est plus sage.
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Re: Une dette à payer
Dim 14 Fév 2021 - 13:28
Andrea avait eu le temps de toucher deux mots à Nolan au sujet de cette jeune femme qu'ils avaient soigné. Elle allait mieux, suffisamment pour faire un choix désormais et surtout, pour leur rendre ce qu'elle avait coûté si elle décidait de ne pas s'éterniser ici. C'était cependant une discussion qui s'imposait pour établir si oui ou non elle avait sa place parmi eux. Elle avait attendu l'accord de Nolan, qui le lui avait donné une fois Maxine échappée de l'infirmerie. Dire qu'elle ne tenait pas en place, c'était en deça de la réalité, car l'impatience de la jeune femme commençait à être pesante pour tout le monde de ce qu'il lui avait expliqué. Elle n'en fit pas cas, considérant la chose avec un sourire amusé.
Et puis, elle demanda finalement cet entretien avec Maxine. Un entretien essentiel, une discussion posée entre deux femmes qui survivaient parce qu'il le fallait. Quand cette dernière rentra dans la salle du conseil où Andrea passait certaines heures de sa vie, elle releva les yeux vers elle et la détailla longuement, tentant d'estimer à qui elle avait à faire. Pas bien grande, mais un air froid, où ne transparaissait aucune émotion. L'espace d'une seconde, Andrea crut se voir quelques années en arrière.Max, la salua-t-elle en lui demandant de s'approcher d'un signe de la main.
Elle lui désigna une chaise, celle qu'elle voudrait pour s'installer. Mais elle n'eut pas le temps de reprendre la parole puisque la petite brune esquissa déjà quelques mots tranchés. Des remerciements, et une réflexion qui décrétait qu'elle comptait rester. Fronçant les sourcils, Andrea hocha alors la tête. Si c'était son souhait, alors...Très bien, souffla l'afro-américaine :Je suis contente de l'entendre, admit-elle.
Des bras supplémentaires étaient toujours nécessaires aujourd'hui, et de toute façon, elle avait cru comprendre que cette brunette en avait dans la tête. Pourquoi se passer d'un savoir faire qui leur serait utile ? Se redressant légèrement, Andrea la scruta :J'aurais besoin d'apprendre un peu à te connaitre, pour savoir comment tu pourrais nous rembourser cette dette, fit-elle rapidement :Si tu veux bien me parler de ton parcours, l'invita-t-elle d'un geste de la tête.
Oh, my eyes are seein' red. Double vision from the blood we've shed. The only way I'm leavin' is dead : That's the state of my head
- Melvin J. Black
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