Celui qui va acheter un pigeon

Je relis nerveusement le papier, soigneusement plié, qui a déjà été tellement parcouru par mes yeux qu’il pourrait en être usé. L’écriture nerveuse de ma compagne trahis parfaitement son état d’esprit et ne fait qu’accroitre mon inquiétude quant à sa santé.

Bonjour Milord,

Je suis désolée de ne pas venir te voir en personne, comme je l'aurais voulu.
En priorité rassure-toi avant que je te raconte ce qu'il s'st passé : Je vais bien, et a priori le bébé aussi.

Comme tu le sais Lisandro a tenu à ce que je reste au campement par souci de sécurité.. Malheureusement c'était finalement fort peu avisé.  Un petit groupe a voulu prendre le pouvoir au Fort. Ils nous ont enfermé deux jours durant lesquels j'ai préféré donner mes rations à Abigail, qui était très blessée. Pour finir je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé mais de notre côté on a réussi à calmer le jeu avec ceux qui nous "gardaient". Sauf l'une d'entre eux qui est devenue hystérique et a tiré dans le tas.. J'ai pris une balle dans l'épaule.

Je te le répète, je vais bien, et je crois que le bébé aussi.. J'ai eu des douleurs au ventre, mais rien de réellement inquiétant, pas de saignements ou autre.
Mais avec tout ça, je ne peux pas réellement bouger, je garde le lit en grande majorité du temps pour nous reposer. J'ai été affaiblie par tout ça, et.. je t'avoue que je ne me sens plus autant en sécurité au Fort. Je n'ai pas envie de sortir de la caravane, même si je sais que les responsables sont tous enfermés.

Tu me manques. Toi et ton thé anglais. Toi et tes grandes phrases. Toi et tes bras accueillants.

Affectueusement tienne,
Teresa.


L’émissaire m’avait refusé que j’aille la rejoindre sous bonne escorte et cela avait donné lieu a un esclandre digne d’une série. Je pense que sans la présente de Chris, je me serais laissé aller a la vulgarité la plus crasse vis-à-vis de celui qui vilipendait mon émoi en me refusant d’aller voir Tessa. Comment diable ose t’on me dire « non » a une demande aussi légitime que celle-ci ? Ce faquin a quand même essuyé une colère noire avant que je me résigne a prendre d’autre disposition en me retenant de lui claqué la joue pour le demander en duel d’homme a homme, lui contre Miss Davis en somme. Mais je ne ferais pas comme dans 300, j’avais besoin du messager pour adresser une réponse digne de ce nom a ma compagne. Je m’en souviens d’ailleurs mot pour mot, la fortune d’avoir une excellente mémoire.

Ma tendre,

Si j’affectionne de prendre ma plume et me prêter aux jeux des missives, j’ai bien peur de ne pas avoir su apprécier votre papier a sa juste valeur de par son contenue. Je suis plus que dévasté d’avoir appris que vous aviez été séquestrée et blessée alors que l’on me vantait la sécurité parmi les votre. J’ai, d’ailleurs, peut être été fort discourtois avec votre messager qui me refuse un droit de visite.  J’exige de savoir qui vous a fait ca et j’irais, de ce pas, mettre la plus grosse prime de l’histoire de Seattle sur leur tête s’il le faut. Mais je ne tolérerais pas que l’on mettre votre vie en danger ou que l’on vienne vous chercher querelle.

Je ne préfère pas me livrer quant a ce que je pourrais penser de votre ami, Mr Sedillo car j’ai peur que l’émotion prenne le pas sur ma tempérance et ma bienveillance naturelle. Nous avons une sage-femme de fort bonne réputation dans Seattle, votre amie, Miss Knox, ou Cornwell, je n’ai pas tout suivi et peu importe.

Je vais de ce pas donner instructions a Mr Shepard pour qu’il soit votre escorte si votre état vous permet le trajet et je n’entendrais aucun refus sous un autre motif. Les expendables sont des alliés fiables et j’ai toute confiance pour qu’il assure votre sécurité jusqu’à mes pénates où nous prendrons le relai et discuterons fort sérieusement de la suite.
En attendant prenez soin de vous deux et je reste dans l’impatience de vous savoir auprès de moi.

Affectueusement,
William

J’avais dans la foulé transmis une demande aux Expandables en ce sens. J’ai connaissance des liens qu’entretient Mr Shepard avec ce groupe, qui plus ai, je n’ai même pas penser a négocier ca comme une faveur en retour de la dénonciation de leur traitresse. Pour assurer le retour et la sécurité de Miss Guevera, n’en déplaise a Mr Renard, je suis prêt a toutes les dépenses.

C’est ainsi que, ce matin, une fois n’est pas coutume, je ne suis pas dans mon bureau a faire les 100 pas mais dans l’entrée de l’ORB, avec Chris a attendre de plus en plus stressé, le retour de ma moitié.

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