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Monster, Monster under my bed
Mer 31 Mar 2021 - 22:54
Monster, Monster under my bed
Otis & Milow
Le retour s'était fait en silence. Les jours qui suivirent aussi. Trois jours, plus ou moins, où Milow resta terré au fond de sa caravane, rideaux tirés. C'était idiot, sans doute, mais sa douleur aux doigts n'était rien comparé à ce que son cœur ressentait. Et alors, dans sa tête … tout était dans un beau bordel. De cette déclaration qui avait explosé au bord de ses lèvres, au milieu de cette église, alors même qu'il venait de se faire jeter au sol par celui qui avait pris toute la place dans son cœur. Du fait qu'il n'avait même jamais pensé à ça. De son regard teinté de mépris, de dégoût, même, qu'il avait posé sur lui. L'humiliation, la colère, l'injustice. Tout.
Couché sur le dos, Milow fixait sans le voir le rideau qui couvrait sa fenêtre. Une faible lumière tentait désespérement de s'y infiltrer, signe que la journée n'allait pas tarder à se terminer. C'était le vide qu'il s'efforçait de ressentir. Il n'avait même pas pleuré à son retour. Juste, il gisait là, pitoyablement, et tout son corps lui faisait mal. Il n'avait pas mangé, ne s'était pas lavé. C'était peut-être une attitude exagérée, mais … il s'en moquait. Il ne voulait pas d'aide. Il ne voulait plus se battre.
On frappa à sa porte. Un soupir filtra de ses narines, il ferma les yeux une seconde. Le simple fait d'imaginer qu'on vienne le voir lui filait la migraine. Alors il garda le silence et se tourna dans le lit, dos à l'entrée.
Kaz était passé, une ou deux fois, lui filer à manger également. Bruce avait tenté aussi, Otis également, sans succés. Milow s'était terré dans le silence, et si on insistait trop, il piquait une nouvelle crise, toujours plus douloureuse que la précédente. Il aimerait comprendre. Se comprendre. Savoir pourquoi il avait si mal, et pourquoi il n'arrivait jamais à rien contrôler, lui qui pensait être en parfaite maîtrise de lui-même, il se rendait compte qu'il était marionnette de ses émotions. En dépit des autres. Et c'était sans doute pour ça qu'il gâchait toujours tout et refusait toutes les mains qu'on voulait bien lui tendre. Allait venir un beau jour où il ouvrirait les yeux et se rendrait compte qu'il est seul, pour de vrai et pour toujours, cette fois-ci. Bah... C'était peut-être ce qu'il méritait.
- J'veux rien, baragouina-t-il quand il entendit la porte s'ouvrir malgré tout.
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Re: Monster, Monster under my bed
Lun 5 Avr 2021 - 17:33
Le retour au campement s’est fait dans une ambiance plutôt pesante. Les quelques jours de route ont été éprouvants, pour tout le monde. Et si Otis a repris ses habitudes, comme les autres, le métis se fait du souci pour Milow. Témoin de la dispute entre son ami et un autre jeune homme, lorsqu’ils étaient toujours à George, le dessinateur n’a pas mis longtemps pour établir un lien entre cet événement fâcheux et l’isolement volontaire de son ami dès leur arrivée. Trois jours que le plus jeune se terre dans sa caravane, trois jours qu’ils essaient tous de trouver un moyen de l’aider à aller mieux.
Malheureusement, ni Kaz, ni Bruce, ni Otis n’ont réussi à lui faire manger quoi que ce soit, ni même à le persuader de sortir. Tous s’inquiètent pour lui, il est urgent de trouver un moyen de l’aider… C’est avec cette idée que le métis se dirige à nouveau vers la caravane de son ami. Il frappe à la porte avant d’entrer. « Milow… C’est Otis. Ça va mieux ? » Demande-t-il en jetant un œil en direction du lit que Milow n’a pas quitté depuis des jours. Visiblement, le jeune homme n’est pas vraiment enthousiaste à l’idée de le recevoir, il grogne comme les fois précédentes, soufflant qu’il ne veut rien.
Otis soupire, réellement peiné et triste de le voir comme ça. Il hésite un instant à partir, pour le laisser tranquille. Mais combien de temps tout cela va-t-il durer ? Combien de temps Milow va rester là à se morfondre sur son sort ? Il a besoin d’aide, même s’il pense le contraire. Alors le dessinateur prend sur lui. Il se dirige jusqu’à la couchette avant de s’y asseoir, dos à Milow. « Ça tombe bien, je n’ai rien apporté. Kaz m’a dit que tu n’avais pas faim. » Dit-il d’un ton détaché en haussant les épaules. A quoi bon essayer de lui faire manger quoi que ce soit s’il n’a pas faim ? Sûrement que l’appétit reviendra tout seul… Il l’espère…
« Je suis venu pour qu’on en parle, Milow. » Nul doute qu’il sait où Otis veut en venir. Mais il reprend néanmoins rapidement, se doutant que son ami niera tout ça… Tant pis, il insistera… « Je ne suis pas con, je sais très bien ce qui te rend mal comme ça… Tu… Tu peux m’en parler, tu sais. Tu ne peux pas garder tout ça pour toi… »
- Otis A. Copeland
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Re: Monster, Monster under my bed
Jeu 8 Avr 2021 - 11:08
« Ca va mieux ? »
Qu'est-ce qu'il n'aimait pas ce genre de questions, qu'est-ce qu'il n'aimait pas montrer aux gens son malêtre ! Il aurait aimé pouvoir faire comme si. S'il ne sortait pas de sa caravane, c'était, de base, justement pour que personne ne le voit dans cet état. Mais bien sûr, ça ne trompait personne.
- Hmpf.
La présence d'Otis emplit la caravane, et sa couchette s'affaissa légèrement alors qu'il s'y posait en lui répondant.
- Je suis venu pour qu'on en parle, Milow.
Il ne réagit pas, mais son cœur s'accélera brièvement. Plus encore quand son camarade reprit la parole, la voix teintée de bienveillance et de compréhension. De bons sentiments que Milow cherchait à rejeter à tout prix. Absolument. Il refusait de penser à ça. De penser au baiser que Kaz lui avait offert avant la mission, à la présence de Ruben, à la bombe que Milow lui avait lâché. Non, non, non, c'était impossible que ça ait vraiment eu lieu.
Et pourtant, Otis lui prouvait encore une fois le contraire.
- Je veux pas parler, souffla-t-il d'une voix enrouée.
Il gardait son regard fixé sur le mur, prenant bien soin de ne pas tourner le visage vers le dessinateur. Sa main remonta son plaid sur ses épaules, hésitant à même recouvrir sa tête pour se couper de la réalité.
- Y'a rien à dire. À propos de quoique ce soit.
Ils avaient déjà essayé, plusieurs fois même. Mais comment réussir à échanger avec quelqu'un qui ressemblait plus à un mur de glace qu'à un être humain ? Malgré tout, il fallait noter qu'ils ne se décourageaient jamais, à tel point que l'adolescent se demandait pourquoi est-ce qu'ils s'entêtaient à ce point pour lui. C'était pas comme s'il faisait beaucoup d'efforts pour se faire apprécier ou qu'il demandait une quelconque aide.
- J'veux juste ... oublier.
Oublier, et ne pas grandir, comme un Peter Pan de l'apocalypse. Ne pas plus grandir. L'époque où il ne pensait pas à tout ça, même si la survie était dure, lui manquait. Quand il n'y avait pas d'hormones dans l'équation, quand il ne regardait pas les hommes avec un oeil nouveau, sans qu'il ne s'explique pourquoi. C'était immonde. Il se dégoûtait.
Qu'est-ce qu'il n'aimait pas ce genre de questions, qu'est-ce qu'il n'aimait pas montrer aux gens son malêtre ! Il aurait aimé pouvoir faire comme si. S'il ne sortait pas de sa caravane, c'était, de base, justement pour que personne ne le voit dans cet état. Mais bien sûr, ça ne trompait personne.
- Hmpf.
La présence d'Otis emplit la caravane, et sa couchette s'affaissa légèrement alors qu'il s'y posait en lui répondant.
- Je suis venu pour qu'on en parle, Milow.
Il ne réagit pas, mais son cœur s'accélera brièvement. Plus encore quand son camarade reprit la parole, la voix teintée de bienveillance et de compréhension. De bons sentiments que Milow cherchait à rejeter à tout prix. Absolument. Il refusait de penser à ça. De penser au baiser que Kaz lui avait offert avant la mission, à la présence de Ruben, à la bombe que Milow lui avait lâché. Non, non, non, c'était impossible que ça ait vraiment eu lieu.
Et pourtant, Otis lui prouvait encore une fois le contraire.
- Je veux pas parler, souffla-t-il d'une voix enrouée.
Il gardait son regard fixé sur le mur, prenant bien soin de ne pas tourner le visage vers le dessinateur. Sa main remonta son plaid sur ses épaules, hésitant à même recouvrir sa tête pour se couper de la réalité.
- Y'a rien à dire. À propos de quoique ce soit.
Ils avaient déjà essayé, plusieurs fois même. Mais comment réussir à échanger avec quelqu'un qui ressemblait plus à un mur de glace qu'à un être humain ? Malgré tout, il fallait noter qu'ils ne se décourageaient jamais, à tel point que l'adolescent se demandait pourquoi est-ce qu'ils s'entêtaient à ce point pour lui. C'était pas comme s'il faisait beaucoup d'efforts pour se faire apprécier ou qu'il demandait une quelconque aide.
- J'veux juste ... oublier.
Oublier, et ne pas grandir, comme un Peter Pan de l'apocalypse. Ne pas plus grandir. L'époque où il ne pensait pas à tout ça, même si la survie était dure, lui manquait. Quand il n'y avait pas d'hormones dans l'équation, quand il ne regardait pas les hommes avec un oeil nouveau, sans qu'il ne s'explique pourquoi. C'était immonde. Il se dégoûtait.
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Re: Monster, Monster under my bed
Dim 25 Avr 2021 - 22:45
Evidemment, comme Otis s’y attend, son ami n’est pas vraiment réceptif à sa demande. Le plus jeune n’a pas l’intention de parler. « Bien. Tu n’es pas obligé de parler si tu n’en as pas envie. Je ne vais pas te forcer. » D’un haussement d’épaule, il hésite un instant à se relever. A quoi bon essayer de forcer les choses ? Le métis est bien placé pour savoir que dans ce genre de situation, il faut parfois du temps… Néanmoins, il compte vraiment montrer à Milow qu’il ne doit pas rester seul avec ses démons. Il prend une profonde inspiration avant de reprendre. « Mais… Tu peux écouter ce que j’ai à dire. » Ça ne coûte rien, après tout…
Un léger silence s’installe alors que l’artiste se laisse tomber doucement vers l’arrière. Allongé sur le matelas, il croise les bras et regarde le plafond au-dessus d’eux. Puis d’un ton détaché et neutre, il poursuit. « Ce que je vais te raconter, y’a pas grand monde à être au courant, ici, du moins… » Son histoire… Il l’a racontée à Lucy, surtout… Au campement, il n’est pas certain d’avoir donné tous les détails à Connor ou Bruce… « Tu sais… Mes angoisses, les crises que je faisais régulièrement avant… J’en ai toujours fait. Ça a commencé quand j’étais au collège. Aller en cours, ce n’était pas une partie de plaisir pour moi. J’étais malade chaque matin. Au départ mes parents ont cru que je faisais des caprices… » Avant qu’ils soient séparés, sa mère lui avait souvent répété à quel point elle était désolée de ne pas avoir remarquer sa souffrance, elle lui avait répété à quel point elle se sentait coupable de ne pas l’avoir protégé. « En réalité, si je redoutais le collège c’est parce que plusieurs élèves m’avaient pris en grippe. J’étais leur souffre-douleur. J’ai subi leurs moqueries, leur harcèlement pendant des mois. Personne n’a rien vu et je n’osais rien dire parce que j’avais peur. Ça a duré plus de deux ans avant que mes angoisses deviennent impossibles à gérer. J’ai développé une phobie sévère pour l’école et mes parents ont décidé de me garder à la maison, provisoirement. Quand ils ont fini par comprendre, ils ont été dévasté… En parallèle de tout ça, j’ai commencé à avoir des tocs, des troubles du comportement… J’ai dû suivre une thérapie très longue auprès de plusieurs psy… » Entre les nombreuses séances, les courts séjours à l’hôpital, et même les traitements médicamenteux… Cela avait pris du temps avant que l’état de jeune homme se stabilise. « Ça a mis plusieurs années avant d’aller mieux… Ce n’est qu’à mon entrée en école d’Arts que j’ai réussi à vivre presque normalement. Grâce à mes proches, à ma psy et surtout à mes colocataires. Enfin colocataires… On était plus que ça… » Il ne peut pas s’empêcher de sourire bêtement en repensant à eux. Sa voix change légèrement, plus chaleureuse. « Pour tout te dire, on sortait ensemble, tous les trois… Scott et Zoé, qu’ils s’appelaient. Je les aimais beaucoup et ils m’ont aidé à surmonter mes angoisses. C’est à eux que je dois mon début de carrière dans la bande-dessinée. Sans eux… Jamais je n’aurais osé… » Malheureusement… Zoé était morte peu de temps avant son arrivée à Seattle. Quant à Scott, il ne l’avait jamais revu après le début de l’épidémie…
Le métis jette un œil vers son ami, se demandant s’il avait écouté. Puis d’un ton bienveillant et doux, il reprend « Ce que je veux te dire Milow… C’est que tu ne dois pas rester avec ce poids. Au campement… Nous sommes là si tu as besoin de notre aide. Je… Jamais je n’obligerai à me parler, parce que je sais que la démarche doit venir de toi… Alors quand tu seras prêt, sache juste que je serai là si tu as besoin… »
- Otis A. Copeland
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Re: Monster, Monster under my bed
Lun 26 Avr 2021 - 22:37
Ses lèvres restèrent soudées, et il prit sur lui pour ne pas congédier Otis alors qu'il s'allongeait à côté de lui. Mais il se tut, écouta le silence qui s'installait brivèment entre les deux, comme pour sonner le début de l'histoire. L'atmosphère sembla changer, et la simple présence du métisse dissipa l'orage qui n'avait pas bougé depuis des jours pour y poser quelque chose de plus doux. De plus sincère. À tel point que Milow n'eut même pas le courage de lui dire qu'il s'en fichait de sa vie.
Mais non. Et mieux encore : il l'écouta, non sans rester tendu tout de même. Le harcélement, les crises d'angoisse, la phobie scolaire … Pourquoi est-ce qu'il disait tout ça ? Pourquoi est-ce que les gens se sentaient obligés de se confier quand quelqu'un allait mal ?
L'adolescent porta une main à son visage, et son pouce à sa bouche, où il se mit à grignoter la peau autour de l'ongle. Il ne s'arrêta que lorsqu'Otis mentionna ses colocataires de l'époque. Sa curiosité fut titillée, il tendit l'oreille un peu plus attentivement, sourcils froncés. Là, il y avait un lien, non ?
Il déglutit, souffla lentement par le nez, avant de rouler doucement sur le dos, se retrouvant face au plafond. Son épaule collée à celle d'Otis. Il demeura ainsi, en silence, les rouages de son cerveau s'emmêlant toujours plus.
- Les deux sont morts ?
Il posait une question, mais il avait déjà sa réponse. D'un infime haussement d'épaule, il confirma ce qu'il pensait sans rien ajouter pour autant. Aimer, c'était une chose. Difficile en ce qui concernait Milow. Mais à leur époque … il était si simple de mourir, et il ne voulait surtout pas endurer cette souffrance. Ce désespoir. Cette perte de contrôle que cela impliquait. C'était au-delà de tout. Au-delà de ce qu'il pouvait aimer. Même s'il n'arrivait pas encore à l'accepter.
- Je sais pas quoi dire. Est-ce que j'dois être désolé pour toi ?
Son intonation était plus sèche que ce qu'il voulait vraiment. En réalité, s'il était capable de comprendre ses émotions, il se rendrait compte qu'il était touché par Otis et sa confession. Au moins assez pour qu'il brise son mutisme. Peut-être qu'au fond de lui, il espérait que son ami soit capable de lire à travers ses mots, à travers sa voix.
Il tourna partiellement son visage vers lui, constatant qu'ils étaient réellement proche.
- Tu aimes qui tu veux. Tant mieux s'ils t'ont aidé. Vous aimez qui vous voulez. Kaz peut bien aimer Alan. Connor aimer Joséphine. Moi j'veux … j'veux aimer personne. Et encore moins …
Il secoua la tête, fronçant le nez dans une expression partiellement dégoûtée.
- J'aime pas ne pas contrôler les choses.
Constat évident, mais qui mettait pleins de choses en lumière. Face au regard de révulsion de Ruben, ses mots acerbes et son agression physique, Milow avait cru réellement perdre pieds. Il s'était imaginé frapper Ruben jusqu'à ce qu'il accepte ce qu'il lui ait dit. Il s'était vu le séquestrer, le garder pour lui pour que personne d'autre ne l'ait.
- C'est pas juste. De même pas pouvoir contrôler ... ça.
Mais non. Et mieux encore : il l'écouta, non sans rester tendu tout de même. Le harcélement, les crises d'angoisse, la phobie scolaire … Pourquoi est-ce qu'il disait tout ça ? Pourquoi est-ce que les gens se sentaient obligés de se confier quand quelqu'un allait mal ?
L'adolescent porta une main à son visage, et son pouce à sa bouche, où il se mit à grignoter la peau autour de l'ongle. Il ne s'arrêta que lorsqu'Otis mentionna ses colocataires de l'époque. Sa curiosité fut titillée, il tendit l'oreille un peu plus attentivement, sourcils froncés. Là, il y avait un lien, non ?
Il déglutit, souffla lentement par le nez, avant de rouler doucement sur le dos, se retrouvant face au plafond. Son épaule collée à celle d'Otis. Il demeura ainsi, en silence, les rouages de son cerveau s'emmêlant toujours plus.
- Les deux sont morts ?
Il posait une question, mais il avait déjà sa réponse. D'un infime haussement d'épaule, il confirma ce qu'il pensait sans rien ajouter pour autant. Aimer, c'était une chose. Difficile en ce qui concernait Milow. Mais à leur époque … il était si simple de mourir, et il ne voulait surtout pas endurer cette souffrance. Ce désespoir. Cette perte de contrôle que cela impliquait. C'était au-delà de tout. Au-delà de ce qu'il pouvait aimer. Même s'il n'arrivait pas encore à l'accepter.
- Je sais pas quoi dire. Est-ce que j'dois être désolé pour toi ?
Son intonation était plus sèche que ce qu'il voulait vraiment. En réalité, s'il était capable de comprendre ses émotions, il se rendrait compte qu'il était touché par Otis et sa confession. Au moins assez pour qu'il brise son mutisme. Peut-être qu'au fond de lui, il espérait que son ami soit capable de lire à travers ses mots, à travers sa voix.
Il tourna partiellement son visage vers lui, constatant qu'ils étaient réellement proche.
- Tu aimes qui tu veux. Tant mieux s'ils t'ont aidé. Vous aimez qui vous voulez. Kaz peut bien aimer Alan. Connor aimer Joséphine. Moi j'veux … j'veux aimer personne. Et encore moins …
Il secoua la tête, fronçant le nez dans une expression partiellement dégoûtée.
- J'aime pas ne pas contrôler les choses.
Constat évident, mais qui mettait pleins de choses en lumière. Face au regard de révulsion de Ruben, ses mots acerbes et son agression physique, Milow avait cru réellement perdre pieds. Il s'était imaginé frapper Ruben jusqu'à ce qu'il accepte ce qu'il lui ait dit. Il s'était vu le séquestrer, le garder pour lui pour que personne d'autre ne l'ait.
- C'est pas juste. De même pas pouvoir contrôler ... ça.
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Re: Monster, Monster under my bed
Mer 26 Mai 2021 - 22:31
Milow semble intéressé par les paroles de l’artiste. A côté de lui, Otis sent son ami basculer sur le dos, à présent épaule contre épaule, le plus jeune tourne la tête vers son aîné. A la question qu’on lui pose, le dessinateur pince les lèvres. Il reste silencieux quelques instants, puis après une profonde inspiration il répond « Zoé est tombée gravement malade. Elle est morte dans mes bras quelques semaines après notre arrivée à Seattle, y’a plus d’un an maintenant… » Les yeux du métis fixent le plafond de la caravane, brusquement un profond sentiment de culpabilité l’envahit. Ses yeux brillent légèrement, sa gorge se serre. Il n’y avait rien à faire, il le sait… Mais il s’en veut de ne pas avoir réussi à empêcher le réveil de sa petite amie, son retour dans le monde des morts… Il n’en dit pas plus, préférant ne pas s’éterniser sur le sujet. « Scott… Probablement… Je ne l’ai pas revu depuis le début de l’épidémie. » De nouveaux regrets déchirent sa poitrine. Parfois il se dit que son ancien petit ami est toujours vivant, quelque part… Mais qu’en serait-il d’eux s’ils venaient à se retrouver ? Lui en voudrait-il de ne pas avoir protéger Zoé ? De s’être reconstruit avec Lucy ?
Aux nouvelles paroles de son ami, Otis affiche un sourire empli de bienveillance. Il le remercie d’un simple regard avant de reprendre « T’es pas obligé. C’est… C’est comme ça… Ils me manquent c’est vrai mais… J’ai rencontré Lucy… Je vous ai rencontré, vous tous… » Et aujourd’hui, il va bien. Malgré les déconvenues, les coups durs, il n’est plus le jeune dessinateur perdu et horrifié qu’il était quelques années plus tôt. Grâce à Lucy, à son groupe – sa famille – il a pris des chemins qu’il n’aurait jamais imaginé prendre ; faisant de lui un homme, un combattant… Qui aurait fait la fierté de ses parents…
Finalement, Milow se confie un peu. Il avoue ses craintes, cette peur qui le tiraille visiblement. Il refuse d’aimer qui que ce soit, de laisser ses sentiments prendre le contrôle… A ses mots, le métis tourne légèrement la tête vers lui « Aimer quelqu’un ce n’est pas une obligation Milow… Et… J’te comprends en un sens. Après la mort de Zoé, je m’étais dit que plus jamais je n’aimerais qui que ce soit. Mais les sentiments, ça ne se contrôle pas. Que tu le veuilles ou non, ils feront toujours partie de toi. » Le plus jeune traverse une période difficile, Otis le sait. La déception et le chagrin qu’il à vécus à Georges y sont évidemment pour quelque chose. « Y’a des choses que… Que tu ne peux pas contrôler. Aller à l’encontre de tout ça, résister… Ce n’est pas une bonne chose… » Il laisse échapper un petit soupir, tentant de trouver les mots justes pour parvenir à éclairer l’esprit tourmenté allongé près de lui. « Aimer… Peut amener à des déceptions, du chagrin… Certes… Mais en refoulant tout ça, tu te prives de beaucoup de choses agréables. Et je ne veux pas forcément parler de sexe… Ça en fait partie évidemment, mais quand tu trouves la bonne personne, tu ressens tellement de sentiments agréables… » Evidemment, il ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour Lucy… Mais très vite, son attention se reporte sur Milow, qu’il interroge à nouveau, affichant toujours un regard bienveillant. « Ce garçon ? A Georges ? Tu ressentais quoi pour lui ? Tu l’aimes ? »
- Otis A. Copeland
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Re: Monster, Monster under my bed
Ven 28 Mai 2021 - 16:28
La mort de Zoé était bien récente, aux dires d'Otis. Milow se fit la réflexion qu'il ne connaissait rien de lui, finalement, comme de personne dans le camp.
- Si tu l'as pas vu mort t'as aucune preuve qu'il puisse l'être ou pas.
Ça avait été son cas avec Jesse. Sans avoir vu son corps, il s'était persuadé qu'il avait passé l'arme à gauche. Ce fut une surprise, une sale surprise. Milow aurait préféré qu'il soit mort plutôt que de vivre tout ça.
Il avait claqué sa phrase un peu froidement à Otis, plus que ce qu'il aurait voulu, mais le métisse ne se laissa pas décontenancer par cette intonation presque agressive, restant, lui, toujours fidèle à lui-même.
Il sentit le regard du dessinateur sur lui, s'accommodant de leur proximité et de l'aura intime qui s'installait autour d'eux. Otis parvenait à aspirer les mauvaises ondes qui plainaient dans la caravane, petit à petit, sans que Milow ne s'en rende compte. Portant à doigt à ses lèvres pour en grignoter la peau, il l'écouta expliquer sa manière de voir les choses, qui tenaient plus d'un discours de film pour le plus jeune que de quelque chose qu'on pouvait réellement penser.
Mais il savait que la vie n'était pas pour tout le monde tel que lui, il la voyait. Qu'au contraire, il était le seul, aujourd'hui à avoir cette philosophie de vie. En tout cas, il n'avait jamais rencontré personne comme lui.
- J'aime pas ressentir, marmonna-t-il, même si cette phrase n'avait pas beaucoup de sens pour quelqu'un d'autre que lui.
Le négatif comme le positif, puisqu'il s'agissait d'une balance qui devait sans arrêt pencher comme de l'autre, Milow n'en voulait pas. Il n'arrivait pas à s'adapter à ses humeurs, ce n'était pas pour faire en plus avec ses émotions profondes que les autres pouvaient susciter en lui.
La dernière question d'Otis figea le jeune Lewis. Sa main retomba le long de son corps. Il eut envie de s'énerver, mais se rendit compte qu'il n'en avait pas la force, ni l'envie. À la place, il soupira longuement par le nez et ferma les yeux un instant, démélant comme il le pouvait le flot de ses pensées.
- Je sais pas pourquoi je lui ai dis ça … Il m'a regardé avec tellement … tellement de colère et de dégoût.
Son visage exprima, en écho, une expression brièvement écoeurée, alors qu'il se rappelait des yeux de Ruben posés sur lui.
- Il m'a même pas laissé parler, j'ai … j'ai pas réfléchi. Je sais même pas ce que ça veut dire.
Il laissa planer un silence pensif, avant de secouer la tête d'un air grave, tournant furtivement son attention sur Otis, qui ne le jugeait pas. Jamais. Quoiqu'il puisse dire, faire, ou peu importait comment il réagissait. C'était un don du point de vu du jeune garçon. Quelque chose qu'il ne comprenait pas, autant qu'il admirait. Mais il était, inconsciemment, heureux d'avoir quelqu'un comme lui dans son entourage.
- Est-ce que je l'aime vraiment ? Souffla-t-il, presque pour lui-même.
Même si ça lui faisait un mal de chien de formuler cette question à haute voix.
- Si tu l'as pas vu mort t'as aucune preuve qu'il puisse l'être ou pas.
Ça avait été son cas avec Jesse. Sans avoir vu son corps, il s'était persuadé qu'il avait passé l'arme à gauche. Ce fut une surprise, une sale surprise. Milow aurait préféré qu'il soit mort plutôt que de vivre tout ça.
Il avait claqué sa phrase un peu froidement à Otis, plus que ce qu'il aurait voulu, mais le métisse ne se laissa pas décontenancer par cette intonation presque agressive, restant, lui, toujours fidèle à lui-même.
Il sentit le regard du dessinateur sur lui, s'accommodant de leur proximité et de l'aura intime qui s'installait autour d'eux. Otis parvenait à aspirer les mauvaises ondes qui plainaient dans la caravane, petit à petit, sans que Milow ne s'en rende compte. Portant à doigt à ses lèvres pour en grignoter la peau, il l'écouta expliquer sa manière de voir les choses, qui tenaient plus d'un discours de film pour le plus jeune que de quelque chose qu'on pouvait réellement penser.
Mais il savait que la vie n'était pas pour tout le monde tel que lui, il la voyait. Qu'au contraire, il était le seul, aujourd'hui à avoir cette philosophie de vie. En tout cas, il n'avait jamais rencontré personne comme lui.
- J'aime pas ressentir, marmonna-t-il, même si cette phrase n'avait pas beaucoup de sens pour quelqu'un d'autre que lui.
Le négatif comme le positif, puisqu'il s'agissait d'une balance qui devait sans arrêt pencher comme de l'autre, Milow n'en voulait pas. Il n'arrivait pas à s'adapter à ses humeurs, ce n'était pas pour faire en plus avec ses émotions profondes que les autres pouvaient susciter en lui.
La dernière question d'Otis figea le jeune Lewis. Sa main retomba le long de son corps. Il eut envie de s'énerver, mais se rendit compte qu'il n'en avait pas la force, ni l'envie. À la place, il soupira longuement par le nez et ferma les yeux un instant, démélant comme il le pouvait le flot de ses pensées.
- Je sais pas pourquoi je lui ai dis ça … Il m'a regardé avec tellement … tellement de colère et de dégoût.
Son visage exprima, en écho, une expression brièvement écoeurée, alors qu'il se rappelait des yeux de Ruben posés sur lui.
- Il m'a même pas laissé parler, j'ai … j'ai pas réfléchi. Je sais même pas ce que ça veut dire.
Il laissa planer un silence pensif, avant de secouer la tête d'un air grave, tournant furtivement son attention sur Otis, qui ne le jugeait pas. Jamais. Quoiqu'il puisse dire, faire, ou peu importait comment il réagissait. C'était un don du point de vu du jeune garçon. Quelque chose qu'il ne comprenait pas, autant qu'il admirait. Mais il était, inconsciemment, heureux d'avoir quelqu'un comme lui dans son entourage.
- Est-ce que je l'aime vraiment ? Souffla-t-il, presque pour lui-même.
Même si ça lui faisait un mal de chien de formuler cette question à haute voix.
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