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Re: Devil save the king and his kingdom
Lun 10 Mai 2021 - 11:24
Devil save the King and his kingdom
Bill & James |
C’était comme un moment hors du temps. Un interlude aussi inattendu que singulièrement bienvenu dans le quotidien de James. L’enjeu de cette entrevue était immense pour son avenir dans cette ville, il en était pleinement conscient. C’était un jeu dangereux avec comme adversaire, l’homme le plus redoutable qu’il pouvait avoir. Bill n’était pas le plus effrayant physiquement, bien que très charismatique. Ce n’était pas de ses poings dont il fallait avoir peur. C’était de ses mots, qui pouvaient couper bien plus qu’une lame, faire bien plus de dégât qu’un coup de feu. Une simple parole de sa part et la vie de l’escort boy pouvait basculer. Et il ne tenait qu’à lui de choisir de quel côté la balance allait pencher. En sa faveur ou, au contraire, vers une mort certaine.
L’anglais avait pris l’habitude de toujours peser ses paroles lorsqu’il était en public, lorsqu’il portait son masque invisible. Mais avec le dandy, il devait choisir encore plus soigneusement ses mots. Il devait se faire apprécier, se faire aimer par cet homme. Par n’importe quel moyen. Le simple fait d’être compatriote et de se comporter avec élégance ne serait pas suffisant, même si c’était un bon début. Un atout non négligeable. Il lui semblait avoir réussi à capter la pleine attention du roi avec son histoire, avec son passé. Mieux encore, Bill émit l’idée que s’il n’était pas déjà dans un autre groupe, il pourrait lui proposer de travailler pour lui. James ne put d’ailleurs s’empêcher d’afficher un sourire à la fois fier et gêné.
- Vous savez, la loyauté empêche d’exercer une deuxième activité seulement si celle-ci est concurrente à la première. Et tant que rien n’entrave mon dévouement auprès des sœurs Dean, je pourrais non pas travailler pour vous mais vous aidez dès lors que vous en avez besoin.
Il ne se sentait pas comme un objet que l’on pouvait choisir de prêter. Il ne ferait rien qui pourrait nuire aux jumelles, bien au contraire mais il n’avait jamais caché son côté « électron libre ». Et puis, à bien y réfléchir, s’afficher comme proche du gérant de la Cage ne pouvait qu’être bénéfique à l’image de son propre groupe.
James tendit à nouveau le bras pour attraper sa tasse de thé, qui, au passage était le meilleur qu’il ait bu depuis ces six dernières années. Il leva les yeux au ciel, l’air faussement désabusé lorsque Bill parla des américains.
- Sans oublier cette fâcheuse tendance à penser que tout leur est dû ou pire encore, que tout doit leur tomber tout fait dans les mains. J’imagine que, pas un seul instant, ils ne se posent la question de savoir comment est-ce que vous avez réussi à faire tout ça. N’y voyez aucune flatterie exagérée, seulement une vérité.
Aurait-il pu s’élever aussi haut à ses côtés s’il était tombé sur Bill bien avant ? Il admirait ce que cet homme avait bâti et surtout, il admirait l’image qu’il renvoyait. James se doutait bien que le dandy ne faisait pas l’unanimité de par son extravagance, ce qui le rendrait d’autant plus mémorable.
La suite de la conversation le fît reposer sa tasse pour se concentrer uniquement sur les paroles de l’homme en face de lui. Le britannique affichait un air sérieux, complètement absorbé par ce qu’il entendait. C’était là le vif du sujet, c’était là qu’il devait abattre ses cartes les plus importantes. Il opina alors du chef.
- « Ils sont d'abord venus chercher les socialistes, et je n'ai rien dit parce que je n’étais pas socialiste. Puis ils sont venus chercher les syndicalistes, et je n'ai rien dit parce que je n’étais pas syndicaliste. Puis ils sont venus chercher les Juifs, et je n'ai rien dit parce que je n’étais pas juif. Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. » Niemöller avait écrit ceci dans les années 50… Aujourd’hui, ce sont tout ceux qui ne sont pas hétérosexuels qui se font attaquer. Demain, ça sera les personnes non blanches? Après demain, les femmes et les plus vieux… Et après ?
Il marqua une très courte pause, intensifiant son regard.
- J’ai conscience d’épingler moi-même une cible dans mon dos mais après tout, ne sommes-nous tous pas des cibles à présent dans ce monde ? Arrive un moment où fermer les yeux, c’est approuver. Alors que les animosités viennent, je refuse d’assister à cette montée de violence les bras croisés.
camo️015
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