Cesare Acconci - Snake in the grass
Sam 8 Mai 2021 - 12:09
Créatif Dynamique Expressif Optimiste Charismatique Sanguin Arrogant Rancunier Indiscret Déloyal | Un bon vieux marteau des familles, Fusil de chasse Remington 700 SPS à lunette, Pistolet à eau rempli de spray au poivre. Paire de gants anti coupures, Veste de motard, Pantalon de travail, Chaussures de randonnée, Sac de randonnée, Gourde en métal, Briquet tempête, Lampe de poche dynamo et un cutter toujours en planque dans la poche arrière. Il a jamais été très grand, plutôt le genre silhouette condensée le Cesare. 1m72, 80 kilos. Ah il vous le dira sans détour, y a rien de mieux que l’apocalypse pour perdre du bide en trop. Aux cicatrices de longue date sur ses phalanges s’ajoutent toutes les autres depuis les dernières années. Cheveux noirs, barbe noire, même ses yeux sont bruns seulement quand la lumière est braquée dedans. Y a que son tatouage qui est gris depuis près de dix ans déjà. Sur l'omoplate droite, le seul qu'il a. Mentionnez pas son début de calvitie, ça risque de mal finir. Vraiment, faites pas ça. |
Papa a réalisé son rêve, avoir un restaurant. Maman le sien, avoir quatre enfants. Manque de pot pour elle, c’est que le quatrième la princesse. C’est le règne des garçons en attendant, ça braille, ça gueule, ça se fout sur la tronche dans toutes les directions. Et pour être honnête quand arrive l’âge, Tina aussi est du genre gueularde. Toujours du monde dans le salon de la baraque à trois chambres. Les amis, les cousins, des mômes, des parents. Si vous aimiez la quiétude et le silence, valait mieux déménager très loin. Ça doit être ce qu’on appelle le charme italien.
A peine ados, tous les mômes sont de service au restau, petits cons ingrats qui tirent la gueule de pas profiter de leur vacances, mais le restaurant les fait vivre, ils ont entendu ce refrain au moins 850 fois. Ah faut pas avoir d’autres projets, patriarche Giuseppe est pas le genre à négocier. Si les deux grands prennent le pli, les deux derniers sont du genre dissidents. Elle veut être avocate, lui acteur, le tout c’est de faire approuver le projet par Giuseppe. Encore que Tina a le soutien de la madre, mais le petit con et son cinéma ? Trois ans ils ont passé à se bouffer le nez. Ça a secoué les murs jusqu’en centre-ville y parait, jusqu’à ce que Cesare claque la porte pour aller vivre sa vie. Ah il en fallait de l’optimisme pour la tenter, mais la chance sourit pas aux vieux cons aigris.
Il s’installe avec Tina en ville à 18 ans tout juste confirmés, appartement pourri dans un quartier quasi délabré. Et s’il était déjà connu pour le coup de tête éclair, ça lui a peut-être valu quelques problèmes dans le passé, le stress de cette nouvelle vie est pas pour le calmer. Moins fliqué, il enchaine les conneries de son âge, Tina gueule juste quand il rentre trop tard. C’est sa faute à lui si les bastons de ses soirées ont toujours lieu aussi tard ? Pour l’alcoolémie il peut pas dire, il s’en souvient pas. Faut dire qu'y a toujours un ami pour lui refiler la bouteille qui va le faire finir ivre.
Mais pour le malheur de sa sœur il se trouve une autre activité. Quand il se bat pas il ramène de la compagnie pour finir sa nuit. Parait que ça emmerde les étudiants en droit de se faire réveiller par la copulation de l’autre côté d’un mur en papier. Ça va que les études de Cesare sont pas ultra exigeantes question matière grise, il s’en serait jamais sorti.
Entre l’allocation parentale de la sœur, le job sur le côté et ce que les frères comblent du budget, ils arrivent à garder le cap financier. Vous le croyez que pour payer ses études sans rien devoir au restau de papa il a dû faire des pizzas ? La vie a un humour terrible des fois.
Il boucle ses études en 97, beaucoup trop fier de lui. Faut pas long pour déchanter. Pas de job dans ce foutu secteur bouché, c’est pourtant pas faute d’essuyer les refus sans se décourager. Un an de dèche se passe, Tina aussi commence à se planter dans ses études, Cesare a des allures de bombe à retardement. Il entend la voix de son père dans sa tête, quand ils rentreront la queue entre les jambes, leur dire qu’il avait raison. Hors de question. Si ce jour arrive, y aura un parricide, il pourra vraiment pas l’avaler. Début 98, il est déterminé à tout tenter et fout sa fierté de côté.
C’est comme ça qu’il rappelle Bill, ami depuis le lycée, ils ont fait ensemble leurs études de ciné. Il a monté sa propre boite à la sortie, c’est bon, il peut bien dépanner un ami. T’façon à ce stade, Cesare ferait n’importe quoi. Exit le rêve de gosse, faut manger. Et c’est comme ça qu’il débarque technicien dans les films X en 98. Si sa mère le voyait, probablement qu’elle tomberait pour jamais s’en relever. Mais c’est un job, techniquement, c’est dans le cinéma aussi. Y a une promesse de sang de fratrie Acconci de jamais révéler les détails aux parents. Tous se mettent d’accord que c’est la meilleure solution. T’façon c’est temporaire, deux ans à tout péter, c’est juste pour dépanner.
Quinze ans plus tard il sera toujours dans la boite. Pas qu’il a pas essayé d’en partir, au moins les trois premières années, mais il a jamais trouvé. Et passé le premier choc de six personnes à poil un jeudi matin pour faire son étalonnage, finalement, c’est pas si terrible qu’on dit la pornographie. Même qu’ils passent la moitié de leur taf à se tordre de rire, soit les pornstars ont un humour hors concours, soit tout le staff est surmené et les nerfs lâchent. Au choix. A vrai dire il a surtout pas le temps de s’ennuyer. Ils sont six techniciens au début, autant dire qu’ils apprennent sur le tas à faire rentrer trente-cinq heures dans une journée. Monteur, cameraman, régisseur, éclairagiste et j’en passe, technicien c’est un joli mot pour dire qu’il est au four et au moulin et à la boulangerie tout à la fois. Mais ça marche. La petite boite prend tranquillement de l’ampleur, et si le ballet des employés partent pour du sang frais, Cesare se trouve étrangement satisfait autant que vanné. Finalement, c’est pas si mal.
Devenu officiellement le plus ancien en 2009, Bill débarque un jour pour lui filer le job de producteur. Sur le papier c’est beau hein ? Dans les faits, c’est que Bill pouvait plus se piffrer les rendez-vous de banquiers. Il a filé ça au type le plus hargneux qu’il connaissait. Vito, c’est toujours comme ça que Cesare a signé les films auxquels il participait histoire que ça s’ébruite pas, est propulsé dans un bureau. Loin des caméras, loin des bancs de montage, il a de la paperasse jusqu’à s’étouffer.
Ah c’est aussi lui qui est en charge du fait qu’ils se prennent pas un procès. S’il avait déjà pas une réputation de mec serein et sage, c’est pas pour l’aider. Quand il débarque sur un lieu de tournage, c’est uniquement pour gueuler et repartir quinze minutes après. Délai pas respecté, budget en passe d’être dépassé, flair artistique soudain d’un réalisateur qui s’est pris pour le Kubrick de la double péné, c’est peut-être pour ses coups de nerfs légendaires que Bill l’a mis en charge des plannings et des équipes. Ah personne ose moufter quand il débarque.
Entre temps, ses frères ont ouverts leur propre restau, peut-être devenus un peu plus dissidents avec les années, ou juste gonflés par Giuseppe. Tina a abandonné d’être avocate, elle est secrétaire dans un cabinet notarial. Cesare emménage avec Eva en 2011, peut-être un peu sur le tard pour enfin se mettre aux relations stables, mais c’est le métier qui veut ça. Allez dire à un mec ou une fille que vous bossez dans la pornographie. Si vous vous prenez pas une baffe dans la minute qui suit, ce sera dans six mois que finalement il supportera pas d’imaginer à quoi ressemble une de vos journées. Du coup, on comprend pourquoi il emménage avec une pornstar. Pas une de sa boite, trop de problème de paperasse légale, il sait, c’est lui qui la fait. Mais il connait un peu trop le métier pour s’inquiéter de par qui elle se fait tringler devant la caméra. A vrai dire la fidélité, dans leur branche, ça a des contours assez vagues.
2014 sonne le glas de cette relation-là. Ca aura tenu six ans, mais la routine a fini par le gonfler plus qu’elle le faisait rire tous les soirs. Tina essaye bien de l’engueuler mais ça passe pas. Il aura quarante piges l’année suivante, il est trop vieux pour les leçons de morale. Si quelque chose l’emmerde, ça dégage. A vrai dire ça fait déjà vingt-cinq ans qu’il fonctionne comme ça.
Retour à la case départ, plutôt la case normale pour lui. Coups d’un soir, sans histoire, femmes ou mecs indifférenciés et tout ce qui se trouve entre ces deux extrêmes là. A vrai dire, il en a plus ou moins rien à péter, sait déjà qu’il aura oublié leur nom au réveil au moment de se présenter. Finalement le cul, ça évacue autant la pression que de se battre.
On pourra pas nier que c’est quand même une évolution respectable. T’façon il a trop de paperasse à gérer, jamais il aurait cru que des paires de cul puissent être aussi compliquées à administrer. Bill va bien lui, de temps en temps il passe jeter des directives et hop, démerde toi. Putain. Si Cesare avait su, et eu la thune aussi, c’est lui qu’aurait ouvert cette con de boite. Quitte à faire tout le taf chiant pour même pas en avoir les lauriers.
Tout frais et bon dernier à avoir posé son sac au Merchants Cafe des Exilés, sur un malentendu on va pas se le cacher, Cesare est encore sous le coup de la confiscation d’armes à l’entrée. Plus de fusil, plus de marteau, plus de cutter. Ils ont même senti l’embrouille du pistolet à eau. Les enfoirés. Au moins il s’est trouvé une activité d’un intérêt tout particulier pour occuper ses journées, la remise en branle de la distillerie. Ah ça, le jour où l’alcool coule à flot, il entend bien rappeler à tous qu’il y est pour beaucoup. Et en profiter. Ses débuts de nuits sont occupés à la vigie, Sidney en babysitter tout droit nommé. Le reste du temps, il apprend à connaitre un peu les gens. Isha il commence à s’en faire une idée, son collègue de ronde aussi, comme la petite jeune en charge de la cuisine. Que ceux qu'on connu la famine lui jette la pierre de toujours bien se faire voir du cuisinier.
Pour l’instant il a plutôt de quoi profiter de sa tranquillité. A part la salle d’eau qui ressemble à un donjon moyenâgeux, il a vraiment pas à se plaindre des locaux. Comparé au bout d'immeuble qu'il squattait les derniers mois, même s'il présente toujours ça mieux, non en fait c'est pas comparable. Il tourne un peu trop en rond à son gout, mais il tente, très fort, de prendre son mal en patience pour l’instant. Ils ont l’air à peu près fiables, au moins assez stables pour durer, ce serait con de passer à côté. De toute façon, il ira nulle part sans son fusil, celui-là le suit depuis trop longtemps pour qu’il le laisse derrière lui.
Il fait de la manutention aussi, de ce qu’il a suivi, le groupe vient de quitter son ancien repère. Poussé par New Eden y parait, y a bien cent questions qu’il a à poser sur le sujet.
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Re: Cesare Acconci - Snake in the grass
Sam 8 Mai 2021 - 12:11
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Re: Cesare Acconci - Snake in the grass
Sam 8 Mai 2021 - 12:13
- Jacob E. Ross
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Re: Cesare Acconci - Snake in the grass
Sam 8 Mai 2021 - 12:14
Hâte de le voir en jeu ton producteur !
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Re: Cesare Acconci - Snake in the grass
Sam 8 Mai 2021 - 12:17
Mais j'aime cet effet de surprise
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Re: Cesare Acconci - Snake in the grass
Sam 8 Mai 2021 - 12:21
Bon courage à toi !!!
À tout vite !
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