Le diable ne prend pas que les âmes
Mar 1 Juin 2021 - 2:10
Codage par Libella sur Graphiorum
Celle qui revient
Roman est sorti pour les travaux, personne n’a fait attention a moi à l’hôtel… depuis ma conversation avec Ana Lucia, je n’arrête pas de penser a Mateo et a l’enfer qu’il doit vivre. Je ne doute pas de l’investissement de Roman pour m’aider, mais, les adresses que j’ai n’ont rien données et j’ai l’impression que notre seule option est de chercher au petit bonheur la chance en espérant un miracle.
Chaque heure qui passe en imaginant le pire pour lui est d’une cruauté crasse. Le fait que je suis « bloquée » dans l’hôtel n’aide en rien mes nerfs éprouvés par mon sentiment d’impuissance qui me rongent de plus en plus. Je donne le change comme je le peux, évacuant mon stress dans un excès de maniaquerie, récurant toute la maison d’Ana Lucia entre le peu de travaux que Roman me laisse vraiment faire.
Mais, cette fois, je n’en peux plus, et je sais qui pourrait m’aider, sans garantie que je ne suis pas en train de plonger dans les eaux troubles pour signer ma perte. Si, factuellement, mon ventre est ma meilleure garantie, il y a autre chose que je n’arrive pas à définir qui me donne cette impression trompeuse que je ne risque rien avec l’homme que je veux voir. La peur s’est envolée pour laisser la place a ce sentier fragile que nous avons construit, le fou et moi, sans forcement savoir où cela va nous mener.
Cela fait presque 1 mois jour pour jour que nous nous sommes séparés lui et moi. J’ai encore un étrange frisson a la promesse qu’il m’avait faite, qui faisait un écho sinistre a celle, déjà prononcée par Alan. J’avais le sentiment d’avoir lâcher un fauve sur un autre, mais, étrangement, je suis presque sure du vainqueur dans ce combat de monstres. Est-ce que j’ai des remords ou de la culpabilité d’avoir donné le nom d’Alan au fou en me doutant parfaitement de la suite ? Pas plus que la peine que cela pourrait faire a Kaz… pour le reste, telle une mère prête a tout pour défendre ses petits, j’avais classé Alan dans menace, pas seulement pour moi. De ma fenêtre, il met en péril tous les Expendables qui n’ont pas l’air de voir, ou de vouloir voir, cette noirceur qu’il y a en lui. Certes, j’aurais pu essayer d’en parler, sauf que personne ne m’aurait écouté, je suis la traitresse, la menteuse, et une femme, surement un mauvais cumule dans un camp d’homme ou il a su jouer de son charme et ses mensonges.
Mais ce n’est pas pour lui que je suis en train d’arpenter, nerveusement, les allées a la fois familières et nouvelle de ce NML, qui semble presque vivant avec ses stands qui ne cessent de changer et les survivants qui y grouillent alors qu’on est loin du cœur de la journée. Malgré la chaleur, j’ai ma veste sur un t shirt long qui ne cache pas grand-chose de mes formes. Je baisse la tête, le nez dans un foulard, pour aller vers une zone ou je pense trouver mon bonheur. J’ai l’impression d’être une de ces personnes désespérées qui, quand la police ne suffit plus, n’hésite pas a se tourner vers les personnes même les moins recommandables pour arriver a leur fin. Est-ce cela l’expression « vendre son âme au diable », qu’il s’habille en prada ou pas ?
Je ne traine pas, la peur au ventre de faire de mauvaises rencontres, tout en me dirigeant vers la pire. Plus je reste ici, plus je suis en danger de me retrouver nez a nez avec mes anciens camarades ou leur alliés… et même leur ennemi. Je ne tarde pas a trouver l’étales des sœurs Dean, les savonnières de Seattle. Je cherche rapidement des yeux avant de le voir aider le « vieux monsieur » à poser ses savons sur la table qui leur sert de lieu de vente. Je m’avance d’un bon pas alors que celui que je cherche me tourne le dos, c’est son collègue qui me salut en premier :
« Puis je vous aider Melle ? »
Je reste les yeux fixés sur le dos de James pour lui répondre :
« Vous je ne crois pas… »
Il capte mon regard et je devine que le fou a reconnu ma voix. Je reste immobile prête a soutenir son regard sur moi. J’attends qu’il réalise que je suis bien là avant d’ajouter :
« Bonjour James, tu aurais un peu de temps ? »
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Re: Le diable ne prend pas que les âmes
Mer 2 Juin 2021 - 12:12
Le diable ne prend pas que les âmes
Alex & James |
Ces derniers temps, son esprit n’était jamais paisible. De nature déjà tortueux entre ce qu’il voulait et ce qu’il pouvait, cet esprit ne s’offrait pas le loisir de se relâcher ne serait-ce que quelques instants. Les pensées de James bondissaient d’un besoin à l’autre, d’une idée à l’autre, d’un problème à l’autre. Certains étaient dérisoires, comme celui d’investir ce magasin de comics avec sa joyeuse bande de bras cassés. D’autres, en revanche, étaient bien plus complexes, bien plus sinueux. Il y avait ce petit garçon qui semblait attaché à lui mais qui demandait beaucoup de temps, de patience et surtout énormément de discrétion. Il y avait cette nécessité grandissante, envahissante même de soulager ses pulsions depuis plusieurs jours. Il y avait ce problème qui prenait le visage d’Alan, qui ne faisait que décupler son besoin. L’anglais avait même commencé à prendre des notes sur ce qu’il pourrait lui faire subir, si la chance se présentait un jour. Toute sa frustration se transposerait sur lui. Et puis, il y avait l’absence de son jouet qui portait sa progéniture. Bien souvent, il repensait à la sensation qu’il avait éprouvé en sentant les petits coups contre sa paume.
Alors forcément, ce trop plein ne laissait que très peu de place au repos et un manque d’entrain évident lorsque Cook était venu le trouver au petit matin, bien avant que le soleil ne pointe le bout de son nez. Le viel homme l’avait interpellé alors qu’il rentrait à peine et lui avait annoncé, presque avec raillerie, qu’il était l’heureux élu aujourd’hui. Le chanceux qui devrait l’accompagner aujourd’hui à installer ses savons au No man’s land. L’ancien garde du corps n’avait pas prévu ça, il était même sur le point de partir rejoindre à nouveau le bambin mais il n’avait pas été en capacité de refuser. Personne, même pas ici, n’était au courant. Et un refus aurait forcément engendré des questions qu’il devait à tout prix éviter. « j’te jure qu’un jour je te les ferais bouffer un par un tes savons » avait-il pesté en se changeant rapidement avant de partager un léger rire avec l’ancien.
C’est donc comme ça que James se retrouva à porter ces maudites caisses, à les décharger afin que Cook puisse préparer son étale. Celui-ci se contentait de vendre ses créations et de se montrer plus que courtois avec tous ceux qui passaient devant lui. L’escort boy lui, n’écoutait pas les échanges que le vieillard pouvait avoir. C’était l’un des rares jours où il avait un visage fermé. Des cernes se creusaient légèrement sous ses yeux à mesure que ses aller-retour entre la gare et le petit garçon s’intensifiaient. Il tourna le dos aux badauds une énième fois, prêt à récupérer une nouvelle caisse lorsque son corps se figea à l’instant même où il entendu cette voix. Il pivota légèrement son visage, regardant par-dessus son épaule ; comme pour s’assurer qu’il ne s’était pas trompé. Il reporta son regard sur la caisse qu’il portait avant de fermer les yeux dans une seconde qui s’éternisait en soupirant imperceptiblement de soulagement. Il se recomposa rapidement un visage et fît volte-face.
- Bien-sûr, lâcha-t-il la mâchoire à demi serrée
Et alors qu’il s’avançait vers la table, James ne quittait pas des yeux la brune. C’était bien la première fois qu’elle venait le trouver d’elle-même. Il songea qu’elle devait être désespérée. Ou stupide. Ou avec une idée précise en tête. Sans doute un beau mélange des trois.
- Ha non, tu vas pas me refaire le coup l’anglais. À chaque fois c’est la même histoire, t’as toujours quelqu’un à voir ou quelque chose à faire. Je vais en parler aux jumelles tu vas voir
Cook râlait mais James s’en moquait. Le chimiste s’adressa à Alex.
- Toujours ! Y’a plus de respect pour les plus vieux, dit-il de façon faussement dramatique.
Le britannique claqua bruyamment la caisse sur la table.
- Jamais pour les vieux cons, lâcha-t-il avec un rire forcé
Il donna une tape amicale dans le dos de Cook en lui adressant un sourire. Sourire qui s’effaça à l’instant même où il reporta son attention sur Alex. Il contourna la table et procéda à son inspection visuelle habituelle, laissant ses yeux glisser sur elle. S'attardant forcément sur le ventre sous la veste avant de remonter doucement. Il fronça les sourcils devant cette chevelure blonde.
- Suis-moi.
Dans une démarche calculée, de façon à ne pas montrer l’urgence, James se dirigea vers la porte dérobée au fond de l’entrepôt. Il jeta un bref coup d’œil autour d’eux, vérifiant que personne ne les regardait avec de pousser cette porte ; pour se retrouver dans cette ruelle où tout avait commencé.
- J’aurais jamais pensé que le blond t’irait bien.
Il eut un sourire en coin furtif avant de reprendre un air un peu grave.
- Qu’est-ce que tu fais là ? Qu’est-ce qui se passe ?
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Re: Le diable ne prend pas que les âmes
Mer 2 Juin 2021 - 12:55
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Celle qui s’inquiète
Je reste stoïque alors que je vois l’échange entre le vendeur de savonnettes et le fou. Je me demande toujours s’il sait qui est James en vrai ? J’ai un doute a la façon dont il lui parle. C’est mettre le bras dans la gueule d’un requin en espérant qu’il ne l’arrache pas. Avec un regard aussi mystérieux et un air peu ouvert, je réponds au vieil homme :
« J’ai pourtant entendu dire que Capitaine Seattle était le sauveur de tous les faibles et opprimés… quelques soit leur âge. »
L’ironie de ma phrase n’est pas palpable si on ne connait pas tous les méandres de notre relation malsaines avec le fou, de ce jeu de dupes ou les masques ne font plus leur office depuis des lustres. Pour le bougre qui vend ses savons, je ne suis, surement, qu’une groupie de plus ou une femme en détresse de plus qui vient quémander de l’aide au « sauveur du NML ». Quelque part, c’est un peu ce que je veux non ? Que James m’aide ?
Je ne fais rien pour me dérober de son regard qui me scrute du pied a la tête non sans s’attarder sur ce ventre où il a semblé émue, la dernière fois, de sentir le bébé qui s’y cachait. Poliment, dans le rôle qui devait être le mien a ses yeux, je lui dis :
« Je vous promets de vous le rendre rapidement Mr. »
J’hoche la tête quand James me demande de le suivre, non sans une appréhension quand on repense au nombre de fois où il m’avait trainée de force hors de l’entrepôt, alors que je pensais la foule salvatrice…. Cette fois, c’est les gens du NML qui me font plus peur que lui. Est-ce moi qui ai changée ? Je me cale sur son pas pour quitter l’endroit et frissonne en reconnaissant cette ruelle qui me hante encore. Je reporte mon regard sur le sien alors qu’il me complimente sur mes cheveux et me demande ce que je fais là avec un amusement qui me laisse a penser qu’il mesure parfaitement bien le rapport de force du jour.
« Les gens regardent moins les blondes dans les yeux, il faut croire, se cacher n’est pas simple de nos jours… »
Le monde est devenu si petit, tout se joue au NML et sans Roman et les gens de l’Hôtel pour venir faire du troc a ma place, il serait impossible pour moi de survivre sans venir ici plus souvent, donc prendre plus de risques de me faire attraper ou reconnaitre.
« Oula, ca doit bien être la première fois que je te vois si pressé et si droit au but. »
Ce n’est pas dans ses habitudes, lui qui aime prendre son temps, jouer, ne pas aller droit au but. Je le détaille et vois aussi ses traits tirés par la fatigue. Il y a quelques choses en lui qui n’est pas comme d’habitude. Est-ce que c’est le régime végétarien qu’il s’impose en public qui le mine ou autre chose ? Est-ce que ça m’intéresse vraiment ? Pourquoi devrais-je être inquiète pour ce monstre ? C’est pourtant presque sincèrement que je lui demande :
« Tu as l’air fatigué ? Tout va bien ? »
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Re: Le diable ne prend pas que les âmes
Ven 4 Juin 2021 - 13:05
Le diable ne prend pas que les âmes
Alex & James |
S’il aimait surprendre, il n’aimait pas être surpris. Pas comme ça, pas dans ces conditions. James se sentait fait pour tirer les ficelles, il se plaisait à penser qu’il était le seul à pouvoir donner le tempo tel un chef d’orchestre aguerri. Il ne faisait que très rarement les choses au hasard et suivait toujours un fil conducteur qu’il avait établi à l’avance dans son esprit tortueux. Bien-sûr, il y avait toujours des contretemps, des événements imprévus qui le ralentissaient mais qui ne l’empêchaient jamais de revenir sur le chemin qu’il avait choisi. Et aujourd’hui, voir son jouet débarquer après tout ce temps n’était pour lui qu’une fausse note aussi inattendue qu’inopportune.
Ce serait mentir que de dire qu’il n’éprouvait aucune sorte de soulagement en posant ses yeux sur elle. L’ancien garde du corps s’était forcément interrogé quant à la vie qu’elle menait. À dire vrai, il y songeait chaque jour depuis la fois où il l’avait aidé à fuir. Il avait de plus en plus de mal à intégrer l’idée qu’en l’aidant, elle lui avait échappé. L’idée dérangeante qu’au fond, elle n’avait plus besoin de lui alors qu’un long mois venait de s’écouler. La prise qu’il avait fermement serrée, resserrée même autour d’elle devenait indécise, presque glissante. Mais il lui restait une carte, bien cachée dans sa manche. Cette carte qu’il pensait ultime qui pourrait sceller une nouvelle emprise, il osait l’espérer. Et la voir débarquer aujourd’hui, de son plein gré, lui laissait penser qu’elle avait finalement besoin de lui. Ou alors… Elle allait tenter de le conduire droit dans un piège. Perdu entre ses pensées contradictoires, l’échange que la femme menait avec Cook ne parvenait même pas à lui arracher un sourire. Il n’aimait pas être surpris. Moins encore lorsqu’il était d’une humeur aussi massacrante.
L’anglais ne tarda pas à intimer à Alex de le suivre. Il n’avait pas envie de faire semblant aujourd’hui. Il n’en avait pas la force. La fatigue ne l’aidait pas, le manque de ses besoins non plus. Il savait qu’il pourrait rapidement perdre pieds, selon ce que lui dirait la femme. Alors il voulait s’isoler, pour se préserver lui. Elle ne pouvait pas causer sa perte après tant d’efforts. Le regard déterminé mais la démarche étudiée, James ne prit pas le temps de vérifier si elle le suivait. Elle en avait tout intérêt parce qu’après tout, c’était elle qui était venu le trouver. À la réflexion tristement vraie sur les blondes, il détacha son regard pour glisser un peu plus bas avec un demi-sourire.
- C’est facile de se cacher quand on s’en donne les moyens, lâcha-t-il tout bas
Elle n’était pas en mesure de savoir à quel point il pensait ce qu’il avançait. Il ne pensait pas au simple fait de cacher sa véritable personnalité sous un masque invisible mais plus au fait de cacher une personne. Mais ça, James était encore indécis quant à savoir s’il lui révélerait un jour. Mais bien rapidement, il prit conscience que ce n’était peut-être pas si facile que ça alors qu’Alex remarqua qu’il avait l’air bien plus fatigué qu’à l’habituée. Lui, il serra la mâchoire et décida, d’abord, d’ignorer cette remarque. Il n’aimait pas les remarques sur son physique, lui qui s’aimait tant. Ses doigts commençaient à taper frénétiquement sur sa cuisse, un nouveau signe qui montrait qu’il n’était pas d’humeur. Il fît un peu vers elle, le visage fermé.
- Tu préfères quand je prends mon temps ? C’est bien la première fois ça aussi. Tu aurais préféré que je te force à te prendre dans mes bras et qu’on joue un peu ? Parce qu’on peut aller ailleurs si tu veux.
Il sortit les clés de sa voiture de sa poche, les faisant tourner entre ses doigts. Il fît un nouveau pas en avant.
- Je prends mon temps quand je décide et quand j’en ai le loisir. Tu es recherchée Alex. C’est dangereux pour toi d’être ici tout comme c’est… Audacieux pour moi d’être vu avec toi.
Un sourire narquois vint aussitôt barrer son visage alors que sa main libre remontait dégager une mèche blonde du visage d’Alex.
- Heureusement que j’aime flirter avec le danger.
Il la scruta tout un moment, laissant un silence s’installait entre eux deux.
- Mais puisque ça a l’air de t’inquiéter, si on met de côté que le fait d’essayer de se tenir à ta proposition est une… torture tout va bien pour moi oui.
Il y avait bien plus que ça mais rien dont elle devait être au courant.
- J’imagine que tu peux pas en dire autant.
Elle aussi semblait creusée par la fatigue. Voilà où son ingratitude l’avait menée. Si elle avait acceptée les paroles de James, il aurait pu faire tellement plus. Lui offrir une vie, non pas une survie ; avec la personne qu’elle aimait le plus au monde. Du moins, jusqu’à l’arrivée du bébé.
- Tu veux continuer d’échanger des banalités ou tu vas finir par me dire ce qui te désespère à ce point pour venir me trouver, moi ?
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Re: Le diable ne prend pas que les âmes
Dim 6 Juin 2021 - 11:21
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Celle qui n'est pas une ingrate
J’ai provoqué le prédateur, et même s’il semble moins montrer les crocs, sa nature n’est jamais loin. Comme dirait le proverbe, même sans dents, un loup reste un loup. Dans ce fragile équilibre des forces, je sais qu’il ne faudrait pas grand-chose pour que je retrouve ma place de proie, de jouet, d’objet… la moindre erreur, le seul faux pas qui attiserait sa folie et ses envies malsaines pourrait tout gâcher.
Pourtant, j’ai beaucoup de mal a subir sur regard entendu qui s’attarde sur les courbes de ce corps qu’il m’a appris a haïr et qui me dégoute tout autant que les yeux de l’homme qui ne se cache même pas pour le faire. Je me sens me tendre et mon instinct me pousse a lever ce menton, ce qui trahis trop que je suis sur la défensive, prête a en découdre, alors que mes mains se croisent sur mon ventre.
Si je ne recule pas ou ne tremble pas quand il sort ses clés, c’est au prix d’un terrible effort. Je reste a le regarder avec une fermeté que je suis loin de ressentir. J’ai juste envie de fuir et je me maudis presque d’avoir été le chercher dans ma quête désespérée pour retrouver Mateo. Il lui suffirait de me pousser dans son coffre et de m’enfermer dans son bateau ou sa cave pour que je disparaisse pour de bon. Personne a l’hôtel ne sait que je suis ici… étrangement, je me rends compte que je qui en train de m’inquiéter pour Roman plus que pour moi. Mon protecteur qui me garde un peu trop avidement en sécurité saurait il se remettre ? Ne serait ce pas lui faire vivre une 2e fois la disparition de sa femme ?
Je me reprends rapidement pour essayer de me concentrer sur le fauve en face de moi, scrutant avec attention le moindre ses gestes, prête a me dérober ou défendre chèrement la mise. Malheureusement pour moi, il s’avance et cette fois, impossible de lutter contre mon réflexe de me reculer jusqu’à me cogner dans une voiture. J’aimerais bien lui lancer une de ces bavardes dont j’ai le secret, mais rien ne me vient et reste suspendu a ses lèvres, tordus dans un sourire narquois, alors qu’il me dégage une mèche de cheveux. Je sais qu’il mesure parfaitement que ce genre de gestes me répugnent. Un lourd silence s’installe où nous restons les yeux dans les yeux, comme dans un vieux western. L’instant semble s’étirer a l’infini alors que je reprends, petit a petit un semblant de calme, je pose ma main sur la sienne, pour la poussé doucement de mon visage mais ne la relâche pas vraiment, espérant, ainsi, éviter le duel qui risque d’arriver. C’est avec douceur mais aussi le ton d’une adulte qui demande a un enfant de se concentrer sur ces devoir que je lui dis :
« James… arrête s’il te plait. »
Il finit enfin par répondre a ma question et je comprends mieux ce qui se passe, et aussi que je dois être un paquet de fraises tagada agité devant le nez d’un type obèse et addict au sucre mis a la diète depuis des semaines. Je ne sais pas encore si le fait de savoir qu’il souffre m’est agréable ou pas. En fait j’espérais que cela se passe mieux pour lui, que cette solution lui permette de conjuguer ses besoins et un semblant d’acceptation sociale. Avec autant de prudence que d’hésitation je lui demande, toujours le regard vissé au sien :
« Est… est ce que ca te gêne que je m’inquiète pour toi ? »
Il y a tellement de choses que je ne comprends pas en lui et que je ne comprendrais, très certainement, jamais. J’ai pris parti d’essayer de les accepter, pour celles qui restent acceptables, tels qu’elles sont et de ne pas gratter plus, je pense que je ne saurais jamais appréhender complètement la complexité de cet homme qui, malgré ses envies de me faire du mal, semble réussir a se contenter. Cette fois, je sais bien que ce n’est ni a cause des témoins, ni par peur de se faire prendre dans cette ruelle ou il m’a déjà fait tant de al. Je soupire quand il me ramène a l’objet de ma visite qui ne semble pas le réjouir. Consciente que la laisse m’échappe et qu’il a besoin,, au final, d’une sorte d’échange, je me dévoile et tu fais de même, pour établir un contact, je décide de jouer la franchir… même si je ne suis pas certaine de ma théories.
« En fait, je vous te voir pour deux choses, je voulais même passer avant, mais… je suis un peu coincée d’une certaine façon et je ne crois pas que je saurais retourner a ton bateau comme je ne sais pas où habite les sœurs Dean. Je n’étais même pas sure de te trouver a l’étale de savonnettes… déjà… je… enfin… je voulais te remercier pour les Divas, je ne sais pas comment tu t’es retrouvé mêlée a ca… mais sans toi j’aurais eu plus de mal a fuir. »
J’avais eu le temps de réfléchir. James m’avait brisée, traumatisée, malmenée plus qu’aucun mots ne sauraient en dire, a cause de lui je me retrouvais dans une situation compliquée avec un bébé a venir, et pourtant, quelques soient ses réelles intentions, il m’avait, aussi, sauvé plus d’une fois, avec des gestes rude, il avait essayé de m’aider a sa façon, et je lui devais peut etre au moins un merci.
« J’ai… j’ai aussi besoin de ton aide pour Mateo et Violet. Avec ma situation je ne sais pas me balader au NML comme toi tu le fais. »
Je relâche sa main pour lui tendre un papier avec trois adresses, celles des livraisons de trois prisonniers a la période ou Mateo a été vendu.
« Les divas consignaient tout et essayait de suivre leurs clients, surement pour les faire chanter par la suite ou je ne sais pas trop, mais ca n’a rien donné visiblement pour la personne qui a mon frère… mais peut être que, toi, ca te parlera ? »
Je le regarde avec plein d’espoirs dans le regard, parce que là, j’ai besoin d’un miracle qu’il vienne de Dieu ou du Diable, je m’en fiche, je veux juste retrouver les enfants.
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Re: Le diable ne prend pas que les âmes
Dim 13 Juin 2021 - 21:52
Le diable ne prend pas que les âmes
Alex & James |
Le vent était-il entrain de tourner à nouveau ? Dans la direction qu’il avait choisie cette fois-ci, en sa faveur. James n’en était pas encore certain mais il lui semblait déceler une fois encore un changement chez celle qu’il considérait comme son jouet. Ce jouet qu’il avait malmené et qui avait fini par reprendre du terrain sur lui, jusqu’à presque lui échapper entièrement. Au fil des rencontres, il avait aisément pu constater que son regard ne suffisait plus à la faire se crisper comme avant. Il avait lentement, sans s’en rendre compte, perdu son emprise ; c’était indéniable. Et pourtant, aujourd’hui, les choses semblaient enfin revenir à sa normalité.
L’ancien garde du corps faisait doucement glisser son regard sur elle jusqu’à remonter à son visage où elle arborait fièrement son menton levé, sa tête haute. C’était cette attitude qu’il aimait voir parce que lui aussi, il avait fini par la connaître au fur et à mesure. C’était son attitude défensive. James aimait à penser qu’avec lui, lorsqu’elle affichait ce comportement ; c’est parce qu’elle se sentait en danger. Mais entre penser et savoir, il y avait ce vide. Ce vide qu’il voulait combler en s’assurant qu’il ne se trompait pas. Il n’avait seulement que quelques pas qui le séparaient de cette confirmation. Un ultime pas et la voilà qui reculait, à s’en cogner contre un véhicule. Un court frisson parcourut le corps de l’anglais alors que sa main remontait vers le visage d’Alex. Elle, malgré son dégoût apparent, restait muette. Forcément, sentir qu’il était à nouveau pleinement en position de force le fît sourire encore un peu plus. Un sourire qui s’élargissait à mesure que les secondes passaient. Qu’est-ce qui avait bien pu changer entre leur dernière rencontre et celle-ci ? Était-ce seulement les souvenirs que cette ruelle faisaient remonter ou était-ce autre chose ? Il ne saurait dire.
Ce rapport de forces était chancelant, tant et si bien que la brune devenue blonde tenta de reprendre ce qui lui avait été arraché. Il fallut toute la volonté du monde à James pour ne pas se soustraire ou tressaillir au contact de la main qui venait de se poser sur la sienne. Il devait se focaliser sur ce qu’il venait de voir. Sur l’appréhension furtive qu’il avait cru lire chez elle.
- S’il te plaît ? répéta-t-il d’une voix mielleuse
C’était peut-être bien la première fois qu’elle lui demandait d’arrêter de cette façon. Il inclina légèrement son visage, continuant de la scruter avant de finalement répondre à sa question. S’il n’entrait pas dans les détails, il se devait d’au moins lui faire comprendre qu’il essayait. Qu’il tentait de se tenir à ce qu’elle lui avait demandé. Quand bien-même il sentait, en son for intérieur, que tout cette comédie ne durerait pas. L’escort boy plissa brièvement les sourcils, s’interrogeant lui-même s’il était dérangé de savoir qu’elle s’inquiétait pour lui.
- C’est pas vraiment de l’inquiétude, je sais pas si tu essayes de me le faire croire ou si tu veux t’en persuader alors… Pourquoi est-ce que ça me gênerait ?
Il était peut-être une énigme aux yeux d’Alex mais elle n’était pas en reste. James peinait à savoir ce qu’elle pensait réellement. Il n’arrivait pas à savoir ce qui lui passait réellement par la tête. Il se demandait pourquoi est-ce qu’elle ne l’avait pas dénoncé depuis longtemps, pourquoi est-ce qu’elle parvenait malgré tout à presque s’en faire pour lui ? Son âme était-elle pure à ce point ou songeait-elle à d’autres desseins manipulateurs ? La jeune femme reprit la parole et lui demeurait où il était. Ancré face à elle, sans avoir envie de lui offrir le plaisir de reculer. Sans non plus ressentir l’envie de récupérer sa main.
Un court rire filtra entre ses narines alors qu’Alex le remerciait maladroitement. Là aussi, c’était une grande première.
- T’es pas si ingrate que ça, finalement finit-il par lâcher
Un sourire un peu plus honnête se dessina sur son visage.
- J’imagine que « je te devais au moins ça après tout » est de rigueur ?
James ne pensait pas lui devoir quoique ce soit mais puisqu’elle franchissait le cap de le remercier, il devait également faire un effort. C'était ce que voulait la bienséance. Toute fois, il se doutait qu’elle n’avait pas pris ce risque de venir jusqu’ici simplement pour le remercier de l’avoir aidé à fuir. Alors, les yeux toujours rivés aux siens, il attendait presque patiemment que la réponse à son interrogation ne tombe. Seulement quelques secondes plus tard, la véritable raison de cette visite éclata.
Ce fût à son tour de demeurer un instant muet, l’air grave. Ce ne fût qu’au moment où Alex relâcha sa main qu’il s’autorisa à reculer de quelques pas, après avoir saisit le papier. Ses yeux balayèrent rapidement les trois adresses. Soulagé de ne pas voir l’une des siennes ni celle de Jyane, il releva le regard. Son sourire habituel venait de retrouver place sur ses lèvres.
- Décidément, pourquoi est-ce que tout le monde pense que je suis l’homme de la situation pour retrouver des enfants ? Tu comptes me payer toi aussi ? dit-il avec un brin d’ironie
Pour la forme, il regarda à nouveau les adresses avant de secouer la tête.
- Non, là tout de suite ça ne me parle pas. Tu as réussi à n’avoir que ça ?
Il tendit son bras pour rendre ce papier inutile à l’hôte de sa progéniture. Il attendit une réponse de sa part avant de continuer.
- Tu sais, les Divas étaient peut-être des femmes fortes et malines mais… Il y a toujours plus malin que soi n'est-ce pas? Il faut croire qu’elles n’ont pas réussi à berner tout le monde. Il y a des gens qui n’aiment pas être suivi et qui s’en rendent compte avant elles. Tu sais, le même genre de personnes assez douées pour éviter les ennuis.
James lui adressa un regard entendu, faisant écho à la dernière discussion qu’ils avaient eu, avant de pouffer de rire une fois de plus. Puis il tourna les talons, s’éloignant lentement en levant les clés de sa voiture ; qu’il agita à nouveau.
- Tu acceptes de me suivre de ton plein Gray ou tu préfères le coffre ?
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Re: Le diable ne prend pas que les âmes
Lun 14 Juin 2021 - 11:13
Codage par Libella sur Graphiorum
Celle qui vit dangereusement
Rencontrer le fou a toujours été comme dans ses films avec des prédateurs cachés en eaux troubles, ceux qu’on ne voit pas venir, qui nous guettent dans les profondeurs pour mieux nous surprendre. Dans ce genre de film, il y a toujours cette scène qui parait aussi incompréhensible qu’improbable ou un des protagonistes, sachant pertinemment la menace qui règne, pire, la voyant, saute quand même dans les flots pour essayer de sauver quelqu’un. Comme si ce genre de montre comptait épargner une âme contre une autre… Je me souviens avoir souvent levé les yeux au ciel devant ma télé en disant « c’est n’importe quoi, dans la vraie vie, personne ne ferait ca »… mais, n’est ce pas ce que je suis en train de faire aujourd’hui ?
Sait ont amadouer un monstre ? Ne suis-je pas en train de faire comme ces idiots qui finissent dans un bain de sang avant d’avoir fait trois mouvements de brasse, la musique stressante en moins ? Pourtant, je suis là, de mon plein gré à lui faire face en toute connaissance de cause. Il a l’air de tiquer quad j’essaye de lui parler gentiment ? J’ai du mal à saisir pourquoi. Quand il me dit que finalement je ne suis peut-être pas une ingrate, je lève un sourcil avec un air dubitatif qui prend le dessus sur ma peur. Avec un geste lent, essayant de ne pas montrer qu’il m’en coute autant de faire ca que mettre ma main dans la gueule d’un fauve, je passe délicatement le bout de mes doigt ou je l’ai entaillé au niveau du cou. Un subtil rappel du fait que j’avais sa vie entre mes mains et que j’ai décidé d’en faire autre chose qu’un cadavre. Avec une voix posée ou je masque parfaitement ma peur de ce jeu dangereux auquel je participe, je lui dis, les yeux dans les yeux :
« Ne pousse pas James. Et tu sais très bien pourquoi je m’inquiète pour toi. »
Je suis peut-être son jouet a ses yeux mais je veux qu’il sente bien qu’il est tout autant le mien, du moins, qu’il le pense. Le doute me suffira, une bête perplexe mord moins, du moins, je l’espère. Je lâche son cou quand il regarde les adresses, surprise de ne pas être la seule a lui demander de chercher des enfants :
« D’autres te demandent de retrouver des enfants ? Pour le paiement, je ne te voyais pas tant dans le besoin, tu veux vraiment que je prenne le risque de me faire attraper pour te payer ? »
J’ai un air faussement dubitatif en me forçant a sourire en coin. S’il y a une chose dont je suis sure avec le fou, c’est qu’il a besoin d’être le seul a exercer du pouvoir sur moi : il n’acceptera pas que d’autres disposent de ma personne ou m’abime, voir me tuent sans que cela soit lui. Je soupire quand il me reproche presque d’avoir si peu d’élément. Il a raison pourtant, tuer Charlotte avait été une terrible erreur, un accident en fait. Une fois de plus protéger Connor et les siens m’avait couté cher.
« Étonnement, je ne me suis pas attardée chez les Divas, j’ai tué Charlotte avant qu’elle ne parle et la seule autre personne qui sait est introuvable… »
Je reste pensive quand il me dit qu’elles sont tombées surement sur plein malin qu’elles, il a raison, surement, en vrai, je ne sais pas comment les transactions se passent. Si j’ai réussi a décoder leur registre, je ne suis pas sûre de vraiment comprendre la moitié des actes de vente qu’elles ont passé. Je le regarde, un peu surprise, quand il semble s’en aller en me laissant en plan, puis, je me fige en le voyant faire tinter ses clés comme un paquet de croquettes pour chat… et me faire comprendre qu’on allait pas en rester là.
C’est la panique a bord, une part de moi me hurle de fuir, d’essayer de négocier, de lui rappeler que Reginald l’attend, ou je ne sais quoi… surtout au départ de cette ruelle qui a sonné celui d’un cauchemar pour moi il y a 6 mois… Apres un silence qui dure un peu, figée dans ma réflexion, c’est d’une voix ferme et avec une volonté qui m’étonne que je lui réponds :
« Il parait que le coffre n’est pas recommandé pour les bébés a venir, tu ne vais pas avoir des ennuis avec ton collègue ? »
Avant de lui emboiter le pas. J’essaye de ne pas montrer ma peur même si ma démarche est raide et que je me sens mal, surement que je suis plus pale que je le voudrais. Je ne sais pas ce qu’il a en tête mais j’ai l’intuition que si je veux son aide et aussi l’aider a rester dans ce chemin. Je me raccroche a l’idée qu’il veut ce bébé et qu’il ne fera rien qui le mette en danger… de toute façon, pour Mateo, je suis prête tout, vraiment tout. Je l'ai assez sacrifié.
« J’imagine que tu ne compte pas me dire ou tu veux aller ? »
Codage par Libella sur Graphiorum
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