Il est difficile de renier qui on est, ce qu'on a toujours été durant des années. En ce qui concerne Anastasia, c'est d'être toujours à l'écart des gens qui lui veulent du bien - ou font semblant - alors elle passait son temps loin de la gare et des jumelles, même si elle considérait ces dernières comme des grandes sœurs qu'elle voulait toujours impressionner. Non aujourd'hui, l'orpheline voulait autre chose, quelque chose de plus revigorant que de devoir traquer une proie à rendre morte ou vive ; même si c'est quand même un boulot très vivant. Non aujourd'hui, elle voulait voler. Renouer avec un passé que la jeune fille appréciait particulièrement. Et la Cage sera son terrain de jeu, avec ce monde qui se bouscule pour boire ou pour observer les combats dans la piscine. Ça lui rappelait agréablement les rues bondées du plein centre de Seattle avant l'épidémie.

Il fallait maintenant trouver la proie parfaite, et son dévolu se jetta sur un homme qui devait avoir plus de la quarantaine, et qui lui rappelait les hommes d'affaires de qui elle faisait les poches autrefois. Anastasia avait appris à paraître normale, une jeune fille sans importance, banale, et utilisa ses petits dons pour se rapprocher doucement de sa proie. Il semble avoir quelque chose dans la main, sans savoir quoi exactement, mais tant pis elle repartira avec ça. À seulement deux mètres derrière lui, l'orpheline attends le bon moment, qui arrive vite, celui où il se fait bousculer par un inconnu et qu'elle fait la même chose en s'excusant faiblement.

Elle s'éloigne ensuite doucement à travers la foutre, en prenant soin de garder la tête baissée et son butin contre sa poitrine, un sourire très heureux dans le coin de ses lèvres. Peu importe ce que c'est, les jumelles seront sûrement plus qu'heureuse de voir les talents de l'orpheline. Mais lorsqu'elle pousse les portes de la Cage pour s'enfuir, elle commet sûrement l'erreur fatale de débutant ; l'orpheline tourne quelques secondes sa tête e' direction de sa proie et.. Celui-ci se fraye un chemin dans la foule pour apparemment la rejoindre, sans la quitter des yeux.

— Merde.

Qu'elle souffle dans la langue de son père. C'est le moment de courir un peu ! Anastasia continue de marcher, un peu plus vite sur quelques mètres, avant de se taper le sprint de sa vie.

Anastasia a le temps d'observer rapidement la petite chose qu'elle a réussit à voler, et sa taille n'inquiète pas l'orpheline loin de là. En général, les plus petites choses sont celles qui vont lui rapporter le plus. Ses yeux froids caressent do'c les plaques militaires qu'elle fait jouer entre ses doigts. Finalement, elle ne pense pas réussir à en tirer quoi que ce soit, mais l'idée même d'admettre sa défaite en rendant l'objet à son ancien détenteur était inenvisageable. En jetant un coup d'œil par-dessus son épaule elle remarque de toute manière que sa victime n'a pas réussi à la suivre. Et c'est tant mieux.
Enfin, c'est ce qu'elle pense.

— EH !

Gueule la jeune femme qui se retrouve dans mes filets de sa victime, avec qui elle change soudain de rôle pour le devenir à son tour. Une mine renfrognée peint son visage de s'être fait prendre plus rapidement, peu impressionnée par le couteau qu'il glisse sous sa gorge pour la menacer. Être aggressive ne fera sûrement pas pencher la balance en sa faveur, alors l'orpheline préféra danser sur un pied qu'elle ne connaissait que trop bien et qui l'a toujours aidé depuis sa naissance ; son petit minoi. Elle quitte donc sa mauvaise humeur pour revêtir le masque de la pitié. De la peur mêlée à de la tristesse tirent donc les traits de son visage, tandis qu'elle ne bouge plus.

— Je.. Je suis.. Je suis désolé ! Désolé ! Me faites pas de mal...

Elle ne compte plus les fois où elle a réussit à s'en sortir avec cette astuce là, assez facile à exécuter pour une femme. Anya lève aussitôt les mains pour montrer à cette homme qu'elle n'est pas dangereuse, mais aussi pour lui montrer que les plaques étaient toujours là, dans sa paume, et les approche pour qu'il puisse les récupérer.

— Tenez, je.. je suis désolé.

Peut être qu'elle réussira à lui donner de la pitié à son égard, assez pour qu'il relâche au moins son couteau. Elle ne s'est sûrement pas levée ce matin avec la ferme intention de décéder dans la journée.

Si ça suffisait comme excuse ? Bah ouais, Anastasia e' était persuadée ! Il pensait quand même pas qu'elle allait lui lecher les pieds ? A moins qu'il pense recevoir une faveur sexuelle, ce qui n'étonnera pas la jeune adulte qui a l'habitude de tomber sur ce genre d'énergumène. Et qu'est ce que tu veux ? Une pipe ? elle avait dit ça le plus sérieusement du monde, légèrement hautaine. Je pensais qu't'allais te casser un os avant de me rattraper. bah ouais il a quoi ? La soixantaine passée ? A cet âge là, ils ont pas de l'arthrose les vieux ?

Lorsqu'il commence sa phrase par : c'est bien, Anya sentit tout ses muscles se rédires, pas vraiment prête à entendre un : c'est bien, bon chien. Un surnom réducteur uniquement réservé à ses jumelles adorées. Bien heureusement pour lui il n'en est rien et la relâche une fois sa babiole planquée dans sa poche. L'orpheline s'éloigne en même temps que ce vieux, caressant son coup par réflexe.

Parce que t'étais sur ma route. tout simplement, et aussi parce qu'il avait été le plus occupé et une proie facile. Mais dans ce nouveau monde, les gens sont plus attentifs, ils n'avaient pas le nez plongé dans des dossiers ou les téléphones comme avant. Qu'est ce que ça peut t'faire de toute façon ? T'es pas mon père. elle s'emprionna dans ses bras, pas franchement à l'aise avec les remontrances de cet inconnu.

EH ! une voix masculine, grave, les interpelle. Eh toi là ! apparemment, c'est plutôt Anya qu'il en veut. Elle tourne sa tête pour observer l'inconnu par-dessus son épaule, qui se rapproche d'un pas déterminé, avec un visage pas vraiment accueillant. Il veut quoi lui ? Il lui attrape violemment le bras. Mais lâche moi espèce de connard !! il fouille rapidement la jeune adulte, qui tente de l'en empêcher avec son bras disponible, davantage lorsqu'il lui retire son glock 17.

C'est a moi ça espèce d'enculer ! Je vais te briser les couilles ! elle serre sa mâchoire lorsqu'il intensifie sa poigne autour de son bras, et il tourne la tête vers Roman, un sourire fier. Merci de l'avoir attrapé, elle.. Donne moi mon arme !! C'est pas vrai !! C'est la mienne !!

Anastasia grimace davantage lorsque l'homme inconnu au bataillon referme un peu plus sa main autour de son bras, presque à la faire plier jusqu'au sol. Même si la douleur est insupportable, elle tenait bon, elle avait vue et subit bien pire que ça. Et flancher devant un tel enfoiré c'était hors de question. Je vais te décapiter. Alors Anya lança un regard noir sur les deux hommes, dont Roman dont les mots ont engendrés une pression nouvelle sur son bras, sans parler du rire gras qui s'échappe de la bouche de l'inconnu.

La jeune adulte se tient prête à insulter de nouveau cet enfoiré de première, lorsque c'est Roman qui agit bien plus vite qu'elle ne l'aurait pensée. En seulement un tour de bras il plaque l'homme contre le mur le plus proche, dans une posture qui l'empêchait d'agir comme bon lui semble. Anastasia est donc relâchée dans la manipulation, par chance, et observe avec beaucoup de fascination sa première victime prendre le contrôle de la situation sans aucune difficulté. Effectivement, pour un vieux crouton, il s'en sortait bien.

Non ! C'est pas la sienne ! gronde à nouveau la jeune femme qui se précipite vers son arme pour la ramasser. A genoux parterre, elle s'assure qu'elle n'était pas trop abimée avant de la ranger soigneusement à sa place avant de faire de nouveau face aux deux hommes. Hfm.. elle me l'a.. volée quelques heures plus tôt au hangar.. ment-il en essayant de capter le regard de Roman, le visage crispé par la douleur dans son bras et l'inquiétude de l'arme contre son crane.

La ferme ! gueule aussitôt Anya après l'homme, excédée qu'on veuille lui voler son bien lui plus précieux. Ses armes - même si elles sont volées depuis plusieurs années - sont importantes pour elle, et un moyen de ne pas oublier les moments les plus durs de son passé. Enfoiré. sa mâchoire se serre, réfrénant l'envie de lui coller une balle. Avant que son regard s'illumine, et qu'elle le dépose sur Roman, presque hyper joyeuse. Je sais ! Je ne suis pas encore passée au nml aujourd'hui, je suis partie de chez moi et j'ai direct tracée à la cage. pour appuyer cette vérité et mettre le doute à son voleur, elle ajoute : Et j'ai des témoins.

L'homme au mur, lui, ne trouve rien à dire, à part coller son front contre le mur, ne sachant pas quoi ajouter.