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It's a prison being free... until you fly home

Jeu 5 Aoû 2021 - 15:04

Aéroport International de Seattle-Tacoma. 2013.

Vol retardé.
Elle soupire face au panneau d’affichage et commence à faire les cent pas, incapable de rester assise. Si d’ordinaire elle a déjà du mal à tenir en place, petite boule d’énergie pure qui se canalise mal, l’attente qui précède les retours au pays de sa jumelle sont une torture mentale. C’est l’un des grands paradoxes de sa vie : la savoir aussi loin, quasiment à l’autre bout du monde tout en la sentant si proche. Cette peur constante de ce qui pourrait lui arriver dans ces déserts lointains contrebalancée par une confiance aveugle en ses capacités. Swann a beau se plonger dans son travail, s’occuper l’esprit par une vie sociale riche, toujours entourée d’une ribambelle d’amis, quand sa moitié risque sa vie de l’autre côté du globe, elle n’est jamais pleinement avec eux, jamais à cent pour cent dans sa vie. C’est comme si une partie d’elle s’envolait avec Sarah, une façon spirituelle et métaphysique de veiller sur elle et de la protéger.

Alors après autant de mois sans se voir autrement que par quelques appels vidéos de qualité médiocre, après autant de mois sans se toucher, sa patience est tarie. Elle finit par s’asseoir et sa jambe tressaille sous l’effet du stress. Le pouce entre les lèvres, elle meurtrit l’ongle de ce dernier entre ses dents avant de se relever et de soupirer à nouveau.

L’avion a atterri mais il faut encore à sa sœur récupérer ses bagages et elle n’y tient plus. C’est stupide, elle sait que la militaire va bientôt passer les portes mais tant qu’elle n’est pas dans ses bras l’angoisse persiste. Elle patiente, joignant ses mains et caressant la cicatrice dans sa paume gauche du pouce de sa main droite. Les portes s’ouvrent, les visages défilent et de son mètre-soixante-trois elle doit s’agrandir sur la pointe des pieds pour tenter de la trouver. Toc stupide et obsessionnel, l’ingénieure se met à compter les passagers par rapport à la contenance maximale de l’avion. Un quart. La moitié. Trois-quarts.

Parmi tous les étrangers, enfin, elle la repère et ne perd pas une seconde. Jouant des coudes à contre sens et se faisant parfois interpeller, elle lance des désolée à la pelle avant de fondre dans les bras de sa sœur, se moquant bien de la priver subitement de son espace vital, la serrant aussi fort que possible, le visage enfoui dans son cou. Elle est là. Entière. Vivante.

Elles ne bougent plus tandis que la masse des badauds continue de les dépasser, là, serrées dans les bras l’une de l’autre. “Tu m’as manqué!” Les yeux fermés, elle profite, fait perdurer l’instant aussi longtemps que possible. Sarah est rentrée à la maison et Swann a retrouvé son chez elle. Ensemble. Depuis toujours. Et pour toujours.

S’écartant légèrement, elle glisse sa main droite sur la joue de sa jumelle tandis qu’elle lève la gauche, paume face à sa sœur. Cette dernière l’imite, avec sa main opposée et, cicatrice contre cicatrice, elle retient difficilement des larmes de joie de couler. Il le faut pourtant. Ce soir, dans leur rituel de retour au pays, c’est la fête!
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Re: It's a prison being free... until you fly home

Dim 8 Aoû 2021 - 13:42


Huit mois. Huit long mois, après tout ce temps, les nombreuses minutes de retard de l’avion ne l'inquiètent pas plus que cela. Elle patiente, bras croisés sous sa poitrine par-dessus son uniforme militaire et observe silencieusement ses pairs s’agiter dans tous les sens. D’autres sont inquiets et rongent leur frein dans leur coin, ils n’ont qu’une crainte, retrouver leur femme dans les bras d’un autre ou avec un formulaire de divorce. Un acte un peu trop courant et commun en retour d’une longue OPEX. Une des raisons pour laquelle Sarah préfère mener sa vie en solitaire, une angoisse conséquente en moins à porter et elle n'a de toute façon pas besoin de ce genre d'attache, sa sœur lui suffit à combler tous les vides.

Desmond la sort de sa torpeur avec un petit coup de coude. “Hey ! Y aura Swann à l’arrivée ? Dis moi oui !” La tireuse esquisse un petit sourire en coin et tourne lentement la tête vers son ami, son duo, son souffleur, ses yeux et oreilles sur le terrain. “Peut-être bien que oui, peut-être bien que non.” Mais ça ne suffit pas à leurrer le militaire. “Ça veut dire oui !” Il ne la connaît que trop bien. Fermant ses paupières dans le but de se reposer un peu, elle reprend calmement : “Si tu tentes encore la draguer, je t’émascule.” Swann est bien trop précieuse pour finir avec un militaire qu’elle risque de perdre trop vite et dont les absences répétées seront bien trop difficiles à supporter pour elle. “Promis, je ne vais pas le faire ! Sa compagnie est juste agréable, c’est une pilule de bonheur ta frangine !” Et elle le croit sur parole, Desmond est plus qu’un ami, des années qu’ils s’entrainent ensemble et grimpent les échelons presque main dans la main, il est comme un frère à ses yeux désormais. “On pourra se prendre un verre tous les trois dans la semaine, mais pas ce soir.” Et il le sait très bien, ce soir comme à chacun de ses retours d’OPEX, la place est pour Swann, un rituel qu’elle ne changera pour rien au monde. “Cool !” Et sur ses mots, elle part en micro-sieste jusqu’à être réveillée par Desmond qui vient doucement la secouer pour lui annoncer qu’ils peuvent enfin embarquer.

Une fois dans l’avion, passée le décollage, la pression retombe et la tireuse à bout repart dans une nouvelle sieste salvatrice bien plus longue que la précédente. Quatre heures plus tard, elle patiente jusqu’à ce que la majorité des passagers quittent l’avion avant de le quitter à son tour. Elle est pressée de retrouver sa jumelle mais n’est pas sans ignorer le temps que prendra le personnel de l’aéroport pour lui restituer son sac, inutile donc de vouloir aller plus vite que la musique. Retrouvant Desmond, elle le rejoint devant le tapis roulant où commence le défilé des sacs militaires. Un exercice relativement agaçant quand ils passent par une compagnie civile pour le transport, les sacs à l’apparence similaires sont obligés d’être mélangés et l’étiquetage n’est pas toujours facile à déchiffrer en un coup d'œil. Les habitués ajoutent toujours un petit quelque chose pour dissocier leurs affaires, pour Sarah c’est un petit ruban vert noué à l’attache de son sac. Ruban qui finit par présenter le bout de son nez en fin de file.

Approchant de la sortie, Desmond et elle repèrent bien vite la jumelle, l’homme s’écarte alors après un signe de main pour sa coéquipière. Coéquipière qui laisse tomber son sac au sol pour réceptionner comme il se doit l'heureuse fusée qui fonce droit vers elle et dont la simple vue lui apporte une soudaine béatitude. Tel le Yin et le Yan, l’étreinte est parfaite et complémentaire, le visage de chacune enfoui dans le cou de l’autre, deux bras entourant la taille et les deux autres les épaules, la fusion parfaite. Le temps s’arrête pour la militaire, les éclats des retrouvailles voisines ne sont plus que des murmures, désormais dans ce hall pourtant animé, il n’y a que Swann et elle. “Toi aussi.” Profitant du bonheur qui la submerge, elle resserre son étreinte en écho avec sa jumelle avant de se séparer légèrement tout en conservant une proximité certaine. Paume contre paume, les doigts se mêlent et s’entrelacent alors qu’un large sourire vient étirer ses lèvres. “Filons vite d’ici.” Les poignets se tournent, les doigts se quittent une petite seconde, juste le temps de changer de position. Sa main libre vient chercher son sac qu’elle jette sur son épaule et c’est main dans la main qu’elle quitte le hall pour gagner le parking.

Le sac est rapidement chargé dans le coffre de la petite voiture hybride semblable à un pot de yaourt pour les sans permis. Véhicule qui contraste à merveille avec le pick-up de Sarah. “J’ai tellement hâte d’y être.” La douche, ses vêtements de civil, son whisky de qualité, le restaurant et enfin la fête, tout ça à côté de sa moitié, ça a toujours le même goût, du bonheur concentré. Attachant sa ceinture, elle se redresse légèrement et enchaîne aussitôt : “Raconte moi tout ! Il s’est passé quoi depuis notre dernier call ?” Ça faisait aussi partie du rituel, Sarah peinant toujours avant de réussir à mettre des mots sur sa mission passée, peu désireuse de replonger immédiatement dans cet enfer, la priorité des premiers récits était toujours pour Swann. Une aide conséquente pour libérer la militaire de ses derniers mois difficiles, pour l’aider à revenir auprès des siens, dans sa vie américaine loin du front.
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Re: It's a prison being free... until you fly home

Dim 8 Aoû 2021 - 14:38

Main dans la main, le cœur bien plus léger que durant ces huit derniers mois, c’est le sourire aux lèvres que Swann prend la direction de sa voiture, enfin entière. Le monde peut bien arrêter de tourner maintenant, elle n’en aurait cure, du moment que sa jumelle est à ses côtés. La laissant charger ses affaires, elle prend place au volant et démarre le véhicule, assez chargé pour être en mode électrique. Oubliant de mettre son clignotant avant de quitter sa place de parking, elle se fait klaxonner et adresse un petit sourire désolé au conducteur qui la dépasse ainsi qu’un petit geste de la main. “Chill dude…” Ce que les gens pouvaient être stressés dans la métropole. Prenant soin de faire ses contrôles cette fois, elle quitte finalement l’aéroport pour s’engager sur le périphérique qui les ramènera en centre ville.

Gigotant sur son siège quand Sarah prend la parole, son sourire s’élargit encore - si tenté que ce soit possible - et elle délaisse la route des yeux, suffisamment pour se prendre un nouveau coup de klaxon. Levant les yeux au ciel, elle reporte son attention devant elle, ne pouvant pourtant pas tenir en place. “On se boit un verre à l’appart, je prends le temps de me faire un cinq à sept avec Mrs.Weed et on file au bar. Oh et je te préviens, ce soir, j’ai envie de danser alors t’as intérêt à déhancher ce joli petit popotin et à me servir de bouclier anti-relous et de pas me lâcher dès que tu trouveras un casse-croûte. Ou seulement si tu peux boucler l’affaire en quinze minutes.” Un rire résonne dans l’habitacle et elle prend la première bretelle de sortie pour reprendre la voie express en direction du nord.

Oh. Oui. Les dernières nouvelles. Swann tente de mettre ses idées en ordre mais c’est une vraie pile électrique. Si ses parents ont toujours refusé de la faire consulter pour une pseudo hyperactivité, le doute reste permis. Elle a toujours eu de grosses difficultés à tenir en place ou à ralentir son débit de paroles. De même qu’à organiser ses pensées. “Hum… ouais… alors… hum… Je pense chercher une autre place pour le boulot. Il y a une entreprise privée qui me fait de l'œil. Fournisseurs de l’armée. Ils ont des projets fous et des fonds énormes, bien plus que la boîte dans laquelle je bosse actuellement. J’ai envoyé ma candidature, j’en saurai plus dans quelques semaines.” Sautillant sur son siège comme si elle était sur un canapé et non en train de conduire une voiture possiblement mortelle, elle continue de parler avec les mains, lâchant parfois même le volant pour mieux imager ses propos. “Papa continue de critiquer la politique Obama dès qu’on se réunit pour les repas de famille et OH!” Elle frappe gentiment l’épaule de sa jumelle, la prenant à parti involontairement. “Alec est venu avec sa nouvelle copine dimanche dernier. Sharon. Une afro-américaine gauchiste qui bosse dans l’humanitaire et est contre le positionnement des troupes en Afghanistan. Un MAS-SA-CRE!” Un nouveau rire lui échappe tandis qu’elle se rappelle les conversations houleuses qui ont eu lieu la semaine passée. “Elle est vraiment top mais parfois je me dis qu’il les choisit simplement pour emmerder les parents.” Non pas que ces derniers étaient racistes mais disons que le schéma classique, c’était quand même mieux. “Miley Cyrus et Liam Hemsworth ont annulé leurs fiançailles. J’te jure, ces derniers temps, elle fait n’iiiiimporte quoi!” Oui, elle passe du coq à l’âne, mêlant les people aux sujets familiaux, mais c’est elle, tout craché. “Jarod a passé ses derniers examens. Il a réussi mais n’a pas eu d’aussi bons résultats que toi, son orgueil a du mal à s’en remettre.” Un clin d'œil et un coup de klaxon plus tard, elle bifurque en direction des grands boulevards. “J’ai craqué sur quelqu'un… mais… mauvais bord…” Elle se renfrogne un instant, étant la reine pour viser les mauvaises cibles. Rien de nouveau sous le soleil de ce côté-là. “OH et il y a eu le scandale d’Edward Snowden mais t’as du en entendre parler!” Même à l’autre bout du monde, ils continuaient de se tenir informés un minimum. “Merde, tiens le volant ça me gratte là…” Et sans attendre que sa sœur soit réactive, l’ingénieure se penche pour atteindre sa cheville, gardant à peu près un œil sur la route. Ou moins la moitié d’un. “Cool merci!” Se replaçant correctement derrière le volant. “Au fait, tu te souviens de Jaimie, sur qui j’avais craqué en seconde et qui m’a… un peu humilié? Je l’ai croisé il y a deux mois en plein centre ville. Quatre-vingt-dix kilos… et pas de muscles. Le karma Sarah moi j’te le dis. Le karma!"

Et parce qu’elle sait sa sœur peu bavarde lors de ses retours de mission, elle continue ainsi tout le long du trajet. Tout y passe. La famille, les amis, les stars, les attentats au marathon de Boston, ses collègues, ses crushs, absolument tout. Le tout avec entrain et une gesticulation des mains qu’elle ne maîtrise pas. Swann, c’était son corps entier qui parlait.

Alors quand enfin elle ouvre la porte de l’appartement après un “Home sweet home soeurette!” elle referme derrière elles et pose sa veste dans un coin. “J’ai soif! File dans la douche je te sers ton poison et je me roule le mien.” Un baiser sur la joue de la militaire et elle file doucement au salon.
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Re: It's a prison being free... until you fly home

Dim 15 Aoû 2021 - 0:58


Le champ de bataille n’est finalement pas si loin, il est de retour, juste devant elle avec une Swann au volant. Sur ce sujet, l’attention de la militaire est piquée au vif avec ce premier coup de klaxon alors que la place de parking vient tout juste d’être quittée. La guerre est lancée, tout est une question de survie maintenant. L’attitude relax de sa sœur fait tout juste ce qu’il faut pour détendre un peu l'atmosphère, mais ça ne s’arrête pas là dans l’esprit désormais alerte de la tireuse d’élite. “Swann, tu...” Elle n’a pas le temps de finir sa phrase, un autre coup de klaxon vient remettre sa jumelle sur les rails, ouf. Elle agite aussitôt la main en l'air pour lui faire comprendre qu'elle ne terminera pas sa phrase, qu'elle peut passer à autre chose.

Sans quitter la route des yeux, elle tend néanmoins bien l’oreille pour ne louper aucune miette des retours de sa moitié. En premier lieu, c’est l’emploi du temps de la soirée qui est évoqué et sur lequel elle ne trouve rien à redire, ça colle à leur habituel rituel. Et ce rire, bon sang ce rire, il n’a rien à voir avec les échos qu'internet lui crachait quand elle était en Libye, celui-ci la comble au plus au point. “Compte sur moi.” Pour tout, pour danser comme pour servir de bouclier anti-relous. “Pour le casse-croûte… ouais... quinze minutes devraient suffire. J’ai faim." Ajoute t-elle après une courte réflexion et avec un petit sourire fripon en coin. Huit mois de disette sur ce pan là, c'est un affaire qui devrait pouvoir se régler rapidement.

“Oh ?” Une entreprise privée ? Elle qui pensait que sa sœur finirait dans la même société que sa mère, finalement, elle n’est pas bien étonnée par ce revirement, tout du Swann. ”Et qui dit plus de fonds, dit plus de sous à la fin du mois aussi. Peut-être l’occasion de changer Titine ?” Non pas que la famille soit particulièrement pauvre, bien au contraire, mais si Swann pouvait enfin s’acheter une voiture digne de ce nom, ce ne serait pas de refus, il y a plein d’hybrides supérieures à ce pot de yaourt sur le marché. “Je vais croiser des doigts ! Tu me tiendras au courant.” Plus un réflexe qu’autre chose, elle n’a pas besoin de lui préciser ce genre de chose, elle sera bien entendu la première informée.

Et l’agitée continue alors que Sarah fait désormais les yeux ronds entre la route, les voitures, les piétons et le volant dépourvu de mains pour le diriger. Quelques hauts les cœurs plus tard, toujours sans quitter la route des yeux, elle se penche largement en avant, prête à y mettre la main si nécessaire. “Aïe… j’vois bien le tableau oui. Je suis presque contente d’avoir évité ça.” Elle n’était jamais fan des disputes de ce genre, surtout avec un Alec au milieu et leur père en face. “Il m’a invité à dîner pour demain soir, ça lui ressemble pas trop, je suppose que c’est pour me la présenter du coup. Elle doit être du genre cordon bleu.” En général Alec n’était pas du genre à s’encombrer avec un dîner et ils se retrouvaient en duo au restaurant ou en trio avec Swann quand ils voulaient les voir en dehors des repas familiaux. Concernant Miley Cyrus, elle hausse simplement une épaule, pas bien intéressée par la vie des stars en ce moment. Le sujet Jarod l’intéresse davantage en revanche et elle vient étirer un grand sourire quand elle apprend que le petit frère n’a pas pu la détrôner, encore une fois. “Parfait ! J’irai le taquiner un peu.” Pas trop mais juste ce qu’il faut, les vieilles habitudes ont la vie dure dans la famille Widmore.

Encore un coup de klaxon, la militaire est déjà moins tendue et elle n’y prête déjà presque plus attention, trop concentrée à scruter la route et la désastreuse conduite de sa jumelle. “Aoutch, il faut vraiment qu’on bosse ton gay-dar...” Une petite erreur à la Swann, ça arrive, il n’y a plus qu’à faire en sorte que ça ne se reproduise pas, ou plutôt, le moins possible, la connaissant... “Oui, Edward Snowden ne nous a pas échappé...” Rien à voir avec Miley Cyrus qui elle était passée à la trappe. Elle n’a pas le temps de rebondir sur le cas d'Edward, il faut soudainement qu’elle prenne le volant. “Wo ! Ok... Good. Fais vite.” Non pas qu’elle est en panique, pas du tout, le ton est calme, ce n’est pas la première fois qu’elle se prête à l’exercice, c’est simplement qu’il y a plus confort comme situation. La propriétaire du véhicule reprenant enfin sa place, elle retourne au fond de son siège pour souffler un grand coup, heureusement, elles ne sont plus loin.

“Jaimie ? Aaaah mais oui ! Bien fait pour sa gueule, bon retour de karma ouais, on trinquera à ça aussi tiens !” Le trajet ne change pas de ton, Swann est fidèle à elle même, passant d’un sujet à l’autre, d’une dimension à une autre, les mains autant en l’air que sur le volant, des vers dans les fesses, les coup klaxons extérieurs pour ponctuer ses phrases, tout est parfait, tout est comme d’habitude. Et pour ne rien changer, le rituel continu une fois dans l’appartement de Swann. L’une occupée à la concoction des “poisons” et l’autre à se décrasser entièrement et enfin retrouver sa tenue de civil. ”Je fais vite !” Le baiser de sa sœur agrandit drastiquement son sourire et elle disparaît aussitôt en vitesse.

Les rechanges déjà prêtes dans la salle bain, la brune ne perd pas une seconde pour gagner la douche. Chaque minute de cette soirée est précieuse et elle compte bien en gâcher le moins possible éloignée de sa moitié. Douze minutes plus tard, elle en ressort métamorphosée, ces cheveux encore un peu trempés sont relâchés, le treillis a été échangé contre un jean, le contour de ses yeux est marqué de noir et son haut n’est autre qu’un t-shirt des Pink Floyd aux manches arrachées. “Quel bonheur putain...” Rien à voir avec ses tenues de terrain et c’est dans un lourd soupir de soulagement qu’elle vient s’écraser dans le canapé. Le verre de whisky juste en face d’elle rejoint vite sa menotte et elle vient le tapoter contre le pétard tout juste roulé.  “À la vie… À nous.” et elle ne se fait pas prier pour tremper ses lèvres dans son whisky préféré, un japonais. “Tu m’as vraiment manqu...” Un regard vers la bouteille et elle passe du tout au tout en une fraction de seconde : “Hey ! La bouteille a vachement descendue ? Qui a osé ?” Alec ? Elle serait capable de lui tirer les oreilles pour cet affront !
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Re: It's a prison being free... until you fly home

Dim 15 Aoû 2021 - 13:01

Après s’être faussement insurgée contre la possibilité de changer Kristin 3.0 - les deux premières ayant subi quelques dommages irréparables - et souligné en long en large et en travers en passant par toutes les tangentes que sa voiture était un petit bijou de technologie et d’écologie, elle repart comme en quarante et rebondit sur chaque sujet, moulin à paroles qui ne s’arrête jamais. Tout y passe, qu’elle aille dans le sens de sa jumelle ou au contraire, émette un avis contraire. Jamais un mot plus haut que l’autre, toujours dans cette fraîcheur coutumière qu’on lui accorde aisément. Si certains se cachaient derrière des sourires de façade et des rires exagérés pour cacher leur mal être, ce n’était pas son cas. Il y avait toujours eu ce petit quelque chose de pétillant. Parfois épuisante pour son débit de paroles, sa façon d’imager chaque propos par des mouvements de mains, ou de passer du coq à l’âne sans laisser le temps à son vis-à-vis d’embrayer sur la seconde vitesse. Mais on revenait toujours vers elle. C’était ainsi.
Sans compter que son appartement gardait toujours sa porte ouverte pour les autres. C’était sa façon d’être, et sans doute ce qui la desservait le plus. Parce que la réciproque ne s’affirmait pas toujours et que la jeune femme se faisait souvent avoir.

Mais c’est Sarah. Elles sont ensemble depuis le tout début de leur vie. Elle la connaît par cœur. Ses forces, ses failles, ce qu’elle dit, ce qu’elle cache, ses regrets, ses attentes. C’est une mécanique bien huilée. Un yin et yang parfait. Un équilibre rassurant et stimulant. Il n’y a pas de faux semblant entre elles, pas de mensonges, pas de non-dits.

Laissant sa jumelle prendre ses aises et retrouver ses marques, ne plus l’avoir dans sa périphérie visuelle lui serre un instant le cœur. C’est un sentiment répétitif de chaque retour au bercail. Après huit mois de séparation à s’inquiéter pour elle, à angoisser à chaque appel reçu tardivement d’un numéro inconnu, elle a cette peur irrationnelle de la voir s’envoler sous ses yeux.
Les bruits familiers de la douche l’aident à s’ancrer dans la réalité et lui préparant un verre de son whisky préféré, elle se contente d’un grand verre d’eau qu’elle vide de moitié tant la soif la tenaillait. S’occupant de son petit péché, elle s’applique pendant de longues minutes à créer le parfait petit tube qui la comblera pour ce début de soirée.

Un large sourire revient éclairer ses traits quand sa moitié sort enfin de la salle de bains et prend place à ses côtés. Sans plus attendre, Swann se renverse sur le canapé et s’allonge, la nuque calée par les cuisses de sa sœur. Dans une gymnastique maladroite, elle retire ses chaussures qu’elle balance plus loin et s’allume son joint, venant le frapper contre le verre tendu. “Et à Jaimie et son obésité tardive, tu oublies Jaimie…” souffle-t-elle dans un rire spontané avant de tirer une longue bouffée de weed, la recrachant sur le côté pour ne pas enfumer Sarah qui n’a jamais été dans ce trip-là. De toute façon avec tous les tests qu’on lui imposait, elle ne pourrait pas.

Louchant sur la bouteille aux trois-quarts vide, effectivement, elle tourne son visage vers sa jumelle qui la domine de sa hauteur et baissant ses lunettes sur le bout de son nez, arque un sourcil à son intention. Devenue quasiment aveugle, elle repousse la monture à l’aide de son index. “Toi tu as osé!” Finit-elle par répondre dans un rire appuyé. “C’est ta bouteille, personne n’y touche. J’ai du bourbon pour les invités lambdas. Vous, ma chère, vous êtes dans le carré VIP, à tous les niveaux. Alors relax et profite. Ce soir, il n’y a que nous. Plus de militaire, plus d’ingénieure, plus de parents, de frères, de gaydar manqué ou de guerre. Juste deux jeunes femmes en pleine fleur de l’âge qui forment une équipe de choc.” Et elle lève son petit doigt à l’intention de sa sœur dans ce rituel enfantin qu’elle ressort parfois.

Tendant le bras jusqu’à la table basse pour récupérer la télécommande, elle lance Youtube et sélectionne une playlist, baissant le son pour juste laisser une ambiance sonore. Se calant à nouveau sur les cuisses de Sarah, un large sourire étire à nouveau ses lèvres alors qu’elle gigote sur le rythme de la chanson, tirant sur son pétard. Ouais, le son collait bien au moment. Chill, un peu rasta, joyeux. C’était exactement le tournant que devait prendre et surtout conserver cette soirée. “Je t’aime, tu le sais ça?” Demande-t-elle dans une rhétorique plus qu’évidente. Elle aimait le reste de sa famille évidemment, de façon inconditionnelle mais Sarah… personne ne pouvait comprendre ce lien. Surdimensionné, puissant, réel, psychique, cette connexion absolue, cette complémentarité sans faille.
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Re: It's a prison being free... until you fly home

Sam 21 Aoû 2021 - 15:05


Elles y sont enfin, dans leur petite bulle rien qu’à elles, instant longtemps rêvé par l'aînée ces derniers mois et également par la cadette, aucun doute là-dessus. Portant son toast et trinquant en vitesse, Swann ne loupe pas le coche et lui rappelle bien vite son oubli. Jaimie ! Comment a-t-elle pu l’oublier ? Dans un large sourire presque carnassier, elle se rattrape vite et lève son verre en l’air. “Oui ! À Jaimie et sa graisse !” Ironiquement, dans deux ans, celui-ci sera un des premiers à se faire dévorer, manque de cardio et de vivacité.

Louchant maintenant sur la bouteille de whisky japonais bien descendue, la vérité tombe bien vite et elle ne peut désormais que s’en prendre à elle-même. “Ah ! Alzheimer commence déjà à me ronger, c’est mauvais.” Fort heureusement aucun signe de la dite maladie dans la famille, c’est simplement la seule mauvaise excuse qu’à trouvé Sarah pour rebondir sur sa perte de mémoire. Mais qu’importe, comme le rappelle si bien sa jumelle, ce soir, il n’y a pas d’intrus dans leur antre, elles sont loin de tout ça maintenant. Aussi, le petit doigt dressé et vite attrapé et serré comme le veut leur vieille tradition. “Oui… au diable les autres.” Son sourire s’est adouci et elle ne quitte pas sa sœur des yeux alors que celle-ci s’occupe d’apporter la petite touche musicale qui va bien en fond sonore.

Les premières bouffées de marijuana sont vite inhalées et la tireuse se délecte aussitôt de l’odeur qu'elle trouve relativement agréable. Face à la déclaration aussitôt envoyée, elle reprend ses mots en tac o tac : “Et c’est réciproque, tu le sais ça ?” Et son sourire devient plus grand encore avant qu’elle ne porte à nouveau son verre à ses lèvres. “Tu me racontes à quel moment tu as compris qu’il était de l’autre côté de la barrière ton crush ? Je sens que ça va être drôle…” Elle pourrait mettre sa main à couper qu’il devait s’agir d’un moment bien délicat et relativement gênant, autant dédramatiser donc et en un rire un bon coup.

Dans la rue, un son remonte soudainement jusqu’à elle depuis la fenêtre ouverte, un pneu qui éclate et qui vole un sursaut à la militaire. Plus qu’un sursaut, son cœur a loupé un battement, c’est typique le genre de son qu’elle ne s’était pas préparée à entendre ici, dans leur antre. Quelques gouttes de whisky secoués par le réflexe nerveux de l'aînée terminent leur course sur les lunettes et le front de la pauvre Swann bien installée sur ses genoux. “Merde ! Désolée !” Le cœur battant à tout rompre, elle vient essuyer d’un revers de pouce bien tremblant les petits ronds de whisky sur son front. “J'ai été surprise...” Elle ne pas de s'expliquer et d'en dire plus sur le sujet, c'est assez classique comme sursaut, malheureusement.
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Re: It's a prison being free... until you fly home

Sam 21 Aoû 2021 - 15:55

Confortablement installée, le joint dans la main gauche, l’autre qui dessine des arabesques dans le vide au rythme de la musique, elle laisse parfois un rire franc passer ses lèvres, remontant seulement son regard dans celui de sa jumelle quand elle répond à son aveu sentimental. Son visage s’éclaire d’un large sourire et elle se perd dans ses prunelles, imprimant les traits de son visage dans son esprit. Certes, elles avaient le même, mais d’un strict point de vue individuel, les différences étaient nombreuses. Infimes, invisibles pour les regards extérieurs, mais existantes. Ou peut-être que ça se jouait dans les mimiques, les expressions faciales qui les trahissaient, leur caractère opposé. Oui, elle se perd de longues secondes, apaisée de la savoir ici, entière de la sentir contre elle. Jusqu’à ce que le sujet dérive sur son dernier vent en date qui la fait grimacer et fermer les yeux quelques instants. “Pitié non...” grogne cette dernière, réfléchissant pourtant déjà à un résumé succinct de l’histoire. Spoiler, il ne le serait sans doute pas. “Je te jure qu’il y avait touuuus les signaux. Les petits regards en coin quand mon attention était focalisée ailleurs mais que je percevais, merci la vision périphérique. Les petits sourires un peu niais, le langage du corps plutôt ouvert, les contacts physiques très très très réguliers. Tout. Il y avait touuuuuut!” commence-t-elle en tirant une nouvelle bouffée sur son joint. “Puis il y a eu un premier rendez-vous, non initié par moi. Bon, okay, c’était une sortie cinéma mais le film était naze. C’est un signe ça non? On choisit toujours un film naze pour se tripoter pendant la séance? Bon okay, y’a pas eu tripotage, mais il y a eu quelques effleurements de petits doigts. Ça compte!” Swann, où les illusions étaient légion et la déconvenue fatalement très haute. “Bref!” Oui, bref, comme s’il lui était possible d’abréger son récit. “Deuxième rendez-vous, dans un bar, on se raconte nos vies, il y a des petites confidences et le jeu des regards continue. Je sais que je me fais des films mais je te promets, là, y’avait vraiment un truc. Une...” Elle agite ses mains, comme toujours, mimant une sorte d’explosion avec celles-ci. “alchimie! Et pas qu’un peu. C’était… pouaahh” Et quand l’ingénieure commençait à user d’onomatopées en lieu et place de vrais mots, c’était qu’elle n’affabulait pas tant que ça. “Troisième rendez-vous, on choisit un nouveau bar, on danse, je tente un rapprochement, je sens une réponse de l’autre côté, je pousse un peu le truc, toujours pas de réponse négative. Et vient le baiser. Et c’est pas comme si j’avais eu un rejet catégorique au bout d’une seconde. Je veux dire, j’ai eu le temps de consommer si tu vois ce que je veux dire. Puis j’ai été repoussé et de but en blanc, j’apprends que ça joue pour la team adverse!” finit-elle dépitée, tirant une longue bouffée sur son pétard, expirant avec hargne. “Je suis pas folle, y’avait un truc. Réel. Tangible.”


Mais alors que Swann s’apprête à repartir dans un argumentaire à minimum quatre-vingts arguments, un sursaut et le contact d’un liquide sur son front la perde dans son monologue. “Shit!”La vue brouillée par des verres de lunettes souillées, elle laisse sa jumelle tenter d’essuyer son front avant de la repousser gentiment, se redressant sur le canapé. “On s’en fout c’est rien” balaye-t-elle ses excuses, retirant ses lunettes pour les essuyer avec les pans du gilet qu’elle porte. À présent quasiment aveugle et sa jumelle devenant une sorte d’ombre floue, elle ne s’arrête pourtant pas là. “Pas besoin de m’asperger la tronche pour me convertir au whisky tu sais. Si t’avais demandé gentiment, je me serais laissée tenter...” L’humour pour dédramatiser la situation. Parce qu’elle sait, connaît ce genre de peurs, de réflexes incontrôlés. “T’es à la maison Sarah. T’es avec moi” la rassure-t-elle en remettant ses lunettes en place sur son nez. Attrapant sa main dans la sienne, elle la serre doucement pour stopper les tremblements. D’ordinaire, ça fonctionnait plutôt bien. “Tu te souviens? Ce soir, le reste du monde n’existe pas.” Et histoire de passer à autre chose de moins traumatisant et dramatique et pour éviter à sa moitié de se perdre dans ses souvenirs de guerre, la jeune femme revient à elle, non pas par égocentrisme mais pour alléger un peu l’ambiance. “Bon alors, t’en pense quoi de mon vent de force 9  là?”
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