Charles Bélanger, un de ses arrière-grand-pères maternels, a fondé en 1882 une entreprise de boulangerie pâtisserie, qui prospéra plutôt bien, au point qu’il en ouvre une puis plusieurs autres au fil des années, en confiant la gestion à divers membres de sa famille. A la mort de Charles, ses héritiers ont décidé d’étendre l’action de la société dans l’alimentaire – créant des supermarchés, notamment. En 1947, ils décident d’investir dans des entreprises de communication radio et télévisuelles puis dans l’immobilier. En parallèle, ils fondent une chaîne de supermarché qu’ils finiront par exporter aux États-Unis, et ailleurs dans le monde, en profitant pour installer des annexes de leurs autres activités. Leur famille possède la majorité des actions de l’antenne canadienne du groupe, et une partie du reste.

Ses parents avaient entretemps déménagé à Seattle, grand berceau de l'aéronautique et de l'aérospatiale grâce à Boeing qui y a été fondée en 1916, et qui offrait de nombreuses opportunités au père de William.

→ Fin 2015-1ère moitié de 2016 : William est encore stupéfait que les fabulations de ses parents n'en soient pas, et l'oisiveté forcée sur l'île le rend fou. Il a plus d'une fois envisagé de partir, mais pour aller où ? Dans quelles conditions ? Il est lucide : il ne survivra pas, là, dehors. Même s'il a déjà été dans des zones dévastées et dans des zones de guerre où, parfois, la loi du plus fort domine, il est bien démuni. Alors il ronge son frein, essaye de vivre une vie normale - une vie qui ne lui convenait déjà pas bien avant que des foutus morts reviennent à la vie.

→ Octobre 2016 : William a vraiment vu, de ses propres yeux, les rôdeurs - autrement que par le biais de vidéos (avant que leurs appareils de communication ne leur soient dérobés). Et même s'il s'était dit que la menace était réelle, que c'était un fléau, il n'avait pas conscience d'à quel point. Surtout qu'ils ne savent pas comment ils fonctionnent. Des rumeurs courent comme quoi ils se relèveront inlassablement, sans que personne ne sache quand, même si on les retue. D'autres disent que si on leur détruit le crâne, ils ne reviendront jamais. D'autres encore disent que lorsqu'on les tue et qu'on est aspergés par leurs fluides, on peut être contaminé. William ne sait pas qui ou quoi croire, mais il a peur. Et il a eu un instant d'hésitation devant eux, manquant de peu de se faire mordre. Un autre soldat lui a sauvé la mise, et il est donc d'autant plus obstiné à l'idée de pouvoir se défendre et défendre l'île, et quand il ne s'entraine pas en tant que soldat, il fait du sport. Il essaye de ne pas laisser de temps mort à sa journée, sachant qu'elle se terminera de la même façon que depuis des mois : avec lui qui tourne dans son lit, incapable de dormir.

→ Décembre 2016 : Si l'ancien pilote n'a pas réellement compris comme est survenue la mort du colonel Norwood, il y est plutôt indifférent – répondre à ses ordres ou à ceux d’un autre, Alec Jensen en l’occurrence, ne lui pose aucun problème. Il est discipliné, et tant qu’il peut laisser libre cours à la colère qui croit en lui depuis la mort de ses parents, c’est tout ce qu’il se demande. Même si c’est dans un cadre défini, avec des règles précises – peut-être davantage encore comme ça, car il sait exactement ce qu’il doit faire et comment.

→ Janvier 2017 : William n'accordait que peu d'importance aux interventions du sénateur Chambers jusqu'à présent, mis à part pour se tenir informé. Ses paroles de début d'année attirèrent cependant toute son attention, à sa grande surprise. Pour une fois, il approuvait ce qui était dit : après tout, si des pillards étaient venus s'en prendre à eux, combien d'autres tenteraient le coup ? Combien s'avèreraient être une menace pour eux ? Bien sûr, on ne pouvait pas vivre en s'opposant constamment à tout le monde, mais c'était bien là toute l'essence de son propos non ? Tendre la main à ceux qui le désiraient, et déclarer la guerre à ceux qui les menaceraient.

→ Juillet 2017 : C'est donc exactement ce que le Québécois a appliqué, dès ce milieu d'année, alors qu'il se rendait à Seattle, à la Garfield Highscool. Peut-être était-ce excessif, bien que ça ne lui ait pas effleuré l'esprit, alors qu'ils mettaient le groupe qui y avaient pris ses quartiers en déroute, détruisant ce qu'ils y avaient construit.

→ Février 2018 : William est profondément écœuré par la prise d’otage du sénateur, surtout alors qu’il finit – accidentellement ou non – par tuer sa femme. Un peu plus convaincu que les hommes sont des pourris, il accueille avec circonspection cette passation de pouvoir, attendant de voir ce que ça va donner. Ce n’est pas comme s’il avait vraiment son mot à dire, de toute façon.

→ Mai 2018 : Le combattant se joint à une nouvelle expédition, visant à former une nouvelle alliance avec des survivants. Son appartenance à la force armée du Fort justifie sa présence, mais il aurait préféré ne pas en être : s’il n’a aucun scrupule à abattre des gens dès lors que c’est nécessaire, il trouve bien trop risqué d’utiliser les rôdeurs pour leurs desseins. D’abord parce qu’ils sont incontrôlables – bien qu’ils sachent réellement se débarrasser d’eux depuis leur apparition il y a presque trois ans de cela – mais aussi parce qu’il ne souhaite à personne de subir leur morsure et la transformation qui va avec. Sans doute lui reste-t-il de nombreux scrupules, plus qu’il ne veut bien l’admettre. Il se prête toutefois au « jeu » orchestré par les têtes pensantes, abattant les rôdeurs et sauvant les habitants d’Issaquah Ranch de la menace qu’ils ont fait peser sur eux.

→ Avril 2019 : Bien qu’ils vivent dans un confort certain et bien mieux lotis que la plupart des survivants, sur l’île, William est proprement stupéfait par le développement du camp, et notamment les nouvelles installations. Ce serait presque un miracle, à ses yeux – de l’électricité en grande quantité, et d’autres équipements qui ne le concernent pas directement, certes, mais une grande avancée pour eux tous. Qui sait ce dont ils pourraient se doter, dans le futur ?

→ Été 2019 : William est incroyablement enthousiasmé par la nouvelle du vaccin contre le virus, mais un peu agacé par le fait qu’il soit administré par tirage au sort. Selon lui, ce qu’il s’est bien gardé de dire, ils auraient dû le confier directement à tous les gens en première ligne, dont les combattants comme lui. Avis sur lequel il aura eu le temps de revenir, en constatant les nombreux effets secondaires plus tard, toutefois. Fidèle à ses habitudes, il n’en a pour autant rien dit, continuant à se rendre aux endroits où il était envoyé.


→ Avril 2020 : L’ancien pilote sait que, pour avoir un vaccin fiable, il faut des sujets tests. Mais n’était-ce pas prématuré que de l’inoculer à des humains, étant donné les conséquences ? Ne devraient-ils pas les achever, pour endiguer la nouvelle menace qu’ils représentent ? Il se pose régulièrement ces questions, bien qu’il leur ait été annoncé qu’un sérum palliatif était en cours de production. Pourtant, cela n’empêche rien, pour le moment, et la doyenne du camp y a perdu la vie. Il est légèrement tranquillisé par le fait qu’ils soient mis sous sédatif – si tant est qu’ils ne le combattent pas – mais reste intimement convaincu que ce n’est pas une solution sur le long terme et que, si le sérum ne fonctionne pas ou n’arrive pas, il faudra prendre des mesures plus définitives.

→ Juillet 2021 : William est enfin déclaré apte à reprendre son rôle – et donc à se proposer en tant que pilote auprès d’Adrienne. S’il était un peu freiné par son caractère qui n’est pas forcément qualifié de facile, ses mois d’immobilisation ont effacé toutes ses réticences. Au pire, elle l’envoie chier, et il insistera. Cela coïncide avec le nouveau vaccin, réputé pour être plus fiable et, surtout, pour permettre de lutter contre ces nouveaux morts-vivants. Doit-il se rendre volontaire ? Il ne voudrait pas risquer d’être à nouveau incapable de sortir et de partir en mission, si des effets secondaires imprévus voyaient le jour...

→ Hiver 2020-2021 : L’état de santé du pilote s’améliore, mais très, trop, lentement à son goût. Il a l’impression d’être un lion en cage – un lion paraplégique – et les restrictions imposées dues à l’accroissement soudain de la population n’aident pas. C’est donc un William particulièrement grincheux et frustré d’être limité dans ses mouvements auquel les gens ont affaire – bien moins agréable qu’à l’accoutumée. Presque de mauvaise foi quant aux demandes et conseils prodigués par les médecins, même si sa nature reprend le dessus et le pousse à suivre leurs directives. Et c’est aussi parce qu’il n’est pas idiot : moins il écoute, plus sa convalescence durera.