Ludwig - Ending Retrograde
Lun 23 Aoû 2021 - 14:47
Cultivé Attentif Patient Compréhensif Attentionné Maniaque Timide Crédule Impressionnable Neutre | * Un essentiel de soin. Des plantes désinfectantes, apaisantes, des gélules faites maisons, tout un attirail d'herboriste. Son stock dépend des raisons de ses sorties. Il en porte parfois une pleine valise. De même, il peut également traîner avec lui un bon paquets de bouquins, à troquer, ou seulement à prêter, le temps d'une journée ou deux. * Ses carnets où il gribouille tout. Il en a généralement trois sur lui, dont un spécialement pour ses dessins. * Un couteau Suisse de qualité rare, et d'autres bricoles qu'il a bidouillé lui-même comme un essentiel de crochetage. * Armes : un beau couteau de chasse à la ceinture. Il n'aime pas les armes à feu, mais porte un 9mm lors de ses sorties. * Son style légendaire Il dégage, à première vue, une attitude enfantine dans une pourtant haute stature frôlant le mètre quatre-vingt-dix. Ce sont deux petites perles bleues-vertes qui sont dirigées vers ces feuilles abîmées et qui percent à travers des lunettes à la branche maintenue par un sparadrap. Un regard qui semble ailleurs, et qui ne croisera jamais, ou seulement furtivement le votre. Un regard qui se dérobe, qui fuit, qui demande à ce qu'on cesse de le fixer. Son nez, est long, sa pointe est arrondie, lui conférant des allures de lutin qui ne sont pas démenties par sa peau pâle, fragile et constellée de tâches de rousseurs. Vous descendez vos prunelles vers ses lèvres pleines et roses, étrangement féminines, et continuez votre contemplation vers sa mâchoire carrée, ses pommettes hautes et saillantes et ses sourcils expressifs, actuellement froncés pour l'aider à se concentrer. Votre regard est ensuite attiré par sa tignasse blonde-rousse ondulée. Indomptable, que le propriétaire prend chaque jour un temps fou à essayer de maîtriser, souvent en vain. Ses vêtements sont élégants. L'ancien libraire semble sortir d'une autre époque, et est visiblement à sa place dans ce groupe. Une chemise qui fut jadis blanche, des bretelles maintes fois recousues, un pantalon à pince et des chaussures en cuir qui paraissent étonnement neuves, vous devinez qu'il s'agit d'un homme qui prenait soin de lui avant l'épidémie et qui parvient encore aujourd'hui à le faire malgré les conditions de vie difficiles. Ses doigts longs et fins exécutent des gestes précis, contenus, efféminés. Vous serez surpris, s'il se lève et marche, de sa démarche un brin empotée qui dénote avec la grâce de ses gestes. Vous serez surpris, également, de sa voix, chaude et réconfortante, qui donne des airs assurés à cet ensemble timide et discret. |
Il peut néanmoins oublier qu'on le regarde si les choses ne sont pas à leur place, littéralement. Si un tableau est penché, si une étiquette ressort d'un vêtement. Il aura énormément de mal à se concentrer sur autre chose que ce petit détail, et pourra sortir de son cocon, quitte à se mettre devant tout le monde, pour régler ce problème.
Cela marche également pour son hygiène personnelle, pour ses affaires, sa chambre. Si les choses ne sont pas telles qu'elles doivent l'être, il risque d'avoir du mal à se concentrer et à s'ancrer dans le présent, déconcentré par un sentiment d'extrême inconfort.
Il oublie souvent son intelligence, sa grande culture et sa soif d'apprendre qui a servi plus d'une fois à sa communauté, plus encore quand il se trouve face à une forte personnalité. Impressionnable, il s'oubliera toujours en dépit des autres, car il pense ne pas avoir assez d'importance, pas autant qu'eux en tout cas. Pour lui, ses passions sont futiles, et il est loin de se trouver intelligent ou même vraiment débrouillard. Il dira qu'il essaie. Qu'il fait son p'tit truc, dans son coin, et on verra.
Il aime les gens qui savent des choses, et n'hésitera jamais à complimenter un savoir, réellement impressionné et ravi d'en apprendre plus. Il est simple d'obtenir son attention. Ludwig est un être crédule, qui fait confiance facilement, même encore aujourd'hui, même s'il tente de lutter contre ce trait. Il croit au profondément 'bon' et trouvera toujours des excuses, même à la pire vermine. Dans un conflit, cela peut être pratique pour être objectif, mais cela fait qu'il est généralement incapable de prendre parti. Il est celui qui sépare les disputes, celui qui donne raison aux deux, sans vraiment rien apporter de plus.
Même quand les histoires se tournent sur lui. Il tentera de fuir, s'excusant presque immédiatement, même sans savoir, fuyant du regard, se renfermant dans sa bulle. Préférant s'aplatir que tenir tête, donner raison même quand on a tort, tant que cela enlève la lumière braquée sur lui.
Ludwig est un amoureux de l'humain en règle général. Un empathe hypersensible, un poète déchu, d'une patience à toute épreuve et d'une compréhension sans faille. S'il n'a pas toujours les mots pour rassurer, il a prouvé plus d'une fois être une oreille particulièrement attentive.
C'est un optimiste qui aime vivre et qui aime la beauté du monde, qui la voit même à travers la pire crasse possible, qu'il ira gratter du bout du doigt, quitte à s'arracher la peau, pour décréter que là, là, c'est beau, il y a une part de beau, regarde comme c'est beau, ça vaut la peine non ? Tout ça pour les autres, pour les aider à avancer.
Probablement qu'il cache une lourde dépression derrière cette poésie à toute épreuve. Il a appris à s'oublier pour les autres, à vouloir aider, jugeant qu'ils le méritaient plus que lui, que pour lui, il n'y avait pas grand chose à faire.
On se demande parfois comment il a pu faire pour survivre tout ce temps. Ceux qui le connaissent ont compris qu'il avait la capacité d'attendrir, sans trop savoir comment. Qu'effectivement, sa gentillesse et sa bonté n'étaient pas toujours vaine, malgré les claques de réalités qu'il a pu se prendre et qu'il se prend toujours. Un souffle d'espoir en ces temps troublés.
Il avait une belle vie. Il aimait être cet enfant choyé et gâté par ses parents. Maintenant qu'il y pense, il était peut-être trop gâté. Étant tous deux médecins, ils ne manquaient donc pas d'argent, et ils excusaient leurs trop fréquentes absences par d'onéreux présents. Très tôt alors, Ludwig apprit à se débrouiller seul, à s'amuser seul. Sa bulle prit donc très vite une place importante dans sa vie.
Les nombreuses nounous qu'il eut ne parvenaient pas vraiment à le faire parler ni le faire sortir. Ses journées, il les passait le dos courbé en avant, les mains refermées sur des petites voitures, poupées, ou n'importe quel objet qui tenait lieu d'un jouet pour lui. L'imagination était réellement sa seule amie.
L'école était aussi difficile pour lui. Il n'arrivait pas à s'intégrer, à s'ouvrir aux autres enfant. Son regard restait toujours braqué devant lui, happé par un point invisible que personne n'arrivait à effacer. Il fut scolarisé jusqu'à ce qu'il ait appris à lire et à écrire, ses parents prirent ensuite l'initiative de lui offrir des cours à domicile, plus adaptés, mais qui n'aidèrent sûrement pas le garçon à s'ouvrir aux autres.
Il était néanmoins forcé de se mélanger aux autres lors de cours de sport, obligatoire dans les écoles norvégiennes. Autrement, un professeur particulier, Soren qu'il s'appelait, il s'en souvient très bien, lui tenait compagnie presque tous les jours, et était même parvenu à s'acquérir sa confiance.
C'était un homme très cultivé, qui avait été engagé spécialement pour Ludwig et qui vivait presque avec lui. Il aida son élève comme s'il avait été son propre fils et remarqua très vite son goût pour la lecture et pour les histoires abracadabrantes. Nombreux livres passèrent alors entre les mains de ce futur libraire. Ses doigts fins tinrent également bons nombres de stylos et autres crayons de papier, puisqu'en parallèle et poussé par son professeur, Ludwig s'était mis à écrire. À beaucoup écrire, parfois pour ne rien dire, parfois pour partir dans des romans qui partaient dans tous les sens et, plus rarement, pour construire quelque chose de vraiment réfléchi. Il apprit à manier sa plume aussi bien qu'un chevalier manierait sa lame, et s'il avait été plus entreprenant, peut-être aurait-il pu avoir une jolie carrière d'écrivain.
La naissance de son frère Tomas ne changea pas vraiment la donne. De cinq ans son cadet, il se trouvait qu'il était le total opposé de Ludwig. Ouvert aux autres, bavard, fêtard et excentrique, Tomas était populaire, et beaucoup de ses amis le pensaient fils unique. Malgré cela, lui et Ludwig s'entendaient bien et ils chahutaient souvent. L'aîné était souvent envieux, voir jaloux de son frère qui semblait plus choyé par ses parents et à qui la vie semblait plus sourire, mais cela ne l'empêchait pas de l'aimer et de lui apporter son aide dès qu'il le pouvait.
Protecteur, Ludwig restait tout de même dans son ombre et ce malgré le désir de Tomas de le faire se mélanger au monde. Les rares sorties qu'ils firent ensemble ennuyèrent le futur libraire plus qu'autre chose. Les soirées en boîtes, la musique et le bruit … très peu pour lui. À l'évidence, il y avait un fossé entre les deux frères.
A dix-huit ans, Ludwig prit le chemin de l'enseignement professionnel. Il entreprit de se trouver un travail pour se pousser à aller un peu plus vers les gens et à être moins timide, et il devint alors postier à vélo, travail qu'il garda une année. Une mauvaise chute le força à arrêter le vélo et à utiliser des béquilles à la place. Aujourd'hui encore, Ludwig possède une faiblesse à la cheville qui lui donna la mauvaise habitude de boiter.
Il termina ses études en arts littéraires, mais demeura de longues années sans emploi, terré au fond de la grande maison familiale, tandis que Tomas faisait le tour du monde. C'était difficile pour Ludwig de voir son frère accomplir tant de choses aussi aisément. Soren était devenu un proche ami de la famille, et s'il n'était plus le professeur de l'aîné, il avait gardé une place de choix dans son cœur et l'aidait encore beaucoup. Plus que ses parents en tout cas.
Finalement, Ludwig s'était fait la réflexion qu'il n'était visiblement pas qualifié pour entreprendre des choses et essayer de s'en sortir seul. Désespéré de voir qu'il n'arrivait pas à se détacher de l'emprise de ses parents, il prit la décision radicale de partir une bonne fois pour toute. Après tout, son petit frère le faisait, et ça n'avait pas l'air si compliqué. En plus, il se débrouillait dans plusieurs langues : anglais, français, italien, il les comprenait certes bien plus qu'il les parlait, mais il était sûr que ça pouvait suffire. Lire les livres en version originale allait peut-être lui servir à quelque chose, en fin de compte.
Il partit donc. À l'âge de vingt-six ans, tout frais payé par ses parents qui saluaient chaleureusement cette initiative.
Bien évidemment, ils l'aidèrent grandement à s'occuper du passeport, des vaccins et de tous les papiers dont il nécessitait pour partir. À vrai dire, Luwdig n'eut pas vraiment à s'occuper de grand-chose excepté suivre ses géniteurs d'un bâtiment à un autre pour obtenir tout ce qu'il lui fallait. Il serait bien incapable d'expliquer tous les papiers qu'il possède, comment il les a eu et serait tout autant incapable de refaire les mêmes démarches seul.
Le père de Ludwig ayant quelques contacts à Seattle, il fournit quelques adresses à son fils pour l'aider à trouver un travail. C'est donc le cœur léger et sans réelle appréhension que le jeune homme prit l'avion.
Oui, mais la vie n'est malheureusement pas aussi simple. S'il parvint à s'en sortir les premier mois grâce à sa réserve d'argent, il finit par lentement ne plus avoir les moyens de vivre. Les contacts du père n'embauchèrent pas Ludwig, ou seulement pour quelques temps - le norvégien ne possédait pas les compétences recherchées ou n'était simplement pas fait pour le travail qu'on lui proposait -, il fut au final expulsé de son appartement, et demeura contraint de vendre la plupart de ses affaires pour pouvoir se nourrir.
Trouver un travail n'était vraiment pas chose facile. Lui qui était né avec une cuillère en or dans la bouche, voici que son retour à la réalité était aussi brutal qu'une grande claque en pleine face.
Demander de l'aide à ses parents le dérangeait : il leur avait promis et vanté qu'il s'en sortirait. Alors, il assuma, pour la première de sa vie, et ne donna plus de nouvelle à sa famille pendant un long moment, honteux. Seul, dans la rue et sans argent, il découvrit la vie, la vraie, celle qui fait mal et qui donne envie de se terrer au fond d'un trou.
Ça dura bien huit mois. Huit mois d'enfers, de crasse, de faim et de regards méprisants. C'est à cette époque qu'il apprit à se taire et à baisser les yeux chaque fois qu'un regard se tournait vers lui. Il savait qu'il ne possédait pas les capacités pour s'imposer et se faire respecter. À la place, il choisit d'être une ombre. Et à part quelques petits règlements de compte, Ludwig pouvait au moins se vanter d'être doué pour être invisible.
Il continua à lire et à écrire malgré cela. Plus encore qu'avant, puisqu'il n'avait plus que ça, il ajouta le dessin à sa liste de talents. Certains habitants lui apportaient du matériel et prenaient parfois quelques minutes de leur journée pour discuter avec lui. On lui avait dit que la vie était injuste, que l'Etat n'aidait pas. On lui souhaitait bonne chance, on demandait à ce que Dieu le protège, et on repartait en ayant la sensation d'avoir fait sa bonne action de la journée. Il apprit alors à apprécier la compagnie, se mit à redouter la solitude.
Lors d'une journée comme une autre, le norvégien se rendit à un salon du livre. Il avait réussi à se laver, gardait toujours avec lui de beaux vêtements au cas où on lui proposerait du travail ou n'importe quoi, et ce fut la tête haute bien qu'un peu intimidé qu'il pénétra dans le grand hall partiellement rempli. Il savait où il voulait aller, et avançait les yeux rivés sur les pancartes présentant les écrivains présents, avant de piler lorsqu'il finit par déchiffrer le nom de celle qu'il cherchait …
Lena Williams !
Sa voix s'était élevée aussitôt. Sa joie était palpable, et si un immense sourire avait étiré ses lèvres lorsqu'il eut dit ce nom, lorsque son regard croisa celui de l'écrivaine, il se reprit immédiatement, réajustant son manteau et se balançant d'une jambe à l'autre. À son tour alors, elle avait sourit, l'avait salué, et alors, la magie avait pu commencer.
Lena Williams était l'un des modèles de Ludwig. Elle écrivait généralement des romans fantastiques, mais sa plume était variée, et elle avait également créé quelques pièces de théâtre et quelques thrillers. Une véritable star pour le norvégien, qui, timide d'ordinaire, s'était mis à parler, parler, parler... Jusqu'à ne plus avoir les mots. Seulement à cet instant, il s'était rendu compte qu'il ne l'avait pas une fois entendue s'exprimer à son tour. Il redouta qu'elle le trouve ennuyant, qu'elle lui fasse une quelconque moral, ou pire encore ! Qu'elle l'ignore totalement. À la place, elle rit, les joues roses et les yeux brillants, flattée, et peut-être séduite par cet homme haut en couleurs qui sortait de nul part. Elle enchaîna à son tour, et ce fut comme si une corde invisible venait de relier ces deux personnes, de façon aussi soudaine que surprenante.
Elle le recontacta peu de temps après, et finit par apprendre dans quelle situation il se trouvait. Et malgré les protestations de Ludwig, elle l'aida à se reconstruire. Elle dépensa beaucoup d'argent pour lui qui n'en menait pas large et se demandait pourquoi est-ce qu'elle lui portait autant d'intérêt, et l'aida à réaliser son rêve de devenir libraire. En échange, avait-elle suggéré avec un sourire malicieux, de vendre ses bouquins et de lui faire de la pub.
Sa vie put alors repartir à zéro. Il avait aménagé cette librairie comme si elle avait été sa propre maison. Des murs en pierres apparentes, des poutres en bois, de grandes bibliothèques pleines à craquer, décorées de guirlandes lumineuses apportant à l'endroit une touche quelque peu fantastiques et de gros fauteuils bien confortables pour ceux désirant lire étaient disposés à des endroits stratégiques de la pièce.
Il est à noter d'ailleurs, une rencontre particulièrement étonnante lors de sa première semaine de travail. Seul à la boutique, le norvégien s'évertuait à faire de cet endroit son coin de paradis, lorsqu'un animal entra tout naturellement, cancanant fièrement et se calant gentiment dans l'un des fauteuils sous le regard éberlué de Ludwig. D'abord tenté de le mettre dehors, le libraire accepta sa présence, trouvant la situation amusante. En fin de journée cependant, et voyant que l'animal était toujours présent, il fut contraint de le faire sortir … pour le voir revenir le lendemain, et le surlendemain … Il n'était pas méchant, ce canard, et se laissait même caresser. Ludwig finit par lui donner un petit nom, Voltaire, et il devint alors son canard domestique. C'était un tout jeune canard, qui devait être poussin il y a fort peu de temps. Il fut donc simple, avec un peu de patience et d'amour, à Ludwig – et à Lena lorsqu'elle était là -, d'apporter un semblant d'éducation à la bête. Elle apprit à ne pas faire ses besoins n'importe où et à prévenir lorsque quelqu'un entrait dans la librairie. Un vrai chien de garde.
La situation de Ludwig demeura ainsi un moment, et aurait pu durer encore éternellement … Les années passaient, et le jeune homme ne put qu'être comblé de la vie que lui avait offert Lena. Les deux personnes se connaissaient maintenant par cœur, et, si leur entourage était persuadé qu'ils finiraient ensemble, jamais un geste ne fut plus intime qu'un autre. Il était clair pourtant, que Ludwig ressentait quelque chose pour elle, et inversement, mais jamais aucun des deux ne parvint à approcher l'autre autrement qu'amicalement. Par peur, peut-être, de se perdre pour toujours.
Le norvégien avait finalement osé recontacter sa famille, qui était venue passer des vacances chez lui, et la vie était belle, et Ludwig était heureux, et le monde tournait bien, et cette histoire aurait pu faire l'objet d'un film Disney si la fin du monde ne s'était pas invitée au dîner ...
Jusqu'à décembre 2015
Vivant au cœur de Seattle, dans une rue animée, Ludwig fut aux faits des premiers comportements étranges et arrestations mouvementées. Inquiet, comme beaucoup pourtant, il se dit que cela allait être passagé. Même si Lena finit par venir chez lui avec des affaires, pour se rassurer, le temps que la crise passe. Ils parlent d'une idée de roman, inspiré par l'actualité, à des années-lumières de la réalité.
Le lendemain, des patrouilles sillonneront la rue, et des coups de feu se feront entendre. Face à eux, le trio – Mike, un voisin, les ayant rejoint après s'être fait agresser par sa femme - se verra donner un itinéraire à suivre dans l'immédiat, à peine le temps de prendre quelques affaires.
Escortés, ils se verront forcés de faire une halte dans une pizzeria où d'autres civils et militaires se trouvaient déjà, les rues étant impraticables. Ils y resteront une bonne poignée de jours, dans un climat de terreur à peine maintenue. Plus de contact avec l'extérieur, obligés d'être le plus silencieux possible. Ils sont une vingtaine en tout, dont sept militaires, à se marcher dessus, à avoir peur pour eux et leurs proches.
La tension montera au fil des jours, la pizzeria restera deux nuits dans le noir total. L'éclairage se fera à la lampe torche ou à la bougie, avec une impression de faux calme où tout le monde retiendra son souffle. Et un matin, ils se rendront compte du suicide de Mike, dans les toilettes, ajoutant un peu plus de drame à l'ensemble. De plus, les réserves s'épuiseront drastiquement, au point où on finira par en vouloir à Voltaire. La querelle éclate, Ludwig est bien vite maîtrisé, l'arcade ouverte, et on cherche l'animal, en vain. Il se sera volatisé, et le libraire aura été blessé pour rien.
Lena finira par lui avouer qu'elle avait choisi de faire sortir l'animal au moment du litige, et cela suffira à animer la colère de Ludwig. Voltaire, dehors, n'a aucune chance.
Janvier 2016 :
Les militaires prennent enfin les choses en main, et décident de rejoindre cet autre camp de survivants, plus sécurisé que celui-ci, à CenturyLink Field. Enfin, on leur apporte de vraies réponses, on parle de ces morts qui reviennent à la vie, que chaque être humain est susceptible de posséder déjà le virus, et qu'une simple morsure de la part de ces créatures est suffisante pour causer la mort et la transformation.
Pour la première fois, Ludwig voit l'une de ces créatures de ses propres yeux. Sa querelle avec Lena semble bien loin quand il l'attrape par la main pour se rassurer. Les survivants évoluent au-dehors, et les balles sifflent autour d'eux pour abattre ces bestioles qui semblent ne jamais mourir. L'un des militaires découvre qu'il est plus simple de les immobiliser lorsque l'on vise la tête.
La mission se révèle vite être une mission suicide. Les morts-vivants sont bien plus nombreux que ce qu'ils imaginaient, et les chargeurs finissent par se vider, et la seule manière de leur échapper et de courir.
Ludwig manquera de perdre la vie, quand il se retrouva par terre, immobilisé par la douleur au niveau de ses côtes. Pour la seconde fois, Lena lui sauvera la vie en le tirant avec une force qu'elle n'imaginait pas posséder. Une seconde dette que Ludwig ne pourra jamais payer, puisqu'elle laissera, elle, sa vie derrière elle, après avoir simplement été mordue une fois le libraire relevé. Elle arrivera pourtant à faire un bout de chemin avec eux.
Longtemps, les survivants courent, la tête remplie d'horreurs et poussé par l'adrénaline. Ils ne sont plus qu'une dizaine, nombre qui diminue de plus en plus vite. Ludwig est contraint d'abandonner Lena derrière-lui.
Le libraire s'en voudra toute sa vie de ne rien avoir pu faire pour elle, et beaucoup de ses écrits sont aujourd'hui destiné à cette femme. Elle est également la personne qu'il dessinera le plus dans son petit carnet à croquis.
Le peu de rescapés s'autorise finalement une pause à l'abri, dans un bâtiment en chantier. Ils y passent une nuit mouvementée, ou aucun d'entre-eux ne parvient vraiment à dormir, à l'affût du moindre bruit, du moindre mouvement suspect. Ludwig fait le compte des survivants. Trois fois de suite il recompte en chuchotant du bout des lèvres, espère oublier quelqu'un, en vain. Ils ne sont plus que six, dont deux militaires. Parmi les civils, une seule femme, et Ludwig lui en veut qu'elle ne soit pas Lena.
10 Janvier :
Eux qui pensaient pouvoir vraiment souffler une fois arrivés au stade, les voilà bien déçus. De nouveau, ils courent : CenturyField est envahi de créatures. Comment Ludwig parvient à s'en sortir ? Guidé par Voltaire.
Il voit l'oiseau, éloigné de tous. Son nom glisse sur les lèvres du libraire qui lui court aussitôt après. Est-ce un mirage ? Non, Voltaire est bien vivant. Et quand le norvégien l'atteint et le prend dans ses bras, un bus passe devant lui, klaxonne, freine bruyamment. Le message est passé, Ludwig saute à l'intérieur et rejoint les derniers survivants de CenturyLink Field.
Le chalet 2016-février 2017
Perché loin du monde, le groupe s'en sortait bien. Ils le pensaient. En tout cas, le lieu plaisait particulièrement à Ludwig. Dans le froid qui ne l'incommodait guère, loin des villes et des rôdeurs, il s'était senti chez lui, et il avait appris à connaître les gens, à s'ouvrir à eux.
Il abandonnera derrière lui une bibliothèque qui lui était précieuse et une première série de proches lors d'une attaque de rôdeurs qui les forcera à fuir.
Tacoma- Février-Juin 2017
Le groupe s'arrêtera dans cette ville fortifiée après un exil long et pénible qui ne se fera, une fois de plus, pas sans perte. Dans la cohue, Ludwig perdra Voltaire, qui servira de distraction précieuse pour repousser les rôdeurs.
Ici, le libraire peinera à assumer la direction militaire. Perturbé et frappé par la souffrance de certains des siens, il prendra des décisions maladroites et s'enfermera dans son mutisme, ne s'ouvrant presque à personne.
Mais leur séjour ici durera peu de temps. L'explosion causera la perte de nombre d'entre eux, dont du couple Christina et Alan, de proches amis de Ludwig, qui sera forcé de les abandonner dans les flammes. Il restera traumatisé de cet incendie et ne tiendra que pour les siens, que le temps de trouver un nouveau refuge, jusqu'à ce que son groupe et celui de Sanctuary Hills et qu'ils ne finissent par ne former qu'un, à Issaquah Ranch.
Issaquah Ranch.
Ludwig sombrera petit à petit dans une profonde dépression. Incapable de se relever après toutes ces morts, il fera une tentative de suicide, aux abords d'une rivière, et sera sauvé in extremis d'une pendaison par un survivant solitaire. L'homme disparaîtra dans la foulée, et il ne saura jamais qui il était.
Il sera contraint de parler de sa souffrance à certains des siens, qui tenteront de l'aider au mieux. S'il s'en est sorti, à ce jour encore, la dépression est toujours présente, comme un sombre ami ployant sur ses épaules. Il apprendra seulement à vivre avec.
Plus tard, le camp sera touché d'une épidémie de bronchite. De ça, une série de meurtres. Ils finiront par trouver le coupable, et Ludwig s'opposera bec et ongle à ce qu'il se fasse abattre. Finalement, le meurtrier sera exilé du camp, et le libraire ne saura jamais ce qu'il est advenu de lui.
Mai 2018 :
La rencontre entre plusieurs communautés se passera mal. The Remnant et American Dream contre Issaquah Ranch. Un refus de coopérer, de s'asservir, et ce sera plusieurs membres qui se feront abattre. Ludwig n'hésitera pas à se proposer en échange d'une fausse paix. Lui et d'autres membres passeront six mois chez l'ennemi, où le libraire finira par acquérir la confiance de ce groupe de dominants en proposant des idées diverses pour leur confort, sécurité et autres renforts de barricades.
La libération se fera en novembre 2018, non sans, encore une fois, une bataille sanglante qui laissera de nombreux morts des deux côtés. Ludwig est dépassé par tout ce qu'il se passe, par ces grandes communautés. Il rentrera chez lui, toujours plus silencieux mais ne montrera rien de son malêtre.
2019
L'année où ils découvriront l'existence des New Eden. Où Ludwig désirera ne pas se méler à eux, de près ou de loin. Il prendra également une place un peu plus importante dans la hiérarchie du groupe, soucieux de soulager Andrea de la charge de travail. Demeurant dans l'ombre, ne souhaitant pas attirer l'attention sur lui, il sera la petite voix sur son épaule lui chuchotant conseils, suppositions, et tout ce qu'elle avait besoin, ou non, d'entendre.
Novembre 2019
Il rencontrera Olivia, nouvellement arrivée, enceinte, au camp. Malgré une survie difficile, un accouchement pénible, Ludwig sera présent pour elle, et peu à peu, ils se découvriront des sentiments l'un pour l'autre. Ils se mettront en couple durant la nouvelle année, et, dans la foulée, la jeune femme tombera de nouveau enceinte.
Printemps 2020
Inespéré. Alors qu'il devait guider un nouveau au sein du camp, Ludwig se rendra compte qu'il s'agit de son frère, Tomas. Les retrouvailles se font dans les larmes, le libraire peine à croire à ce miracle, mais la balance penche bien du bon côté. Malgré les tourments que le groupe traverse encore et traversa toujours, il arrive à se dire heureux. Un minimum.
Il se servira de son élan de bonheur pour aider au mieux les siens, soutenant les blessés comme Lisandro, accompagnant les souffrants avec ses plantes médicinales, guidant même ceux au-dehors du camp, désireux d'aider du mieux possible, au point de s'oublier.
Ce sera durant l'été que sa relation avec Olivia commencera à s'effriter, malgré tous les efforts maladroits du rouquin, sans qu'il ne comprenne pourquoi. Ils resteront ensemble jusqu'à l'accouchement. Après ça, ils n'en cesseront pas de s'éloigner. Pour autant, Ludwig restera un père exemplaire, pour Nicolas, le premier enfant d'Olivia, et pour Romy. S'il n'arrivait pas à être un bon compagnon, il pouvait au moins être un bon père.
La fin de l'année approchera, et avec ceci l'histoire de Marlon. Ludwig fit un grand pas en arrière avec cette histoire, souvent tiré d'un côté et de l'autre, jouant parfois les intermédiaires, mais restant fidèle à Andrea, jusqu'au bout. Il aura tenté d'apaiser les tensions, de facilité le dialogue, de proposer des concessions … Toujours en vain. Il verra une fois de plus que les choses peuvent facilement le dépasser.
Toujours très solitaire, il n'en est pourtant pas moins une bête de travail. Plus axé, vous l'aurez compris, sur le mental, les travaux minutieux, il est également insomniaque, et donc, pas mal actif.
Il élève ses enfants du mieux possible, un peu plus concentré sur Nicolas dont il s'est occupé quand Olivia ne le voulait et ne pouvait pas. Il lui apprend ce qu'il sait, il lui apprend l'amour de la vie et de son prochain et tente de faire de même avec Romy, qui est un peu plus collée à sa maman. C'est un père maladroit mais un père aimant et attentionné.
Depuis quelques temps également, il met en place, méthodiquement, un projet pour aider en extérieur. Outre proposer ses services en magnétisme ou pour troquer ses remède naturel, il s'est mis en tête de créer un espace, un planning, quelque chose, n'importe quoi, de culturel. Que ce soit pour les plus jeunes ou les plus âgés. À présent que les communautés sont plus soudées, qu'un semblant de vie reprend dans le coin, il pense important de replanter la graine de la culture et de la réflexion. Il y réfléchit, encore, prend ses idées en note, prépare des plans possibles, sans trop en parler, préférant attendre d'être sûr de lui.
Cela lui permet également de ne pas trop penser à sa rupture avec Olivia. Il se tient occupé, de nuit comme de jour, à refouler ses émotions sous une bonne plâtrée de travail.
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Re: Ludwig - Ending Retrograde
Lun 23 Aoû 2021 - 17:46
Tu es maintenant validé(e) ! Tu vas pouvoir commencer à survivre au fort de Nisqually.
Si tu as la moindre question supplémentaire, tu peux contacter le staff par MP pour de plus amples informations.
Pour en apprendre un peu plus sur ton groupe, tu peux :
• Découvrir la présentation de The Haven
• Découvrir la partie vie de groupe
Afin que ton intégration se passe bien :
• Pense à passer par ici pour demander les caractéristiques de ton personnage.
• Poste ta fiche de lien pour trouver des copains
• Mais aussi tes annexes
• Et pour te lancer dans l'aventure viens faire une demande de RP !
• N'oublie pas non plus de recenser ton/tes PNJ.
N'hésite pas non plus à venir faire un petit tour dans le FLOOD et sur la CHATBOX, nous serons contents de t'y accueillir !
Le staff au complet te souhaite une excellente apocalypse et un très bon jeu sur TWD
ANAPHORE
- Neela J. Yeo-Jeong
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