I need your smile
Ven 27 Aoû 2021 - 9:44
Avril 2016, Skylight Farms, Washington
J'imagine que les entrainements de Louisa portaient leurs fruits. Je sentais mon corps plus solide, plus endurcit qu'au début de ce foutoir. En un an, l'enfer sur terre s'était transformé en une sorte de champs de batailles contre les démons et chaque jour, nous devions les affronter pour éviter qu'ils nous dévore les uns après les autres. Le vieux Richmond disait à qui voulait l'entendre que c'était ça, l'Armageddon et que nos péchés seraient enfin lavés. Pour ma part, je savais bien qu'il fallait une machine à laver industrielle de 500kg au moins pour nettoyer mon âme mais je doutais sérieusement de l'existence d'un truc pareil. Qu'importait, puisque nous étions en sécurité. Pour l'instant, la menace ne frappait pas réellement à nos nouvelles portes et c'était une aubaine que le commandant Arckett nous maintiennent en sécurité. Ou le sergent ? Lieutenant ? En réalité, je ne me souvenais même pas de son grade mais le fait est que j'avais beaucoup d'estime pour elle. Sans doute même que quelques mois auparavant, je l'aurais volontiers courtisé pour quelques soirées intimes dont elle se serait souvenue. Bon, ok, j'y croyais fermement qu'elle aurait apprécié mais il était, à mon sens, difficile de comprendre comment elle fonctionnait. Et finalement c'était pas plus mal puisqu'elle devait clairement être un robot ou un truc comme ça pour que je ne parvienne pas à l'atteindre. Au moins, elle était de bonne compagnie et elle m'aidait avec mon addiction à l'alcool. A vrai dire, c'était elle, qui m'avait mis à la diet et m'obligeait à me sevrer en suivant les entrainements pour que j'occupe mon esprit. "Les vices mèneront les morts à notre groupe, Pete. Et si on ne peut pas compter sur tout le monde, autant abandonner la guerre maintenant." qu'elle me répétait à chaque fois que j'avais envie d'abandonner. Bizarrement, ça me remontait souvent le moral et je reprenais ma propre bataille.
Enfin, ça c'était en général. En ce moment, je la trouvais plutôt invisible, notre dirigeante et je voulais savoir pourquoi. Quoi de mieux que ma soeur, pour en connaître les raisons. Hoani était devenue proche de Louisa avec le temps. Comme des meilleures amies, presque. Ma frangine s'était découverte une facette qu'elle ignorait ou alors c'était moi qui ne l'avait jamais vu, cette détermination sans faille. En y réfléchissant bien, ça devait forcément venir de moi. Déambulant dans le camp, je trouvais ma cadette occupée à observer un plan couvert de tracés, de croix et d'indications que je ne comprenais pas vraiment. Son air concentré me faisait sourire d'affection. Quand était-elle devenue une guerrière ? Quand est-ce qu'elle avait prit en main une partie du lead ? "A froncer les sourcils comme ça, tu vas avoir des rides jusqu'au nombril." laissais-je échapper à la banquière, prenant une chaise et m'installant dessus sans y avoir été invité. "J'espère au moins que tu planifies notre fuite et que tu comptes créer un groupe dont tu serais la reine." que je continuais de la taquiner doucement avant de me redresser. "Ton tou... Will n'est pas là ? Il est en expédition ?" demandais-je, curieux de savoir où était mon parfait beau-frère. Malgré le temps, ce type parvenait toujours à m'agacer. Parce que bon, malgré les années, le fils idéal rappelait encore à ma mère quel genre d'enfoiré j'étais et la jalousie que je lui portais n'était vraiment pas belle, j'en avais conscience. Mais pour Hoani, j'essayais de calmer l'animosité et cherchais à m'entendre avec. Même si ce n'était pas évident pour moi de faire ce genre d'efforts.
"Tu sais encore sourire ?" que je questionnais ma soeur tandis qu'elle ne déridait pas. "Hey, fais pas semblant de pas m'entendre ! " Je réclamais son attention comme un enfant qui en avait marre de jouer tout seul et rapidement, je me redressais pour venir plonger sur ma frangine, lui faisant un câlin qu'elle ne pouvait repousser puisque j'étais plus fort qu'elle, physiquement. "Aaaaaimeuh mooooi ! Hoaniiii ! Allez ! Steuplaaaaait !" que j'insistais quelques minutes avant de la libérer légèrement de mon emprise. "Hey... Je suis là si ça va pas, tu le sais, hein ?" déclarais-je finalement à son oreille en venant frotter lentement son dos.
J'imagine que les entrainements de Louisa portaient leurs fruits. Je sentais mon corps plus solide, plus endurcit qu'au début de ce foutoir. En un an, l'enfer sur terre s'était transformé en une sorte de champs de batailles contre les démons et chaque jour, nous devions les affronter pour éviter qu'ils nous dévore les uns après les autres. Le vieux Richmond disait à qui voulait l'entendre que c'était ça, l'Armageddon et que nos péchés seraient enfin lavés. Pour ma part, je savais bien qu'il fallait une machine à laver industrielle de 500kg au moins pour nettoyer mon âme mais je doutais sérieusement de l'existence d'un truc pareil. Qu'importait, puisque nous étions en sécurité. Pour l'instant, la menace ne frappait pas réellement à nos nouvelles portes et c'était une aubaine que le commandant Arckett nous maintiennent en sécurité. Ou le sergent ? Lieutenant ? En réalité, je ne me souvenais même pas de son grade mais le fait est que j'avais beaucoup d'estime pour elle. Sans doute même que quelques mois auparavant, je l'aurais volontiers courtisé pour quelques soirées intimes dont elle se serait souvenue. Bon, ok, j'y croyais fermement qu'elle aurait apprécié mais il était, à mon sens, difficile de comprendre comment elle fonctionnait. Et finalement c'était pas plus mal puisqu'elle devait clairement être un robot ou un truc comme ça pour que je ne parvienne pas à l'atteindre. Au moins, elle était de bonne compagnie et elle m'aidait avec mon addiction à l'alcool. A vrai dire, c'était elle, qui m'avait mis à la diet et m'obligeait à me sevrer en suivant les entrainements pour que j'occupe mon esprit. "Les vices mèneront les morts à notre groupe, Pete. Et si on ne peut pas compter sur tout le monde, autant abandonner la guerre maintenant." qu'elle me répétait à chaque fois que j'avais envie d'abandonner. Bizarrement, ça me remontait souvent le moral et je reprenais ma propre bataille.
Enfin, ça c'était en général. En ce moment, je la trouvais plutôt invisible, notre dirigeante et je voulais savoir pourquoi. Quoi de mieux que ma soeur, pour en connaître les raisons. Hoani était devenue proche de Louisa avec le temps. Comme des meilleures amies, presque. Ma frangine s'était découverte une facette qu'elle ignorait ou alors c'était moi qui ne l'avait jamais vu, cette détermination sans faille. En y réfléchissant bien, ça devait forcément venir de moi. Déambulant dans le camp, je trouvais ma cadette occupée à observer un plan couvert de tracés, de croix et d'indications que je ne comprenais pas vraiment. Son air concentré me faisait sourire d'affection. Quand était-elle devenue une guerrière ? Quand est-ce qu'elle avait prit en main une partie du lead ? "A froncer les sourcils comme ça, tu vas avoir des rides jusqu'au nombril." laissais-je échapper à la banquière, prenant une chaise et m'installant dessus sans y avoir été invité. "J'espère au moins que tu planifies notre fuite et que tu comptes créer un groupe dont tu serais la reine." que je continuais de la taquiner doucement avant de me redresser. "Ton tou... Will n'est pas là ? Il est en expédition ?" demandais-je, curieux de savoir où était mon parfait beau-frère. Malgré le temps, ce type parvenait toujours à m'agacer. Parce que bon, malgré les années, le fils idéal rappelait encore à ma mère quel genre d'enfoiré j'étais et la jalousie que je lui portais n'était vraiment pas belle, j'en avais conscience. Mais pour Hoani, j'essayais de calmer l'animosité et cherchais à m'entendre avec. Même si ce n'était pas évident pour moi de faire ce genre d'efforts.
"Tu sais encore sourire ?" que je questionnais ma soeur tandis qu'elle ne déridait pas. "Hey, fais pas semblant de pas m'entendre ! " Je réclamais son attention comme un enfant qui en avait marre de jouer tout seul et rapidement, je me redressais pour venir plonger sur ma frangine, lui faisant un câlin qu'elle ne pouvait repousser puisque j'étais plus fort qu'elle, physiquement. "Aaaaaimeuh mooooi ! Hoaniiii ! Allez ! Steuplaaaaait !" que j'insistais quelques minutes avant de la libérer légèrement de mon emprise. "Hey... Je suis là si ça va pas, tu le sais, hein ?" déclarais-je finalement à son oreille en venant frotter lentement son dos.
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Re: I need your smile
Dim 29 Aoû 2021 - 16:12
I need your smile
Skylight Farms - Avril 2016 | Peter & Hoani
☽ Le front plissé, je fronce les sourcils en regardant la carte étalée sur la table devant moi. Mes mains à plats sur celle-ci, j’observe les légendes ajoutées par Louisa et moi. Des lieux visités, écroués de toutes ressources, humaines comme matérielles, aux endroits à vérifier. Plus le temps avance, et plus je m’aventure à l’extérieur de la Ferme, me sentant relativement plus à l’aise sur le terrain qu’à l’écart. C’est peut-être étrange à penser une telle chose, mais je me sens plus vivante. Plus que je ne l’ai jamais été auparavant. Et pourtant, je me sens affreuse également. Car nous vivons dans un monde horrible, et il n’y a rien de plus anormal que de mettre en place une routine alors que les morts serpentent les terres appartenant jadis aux vivants. Quand est-ce que tout est tombé à l’eau exactement ?
Je soupire, secouant la tête. Pendant que Louisa entraîne des recrues que nous avons ramenées il y a quelques jours dans le groupe, je m’attèle à une tâche autre : déterminer la prochaine zone à écumer. Nous prenons nos aises, à la Ferme, mais nous n’en oublions pas que notre survie demeure primitive, plus encore, fragile. Les victuailles sont limitées. La peur des morts est encore bien trop présente au sein de notre cercle. Être en vie, aujourd’hui, est un travail à temps plein. La banquière que je suis me force à être plus pragmatique que la plupart des membres de notre clan. Quand hommes et femmes essayent de profiter du peu de bonnes nouvelles rapportées, quand ils considèrent que l’arrivée de nouvelles personnes ou de nouvelles trouvailles pour manger et s’habiller comme des victoires, moi je garde un œil avisé sur nos stocks limités. Je place des chiffres derrière chaque conserve, chaque âme qui prend sa place à la Ferme. Et chaque jour, je m’affute un peu plus. Aux stratégies, aux méthodes de défense, à l’apocalypse. Et le pire dans tout ça, c’est que j’y trouve mon compte. La Hoani effrayée des premiers jours n’est plus. Avec l’aide de Louisa, dont je me suis énormément rapprochée, et des autres militaires, je suis devenue plus forte que je ne l’ai jamais été auparavant. Ce qui n’est pas pour me déplaire, même si bien des choses ont changé. A commencer par les relations que j’entretiens avec ma famille.
En parlant de cette dernière, prise dans mes songes, je ne remarque pas la proximité de mon frangin. Ce n’est que lorsque la voix grave de Peter résonne dans mes oreilles que je sursaute, me familiarisant avec sa présence. Je me mords les joues quand il me taquine gentiment. Du coin de l’œil, je le dévisage, m’assurant que sa grande carcasse se porte bien. C’est un autre point positif de cette fin du monde. Peter et moi n’avons jamais été aussi proches que maintenant. Quand tout était propice à nous déchirer avant, entre ses addictions passées et les milliers de kilomètres nous séparant, désormais, nous ne formons plus qu’un. Le lien initial modelé durant toute notre enfance, puis quasiment absout par la maturité acquise, est revenu plus fort que jamais. Du moins, c’est le sentiment que j’en ai. Et je chérirai ce rapprochement autant que possible en dépit des circonstances. Je retiens malgré tout une moue quand je sens que Pete se force un peu trop à ne pas insulter mon concubin, décidant de ne pas relever. Rabaissant mes yeux sur la carte, je demeure silencieuse jusqu’à ce qu’il me prenne dans ses bras. Ne pouvant plus faire semblant plus longtemps, je lâche un petit rire amusé, étreignant le grand frère contre moi. « Mais je ne fais que ça, de t’aimer ! C’est moi qui suis en manque de ton affection ! » grommelai-je faussement indignée, avant de me reculer légèrement. Il adopte un ton plus sérieux qui me fait perdre quelques secondes mon sourire. Car ce n’est pas que ça ne va pas. Du moins, si, un peu. Rien ne va avec William, par exemple, mais je ne dis mot là-dessus. En revanche, je ne peux m’empêcher d’être constamment sur le qui-vive, méfiante. Être à l’aise dans ma nouvelle peau ne me fait pas oublier pour autant à quel point le monde dans lequel nous vivons désormais est dur. Déjà qu’avant, il n’était pas facile à supporter, aujourd’hui, il est tout simplement devenu cruel. Se désertant peu à peu des bonnes âmes qui le peuplaient si bien avant. Je maquille néanmoins mes craintes, tapotant les bras du frangin : « Tout va bien, ne t’inquiète pas. Je faisais simplement le point sur les environs restants à contrôler. » Je fais glisser la carte, l’enroulant sur elle-même, afin de me consacrer à ce moment avec Peter.
Toujours autour de lui, je lui jette un regard inquisiteur, lançant d’un ton moqueur : « Et ne crois pas que j’ai loupé comment tu as failli appeler mon mari. D’autant plus qu’il n’est pas loin, il assiste à un entraînement de Louisa avec nos nouveaux compagnons de survie. » Je sens poindre le sarcasme que va probablement provoquer cette déclaration, aussi j’enchaîne aussitôt : « Et toi d’abord ? Tu t’ennuies, pas de petite expédition prévue ? Si tu veux m’aider à créer mon empire, tu n’as qu’à me le dire. Je suis toujours preneuse de sujets loyaux, tu sais. » fis-je en lui lançant un clin d’œil. Mais qui a besoin d’un royaume quand on a les Hayworth avec soi ? A nous deux, Peter et moi, on forme déjà une sacrée dynastie. Heureusement que notre mère ne nous entend pas, d’ailleurs, elle aurait tôt fait de nous ramener sur terre !
Je soupire, secouant la tête. Pendant que Louisa entraîne des recrues que nous avons ramenées il y a quelques jours dans le groupe, je m’attèle à une tâche autre : déterminer la prochaine zone à écumer. Nous prenons nos aises, à la Ferme, mais nous n’en oublions pas que notre survie demeure primitive, plus encore, fragile. Les victuailles sont limitées. La peur des morts est encore bien trop présente au sein de notre cercle. Être en vie, aujourd’hui, est un travail à temps plein. La banquière que je suis me force à être plus pragmatique que la plupart des membres de notre clan. Quand hommes et femmes essayent de profiter du peu de bonnes nouvelles rapportées, quand ils considèrent que l’arrivée de nouvelles personnes ou de nouvelles trouvailles pour manger et s’habiller comme des victoires, moi je garde un œil avisé sur nos stocks limités. Je place des chiffres derrière chaque conserve, chaque âme qui prend sa place à la Ferme. Et chaque jour, je m’affute un peu plus. Aux stratégies, aux méthodes de défense, à l’apocalypse. Et le pire dans tout ça, c’est que j’y trouve mon compte. La Hoani effrayée des premiers jours n’est plus. Avec l’aide de Louisa, dont je me suis énormément rapprochée, et des autres militaires, je suis devenue plus forte que je ne l’ai jamais été auparavant. Ce qui n’est pas pour me déplaire, même si bien des choses ont changé. A commencer par les relations que j’entretiens avec ma famille.
En parlant de cette dernière, prise dans mes songes, je ne remarque pas la proximité de mon frangin. Ce n’est que lorsque la voix grave de Peter résonne dans mes oreilles que je sursaute, me familiarisant avec sa présence. Je me mords les joues quand il me taquine gentiment. Du coin de l’œil, je le dévisage, m’assurant que sa grande carcasse se porte bien. C’est un autre point positif de cette fin du monde. Peter et moi n’avons jamais été aussi proches que maintenant. Quand tout était propice à nous déchirer avant, entre ses addictions passées et les milliers de kilomètres nous séparant, désormais, nous ne formons plus qu’un. Le lien initial modelé durant toute notre enfance, puis quasiment absout par la maturité acquise, est revenu plus fort que jamais. Du moins, c’est le sentiment que j’en ai. Et je chérirai ce rapprochement autant que possible en dépit des circonstances. Je retiens malgré tout une moue quand je sens que Pete se force un peu trop à ne pas insulter mon concubin, décidant de ne pas relever. Rabaissant mes yeux sur la carte, je demeure silencieuse jusqu’à ce qu’il me prenne dans ses bras. Ne pouvant plus faire semblant plus longtemps, je lâche un petit rire amusé, étreignant le grand frère contre moi. « Mais je ne fais que ça, de t’aimer ! C’est moi qui suis en manque de ton affection ! » grommelai-je faussement indignée, avant de me reculer légèrement. Il adopte un ton plus sérieux qui me fait perdre quelques secondes mon sourire. Car ce n’est pas que ça ne va pas. Du moins, si, un peu. Rien ne va avec William, par exemple, mais je ne dis mot là-dessus. En revanche, je ne peux m’empêcher d’être constamment sur le qui-vive, méfiante. Être à l’aise dans ma nouvelle peau ne me fait pas oublier pour autant à quel point le monde dans lequel nous vivons désormais est dur. Déjà qu’avant, il n’était pas facile à supporter, aujourd’hui, il est tout simplement devenu cruel. Se désertant peu à peu des bonnes âmes qui le peuplaient si bien avant. Je maquille néanmoins mes craintes, tapotant les bras du frangin : « Tout va bien, ne t’inquiète pas. Je faisais simplement le point sur les environs restants à contrôler. » Je fais glisser la carte, l’enroulant sur elle-même, afin de me consacrer à ce moment avec Peter.
Toujours autour de lui, je lui jette un regard inquisiteur, lançant d’un ton moqueur : « Et ne crois pas que j’ai loupé comment tu as failli appeler mon mari. D’autant plus qu’il n’est pas loin, il assiste à un entraînement de Louisa avec nos nouveaux compagnons de survie. » Je sens poindre le sarcasme que va probablement provoquer cette déclaration, aussi j’enchaîne aussitôt : « Et toi d’abord ? Tu t’ennuies, pas de petite expédition prévue ? Si tu veux m’aider à créer mon empire, tu n’as qu’à me le dire. Je suis toujours preneuse de sujets loyaux, tu sais. » fis-je en lui lançant un clin d’œil. Mais qui a besoin d’un royaume quand on a les Hayworth avec soi ? A nous deux, Peter et moi, on forme déjà une sacrée dynastie. Heureusement que notre mère ne nous entend pas, d’ailleurs, elle aurait tôt fait de nous ramener sur terre !
Ⓒslytbitch.
And then I fell, like a villain.
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Re: I need your smile
Jeu 16 Sep 2021 - 23:42
Telle une drama queen, j'écoutais les plaintes de ma sœur sur le manque d'affection que je lui portais, main sur le coeur comme si elle venait de m'asséner un coup en pleine poitrine, choqué par de tels propos. "Comment ça, je te donne pas assez d'amour ? Tu vas voir si t'en as pas assez !" que je lançais en venant l'attraper à la taille, la forçant à quitter le sol durant les quelques secondes où je la portais tandis que mes lèvres s'abattirent sur sa joue pour venir y coller un long baiser bruyant contre sa peau, un long rictus moqueur sur mon propre faciès, ne me décollant que lorsque le souffle me manquait. Notre conversation reprit de plus belle, dans un sérieux qui se voulait tout de même calme et, la tenant toujours contre moi, je venais doucement poser mon pouce au dessus d'un de ses sourcils. "Il n'y a pas que ça. Quand tu es fatiguée ou en colère, ou que tu réfléchis trop, ça se voit sur ton visage, tu as le regard teinté." laissais-je échapper en maori pour qu'elle soit la seule à comprendre. Une sorte de confidence pour ne pas trahir ses faiblesses aux oreilles indiscrètes ou peut-être juste une façon pour moi d'accaparer entièrement son attention, une fois de plus. Il fallait admettre que notre rapprochement était un second souffle. Avec les années passées, avec la sombre impression de lui avoir gâché la vie, je m'étais résigné à ne plus jamais retrouver des instants où le monde ne tournait qu'autour de nous. Avec douceur, j'humais l'odeur de ses cheveux, frottais doucement son dos comme lorsque nous étions petits et qu'on se réconfortait après un mauvais rêve ou un orage trop abrupte. A cet instant, il me semblait que rien d'autre n'était important et que cette simple étreinte suffisait à réparer les fissures de mon âme, à calmer les absences du passé.
Ce fut sa réflexion sur ma retenue d'avant qui me fit pouffer de rire, levant les yeux au ciel pour essayer de trouver une façon de m'échapper de ce bourbier même si, très honnêtement, j'abandonnais vite l'idée, préférant un "J'allais juste dire 'ton tournesol' mais comme tu veux pas que je me moque, j'me suis retenu !" que je me défendais sans être crédible une seule seconde. Elle me connaissait beaucoup trop bien de toute façon, pour qu'elle me croit sur parole mais n'avais-je pas le mérite d'être un minimum respectueux en me retenant ? Moi je trouvais que si. Somme toute, j'haussais les épaules et tournais la tête vers les terrains d'entrainements sans pouvoir les voir. "Avec un peu de chance, avant la fin de l'année, Louisa lui confiera sa propre équipe. De recrutement ou de ravitaillement." que je laissais tomber simplement. Sur le coup, j'étais pas envieux. Fallait être un leader pour diriger une équipe et moi, j'étais plutôt suiveur et content de l'être, pas assez indépendant pour mener des gens sous ma coupe et pas assez fou pour me sentir capable d'avoir un commandement de quelque chose. Néanmoins, je laissais mes yeux glisser vers ma cadette avec un long sourire. "Nope, pas de sortie, j'ai rien à faire aujourd'hui." que je lui annonçais pour qu'elle se prépare à me supporter le long de cette longue journée.
Alors qu'elle entrait dans mon jeu, je ricanais légèrement et haussais encore les épaules. "Maman serait ta conseillère et elle te dirait de pas élevé la voix ou d'avoir l'air plus douce quand tu marches." que je taquinais en libérant enfin ma petite soeur de mes bras, venant m'installer sur la table. "Et puis je serai ton garde personnel. Je t'accompagnerai même jusqu'à ta salle de bain pour m'assurer que personne ne s'approche de toi. Et j'irai combattre en ton nom sur tous les champs et on placerait ta bannière partout où on passera. Finalement, conquérir Seattle ce sera pas si compliqué." riais-je en balançant mes jambes dans le vie, lentement. "En tout cas, tu fais du très bon travail ici. De ce que je vois, t'es une référence, autant que Louisa. J'suis fier de toi, tu sais." Et j'étais sincère dans mes mots. Vraiment sincère. La voir s'affirmer ainsi, c'était presque inimaginable et dans ses réflexions, ses réactions, je croyais parfois voir notre père. Est-ce que ça pouvait s'apparenter à de la jalousie ? Peut-être parfois. Mais juste dans l'idée qu'elle soit plus propre de notre vieux que je ne pourrais jamais l'être, à cause de mes démons passés et présents. Un soupir quitta mes lèvres et je me remit à sourire. "Est-ce que je dois t'appeler commandant ?" demandais-je en riant un peu.
Ce fut sa réflexion sur ma retenue d'avant qui me fit pouffer de rire, levant les yeux au ciel pour essayer de trouver une façon de m'échapper de ce bourbier même si, très honnêtement, j'abandonnais vite l'idée, préférant un "J'allais juste dire 'ton tournesol' mais comme tu veux pas que je me moque, j'me suis retenu !" que je me défendais sans être crédible une seule seconde. Elle me connaissait beaucoup trop bien de toute façon, pour qu'elle me croit sur parole mais n'avais-je pas le mérite d'être un minimum respectueux en me retenant ? Moi je trouvais que si. Somme toute, j'haussais les épaules et tournais la tête vers les terrains d'entrainements sans pouvoir les voir. "Avec un peu de chance, avant la fin de l'année, Louisa lui confiera sa propre équipe. De recrutement ou de ravitaillement." que je laissais tomber simplement. Sur le coup, j'étais pas envieux. Fallait être un leader pour diriger une équipe et moi, j'étais plutôt suiveur et content de l'être, pas assez indépendant pour mener des gens sous ma coupe et pas assez fou pour me sentir capable d'avoir un commandement de quelque chose. Néanmoins, je laissais mes yeux glisser vers ma cadette avec un long sourire. "Nope, pas de sortie, j'ai rien à faire aujourd'hui." que je lui annonçais pour qu'elle se prépare à me supporter le long de cette longue journée.
Alors qu'elle entrait dans mon jeu, je ricanais légèrement et haussais encore les épaules. "Maman serait ta conseillère et elle te dirait de pas élevé la voix ou d'avoir l'air plus douce quand tu marches." que je taquinais en libérant enfin ma petite soeur de mes bras, venant m'installer sur la table. "Et puis je serai ton garde personnel. Je t'accompagnerai même jusqu'à ta salle de bain pour m'assurer que personne ne s'approche de toi. Et j'irai combattre en ton nom sur tous les champs et on placerait ta bannière partout où on passera. Finalement, conquérir Seattle ce sera pas si compliqué." riais-je en balançant mes jambes dans le vie, lentement. "En tout cas, tu fais du très bon travail ici. De ce que je vois, t'es une référence, autant que Louisa. J'suis fier de toi, tu sais." Et j'étais sincère dans mes mots. Vraiment sincère. La voir s'affirmer ainsi, c'était presque inimaginable et dans ses réflexions, ses réactions, je croyais parfois voir notre père. Est-ce que ça pouvait s'apparenter à de la jalousie ? Peut-être parfois. Mais juste dans l'idée qu'elle soit plus propre de notre vieux que je ne pourrais jamais l'être, à cause de mes démons passés et présents. Un soupir quitta mes lèvres et je me remit à sourire. "Est-ce que je dois t'appeler commandant ?" demandais-je en riant un peu.
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Re: I need your smile
Ven 1 Oct 2021 - 19:35
I need your smile
Skylight Farms - Avril 2016 | Peter & Hoani
☽ Je ris aux éclats quand Peter me soulève du sol, sans efforts, offensé par mon affront affectif. Je fais mine d’agoniser dans ses bras et de grimacer lorsqu’il m’embrasse affectueusement, avant de raffermir mon étreinte et de profiter de ce moment devenu si rare avec le temps. Lorsqu’il me relâche et m’interpelle dans notre langue natale, je me fige quelques instants, fronçant doucement les sourcils. Décidément, mon aîné me connaît véritablement mieux que personne. Parfois, certainement bien mieux que notre propre mère. Je secoue la tête, prise sur le fait, admettant ma défaite. Une moue timorée sur le visage, je me rends également compte que cela fait pratiquement des années que je n’ai plus entendu un Hayworth me parler en maori. Ni qui que ce soit d’autres, pour ce que ça vaut. Bien que nous ne soyons pas affiliés au peuple autochtone de notre pays, notre famille a toujours perpétué la tradition de nous enseigner l’histoire de la Nouvelle-Zélande, et de sa langue singulière. Les sons résonnant agréablement dans mes oreilles, il me faut quelques secondes pour retrouver la pratique du langage si familier, et si étranger à la fois. Je remercie néanmoins silencieusement mon frangin d’avoir pensé à maquiller ses mots afin qu’aucune oreille indiscrète ne prenne connaissance de mes préoccupations. « Tu as raison, je suis désolée. Je ne veux juste pas t’inquiéter inutilement. Tout le monde a l’air si heureux ces derniers jours, je m’en voudrais d’être l’oiseau de mauvais augure. Néanmoins… » Je m’interromps, posant mon front contre sa poitrine, puisant dans sa force et sa bonne humeur pour exprimer l’ennui qui me perturbe. « On perd du terrain, grand frère. Plus on ramène du monde et des victuailles, plus il faut s’éloigner pour se ressourcer. Et en faisant ça, on attire de plus en plus de morts qu’il devient difficile de semer. La Ferme… ne restera pas miraculée éternellement. » Je souffle, me reculant. Me composant des traits plus doux et moins soucieux, je passe une main sur sa joue, cherchant à le rassurer de mon anglais traditionnel : « Mais j’y travaille, tu me connais. Je trouverai une solution, il faut juste qu’on commence à revoir nos stratégies au-dehors, afin de tenir le plus longtemps possible d’ici là. » Je ne veux pas ruiner notre extase éphémère du jour. Peter est heureux en ce moment, plus qu’il n’a pu l’être auparavant. Même si nous vivons dans un monde risqué, il n’est pas question de pleurer sur notre sort maintenant. On a survécu jusque-là, on continuera bien ainsi.
Me retirant quelque peu de son étreinte, je le jauge avec amusement. Je pouffe de rire au terme employé pour masquer sa bévue, et me contente de le tapoter doucement contre l’épaule pour tout châtiment. Je ne pourrais probablement jamais convaincre Pete que mon compagnon est un type bien. Peut-être, quelque part, que je ne fais pas spécialement d’effort. Il faut dire, jusque-là, William et moi fonctionnions majoritairement à deux. Ma famille n’était qu’un fond de tableau. C’est difficile, désormais, de cohabiter ensemble, chacun n’étant rien de moins qu’un étranger pour l’autre. Les relations finiront bien par s’étoffer au fur et à mesure du temps qui passe. Pour le moment, l’environnement compte plus que ceux qui l’habitent véritablement. « Tu penses ? Je ne suis pas certaine qu’il désire réellement mener des missions en tête d’équipe. Louisa ne m’en a pas vraiment parlé en tout cas. » Et bizarrement, j’ai dû mal à visualiser Will comme un leader invétéré. S’il a été un supérieur hors-norme dans le monde d’avant, si je l’ai vu monter une start-up puis une entreprise de ses propres mains sans jamais remettre en cause ses capacités de PDG, en revanche, je sens que ce monde, irrémédiablement changé, lui convient certainement moins. Il faut bien dire que tout le monde n’a pas la même aisance à passer du bureau au terrain. Si je m’y suis accoutumée, ce n’est pas aussi facile pour mon partenaire, qui m’a déjà fait part de ses doutes quand au fonctionnement de notre groupe. Je sais qu’il aurait aimé qu’on parte, lui et moi, et qu’on trouve un endroit plus sécurisé, plus fortifié. Je n’en ai jamais fait part à Pete, qui lui aurait probablement fait regretter ce désir, mais plus d’une fois, j’ai dû calmer les ardeurs de mon mari. Et au bout du compte, Louisa l’aura rapidement convaincu qu’il valait mieux traîner à ses côtés que de s’en écarter. « Je pense au contraire qu’elle aimerait bien que tu t’élèves au sein de la Ferme. Elle décèle en toi, en plus de tes évidentes capacités de survie, des compétences de meneur, tu sais. Et je suis de son avis. » Sous ses airs bourrus et solitaires, Peter est un leader né, qu’il s’en rende compte ou non. Après tout, au commencement de toute cette affaire, c’est lui qui a su prendre les décisions qui s’imposaient. C’est lui qui nous a mené sur le chemin des militaires. Il est seulement dommage qu’il ne réalise pas ô combien on lui doit. Et puis, si moi-même je suis capable de m’impliquer de plus en plus pour la Ferme, je ne doute pas que lui aussi. Un Hayworth reste un Hayworth à vie. Souriant alors délicatement, je penche la tête sur le côté, et émet tranquillement : « Mais ne t’en fais pas, je crois que Louisa attend que tu fasses le premier pas. » Je rigole presque malgré moi, tournant la phrase d’une manière assez surprenante, me détendant de plus en plus à mesure que je discute avec mon frère. Diantre, que ce grand dadais m’avait manqué.
Levant les yeux au ciel quand il me fait comprendre qu’il ne compte pas me lâcher aujourd’hui, je m’installe à ses côtés sur la table, m’esclaffant à l’écoute de sa mise en scène. « Oups, je crois que j’ai oublié de retenir la leçon sur la délicatesse tellement affichée par les femmes de la famille. C’est vrai que maman est une référence dans la matière » ricanai-je en foutant un coup de coude à Peter. Qui mieux que lui se souvient des gueulantes foudroyantes de la matriarche ? S’il y en a bien une qui sait montrer son agacement, c’est elle. Mais physiquement parlant, on lui donnerait la fragilité d’une brindille, quand en réalité, elle est un modèle de force naturelle. « Oh, tu seras donc mon valeureux chevalier, prêt à faire tomber nos rivaux afin que notre royauté soit respectée. Quelle bravoure, grand frère, je suis tellement impressionnée. » Je charrie le frangin, l’imaginant toutefois sans mal dans ce rôle de garde du corps improvisé. « Mais que ferais-je donc sans toi ? » J’achève en chuchotant, plus sérieuse cette fois. Lui aussi l’est, et je me mets à rougir. Diminuant mes initiatives qui ont bien trop d’ampleur à ses yeux, je m’empresse de répartir : « N’exagères pas, c’est à peine si j’aide Louisa dans ses affaires, c’est elle la grande prêtresse. J’essaie simplement de faire au mieux et de participer comme je peux à l’organisation de notre jolie troupe. » Bien que modeste, j’admets néanmoins : « Mais j’aime à penser que je suis utile. Cela faisait longtemps, tu sais, que j’avais perdu ce sentiment. D’agir pour une bonne raison, d’aider véritablement les autres. » Je sais que Peter pensait que je menais une vie parfaite, seule avec William aux Etats-Unis. Mais le Monde de la Finance est sans pitié, et plus d’une fois, il m’a fait douter. Caressant la paume de Pete du bout du pouce, je finis par presser celle-ci, émue par ses dires. « Merci frangin, ça me touche. » Sa dernière remarque m’arrache un couinement surpris, et j’ai tôt fait de rétorquer, les mains levées : « Bon sang non, manquerait plus que ça. Attends au moins que je porte l’uniforme avant de me filer un titre. » Surenchéris-je malgré moi, malicieuse. Avant de reprendre, une lueur dans les yeux. « Je suis fière de toi aussi, tu sais. Et je suis contente de t’avoir à mes côtés, vraiment. Sans toi… je crois bien que je serais perdue. » Je confie, sincère, attendrie par la présence de mon grand-frère. Notre lien a connu ses hauts et ses bas, mais il est unique. Je ne sais même pas si j’aurais honnêtement voulu vivre dans un monde comme celui-ci, sans lui pour m’accompagner sur le chemin de la survie.
Me retirant quelque peu de son étreinte, je le jauge avec amusement. Je pouffe de rire au terme employé pour masquer sa bévue, et me contente de le tapoter doucement contre l’épaule pour tout châtiment. Je ne pourrais probablement jamais convaincre Pete que mon compagnon est un type bien. Peut-être, quelque part, que je ne fais pas spécialement d’effort. Il faut dire, jusque-là, William et moi fonctionnions majoritairement à deux. Ma famille n’était qu’un fond de tableau. C’est difficile, désormais, de cohabiter ensemble, chacun n’étant rien de moins qu’un étranger pour l’autre. Les relations finiront bien par s’étoffer au fur et à mesure du temps qui passe. Pour le moment, l’environnement compte plus que ceux qui l’habitent véritablement. « Tu penses ? Je ne suis pas certaine qu’il désire réellement mener des missions en tête d’équipe. Louisa ne m’en a pas vraiment parlé en tout cas. » Et bizarrement, j’ai dû mal à visualiser Will comme un leader invétéré. S’il a été un supérieur hors-norme dans le monde d’avant, si je l’ai vu monter une start-up puis une entreprise de ses propres mains sans jamais remettre en cause ses capacités de PDG, en revanche, je sens que ce monde, irrémédiablement changé, lui convient certainement moins. Il faut bien dire que tout le monde n’a pas la même aisance à passer du bureau au terrain. Si je m’y suis accoutumée, ce n’est pas aussi facile pour mon partenaire, qui m’a déjà fait part de ses doutes quand au fonctionnement de notre groupe. Je sais qu’il aurait aimé qu’on parte, lui et moi, et qu’on trouve un endroit plus sécurisé, plus fortifié. Je n’en ai jamais fait part à Pete, qui lui aurait probablement fait regretter ce désir, mais plus d’une fois, j’ai dû calmer les ardeurs de mon mari. Et au bout du compte, Louisa l’aura rapidement convaincu qu’il valait mieux traîner à ses côtés que de s’en écarter. « Je pense au contraire qu’elle aimerait bien que tu t’élèves au sein de la Ferme. Elle décèle en toi, en plus de tes évidentes capacités de survie, des compétences de meneur, tu sais. Et je suis de son avis. » Sous ses airs bourrus et solitaires, Peter est un leader né, qu’il s’en rende compte ou non. Après tout, au commencement de toute cette affaire, c’est lui qui a su prendre les décisions qui s’imposaient. C’est lui qui nous a mené sur le chemin des militaires. Il est seulement dommage qu’il ne réalise pas ô combien on lui doit. Et puis, si moi-même je suis capable de m’impliquer de plus en plus pour la Ferme, je ne doute pas que lui aussi. Un Hayworth reste un Hayworth à vie. Souriant alors délicatement, je penche la tête sur le côté, et émet tranquillement : « Mais ne t’en fais pas, je crois que Louisa attend que tu fasses le premier pas. » Je rigole presque malgré moi, tournant la phrase d’une manière assez surprenante, me détendant de plus en plus à mesure que je discute avec mon frère. Diantre, que ce grand dadais m’avait manqué.
Levant les yeux au ciel quand il me fait comprendre qu’il ne compte pas me lâcher aujourd’hui, je m’installe à ses côtés sur la table, m’esclaffant à l’écoute de sa mise en scène. « Oups, je crois que j’ai oublié de retenir la leçon sur la délicatesse tellement affichée par les femmes de la famille. C’est vrai que maman est une référence dans la matière » ricanai-je en foutant un coup de coude à Peter. Qui mieux que lui se souvient des gueulantes foudroyantes de la matriarche ? S’il y en a bien une qui sait montrer son agacement, c’est elle. Mais physiquement parlant, on lui donnerait la fragilité d’une brindille, quand en réalité, elle est un modèle de force naturelle. « Oh, tu seras donc mon valeureux chevalier, prêt à faire tomber nos rivaux afin que notre royauté soit respectée. Quelle bravoure, grand frère, je suis tellement impressionnée. » Je charrie le frangin, l’imaginant toutefois sans mal dans ce rôle de garde du corps improvisé. « Mais que ferais-je donc sans toi ? » J’achève en chuchotant, plus sérieuse cette fois. Lui aussi l’est, et je me mets à rougir. Diminuant mes initiatives qui ont bien trop d’ampleur à ses yeux, je m’empresse de répartir : « N’exagères pas, c’est à peine si j’aide Louisa dans ses affaires, c’est elle la grande prêtresse. J’essaie simplement de faire au mieux et de participer comme je peux à l’organisation de notre jolie troupe. » Bien que modeste, j’admets néanmoins : « Mais j’aime à penser que je suis utile. Cela faisait longtemps, tu sais, que j’avais perdu ce sentiment. D’agir pour une bonne raison, d’aider véritablement les autres. » Je sais que Peter pensait que je menais une vie parfaite, seule avec William aux Etats-Unis. Mais le Monde de la Finance est sans pitié, et plus d’une fois, il m’a fait douter. Caressant la paume de Pete du bout du pouce, je finis par presser celle-ci, émue par ses dires. « Merci frangin, ça me touche. » Sa dernière remarque m’arrache un couinement surpris, et j’ai tôt fait de rétorquer, les mains levées : « Bon sang non, manquerait plus que ça. Attends au moins que je porte l’uniforme avant de me filer un titre. » Surenchéris-je malgré moi, malicieuse. Avant de reprendre, une lueur dans les yeux. « Je suis fière de toi aussi, tu sais. Et je suis contente de t’avoir à mes côtés, vraiment. Sans toi… je crois bien que je serais perdue. » Je confie, sincère, attendrie par la présence de mon grand-frère. Notre lien a connu ses hauts et ses bas, mais il est unique. Je ne sais même pas si j’aurais honnêtement voulu vivre dans un monde comme celui-ci, sans lui pour m’accompagner sur le chemin de la survie.
Ⓒslytbitch.
And then I fell, like a villain.
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Re: I need your smile
Sam 6 Nov 2021 - 23:37
Avoir raison, c'était jouissif et en même temps plutôt inquiétant, à dire vrai. Dans la langue ancestrale de notre île, Hoani me confiait une vérité qui me faisait froncer légèrement les sourcils. Les nouvelles n'étaient donc pas bonnes et à un point plutôt inquiétant. Doucement, je me frottais le menton de l'index en réfléchissant. C'était vrai que ramener autant de nouvelles têtes, ça avait un prix et la bouffe n'était pas sans limite, ici. Malgré les plantations, les récoltes, les travaux pour nous permettre de tenir un assaut, quel qu'il soit, ça demandait quand même des ressources qu'on ne pouvait pas avoir en illimité. La pandémie avait commencé l'année dernière et avait déjà fait trop de victimes pour qu'on se permette l'insécurité... Et si j'essayais d'accélérer la production ? Il faudrait que je me renseigne pour... Je ne savais pas trop, à vrai dire. Croiser des graines ? Trouver une façon de rendre la terre encore plus fertile ? Même le botaniste que j'étais ne pouvais pas trouver de solution à tout mais peut-être que des subterfuges suffiraient à augmenter la cadence de la récolte ? Déjà perdu dans mes pensées, ce furent les paroles de ma frangine qui me ramenèrent à la réalité. "Je sais que tu trouveras une solution. Je crois en toi !" laissais-je entendre en caressant la joue de ma cadette. Qui d'autre qu'elle pour savoir quoi faire ? C'était aussi pour ça que Louisa lui faisait confiance. Parce qu'elle était réfléchie, intelligente et débrouillarde. Et puis de toute façon, on ne pouvait pas faire autrement.
Revenir au sujet de Will me fait sourire puisque ma seule correction était un tapotement. Correction plutôt sage pour quelqu'un qui a faillit insulter son beau frère. Néanmoins j'hausse un sourcil à la première déclaration de ma soeur. "Monsieur Parfait refuserait l'opportunité de mener son propre bataillon ?" demandais-je, sincèrement surpris par cet aveu. A mon sens, William avait le potentiel d'un vrai leader. Bon, il n'arrivait pas à la cheville de Louisa et encore moins au talon de son épouse mais quand même. N'était-ce pas une bonne chose d'être reconnu parce qu'on était bon dans ce qu'on faisait ? Il était souvent avec les nouveaux, aidait partout où il pouvait, prenait parfois la pose quand il tapait la discute et qu'il laissait voir son sourire colgate. Enfin, dans tous les cas, pour moi, il avait tout du chef que la majorité voudrait suivre parce qu'il était charmant. Pour une fois, ce n'était même pas de la jalousie, juste un constat. Mes questionnements s'arrêtèrent lorsque ma blonde de sœur entreprit de me faire croire que moi, j'avais une chance de mener un groupe. D'abord dubitatif, j'explosais finalement d'un rire franc, ne m'arrêtant que lorsque le souffle me manqua, venant essuyer le bord de mes yeux alors que mon fou rire se calmait petit à petit. "Qu'est-ce que tu racontes..." dis-je en me tenant le ventre, désormais douloureux. "Je peux pas guider une troupe et je doute que notre Arckett accepte que j'entraîne ses hommes dans une bataille." J'observais ma frangine avec un long sourire amusé. Franchement, qui voudrait me donner un commandement quelconque ? Fallait être fou. Louisa déjà me forçait à me sevrer et elle savait bien que je pouvais replonger n'importe quand. L'alcool était mon seul luxe et elle voulait absolument m'en débarrasser. "Puis, j'aurais rien à apporter. J'adore la Ferme, elle me donne beaucoup et je voudrai lui rendre son amour mais je serai incapable d'organiser une bande. Sauf pour récupérer des citrouilles dans les champs." que je concluais en haussant les épaules.
Je m'apprêtais à répliquer à la remarque sur la délicatesse de notre mère lorsque celle-ci débarqua, me faisant me taire. "Ah, vous voilà ! N'oubliez pas que vous êtes de garde ce soir. Couvrez vous bien. Si vous tombez malade, votre père serait capable de m'enguirlander !" lançait notre mère, repartant en grommellant quelques paroles incompréhensibles de plus. Mon regard s'attendrissait après ce passage. Elle avait vraiment sale caractère, notre vieille et parlait toujours autant de notre père, dès qu'elle en avait l'occasion. Si ça c'était pas le véritable amour... "Est-ce que t'as des photos de papa chez toi ?" demandais-je à ma frangine en fixant encore l'entrée. "Faudrait qu'on essaye une petite balade jusqu'à ton ancienne maison pour essayer d'en récupérer une pour elle." D'aucun pourrait croire que c'était un plan stupide mais pour moi, c'était essentiel. Ma mère n'était pas une vieille perdant la boule parce que son mari n'était plus, elle continuait juste d'honorer sa mémoire et le faisait vivre avec nous, à travers ses pensées, ses souvenirs, ses idées et je trouvais ça apaisant, quelque part. Chez nous, elle parfait fréquemment aux photos de ce vieux bonhomme qui avait partagé sa vie tellement d'années et c'était adorable. "Au pire, pour maintenir la paix dans ton royaume, on envoie maman. Elle leur fera peur rien qu'en engueulant les gredins !" riais-je finalement avant de prendre appuie sur la table pour me redresser.
Doucement, j'époussetais mon pantalon et revenais câliner Hoani, embrassant à nouveau son front avec un petit sourire amusé. "Tu sais, je ne te laisserai plus jamais. J'ai pas toujours été un bon frère et je sais que j'ai longtemps été un poids mais maintenant, je te suis entièrement dévoué..." que je confiais à ma frangine dans un doux murmure. Et c'était vrai. J'admirais son adaptation, j'admirais ses prises de décisions, la plus ou moins aisance qu'elle avait en prenant position. Elle méritait bien qu'on la suive jusqu'au bout du monde et j'étais prêt à le faire, sans jamais douter de ses choix. "Je t'aime et encore une fois, je suis fier de toi. Même papa serait fier de toi. Tu mérites plus que n'importe qui d'être aux côtés de Louisa..." soufflais-je à nouveau en respirant l'odeur de ses cheveux d'or avant de se reculer d'un pas pour l'admirer. "Mais avant ça, faut que t'arrives à la convaincre de me laisser une chance de finir dans son lit !" que je concluais en riant, m'attendant déjà à un coup dans les côtes.
Revenir au sujet de Will me fait sourire puisque ma seule correction était un tapotement. Correction plutôt sage pour quelqu'un qui a faillit insulter son beau frère. Néanmoins j'hausse un sourcil à la première déclaration de ma soeur. "Monsieur Parfait refuserait l'opportunité de mener son propre bataillon ?" demandais-je, sincèrement surpris par cet aveu. A mon sens, William avait le potentiel d'un vrai leader. Bon, il n'arrivait pas à la cheville de Louisa et encore moins au talon de son épouse mais quand même. N'était-ce pas une bonne chose d'être reconnu parce qu'on était bon dans ce qu'on faisait ? Il était souvent avec les nouveaux, aidait partout où il pouvait, prenait parfois la pose quand il tapait la discute et qu'il laissait voir son sourire colgate. Enfin, dans tous les cas, pour moi, il avait tout du chef que la majorité voudrait suivre parce qu'il était charmant. Pour une fois, ce n'était même pas de la jalousie, juste un constat. Mes questionnements s'arrêtèrent lorsque ma blonde de sœur entreprit de me faire croire que moi, j'avais une chance de mener un groupe. D'abord dubitatif, j'explosais finalement d'un rire franc, ne m'arrêtant que lorsque le souffle me manqua, venant essuyer le bord de mes yeux alors que mon fou rire se calmait petit à petit. "Qu'est-ce que tu racontes..." dis-je en me tenant le ventre, désormais douloureux. "Je peux pas guider une troupe et je doute que notre Arckett accepte que j'entraîne ses hommes dans une bataille." J'observais ma frangine avec un long sourire amusé. Franchement, qui voudrait me donner un commandement quelconque ? Fallait être fou. Louisa déjà me forçait à me sevrer et elle savait bien que je pouvais replonger n'importe quand. L'alcool était mon seul luxe et elle voulait absolument m'en débarrasser. "Puis, j'aurais rien à apporter. J'adore la Ferme, elle me donne beaucoup et je voudrai lui rendre son amour mais je serai incapable d'organiser une bande. Sauf pour récupérer des citrouilles dans les champs." que je concluais en haussant les épaules.
Je m'apprêtais à répliquer à la remarque sur la délicatesse de notre mère lorsque celle-ci débarqua, me faisant me taire. "Ah, vous voilà ! N'oubliez pas que vous êtes de garde ce soir. Couvrez vous bien. Si vous tombez malade, votre père serait capable de m'enguirlander !" lançait notre mère, repartant en grommellant quelques paroles incompréhensibles de plus. Mon regard s'attendrissait après ce passage. Elle avait vraiment sale caractère, notre vieille et parlait toujours autant de notre père, dès qu'elle en avait l'occasion. Si ça c'était pas le véritable amour... "Est-ce que t'as des photos de papa chez toi ?" demandais-je à ma frangine en fixant encore l'entrée. "Faudrait qu'on essaye une petite balade jusqu'à ton ancienne maison pour essayer d'en récupérer une pour elle." D'aucun pourrait croire que c'était un plan stupide mais pour moi, c'était essentiel. Ma mère n'était pas une vieille perdant la boule parce que son mari n'était plus, elle continuait juste d'honorer sa mémoire et le faisait vivre avec nous, à travers ses pensées, ses souvenirs, ses idées et je trouvais ça apaisant, quelque part. Chez nous, elle parfait fréquemment aux photos de ce vieux bonhomme qui avait partagé sa vie tellement d'années et c'était adorable. "Au pire, pour maintenir la paix dans ton royaume, on envoie maman. Elle leur fera peur rien qu'en engueulant les gredins !" riais-je finalement avant de prendre appuie sur la table pour me redresser.
Doucement, j'époussetais mon pantalon et revenais câliner Hoani, embrassant à nouveau son front avec un petit sourire amusé. "Tu sais, je ne te laisserai plus jamais. J'ai pas toujours été un bon frère et je sais que j'ai longtemps été un poids mais maintenant, je te suis entièrement dévoué..." que je confiais à ma frangine dans un doux murmure. Et c'était vrai. J'admirais son adaptation, j'admirais ses prises de décisions, la plus ou moins aisance qu'elle avait en prenant position. Elle méritait bien qu'on la suive jusqu'au bout du monde et j'étais prêt à le faire, sans jamais douter de ses choix. "Je t'aime et encore une fois, je suis fier de toi. Même papa serait fier de toi. Tu mérites plus que n'importe qui d'être aux côtés de Louisa..." soufflais-je à nouveau en respirant l'odeur de ses cheveux d'or avant de se reculer d'un pas pour l'admirer. "Mais avant ça, faut que t'arrives à la convaincre de me laisser une chance de finir dans son lit !" que je concluais en riant, m'attendant déjà à un coup dans les côtes.
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Re: I need your smile
Sam 19 Fév 2022 - 20:02
I need your smile
Skylight Farms - Avril 2016 | Peter & Hoani
☽ J’ai un sourire mitigé quand Peter me partage sa confiance aveugle. Si Louisa et moi travaillons énormément à solutionner autant le problème des ressources qui s’épuisent que celui des morts-vivants qui risquent de plus en plus d’être appâtés par ici, nous ne sommes pas non plus faiseuses de miracles. Néanmoins, je refuse d’éteindre l’enthousiasme de mon frère. Il faut à l’inverse que je fasse preuve de plus d’efforts pour éviter de décevoir tout le monde, Peter le premier. Lorsque je verrai la militaire, je verrai pour organiser une expédition de reconnaissance au dehors de nos limites avec quelques personnes maîtrisées, histoire de tâter le terrain et le risque posé par les cadavres ambulants. Il n’y a qu’en sortant de notre zone de confort que nous parviendrons à réellement assimiler ce qu’il se passe au-dehors et prendre les décisions. Peut-être, d’ailleurs, que ce serait l’occasion pour Louisa et moi d’y aller ensemble, et pourquoi pas de laisser les rênes du groupe à une autre personne de confiance. Avec les qualités de meneur qui s’impose, et ce pourquoi je pense aussitôt à mon frère. Mais à ma grande surprise, la discussion enchaîne sur mon mari, dont Peter vante les mérites, ce qui me surprend, venant de lui. Je sais qu’il s’est toujours composé une façade avec William, et j’ai énormément de mal à gober ces compliments. Je ne les nie pas, mon mari a certainement de quoi rallier les troupes et charmer nos recrues, mais ce n’est pas lui qui s’avancera dans les tranchées en première ligne. Au contraire de Peter, qui est le premier, parfois, à prendre des risques pour autrui. A moins que cela ne soit de cela dont il est réellement question ? L’aîné qui se cache derrière mon partenaire pour éviter de s’imaginer comme quelqu’un de fiable, sur qui compter alors que tout va de travers ? Je secoue la tête. « Je t’en prie. Tu refuses peut-être de l’admettre, mais tu es bien plus doué pour la survie et le travail de groupe que ce que tu ne prétends. Si demain nous devions disparaître avec Louisa, je n’ai aucun doute que tu sois le mieux placé pour prendre la relève et guider nos amis au travers de toute cette merde. » Je grimace en réalisant l’image obscure que je viens de donner, et m’adoucie : « William est certainement un atout, et il nous aide énormément avec les nouveaux venus. Mais Pete, sans toi on n'aurait même pas eu l’occasion de croiser Arckett et ses troupes. Sans toi, je serais probablement encore en train de… » pleurer sur la militaire qu’on a abandonné lâchement, la laissant se faire bouffer pour qu’on puisse se sauver ? Oui, si mon aîné ne m’avait pas traîné de force, j'aurais probablement été dévorée à mon tour. « Enfin bref, dis-en ce que tu veux, mais je te considère comme une sérieuse concurrence au trône. » Je fais mine de plaisanter, sentant bien que la discussion pourrait devenir trop sérieuse pour nous. Pas question de forcer les choses entre nous, on a déjà perdu trop de temps à nous diviser.
Notre mère débarque et nous interrompt brièvement, et je l’observe, un rictus attendri aux lèvres. Elle veille sur nous à sa manière, quand bien même ce serait plutôt à nous de le faire. Lisant dans mes pensées, le patriarche est mentionné par le frangin, et je baisse mes yeux sur le bout de mes talons, en réfléchissant. « Mmm, je dois en avoir dans un album quelque part, oui. » Je ne veux pas confesser qu’il y a peu de photos de famille encadrées dans notre ancienne maison, à William et moi. Il y en a plus de nous deux que de nos proches respectifs, les distances avec nos familles ayant quelque peu réfréné les décorations possibles à ce niveau. Néanmoins, l’apocalypse a tendance à vous faire regretter certaines actions passées. « Ce ne serait pas sans risque, mais on devrait pouvoir s’arranger. Faudrait juste prévoir ça à un moment idéal et avec l’aval de Louisa. » On ne peut pas se permettre de disparaître plusieurs heures ou plusieurs jours juste pour le plaisir, après tout. « Ce serait l’occasion de se faire une sortie, rien que tous les deux, frère et sœur unis. » Comme au bon vieux temps. Un temps si lointain maintenant que j’ai envie de tout reprendre comme avant, juste pour nous retrouver tous les deux, en dépit des dangers qui nous entourent. « Par contre, faudra convaincre maman de rester ici. Elle voudrait nous accompagner et je ne pense pas que ce soit le bon plan. Entre la maison et la ferme, ça fait une petite trotte, je préférerai qu’elle reste en sécurité avec les autres. William pourrait veiller sur elle, au moins. » Tout comme Reed et Louisa, mais Will étant son gendre, je pense à lui de prime abord. Les petites blagues entre nous continuent alors mais l’émotion a pris le dessus, teintant subrepticement notre échange.
La déclaration de Peter m’arrache ainsi une moue agitée, autant confortée par ses propos que résignée par la réalité de notre monde. « Tu sais, ce genre de promesse… j’ai bien peur qu’on ne puisse plus trop en prononcer. Ce monde est si vif, tout peut partir en vrille d’un moment à l’autre. Qui sait ce qu’il peut se passer demain, ou ce soir encore. » Même un tour de garde peut mal tourner, après tout. Mon pragmatisme peut paraître éloquent, mais je ne peux ignorer le triste fonctionnement d’aujourd’hui. Sans réaliser que je prophétise un futur assez proche, je mesure malgré tout mes paroles : « Mais autant que possible, je ferai tout pour rester à tes côtés. Je m’en veux tellement, tu sais, d’avoir mis autant de distance entre nous. Qui sait ce qui aurait pu se passer si j’étais res…» Je me stoppe. Non, je ne veux pas aller là. Regretter notre pays natal, mon choix de m’éloigner de mes proches. Peter aussi a visité d’autres pays, et ce n’est pas une tare que d’avoir voulu trouver mieux ailleurs, pas vrai ? « Merci frangin. Tes mots font du bien. Et j’apprécie que vous me fassiez tous confiance pour vous aider avec Louisa, vraiment. » De banquière à survivante, il n’y a qu’un pas ? « Oh mon dieu non, je ne veux surtout pas m’immiscer entre vous. De quoi j’aurais l’air, à pousser ma plus proche amie dans les bras de mon frère hein ? Trouvez-vous un autre cupidon ! Et ça se trouve, elle a peut-être déjà quelqu’un ou un genre défini, qu’est-ce qu’on en sait ?! » Je ris aux éclats, topant Peter dans les côtes de mon coude. Il ne perd pas le nord, le bougre. « Vous êtes des grandes personnes, je suis certaine que vous pouvez vous parler et vous mettre d’accord pour partager un bon moment sous les draps. On peut vous réserver une nuit rien qu’à vous deux si vous tenez, ça je veux bien vous aider. » J’achève, goguenarde. Les amourettes, c’est pour eux, pas pour moi.
Notre mère débarque et nous interrompt brièvement, et je l’observe, un rictus attendri aux lèvres. Elle veille sur nous à sa manière, quand bien même ce serait plutôt à nous de le faire. Lisant dans mes pensées, le patriarche est mentionné par le frangin, et je baisse mes yeux sur le bout de mes talons, en réfléchissant. « Mmm, je dois en avoir dans un album quelque part, oui. » Je ne veux pas confesser qu’il y a peu de photos de famille encadrées dans notre ancienne maison, à William et moi. Il y en a plus de nous deux que de nos proches respectifs, les distances avec nos familles ayant quelque peu réfréné les décorations possibles à ce niveau. Néanmoins, l’apocalypse a tendance à vous faire regretter certaines actions passées. « Ce ne serait pas sans risque, mais on devrait pouvoir s’arranger. Faudrait juste prévoir ça à un moment idéal et avec l’aval de Louisa. » On ne peut pas se permettre de disparaître plusieurs heures ou plusieurs jours juste pour le plaisir, après tout. « Ce serait l’occasion de se faire une sortie, rien que tous les deux, frère et sœur unis. » Comme au bon vieux temps. Un temps si lointain maintenant que j’ai envie de tout reprendre comme avant, juste pour nous retrouver tous les deux, en dépit des dangers qui nous entourent. « Par contre, faudra convaincre maman de rester ici. Elle voudrait nous accompagner et je ne pense pas que ce soit le bon plan. Entre la maison et la ferme, ça fait une petite trotte, je préférerai qu’elle reste en sécurité avec les autres. William pourrait veiller sur elle, au moins. » Tout comme Reed et Louisa, mais Will étant son gendre, je pense à lui de prime abord. Les petites blagues entre nous continuent alors mais l’émotion a pris le dessus, teintant subrepticement notre échange.
La déclaration de Peter m’arrache ainsi une moue agitée, autant confortée par ses propos que résignée par la réalité de notre monde. « Tu sais, ce genre de promesse… j’ai bien peur qu’on ne puisse plus trop en prononcer. Ce monde est si vif, tout peut partir en vrille d’un moment à l’autre. Qui sait ce qu’il peut se passer demain, ou ce soir encore. » Même un tour de garde peut mal tourner, après tout. Mon pragmatisme peut paraître éloquent, mais je ne peux ignorer le triste fonctionnement d’aujourd’hui. Sans réaliser que je prophétise un futur assez proche, je mesure malgré tout mes paroles : « Mais autant que possible, je ferai tout pour rester à tes côtés. Je m’en veux tellement, tu sais, d’avoir mis autant de distance entre nous. Qui sait ce qui aurait pu se passer si j’étais res…» Je me stoppe. Non, je ne veux pas aller là. Regretter notre pays natal, mon choix de m’éloigner de mes proches. Peter aussi a visité d’autres pays, et ce n’est pas une tare que d’avoir voulu trouver mieux ailleurs, pas vrai ? « Merci frangin. Tes mots font du bien. Et j’apprécie que vous me fassiez tous confiance pour vous aider avec Louisa, vraiment. » De banquière à survivante, il n’y a qu’un pas ? « Oh mon dieu non, je ne veux surtout pas m’immiscer entre vous. De quoi j’aurais l’air, à pousser ma plus proche amie dans les bras de mon frère hein ? Trouvez-vous un autre cupidon ! Et ça se trouve, elle a peut-être déjà quelqu’un ou un genre défini, qu’est-ce qu’on en sait ?! » Je ris aux éclats, topant Peter dans les côtes de mon coude. Il ne perd pas le nord, le bougre. « Vous êtes des grandes personnes, je suis certaine que vous pouvez vous parler et vous mettre d’accord pour partager un bon moment sous les draps. On peut vous réserver une nuit rien qu’à vous deux si vous tenez, ça je veux bien vous aider. » J’achève, goguenarde. Les amourettes, c’est pour eux, pas pour moi.
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