Lynn Atkins - just a good girl
Ven 27 Aoû 2021 - 18:08
Généreuse Espiègle Observatrice Douce Obéissante Conformiste Précieuse Secrète Perfectionniste Butée | Lynn n’est qu’une jeune femme dans un monde où son sexe l’empêche de réellement posséder quoi que ce soit. Tout ce qu’elle dans sa chambre appartient, de fait, à son père. Et elle ne s’en formalise pas. Elle ne possède aucune arme évidemment, ce serait inapproprié. Elle a tout de même sa croix de baptême autour du coup et ne la quitte presque jamais. Elle possède aussi un album photo, depuis le tout début, qu’elle a réussi à conserver précieusement et à garnir avec les années, grâce à un vieux polaroïd que son père lui avait offert pour un de ses anniversaires. Sa garde-robe est aussi très bien remplie et même si ses vêtements sont parfois bien trop simples à son goût, elle en prend soin. Et elle ne se sépare guère de la petite trousse à maquillage que sa mère a réussi à lui confectionner. C’est important d’être impeccable en toutes circonstances. Elle ne se sépare non plus jamais d’un petit bracelet tressé un peu maladroitement. Il dénote clairement avec la plupart de ses tenues, mais elle y tient plus que tout. Du haut de son petit mètre 57 et forte de ses 50 kilos, Lynn est belle jeune femme, blonde aux yeux noisettes. Elle a tout de la parfaite petite américaine, même si ce terme n’a plus vraiment de sens, que ce soit la coupe de cheveux impeccable ou encore le sourire jusqu’aux oreilles. Elle a mis un point d’honneur, malgré ce qu’il leur est arrivé, à toujours prendre soin d’elle, tout du moins dès qu’elle en a l’occasion. Elle n’a que peu ou pas de cicatrices, si ce n’est les marques sur sa main gauche, celle qui a été écrasée par une botte de militaire il y a plus de 5 ans de ça. Grace aux exercices que lui a conseillé le docteur, si elle parfois mal, elle a retrouvé toute sa mobilité il y a bien longtemps déjà. Mais elle déteste ces marques, tant ce qu’elles lui rappellent que le fait de voir sa main abîmée de la sorte. Aucun tatouage, aucun piercing, mis à part une toute petite fantaisie, les deux trous qu’elle a dans chaque oreille. Cadeau de sa meilleure amie Missy, il y a une vie de ça, pour ses 13 ans. |
2001-2009
Je suis née deux jours après les attentats du 11 septembre. Maman aimait bien me répéter que c’était de voir cette catastrophe a la télé qui avait déclenché le travail. Et qu’il avait donc duré deux longs jours. Une éternité pour l’enfant que j’étais. Mais elle avait tendance à dire ça quand j’avais fait une bêtise, pour me rappeler à quel point me mettre au monde avait été difficile. Ca n’arrivait pas souvent, j’étais plus sage. Et puis, elle ne restait jamais fâchée bien longtemps de toute façon.
Je suis donc née à Seattle et j’y ai passé les premières années de ma vie. Enfin, plus exactement à Bellevue, dans la banlieue chic. Mes premiers souvenirs, ceux qui sont un peu flous, ceux dont on se demande s’ils sont réels ou imaginés, je les ai eus chez mes grands-parents maternels. Dans leur grande maison en bord de mer. J’étais leur première petite fille et j’ai été choyée dès que j’ai ouvert les yeux. Nous étions souvent là, très souvent même, vu que maman préférait rester là pendant l’absence de mon père.
Je pourrais disserter longtemps à propos de mon père. Ce héros toujours absent. Je l’ai admiré autant qu’il m’impressionnait au début. Bon, peut-être que c’est toujours un peu le cas aujourd’hui, malgré les années. Mais, autant être honnête, il a longtemps été un inconnu pour moi. Toujours en mission, à sauver le monde. A chaque fois qu’il rentrait, c’était juste parfait. Il arrivait à me lancer tellement haut que ça me faisait peur. Mais j’en redemandais à chaque fois. Et, même si je voyais que son regard s’assombrissait parfois sans raison, moi je n’avais pas vraiment peur. Pas comme maman qui sursautait parfois pour une phrase un peu sèche ou pour quelque chose que je ne comprenais pas et qui me demandait de quitter la pièce pour le laisser tranquille.
Le reste ? J’avoue que c’est toujours un peu flou, même si j’ai mon album de photos pour m’en rappeler. Je me souviens de mes camarades de classe, de mes amies, de l’école. De l’église le dimanche. Toujours au premier rang. Et j’étais tellement fière quand papa était là. Il me tenait la main et il m’aidait à lire la Bible. Il y avait des goûters d’anniversaire, des jeux à n’en plus finir. Des disputes avec mes meilleures amies et l’impression que c’était la fin du monde. Avant que le lendemain, tout s’arrange.
Une vie de petite fille. De petite fille heureuse même.
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2010
Je plisse le nez et je croise les bras, laissant filer un soupir, alors que tous les regards sont posés sur moi. Personne ne se moque, juste que tout le monde… attend. « Il va venir ! Je vous assure qu’il va venir. » Un regard en direction de mon institutrice qui m’adresse un sourire désolé. « Il a promis qu’il viendrait. » C’est la journée des papas à l’école. Et il m’a dit qu’il ferait tout pour être là. Sauf qu’il aurait déjà dû rentrer il y a plusieurs jours.
Je me mords l’intérieur de la joue pour éviter de pleurer. Parce que ce n’est pas mon genre. Je suis toujours la petite fille joyeuse, pleine de vie et qui s’amuse tout le temps avec tout le monde. Sans compter que se mettre à pleurer devant toute la classe, ce serait carrément la honte. Je finis par lever la tête quand la porte s’ouvre, prête à dire à tout le monde que mon papa est enfin là. Et qu’il va leur montrer à tous ce que c’est d’être un bon citoyen américain qui se bat pour sa patrie, même si j’ai encore du mal à comprendre moi, ce que ça veut dire.
Sauf que c’est le directeur de l’école. Et maman. Qui a les larmes aux yeux. Je fronce les sourcils, sans trop comprendre, même si je me rends compte que je n’aime pas trop la douceur dans sa voix. « Je suis désolée mon cœur. Papa a été blessé à la guerre. » Je bats des cils pour chasser les larmes qui commencent à monter. « Comme la dernière fois ? » Et elle secoue la tête avant de me prendre dans ses bras. « Non, c’est plus grave. »
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Et ça l’a été.
Je me souviens de toutes les nuits que maman a passé à pleurer, en attendant qu’il aille mieux. Elle m’a appris comment prier le Bon Dieu pour qu’il aide papa à guérir. J’ai prié de toutes mes forces, tous les jours. Et il a fini par guérir. Oh il était… comment elle disait maman ? Ah oui, convalescent. Alors il fallait faire attention, ne pas trop le brusquer. Mais j’ai eu droit à mon père à la maison pendant plus d’une année. Et ça, c’était carrément chouette. Très chouette même. On a appris à se connaitre tous les deux et chaque moment passé avec lui était précieux.
J’avoue que, quand maman m’a dit que j’allais avoir un petit frère et une petite sœur, je n’ai pas aimé. Qu’on me vole l’attention de mon père, alors que je viens à peine de le trouver, c’est une chose. Mais qu’il décide de reste pour eux, alors qu’il l’avait pas fait pour moi…
Alors oui, je les ai détestés avant qu’ils viennent au monde. J’ai même prié pour qu’ils soient morts. Je sais, c’est pas bien, c’est même affreux de souhaiter ça. Et plus le ventre de maman s’arrondit, plus je suis … jalouse. Jusqu’à ce qu’ils viennent au monde.
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Je sursaute, alors que le feu d’artifices pétarade dans tous les sens. Zachary se met à hurler et je plaque mes deux mains sur mes oreilles. Mais April elle, ne réagit pas. Elle continue de dormir dans la poussette comme si de rien était. Je fronce les sourcils sans trop comprendre, alors que je vois une fois de plus le regard de maman se remplir de larmes. Et je la vois murmurer quelque chose à l’oreille de papa. Avant que je finisse par comprendre l’évidence, quelques jours plus tard, quand toutes les pièces du puzzle se mettent en place.
April est sourde.
C’est ma faute ? Peut-être. Surement. Après tout, j’ai pensé à de mauvaises choses. Je voulais qu’elle disparaisse, pour avoir mes parents rien que pour moi.
Je m’enfuis dans ma chambre et je m’agenouille devant mon lit, pour prier. M’excuser. Peut-être que si je prie aussi fort que pour papa, ça s’arrangera. Sauf que ça ne s’arrangera pas. Alors, à défaut de pouvoir réparer April, je remplis avec soin mon nouveau rôle de grande sœur. D’autant que oui, je finis par les aimer autant que j’aime nos parents. Zachary me fait rire. Il est curieux, m’attrape toujours la main et j’arrive à le faire rire aux éclats. April est plus douce, elle est un peu dans son monde. Mais je l’aime d’autant plus. Et personne ne leur fera jamais de mal tant que je serais là pour veiller sur eux.
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2011-2015
« Regarde Lynn, on dirait un peu la Space Needle non ? »
Je hausse une épaule sans répondre, me contentant d’attraper le doudou de Zachary pour le remettre dans son cosy.
« C’est la Tower of Americas. On ira la visiter. Tu vas voir, ça va te plaire. »
Je relève le nez, vu que forcément, c’est papa qui parle. Avant de coller mon nez sur la vitre. Et de souffler, alors que le paysage défile. « … ça a l’air joli. » Et j’ai juste le temps de le voir prendre la main de maman et lui souffler, avec un sourire. « Ca va te plaire aussi. »
Les premiers jours, les premières semaines, c’est difficile. On a dû laisser toute la famille là-bas, tous les cousins, papi et mamie. J’ai dû dire au-revoir à mes copains aussi. Mais c’est pour le mieux d’après papa. Alors, si c’est lui qui le dit, je m’efforce de le croire.
Et puis, c’est joli San Antonio. Même si au début, je ne me sens pas du tout à ma place. J’ai perdu tous mes repères et c’est difficile. Jusqu’à ce que papa nous emmène au ranch de son père, mon papi donc. Et que je rencontre ses chevaux. Aussi longtemps que je vivrais, jamais je ne pourrais oublier ce moment. Ce coup de cœur que j’ai eu en les voyant. Papa m’apprend à monter à cheval, à m’occuper d’eux et c’est le plus bel été que j’ai encore jamais vécu.
Si la rentrée m’intimide, je finis par vite prendre mes marques. Je rencontre Missy, qui devient très vite ma meilleure amie pour toujours. On fait même un pacte de sang et tout, c’est dire. Les semaines, les mois se succèdent. Les jumeaux grandissent et moi, je me fais des amis. Si je ne suis pas la première de la classe, j’ai tout de même de bonnes notes et surtout, il n’y a jamais rien à redire sur mon comportement. Je suis toujours sage. Un peu trop, d’après Missy, qui se désespère de ne jamais me voir faire des bêtises. Mais ça ne risque pas d’arriver. Parce que j’aime quand papa regarde mon carnet de notes, que ses yeux pétillent et qu’il sourit.
J’apprends le langage des signes, pour mieux communiquer avec April. Et, même si on a une grande différence d’âge, j’adore passer du temps avec les jumeaux.
A l’école, tout se passe bien. Je suis populaire, les gens m’aiment bien. Je me fais un paquet d’amis et on fait toujours plein de trucs tous ensemble, même si Missy reste ma préférée. Et tous les dimanches, je prie Dieu pour le remercier de tous ses bienfaits.
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Juin 2015
Je suis assise sur le lit alors que Missy glousse comme pas permis. « Sssssh, mes parents vont t’entendre ! » Elle se laisse même tomber à la renverse avant de se redresser, essuyant les larmes de rire qui coulent derrière ses lunettes. « Alors raconte-moi ! Parce que miss parfaite qui se laisse embrasser et toucher les fesses, c’est pas tous les jours que ça arrive ! » Je roule des yeux, tirant sur l’édredon qu’elle vient de froisser en se roulant sur le lit. « Je ne suis pas miss parfaite. »
Bon, en vérité, elle n’a pas tout à fait tort. Mais ce n’est pas si grave que ça de vouloir que tout soit … comme ça devrait l’être non ? Et j’ai bien choisi, pour ce premier baiser. Pour qu’il soit parfait. Billy est un gentil garçon, il est mignon, tout du moins, selon les critères de mes amies. Il est intelligent, il a un joli sourire, il a déjà embrassé d’autres filles et surtout, il n’a pas d’appareil dentaire. Ca, ce serait rédhibitoire.
J’avais même prévu le lieu et le moment précis. C’est important de ne rien laisser au hasard. Le bal de fin d’année, pendant la dernière chanson. Et ça s’est passé exactement comme je l’imaginais. Si ce n’est que… je n’ai rien ressenti. Absolument rien. Les copines avaient déjà embrassé des garçons et j’avais eu droit à des « ohlala, ça m’a fait des papillons dans le ventre » ou « j’ai rougi comme pas permis ! ». Mais là c’était juste… mouillé. J’hésite à le dire à Missy, qui me regarde avec attention. Sauf que je dois avoir une réaction normale, celle qui est attendue. Alors, j’ai un sourire timide et je lâche, à mi-voix. « J’ai eu chaud partout, surtout quand il a posé sa main sur mes fesses. » Forcément, elle glousse de nouveau et je me joins à elle. Tant pis si ça ne me fait pas la même chose qu’aux autres non ? Ce n’est que partie remise.
Et puis, j’ai tout l’été pour y réfléchir. D’autant qu’on ne se revoit pas avant mon départ pour le ranch. Je passe les deux mois qui suivent à prendre le soleil, à aider mes grands-parents et à monter à cheval. Le paradis sur terre. Je joue avec les jumeaux, j’apprends à faire la tarte aux pommes de granny et papi nous emmène même à la pêche papa et moi. Finalement, avec le recul, c’est sûrement celui-là le plus bel été de ma vie.
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Septembre 2015
Je prends une grande inspiration alors que je me regarde dans le miroir. Je rectifie une mèche de cheveux pour que ma coiffure soit parfaite et j’ai un sourire satisfait. Je viens d’avoir 14 ans et papa m’a offert le meilleur cadeau du monde, un appareil photo polaroïd. Et un nouvel album, pour mes nouveaux souvenirs. Il faut dire que l’autre commence déjà à être plein.
Aujourd’hui tout doit être parfait. Je commence à travailler pour l’album de l’école et je dois présider l’équipe de débat pour la première fois. Sans compter qu’on doit aller manger une glace avec Billy après l’école. Visiblement, l’été n’a pas suffi à ce qu’il passe à autre chose. Alors, j’ai décidé de lui donner une chance. Et puis, manger une glace, ça n’engage à rien.
J’ai un froncement de sourcil en voyant que j’ai un faux-pli sur mon chemisier. « Lyyyynn ?! C’est pour toi ! Bon anniversaire ! » Je me tourne avec un soupir, avant de pouffer de rire quand je vois Zachary recouvert de peinture qui me tend une feuille barbouillée de couleurs. « Mais dans quel état tu t’es mis ? » Il a un sourire malicieux et me montre le dessin. « Regarde ! C’est le ranch ! Et là, c’est papa et toi sur le cheval. Là c’est maman. Et moi. Et April. Elle m’a aidé à faire le dessin tu sais. » Je vois la bouille timide de ma petite sœur dans l’embrasure de la porte et je signe dans sa direction. Tu l’as vraiment aidé ? Elle hoche la tête et je tends les bras pour les serrer tous les deux contre moi. Je me retrouve recouverte de peinture, les cheveux décoiffés et j’en passe. Mais ce n’est pas grave. Leur câlin rend toutes les journées parfaites. Surtout celle-là.
Et je les serre contre moi quand, quelques semaines plus tard, on se retrouve dans la voiture, entre l’aéroport de Seattle et la maison de nos grands-parents. Mamie est morte il y a quelques jours. Maman est dévastée par le chagrin et moi aussi. On va rester quelques jours nous a prévenus papa. Et je me rends compte que ma vie à San Antonio me manque en fait. Sauf que plus jamais je ne reverrais cette ville. Ou mes amis.
Octobre 2015 – Century Fields
Je regarde le journal télé, les yeux écarquillés. Ca fait déjà plusieurs jours que papa nous a dit de rester à la maison. Maman est venue me chercher en catastrophe, elle m’a fait même quitter le cours d’histoire devant tout le monde. C’était carrément la honte. D’autant que je ne comprenais pas pourquoi. J’avais bien entendu quelques rumeurs, mais j’étais persuadée que c’était au mieux une fausse nouvelle, une publicité pour une nouvelle série ou, au pire, une épidémie quelconque que des gens comme papa allaient maitriser.
Mais il nous a interdit de sortir. J’ai eu peur qu’il doive partir loin et je crois que maman aussi. Alors, quand il lui a dit qu’il resterait avec nous, j’ai eu les larmes aux yeux tellement j’étais soulagée. Même si je ne comprends pas ce qui se passe, papa est là. Et papa va nous protéger. Je hoche la tête quand il nous dit de préparer nos affaires et je vais aider les jumeaux à remplir un sac à dos avec ce qu’ils ont de plus précieux pour eux. Avant de faire de même pour moi. J’ai un temps d’arrêt en regardant la chambre dans laquelle j'ai passé de nombreux étés avant qu'on ne quitte Seattle, me demandant ce que je vais pouvoir emmener. Je ne me rends pas vraiment compte que je ne remettrais jamais les pieds ici, que ce que je vais emporter dans ce petit sac sera tout ce qu’il me restera de ma vie d’avant. Et c’est compliqué de faire un choix.
Je finis par attraper mon appareil photo, mes deux albums, des feutres, des cahiers, la jolie boite à bijoux que granny m’a offerte et les rubans que j’aime porter le dimanche. Tout ce que j'avais déjà emmené de San Antonio. Je prends aussi la Bible que papa m’a offerte et je garde mon sac bien contre moi.
Papa et maman nous disent de faire attention. De ne pas parler aux inconnus, de ne pas trop s’éloigner. De ne jamais être seuls. Mais je crois que ça, ça vaut surtout pour moi. De toute façon, je ne suis jamais bien loin des jumeaux. Je les occupe avec du coloriage, en jouant au ballon. Tout ce peut les amuser, pendant que nos parents aident comme ils le peuvent.
J’ai toujours du mal à comprendre ce qui se passe. On m’a parlé de morts qui se relèvent et j’avoue que c’est… impossible à croire. Dieu ne laisserait pas faire une chose pareille tout de même. Et pourtant, Simon, qui a cinq ans de plus que moi et que je connais via Jenny, sa sœur, me jure qu’il en a vu un. Et que son père a dû lui tirer dessus plusieurs fois pour arriver à le tuer.
Pour la première fois de ma vie, je crois que j’ai vraiment peur.
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Janvier 2016 – Century Fields
Ne pas lui lâcher la main. C’est ça ma mission. Je dois tenir la main de Zachary et le garder près de moi. Malgré la cohue, malgré la panique, je fais de mon mieux pour faire ce que papa nous a dit. Mais c’est trop pour nous. Beaucoup trop. Je suis trop petite, ils sont trop nombreux. J’entends les gens qui hurlent et je perds nos parents de vue.
Mais je continue de lui tenir la main.
J’entends Zachary qui hurle de frayeur et j’essaie de le rassurer, même si je suis terrorisée. Je serre sa main de toutes mes forces et j’essuie les larmes qui roulent sur mes joues. Retrouver papa. Si je le retrouve, tout ira mieux.
J’écarquille les yeux quand j’entends des grognements qui se mêlent aux cris. Et je vois des silhouettes se relever, le regard vide. Comme s’ils n’étaient plus vraiment là. Les coups de feu retentissent tout autour de nous. C’est un cauchemar. Non c’est même pire que ça encore. Parce que c’est bien réel.
C’est à ce moment-là qu’on me bouscule. Qu’on me fait tomber plutôt. Mon menton heurte le sol et je suis sonnée quelques secondes alors que je sens le goût du sang dans ma bouche. Je me suis mordu la langue en tombant. Et, avant que je comprenne ce qui se passe, je sens le poids d’une lourde botte qui m’écrase la main. J’ai un hurlement de douleur et de panique mêlée mais rien n’y fait. Je n’arrive pas à garder la main de Zachary dans la mienne.
Je rampe au sol, incapable de me relever à cause des gens qui se bousculent. Quelqu’un m’écrase la jambe, je prends un autre coup. Mais je dois le retrouver. Je dois lui reprendre la main. Je dois…
Et je le vois, à quelques mètres de moi à peine. Il crie mon prénom, il me supplie de le rejoindre. Jusqu’à ce qu’une de ces créatures ne le morde au cou et ne lui arrache un morceau de chair. Je sanglote sans même m’en rendre compte, mais je continue d’avancer.
Si j’arrive à lui reprendre la main, ça ira mieux. On retrouvera papa et maman. Et April. Et on sortira de là. Alors je tente de ramper en direction des monstres qui sont en train de dévorer mon petit frère. Je n’entends même pas mon père qui hurle juste derrière moi. Je ne vois même pas qu’il est en train de tirer sur tout ce qui pourrait bouger tout autour de nous. Je vois juste que j’ai le champ libre pour essayer d’attraper la main de mon petit frère. Mais, avant que je puisse le faire, je sens qu’on me relève. Et le regard de mon père essaie d’accrocher le mien pour comprendre ce qui se passe. « Il est mort, il est mort, il est mort… » Je bafouille ces mots dans un murmure à peine audible au vu du chaos autour de nous, secouée par les sanglots, alors qu’il finit par comprendre. Je le vois dans ses yeux quand il réalise ce qui se passe, quand il voit le corps de Zachary plus loin.
Je lui ai lâché la main.
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Eté 2016 – aéroport de Walla-Walla
Le reste est un peu flou. Je me souviens vaguement de l’hélicoptère qui nous a emmenés loin du stade. Du gentil docteur qui m’a soigné la main. Des pleurs tout autour de nous, même si la plupart essayaient de se faire aussi silencieux et discrets que possible. Et de cet horrible trou dans mon cœur, cette impression que je ne pourrais plus jamais respirer correctement.
Je mets plusieurs jours à sortir de ma léthargie. Je suis longtemps restée sous la tente médicale, incapable de dire ou de faire quoi que ce soit, prostrée, à revoir la fin de mon petit frère. C’est April qui finit par venir me chercher et par me montrer ses oreilles. Elle a perdu son appareil et, mis à part nos parents, je suis la seule à pouvoir communiquer avec elle. Je réalise aussi qu’elle aussi n’a plus de frère. Qu’on est toutes les deux maintenant. Alors, je la prends dans mes bras et je la serre contre moi. Avant de me sécher nos larmes.
Papa hoche la tête quand il me voit enfin reprendre le dessus. Et j’essaie. Je fais de mon mieux. Je m’investis dans le quotidien comme je le peux. J’aide où je peux, même si j’ai encore mal à la main. Et, quand elle commence à être guérie, il me met une arme entre les mains. Juste pour apprendre à m’en servir. Au cas où. Je déteste cette idée, mais je lui obéis et je m’entraine durant l’été avec lui. Juste ce qu’il faut pour ne pas me tirer dans le pied si nécessaire. Dieu merci, je n’aurais plus jamais à tenir une arme de ma vie.
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Hiver 2017 – Walla-Walla
Je penche la tête sur le côté, curieuse. Jenny, elle aussi rescapée du stade avec son frère, pousse un soupir à en fendre l’âme. « Franchement, je pensais que le seul point positif avec cette foutue fin du monde, c’est qu’on aurait plus jamais à remettre les pieds dans une salle de classe. » Je lève les yeux au ciel. « Ne jure pas Jenny. Ca ne se fait pas. » Et elle soupire de plus belle. « T’es pas marrante. Allez miss perfection, on va se trouver une place et je te préviens, pas au premier rang. » Elle m’assène une bourrade affectueuse. En réalité, je n’ai aucun point commun avec Jenny. Si ce n’est que nous sommes toutes les deux des survivantes. Et, même si elle est… particulière, je l’aime bien. Elle a de l’humour, de l’esprit et elle a réussi à me donner l’impression de redevenir un peu moi-même.
Et elle n’a pas tort. Je ne pensais pas non plus retourner un jour en cours. Pourtant, c’est bien ce qui se passe. Même si leur nature est quelque peu… différente. Déjà, nous ne croisons plus les garçons. Ensuite, les matières que nous avons connues, si elles sont enseignées les premiers temps, finissent par disparaitre petit à petit. Et les mathématiques sont remplacées par le maintien. La biologie, par les bonnes manières. L’éducation civique par l’histoire de notre grand Adonaï. Si Jenny s’en offusque, je me contente de hausser les épaules et d’écouter tout ce qu’on veut bien m’apprendre. Comme avant tout ça, je suis dans les meilleurs élèves, les plus assidus, les plus serviables. Les cours d’anglais sont maintenus, même si les ouvrages qu’on nous fait lire se réduisent à peau de chagrin à mesure que le temps passe. Mais on a toujours de quoi lire, c’est plutôt bien non ?
Et puis, ces nouvelles règles, c’est pour le mieux. Pour en ressortir plus grand. C’est que mon père n’arrête pas de me dire.
Je me rends utile partout où je peux. La vie reprend ses droits petit à petit. De l’aéroport, nous avons atterri dans une jolie petite maison, une fois que les soldats avaient tout nettoyé. J’ai retrouvé une chambre que je partage avec April. Et nous l’avons décorée ensemble. Elle me suit comme une ombre dès qu’elle en a l’occasion et j’avoue que ça m’amuse. Maman nous apprend à cuisiner, à tenir la maison. Et papa recommence à partir plus souvent. Il a beaucoup à faire pour aider la mise en place de ce nouveau monde qui est le nôtre.
Mais on a de la chance. Beaucoup de chance.
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Automne 2018 – Walla-Walla
J’ai un sourire alors que je souffle mes bougies. 17 ans. Je viens d’avoir 17 ans. C’est important parait-il. Jenny applaudit à tout rompre et je sens le regard de son frère sur moi. Il n’est pas désagréable, loin de là. Simon est devenu un soldat, il est fier d’œuvrer pour l’Adonaï qu’il vénère plus que tout. Mais il me laisse… indifférente.
Papa est là pour l’occasion et, avec maman, ils me tendent plusieurs paquets. Je suis particulièrement gâtée et la robe qu’ils m’offrent est magnifique. Tout comme le petit coffret avec peigne, brosse et petit miroir. April se faufile entre les invités pour se serrer contre moi et glisser son propre cadeau dans ma main. Un petit bracelet tressé violet qu’elle a fait elle-même. Le plus beau cadeau que je pouvais avoir.
Simon me demande si je veux me promener avec lui. J’accepte, essayant de cacher mon manque d’entrain. Et si je vois bien qu’il est intéressé, je me contente de l’embrasser sur la joue en rentrant, en le remerciant d’être un bon ami.
Je sais que les lois sont en train de se durcir. Et que j’ai un rôle à tenir en tant que femme. C’est comme ça. Mais j’avoue que je suis soulagée quand je vois que papa refuse les propositions qu’on lui fait pour moi. Je ne sais pas s’il veut juste gagner un peu de temps ou s’il pense qu’ils ne sont pas assez bien pour moi. Difficile à dire. Mais pour le moment, je peux rester à la maison, c’est tout ce qui m’importe. Et maman me rassure, mon bonheur passera avant le prestige de la famille.
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Automne 2019 – Walla-Walla
« Je ne sais pas toi, mais personnellement, j’ai trouvé ce film ennuyeux à mourir. » Je me tourne, presque sure de tomber sur Jenny et prête à la sermonner. Mais non, c’est une jeune femme rousse que je n’avais encore jamais vue jusque-là. Je hausse une épaule avant de souffler, d’un ton neutre et avec un sourire poli. « Il y avait tout de même des choses intéressantes. Et nous avons de la chance d’avoir de nouveau un cinéma. » Elle pouffe de rire et me dévisage de bas en haut, avec cette œillade malicieuse qui, sans que je comprenne pourquoi, fait battre mon cœur un peu plus vite. Probablement parce que ça ne se fait pas de médire de la sorte et que j’ai un peu peur qu’on nous entende. « C’était ennuyeux. Point. Reconnais-le ! » Je finis par esquisser un sourire contrit et par hocher la tête. « Ah, c’est mieux ! Moi c’est Betsy. Et toi ? »
Je relève la tête et j’arrête de fixer mes doigts. Mon regard accroche le sien et, l’espace d’une seconde, j’arrête de respirer. « … t’as perdu ta langue ? » Je cille avant de secouer la tête. Il fait un peu chaud, j’ai dû faire un petit malaise. Il faudra que j’en parle à maman. « Non ! Je… je m’appelle Lynn. » Pas le temps d’en dire plus que Simon vient me chercher et m’entraine vers la sortie en m’offrant son bras. Il doit partir quelques mois dans l’un des avant-postes et je vais lui manquer. Lui aussi en vérité. J’ai fini par m’habituer à sa présence. Il est gentil, il me fait rire et il n’est pas … pressant. Contrairement aux quelques hommes que j’ai pu fréquenter. Il me laisse tranquille et c’est agréable. « Lynn… à mon retour je… je… j’aimerais demander ta main. A ton père. »
Oh.
Je relève la tête vers lui et j’hésite quelques secondes. Je pourrais tomber plus mal. Alors j’effleure sa joue. « Je suis encore un peu jeune tu sais. Mais… c’est gentil d’avoir pensé à moi. » Son visage se renfrogne un peu. Il aurait préféré un oui franc et sans hésitation. Ce que je ne peux pas lui accorder.
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Eté 2020 – Walla-Walla
J’essuie les larmes qui roulent sur mes joues tellement j’ai ri. Betsy est assise sur le lit, en tailleur, visiblement fière d’elle. Il faut dire qu’elle arrive toujours à me surprendre, à me prendre à contre-pied, quoi que je dise. Je relève le menton et je lisse ma robe, pour reprendre une contenance. « Ca suffit maintenant. Simon est un gentil garçon. Arrête de te moquer de lui. Et ton imitation n’est pas si bonne que ça. » Elle se penche vers moi, malicieuse. « T’es sûre ? » Evidemment que je ne vais pas reconnaitre qu’elle a raison, elle serait insupportable. Betsy est entrée dans ma vie il y a quelques mois et c’est… comme une tornade. Maintenant que Simon est en mission, que la plupart de mes amies sont occupées à se trouver un soupirant, je me sens un peu seule. Et elle a vite rempli tout l’espace sans même que j’en ai vraiment conscience. Je suis toujours impatiente à l’idée de la voir, de passer du temps avec elle. Je me sens bien avec elle. C’est probablement la meilleure amie que j’ai jamais eue. Surement même.
« Lynn… » Je lève un sourcil, un peu étonnée qu’elle redevienne si sérieuse. « Tu comptes vraiment épouser quelqu’un comme lui ? » J’ai un haussement d’épaules. « Je pourrais tomber plus mal, tu ne trouves pas ? Et puis, il n’a finalement rien demandé à mon père. Il a probablement changé d’avis. » Elle roule des yeux. « Tu ne l’as même pas embrassé ! Si ça se trouve, ce sera comme d’embrasser un poisson mort ! Tu t’imagines toute ta vie à devoir embrasser une carpe ? » Je lui assène une tape sur l’épaule. Et elle m’attrape la main sans la relâcher. « C’est comme ça que ça marche. Et tu le sais très bien. » Elle penche un peu vers moi. Elle est près, elle est beaucoup trop près. « Ca devrait pas... » Et, sans que j’aie le temps de répondre quoi que ce soit, ses lèvres se posent sur les miennes. J’écarquille les yeux, totalement figée, incapable de réagir. Finalement, elle s’éloigne de moi et elle me regarde sans rien dire. J’ai l’impression que mes joues vont prendre feu tellement je suis rouge, que j’ai une nuée de papillons qui vient de s’envoler dans mon estomac. Et j’ai envie qu’elle recommence. J’ouvre la bouche avant de secouer la tête. « Je… je dois y aller. » Sans lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit, j’ai quitté sa chambre pour rentrer chez moi.
Le soir, je ne suis guère bavarde et je réponds un peu à côté de la plaque quand maman m’interroge. Elle finit par rire et par me demander si c’est parce que j’ai hâte que Simon revienne. Je bafouille quelques mots et ça lui convient. Tant mieux. Mon soupirant revient dans quelques semaines. C’est parfait.
Alors pourquoi est-ce que je retourne chez Betsy le lendemain ? Aucune idée. C’est mal, c’est très mal, mais c’est plus fort que moi. Je frappe à sa chambre, regrettant aussi sec d’être là. Jusqu’à ce qu’elle m’ouvre. Et qu’elle me sourit. Elle attrape ma main et m’entraine à l’intérieur sans un mot. Parce que parfois, parler ne sert à rien.
C’est le lendemain, à la messe, que je comprends à quel point je me suis fourvoyée. Je sens encore la chaleur des doigts de Betsy sur moi et l’envie laisse place à la honte. Une honte que je cache de mon mieux. Je réalise à quel point j’ai pêché, à quel point c’est une mauvaise chose. Et plus jamais ça ne doit arriver. Jamais.
Je me mets à prier avec cette même force que quand j’étais enfant. Pour faire disparaitre cette déviance qui me dévore de l’intérieur. Pour que j’oublie tout ça. Pour que je redevienne une bonne fille. Digne de sa famille, de New Eden.
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Printemps 2021 – Walla-Walla
J’ai coupé les ponts avec Betsy. C’était le mieux à faire. Sans explications. J’en suis venue à me dire que c’est le Diable en personne qui m’a tentée et qu’il pourrait encore le faire. Et j’essaie d’ignorer les rêves que je peux faire alors que je m’investis de plus belle dans la vie de notre communauté. Je passe plus de temps avec Samuel et avec mes camarades qui se sont mariées. Même Jenny est entrée dans le rang. Elle est enceinte et elle rayonne littéralement.
Un jour, on m’apprend que Betsy a disparu. Les filles murmurent qu’elle a été disgraciée, qu’elle était déviante, que ce n’est pas une grosse perte. J’essaie d’ignorer ce qui se dit de mon mieux, même si j’ai envie de pleurer en me demandant ce qui a pu lui arriver.
Mais je fais contre mauvaise fortune bon cœur. Je suis toujours aussi pleine d’entrain à la maison, tout va bien. April grandit et, un jour, nos parents nous informent que je vais de nouveau être une grande sœur. Evidemment, je suis heureuse pour eux. Pour notre famille. C’est une bonne chose. C’est comme ça que le monde fonctionne.
C’est pour le mieux.
Alors, avec le décret qui vient de paraitre, je vois bien que mes parents sont inquiets. Et je me demande à quel point papa a repoussé des prétendants sans m’en parler, juste pour ne pas m’inquiéter. J’ai un soupir à cette pensée, alors que j’ai accepté une promenade avec Simon. Il part dans quelques jours à Seattle et il est un peu nerveux. « Lynn. Je sais que… enfin que j’aurais pu demander à ton père avant. Mais il n’aurait pas dit oui. Je dois encore faire mes preuves et… enfin, si tu veux bien. Je pourrais demander quand je reviendrais de mission. »
Je me tourne vers lui et j’ai un soupir silencieux. Je réalise à quel point c’est un gentil garçon. En cinq ans, il n’a jamais rien tenté, jamais essayé d’abuser de la situation. Il a l’air tellement… pataud. Que c’en est presque attachant. Je me dis que je devrais en parler avec papa et que, comme j’ai pu le dire à Betsy, il n’est pas pire qu’un autre. Alors, je me mets sur la pointe des pieds et mes lèvres vont effleurer les siennes pour la première fois. Je le sens se tendre immédiatement et sa main va se poser sur ma taille. Si je frissonne, ce n’est malheureusement pas de plaisir. Mais il doit croire le contraire. « Reviens déjà chez nous. D’accord ? » Il faudra bien que je me décide de toute façon. Et cette fois, son visage s’illumine. Visiblement, cette réponse, même si ce n’est toujours pas un oui, lui convient bien plus.
Et puis, c’est mon rôle, mon devoir. Je dois être ce qu’on attend de moi. Une épouse, une mère. Et je prie tous les jours Dieu de me donner la force d’être à la hauteur. Pour ma famille.
Depuis qu’elle a terminé l’école, les journées de Lynn suivent une routine bien organisée. Elle se lève tôt, toujours à la même heure et va aider sa mère à préparer le petit déjeuner avant de voir avec elle les tâches ménagères de la matinée. Elle s’emploie à tenir au mieux une maison, fait de la couture, aide aux lessives et à préparer les repas.
Souvent l’après-midi, elle va aider à l’église du quartier. Elle se rend utile, à sa façon. Quand elle le peut, elle va voir ses camarades. La plupart sont déjà mariées et enceintes, ou jeunes mères. Alors les discussions tournent un peu en rond. Mais elle aime pourtant ces sorties, elles lui changent les idées. Et puis, elle aime toujours autant se promener dans les rues de la ville, dans son quartier qu’elle connait par cœur maintenant. Elle aurait bien aimé travailler au journal, mais elle a peur d’un refus paternel. Après tout, ce n’est pas son rôle, même si elle a toujours aimé ça.
Lynn met toujours un point d’honneur à rentrer tôt, pour aider April à étudier. Sa sœur n’a pas vraiment pu être scolarisée dans le nouveau système de New Eden alors, avec sa mère, elles se relaient pour lui apprendre le plus de choses possibles. Anglais, histoire, mathématiques – même si certaines notions, fautes d’avoir été étudiées – deviennent un peu plus floues pour la jeune femme. Et après, elles jouent ensemble. Lynn a réussi à trouver quelques jeux de société, même s’il manque parfois des pièces.
Les soirées sont plutôt calmes, surtout quand son père n’est pas là. Des discussions avec sa mère, un peu de lecture. Lynn apprend à tricoter depuis quelques mois et sait déjà particulièrement bien coudre.
Les weekends diffèrent un peu, notamment les tea parties et autres réjouissances organisées par la ville pour les aider à trouver un mari. Au moins, avec le retour de Simon, elle ne devrait plus avoir à y participer. Même si, pour être honnête, s’apprêter un peu, aller au théâtre ou au cinéma et, parfois même aller boire un soda, c’est plutôt agréable.
Au final, Lynn est discrète dans la communauté. Elle sait où est sa place. Elle s’entend bien avec tout le monde et laisse toujours une impression de bienveillance et de douceur. On ne la verra jamais critiquer qui que ce soit ou quoi que ce soit, même si elle observe le monde qui l’entoure avec attention. Au premier abord, elle représente tout ce qu’une jeune femme de son âge, vivant à New Eden, se doit d’être. Et elle fait tout pour que ça continue comme ça.
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Re: Lynn Atkins - just a good girl
Ven 27 Aoû 2021 - 18:54
- Spoiler:
- Hazel Parks
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