La maison ressemble enfin à quelque chose, après des heures à l'avoir nettoyé de fond en comble. Avisant le travail d'un air satisfait en venant détacher ses cheveux, soulagée. Si les bombardements ont grandement épargnés le lieu ou ils vivent, il n'empêche. Psychologiquement, elle avait eu ce besoin irrépréssible de tout remettre à neuf pour chasser les brumes des bombardements qui parfois encore résonnaient dans sa tête. S'assurant que Clem dormait toujours profondément pour venir fouiller dans ses poches à la recherche d'une cigarette, avant que quelqu'un ne frappe à la porte. Stoppée dans son geste, elle avait rejoint l'entrée en conservant sa tige au coin des lèvres, sursautant un peu en reconnaissant l'invité surprise.

Cole ! Un sourire naquit sur ses lèvres malgré son visage fatigué, ou les cernes sous ses yeux. S'effaçant pour le laisser entrer, désormais un peu rôdé au fait que comme elle à son arrivée, il n'était pas forcément à l'aise en public.

J'allais me faire un café. Je t'en offre un ? propose t-elle avec douceur en lui faisant signe de la suivre dans le couloir pour rejoindre la cuisine, servant rapidement les deux tasses d'eau brûlante ou elle fit couler un peu de café soluble avant d'enfin allumer cette cigarette tant méritée. S'assurant que tout convenait au jeune homme, avant de reprendre à son attention.

C'est gentil d'être passé me voir. Ton habitation à tenu le coup ? Le plus gros avait relativement bien tenu après tout. être était-il aussi chanceux qu'elle, sur ce point.

Et ... Toi ? Comment tu vas, depuis la dernière fois ? En somme, depuis les bombardements. Ramenant une mèche de cheveux derrière son oreille avant de venir tirer sur sa cigarette, souriant à Cole. Elle avait rapidement apprécié le calme de celui qui par la suite était devenu son binôme, pour les dernières discussions avec le groupe de The Haven. Cole s'était vite montré un partenaire qui parlait pour l'essentiel, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Et à force de le voir aux côtés de Casey, a apprécier chacune des facettes de sa personnalité. Sans doute que le bombardement avait également aidé à le considérer d'avantage, lui qui était resté à l'abri en compagnie de Misha et Casey pour veiller sur les enfants. C'était sans doute le bon moment pour lui dire, non. ?

Je voulais te remercier. Pour avoir veillé sur Clem, Casey et Misha dans l'abri.

Pourquoi tu t'entends pas avec eux ? s'étonne t-elle, venant lui glisser dans les mains la tasse de café brûlante en lui faisant signe de s'asseoir, venant faire de même face à lui. C'est des cons ? Sans doute que oui. Il fallait y aller pour ne pas s'entendre avec Cole, estimait-elle. Du moins de son côté. Travailler avec lui n'avait fait que lui confirmer qu'elle appréciait sa personnalité, et sa manière d'être, de faire.

Venant boire une gorgée de café en écoutant avec attention ses dires. Son regard croise le sien quand il évoque ce qui le travaille, et sa sensation que certaines choses lui sont cachées. Tout ça sur fond de deuil, alors qu'il évoque Maya et cette douleur qui doit l'étreindre au fond de lui. La brune reste silencieuse en le laissant s'épancher, hochant doucement la tête à sa remarque avant de reprendre à son tour la parole.

Je suis désolée pour Maya. souffle t-elle avec sincérité, venant ramener une mèche de cheveux derrière son oreille avant de reprendre avec douceur, pour ne pas le brusquer. C'est justement parce que tu es en deuil, que tout te travaille, tu sais. La mort de Carter avait été similaire pour elle. Tout remettre en question et accepter une solitude qui aurait pu la rendre folle, plutôt que d'accepter sa mort, et de devoir repartir de zero. Du moins, jusqu'à Levi.

Peut-être que ces femmes ont été attrapées récemment, tu sais ? Tout s'est enchaîné ces dernières semaines, peut-être qu'ils n'ont pas jugé utile de nous prévenir de ça. Quand à ceux qui veulent faire les lois ... C'est juste un éternel recommencement. Combien y'en avait-il eu, avant la fin du monde ? Beaucoup trop pour qu'elle prenne le temps de les nommer en tout cas.
Mais elle ne peut s'empêcher de froncer les sourcils, alors qu'il évoque le fait que personne ne l'attend réellement finalement.

Qu'est-ce que tu dis ? lui demande t-elle d'un air qui sous entend qu'il ferait mieux de ne pas répéter.

Bien sûr, qu'on à besoin de toi. Que ce soit moi, Casey, et même les autres personnes de ce campement. souligne t-elle pour le faire revenir sur terre. Sans parler sur le plan professionnel, Cole. C'est vrai que Maya n'est plus de ce monde. Mais il y en à d'autres ici, qui tiennent toujours à toi.