Journée de repos bienvenue pour la jeune femme. Qui a mal commencé… Encore une dispute avec sa fille, juste avant qu’elle ne parte pour ses cours de la journée. Des cours qui l’ennuient, dont elle n’a que faire. Pour avoir eu le droit à une petite remise à niveau du rôle de la femme à Walla Walla, Jena sait comme cela est totalement opposé au caractère libre et rebelle de Maelys. Pourtant, il est des choses utiles qui sont enseignées, elle ne peut pas le nier… Mais… Enfin, quand on a connu la dureté de la vie dehors, il est vrai que se voir reléguer au rôle de parfaite épouse a de quoi décontenancer. Encore une fois, Jena a prié sa fille de ne pas faire de vagues et de faire de son mieux. Encore une fois, Maelys a tempêté en lui lançant qu’elle aurait été plus heureuse avec son père avant de claquer la porte… Jena s’est effondrée ensuite. Le dialogue est rompu avec sa fille et ses études de psy ne lui servent à rien pour améliorer les choses. Ce cadre ne convient tout simplement pas à Mae… Mais Jena ne peut rien lui offrir d’autre. Elle a fait ce qu’elle a pensé être juste pour sauver la vie de son enfant. Elle ne pouvait pas la perdre comme elle a perdu Ewen… tant pis si elle la déteste, tant qu’elle est en vie et en bonne santé.

Pour ne pas se laisser aller dans la déprime, Jena s’est activée, faisant le ménage, même si l’intérieur n’en a pas forcément besoin. Cela l’aide à se détendre, à se vider l’esprit. A faire le point. En toute honnêteté, cette vie là n’est pas si terrible. Même si elle a du épouser un homme sous la pression. Il est agréable avec elle, plutôt beau garçon. Amoureuse ? Non, certainement pas, et elle le sait, mais les sentiments sont sans importance ici… Difficile de laisser de nouveau quelqu’un entrer dans son cœur quand il a tant été empli de Locke. Cela tombe bien, son époux ne lui demande pas d’être éprise, juste d’être dévouée et chaleureuse. Mais il est certain que leurs étreintes lui semblent bien fades comparées à celles qu’elle a pu connaître autrefois. Et qu’elle ne parvient pas à laisser totalement le passé derrière elle.

Au moins, quand on frappe à la porte, cela lui offre une distraction bienvenue, alors qu’elle sort de ses pensées pour aller ouvrir, découvrant le visage bienveillant de Luisa. « Hey ! Non, non, pas du tout. » En vérité, Jena n’a aucune idée de l’heure qu’il peut être et si Luisa a réellement du retard ou pas du tout. Son regard se pose sur le ventre rond de son amie et son cœur se gonfle de joie. Bien que fatiguée, Luisa est une future maman rayonnante. Cela rappelle de beaux et puissants souvenirs à Jena. Quelque part, au fond d’elle, elle sait qu’elle aimerait connaître ce bonheur une nouvelle fois… Cela n’effacera jamais le souvenir de son petit Ewen, mais ce serait un nouveau rayon de soleil dans sa vie. Un havre de paix dans son combat constant avec sa fille. Elle l’aime, mais c’est épuisant. Qui sait ? Son union sera peut-être récompensée ainsi. En fait, il vaudrait mieux que cela ne prenne pas trop de temps, songe-t-elle, se rembrunissant légèrement. Mais son sourire revient, éclatant, face aux gâteaux de Luisa. « Oh, il ne fallait pas ! » Elle a un rire. « Bon en vrai, je suis ravie de l’attention. Entre vite. » Jena s’efface pour la laisser entrer, se dirigeant vers la cuisine et invitant la future maman à s’asseoir. « Tu veux boire quelque chose ? » Oui sans doute, il fait encore chaud. « Comment tu te sens ? » Elle prend naturellement des nouvelles. La délivrance est proche, le travail pourrait commencer n’importe quand après tout, même si c’est encore un peu tôt, et que ce serait bien que bébé reste encore un peu au chaud.