Peyton Isabella March
Lun 13 Sep 2021 - 21:37
Loyale Obéissante Intelligente Fidèle Attentive Moqueuse Manque d’autorité Distraite Influençable Solitaire | Aucun, juste ses vêtements. Peyton est une jolie brune aux cheveux longs, aux yeux tout aussi sombres. Son visage encore doux n’est pas marqué par son jeune âge. La demoiselle est plutôt de petite taille, son mètre cinquante-six peine à la rendre imposante auprès des gens en général, et sa silhouette frêle n’arrange pas les choses. Elle est habillée au quotidien de robes pudique, dont la longueur ne monte jamais au dessus du genou pour ne pas risquer de mettre à mal sa pudeur. Ses cheveux longs sont rarement attachés, pour venir couvrir ses épaules et son cou blanc. Elle a une attitude très digne, toujours le dos droit, même si elle baisse fréquemment la tête. Elle ne porte aucune cicatrice, hormis une petite brulure sur le bas du ventre à droite, vestige d’un petit jeu avec ses sœurs qui avait mal tourné. |
Cependant, ses qualités cachent aussi quelques défauts, en effet, éduquée dans l’optique de devenir une maîtresse de maison discrète et qui ne fait pas de vague, soumise à l’autorité d’un père puis d’un mari, elle souffre d’un clair manque d’autorité. Elle ne sait pas s’imposer, laisse l’autre prendre les décisions pour elle, et n’ose pas se heurter à quelqu’un qui serait plus caractériel qu’elle. De fait, c’est à coupler avec un côté influençable qui n’étonnera personne. Enfin, le fait qu’elle soit dévouée à son foyer ne permet pas un grand nombre de sorties, et par la force des choses, c’est une jeune femme assez solitaire qui ne fréquente pas d’hommes, déjà, pour éviter les tentations et les problèmes, mais aussi les femmes pour se concentrer sur sa mission. Il peut également lui arriver d’être parfois distraite
Lorsque les vents balaient Morganville, en ce mois de février 1995, c’est pour accompagner le souffle court d’Eugénie. Elle n’est pas impressionnée, elle a déjà donné la vie deux fois auparavant, deux magnifiques filles qui ont déjà 6 et 4 ans. Elle sait ce qu’elle doit faire. De toute façon, elle n’a pas le choix. Dieu a décidé de la doter de ce fabuleux cadeau, et elle se doit de l’apporter aux autres. Elle a 25 ans, et son époux, l’évangéliste Peter March en a 34. Ce sera sans doute leur dernier bébé, il le lui a dit, il ne se sent pas capable d’en avoir d’autre. Alors elle a profité, de sa grossesse, de cet état de grâce, de cette bénédiction divine qui lui permet de porter la lumière. Aussi, lorsque Peyton pousse son premier cri, elle sourit, et pleure, plongeant son regard dans le regard sombre de l’enfant, au visage si doux et aux traits si fins. Emily et Lina, ses grandes sœurs, découvrent à leur tour leur nouvelle petite sœur, et le lien semble se créer presque instantanément. Tout semble parfait pour l’épanouissement d’un enfant, et c’est le cas.
Si Peyton grandit, c’est dans l’aura de Dieu. Les journées sont rythmées par l’enseignement à la maison, délivré par la mère. De toute façon, c’est l’image qui lui est donné de la femme : elle reste au foyer, et ne travaille pas, elle joue son rôle maternel en s’occupant de ses filles qui ne seront jamais scolarisées, en s’occupant du foyer, en prenant soin de sa famille et de son mari. Le père lui, est très peu à la maison. Il va de prêche en prêche, apportant la parole de Dieu à ceux qui veulent bien l’entendre, à ceux qui sont prêts à l’acceuillir. Mais les brebis égarées sont toujours plus nombreuses, et lorsque Peyton a 8 ans, la famille quitte la maison que son Peter vend pour acheter un camping car, pour pouvoir silloner les états voisins, et amener la Parole aux autres.
Ainsi, la vie de Peyton n’est pas bien pleine de rebondissements. Elle voyage beaucoup, et rencontre beaucoup de gens, mais ne se lie avec personne. La jeune fille est plutôt discrète et effacée, à l’inverse de ses sœurs, bien plus avenantes qui sont plus enclines à aller se mêler aux foules venant assister aux messes du père, sous les chapiteaux. Les chants, les cris, les Amen et les Allelujah, elle les connaît par cœur, les sermons aussi. Elle est bercée par les histoires des Evangiles, par les punitions qu’elle risque si elle ne suit pas les préceptes, par l’Enfer Eternel si elle se met en fâcheuse posture. Sage, et obéissante, elle suit ses leçons, pour apprendre à lire, écrire et calculer, apprendre les rudiments de l’histoire, tout en apprenant la vérité concernant la Création. A côté de ça, sa mère lui apprends à coudre, et à tricoter, toujours dans le but d’être capable de s’occuper de son futur foyer et ses futurs enfants.
Dans l’Idaho, ils s’installent sur le terrain d’un fermier, vers Twin Falls, et Peyton a 12 ans. Les trois sœurs se lient d’amitié avec les enfants de leurs gentils propriétaires terriens. Et c’est là qu’arrive le drame. Lina a alors 16 ans, et malgré toute l’éducation qu’il a pu lui donner, malgré toutes les valeurs qu’il a pu lui inculquer, elle pêche. Un des garçons du fermier a été un peu trop convaincant, et il est arrivé à ses fins, menant à une grossesse non désirée de l’adolescente. C’est le choc au sein de la famille March. Comment cela a-t-il pu arriver ? Peter est catastrophé, mais il ne peut laisser passer cette trahison. Aussi, malgré les larmes et les cris de son épouse, il évince Nelly de la famille. Le garçon n’aura pas d’autre choix que de l’épouser, pour rétablir son honneur. Ou pas. Ce n’est plus son affaire. Peyton ne connaîtra jamais son neveu ou sa nièce, et n’a jamais eu de contact avec cette sœur disparue. Ca reste un moment de traumatisme pour elle, qui l’a poussée à respecter d’autant plus ses engagements dans la Foi, et à se préserver pour son mariage, chose qu’elle respecte encore à l’heure actuelle.
Une fois qu’ils eurent quitté l’exploitation, ils continuèrent leurs périples, Peyton et Emily prenant le relais de leur mère qui vieillissait petit à petit. Tout le monde félicitait toujours Peter pour ses deux adorables, serviables et jolies filles, sans savoir le lourd secret que cachait la famille.
En 2015, Peyton a 21 ans, et Emily en a 27. Elle s’est mariée quelques années auparavant et s’est installée avec son époux dans la périphérie de Seattle, et est désormais mère de deux adorables garçons. Souvent, son père, sa mère et sa sœur viennent leur rendre visite, et Peyton apprécie beaucoup ces instants de douceur et de légèreté. Elle commence à être fatiguée des déplacements permanents, mais son côté solitaire induit par son éducation ne lui permet par de rencontrer quelqu’un, et par conséquent elle n’est toujours pas mariée, et n’a pas de prétendants.
« Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l'épée, par la famine, par la mortalité, et par les bêtes sauvages de la terre. [Apocalypse]
[Boise, Idaho – Octobre 2015]
Il l’avait senti, elle en était sûre. Depuis quelques temps, son père avait changé. D’abord, il s’était replongé dans les Saintes Ecritures, et plus particulièrement vers les Apocalypses. Ses prêches se dirigeaient aussi dans cette direction, listant les multiples signes qui d’après lui leur indiquaient que la Fin de leur Monde était proche. Beaucoup n’y croyaient pas, et nombreux étaient ceux qui le prenaient pour un fou. Mais Peyton le connaissait. Son père ne parlait pas en vain, jamais, et lorsqu’il prêchait les Ecritures, il avait souvent raison. Et puis… Lui qui se rapprochait des villes conséquentes pour rassembler un maximum de paroissien chaque dimanche sous son barnum, voilà qu’il s’éloignait, emmenant Eugénie et Peyton loin de la civilisation, plus profondément dans les campagnes, quitte à y trouver moins de monde. Il demande à sa fille de se faire discrète, de rester plus en retrait que d’habitude. Elle sent la peur en lui. Et puis ils entendent les nouvelles, à la radio. De plus en plus inquiétantes, de plus en plus opressantes. Il essaie de ménager sa femme et sa fille, mais elles aussi entendent les on-dit. Leurs prières se font plus en plus profondes, et rapprochées.
La première fois qu’il y sont confrontés, c’est un dimanche presque comme les autres. Tôt le matin, Peyton a aidé son père à monter le barnum, dans une prairie prêtée par un agriculteur, à l’extérieur de Boise. L’herbe est jaune, encore marquée par la dernière coupe dans le but de faire de la luzerne pour les animaux, en vue de l’hiver prochain. Elle se souvient encore de cette odeur de campagne, et du soleil qui tapait tellement fort, trop fort pour un mois d’octobre même. Elle se rappelle l’avoir remarqué tout de suite, cet homme au teint blâfard, qui suait à grosse goutte, comme si la chaleur le mettait à mal. Elle se souvient s’être demandé pourquoi il portait des manches longues, alors qu’il faisait si chaud. Il arrivait au loin, derrière la foule, elle l’avait vu depuis l’estrade, avec sa démarche chancelante. Si elle avait pu voir son regard perdu dans le vague, peut être qu’elle aurait su crier. Peut être qu’elle aurait su prévenir. Mais elle avait détourné le regard pour continuer à vivre la célébration.
Et puis soudain, tout s’était effondré. Perdu dans la foule, qui dansait, chantait et s’exclamait, il était passé presque inaperçu. Il était arrivé par l’arrière, et personne n’avait fait attention à lui. Peyton était sur le bord de l’estrade, captivée comme toujours par l’énergie et l’abnégation de son père, qui hurlait ses Amen et ses Allelujah, porté par l’enthousiasme de ses paroissiens, presque en transe dans son sermon. Dans un flash de silence, les cris. L’horreur. Elle ne comprit pas tout de suite ce qui était en train d’arriver. Les gens s’écartaient, en hurlant, et dans son champ de vision, la Bête apparut, arrachant de ses dents la carotide d’une vieille dame. L’être releva le visage vers elle, et ses yeux la percèrent, le visage rouge de sang.
La peur l’avait clouée sur place, jusqu’à ce que dans ses oreilles, elle entende la voix de son père, et que le contact de sa main qui se referme sur son poignet ne la fasse revenir à la réalité. Déjà, il avait changé de cible, et le chaos avait pris la place de la célébration, tandis qu’il mordait un enfant qui n’avait pas su s’échapper.
Ils laissèrent tout sur place. Le barnum. Les livres. L’innocence et la naïveté. Le monde avait changé. Le monde avait sombré. Désormais, ils seraient livrés à eux-mêmes, et encore une fois, Peter avait raison, elle ne pouvait que le reconnaître. Le père fit instantanément remonter les femmes de sa vie dans le camping car, et ainsi commença leur errance. Par chance, il s’était éloigné des villes, et ainsi, ils ne se retrouvèrent pas bloqués dans les embouteillages intenses comme on pouvait en trouver aux abords de Seattle ou de Portland.
[Rome, Oregon – septembre 2016]
Le temps avait passé, et les choses avaient commencé à se tasser. Enfin ce n’était pas forcément le mot le plus approprié, parce que finalement, ça ne s’était pas amélioré. C’était plutôt eux qui s’étaient habitués à la situation. Croiser des rôdeurs était devenu presque normal, bien qu’encore effrayants. Ils avaient compris comment s’en débarrasser, et chacun s’était armé. Peyton et sa mère étaient dotées chacune d’un couteau de chasse, trouvés sur des cadavres moins chanceux qu’eux, tandis que le père de famille était un peu plus lourdement armé. Les trajets en véhicule se font plus longs, car les routes sont parfois encombrées, et il faut se frayer un chemin, sans compter les groupes de morts vivants plus étoffés que d’autre.
Petit à petit, la famille avance sur les routes, jusqu’à arriver à Rome, dans l’Oregon. Dans sa périphérie du moins, car Peter évite toujours les centre-ville. C’est là qu’ils rencontrent la première communauté qu’ils rejoignent. Une petite trentaine de personnes, installées dans un centre de vacances privé des cris et des rires des enfants qu’il accueillait jusque là. Ils sont plutôt bien accueillis, et ils trouvent assez vite leur place. Peter aide aux travaux manuels et d’entretien, tandis qu’Eugénie et Peyton se rendent utile en aidant à la cuisine, ou par leurs petits travaux de couture ou de tricot.
Cette situation dure environ un an. Mais s’ils savent se rendre utile, ils finissent par déranger. Après tout, les March n’ont pas du tout la même vie que les autres : déjà parce que Peter ne supporte pas de voir la dépravation de ceux qui sont là. Les gens changent de partenaires comme de chaussettes, les relations se font et se défont. L’adultère n’est même pas un secret, et il essaie tant bien que mal de prêcher la bonne Parole pour que les hommes et les femmes puissent retrouver la Grace de Dieu. Il ne leur plaît pas, et les petites voix courent dans les couloirs qu’il serait temps qu’il s’en aille, avec ses deux fantômes. Oui, parce que c’est comme ça qu’ils appellent Eugénie et Peyton, les deux silhouettes presque fantômatiques qui n’adressent presque pas – voir pas du tout, pour la plus jeune – la parole aux hommes, et qui évitent au maximum de se mêler au reste de la population.
Finalement, on leur demande gentiment de partir, et ils bouclent leurs affaires, avant de prendre à nouveau la route. Peter se promet de faire son maximum pour que les gens qu’ils croiseront puissent retrouver la Foi, celle qui sauvera leur Monde de la décadence. De toute façon, il avait déjà décidé de partir, après qu’un des hommes du groupe n’ai osé essayé de poser ses sales pattes sur la peau blanche de sa fille, cette peau délicate qu’elle continue de préserver pour celui qui l’épousera. Il a bien conscience que pour beaucoup, le mariage n’est plus une priorité, mais il continue d’y croire. De toute façon, les March s’accrochent à leurs valeurs, persuadés que s’ils doivent être jugés par le Divin, ils seront les mieux placés pour s’en sortir.
[ New Princeton, Oregon – octobre 2017]
Il leur faut une bonne année encore, pour enfin atteindre New Princeton. Pourquoi cette ville, elle n’en sait rien, le Père a encore décidé pour elles, et elle se plie à son envie. Sur le chemin, il a récupéré un nouveau barnum, abîmé, qu’elles ont, elle et sa mère, rafistolé du mieux qu’elles le pouvaient. Mais au moins, cela permet à Peter de reprendre ses prêches, s’étant mis dans la tête de sauver le Monde en rappelant aux Hommes que s’ils restent dans le droit chemin, ils seront épargnés de la Colère Divine. Pour être tout à fait honnête, Peyton se rend bien compte que les gens sont assez peu nombreux, et que ceux qui viennent ne croient que peu à ce qu’ils racontent. Ils les prennent pour des vestiges d’un Ancien Monde qui n’existe plus. Mais elle y croit, et n’est ce pas là le principal ?
Elle s’occupe de la quête, les dons n’étant plus en argent mais en nourriture ou en médicaments parfois. De temps en temps, ils proposent un service de soin itinérant, Eugénie proposant les soins, et Peyton mettant à profit ses talents de couturière pour recoudre certaines plaies qui pourraient devenir bien trop embêtantes. Après tout, du cuir ou de la peau humaine, quelle différence ?
Ils se retrouvent parfois face à des rôdeurs, mais ils ont la technique maintenant, et Peyton n’a presque plus peur maintenant. Avec Eugénie, elles s’occupent également des repas, proposant à ceux qui n’ont rien de partager avec eux. Souvent, cela se termine même par un accompagnement sur quelques dizaines de kilomètres. Mais ils ne rallient plus aucune communauté, malgré qu’ils en croisent de temps en temps, échaudés par leur expérience antérieure. Parfois, un jeune homme se sent pousser des ailes, et se rapproche de Peter pour lui parler de sa fille, mais celle-ci décline toute proposition, préférant rester aux côtés de ses parents.
[ Sisters, Oregon – décembre 2018]
Le plus gros évènement de cette nouvelle vie se déroule en décembre 2018, le 6 exactement, en périphérie de Sisters, dans l’Oregon.
La neige avait couvert le sol de son épais manteau blanc, bloquant le camping car sur place, dans la campagne. Ca embêtait Peter, mais Peyton savait que c’était le jeu. Désormais, ils étaient soumis aux aléas de la météo. Il faisait froid, elle se souvient de sa morsure alors qu’elle s’emmitouflait sans un plaid. Quelques personnes s’étaient joints à eux, et ils avaient dégagé un cercle au centre des installations pour y installer un brasero, tant bien que mal, l’humidité ayant rendue plus difficile la mise en place de leur petit feu de joie. Ils étaient restés ensemble jusqu’à ce qu’elle ne tienne plus, jusqu’à ce que le froid ne la force à battre en retraite pour aller rejoindre son lit, dans l’habitacle du véhicule. Elle s’était endormie rapidement, la fatigue l’assommant presque littéralement.
Il n’avait pas du se passer longtemps, parce qu’elle n’eut aucun mal à bondir de son lit lorsqu’elle avait entendu les hurlements. Elle ne connaissait que trop bien ce genre de cris, désormais, et aussi s’était-elle précipité pour ouvrir la porte. C’était stupide, quelque part, parce qu’elle savait que ça pouvait la mettre en danger, mais c’était plus fort qu’elle. Parce qu’elle avait reconnu la voix, parce qu’elle avait senti l’horreur. Et elle ne s’était pas trompée.
Trois cadavres au sol, le crâne transpercé ou éclaté. Et un quatrième cadavre, devant lequel Peter faisait rempart.
- NON ! Ne la touchez pas ! Je… Je vais m’en occuper mais… Je dois… Je dois…
Peyton hurla à son tour, en reconnaissant celle qu’il protégeait de son corps. Eugénie, le teint blême, gisait au sol, dans une flaque de sang. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne se relève, peut être que le froid pourrait ralentir le processus, peut être que Dieu, dans sa Bonté, pourrait pardonner à cette femme pieuse, et lui éviter de devenir comme les monstres qui peuplaient à présent la terre. Ses yeux s’emplirent de larmes, et elle croisa celui de son père. Du regard, il lui interdisait d’approcher. Elle comprit, et rentra dans le véhicule, pour fermer la porte derrière elle, pour s’y adosser. Lorsque le coup de feu résonna, dans la nuit noire et froide, elle ferma les yeux en plaquant ses mains sur sa bouche, laissant son corps glisser contre la porte, jusqu’à s’asseoir, de la même manière que l’âme de sa mère glissait vers les cieux.
Après ça, leur vie bascula. Peyton n’était déjà pas bien sociable, mais elle se renferma d’autant plus, ne se consacrant plus qu’au bien être de son père, qui avait besoin d’elle pour gérer leur quotidien, les repas, les lessives, la vie quotidienne. Peter lui, se mure dans un silence sans fin de prières quotidiennes, ne s’adressant plus qu’à elle, et à personne d’autres. Mais un soir, c’est elle qui lance l’idée.
- Tu sais Papa. On devrait aller vers Seattle. Et si Emily était toujours là bas ? Maman voudrait qu’on y aille, tu ne pense pas ?
Il avait relevé le regard vers elle, et dans ses yeux, elle avait vu une étincelle qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps. Un nouveau périple commençait. Et celui là allait être leur nouveau départ, littéralement.
[ Seattle, Washington – Novembre 2019]
C’est en octobre 2019 que Peter et Peyton posent un pied au No Man’s Land. Il n’y a pas à dire, ils font tâche là bas. Ils ne ressemblent à personne d’autre, et ils savent bien que tout le monde dévisage cette jeune femme qui ne croise pas le regard des hommes, et qui préfère se cacher dans la caravane de son père. Certains même iront jusqu’à faire courir le bruit que celui qui se dit son paternel serait plutôt celui qui entretient avec elle une relation plus charnelle. Pourtant, ils ne se battent pas contre les bruits. Ils ont déjà décidé qu’ils n’allaient pas rester, mais ils ont besoin de faire une pause. Le père et la fille sont fatigués, las, ils n’arrivent plus à avancer.
Mais rien n’arrive au hasard, jamais.
Et lorsque les émissaires arrivent, Peyton comprend que leur signe Divin est là. Elle boit leur paroles comme elle buvait celles de son père, sous les barnums lorsqu’elle était enfant. Elle sait que Sa Vérité est là, et que leur Adonaï représente l’espoir. Peter n’est pas moins captivé, et il se rapproche d’eux sans même la consulter. Il n’en a pas besoin, il sait qu’elle sera d’accord. Tout chez eux se rapproche de l’éducation qu’il a donné à sa fille. Non, ils ne réfléchissent pas longtemps. Et lorsque les émissaires quittent le No Man’s Land, c’est suivi de deux nouvelles recrues : Peter et Peyton.
[Walla Walla – Juillet 2021]
Ca fait désormais plus un an et demi que Peyton et son père ont rejoint la communauté, et ils n’ont jamais été aussi épanouis. Peter, de par sa fonction religieuse auparavant, par sa connaissance des Saintes Ecritures et de sa Foi inébranlable, est devenu un des êveques de New Eden. Peyton s’occupe de leur foyer. Si elle a eu quelques prétendants venus demander sa main, elle ne donne jamais suite. Peter avait fait le choix de laisser à sa fille la possibilité de faire un mariage d’amour. Mais à bientôt 27 ans, il commence à être décidé à ne plus trop lui laisser le choix d’autant que le décret paru le 13 juin 2021 ne lui permet plus de prendre son temps. Pour elle, c’est à la fois une bonne chose et un coup dur, parce que si elle sait qu’il est temps pour elle de se marier, elle sait également que cela signifie de laisser son père de soixante ans vivre seul, lui qui n’a pas repris de compagne. Et c’est d’ailleurs un peu en filoutant de la sorte qu’ils ont réussi à obtenir un délai un peu plus long pour lui trouver un époux : elle tient le foyer de son père, et il a besoin de cette présence féminine pour faire le travail qu’un homme ne peut – ne doit – pas faire. Il y a même eu une presque fiançailles avec un sombre inconnu, qui n’a pas eu de suite. Mais aujourd’hui, il n’est plus possible de reculer, et son père a d’ores et déjà annoncé son mariage arrangé, bien qu’elle ne sache pas encore qui est l’heureux élu.
Peyton est une jeune femme dévouée à son foyer. Ses journées sont organisées selon les tâches qui sont à effectuer dans la maison. Elle sort parfois pour prendre l’air, mais ne traîne jamais bien longtemps, ou alors elle s’arrange pour ne pas être seule. Elle ne parle que peu, et de fait n’a pas vraiment de relations sociales, hormis les quelques personnes qu’elle peut croiser lors de ses promenades. Elle soutient son père dans tout ce qu’il entreprend.
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Re: Peyton Isabella March
Lun 13 Sep 2021 - 21:51
Tellement heureuse de voir que tu as craqué pour un perso NE ! et UNE VRAIE !!!!
Toi et moi... on a des choses à se dire...
Une beauté
R'B i e n v e n u e à la maison en tout cas
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Re: Peyton Isabella March
Lun 13 Sep 2021 - 22:00
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Re: Peyton Isabella March
Lun 13 Sep 2021 - 22:01
- Lennox A. Coleman
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