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Au Poney Fringuant

Mar 14 Sep 2021 - 13:25

La discussion entre Edwin et Faith se terminait à peine dans l'après midi et j'admettais volontiers m'être moqué de l'acteur. Ce qui me semblait normal, à vrai dire. Je ne connaissais pas du tout l'histoire en entier mais de ce que j'avais retenu, c'était qu'il avait merdé et qu'elle avait décidé d'être la déesse des glaces pour bien lui montrer qu'elle ne comptait pas lui rendre la tâche facile. Et en bon frère que j'étais, il était évident que j'avais choisi mon camp : Celui de Fatih.

La journée s'écoula, tranquillement. J'avais encore passé par mal d'heures à l'extérieur, à planter nos futurs ressources nourricières, à aider sur les plans défensifs et à réfléchir à comment aménager une chambre pour mon enfant. A dire vrai, je n'en revenais toujours pas de cette nouvelle. Tori était enceinte. De moi. Elle attendait mon enfant. Bien sûr, j'étais encore totalement en panique à cette idée parce qu'une partie de moi considérait que je serai un parent ultra merdique et qu'il faudrait au moins tous les hommes de la maison pour combler à mon manquement mais néanmoins j'essayais de m'impliquer comme un bon compagnon, j'essayais de m'investir au mieux en posant des questions, me renseignant et pour être honnête, je m'étais trouvé un petit bouquin sur la grossesse que je lisais presque tous les soirs, comme une nouvelle bible. Quoi qu'il en soit, après tout ça, une bonne douche était la bienvenue et en quittant la salle de bain, mon regard se leva sur un Broden renfrogné, quittant le bureau d'une Faith probablement occupée à ranger des dossiers par couleur en réfléchissant aux prochains trucs à faire pour qu'on reparte sur de bons rails après Fall City. Une idée me vint alors et dans un doux sourire, je rejoignais la cuisine pour préparer deux infusions dans lesquelles j'ajoutais un fond de whisky. Heureusement pour moi, Nobuo était occupé avec Gabriel à monter la garde et ne me voyait pas faire. J'imaginais sans grande peine cet homme me sermonner s'il savait ce que je comptais faire.

M'éclipsant rapidement des lieux, je me dirigeais à pas lents jusqu'au bureau de la sexologue, poussant la porte sans toquer, uniquement dans le but de la faire râler une seconde. "Un ciel rouge se lève. Beaucoup de sang à dû couler cette nuit." lançais-je d'un ton mystérieux avant de sourire pour poser la tasse devant la brune. "Bois donc, ça te fera du bien. C'est moi qui l'ait fais. Faudra juste me jurer que tu ne diras à personne ce qu'il y a dedans. Et surtout, c'est exceptionnel, autant que le fait que tu fumes et que je ne le vois pas." que je continuais en faisant un clin d'oeil. Tranquillement, je m'installais dans le fauteuil vide et croisais les jambes tout en observant mon amie. Depuis la disparition de son aînée, elle n'était plus pareil et je comprenais,  c'était aussi pour cela que je m'étais fais un devoir de prendre son parti lorsque l'adolescente avait estimé qu'il était préférable d'être abandonnée par sa mère adoptive. C'était douloureux d'avoir l'esprit en vrac et sur ça, j'étais un champion dans le domaine. Moi aussi, j'avais perdu une partie de mon humanité lorsque Tori et Emily n'étaient pas à la maison, plus encore à leur retour en constatant que les corps ne montraient sans doute pas l'entièreté des sévices subis. Je comprenais ce besoin d'avoir une carapace en béton armé, indestructible. Les sentiments faisaient mal et Faith ne voulait plus souffrir. Comment lui en tenir rigueur alors que c'était nécessaire à la reconstruction lente de son âme ? Lentement j'avalais une gorgée de ma tisane et posais ma tasse ensuite, tendant mon doigt vers le ventre rebondie de l'afro-américaine. "Je peux ?" demandais-je doucement en m'approchant pour me tenir à genoux devant le petit être tenu au chaud. "Salut, minus. C'est oncle Pete. Tout ce qui se passe ici ce soir, faut que tu le gardes secret, ok ? Je compte sur toi." dis-je avec un sourire tendre. Ce petit truc, c'était pas mon gamin mais je l'aimais déjà comme tel, je le sentais au travers de mes doigts ressentant la chaleur du ventre de la future maman.

Me redressant enfin, je venais porter mon corps derrière la femme et posais mes mains sur ses épaules, entreprenant un léger massage. " Je te servirai bien du Lembas, du pain de route elfique dont une seule bouchée suffit à remplir l'estomac d'un adulte, mais j'en ai pas. En revanche je peux écouter alors... Parle moi si ça te fait du bien." que je taquinais ma soeur de coeur.


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Peter S. Hayworth
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Re: Au Poney Fringuant

Mar 14 Sep 2021 - 21:19


Le silence était enfin revenu une fois la porte claquée, alors qu'elle se laissait tomber sur son siège en soupirant. Son regard tomba sur l'un de ses dossiers un peu trop décalé des autres, venant le remettre à sa place du bout de l'index, enfonçant son visage dans sa main libre en observant son dégradé de couleur s'aligner parfaitement. Bien. C'était mieux, légèrement mieux. Constata t-elle avec un air satisfait avant de relever la tête en entendant le grincement de la porte alors qu'elle se relevait vivement, prête à exploser.

Putain, toquer c'est pas pour les ch- sa remarque se tut dans sa gorge en reconnaissant le visage de Peter, se calmant instantanément à cette silhouette qui l'apaisait presque naturellement. Grimaçant à sa réplique, alors qu'un sourire léger naissait enfin au coin de ses lèvres après une journée entière à fulminer.

Fuyez, pauvre fou. qu'elle souffle à son frère en se laissant à nouveau tomber dans son fauteuil, l'invitant à faire comme chez lui. Récupérant la tasse entre ses doigts en lui jetant un regard intrigué, alors qu'il assurait l'avoir préparé lui même, et que les effluves de l'alcool remontaient à son visage, lui arrachant un sourire plus franc au moment même ou il évoquait la cigarette. J't'en offre une. Propose t-elle en lui tendant son paquet après s'être servie, venant entrechoquer sa tasse contre la sienne. Santé. Et la première gorgée lui arrache un soupir de ravissement, avant de venir tirer sur sa cigarette. Tu es le meilleur. qu'elle lâche avec un sourire, appréciant le goût léger de l'alcool dans l'infusion non sans retenir un rire.

Prie pour que Nobuo ne t'ai pas vue. Il est très prévenant pour tout ce qui touche aux grossesses. l'amusement se lit dans son regard, bien que ses paroles se fassent plus douces, plus sincères.

Merci.

Son regard croise le sien alors que le mot sort de ses lèvres, baissant un bref instant le regard vers sa tasse pour en reprendre une gorgée. Sa présence apaisait ses nerfs, au même titre que cette infusion lui promettait une bonne nuit de sommeil. Hochant vivement la tête alors que Peter demande l'autorisation, et qu'elle écarte les pans de son kimono pour lui laisser accéder a son ventre désormais bien rond. Evidemment. Tressaillant légèrement quand ses mains viennent se poser contre son ventre, se remémorant l'époque ou elle et John avaient espérer vivre cet instant. La seule différence, c'est qu'elle était désormais seule pour le vivre, même s'il s'agissait de sa propre décision d'évincer Edwin, pour le moment. Alors, entendre son frère de coeur parler à ce bébé avec autant de douceur lui donna un instant les larmes aux yeux, les cachant bien rapidement d'un revers de main avant de sentir un petit choc contre la main. Il te dit bonjour, t'as vu ? qu'elle s'amuse de voir la réaction de l'enfant contre cette main géante. J'crois qu'il t'adore déjà. Comme le bébé de Tori adorerait également son père, elle n'en doutait pas une seconde. J'ai quelque chose pour toi. annonce t-elle d'ailleurs à Pete en venant récupérer le sac de course déposé par Edwin, lui tendant le cadeau. Un petit pyjama pour nouveau né, redessinant la silhouette d'un dinosaure.

C'est pour les nouveaux-nés. Précise t-elle face à la petitesse de l'habit. Tu ne pensais quand même pas que j'allais fuir mon rôle de tante ? A savoir gâter cet enfant que Tori portait dans son ventre comme un prince.

Ses yeux se fermèrent presque par automatisme, quand les mains du leader vinrent se poser contre ses épaules, ne pouvant s'empêcher de rire face à cette affection. Tori est une chanceuse... Des massages comme ça tous les soirs ? La grossesse devait être un paradis à vivre. Tu sais, en ce moment je pourrai manger 4 lembas par repas. qu'elle lui fait remarquer, en rapport avec sa grossesse et la version longue du film, qu'elle avait pris tant plaisir à regarder à l'époque. Et sous la blague, l'attention la toucha, alors qu'ele relevait ses yeux noirs sur lui.

Par quoi tu veux que je commence ? Ici, en sa présence, les masques pouvaient tomber. Et sous ses airs durs, naquit l'espace d'une seconde cette douleur accumulée pendant si longtemps.

Tu veux savoir pourquoi je suis partie ? demande t-elle en baissant le regard, sentant les cicatrices le long de ses poignets la brûler lentement. Remontant doucement les manches pour les observer, sans crainte que Peter ne les voit. Elle ne lui avait jamais rien caché, après tout. Mais elle ne doutait pas que la discussion serait un exhutoir pour eux deux.




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Faith Williams
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Re: Au Poney Fringuant

Sam 6 Nov 2021 - 23:37

Un rire s'échappe d'entre mes lèvres lorsque Faith mentionne Nobu et j'hausse les épaules en calant la clope entre mes lèvres. "Si Nobu me tue demain, tu sauras pourquoi. Tu diras à Tori que je t'aime." que je lançais en ricanant. J'hochais d'ailleurs la tête lorsqu'elle me remerciait pour mes attentions. Ce n'était rien, vraiment rien et elle le savait. Je n'étais pas à la recherche de sa reconnaissance ou toute autre chose. Tout ce qui comptait pour moi, c'était qu'elle aille bien. Son sourire suffisait amplement, ouais.

Contre son ventre, sentir le petit coup donné par le bébé me fait sourire d'une oreille à l'autre, mes yeux se relevant sur ma soeur alors qu'elle constatait le signe à son tour, annonçant déjà que le petit être m'appréciait déjà. Est-ce que c'était bon signe ? Sans doute, oui et j'imaginais déjà les soirées avec ce petit monstre dans les bras, à le bercer, lui parler en faisant une voix débile et à demander à lui donner le biberon. Je m'inquiétais encore et toujours de ce que je pourrai apporter à ce gosse, en plus de ce que je pourrai donner au mien mais la vérité de les croiser bientôt me donnait envie de croire que ça ne pourrait pas si mal se passer. C'était impossible que ça tourne mal, surtout si les bébés me montraient autant de sympathie. Je recommençais à fixer mon amie alors qu'elle m'interpellais sur un cadeau puis sur son rôle de tante. J'arquais un sourcil en prenant le petit vêtement et mon regard s'attendrit à la vue de la petite tenue dinosaure. "Mooooooh ! Tori va adorer !" dis-je en éloignant la combinaison avec énormément de douceur et de reconnaissance. Délicatement, je pliais le linge et le gardait tout contre moi, le sentant tout de même comme si je m'imprégnais déjà de l'odeur de mon futur enfant, grimaçant finalement. "Enfin, on le lavera avant parce que l'odeur d'humidité et de poussière, c'est pas fou." que je plaisantais en me redressant finalement pour serrer la sexologue dans mes bras. "T'es la meilleure et notre bébé t'aimera grave !" que je lançais, sûr de moi. Notre enfant adorerait Faith, c'était marqué dans le ciel, en gros, en gras, en surligné. Ouais, c'était certain... "J'espère que le tiens en aura un aussi !"

Pour autant, lorsque la conversation dériva sur les faits secrets, j'haussais les épaules et poursuivais le massage que j'avais entrepris. Mes doigts glissèrent d'eux-même sur les nœuds dans les dos de la brune, mes yeux passants sur les cicatrices à ses avant-bras, pinçant les lèvres à leur vue. Je savais qu'elle n'allait pas bien et je comprenais que trop bien. On avait chacun expié nos douleurs d'une certaine façon, sans en parler aux autres mais nous deux... On se connaissait trop bien pour pouvoir se mentir. "Je crois que j'ai ma petite idée." laissais-je entendre en remontant les pouces sur sa nuque pour la délier lentement. "Dis moi si je me trompe mais... La disparition des filles y est pour beaucoup. T'as culpabilisé de pas avoir su les protéger. J'imagine que Edwin, digne de lui même, n'a pas comprit ta détresse. J'imagine aussi que le fait qu'on soit incapables de les ramener a renforcer cette culpabilité. Et puis... Les revoir t'as fait tellement de mal que tu savais plus comment gérer tes émotions. Sans parler de la grossesse." tentais-je en m'arrêtant pour venir embrasser le haut de son crâne. Un soupir s'enfuyait d'entre mes lèvres et je m'approchais de ma sœur de coeur, lui prenant la main et croisant mes doigts aux siens.

Si on était pas du genre à s'épancher en public, en privé ça avait toujours été autre chose. On se complaisait dans une bulle de confiance et de non jugement l'un envers l'autre. Après tout, Faith savait presque tout de moi. De mes addictions, jusqu'au moindre détail de la mort de William, sans oublier mon état à la disparition des filles et de ma façon de gérer - et de surtout pas gérer - mes colères. Doucement, j'embrassais ses doigts. "Ou alors c'est que c'est plus profond, plus vieux et que ça a été le déclencheur ?" que je tentais à nouveau en m'essayant face à elle, sans la quitter du regard, ouvert à cette discussion qui nous ferait probablement autant de bien que de mal. "Sinon, c'est que t'en avais ras le cul des Inglorious Fuckers, tu avais envie de t'en aller et t'as essayé mais pas de bol, on est revenus te chercher parce qu'on est des gros cons et en plus t'as même pas eu d'aigles géants pour le voyage ?" plaisantais-je alors en souriant.


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Peter S. Hayworth
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Re: Au Poney Fringuant

Mar 30 Nov 2021 - 21:19


J'empêcherai Nobu de te tuer, t'inquiète. Mais j'dirai à Tori que tu l'aimes par contre. rit-elle de bon coeur, ravie de constater que Peter aime ce petit pyjama pour bébé qu'elle lui offre avec grand plaisir, haussant les épaules quand à son propre enfant. J'ai envoyé Edwin aux course, il m'en à trouvé deux. Ils auront à peu près la même chose, seule la couleur diffère. dit-elle avec un sourire faussement coupable, baissant le regard quand son meilleur ami affirme haut et fort que leur bébé l'aimerait.

J'aimerai votre bébé plus que tout. C'était une promesse évidente, à dire vrai. J'espère que tu dis vrai du coup. Parce que parfois, le doute la submergeait violemment quand à sa capacité à nouer des liens. Encore plus, quand il s'agissait de l'enfant de deux personnes qu'elle aimait par dessus tout.
Mais déjà la conversation dérive sur des sujets qui lui donnent envie de devenir mutique, alors que son regard se baisse à nouveau vers le sol. Peter avait toujours su lire en elle comme dans un livre ouvert, alors qu'il évoquait toute ces petites gouttes d'eau qui avaient fini par la submerger au même titre qu'un ras de marée émotionnel dévastateur. C'était comme si les cicatrices à ses poignets se rouvraient subitement, et que chaque instant qui l'avait blessé lui revenait en plein visage avec la même violence que sur l'instant. Lâchant un rire nerveux, alors que son regard s'égare sur le reste de la pièce, fervente pratiquante de l'ignorance de sa propre souffrance devant les autres.

Mais devant Peter... C'était différent. Comme si une voix lui murmurait qu'ici, dans cette pièce à ses côtés, elle pouvait lâcher prise franchement. Une toute petite minute. Quand ses lèvres effleurent son crâne, ses yeux ses ferment alors qu'elle sent une larme brûler sa joue, rejoignant son cou. Rapidement suivi d'une seconde, qu'elle ne parvient pas à retenir, une boule de chagrin coincée dans sa gorge avec le refus ferme de se laisser aller à sangloter.

C'est toi, qui aurait dû être psy. Murmure t-elle à son leader, venant essuyer du plat de la main les larmes qui ont roulés. C'était... Le déclencheur, je crois. admet-elle néanmoins sans trop de mal à Peter, cherchant à retrouver contenance de toute ses forces. Pourtant, ses doigts liés à ceux de Peter se resserrent doucement contre les siens, à la recherche de cette ancre qu'elle n'a jamais vraiment réussie à trouver. Et c'est comme si un peu du vide qu'elle ressentait au quotidien s'épanche un peu, alors qu'elle confirme ces fameux éléments déclencheurs. Un rire s'échappant malgré tout de ses lèvres quand il évoque leur groupe de bras cassés, son regard brillant de larmes revenant enfin dans le sien.

Ouais... Vous auriez pu faire l'effort de venir me chercher en aigle, ou au moins à cheval. qu'elle souffle avant de soupirer doucement pour relâcher la pression. Mais oui. Beaucoup de choses se sont passées, avant que je vous rencontre.

Et par ou commencer, surtout.

La dernière chose que j'ai entendu de mes parents, c'est leur mort sur un répondeur téléphonique. J'avais ... Un jumeau. Dean. On à survécu un temps près de l'aquarium de Seattle. J'y ai rencontré mon mari, John. Ca aurait pu bien se passer. Mais tout à foiré. Dean à été dévoré par les rôdeurs, et John... Il.

A nouveau, les sanglots sont proches. Inspirant profondément pour chasser la douleur qu'elle n'a jamais réussi à accepter. Des pillards. Après ça, je m'étais juré de ne plus rejoindre de groupe. Parce que j'ai cru mourir, à chaque fois que je les ai perdus, les uns après les autres. Elle abandonne l'idée de sécher ces larmes qui ne cessent de couler, préférant venir prendre une gorgée de sa tisane, pour espérer apaiser un peu cette douleur. Alors, quand il y à eu tout le reste, je sais pas. J'ai ... Implosé. Et j'ai eu la sensation que personne ne comprenait ma détresse, ni même la douleur que je pouvais ressentir face à tous ces événements. Partir... C'était le seul moyen de ne pas me tirer une balle dans la tête.

Le silence retombe dans la pièce, alors qu'elle reprend son souffle. Secouant doucement la tête, s'excusant auprès de Peter. Je n'ai jamais parlé de ça en cinq ans. Excuse moi.




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Faith Williams
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Re: Au Poney Fringuant

Jeu 27 Jan 2022 - 4:28

Une fois qu'on avait abordé les banalités, si on pouvait dire ça, il ne nous restait qu'à entamer la discussion sur le vrai sujet. Sur ce départ qui avait déstabilisé tout le monde à un moment où plus personne n'avait de repère. Pourquoi est-ce que la majorité pensait que nous étions autre chose que des humains ? De simples humains avec nos faiblesses, nos blessures, nos peurs et nos traumatismes... Cette vérité était aussi vrai pour Faith que pour Elena ou moi. Nous n'avions rien de plus que les autres, si ce n'était une carapace si épaisse qu'elle étouffait toutes les plaies ouvertes de nos âmes, nous permettant ainsi d'agir comme si rien ne pouvait nous atteindre. Et pourtant... Pourtant, dans ce bureau, éclairés par la faible lueur des quelques bougies, entourés d'une pénombre qui nous avalerait sans distinction, dans un silence assourdissant si nos voix ne la couvrait pas, la sexologue se défaisait de cette armure métallique devenue trop lourde. Mon regard attendrit, mes doigts autour des siens, les lèvres pincées pour lui laisser l'opportunité de me dire tout ce qu'elle voudrait, toute ma personne lui était dédiée. Un léger rire néanmoins, vint interrompre ses propos. "Désolé, j'ai appelé trop tard pour louer des aigles et Sheitan avait pas vraiment envie de faire le trajet." que je laissais échapper sans la quitter des yeux une demi seconde.

Et alors elle reprit son réçit. Si je n'ignorais pas certaines parties de sa vie, il fallait avouer que ces points sensibles, ses blessures encore fraiches, me touchaient sincèrement. Je comprenais tant sa douleur. Je n'allais pas jusqu'à dire que j'avais connu la même parce que ce n'était pas le cas et contrairement à elle, j'avais encore un espoir de retrouver ma petite soeur et ma mère. Je les croyais assez forte et assez malignes pour savoir qu'elles avaient pu rejoindre une safe zone et qu'il me faudrait juste du temps pour y accéder. Plus encore maintenant que New Eden décidait de grignoter un peu plus de terrain. Doucement je soupirais et posais la main sur une des joues de mon amie, venant la caresser délicatement pour en effacer les larmes qui gâchaient la beauté sauvage qui faisait son charme. "Tu n'as pas à t'excuser, Faith. Tu dois pas t'excuser." tentais-je alors que ma grande main couvrait sa figure. C'était terrifiant de savoir que nous étions, finalement, les plus faciles à briser. Après tout, nos coeurs de pierre... Ce n'était qu'une façade, un masque qu'on revétait pour diriger un groupe d'idéalistes paumés et pas bien futés et tels des parents trop sévères, on devait faire le nécessaire pour que nos enfants aient des valeurs et une vision plus réaliste de la vie. "Tu as le droit d'être malheureuse, perdue, faible. On y a tous droit mais on se l'interdit à cause d'eux." que je poursuis en caressant sa main encore dans la mienne. "Pour eux, en fait." réctifiais-je, me redressant uniquement pour attraper ma propre tasse, avalant une gorgée et grimaçant ensuite, à cause de la chaleur du liquide qui se répandait sur ma langue. Putain, ça fait mal d'être con...

Je laissais enfin au silence le plaisir de nous enfermer dans sa bulle. Elle se trompait, comme tous les autres avant elle. Je n'étais pas fais pour être psy, pas fais pour être l'éponge qui absorbait les malheurs des autres, c'était au dessus de mes forces. En général. Ce qu'on ne pouvait pas reprocher aux Inglorious, c'était de m'avoir apprit à être plus patient, plus attentif. Ca me faisait mal de l'avouer mais ils m'avaient changés et surtout, l'afro-américaine avait dû batailler contre mes addictions et mes colères pour me permettre d'ouvrir les yeux alors n'était-il pas normal de lui rendre l'appareil ? Lentement, je libérais les doigts de mon bras gauche et l'observait avec tout autant de douceur qu'avant. "Parle moi de lui. John. S'il a réussi à conquérir ton coeur, c'est que ça devait être un mec génial. Ou un fou, au choix. Si ça se trouve, plus tard, il t'aurait annoncé qu'il était sur le point d'ouvrir Jurassic Park." plaisantais-je alors que je venais poser la main sur le ventre de ma soeur. Un long sourire vint s'ancrer sur mon visage et j'haussais les épaules. "Tu sais, sans Tori et Edwin, peut-être que ce môme aurait été le mien." que j'avouais  d'un ton léger, haussant ensuite un sourcil puis les épaules. "Quoi ? Je suis malade. Moins qu'avant mais quand même !" fis-je en ricanant, me renfonçant dans mon siège, espérant sincèrement avoir détendu l'athmosphère, bien qu'il s'agisse d'une vérité bien lointaine maintenant.


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Peter S. Hayworth
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Re: Au Poney Fringuant

Jeu 10 Fév 2022 - 18:10


Sa référence lui arrache un rire, bref, avant que les larmes ne coulent. Avouer ces deuils et cette douleur omniprésente à quelque chose de cathartique, face à Peter. Loin de cette sensation de faiblesse qu'elle s'entend penser au quotidien, qui soulage temporairement la lourde chape de plomb qu'elle possède sur les épaules depuis cinq longues années. Sa main contre sa joue est rapidement rejointe par la sienne, pressant brièvement ses doigts contre les siens.
Elle avait le droit, d'être faible. Malheureuse, et de s'autoriser toute ces choses qu'elle s'était forcée à retenir si longtemps. Mais ça fait si mal... murmure la brune dans un aveu soufflé, que lui seul pourrait réellement entendre. Evoquant ce coeur brisé, jamais réellement reconstruit, que sa relation avec Edwin n'a fait que s'émietter d'avantage. Que la disparition de Tori et Emily on terminé de cisailler un peu plus, avec l'envie grandissante de sauter dans ce gouffre au bord duquel elle se trouvait depuis si longtemps, et qu'elle s'était acharnée à ignorer. Pourtant, dans cette chute vers les enfers, Peter semblait apte à la retenir. Mettant des mots sur ces maux qu'elle expiait enfin, et que son frère de coeur évoquait une réalité.

Tout ce temps, ils s'étaient interdit cette faiblesse. Pour eux. Les faisant passer en priorité en s'oubliant même dans la foulée. Bien trop de fois, pour que son coeur abîmé ne parvienne à tenir la route. Les sanglots ponctuants les instants de silence alors qu'il respecte sa douleur, et la laisse s'épancher après tant d'année de retenue. Parvenant à reprendre un semblant de respiration face à sa présence apaisante, qui semble calmer toute cette colère et ces rancoeurs. Souriant alors qu'il demande à en savoir plus sur John, baissant un instant le regard par pudeur. Sa main libre attrapant nerveusement son alliance au cou, riant de bon coeur à sa remarque.

Il était... Incroyable. Tout ce que mes parents auraient détesté, pour moi. Mais je m'en fichais. Il était mécanicien sur des bateaux de luxe. Bien loin de tout capitaine, ou autre pilote d'avion que ma famille aurait adoré comme gendre. Et d'une vulgarité sans précédent. Cynique et buté. Mais... Il me faisait rêver. Il était libre, comme je ne l'avais jamais été. Se fichait pas mal de savoir ce qu'on pouvait penser de lui, et avait une foi indiscutable sur le fait qu'on s'en sortirait. Et le pire, c'est qu'il avait raison. On s'en est sortis pendant tellement longtemps...

John était mort par sa faute, après tout. C'était un fait. Sans elle, elle ne doutait pas une seconde qu'il serait encore debout, quelque part. A continuer d'animer les foules avec ce talent d'éloquence qu'il savait manier à sa façon. Tu sais ce qu'il aimait de moi ? Ma douceur. y penser lui arrache un ricanement, secouant doucement la tête. C'était vrai pourtant. A cette époque, elle l'était. Calme, douce. Diplomate, même. Mais sa mort et celle de Dean avaient tout chamboulé. Laissant Peter poser sa main contre l'arrondi de son ventre, alors que le bébé gigote un peu sous sa paume, comme pour reconnaître sa présence. Lui souriant avec tendresse à sa remarque, riant de bon coeur à cette remarque, bien qu'il n'argumente dans la foulée et qu'elle lève la main, l'air de dire que ce n'est rien.

Je ne doute pas que tu aurai fait un père fantastique. Et que tu le seras pour le bébé de Tori. murmure la brune avec douceur, revenant prendre une gorgée de sa propre tisane.

Et pour ma propre défense, je suis presque ivre. D'accord, peut-être pas. Mais avec la fatigue ? Ca n'aurait pas été surprenant.




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Re: Au Poney Fringuant

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