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Re: It's hard to be us.

Mar 16 Nov 2021 - 15:38

Tout s’était enchaîné vite. Trop vite pour qu’Aamir ne puisse réellement avoir conscience de ce qui se passait. Il ne réalisait pas qu’il venait de tuer deux hommes tant toute son attention était focalisée sur le fait qu’il devait se battre, pour sauver sa peau mais surtout celle de Chris. Si tout semblait être flou pour lui tant son sang bouillait dans ses veines, le retour à la réalité fût brutal.

Cet homme qui le ceinturait venait de tristement lui offrir un moment de répit. Un répit qu’il ne souhaitait pas. Il ne voulait pas s’arrêter jusqu’à ce que le tatoueur et lui ne soient en sécurité. Et pourtant, l’indien se retrouva immobilisé. D’acteur involontaire de ce drame, il devenait un horrible spectateur. Sous ses yeux impuissants, l’homme qu’il aimait se faisait rouer de coups. Lui, il tentait bien de se débattre mais en vain. La peur, la colère obstruaient toute sa raison. Il avait cette immonde sensation d’être un chien enragé mais muselé. Il hurlait à s’en brûler la gorge, à s’en arracher les cordes vocales. Tout son corps se tendait douloureusement. Chaque coup que recevait le tatoueur, c’était comme s’il les ressentait. Jusqu’à ce qu’il ne se fige. Jusqu’à ce que son cœur ne se serre cruellement. À cet instant précis, il se sentit presque mourir. Il avait envie de vomir. Dans sa poitrine, tout paraissait impitoyablement s’arrêter. Cette lame sur la gorge de Chris, c’était comme si elle venait de s’enfoncer dans son propre cœur. Jamais il n’avait eu aussi mal. Jamais il n’avait eu aussi peur.  

- NON ! hurla-t-il à s’en casser la voix alors que ses yeux vinrent s’ancrer dans le regard singulier de Chris.

Non. Tout mais pas ça. Il n’avait pas le droit de mourir. Pas sans lui. Mais la seule réponse qu’il reçue fût un rire gras, satanique. Ce rire qui résonnait dans ses oreilles, dans son crâne. Ce rire qui pourrait le hanter.

- Vous avez entendu ce qu’a dit l’autre enculé ? Non. Non c’est non. L’égorgez pas. Mais… Amusez vous lâcha-t-il d’une voix graveleuse

Et ce fût à cet instant que la Terre sembla arrêter de tourner, que les aiguilles arrêtèrent leur course effrénée sur l’horloge. L’homme derrière Chris appuya violemment sur sa nuque, suffisamment pour le faire tomber sur le sol. Suffisamment pour que sa main de monstre ne vienne s’attacher au pantalon du tatoueur pour tirer dessus. L’autre homme, lui, se penchait pour ramasser la batte de Chris, la faisant tournoyer joyeusement.

- Tu crois qu’ça rentre ?
- On va essayer

Le chef continuait de rire dans les oreilles d’Aamir qui lui paraissait comme paralysé. Comme si son esprit venait de quitter son corps. Il sentait simplement cette larme rouler sur sa joue, lui qui jamais ne pleurait. Il ne voyait plus rien. Il n’entendait plus rien. C’était sans doute ça, la vraie peur. L’état de choc.

Ce ne fût que lorsqu’il aperçut, comme dans un songe, l’homme qui commençait à vouloir déshabiller Chris pour, sans doute, le violer avec la batte qu’un déclic le secoua. Un coup de tonnerre résonna violemment dans son crâne, remettant alors son corps en mouvement sans réellement le comprendre. Sa tête partit en arrière, à l’instar de son pied. L’arrière de son crâne vint heurter le nez de l’homme qui le tenait alors que son pied vint faire la brutale rencontre des parties de l’homme. Là était la faille. Là était la brèche dans laquelle il s’engouffra pour se libérer. Sa machette tomba dans un bruit sourd au sol alors que sa main se refermait à nouveau sur son arme à feu. Il n’avait qu’une maigre ouverture, qu’une seconde pour faire la différence. Il pressa la détente, sans réfléchir. Le bruit assourdissant éclata dans la ruelle, tout comme le crâne de l’homme qui tenait la batte.

Il ne restait que deux hommes. L’indien voulait vider son chargeur sur eux. Il se retourna vers celui qui tenait Chris mais avant qu’il n’eût le temps de ne serait-ce que respirer ; une affreuse douleur s’empara de lui et le monde sembla alors être à l’envers. Le chef venait de se jeter sur lui, le planquant violemment au sol. Le sang sur son visage se répercutait avec le goût métallique qui se répandait dans sa bouche. C’est à peine s’il arrivait à respirer tant le corps de l’homme pesait sur le sien. Ses yeux humides papillonnèrent avant de chercher ceux de Chris.

- C’est… c’est comme ça… que se battent les… vrais hommes ? Comme… des lâches ? peina-t-il à dire, dans une ultime provocation en espérant que Chris ne profite de ce flottement pour se libérer.
   

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Re: It's hard to be us.

Ven 19 Nov 2021 - 16:36

Alors c'était comme ça. Comme ça que j'étais destiné à crever. Saigné à blanc comme une bête dans une ruelle puante, entre deux cadavres encore chauds. Quand la question de mon agresseur s'éleva, je le sentis presser la lame contre ma gorge, prêt à mettre en pratique ses paroles. J'étais terrifié, tétanisé. Tout se brouilla autour de moi instantanément, et le souffle me manqua. Certains meurent avec panache et courage, sans sourciller, ce serait pas mon cas. Mon regard s'était fixé à celui d'Aamir, embué de larmes.
C'était d'une banalité aberrante mais il fallait bien le dire : je voulais pas mourir.

Le cri de mon amant déchira l'air comme il me déchira le cœur. Durant une infime seconde, je compris que j'étais le plus chanceux des hommes, et que cet indien si peu démonstratif était-il, m'aimait réellement. J'eus envie d'en rire d'une joie indécente et hystérique, tant ce simple cri en disait long sur ce qu'il ressentait pour moi.
Perdu dans cette divagation qui n'avait pas sa place au milieu de cette scène, je n'entendis même pas la réponse du porc qui semblait mener la danse, et ce n'est que quand je fus projeté au sol que je reconnectai enfin à la réalité.
Une main s'empara de moi, tirant mes fringues pour me les ôter. Je me débattis aussitôt avec le peu de force qu'il me restait, m'accrochant aux bras de l'homme pour le repousser, mais le second me balança un coup de batte dans le ventre qui me recroquevilla d'avantage au sol. Son pied me faucha le visage dans la foulée et une gerbe de sang tout droit sortie de mon nez éclaboussa le béton sale.

Ça sonnait comme une fin. Pas une fin heureuse. La douleur, même atténuée par l'adrénaline, me flouta la vue et me satura les sens, me laissant étourdi et passif. La déflagration qui retentit me tira la léthargie qui menaçait de m'engloutir, et un des hommes tomba à côté de moi. Ma batte roula devant moi, teintée de rouge écarlate.
Putain, je pigeais plus rien. Dans le flou artistique qu'était ma vision, je distinguai Aamir, son arme à la main, et l'autre le plaquer violemment. Le second qui restait avait arrêté de vouloir me foutre à poil et s'élança aussitôt pour aider son chef. Je tendis la main pour le retenir par la jambe mais, encore trop engourdi, mes doigts se refermèrent dans le vide.

Je me levai une première fois avant de retomber. Tout tournait autour de moi. Mais je devais me lever. Maintenant. Ma main se referma sur ma lame retombée au sol, alors que mon agresseur arrivait face à Aamir, lui envoyant sa rangers dans le visage. Je rassemblai mes forces pour me redressai et parcourut rapidement les quelques mètres à peine qui nous séparaient. J'attrapai l'homme par l'épaule pour le faire pivoter, et mon couteau se planta directement dans son oeil. Il resta un instant debout, comme surpris de ce qui lui arrivait, avant de s'effondrer.
Je me laissai tomber à genoux, à bout de souffle, mon arme tendue à quelques millimètres devant le visage du dernier survivant qui tenait toujours mon indien.

- Lâche-le.. Lâche-le ou j'te crève les deux yeux, j't'arrache la langue et les couilles et j'te jette dans une fosse à rôdeurs. Lâche-le. Tout d'suite.
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Re: It's hard to be us.

Mer 24 Nov 2021 - 12:15

Tout était flou. Tout ce qui l’entourait manquait cruellement de netteté. Aamir baignait dans une confusion amère et sa réalité abstraite avait un arrière-goût acerbe. Sa vision, tout comme son esprit, était brumeuse. Les contours qu’il peinait à distinguer étaient à l’instar de son avenir, de leur avenir, incertains. Ça n’arrivait toujours qu’aux autres et aujourd’hui, ils étaient ces autres. Jamais l’indien n’aurait pensé avoir cette volonté d’autant s’accrocher à la vie. Pour lui mais surtout pour Chris. Et c’était une sensation aussi étrange que désagréable qui venait s’emparer de lui. Il avait cette impression que son esprit était totalement détaché de son corps. Que seule l’adrénaline et un furieux instinct de survie régentaient à présent son enveloppe corporelle.  

Le chauffeur n’avait plus conscience de ses propres gestes, tant son âme semblait s’être envolée, comme pour fuir la douleur envahissante qui se répandait dans chacun de ses membres. Mais si son spectre paraissait ailleurs, telle une présence extérieure qui contemplait la triste scène pour assister à sa propre mort, les sentiments qu’il éprouvait pour le tatoueur le forcèrent à agir de façon presque robotique. Lui, il pouvait mourir, résigné. Mais pas Chris. Pas Chris.  

La détonation qui déchira les airs, suivi du bruit sourd d’un corps qui retomba lourdement marqua comme une fin pour lui. À l’instant où il se sentit plaquer brutalement au sol et que ses yeux cherchèrent une ultime fois le regard de son amant; il eut cette sensation qu’il pouvait partir. L’impact violent du pied sur son visage le fît fermer les yeux. Les paupières ainsi closes, c’était plus facile pour lui de s’abandonner. Le sang qui se déversait sur son visage, il ne le sentait plus. L’os probablement cassé de son nez, il ne le sentait plus. Son corps ne s’apparentait plus qu’à une coquille vide prêt à tristement accueillir la mort. Seule son ouïe semblait encore fonctionner normalement. Il entendit le bruit d’un nouveau corps tomber, non loin de lui. Puis la voix déchirante, tragique de Chris. Cette voix qui, à l’image d’un phare perdu en pleine mer, semblait vouloir et pouvoir reconnecter son esprit à son corps.  

Puis, d’un coup, comme dans un ultime sursaut d’énergie avant la mort, Aamir rouvrit les yeux. Il se dévissa presque le cou pour regarder au-dessus de lui. Pour voir le visage de ce monstre. Pour voir cette lame fleurter avec ce même visage. Et, finalement, pour voir le visage de Chris. Exténué, ensanglanté mais agité d’une hargne profonde. L’homme semblait hésiter, lui aussi animé par une haine sans précédent envers ce binôme de Bastard. Serait-il prêt à perdre la vie, simplement pour tuer Aamir? Ce dernier, rassemblant ses dernières forces, se mit à balbutier profitant du flottement qui venait de s’installer.  

- J... Jekyll... Maintenant!

À deux, ils étaient plus forts. Aamir se mit à gesticuler nerveusement, se débattant en donnant des coups un peu à ’aveuglette sur le corps qui pesait sur le sien alors qu’au même moment, la lame de Chris vint salement transpercer la peau de leur assaillant. Le couteau s’enfonçant dans une joue jusqu’à ce que la pointe ne ressort de l’autre joue. Un cri strident de douleur échappa à l’inconnu et Aamir se libéra avec précipitation, se relevant avec frénésie et appuya une nouvelle fois sur la détente, sans réellement réfléchir. La balle partit se loger dans la gorge de l’homme qui, les yeux grands ouverts, tomba à la renverse.  

Le temps sembla suspendu, un bref instant. Les yeux sombres de l’indien balayèrent lentement la ruelle, se posèrent sur chaque cadavre. Son torse peinait à se soulever tellement son souffle était court. Jusqu’à ce que les aiguilles ne reprennent leur course effrénée et que le monde ne se remette à tourner. Jusqu’à ce que son esprit ne se rattache à son corps. L’adrénaline s’estompait déjà et la douleur revenait l’envahir. Epuisé, endolori et encore terrifié, Aamir tomba à son tour sur ses genoux, face à Chris. Son arme, elle aussi, tomba sur le sol. Sans un mot, les gestes au ralenti et les épaules affaissées, il leva une main tremblante vers le visage du tatoueur; caressant sa peau sans même se rendre compte qu’il en étalait le sang. Son regard détailla les marques sur le visage de Chris avant de se relever vers les yeux vairons.  

- Je... Tu... vas... ça va? demanda-t-il, bredouillant

Sa main continuait de s’accrocher au visage du tatoueur, comme s’il réalisait qu’il était encore bel et bien là. Son visage, lui, grimaçait sous la douleur de ses gestes.

- J’ai cru que... fin j’ai... J’ai eu tellement peur putain

Puis, sans prévenir, l’indien s’effondra presque sur lui, le serrant dans ses bras avec un gémissement de douleur. Il avait besoin, malgré la souffrance, de le sentir contre lui. Son visage vint s’enfouir dans son cou, demeurant un instant silencieux avant de mettre des mots sur ce qu’il aurait dû dire depuis bien longtemps.  

- Je t’aime murmura-t-il d’abord, comme s’il avait peur d’être entendu

Il inspira longuement, l’odeur de Chris l’apaisant plus que n’importe quelle autre chose. Sa tête se redressa, faisant face à son amant. Et, comme avant leur première fois, son front vint se coller à celui du tatoueur.  

- Je t’aime putain répéta-t-il
 

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Re: It's hard to be us.

Jeu 16 Déc 2021 - 0:39

Je bouillonnais. De douleur, de peur, de colère. Mais aussi d'incompréhension. Comment pouvait-on haïr deux inconnus avec autant de force ? Au point de vouloir les tuer, les torturer, au point de pouvoir mourir juste... Comme ça, sans raison ?
En un sens, j'avais pitié de ces gens-là. Pour avoir autant de haine en eux, ils ne pouvaient être heureux. Ils ne pouvaient pas même connaître ce sentiment. Ni l'amour, ni le bonheur d'être aimés. Quelle joie pouvait encore percer dans une âme aussi noire ? Aucune, j'en étais persuadée.
Mais voilà, leur haine était tombée sur nous... Sur la personne qui me tenait en vie. Et la seule façon de nous en débarrasser était de les tuer, il n'y avait pas d'autre échappatoire, pas de solution alternative.

Un instant de silence s'imposa après mes mots. L'homme hésitait sur la marche à suivre. Est-ce qu'il était prêt à mourir pour.. rien ? Je n'eus pas la réponse à cette question, Aamir releva les yeux vers moi et me donna le signal pour agir. Il avait raison, je n'aurais même pas dû hésiter, prendre le risque que ce connard fasse plus de mal encore. L'indien se mit à bouger dans tous les sens et ma lame, cherchant la tempe de mon adversaire, ne trouva que sa joue pour s'y enfoncer brusquement, ressortant à travers la seconde membrane de peau. Il poussa un cri de douleur et je retirai vivement mon couteau alors qu'il partait en arrière, laissant à mon compagnon l'opportunité de se redresser.
En quelques secondes la chose était jouée : L'arme à feu claqua près de mon oreille et le dernier corps tomba lourdement, sans vie.

Le son me laissa hébété quelques instants, le crâne vrillé et les oreilles assourdies de bourdonnements. Je grimaçai en venant me couvrir les oreilles, sans rien changer aux acouphènes de la détonation, et fermai les yeux, pris d'un vertige. Quand je les rouvris, le brun venait de tomber à genoux devant moi, et ma main relâcha mon arme comme la sienne lâchait son révolver.
Sa main se leva sur ma joue et la douceur de ce geste fit écho en rallumant toutes les douleurs que l'adrénaline et le choc avaient atténuées une poignée de secondes. Je posai ma paume sur la sienne et la pressai d'avantage contre ma peau, en venant me plonger dans son regard sombre. Malgré moi mes yeux se remplirent de larmes, sans doute de soulagement autant que de désarroi, et je hochai vaguement dans le vide en reniflant piteusement.

- Ç'va.. Je.. j'suis désolé.. C'était pitoyable comme réponse. Nan ça allait pas, mais j'étais en vie et surtout, lui l'était encore aussi. Alors d'un sens, tout allait bien. Je lâchai un sanglot en secouant à nouveau la tête, refermant mes bras autour de mon indien quand il se collait à moi. J'ai cru aussi que.. putain j'ai cru qu'on allait.. Merde..

Infoutu d'aligner deux mots sans balbutier, j'enfonçai mon visage dans son cou malgré le râle de douleur que ça m'arracha, inspirant profondément. J'adorais son odeur. Je l'avais toujours adorée, c'était chimique, inéluctable, réconfortant. Comme un souvenir familier que j'aurais toujours eu, venu de loin dans mon inconscient. Ou d'un autre passé, si lointain que je l'aurais oublié. Sans bouger je murmurai :

- Bébé.. j'suis sûr qu'on s'est connu dans une autre v-..

Sa déclaration d'amour coupa court à ma divagation, me coupant le sifflet tout court. Ce n'était qu'un murmure et j'eus un doute de ce qu'il venait de dire, sans oser lui demander de répéter. Je me hissai difficilement à califourchon sur les cuisses d'Aamir, pour venir coller mon ventre au sien, mon buste contre lui. Seuls nos visages se détachèrent, avant de revenir s'accrocher, front contre front, sur un nouvel aveu du chauffeur, qui m'arracha un rire erratique et grimaçant.

- Moi aussi j't'aime bordel.. Tellement. Je t'aime. J'aurais déjà dû te l'dire mille fois, j'suis.. J'suis trop con de pas avoir osé putain !

J'attrapai son visage entre mes paumes et vint coller mes lèvres aux siennes, dans un amer mélange de son sang et du mien, avec un soupçon salé de larmes mal contenues. C'était douloureux, comme chacun de nos gestes, mais c'était nécessaire, un souffle de vie et de soulagement au milieu du chaos. Le baiser se prolongea, s'interrompit avant que je replonge pour happer ses lippes, désespérément.

- Promets-moi de m'le dire encore. Pas... pas juste quand on frôle la mort.
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Re: It's hard to be us.

Mar 25 Jan 2022 - 17:15

Rien de ce qui venait de se passer n’avait de sens à ses yeux. Rien de ce qui l’entourait n’avait de sens. Aamir avait eu cette horrible sensation que, durant un instant, son âme s’était détachée de son corps et qu’il assisterait, impuissant, à la mort de la personne qu’il aimait. De la seule personne qu’il avait réellement aimée. La mort, en elle-même, ne l’effrayait pas. De par l’éducation qu’il avait reçue et la culture dans laquelle il avait grandi, la mort n’était pour lui qu’une étape. Et pourtant, à cet instant, il n’avait jamais eu aussi peur. Si lui était prêt à accepter que cette vie touchait peut-être à sa fin, il ne pouvait se résoudre à perdre Chris.  

C’était sans nul doute cela, étroitement mêlée à l’adrénaline qui courait dans ses veines, qui l’avait forcé à se battre coûte que coûte. Mais surtout, c’était cette peur de le perdre, de le voir mourir sous ses yeux qui l’avait poussé à dire ce qu’il n’avait jamais dit à voix haute. La douleur qu’il ressentait dans tout son corps n’était rien comparé au soulagement de sentir le tatoueur contre lui. Le sentir respirer, le savoir vivant. Là était le meilleur des remèdes à tous ses maux. C’était lui, c’était Chris. Depuis longtemps et sans doute pour toujours. Alors, presque silencieusement, il s’était lancé. Soudain, plus rien d’autre ne comptait. Pas même les mots divagants que tentaient de bredouiller son compagnon. Pas même la souffrance que son corps lui hurlait alors que Chris venait se hisser sur lui, se coller encore un peu plus à lui.

La seule évidence à cet instant était l’amour qu’il lui portait. Son amour. Aussi, il le répéta une nouvelle fois. Bien plus clairement. Bien plus assumé. Non sans grimacer, l’une de ses mains vint se glisser dans le dos de Chris alors qu’il l’interrogea longuement du regard en l’entendant rire. Il ne comprenait pas ce qu’il y avait de drôle dans tout cela et à la fois, le son de son rire venait presque bercer ses oreilles meurtries. Perdu dans cette ambivalence, son souffle se coupa un court instant. Jusqu’à ce que la voix de son amant ne se fasse entendre. Là, alors, un sourire plus sincère que jamais vint étirer le coin de ses lèvres et une étrange chaleur vint comme réanimer son cœur. Il l’aimait, lui aussi.  

Ses lèvres trouvèrent celles de Chris dans un baiser aussi douloureux que réconfortant.  

- Je... J’te promet, j’te le dirais jusqu’à... Jusqu’à c’que tu puisses plus l’entendre, pour compenser toutes les fois où j’aurais dû te l’dire

Ses mains remontèrent se loger dans la nuque du tatoueur alors qu’il plaqua un nouveau baiser sur ses lèvres.  

- Je t’aime répéta-t-il avant de l’embrasser à nouveau.

Plus furtivement, comme un baiser volé.  

- Je t’aime comme jamais j’ai aimé personne confessa-t-il alors que ses lèvres étaient à peine décollées de la bouche de son amant  

Il avait l’impression qu’il pourrait rester ici, dans cette ruelle, collé à Chris. Que plus rien ne pourrait les séparer. Pas même la respiration rauque qui commençait à émaner d’un mort. Il ne voulait même pas prendre la peine de leur offrir une mort décente, il pourrait les laisser errer jusqu’à la fin des temps tant que Chris demeurait à ses côtés.
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Re: It's hard to be us.

Lun 7 Fév 2022 - 17:30

C'était une bulle au milieu du chaos. Deux âmes entrelacées, deux corps qui respiraient à l'unisson et se nourrissaient de l'autre. Et l'un deux, c'était moi. Je n'arrivais pas à réaliser ce qu'il venait de se passer. Je m'étais battu contre les morts, les vivants, mais jamais contre la haine elle-même. Ça n'avait aucun sens à mes yeux, ça n'en avait jamais eu, ni avant ni depuis l'invasion.
Pendant une seconde, mes pensées se tournèrent vers New Eden, et la comédie que nous leur jouions chaque fois qu'ils venaient à la Cage. Est-ce qu'ils nous traiteraient de la même manière, s'ils savaient réellement ? Probablement. Peut-être même pire, si j'en croyais les on-dit.

J'enserrai un peu plus fort Aamir, grimaçant de douleur ce faisant. Nos lèvres peinaient à se quitter, laissant passer quelques phrases erratiques et pourtant ô combien essentielles. J'étirai un sourire en l'écoutant, avant de secouer la tête fermement. J'voudrais pas me vanter, mais tu vas te lasser de me le répéter bien avant que j'en aie marre de l'entendre, crois-moi.
Il m'embrassa à nouveau. Je me sentais comme lors de notre premier baiser. Le corps brisé mais l'esprit plus en paix que jamais. J'avais cette impression étrange d'invincibilité. Ils n'avaient pas réussi à nous tuer, et encore moins à fragiliser nos sentiments. Mieux encore, ils les avaient renforcés.

Je reposai ma tête contre l'épaule de mon amant, les yeux mi-clos. Faudrait qu'on rentre à l'ORB. Ou au moins qu'on se mette à l'abri dans un bâtiment. Mais j'avais beau le savoir pertinemment, suffisamment pour que ça tente d'allumer des alarmes dans mon cerveau, mon corps refusait de bouger. De s'éloigner d'un centimètre de mon amour que j'avais cru perdre. J'crois que j'peux pas vivre sans toi.. tu sais ? Ce serait.. tellement vide.
Un début de râle à quelques pas de nous m'arracha un soupir, m'obligeant à revenir dans un présent bien plus cru et terre à terre. Je posai un baiser sur la joue d'Aamir et reculai maladroitement, retrouvant ma lame que je serrai dans mon poing, venant sans attendre la planter dans la tempe du mort en passe de revenir à la non-vie. Du sang éclaboussa ma main déjà dégueulasse, et je tournai lentement le couteau dans la plaie, comme une vaine vengeance pour ce qu'il nous avait fait subir. Finalement je le retirai pour l'essuyer sur ses vêtements et le ranger à ma ceinture.

En gestes lents, je me redressai et tendis la main à Aamir pour l'aider à se relever lui aussi. Viens.. J'veux pas mourir ici mon ange. Une fois debout, je frôlai sa joue, à la limite de son nez en sang et à l'angle qui ne présageait rien d'agréable pour la suite des évènements. Je.. est-ce que.. tu m'en veux ? J'veux dire. Tu vois. Si on était pas ensemble.. si j'avais pas craqué sur toi. Ça serait pas arrivé..
A pas lents et maladroits, sans oser le regarder en face quand je lui posai la question, je me dirigeai sans le lâcher vers sa voiture. Pas sur qu'il soit en état de conduire, mais on y serait un peu plus en sécurité, c'était déjà un mieux.
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Re: It's hard to be us.

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