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ode to the mets - nora

Ven 29 Oct 2021 - 13:32


NORA MARIA GROVEStell me more about you

prénom(s) : nora maria - aucun rapport avec les origines qui lui sont floues, sinon un attachement certain à la religion et deux pieds fermement ancrés dans sa ville de naissance. nora ne connaît rien d'autre ; elle a fini par s'y faire.
nom : groves, dernier vestige de ses parents et la seule frasque qu'il lui reste d'eux. pour être honnête, ça la laisse relativement de marbre : elle n'a jamais vraiment cherché à les connaître, avant d'être certaine de ne plus le pouvoir.
date de naissance : 13 février 83.
âge : 38 ans. ce serait l'âge d'or, si elle n'était pas en train de crever au premier rhume qui passe.

ville de naissance : elle n'a de souvenirs que d'olympia ; les quelques années de sa vie passées à aberdeen sont si floues qu'elles n'ont pas plus de valeur que des chimères.
métier : dans une ancienne vie, tenace lobbyiste pour un grand groupe spécialisé dans l'astronautique. son but, à elle, c'était de convaincre les élus que foutre des armes dans l'espace serait bénéfique pour tout le monde. aujourd'hui, réduite au rôle de négociatrice qu'elle prend malgré tout très à cœur – elle est douée, elle le sait ; et surtout, aujourd'hui les règles de la bienséance ne sont plus qu'un bien facultatif.
groupe : factions

avatar : jamie chung

what i am

qualites
stratège
ambitieuse
observatrice
battante
audacieuse
defaults
incisive
rancunière
arrogante
renfermée
violente
Equipement :
Minimaliste jusque dans l'après-vie, Nora aime l'idée de ne se limiter qu'au strict nécessaire et de ne jamais s'embarrasser inutilement. Un bon sac à dos compact récupéré du corps d'une ado et barbouillé de blanco et de pins en tous genres ; un truc affreux mais qui tient la route. A l'intérieur, une gourde à la con imprimée du slogan live, love, laugh bon pour une mamoune un peu nian-nian, qui commence à sentir la rouille ; des gants pour préserver ce qu'il reste de ses mains en toute saison ; un bracelet en paracorde, qu'elle a tenté de faire seule avant de simplement dépouiller un gars assoiffé lors d'un échange. Pour toute arme, une petite hache qui lui sert davantage à couper du matériau qu'à se battre, ainsi qu'un semi-automatique qu'elle garde près d'elle en toutes circonstances mais qu'elle utilise trop rarement pour être rodée à l'art du tir.
Si la majorité de ses affaires restent chez Matias, ses possessions restent toutefois modestes : quelques vêtements de change, une lampe torche aux piles nazes qu'elle ne sort jamais mais garde au cas où, et les quelques anxiolytiques périmés qu'elle garde dans sa table de chevet au cas où elle en trouve un jour la nécessité.
     
Details physiques :
Une attache particulière au physique et une affection évidente pour le bien-paraître : pour Nora, le pouvoir s'impose d'abord et avant tout par une prestance sans faille. Auparavant soigneuse de tout aspect de son apparence, Nora a été contrainte par le temps et les choses à n'adresser plus que le strict minimum : ses cheveux d'ébène restent remarquablement sains et sa peau, si elle a commencé à craqueler, est entretenue aussi régulièrement que possible. Control freak de première heure dans un monde où elle a si peu de pouvoir sur quelque événement que ce soit, Nora aime l'idée de prendre en main ce qu'il lui reste ; soit son propre corps. On raconte même que la cicatrice qui barre sa poitrine, elle l'a faite elle-même pour se donner un peu plus de street cred.
Petite taille, gueule d'enfant ; aussi loin qu'elle s'en souvienne Nora a toujours haï le manque de respect qui accompagne son physique. Alors elle s'impose autrement, astreint son corps à une sèche particulièrement rigoureuse : tout pour compenser sa petite stature et pour préserver un semblant d'autorité. Auparavant c'était la beauté, maintenant c'est la force qu'elle recherche : un nouveau critère physique qui surplombe les autres de loin. Certes, c'est majoritairement par acquit de conscience, et si elle est petite et fine, c'est davantage pour être rapide et se dissimuler qu'elle entretient sa stature ; elle serait parfaitement inutile dans un combat aux mains et elle en a bien conscience. Le travail acharné, toutefois, n'aura tenu que quelques petites années avant que la jeune femme ne soit rattrapée par les maladies. Le corps fond, inévitablement, elle se remet à le haïr et à s'en vouloir de ne rien pouvoir y faire. C'est un corps-poubelle davantage qu'un corps-véhicule ; un outil détesté à des fins devenues primaires. Nora, au fond, ne s'aime pas trop, qu'importe combien elle essaie.

Psychologie

Une femme froide, sterne, déterminée : elle a toujours été comme ça, Nora, pour compenser  sa petite taille et son visage estimé trop doux ; elle a toujours voulu être prise au sérieux et admirée. Un melon assez bien dimensionné, somme toute, mais avec raison, estime-t-elle : elle est intelligente, Nora, autant qu'elle est rusée, et les études comme les jeux sociaux lui ont toujours été limpides. La carrière de lobbyiste aurait presque été inventée pour elle, si elle n'avait pas été toute tracée dès l'enfance : Nora prend facilement la place dans une pièce, sait s'accaparer l'attention, maîtrise toutes les manières de ramener la parole à elle. Quelques années encore et elle aurait été grande politicienne, à la hauteur de ses rêves les plus fous. Viser moins haut aurait été un sacrilège pour une femme d'affaire de sa trempe, ainsi qu'une franche insulte à son obstination. Un ego déçu à combler suite à l'abandon paternel, diront ses détracteurs.
Toute bonne oratrice qu'elle soit, pourtant, hors du champ politique, Nora a du mal à combler les foules : elle brille davantage par son arrogance que par son envie de partage avec l'autre et aborde tout échange avec une défiance qui lui est propre, presque sur un ton compétitif : son éternel besoin de faire ses preuves la dépasse dans ses envies d'affection. Ce qu'elle gagne à l'observation en silence ne saurait être comblé par un énorme déficit dans les relations sociales : Nora a du mal à se lier, à s'ouvrir, à concéder un peu de terrain et à montrer quelque vulnérabilité. Hors de ses domaines de prédilection, Nora s'avère effacée, peu causante sur sa personne, incroyablement susceptible à la critique et explosive quand poussée à bout. Un tempérament colérique qui a tendance à l'amoindrir en la ramenant à sa condition : elle est petite, difficile à prendre au sérieux, et sans ses grands mots, elle n'a pas grand-chose pour se défendre.
De la stratégie, de la réflexion : Nora pense vite, efficacement, et elle se targue sans souci de ses facilités à éplucher mentalement les divers scénarios pour en ressortir avec le meilleur. C'est une silencieuse et une observatrice, de ceux qui posent des questions innocentes pour travailler leurs interlocuteurs jusqu'à déceler une information importante. Restes de son ancienne carrière, Nora a du savoir parler pour convaincre et vaincre, et sélectionner rapidement les meilleures stratégies de négociation pour faire plier jusqu'aux plus hauts échelons. Si sa carrure et ses aptitudes physiques sont relativement peu impressionnantes, c'est par sa langue aiguisée et son sens acquis de la tactique qu'elle brille.




Story of survival


Olympia
La petite cheffe. L'excentrique. La remarquable. Nora, elle a toujours eu ce besoin de s'extraire du lot ; peut-être par désir viscéral de prouver au monde que non, elle n'était pas une vulgaire gamine reléguée au système trop tôt. Nora s'est construite aux antipodes de ce qu'elle s'imagine de ses parents : des bons à riens devenus parents trop tôt, incapables d'assurer leurs arrières financièrement. Des délinquants, infoutus d'un quelconque sacrifice pour qui ne serait pas eux-mêmes.
Alors Nora, forcément, elle a voulu assurer. Ça passait par le besoin de s'imposer comme leader de leur fratrie alambiquée, dès son adoption ; la fausse mère après Allegra, la fausse aînée devant un Matias estimé trop brut, la fausse nounou lorsque père comme mère tardaient et qu'il fallait faire à manger et s'occuper des devoirs des plus jeunes. Ça passait aussi par le refus succinct d'être une enfant : ni Hunter, ni Allegra n'entreraient jamais dans son cœur autrement que comme mentors consultés pour les besoins les plus urgents. Une tête froide, une conscience aiguë qu'on ne peut se fier qu'à soi-même et une désillusion profonde, parfois prosaïque quant aux limites des attaches humaines.
Le lycée, on l'imagine comme sa période salvatrice, un point culminant au sommet d'une vie entière de réussites : ado populaire, auprès des profs comme des élèves, au parcours tranquille et sans remous. Notes, club de théâtre, de cheerleading, d'actions sociales...Nora excellait et c'est tout ce qu'elle demandait : être au sommet, le côtoyer, y rester un temps et peut-être décider d'aller plus haut, quand les évènements s'y prêteraient. Un masque souriant sur son visage angélique de gamine dégingandée a toujours servi de maquillage pour une rage mal contenue, pour un rejet jamais véritablement avalé. Qu'importe combien elle le refoulait, Nora a toujours ressenti une espèce de dédain envers autrui ; mais surtout envers elle-même.
L'adolescence, surtout, elle l'a détestée. Achever une image de perfection pour la voir s'effriter au premier nerf trop à fleur de peau, ça fait forcément chier. Et qu'importe les évolutions des mœurs, l'acceptabilité probable de tout changement qu'elle déclarerait ; Nora n'avait jamais été de ceux qui donnaient dans l'altérité. Sa sexualité, elle l'aurait refoulée jusqu'à en crever si elle y avait été forcée. Sans drame ni grande révélation, Nora a préféré emporter le secret avec elle, jusqu'à la fac, jusqu'à une nouvelle ville – tout, sauf en parler à sa famille.
Seattle
Et toujours, jusqu'à l'âge adulte, jusqu'au premier emploi, jusqu'à l'embryon d'une ambitieuse carrière, Nora a gardé ce masque, trop effrayée qu'il ne se brise par un coin ou un autre, trop fière de ce qu'elle avait mis des années qui semblaient siècles à bâtir. Nora ne s'ouvre pas, jamais. Nora ne se pose pas, ne se jette à corps perdu dans aucune relation outre professionnelle et ne se permet jamais le luxe du laisser-aller. Une bombe à retardement, somme toute, dont les anniversaires ne ressemblent qu'à une seconde de moins sur un rebours dont on ignore le temps restant exact. Ce qui est certain, c'est que le tic-toc incessant s'est arrêté au moment où toute notion de vie normale a cessé d'exister. Et peut-être, peut-être que c'est tout ce que Nora attendait pour enfin vivre.


28 Octobre 2015 - Seattle
Elle avait décidé de ne pas y croire, Nora.
Tous les collègues étaient partis tôt, voire ne s’étaient pas pointés du tout, soucieux d’aller choper le maximum de denrées aux supermarchés qui n’avaient pas encore été dévalisés dans la périphérie. Même Paxton, son assistant, pratico-pratique dans un monde de prosaïques chevronnés, avait abandonné son poste dans un long appel d’excuses pour regagner la maison familiale à Driftwood Acres.
Tant et si bien que la lobbyiste s’était retrouvée à devoir verrouiller tous les accès à 21 heures à peine, tous locaux désertés de leur habituelle population acharnée au travail nocturne, et qu’elle s’est décidée elle-même à rentrer au lieu de passer la nuit au bureau : les clients du lendemain se sont décommandés, de toute façon.
Les quelques radios qui émettent encore ne passent plus de musique, ni rien d’autre que des grands titres plus alarmistes les uns que les autres. Ces derniers jours, les informations deviennent répétitives des mêmes dérives qui commencent à devenir des lieux communs : la station essence sur Oakley Road a été braquée, l’homme a perdu le contrôle de son arme et a flingué la caissière, le président biélorusse réprime avec véhémence les émeutes populaires suite à sa décision de fermer les frontières, la loi martiale est instaurée aux Pays-Bas. Les quelques polémistes qu’on invite prophétisent le grand effondrement, la fin du monde, des extinctions de populations massives.
Nora, elle, préfère insérer son éternel CD de The Strokes et de monter un peu le volume, en espérant que ça desserre le noeud dans sa gorge.
Embouteillages, encore : les stations essence sont prises d’assaut en attendant les renouvellements des stocks qui tardent à se faire, et les queues remontent si loin qu’elles congestionnent tout le périphérique. La situation la tend plus qu'elle n'est prête à l'admettre et il s'agit davantage de fierté, à présent, que de véritable conviction que partir est inutile. Jessica non plus, ne veut pas rester. D'après elle, les frontières vont bientôt fermer ; les marchandises ne vont plus venir et l'économie nationale va frapper une halte pure et simple. Tout ça, c'est dans le champ des possibles. Il y a deux semaines, c'était presque inenvisageable.
Elle mord inconsciemment l'intérieur de la joue lorsque l'écran de son portable s'allume et vibre contre le tableau de bord, détournée de sa contemplation du vide : Allegra. C'est la huitième fois en trois jours et jusqu'à présent, sa fille adoptive n'a pas répondu à un seul de ses appels.
Elle sait déjà à quoi se résumeront les propos : il faut aller chez Matias, il a de quoi les loger, ils pourront s'y réfugier le temps que ça se tasse - qu'importe combien de temps ça prend. Et elle de tempérer, de dire que ça ne sera l'affaire que de quelques semaines, que ça sort de proportions, qu'on a besoin d'elle à Seattle. Qu'elle vit avec quelqu'un, maintenant, qu'elles viennent d'emménager et qu'elle n'a pas envie de se défaire de ça pour aller vivre ailleurs, a fortiori chez Matias. Mais les arguments perdent de leur consistance et de leur force, un peu plus à chaque fois ; et c'est peut-être pour ça qu'elle n'ose plus répondre à la matriarche : elle sait qu'elle aura raison de ses dernières volontés, cette fois, et qu'elle la convaincra de les rejoindre à Olympia.
Et cette fois, le doute s'immisce comme un poids au creux du ventre, ce genre de sensations tenaces qui veulent vous secouer suffisamment pour vous pousser à l'action. Elle a assez d'essence, elle peut faire un sac en dix minutes et prendre Jessica avec elle. Juste le temps que les choses se calment, que la vie reprenne son cours, que les autorités se ressaisissent et prennent des décisions sanitaires adaptées.
Ce ne sera l'affaire que de quelques semaines, de toute façon.

5 Novembre 2015 - Sanctuary Point
“Y a pas assez de place”, qu'elle s'entend murmurer, presque honteuse, et ça brise un silence de mort pour en créer un plus long, plus béant encore. Qui l'aurait crue aussi cruelle, aussi capable de blesser et détruire ainsi, alors que la personne en face est au point de non-retour ? Pourtant, Nora cache bien sa honte ; la mâchoire se crispe pour que le menton ne tremble pas, le regard reste droit et fixe pour ne pas trahir son envie de se barrer, le plus loin possible. “Il faut que tu repartes. Je suis désolée.” Les mots giflent plus fort que le vent qui les enveloppe et même en sachant que c'est la dernière fois qu'elles se voient, Nora ne se résout pas à la regarder en face. Deux ans, qu'elle pense, deux ans foutus en l'air comme ça, par égoïsme pur et simple : elle ne peut imposer Jessica à sa famille, pas alors que l'hiver arrive et avec lui la promesse d'une pénurie inévitable. Mais elle ne peut pas se résoudre à partir, non plus. Ils sont une meute ; du moins les a-t-elle toujours vus comme tel : ils se font passer en premier, toujours. Allegra avait toujours veillé sur eux comme une mère louve et en grandissant, ils s’efforçaient tous d’en faire autant : un juste retour des choses.
Peut-être que c’était la seule chose qui les unissait, au fond.
Nora sent un flot de bile remonter à sa gorge et elle comprime ses maxillaires pour le repousser. Une main fébrile plonge dans sa poche et elle en extirpe une poignée de barre de céréales, réduites en miettes par les voyages et par le temps. Encore une poignée : quelques balles, à peine assez pour survivre ; juste de quoi se donner bonne conscience. Elle le sait, au fond, elle envoie Jessica à sa mort en la laissant partir. La moindre des choses, c’est de ne pas en être l’active responsable. "De quoi rejoindre Seattle, trouver un autre groupe, en quelques jours c’est faisable. Ça devrait te suffire.” Encore fallait-il que la blonde retrouve son chemin, sans tomber sur des rôdeurs ou essuyer de tempête. Elle se mord l’intérieur de la joue, violemment, sent le goût du sang poindre contre sa langue, ajoute presque à regret : “Et ne reviens pas dans le coin. Tu pourrais être considérée comme une ennemie.” Le sous-entendu est clair : qu’elle n’insiste pas. Qu’elle parte sans se retourner, là, tout de suite, avant que Nora ne se sente suffisamment mal pour que ça la hante.
Elle n’a jamais su faire avec les ruptures, Nora. Pas assez d’empathie, absolument aucune notion de partage des torts - et puis, que pouvait-elle dire de plus, de toute façon ? Elles ne se devaient rien, ne s’étaient pas assez connues pour qu’il y ait quoi que ce soit de significatif à rajouter. C’est puant de vacuité, leurs adieux, et ça l’arrange bien. “C’était sympa, ces deux ans”, qu’elle conclut presque en automate, histoire d’être sympa, alors que Jessica regarde partout sauf face à elle pour masquer la colère et la tristesse qui montent en elle. Nora essaie de penser à quelque chose de plus personnel pour honorer leur ancien couple, mais elle ne trouve rien. Tant pis : la blonde n’écoute plus, de toute façon. “Bonne continuation”, lâche-t-elle pour tout adieu, amorçant sa retraite en direction de la maison de Matias. Leurs regards se croisent, l’espace d’un instant, et Nora est presque sûre qu’elle va recevoir une gifle. Un coup de poing, peut-être même. Alors elle ferme les yeux, elle attend, une longue minute. Mais elle les rouvre et la silhouette de Jessica a déjà disparu derrière les feuilles de l’hêtre qui masque l’entrée de la maison. Rien n’est venu. Pas même une insulte.
Elle aurait préféré, pourtant.

Hiver 2016/2017
Brique par brique par brique - la barricade avance aussi vite que ceux qui sont voués à résider derrière crèvent de faim. C'est le premier hiver qu'ils viennent à manquer de ressources et Nora, sous l'emprise de la faim qui la tenaille, commence à regretter sa décision de rejoindre sa famille. Elle leur en veut. Elle leur en veut, de l'avoir forcée à s'exiler de Seattle, elle leur en veut de l'avoir accueillie comme si c'était naturel, sans contrepartie, la condamnant à passer l'éternité à leurs côtés comme si c'était la chose la plus normale et urbaine à faire. Le temps passe, la solitude la prend à la gorge, la gratitude y reste coincée et par-dessus tout, elle s'en veut de n'avoir rien à leur apporter, ni bras ni cerveau ni mercis ; elle s'en veut d'avoir refoulé Jessica à leurs portes sans même la présenter par honte et peur du rejet ; elle se rappelle de ce qui l'a poussée à les fuir sitôt qu'elle a eu le diplôme et l'argent. Les regarder unis et affairés à la construction lui rappelle inévitablement les années qu’elle a passées à soigneusement se tenir éloignée d’eux, à repousser toute cohésion factice et forcée et à rejeter le sobriquet inutile de famille. Chacun d’entre eux, à mesure que Nora grandissait, s’était retrouvé banni de ses listes de proches, de ses calendriers d’anniversaire, de ses pendaisons de crémaillère. Même Tariq, son meilleur ami d’alors, son double en grand et fort, l’autre partie de sa personne.
Alors quand il vient vérifier si elle va bien, qu’il s’asseoit à côté de sa silhouette recourbée sur le matelas de fortune et qu’il la serre contre lui en posant ses lèvres sur le sommet de son crâne, les larmes coulent de plus belle.

Printemps 2019
Un vide majestueux et sans cérémonie : voilà ce qu’elle ressent. C’est donc à ça que ça ressemble, la mort ; un trou béant dans la poitrine, l’incapacité crasse de trouver les mots, les émotions, de garder le compte des jours ou même d’en avoir quelque chose à foutre. A l’image des autres, Nora se sent pétrifiée, mise à nu : l’absence d’Hunter prend la place d’un énorme point d’interrogation quant à la suite de Sanctuary Point et le patriarche de la famille, tout figuratif qu’il fût, laisse une béance qu’aucun ne sait comment combler. Allegra, surtout, manque de flancher ; Nora la couve du regard comme une louve devant la cheffe de famille, entre peur de se résoudre à la nécessité de l’achever et besoin qu’elle se ressaisisse. La Nora d’antan n’aurait pas hésité sur l’issue. Et, elle le sait, elle s’en serait voulue à vie.
Alors la Nora de Sanctuary Point rue dans les brancards, prend les choses en main, délaisse sa stature de main d’oeuvre empotée pour endosser le rôle de cheffe par intérim : il faut trouver de nouveaux alliés, se barricader davantage, serrer les vis autour des communautés avec lesquelles ils ont des contacts. Il faut sévir, s’entraîner, s’armer jusqu’aux dents si nécessaire et Tariq et elle sortent les crocs. Sanctuary Point reprend un nouvel élan commercial et la mère de famille doit en reprendre les rênes avant que ses deux louveteaux ne mettent les alentours à feu et à sang.
Nora, elle, ne réalise que maintenant qu’elle a désespérément besoin d’Allegra pour lui montrer le chemin à suivre.

Eté 2021
La toux dure sans passer et le sang qu’elle recrache depuis l’automne précédent continue de tacher les manches de ses vestes, mais Nora a appris à l’ignorer. Ca fait partie de ces choses avec lesquelles il faut apprendre à vivre : les rôdeurs, les pilleurs, la toux, la faim, le sang.
La solitude, c’est plus compliqué. Elle s’est résignée à cette famille recomposée, un peu déglinguée, qu’est la sienne ; elle a plus de mal, pourtant, avec le trou dans son coeur qui lui gueule que ce qu’elle est n’a pas sa place ici, avec l’impression résiduelle d’avoir balancé Jessica vers sa mort, avec la bellicosité des seuls contacts qu’elle a avec l’extérieur. Nora joue les dures mais ne sait pas s’y prendre ; elle se perd dans un jeu qui n’est pas le sien, s’échoue sur les écueils de sa propre cruauté simulée : le rôle qu’elle endosse pèse sur ses épaules et elle a peur que le refuge se brise complètement si elle laisse tomber le masque ne serait-ce que deux secondes. Alors Nora ronge son frein, cache ses allées et venues dans un campement voisin pour y retrouver une amante qu’elle aura tôt fait de balancer à la rivière si elle parle, refoule soigneusement ses envies de se barrer ou d’exploser ou tout à la fois. Après tout, la survie ne tient plus qu’à leur groupuscule dépareillé et il n’y a rien de plus important pour Nora que sa propre persistance.


Un fonctionnement mécanique, à la limite du forcé : ses journées se déroulent selon un plan précis pour lui éviter de perdre la tête et de risquer de tout foutre en l’air. Depuis qu’elle a trouvé sa place dans le campement, Nora se tient à sa tâche et s’assure de se rendre indispensable à tout moment : elle tient les négociations avec les camps voisins d’une main de fer, cherche toujours de nouveaux partenaires pour élargir leur champ de marchandage. Elle s’investit elle-même du rôle de représentatrice du camp auprès des autres survivants, main de fer sans gant de velour pour mieux foutre les gifles nécessaires. Elle joue la bad cop nécessaire à la good cop d’Allegra, soutient la direction du camp en la nourrissant d’informations extérieures tirées des autres survivants. Outre la diplomatie impérative à leur survie, Nora s’investit des tâches les plus banales du camp, ne rechignant ni aux récoltes ni aux réparations tant qu’elle peut éviter les rôdeurs. Femme à tout faire s’il en est une, elle n’a de grand talent dans aucun domaine manuel mais compense par sa volonté de faire et son enthousiasme face au pire. Se rendre indispensable, coûte que coûte : c’est tout ce dont elle a besoin pour ne pas flancher.


time to met the devil

• Pseudo (sur internet) : porksoda, anna
• Âge irl : 24 going on 25
• Présence : je passe un peu tous les jours, rp plusieurs fois par semaine selon l'inspi
• Personnage : Inventé [ ] / scénario/prédef [x]
• Comment avez-vous découvert le forum ? ça fait quelques mois déjà, mais c'était le mauvais moment lors de mon inscription précédente.
• Qu'est-ce qui vous a convaincu de vous inscrire ? j'arrivais pas à me sortir nora de la tête ; cette fois c'est la bonne, promis  ode to the mets - nora 832509117
• Voulez-vous un parrain pour vous aider sur le forum Oui [ ] / Non [x]
• Crédits (avatar et gifs) avatars (c) littlewildling.

• Code du règlement Okay Andie

fiche (c) langouste.
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Re: ode to the mets - nora

Ven 29 Oct 2021 - 13:35

Rebienvenue alors ! En espérant que cette fois soit la bonne !





Light this world

ANAPHORE
Neela J. Yeo-Jeong
Neela J. Yeo-Jeong
Administratrice
She-Hulk | Neenja
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Re: ode to the mets - nora

Ven 29 Oct 2021 - 13:47

Bon retour parmi nous ! Very Happy
Invité
Anonymous
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Re: ode to the mets - nora

Ven 29 Oct 2021 - 14:39

Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ode to the mets - nora 1342238320 ode to the mets - nora 1342238320 ode to the mets - nora 1342238320


ode to the mets - nora Giphy

In a fucked up wonderland of my own


Spoiler:
Hazel Parks
Hazel Parks
Sanctuary Point | Right Hand
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Re: ode to the mets - nora

Ven 29 Oct 2021 - 14:51

Re bienvenue a toi et hate de voir ton personnage en jeu Wink
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Re: ode to the mets - nora

Ven 29 Oct 2021 - 15:38

Rebienvenue I love you I love you I love you
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Anonymous
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Re: ode to the mets - nora

Ven 29 Oct 2021 - 16:09

ode to the mets - nora FaroffFlawlessGopher-size_restricted

je suis plus que ravie de te revoir ici, et incroyablement heureuse de pouvoir enfin lire cette fiche drama je te souhaite plus bon courage pour ta rédaction, je crois que c'est déjà bien avancé :111:
on attend plus que la valid time
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Re: ode to the mets - nora

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