Une fois de plus, la journée a été particulièrement longue pour Elijah: présent à son poste depuis le début de la mâtinée, il est bien content de pouvoir enfin rentrer chez lui une fois la fin d'après-midi venue. Il va pouvoir un peu se reposer et passer du temps avec sa fille, choses qu’il n’a pas beaucoup l’occasion de faire, de part son statut de milicien. Alors qu’il se rapproche de sa maison, il est légèrement surpris de voir une personne qui semble attendre juste devant la porte d’entrée… Visiblement venue avec son bébé.

Elle est de dos, et ne semble pas remarquer sa présence: ce n’est que lorsqu’il tousse légèrement qu’elle se retourne, visiblement un petit peu gênée. Maintenant qu’elle se trouve face à lui, il la reconnait: ils se sont déjà croisés à plusieurs reprises, notamment au cours de danse donné par Apryl. Bonjour, non pas du tout. Même s’il ne pensait pas recevoir quelqu’un aujourd’hui, il n’est pas du genre à chasser les visiteurs imprévus de sa porte.

Il n’a cependant pas le temps de dire quoique ce soit d’autre, qu’elle lui pose de nouveau une question, avant de lui donner un paquet. Une tarte au citron. Définitivement une chose que je ne peux pas refuser, pense-t-il, légèrement amusé. Oui merci, c'est très aimable à vous. Il se demande cependant ce que la jeune femme a derrière la tête: après tout on n’offre pas de tartes gratuitement sans avoir rien à dire ou à demander en échange, non ? Il va ouvrir la porte de sa maison, paquet en main, puis il laisse à Georgia le passage libre pour qu’elle puisse entrer. Je vous en prie, entrez.

Une fois la jeune femme rentrée chez lui, il fait de même, avant de refermer la porte derrière lui. L’intérieur de la maison est calme, et il ne semble y avoir qu’eux deux: apparemment Mia n’est pas encore rentrée, mais ça ne saurait tarder. Ce n’est rien, répond-t-il au désolé de sa visiteuse imprévue. Vous n’avez pas trop attendu, j’espère ? Même s’il ne pouvait décidément pas savoir qu’elle souhaitait lui demander quelque chose, la savoir en train d’attendre de longues minutes dehors avec un bébé dans les bras ne lui plait pas franchement. Sans attendre, il va déposer le paquet contenant la tarte au citron dans la cuisine: s’il n’écoutait que sa gourmandise face à cette pâtisserie, il serait déjà en train d’en prendre une part. Mais il est invité chez son frère ce soir, alors ce ne serait vraiment pas sérieux.

Il retourne ensuite dans la pièce d’entrée. Ne vous inquiétez pas pour ça, dit-il avec un sourire. La fatigue le côtoie depuis des années maintenant, si bien qu’il y est habitué: alors ce n’est pas sa présence qui va complètement le lessiver. Allons nous installer au salon, vous y serez mieux, lui suggère-t-il, le regard posé sur le bébé. Toujours aussi sage ce petit bonhomme. Ce dernier le regarde et gigote légèrement en entendant sa voix, ce qui lui arrache un sourire malgré lui. Puis il guide la jeune femme jusqu’à ladite pièce et la laisse s’installer, s’asseyant en face d’elle. Je vous écoute.

Une fois la jeune femme installée, il en fait de même, prenant soin de se mettre face à elle: c’est à peine s’il l’invite à parler que les mots sortent déjà de sa bouche. A vrai dire, il ne pensait pas qu’elle serait aussi directe, mais au moins elle n’essaie pas de tourner autour du pot, ce qui au fond l’arrange bien. Il n’est étonné qu’elle souhaite faire baptiser son fils, tant et si bien que ce n’est pas vraiment un choix à Walla Walla, par contre le reste… l’étonne un peu. Je vois… Lui, parrain ? C’est quelque chose de plutôt nouveau pour lui, et clairement, il ne s’y attendait pas. Pour être honnête, je ne m’attendais pas à ça. Ou du moins, à ce que Béatrice fasse ce genre de demande, à lui. Ce serait un honneur d’être le parrain de votre fils, ajoute-t-il finalement, après un instant de silence. Il est sincère dans ses propos, même si cela ne l’empêche pas de se poser quelques questions. Êtes-vous sûre de votre choix ? Son but n’est pas de la faire douter, mais il ne voudrait pas qu’elle ait à le regretter par la suite. Non pas parce qu’il ne se montrera pas à la hauteur, mais il préfère s’assurer qu’elle est sûre de son choix.