Tu me manques.

Je n'ai à dire vrai, pas d'autre choses à rajouter. Le quotidien est devenu un mélange de routine et de mauvaises nouvelles que les cadavres que l'on découvre sur les routes ne font que noircir un peu plus. J'ai envie de croire au fond de moi, que j'aurai su ta mort. Que je l'aurai senti, quelque part. Et que l'espoir qui me maintient ancrée dans cette vie n'est pas vain.

Wakiza te ressemble de plus en plus. Il arrive déjà sur ses trois mois, et ses récents examens confirment qu'il est déjà plus grand que la moyenne. Pour ma part, ça va. J'ai connu de meilleurs jours, mais je vais bien. Je prends le temps de te déposer cette lettre avant de partir en direction de l'ouest, au cas ou une piste y serait encore visible. Mais l'espoir commence doucement à s'amenuiser. J'évite de rester trop longtemps ici, désormais. Les morts ne s'approchent pas, mais les miens comptent sur moi pour rentrer chaque soir. Les routes ne sont plus aussi sûres qu'auparavant, quand nous allions ensemble à la recherche de Kaya.

Je te dirai comme d'habitude. Si tu passe par ici, contente toi de me laisser un simple bout de papier ou est écrit le mot de ma langue natale. Je saurai dès lors comment te contacter et espérer pouvoir te serrer dans mes bras.

Que les esprits te guident,

N.

L'espoir renaît, au même titre que le printemps qui approche.

J'ai retrouvé ton fils et une de ses amies. J'ai appris ce qu'il t'es arrivé, et ton départ précipité qui donne sens à beaucoup de questions laissées en suspens.

Je ne peux pas m'attarder cette fois, malheureusement. Les routes se font moins sûres, avec le dégel, et je dois encore continuer de nettoyer certains endroits. Je reviendrai rapidement avec d'avantage de nouvelles, en espérant qu'un jour, tu tombes sur ces courriers.

Les jours se font de plus en plus long sans toi. Mais j'ai envie de croire mon instinct, quand il me souffle que tu es encore en vie quelque part.

N.