Clean it up
Dim 9 Jan 2022 - 0:46
Mars 2021 ••
Cette nuit a été HORRIBLE. Et en horreur, Mei-Lin s’y connait un peu maintenant. Déjà, elle a la tête bien pleine de l’arrangement qu’ils ont conclu avec Ray. Faire s’emblant d’être ensemble pour berner son frère – et accessoirement : tout le système. C’est naturel pour elle d’aider un ami, et c’est pratique en plus, mais ça demande de penser à plein de détails. Trop de détails.
Avec autant de raison de torturer ses méninges, la sino-américaine aurait apprécié ne pas avoir à commencer son shift nocturne par les remontrances injustifiée de sa supérieure. Certes, il y a des erreurs dans le compte des stocks de couches pour personnes âgées, mais c’est Bathilde qui se charge de l’inventaire depuis trois semaines ! Bref. Du coup, Mei-Lin a passé l’essentiel de sa nuit à tout recompter, entre les appels intempestifs de vieux particulièrement agités cette nuit.
Oh elle aime aider les autres, ce n’est pas un problème. Mais la période fait que l’effort lui semble d’autant plus épuisant. Et ça, c’était avant qu’il soit 5:00 et que monsieur McPhail fasse des siennes. Howard McPhail, c’est un octogénaire odieux qui a survécu jusque-là par une chance indécente, visiblement persuadé de vivre encore au milieu des années 40. Alors certes, la politiques de New Eden n’aide pas à ce sujet, mais lui il pousse carrément le bouchon. Et ce charmant monsieur, après avoir insulté la moitié du staff pour des supposées nuisances sonores, s’est… soulagé dans ses draps. Et on parle pas d’un petit pipi.
Officiellement ? Il prétend n’avoir pu se lever à cause de douleur dans les hanches et blâme les aide-soignante de ne pas être venues l’assister assez vite. En vérité, Mei-Lin le soupçonne d’avoir fait exprès. D’une pour emmerder le personnel, de deux pour se faire manipuler sous la douche par une jeune femme. Immonde. Pendant qu’une de ses collègues est donc partie avec le vieillard, la sino-américaine voit arriver une femme de ménage, appelée pour nettoyer les dégâts. Et à voir les dits « dégâts », elle ne se voit pas abandonner sa cadette à son sort.
-Je vais t’aider , lui dit-elle, sans que ce soit une question,t’as une paire de gants en rab’ ?
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Re: Clean it up
Jeu 13 Jan 2022 - 22:38
Addison vit les jours les uns après les autres, enchaînant les gestes et activités de façon quasi mécanique. Ces trois derniers mois ont été particulièrement éprouvants, traumatisants, mais la jeune femme n'en a parlé à personne. Parce qu'elle ne s'en sent pas le courage, et parce qu'elle n'a personne à qui parler, vraiment. Même si l'interrogatoire subi l'a blanchie de tout soupçon de complicité, Addy se sent toujours honteuse et coupable. Peut-être parce qu'on l'a obligé à assister à l'exécution de sa mère, peut-être parce qu'on l'a envoyé au District 5 comme une punition. Si punition il y avait, c'est qu'il y avait faute, non ?
Partagée entre des sentiments différents et contradictoires, la blonde se sentait perdue, déconnectée d'elle-même. Elle avait le sentiment d'être une Disgraciée, mais se sentait reconnaissante d'avoir échappé au bidonville. Elle détestait se retrouver seule, mais peinait à faire face aux messes basses et aux regards en coin sur son passage.
En tout cas, ou à cause de cela, Addison se sentait pleine de gratitude d'avoir du travail, aussi pénible soit-il. Faire le ménage ne la rebutait pas spécialement, même si la voix de sa mère résonnait parfois dans sa tête dans des récriminations face à ces tâches ingrates, la pénibilité venait surtout à cause de son dos, en permanence douloureux. Et des anti-douleurs, dosés trop faiblement pour réellement lui apporter un soulagement.
Malgré tout, cela lui plaisait, d'avoir de quoi s'occuper l'esprit. Les journées passaient ainsi plus vite, et la fatigue lui offrait quelques heures de sommeil bienvenus, avant que les cauchemars ne reprennent le dessus.
Pour l'heure, Addy arrivait à peine sur son lieu de travail de la journée qu'on l'appela pour une urgence. La jeune femme prit son matériel avec un sourire, se dépêchant pour se rendre à l'endroit indiqué. Le confort des personnes âgées vivant ici passait par la propreté des lieux, et Addison tenait à se montrer irréprochable. Plus elle ferait du bon travail en se faisant oublier, plus vite se tairaient les ragots, et plus on lui confierait du travail.
En arrivant devant la chambre, l'odeur lui indique à quoi s'attendre avant même qu'elle pose les yeux sur la pièce. Interloquée par la proposition de l'aide-soignante, Addy cligne des yeux, indécise. Est-ce une sorte de test ? Selon si elle accepte ou décline, doit-elle s'attendre à des problèmes ou des remontrances ?
Conditionnée à ne pas croire en la simple bonté d'âme et échaudée par les récents événements, Addison craint tout ce qui vient bouleverser son nouveau quotidien. Aussi triste soit-il, il y a quelque chose de rassurant à être ignorée ou méprisée par tous.
Je peux le faire seule, ne vous en faites pas. Si vous avez des patients à gérer, je ne veux pas vous retarder...
Jetant un oeil dans le couloir tout en se demandant si c'était la bonne réponse, Addy sourit à la jeune femme et prépare ce dont elle aura besoin sur son chariot.
Partagée entre des sentiments différents et contradictoires, la blonde se sentait perdue, déconnectée d'elle-même. Elle avait le sentiment d'être une Disgraciée, mais se sentait reconnaissante d'avoir échappé au bidonville. Elle détestait se retrouver seule, mais peinait à faire face aux messes basses et aux regards en coin sur son passage.
En tout cas, ou à cause de cela, Addison se sentait pleine de gratitude d'avoir du travail, aussi pénible soit-il. Faire le ménage ne la rebutait pas spécialement, même si la voix de sa mère résonnait parfois dans sa tête dans des récriminations face à ces tâches ingrates, la pénibilité venait surtout à cause de son dos, en permanence douloureux. Et des anti-douleurs, dosés trop faiblement pour réellement lui apporter un soulagement.
Malgré tout, cela lui plaisait, d'avoir de quoi s'occuper l'esprit. Les journées passaient ainsi plus vite, et la fatigue lui offrait quelques heures de sommeil bienvenus, avant que les cauchemars ne reprennent le dessus.
Pour l'heure, Addy arrivait à peine sur son lieu de travail de la journée qu'on l'appela pour une urgence. La jeune femme prit son matériel avec un sourire, se dépêchant pour se rendre à l'endroit indiqué. Le confort des personnes âgées vivant ici passait par la propreté des lieux, et Addison tenait à se montrer irréprochable. Plus elle ferait du bon travail en se faisant oublier, plus vite se tairaient les ragots, et plus on lui confierait du travail.
En arrivant devant la chambre, l'odeur lui indique à quoi s'attendre avant même qu'elle pose les yeux sur la pièce. Interloquée par la proposition de l'aide-soignante, Addy cligne des yeux, indécise. Est-ce une sorte de test ? Selon si elle accepte ou décline, doit-elle s'attendre à des problèmes ou des remontrances ?
Conditionnée à ne pas croire en la simple bonté d'âme et échaudée par les récents événements, Addison craint tout ce qui vient bouleverser son nouveau quotidien. Aussi triste soit-il, il y a quelque chose de rassurant à être ignorée ou méprisée par tous.
Je peux le faire seule, ne vous en faites pas. Si vous avez des patients à gérer, je ne veux pas vous retarder...
Jetant un oeil dans le couloir tout en se demandant si c'était la bonne réponse, Addy sourit à la jeune femme et prépare ce dont elle aura besoin sur son chariot.
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Re: Clean it up
Ven 14 Jan 2022 - 13:30
-Dis pas de bêtises , proteste Mei-Lin alors que sa cadette refuse son aide.
Certes, certes, elle n’est pas totalement ignorante des bruits qui court sur la jeune femme de ménage. Walla Walla est à la fois gigantesque et minuscule, les ragots circulent atrocement vite et l’opinion populaire fait autant sa loi que dans les vieux quartiers de campagne américains. Néanmoins, la sino-américaine est justement du genre, non seulement à ne pas prendre toutes les rumeurs au pied de la lettre et, en plus, à se ranger du côté des marginaux. Ce n’est pas de la pitié, juste de la compassion et de l’altruisme. Et puis franchement…
-Y’a pas de raison que tu sois toute seule à nettoyer la merde de ce vieux schnock.
La critique lui a échappé sciemment, même si elle sait que ce n’est pas le genre de langage qu’on attend de la part d’une femme ici. Mei-Lin se permet une œillade qui se veut complice, ou au moins amicale, puis se met à chercher dans le chariot de sa cadette. Une paire de gants en caoutchouc, c’est tout ce qu’elle veut, et elle la trouve.
-C’est vraiment dégueulasse… , marmonne-t-elle en visualisant les dégâts.
Alors, pas les déjections en elle-même : que ce soit dans cet établissement, lors de sa survie sur les routes ou dans sa vie d’avant, la sino-américaine à déjà vu bien pire. Le caca de vieux n’est même pas dans le top10 des trucs les plus dégoûtants qu’elle a pu observer de ses yeux. Mais en revanche, l’intention qu’il y a derrière la révulse. Elle ne démordra pas que McPhail a fait exprès, et infliger ça à d’autres personnes par pure mesquinerie c’est juste… méchant. Fondamentalement méchant.
-Alors, comment tu t’appelles ? Demande Mei-Lin sur le ton de la conversation.
Ce n’est pas son travail et pourtant, elle agit comme si tout était parfaitement normal. Au pire quoi, on va venir lui demander de lâcher immédiatement ces draps souillés pour venir aider madame Jesaispasqui à se recoucher ? Ou va lui faire une remontrance sur le fait de rester disponible à son poste ? Comparé à tout ce qu’elle risque avec ses manigances en ce moment, c’est assez peu cher payé. Surtout quand à côté, elle peut donner un coup de main à quelqu’un qui en a besoin.
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