Et voilà, Gawain est donné à Emily, Faith… bah elle est je ne sais pas où, peut-être avec les expandables, vu la quantité de givré qu’il y a là bas. Surtout Bruce, elle aurait du travail à s’occuper d’eux aussi. Mais bon, j’vais la laisser faire ta tambouille, moi je vais me prendre une matinée bien méritée pour me détendre. Le truc c’est que pour une fois j’ai pas envie d’être seul, alors me faut une victime pour venir avec moi et ça tombe bien, car au détour d’un couloir, je croise une tête blonde aux cheveux courts : « Hé Reed ? » ça tombe bien, en plus je lui dois la vie de Faith et par extension celle de Gawain. Donc c’est énorme, on a une dette envers elle considérable.

Je prends mon plus beau et large sourire de cinéma et je lui fais ma proposition : « Regarde, il fait beau, le soleil brille, les oiseaux… ne chantent pas et il fait que -2, on va se taper une balade ? » Et devant son air un peu circonspect ; j’en rajoute presque une couche : « Allez là, cache pas ta joie, on va se marrer et puis si on a du bol, on pourra tirer un sanglier. » C’est qu’elle devait connaitre mon fusil, vu qu’elle avait retiré des plombs de l’épaule de Faith…

Et au moment où je parle de ça, j’entends dans le lointain, la voix puissante de Bruce Marksman, ce maudit expandable tellement exubérant que je n’y arrive pas : « Nan et puis, si on peut esquiver ce taré de Bruce, ça m’arrange. Putain, j’pouvais déjà pas le supporter du temps où on était célèbre ensemble. » Sérieusement, s’il continu à hurler Seahawk et à proposer des cookies à tout le monde, je vais finir par virer cingler et lui coller une balle entre les deux yeux. Mais bref, on se tire en vitesse du domaine pour se taper une petite balade bucolique, ça fait du bien de sortir un peu et puis… bah j’ai pas beaucoup fréquenté Reed, c’est le moment d’apprendre à la connaitre.

Alors non, pour une fois que je me suis pas disputer avec Faith, ça me fait mal au cul que Reed pense que c’est le cas. Non, je suis simplement quelqu’un de normal qui a besoin d’un petit moment où il ne pensera à rien… et aussi j’en profiterai pour remercier Reed d’avoir sauvé la plus merveilleuse femme du monde de mes erreurs : « Hein ? Non on s’est pas disputé, pour une fois, là c’est juste que j’ai besoin de souffler un peu, c’est dur d’être un père exemplaire. » Ouais, un bon père et le bon père, il va aller se détendre avec une fan. C’est bien la première fois que quelqu’un m’appelle spontanément par le nom d’un de mes rôles et ça me fait trèèèèès plaisir. Du coup je lui colle une petite claque sur l’épaule et je lui dit : « Gloire à la institution des oscars, enfin quelqu’un qui reconnait mon talent. »

« J’ai proposé à Faith de se taper un rail de coke plutôt et puis on s’est envoyé en l’air chez moi. Ou chez elle ? Je ne sais plus, c’est très flou en vrai. » Ouais, il y avait eu des histoires de drogues, d’enguelade, de tout plein de trucs qui rimaient pas à grand-chose : « Du coup non, je ne drague pas en proposant de la chasse au sanglier. » Non mais, je suis quand même quelqu’un d’un peu plus romantique que ça, sans être un poète à la con de l’époque romantique justement.

« Hé tu sais, on va simplement marcher tout droit et puis on avisera. » Pourquoi se prendre la tête et chercher absolument à tuer un pauvre sanglier qui serait une soruce de nourriture tout à fait fantastique. Sérieusement, je ne suis pas non plus un chasseur à la base alors je serai même pas foutu de savoir comment faire une traque ou comment lire une piste quelconque. C’est un truc de chasseur ou de sioux ou d’un quelconque peuple natif en harmonie avec la nature.