Anton effectuait sa patrouille aux alentours de la ferme en maudissant encore une fois le temps et le climat, juste heureux d’avoir les pieds au sec grace à ses fidèles et solides rangers en cuirs. De tous, ça devait être le seul à s’infliger des chaussures de ce type, mais ça avait le mérite d’être efficace. Attentif autant que possible, il ne vit cependant pas arriver tout de suite Cesare, c’est son interjection en italien qui fit lever le fusil de l’ancien flic, surpris. Il aurait été prêt à lui coller une balle en plein dans le buffet, jusqu’à ce qu’il reconnaisse finalement l’ancien producteur de boules : « Putain tu fous quoi là ? Tu veux que je te déglingue ? » Pour le suicide, il y a moins difficile et douloureux que de passer par Anton pourtant et moins insultant :

« T’es con ou c’est génétique ? Les italiens ça aiment rester sous la pluie par 2 putains de degrés ? » En théorie non, les italiens ça aime commencer la guerre du mauvais côté, perdre, changer de côté et faire croire qu’ils sont des bons gars et ça aime aussi se rouler par terre après avoir mal parlé de la sœur d’un joueur de foot.

« Sérieux, tu fous quoi dehors ? Tu attends que ta meuf rentre en fait c’est ça ? » Fallait pas être bien cul pour comprendre ça, sinon pourquoi aller se balader outre mesure par ce temps de merde, dans cette forêt de merde. Anton remis le cran de sureté de son arme en la laissa choir au bout de la sangle : « Mec, t’es au courant qu’ils ne sont partis que ce matin ? » Bon après si Gin ne rentrait pas c’était pas très grave, elle n’avait jamais pardonné à Anton d’avoir été brutal avec elle, mais bon, si elle est trop conne pour comprendre les circonstances de leur rencontre, il n’y était pour rien.

Mais bon, c’était encore autre chose cette histoire. Ils avaient mieux à foutre maintenant.

Anton regarda ses fringues et ferma les poings en lâchant une de ses très classique mimiques du « j’vais t’égorger enculé » mais il tenta quand même de faire preuve d’un peu d’esprit avant d’envoyer Cez rejoindre le monde de ceux-ci : « J’sais pas, j’pense que la génétique c’est de la merde et que ça vaut pas la personnalité. Mais du coup ne t’es même pas capable de me répondre. » Putain il faisait vraiment chier avec la boue.

Anton retira la substance visqueuse comme il pouvait pour l’envoyer au sol et il ajouta à l’adresse de l’italien : « Y’a une blague qui dit que ce qui sépare les singes des humains c’est la méditerranée. T’es sûre que t’étais sur la bonne rive ? » Quoi ? Aucun scrupule aux blagues racistes, après tout, du point de vue d’Anton tout le monde était au même niveau, une bande de sac à foutre sans avenir ni honneur. Peu importe la race ou ce qu’ils voulaient sucer pour se faire plaisir.

Mais vu que Cez semblait vraiment à fleur de peau, Anton changea d’approche et lui lança d’un air dur : « Hé sérieux, t’es grognon ? Du coup tu te dis qu’tu vas t’en prendre au seul mec qui semble se préoccuper un peu de tes états d’âmes. Si tu me balance encore un truc, j’te jure que je te dégomme tellement la tronche que tu pourras te balader au NML sans te faire reconnaitre. » Ouais bon, il allait retenir un peu ses coups si Cez était assez  con pour lui balancer un truc à la tronche, ça ferait du bien de passer ses nerfs y’a pas à dire mais si c’est pour se tuer mutuellement, autant se balader à poil en hurlant que NE c’est des connards, ça sera plus rapide et efficace finalement.

« Après si tu veux on peut se foutre un peu sur la tronche, si c’est ce que tu veux, t’as qu’à me le demander. » Anton et la diplomatie, une longue histoire d’amour.