La lame fend un dernier crâne, laissant le mort s'écrouler à même le sol sans qu'elle ne cherche à se retourner. Dune au galop, ne ralentissant l'allure que lorsqu'elle voit enfin les portes du fort à sa portée. Murmurant quelques mots avec douceur au cheval alors qu'il trottine enfin en prévision d'une pause bien méritée, après l'intensité de l'expédition. Hochant la tête en guise de salut à Frances qui vient lui ouvrir, Nihima jette un dernier regard à l'extérieur. L'espoir de voir apparaître à l'horizon Hayden est toujours aussi fort, mais en dehors d'une brise glacée qui vient lui arracher un bref frisson, il n'en est rien. Son regard ne porte que sur une ligne rougie par le début du crépuscule, sans aucune silhouette qu'elle aurait su reconnaître entre milles.

Ramenant sa capuche vers l'arrière pour enfin dévoiler son visage encore noirci par les peintures de guerre alors qu'elle donne d'une voix monotone les dernières nouvelles à l'ancienne militaire qui se contente de hocher la tête, sans chercher à demander la question muette qui hante chaque journée supplémentaire depuis la chute du centre ville. Descendant souplement de Dune, sans un mot de plus prononcé.

Toujours aucune trace d'Hayden. Ni même de son cadavre. Saluant sa fille avant de venir poser un bref baiser sur son front, puis sur celui du bébé dans ses bras, avant de tirer avec douceur la longe du cheval qui la suit sans forcer en direction des écuries. Sentant le museau de l'animal taper dans son dos alors qu'elle tourne un regard vers lui, un bref sourire aux lèvres.

On est bientôt arrivés Dune. le sermonne t-elle avec douceur, se doutant que l'animal s'impatiente déjà qu'on lui retire selle et harnais, avant d'aviser une petite silhouette dans la semi-obscurité. Deva. Sa main se lève avec douceur pour la saluer, alors qu'un bref regard lui confirme qu'il n'y à qu'elles deux dans l'écurie.

Tu n'as pas attendu ici toute la journée j'espère ? demande la brune en venant poser ses yeux noirs sur l'adolescente, qui était déjà présente le matin même au moment de son départ. La pupille de Duncan est encore sauvage, sans doute autant qu'elle. Mais au moins, la présence de Dune l'attire plus qu'elle ne la fait fuir. Dégrafant d'un geste la longue cape de fourrure qu'elle vient poser sur le bois du box, avant de tendre son sac à la jeune fille.

Tu veux le nourrir ? Il est impatient. propose t-elle alors que le cheval confirme ses dires en se rapprochant de l'objet de sa convoitise, venant poser une main apaisant sur son flanc, lui murmurant quelques paroles de Lakota pour l'inciter à se calmer.