Ace Caldwell
Dim 20 Mar 2022 - 17:38
Courageux Observateur Loyal Persévérant Ouvert d’esprit Méfiant Froid Agressif Grossier Rancunier | Fusil à pompe Couteau de chasse Canif À peine plus d'un mètre cinquante pour une quarantaine de kilos, Ace tente désespérément de se bâtir une carrure. Conscient de paraître trop vulnérable, il essaie toujours de se faire plus grand, plus vieux et plus dur qu’il ne l’est vraiment. Cheveux bruns, yeux bruns, il arbore le plus souvent un sourcil fendu et un style de caïd. Deux petits tatouages sur son visage, quelques uns sur ses mains et ses bras, et un regard glacial bien aiguisé ; tout ça pour planquer le gamin traumatisé. |
Méfiant avec tout et tout le monde, il prête souvent de mauvaises intentions aux gens et ne se laisse pas facilement convaincre du contraire. C’est qu’il a vite appris que le principal danger depuis l’épidémie n’était pas tant les rôdeurs, mais les vivants. Alors, avec des inconnus, il se montrera toujours très secret et prudent, et il ne fait vraiment confiance qu’à sa sœur. Son sens de l’observation lui rend d’ailleurs souvent service pour détecter mensonges et embuscades. Il décrypte les gens à leurs tenues, au ton qu'ils emploient, aux cicatrices qui les dévisagent. Ils ont toujours tendance à sous-estimer un enfant, ce qui joue souvent à son avantage.
D’ailleurs, la froideur dont le gamin fait preuve peut surprendre. D’apparence, c’est pour se donner l’allure d’un mec qu’il ne faut pas trop chercher. D’un type qu’on ne peut pas pigeonner. Au fond, c’est aussi parce que les gens lui font peur, et qu’il a appris à ne pas trop l’ouvrir. Face à une menace ou au manque de respect, le garçon peut rapidement se montrer agressif et sortir les armes. S’il n’use pas systématiquement de la violence, il est rarement celui qui empêche l’escalade. L’injure facile, le vocabulaire très fleuri même si parfois mal utilisé, Ace est un gamin grossier. Par manque d’éducation, principalement - avec l'épidémie ce n’était plus une priorité.
Et une fois l’embrouille passée, Ace est affreusement rancunier. Il n’oubliera pas un visage, pas un nom qui lui ait fait du tort. Il faudra beaucoup de temps pour se voir accorder son pardon, s’il arrive seulement.
En revanche, une fois sa confiance accordée, le garçon est extrêmement loyal. Il sait être reconnaissant de ce qu’on lui apporte, et est pratiquement impossible à acheter. Avec les personnes à qui il tient, Ace est amical, généreux et plein d’une énergie qui contraste grandement avec son comportement auprès des inconnus. Persévérant, il sait tirer les leçons de ses erreurs et ne rechigne jamais à redoubler d’efforts, que ce soit pour s’améliorer ou pour atteindre ses objectifs, pourvu qu’il ne reste jamais sur un échec. Ouvert d’esprit, car sa sœur lui a toujours appris à remettre en question ses préjugés, il ne juge jamais quelqu’un autrement que par ses actes et supporte les libertés de chacun. Impossible donc, pour lui, d’envisager coopérer avec des groupes sectaires, et il a une aversion toute particulière pour les injustices. S'il est témoin de discrimination sous quelque forme que ce soit, il s'en mêlera.
Emma n'a jamais eu vraiment de chance en amour. Beauté fatale dans sa jeunesse, elle s'est souvent laissée berner, abuser par des hommes qui ne voyaient en elle qu'une jolie distraction. Et quand l'âge a commencé à lui prendre doucement sa beauté, elle a eu peur de perdre sa dernière arme pour être aimée.
Elle travaillait comme vendeuse dans un magasin de vêtements dans le centre-ville de Longview. Un salaire correct, pourtant loin de ses ambitions. Lors d’une fête, elle a rencontré un politicien de la région. Il était bien propre sur lui, il avait de l’argent, mais il était marié. Elle lui a fait un enfant ; quelques mois après la naissance de Luna, son père les a toutes les deux laissées tomber, en laissant un chèque généreux pour assurer sa tranquillité.
Après plusieurs années de célibat, un début de dépression et d’alcoolisme, Emma a rencontré Sean. Il travaillait comme mécanicien dans le garage du quartier où elle a dû amener sa voiture, un jour où son moteur s’est mis à fumer. Coup de foudre immédiat, la relation était passionnelle et s’est consumée, encore une fois, trop rapidement.
Je suis né début 2009. On formait une famille presque ordinaire ; maman, papa, Luna et moi. Le couple se disputait souvent, et, trois ans plus tard, Sean en a eu marre. Il est parti à son tour. Maman a eu ma garde, bien sûr. Parfois, mon père revenait faire de brèves apparitions - des moments qui m’étaient précieux, malgré mon jeune âge.
Après ça, ma mère a revu quelques gars de temps en temps, mais elle ne s’est pas remariée et n’a plus fait d’enfants. Faut croire qu’elle avait retenu la leçon.
Avec le temps, elle était toujours plus triste, plus fatiguée. Elle passait beaucoup de temps au lit, à pleurer. Et elle s’énervait facilement. Alors, c’est surtout Luna qui s’occupait de moi. Elle m’a nourri, lavé, coiffé, emmené à l’école et, même si elle était trop jeune pour tout bien faire, elle s’est débrouillée du mieux qu’elle le pouvait.
A l’école, j’étais régulièrement puni. J’faisais beaucoup de conneries, j’ai tapé et mordu quelques-uns de mes camarades, un vrai lion en cage. J’adorais me dépenser, courir, jouer au foot ou à la balle au prisonnier ; comme j’étais très fort à tout ça, j’ai pas eu tellement de mal à me faire des amis : ils me voulaient tous dans leur équipe, et ils cherchaient aussi à ce que je les protège.
D’ailleurs, j’aimais bien l’école seulement parce que je pouvais voir d’autres enfants. Pas spécialement intéressé par les leçons, toutes les activités étaient prétexte à foutre le bordel, et j’prenais un malin plaisir à faire tourner l’instit’ en bourrique. Au final, maintenant, tout ça me manque.
• Octobre 2015 : Longview, maison de Ace & Luna
Tous les trois enfermés à la maison, la chaîne d’infos passe en boucle les mêmes consignes. Il faut rester enfermés à cause de la maladie qui se répand dans tout le pays, le temps que les scientifiques mettent au point un vaccin et que les militaires reprennent le contrôle sur la ville où éclate de plus en plus de violences.
Je sens l’inquiétude de ma sœur et de ma mère. Cette dernière, surtout, se décompose un peu plus chaque jour devant les informations. Mon père appelle souvent pour prendre des nouvelles. Moi, je suis perdu et je ne réalise pas encore qu’on vit vraiment quelque chose de grave. L’école me manque - enfin surtout mes amis et la cour de récréation. Je m’ennuie car on n’a plus le droit de sortir, et la peur de maman est un peu trop communicative. Alors je passe mon temps collé à ma sœur, et me raccroche aux espoirs donnés par les médias.
Au moins, dès les premières alertes, Luna est régulièrement allée faire des courses pour constituer de sacrées réserves, on a assez de nourriture pour tenir quelque temps.
Un jour d’ailleurs, quand elle est rentrée, elle avait l’air d’avoir vu un fantôme.
• Novembre 2015 : Longview, maison de Ace & Luna
Après quelques semaines à tourner en rond, et alors que maman refuse d’abandonner la maison, on est rejoint par nos voisins. Un jeune couple, Mark et Lisa, qu’on croisait pratiquement tous les jours. J’crois que je suis assez déçu que ce soit pas papa. Lui, il n’appelle plus : le téléphone a cessé de fonctionner. D’ailleurs, le réseau électrique est capricieux. Tant que l’eau courante fonctionne, on fait des réserves.
J’aime bien avoir un peu plus de monde à la maison. Mais ça a l’air d’angoisser encore plus maman. Elle passe beaucoup de temps dans son lit, ne vient pas souvent manger. Souvent, je l’entends pleurer.
Lisa est gentille, elle est encore étudiante et elle attend un enfant : son ventre est rond et elle a tout le temps envie de faire pipi. Mark est professeur. Il est très sérieux, il a l’air intelligent avec ses lunettes et ses pulls à carreaux. Il s’est mis en tête de me faire continuer les leçons de lecture et de calcul, mais je lui ai vite fait passer l’idée, faut pas déconner.
• Décembre 2015 : Longview, maison de Ace & Luna
L’électricité et l’eau ont été coupées alors que les températures continuaient à descendre dramatiquement. A cinq bouches et demies à nourrir, nos réserves étaient dorénavant réduites. On se rationnait, mais je ne sais pas trop ce qu’on attendait. Dehors, c’était déjà dangereux mais, jusque-là, je n’avais jamais rien vu qui sorte de l’ordinaire.
Maman mangeait à peine ce qu’il fallait pour survivre. Elle disait qu’elle nous laissait sa part. Bizarrement, elle était bien plus affectueuse avec moi qu’elle ne l’a jamais été. Des câlins, des mots d’amour, et même si tout ça était souvent brisé par ses larmes, ça me rendait un peu plus heureux.
Un jour, alors que j’accompagnais Luna dans sa chambre pour lui proposer l’une des dernières barres de céréales, elle se tenait bizarrement près de sa fenêtre. Chancelante, échevelée, encore plus maigre qu’avant dans sa robe de chambre. Sur ses draps, un verre renversé et deux tubes de médicaments vides. Maman prenait souvent des pilules pour dormir.
Son regard, je m’en souviendrai toujours. Il avait changé. Il n’était plus aimant, plus inquiet, plus triste. Il était absent. Blanc. J’ai figé quand elle s’est jetée sur nous ; j’ai bien compris que quelque chose n’allait pas, mais mon corps n’a pas réagi. C’est Luna qui m’a tiré de là pour m’entraîner en trombe dans les escaliers.
J’étais le seul à ne jamais avoir vu de rôdeur, à ce moment. Du coup, je n’ai pas compris quand Mark s’en est pris à maman. Dans la précipitation, j’ai vu le couteau se planter dans sa poitrine, sans que cela ne l’empêche d’avancer.
On a fini par fuir, en l’enfermant dans la maison. La rue était calme ; quartier résidentiel, pas spécialement fréquenté. La plupart des voitures du voisinage avaient disparu. Mais qu’est-ce qu’il faisait froid…
Dans la même journée, en nous dirigeant vers le centre, on a croisé d’autres de ces morts. Encore sous le choc pour réagir correctement, j'ai laissé les adultes s’en occuper et me suis contenté de suivre le mouvement. Mark les repoussait à coups de pelle. Je le détestais pour avoir attaqué ma mère, mais je ne savais que pleurer.
Et puis, on a fini par rencontrer la police. Sous les ordres des militaires, ils s’occupaient de rassembler les civils “encore sains”. On a été emmenés dans le centre commercial de la ville, aménagé comme refuge.
• 2016-2017 : Longview, refuge du Walmart
Le centre commercial ayant été rapidement protégé par les forces de police dès les premières émeutes, il bénéficiait encore de grandes réserves d’eau, de nourriture, de vêtements et de tout ce qui nous fallait pour survivre. Il accueillait une centaine de personnes. A l’entrée, chaque nouvel arrivant était soigneusement inspecté de la tête aux pieds à la recherche de morsures.
Luna a vite voulu nous trouver des outils pour nous défendre, alors que je passais mon temps à profiter des rayons de jouets avec les autres enfants. D'abord sans grand entrain et puis, en refoulant le destin morbide de maman, j'ai commencé à me sentir un peu plus à l'aise. Avoir tout ça à disposition, rien que pour nous, c’était franchement le paradis, et j'étais encore persuadé que la situation serait temporaire. On finirait par rentrer, maman serait guérie, et on reprendrait notre petite vie.
Le centre commercial a bien tenu même si, parfois, on entendait quelques cris, et des coups de feu. Les policiers appliquaient les ordres à la lettre, ne laissaient jamais de place au doute. Certains disaient qu’ils étaient trop sévères, mais c’est probablement ce qui a permis au camp de durer aussi longtemps.
Au printemps 2016, Lisa a accouché d’une fille nommée Nina. La petite est vite devenue le centre d'attention dans notre groupe, qui s'appliquait à lui prodiguer tout ce dont elle avait besoin pour grandir.
Un an plus tard, l’un des policiers est revenu d’une patrouille en ville en dissimulant sa morsure. Dans la nuit, il s’en est pris à plusieurs de ses collègues, et ça a été l’effet boule-de-neige. Lisa et Mark nous ont aidé à sortir, mais se sont fait prendre par les morts en nous confiant le bébé, in-extremis.
• Été 2017 : Kelso, Raven Wood Ranch
On a réussi à sortir Nina de là, on a miraculeusement passé la rivière avec de l'eau jusqu'aux épaules sans la perdre, mais on n'avait clairement pas de quoi la nourrir, et aucune idée de quoi faire. On a rejoint la zone industrielle à l'Est de Longview et commencé à râcler les fonds de tiroirs pour trouver à manger. Mais ce n'était pas bien glorieux, la zone avait visiblement déjà été pillée.
Un jour, Luna nous a laissés seuls, Nina et moi. On s'était enfermés et cachés dans une petite boutique pendant qu'elle partait explorer un bâtiment prometteur mais difficile d'accès. J'avais peur. Et... Nina avait faim. Elle chouinait, pleurait, criait. Le bruit a attiré des rôdeurs. Ils se sont mis à gratter la porte. A essayer de défoncer les barricades. J'avais un couteau, mais... on devait se cacher, et les monstres insistaient. J'ai mis la main sur la bouche de la petite, en lui chuchotant plein de fois de se taire. Je savais pas quoi faire...
Et puis elle a enfin arrêté de crier.
Je me souviens du silence. De sa raideur, de sa pâleur. Je l'ai posée, comme une poupée, sans vraiment réaliser ce que je venais de faire. Et... après ce qui m'a paru une éternité, elle s'est ranimée, comme l'un de ces monstres. Le petit corps pris dans le tissu qui l'enveloppait, elle ne pouvait pas vraiment bouger. Mais elle se tortillait, le visage et les yeux injectés de sang.
Luna est rentrée ; j'ai fondu en larmes et en excuses, et... elle s'en est occupée. J'ai jamais voulu en reparler.
Après quelques mois à errer dans les environs, on a fait la rencontre d’une poignée de survivants venus en ravitaillement dans la zone. Ils nous ont rapidement pris en pitié. Le groupe nous a alors conduit vers l’Est, dans la campagne, jusqu’à un ranch.
Le Raven Wood Ranch accueillait une douzaine de personnes d’âges et de parcours différents. Il se voulait indépendant, les terres ont rapidement été aménagées pour accueillir des cultures et la forêt alentour était un riche terrain de chasse pour le gibier. Le groupe n’avait pas officiellement de chef, mais tout le monde se tournait vers John, le propriétaire du ranch d’une cinquantaine d’années qui occupait ce rôle malgré lui.
Notre intégration a été plutôt facile, même si certains sont restés récalcitrants à l’idée d’accueillir des enfants, qui plus est visiblement traumatisés. Pour mériter notre place, on s’est très vite mis à travailler aux cultures et aux aménagements du camp. En retour, on nous a nourri et appris à nous défendre.
• 2018 : Kelso, Raven Wood Ranch
Le temps passant, on faisait vraiment partie de la famille, et j’étais soulagé d’avoir trouvé un semblant de stabilité. Parfois, il fallait repousser les rôdeurs qui avaient évité nos pièges, et une fille a même dû se faire amputer après un de ces affrontements. Mais loin de la ville, les incidents restaient plutôt rares. Les semaines puis les mois passant, j'ai doucement commencé à me remettre de la mort de nos proches - sans jamais cesser de culpabiliser.
J'ai passé beaucoup de temps avec Peter, le fils de John. Il avait la vingtaine et s’était bricolé une aiguille de tatouage. Il ne voulait pas encore me dessiner dessus, soi-disant parce que j’étais trop jeune. Je crois que c’était surtout parce qu’il avait peur que ma sœur l’engueule. En tout cas, il m’a appris à m’en servir, et j’ai même pu le piquer pour m'entraîner.
Luna refusait d'utiliser les armes à feu. Moi, j’ai sauté sur l’occasion dès qu’on me l’a proposé. C’était souvent John qui nous apprenait avec son fusil. L’arme était affreusement lourde pour mes petits bras de l’époque - non parce que ça a grave changé je vous assure - mais j’ai pas lâché l’affaire.
• Février 2019 : Kelso, Raven Wood Ranch
J’ai tué mon premier rôdeur quelques jours après l’anniversaire de mes dix ans. John l’avait attaché et lui avait arraché la mâchoire, exprès pour que je m’entraîne. Alors, c’était plutôt facile. Il m’avait filé un tournevis, parce qu’il y a moins de risques que ça reste coincé une fois planté dans le crâne. Et j’me suis entraîné comme ça, avec différentes armes blanches et parfois son fusil - quand il voulait bien - jusqu’à être capable de m’en sortir seul contre les morts encore en état de marcher.
Très vite, j’ai fait abstraction des vies qui se cachaient sous les yeux blancs des cadavres et j’ai cessé d’en avoir peur. Enfin, quand ils se montraient seuls. J’ai compris que c’était leur nombre et nos erreurs d'inattention qui pouvaient être dangereuses.
• Août 2021 : Kelso, Raven Wood Ranch
Cet été là, il a fait bien trop chaud. Les cultures en ont pris un coup, et l’air était difficilement respirable. Un incendie a fini par se déclarer dans la forêt, pas loin du ranch. Et quand on s’agitait pour essayer de protéger au maximum le campement, on a attiré un tout nouveau type de morts.
Ils n'étaient que deux, noyés dans une foule de morts ordinaires. Plus vifs, plus intelligents, et surtout plus forts ; ceux qu’on appelle aujourd’hui les “super-rôdeurs” - ceux-là, je dois bien avouer que j’en ai eu peur. Le groupe s’est fait dépasser : on a eu beau se défendre, certains se sont transformés instantanément et on a dû se résoudre à fuir. Nous n’étions plus que quatre à rejoindre la voiture : John, Peter, Luna et moi. Les monstres, on les a semés dans les flammes qui dévoraient la forêt.
On a pris la direction du Nord. Si peu nombreux, on n’allait pas aller bien loin, et Peter était blessé. Il nous fallait trouver une communauté structurée, surtout maintenant qu’une nouvelle menace s’était révélée.
Alors on s’est rapprochés de Seattle, posant régulièrement bagages dans des abris de passages jusqu’à atteindre Olympia.
• Mars 2022 : Olympia
On a découvert le Store, et on a établi un camp dans une maison pas très loin. Peter est de nouveau sur pied, et on commence à envisager une vie tranquille dans le coin, d’abord en vendant notre temps en main d’œuvre pour les factions locales ; ensuite, on aurait avisé ce qu’il était possible de faire.
Mais on n’a pas eu vraiment le temps de se poser. Un matin, notre refuge a été repéré par un groupe de trois hommes. Luna s’est faite attraper, flingue sous le menton. John a essayé de négocier. Toutes nos ressources ; et puis sa vie pour la sienne.
J’ai pas tenu, j’leur ai sauté dessus et me suis fait immédiatement envoyer au sol. S’en est suivie une foule de détonations. La douleur fulgurante qui m’a transpercé le flanc, le tir de Peter, les balles qu’ils se sont pris en retour. Le père et le fils, à mes côtés, la face contre terre et le regard blanc sous les crânes perforés. J’ai essayé de me relever, de les rattraper, mais la porte a claqué alors que j’encaissais ma première vraie blessure. Du sang partout, et les minutes qui m'étaient comptées alors que les rôdeurs du coin commençaient à rappliquer.
Sans doute les cadavres qui se sont agglutinés à la porte et aux fenêtres ont attiré l’attention de la voiture qui s’est arrêtée tout près. Mes souvenirs en sont flous, car je commençais à franchement perdre pieds. Des voix, les râles des rôdeurs et le bruit sourd de leurs corps qui tombaient un à un.
J’me suis réveillé chez les Gentle Bastards, sans vraiment comprendre où j’étais arrivé. J’étais perdu. Complètement perdu sans John, sans Peter, et surtout sans Luna.
Aujourd’hui, Ace se remet encore de sa blessure tout en se faisant petit à petit une place parmi les Gentle Bastards. La confiance n’est pas encore acquise, dans un sens comme dans l’autre, alors ses faits et gestes sont relativement surveillés et lui-même reste méfiant.
Il participe aux travaux qu’on lui autorise, du nouveau refuge et de la péniche, en profite pour apprendre à connaître les différents membres du groupe. Plus tard, il compte bien se fabriquer du matériel et se faire un business de ses talents de tatoueur.
Incertain du sort de sa sœur, et ayant toujours vécu avec elle, Ace refuse de se faire à l'idée de ne plus la revoir. il ne compte pas abandonner les recherches pour la retrouver, mais il manque encore cruellement d’informations pour savoir par où commencer.
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Re: Ace Caldwell
Lun 21 Mar 2022 - 15:01
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