Je ne devrais pas me plaindre, réellement. Suivre le groupe jusqu'à Seattle était un moyen de revoir la ville, un moyen de me rendre utile et de pouvoir sortir de Walla Walla. Clairement, je n'ai pas les compétences du reste et je pense clairement que plus d'un à du se demander ce que je pouvais bien fabriquer dans un tel endroit.
Et au fond, je me pose probablement aussi la question. Mais le fait est que le matériel militaire que je porte sur mon dos est loin d'être léger. Ce n'est pas tant le poids le plus gênant mais surtout le fait que je ne sois pas habitué. Je n'ai pas un travail qui nécessite un port de charge constant sur le dos. De ce fait, j'ai mal. Clairement. La première journée a été complexe et je pensais que la nuit suffirait à détendre mes muscles endoloris.
Sauf que ce n'est clairement pas le cas. Je ne sais pas si je met mal le gilet ou le sac. Mais je ne pense pas pouvoir tenir un mois entier sans avoir de problème de dos à la fin de l'expédition.

J'aurai pu aller voir Elijah. Il aurait probablement eu de bon conseil pour m'aider. Mais je me suis dit qu'il était préférable de me tourner vers un médecin. Et c'est là que Min-Oh entre en ligne de compte. Je n'ai pas vraiment de contact avec lui et je ne voudrais pas le déranger pour un rien, non plus. Mais si je veux être efficace et éviter au passage d'être un point en plus pour les autres... Autant que je ne sois pas handicapé par autre chose que mon maniement d'arme aléatoire... En milieu de matinée, je me suis donc décidé à aller le voir. De toute façon, je me dis qu'il n'y a jamais de bon moment.

- Min-Oh ?

Dis-je en m'approchant finalement du jeune homme. Je ne sais jamais trop comment me conduire avec lui. C'est assez surprenant. Parce que Min-Oh a une certaine prestance qui est presque intimidante. Alors, le tutoiement ou le vouvoiement. Je ne sais jamais vraiment, oscillant parfois entre les deux. Ce qui peut s'avérer un peu bizarre si l'habitude n'est pas prise dès le début.

- Je ne voudrais pas te déranger mais... Je ne suis pas habitué à tout cet attirail. C'est lourd et mon dos me fait un mal de chien.. Je pensais que le lit suffirait mais je dois mal mettre le gilet ou probablement le sac à dos.

Autrement dit, je n'en ai absolument aucune idée. Je sais que c'est lourd, que c'est inconfortable au passage. Mais rien de plus en soit. Je ne veux pas de médicament parce que ce n'est pas utile de tout. Mais probablement un conseil ou je ne trop quoi pour que ça n'empire pas.

Je ne voulais pas vraiment le déranger, au fond. Alors, j’essaye d’être le plus rapide qui soit. En revanche, je ne m’attendais pas à ce que je me retrouve dans une consultation. Je crois que la dernière fois remonte à mon entrée à New Eden. Si on fait l’impasse sur l’incident du poignet cassé après une simple chute toute bête. Je soupçonne quand même une fragilité parce que je me dis que ça ne casse pas si facilement un os. Aucune idée. Mais je suis silencieusement le médecin vers la salle et m’arrête au centre. Je tire sur le sac pour le laisser retomber à mes pieds et je ne peux m’empêcher de lâcher un soupire d’aise, bougeant épaules et omoplates au passage. La voix de Min-Oh se fait tout de suite entendre et je tourne déjà la tête vers lui.

- De quoi ? Ah bon ?

Mais ça ne se remarque pas avant ça ? J’y connais rien, alors.  Me tournant finalement pour être face à lui, je suppose que ça se tient. C’est lui le médecin alors je le crois sur parole.

- Les douleurs ne sont pas aussi violentes quand je travaille et pourtant, j’ai quelques charges à porter.

Gros sacs de farines et j’en passe. Mais ce n’est pas le même poids et certainement pas en continue comme avec le sac et le gilet pare-balles. C’est l’espace de quelques minutes plusieurs fois par semaine. Je baisse les yeux sur le gilet. Trop serré ? Ah merde. Quant à la rougeur, difficile de le voir quand la zone est dans mon dos.

- Vu, non. Mais je suppose que je dois être rouge puisque ma peau est irritée.

Par réflexe, je glisse la paume sous ma nuque. Disons que j’ai dû redoubler le vêtement pour limiter le contact mais ça ne change pas grand-chose. Je suppose qu’à part me débarrasser du gilet, je ne peux pas faire grand-chose. Déjà, le desserrer me parait être une bonne idée. Je glisse les doigts sur les boucles présentes sur les côtés pour les relâcher.

- Je veux bien, oui. Si d’autres de plus importants n’en ont pas plus besoins que moi, oui. Ca m’embêterait de prendre des ressources limités quand ce n’est qu’une simple irritation.

Disons que je ne suis pas le type le plus indispensable de l’expédition. De ce fait, je ne veux pas que quelque chose soit utilisés si ça veut dire pénaliser quelqu’un d’autres. Je peux survivre quelques temps avec des rougeurs dans le dos. Ce n’est pas agréable mais il y a pire comme situation.

- Difficile de remettre en place une colonne. Qu’est-ce que je peux faire pour limiter ? Étirer ? J’ai essayé de répartir au mieux le poids mais je n’ai pas l’impression que ça change grand-chose.