Elle eut un petit rire amusé alors que Soo lui racontait sa journée. Il était tard, mais l'adolescente en avait des choses à dire et pour l'instant, Corray n'était pas encore rentré. Une main posée contre son ventre de plus en plus rond, Andrea esquissa un sourire à l'égard de sa fille quand celle-ci en rajouta. Il fut l'heure de partir se coucher, Andrea accorda à Soo un petit quart d'heure de lecture quand elle s'occupa de ranger ce qu'elles avaient utilisé pour ce repas. L'assiette de Corray resta en place néanmoins, et elle laissa sortie la préparation de la coréenne.

Ce fut là qu'on frappe à la porte, et qu'Andrea eut un froncement de sourcils. Pour rentrer chez lui, l'homme n'avait pas besoin de demander la permission. Elle tira un temps sur le rideau pour voir à l'extérieur la silhouette reconnaissable de Betsy, qui lui fit un signe pour l'inviter à sortir. Elle ouvrit sans attendre, sans avoir le temps non plus de demander ce qu'il se passait : Tu peux venir ? Demanda la rouquine avec une petite moue piteuse. C'est pour Ally, il y a eu un problème, expliqua-t-elle.

Andrea hocha fermement la tête, attrapant sa veste. J'arrive, il lui fallait remettre également ses chaussures, mais l'afro-américaine tâcha de faire vite. En deux temps trois mouvements, elle fut prête à partir et talonna la jeune femme jusqu'à l'infirmerie, où elle savait ce qu'elle allait y trouver. La situation n'était pas simple évidemment, et c'était toujours difficile de trouver un responsable dans ce genre de cas. Pourtant en voyant le visage d'Ally tuméfié par les coups, Andrea devait l'admettre : cette situation l'agaçait prodigieusement.

Elle congédia les autres et tira à elle un tabouret pour venir se placer devant la blonde : Il a refait une crise ? elle savait que oui. La question était davantage pour la forme qu'une véritable demande. Elle eut une moue de circonstances, qui ne cachait pas sa contrariété. Elle comprenait l'affection que portait Ally pour cet homme, mais savoir qu'elle pouvait être en danger avec lui pour des troubles mentaux lui faisait vraiment peur. Comment tu te sens ? Demanda Andrea avec prudence, et la même froideur qui la caractérisait. Il ne t'a pas raté, commenta-t-elle simplement, en dégageant quelques mèches du coquart qui prenait forme.